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SMART-1

SMART-1 (pour Small Missions for Advanced Research in Technology) est une sonde spatiale de l'Agence spatiale européenne propulsée par un moteur ionique alimenté par des panneaux solaires. Sa mission s'est déroulée du au [1]. Il s'agit d'un démonstrateur technologique construit par l'Agence spatiale européenne avec l'objectif de mettre au point des sondes spatiales plus petites et moins coûteuses que celles développées jusque-là par l'agence spatiale.

Description de cette image, également commentée ci-après
SMART-1 en orbite autour de la Lune (vue d'artiste).
Données générales
Organisation Drapeau de l’Union européenne ESA
Constructeur Drapeau de la Suède Swedish Space Corporation (en)
Programme Horizon 2000
Domaine Étude de la Lune / Satellite technologique
Type de mission Orbiteur
Statut Mission achevée
Lancement
Lanceur Ariane 5 G
Fin de mission
Identifiant COSPAR 2003-043C
Site www.esa.int/SPECIALS/SMART-1
Caractéristiques techniques
Masse au lancement 367 kg
Propulsion Propulseur Ă  effet Hall
Ergols XĂ©non
Masse ergols 82,5 kg
Δv 3,9 km/s
Contrôle d'attitude Stabilisé 3 axes
Source d'Ă©nergie Panneaux solaires
Puissance Ă©lectrique 1 800 Watts
Principaux instruments
AMIE Caméra
D-CIXS Spectromètre rayons X
XSM Spectromètre rayons X
SIR Spectromètre rayons infrarouge

Contexte

SMART-1 est développée par l'Agence spatiale européenne (ESA) dans le cadre de son programme scientifique Horizon 2000 dans le but de tester le recours à la propulsion électrique par une sonde spatiale en vue de l'utiliser pour la future mission vers la planète Mercure (BepiColombo). Contrairement à la NASA qui développe à l'époque Deep Space 1 propulsé par un moteur ionique dans un objectif similaire, l'ESA opte pour un propulseur à effet Hall qui présente l'avantage de produire une poussée plus importante[2]. Le coût total de la mission est de 110 millions d'euros.

Objectifs

L'objectif principal de SMART-1 Ă©tait de valider plusieurs technologies :

  • le propulseur Ă©lectrique capable de produire un delta-V important pour des missions interplanĂ©taires ;
  • un système de navigation automatique ne nĂ©cessitant pas d'intervention humaine ;
  • un système de communication par rayon laser (Laser Link) assurant un dĂ©bit plus important que les Ă©metteurs/rĂ©cepteurs radio traditionnels.

Les objectifs scientifiques sont secondaires. Une fois en orbite autour de la Lune, SMART-1 doit étudier notre satellite dans le but d'améliorer nos connaissances sur son origine et sa composition, notamment la présence éventuelle de glace au pôle sud de la Lune. SMART-1 avait également pour mission de trouver des terrains d'atterrissage pour de futures missions.

Caractéristiques techniques

SMART-1 peu avant son lancement.

SMART-1 a une forme cubique (157 cm Ă— 115 cm Ă— 104 cm) et une masse de 366,5 kg. Il est stabilisĂ© 3 axes. Deux ensembles de trois panneaux solaires dont la dimension unitaire est de 174 Ă— 96 Ă— 2 cm portent son envergure Ă  14 mètres et fournissent 1 848 watts en dĂ©but de vie et 1 615 watts en fin de vie. 5 batteries lithium-ion disposent d'une capacitĂ© de 135 watts-heures. Le moteur-fusĂ©e principal du satellite est un propulseur Ă  effet Hall PPS-1350 ayant une poussĂ©e de 70 millinewtons avec une impulsion spĂ©cifique de 1 633 secondes. Le moteur accĂ©lère du xĂ©non dont 82,5 kg sont stockĂ©s sous 150 bars. Le moteur, qui a une masse Ă  vide de 29 kg, est orientable selon 2 axes. Le PPS-1350 est un moteur de Snecma dĂ©rivĂ© du SPT-100 de l'entreprise russe Fakel de Kaliningrad, numĂ©ro un mondial de ce type de propulsion. Huit petits propulseurs Ă  ergols liquides de 1 newton de poussĂ©e utilisant de l'hydrazine sont utilisĂ©s uniquement pour contrĂ´ler l'orientation. Les tĂ©lĂ©communications sont assurĂ©es en bande S avec un dĂ©bit de 65 kilobits/seconde[3].

  • Un des deux ensembles de panneaux solaires est testĂ©.
    Un des deux ensembles de panneaux solaires est testé.
  • SMART-1 fixĂ© au sommet de son lanceur Ariane.
    SMART-1 fixé au sommet de son lanceur Ariane.

Instruments

La charge utile comprend 6 instruments d'une masse de 19 kg[3].

Équipement Description Objectifs Concepteur
Advanced Moon micro-Imager Experiment (AMIE) Appareil photographique numĂ©rique miniature en couleur. Le capteur CCD dispose de trois filtres de 750, 900 et 950 nm et a une rĂ©solution de 80 mètres par pixel. AMIE pèse 2,1 kg pour une consommation de 9 watts. Centre suisse d'Ă©lectronique et de microtechnique (CSEM), Suisse
Demonstration of a Compact X-ray Spectrometer (D-CIXS) Spectromètre Ă  rayons X. Sa fenĂŞtre de dĂ©tection X s'Ă©tend de 0,5 Ă  10 keV. Le spectromètre (avec l'XSM) pèse 5,2 kg et consomme 18 watts. DestinĂ© Ă  l'identification des composants chimiques de la surface lunaire. Il dĂ©tecte la fluorescence X des Ă©lĂ©ments de la croĂ»te lunaire, provoquĂ©e par l'interaction entre leur nuage Ă©lectronique et les particules du vent solaire, et mesure l'abondance des principaux constituants que sont le magnĂ©sium, le silicium et l'aluminium. La dĂ©tection du fer, du calcium et du titane repose sur l'activitĂ© solaire. Laboratoire Rutherford Appleton, Royaume-Uni
X-ray solar monitor (XSM) Spectromètre à rayon X Observe l'activité solaire dans les rayons X en complément du D-CIXS. Observatoire de l'université d'Helsinki, Finlande
SMART-1 Infrared Spectrometer (SIR) Spectromètre infrarouge. Il couvre une plage de longueurs d'onde allant de 0,93 Ă  2,4 µm, sur 256 canaux. SIR pèse 2,3 kg pour une consommation de 4,1 watts. Identifie le spectre des minĂ©raux que sont l'olivine et le pyroxène. Institut d'aĂ©ronomie Max Planck, Allemagne
Electric Propulsion Diagnostic Package (EPDP) D'une masse de 800 grammes, il consomme 1,8 watt. Fournit des informations sur le nouveau système de propulsion ionique de SMART-1. UnitĂ© de propulsion Ă©lectrique de l'ESA Ă  l'ESTEC, Pays-Bas
Space Potential Electron und Dust Experiment (SPEDE) Cette expĂ©rience pèse 0,8 kg et consomme 1,8 watt. Institut mĂ©tĂ©orologique d'Helsinki, Finlande
X/Ka-band Telemetry and Telecommand Experiment (KaTE) Système de communication radio, pèse 6,2 kg pour une consommation de 26 watts. Teste l'utilisation des bandes de frĂ©quences X (GHz) et Ka (32 Ă  34 GHz) pour communiquer avec la Terre, ainsi que les installations au sol. Le code correcteur turbo code est Ă©galement testĂ©. ESA et Astrium, Allemagne
Radio Science Investigations with SMART-1 (RSIS) Université de Rome, Italie
On-board Autonomous Navigation (OBAN) En utilisant les photos prises par AMIE, cet équipement détermine la position exacte de la sonde et ainsi lui permet d'être autonome. ESTEC, Pays-Bas

DĂ©roulement de la mission

L'impact de SMART-1.
Carte lunaire montrant l'emplacement du SMART-1, en relation avec Ranger 9, Luna 5, Surveyor 7 et Apollo 14.

Les opérations de la sonde spatiale sont contrôlées depuis l'European Space Operations Centre (ESOC), à Darmstadt en Allemagne.

  • : SMART-1 est placĂ©e en orbite par une fusĂ©e Ariane 5 G tirĂ©e depuis le Centre spatial guyanais près de Kourou.
  • : la sonde prend une image test de la Terre avec l'appareil qui sera utilisĂ© pour les photos rapprochĂ©es du sol lunaire. On y voit une partie de l'Europe et de l'Afrique.
  • : SMART-1 effectue sa dernière orbite autour de la Terre.
  • : la première orbite autour de la Lune est effectuĂ©e.
  • : l'ESA annonce accepter la proposition de prolonger d'un an la mission de SMART-1 jusqu'Ă  . Cette date fut plus tard Ă©tendue au , pour permettre des observations scientifiques depuis la terre[4].
  • : la sonde s'Ă©crase sur la surface de la Lune Ă  7 h 42 min 22 s (CEST) (5 h 42 min 22 s Temps universel). L'impact a lieu sur la face visible de la Lune au dĂ©but de la zone Ă  l'ombre, aux coordonnĂ©es 34,4° sud 46,2° ouest. Son moteur n'a consommĂ© que 60 litres de carburant.

Fin , il est annoncé que le lieu de l'impact a été retrouvé sur des images prises par le Lunar Reconnaissance Orbiter. Les coordonnées correspondantes, 34,262° sud et 46,193° ouest, sont cohérentes avec les coordonnées de l'impact initialement calculées. Au moment de l'impact, en l'absence d'autre sonde en orbite autour de la Lune, seul un flash avait pu être repéré depuis la Terre par l'observatoire Canada-France-Hawaï[5].

Notes et références

  1. Michel Capderou, Satellites : de Kepler au GPS, Springer, , p. 786.
  2. (en) Paolo Ulivi et David M Harland, Robotic Exploration of the Solar System Part 3 Wows and Woes 1997-2003, Springer Praxis, , 529 p. (ISBN 978-0-387-09627-8), p. 215-216.
  3. (en) « SMART-1 », sur Eo Portal, Agence spatiale européenne (consulté le ).
  4. ESA Portal - SMART-1 manœuvres prepare for mission end.
  5. http://www.europlanet-eu.org/crash-scene-investigation-reveals-resting-place-of-smart-1-impact/.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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