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Sèvre Nantaise

La Sèvre Nantaise est une rivière de l'Ouest de la France, dans les quatre départements de la Loire-Atlantique, de Maine-et-Loire, des Deux-Sèvres, de la Vendée, dans les deux régions Pays de la Loire et Nouvelle-Aquitaine, et est le dernier affluent d'importance de la Loire avant l'embouchure de cette dernière.

La Sèvre Nantaise
Illustration
La Sèvre Nantaise au moulin de la Roche à Tiffauges.
Carte.
Cours de la Sèvre Nantaise (carte interactive).
Caractéristiques
Longueur 141,8 km [1]
Bassin 2 360 km2 [2]
Bassin collecteur Loire
DĂ©bit moyen 24,7 m3/s (Nantes) [2]
Régime pluvial océanique
Cours
Source La Bonninière
· Localisation Beugnon-Thireuil, Deux-Sèvres, France
· Altitude ~210 m
· CoordonnĂ©es 46° 39′ 00″ N, 0° 26′ 30″ O
Confluence Loire
· Localisation Nantes, Loire-Atlantique, France
· Altitude m
· CoordonnĂ©es 47° 11′ 50″ N, 1° 32′ 50″ O
GĂ©ographie
Principaux affluents
· Rive gauche Maine
· Rive droite Moine
Pays traversés Drapeau de la France France
Départements Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Deux-Sèvres, Vendée
Régions traversées Pays de la Loire, Nouvelle-Aquitaine
Principales localités Mortagne-sur-Sèvre, Tiffauges, Clisson, Vertou, Rezé, Nantes

Sources : SANDRE:« M7--0240 », Géoportail, Banque Hydro

GĂ©ographie

La Sèvre Nantaise prend sa source Ă  215 m d'altitude sur le plateau de Gâtines. Cette source est constituĂ©e de plusieurs bras. L'un part du village des Gâs sur la commune de Neuvy-Bouin et un autre du nord de la commune du Beugnon, tous les deux dans les Deux-Sèvres. Elle traverse ensuite les dĂ©partements de la VendĂ©e, de Maine-et-Loire et de la Loire-Atlantique selon une direction nord-ouest, avant de se jeter dans la Loire Ă  Nantes (quartier Nantes Sud).

Autrefois, la Sèvre Nantaise avait une partie de ses eaux qui s'écoulait vers le bras méridional de la Loire, dénommé le Seil. Ce bras de la Loire débutait au niveau de la confluence de la Sèvre Nantaise et de la Loire. Le Seil formait une boire qui s'écoulait vers l'aval et rejoignait le bras principal de la Loire à la hauteur du village de Trentemoult. L'ancien port fluvial gallo-romain de la cité pictonne de Ratiatum était situé sur la rive sud du Seil.

  • La confluence entre la Loire, la Sèvre Nantaise et le Seil au XVIIIe siècle.
    La confluence entre la Loire, la Sèvre Nantaise et le Seil au XVIIIe siècle.
  • Le Seil, la Loire et Trentemoult en 1883.
    Le Seil, la Loire et Trentemoult en 1883.

Tourisme

De 141,8 km de longueur[1], la rivière serpente calmement pour traverser des paysages verdoyants, frĂ©quentĂ©e par les pĂŞcheurs, les plaisanciers et la faune locale. On y trouve une multitude de moulins Ă  eau, 143, qui ont profitĂ© pendant des siècles du dĂ©bit de la Sèvre Nantaise.

Certains sites sont particulièrement touristiques, notamment l'ancienne « Chaussée des Moines » à Vertou, l'environnement du château de Clisson et du domaine de la Garenne Lemot surplombant la rivière, les abords du château de Tiffauges (parfois appelé « château de Barbe bleue » surnom de Gilles de Rais, de son plus célèbre résident) et le site de Poupet sur la commune de Saint-Malô-du-Bois (accueillant chaque été un festival de musique en plein air).

La Sèvre nantaise est navigable du pont de Monnières (Port Domino) au confluent avec la Loire, soit 21 km. Le gabarit maximum des bateaux est de 5,50 Ă— 31,50 m. Il y a deux ouvrages Ă  franchir, le barrage de Pont-Rousseau et l'Ă©cluse de Vertou. Construit en 1995 en remplacement du barrage de 1909 emportĂ© par la crue en 1962, le barrage de Pont Rousseau permet de maintenir un niveau d’eau plus ou moins constant en amont, pour limiter l'effet des marĂ©es ; il est franchissable Ă  marĂ©e haute. Une Ă©cluse a Ă©tĂ© construite Ă  Vertou en 1750 pour permettre le franchissement de la chaussĂ©e des Moines, elle a Ă©tĂ© refaite au XIXe siècle. En amont de Monnières, les kayaks et autres petites embarcations peuvent naviguer.

Aux XVIIIe et XIXe siècles, des projets furent établis[3], pour rendre la Sèvre navigable jusqu'à Clisson, en construisant de nouvelles écluses, voire en amont dans le cadre d'un projet de liaison Nantes-Niort avec un canal de jonction entre Sèvre nantaise et Sèvre Niortaise. En raison des nombreux moulins, des hauts-fonds rocheux puis de la concurrence du chemin de fer, ce projet n'a pas abouti.

La Sèvre a permis de transporter vin et sable vers l'aval, céréales, chaux, bois et pierre vers l'amont. Un service de bateaux a permis de transporter des passagers de 1899 à 1960. De nos jours, il n'y a plus qu'une navigation de plaisance.

Son affluent la Maine est, quant à lui, navigable sur km jusqu’à Pont-Caffino à Château-Thébaud. Une écluse aujourd'hui abandonnée permettait autrefois de naviguer plus en amont.

Hydronymie

Le nom de la Sèvre Nantaise est tiré de la racine préceltique Sab, Sal ou Salm désignant un élément liquide, suc, jus, sève, que l'on retrouve dans toute l'Europe, et du suffixe ara, également préceltique.

La première apparition du nom dans un texte date de 1085, sous la forme Sevria. On trouve encore la forme Separa en 1189[4] - [5].

Principaux affluents

Parcours de la Sèvre Nantaise

Départements traversés :

La Sèvre à Port Morinière à Rezé.
La Sèvre et le pont du Portillon à Vertou.

Communes traversées (de la source à l'embouchure)[6] :

Hydrologie

La Sèvre Nantaise s'Ă©coule selon une pente assez forte (210 m de dĂ©nivelĂ© sur 136 km de parcours) et son bassin est assez rĂ©duit et homogène. Son dĂ©bit dĂ©pend donc beaucoup des prĂ©cipitations, qui se rĂ©percutent rapidement sur le cours d'eau.

La Sèvre Nantaise est une rivière abondante, comme la plupart des cours d'eau proches du golfe de Gascogne.

La Sèvre Nantaise à Nantes

Son dĂ©bit a Ă©tĂ© observĂ© sur une pĂ©riode de 15 ans (1994-2008), Ă  Nantes, ville oĂą se situe son confluent avec la Loire[2]. Le bassin versant de la rivière est de 2 360 km2.

Le dĂ©bit moyen inter-annuel ou module de la rivière Ă  Nantes est de 24,7 m3/s.

La Sèvre Nantaise prĂ©sente des fluctuations saisonnières de dĂ©bit fort marquĂ©es, avec des hautes eaux de fin d'automne-hiver portant le dĂ©bit mensuel moyen Ă  un niveau situĂ© entre 31 et 68 m3/s, de novembre Ă  mars inclus (avec un maximum en janvier), et des basses eaux de fin d'Ă©tĂ©-dĂ©but d'automne, allant de dĂ©but aoĂ»t Ă  octobre inclus, amenant une baisse du dĂ©bit moyen mensuel jusqu'Ă  2,73 m3/s au mois d'aoĂ»t, ce qui est très bas. Et les fluctuations de dĂ©bit peuvent ĂŞtre encore bien plus considĂ©rables sur des pĂ©riodes plus courtes.

DĂ©bit moyen mensuel (en m3/s)
Station hydrologique : M7502410 - La Sèvre Nantaise Ă  Nantes pour un bassin versant de 2 360 km2[2]
(données calculées sur 15 ans)
Source : Banque Hydro - MEDDE

Étiage ou basses eaux

Ă€ l'Ă©tiage le VCN3 peut chuter jusqu'Ă  0,27 m3/s, en cas de pĂ©riode quinquennale sèche, soit seulement 270 litres/s, ce qui est très sĂ©vère.

Crues

Les crues peuvent ĂŞtre fort importantes, caractĂ©ristique partagĂ©e par la plupart des affluents de la Loire. Les QJX 2 et QJX 5 valent respectivement 280 et 460 m3/s. Le QJX 10 est de 570 m3/s, le QJX 20 de 680 m3/s, tandis que le QJX 50 n'a pas Ă©tĂ© calculĂ© Ă©tant donnĂ© l'insuffisance de la pĂ©riode d'observation.

Le dĂ©bit journalier maximal enregistrĂ© Ă  Nantes durant cette pĂ©riode, a Ă©tĂ© de 604 m3/s le . En comparant cette valeur Ă  l'Ă©chelle des QJX de la rivière, on constate que cette crue Ă©tait Ă  peine supĂ©rieure au dĂ©bit calculĂ© de crue dĂ©cennale, et donc nullement exceptionnelle.

Il est intĂ©ressant de comparer ces dĂ©bits de crue de la Sèvre Nantaise Ă  ceux de deux affluents importants de la Seine en amont de Paris, la Marne et l'Yonne tous deux en fin de parcours[7] - [8]. Alors que le QJ 10 de la Sèvre se monte Ă  590 m3/s, celui de la Marne aux portes de Paris vaut 510 m3/s, tandis que celui de l'Yonne Ă  son dĂ©bouchĂ© est de 700 m3/s. Ainsi, les crues de la relativement modeste Sèvre Nantaise l'emportent sur celles de la Marne, et se rapprochent des dĂ©bits parfois redoutĂ©s de l'Yonne.

Lame d'eau et débit spécifique

Au total, la Sèvre Nantaise est une rivière abondante. La lame d'eau Ă©coulĂ©e dans son bassin versant est de 336 mm annuellement, ce qui est un peu supĂ©rieur Ă  la moyenne d'ensemble de la France tous bassins confondus, mais surtout nettement plus Ă©levĂ© que la moyenne du bassin de la Loire (244 mm). Le dĂ©bit spĂ©cifique de la rivière (ou Qsp) atteint 10,6 litres par seconde et par kilomètre carrĂ© de bassin.

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Marie Bonnet, La Sèvre Nantaise secrète et mystĂ©rieuse, Cholet, Pays & Terroirs, , 220 p.

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Notes

    Références

    1. Sandre, « Fiche cours d'eau - La Sèvre Nantaise (M7--0240) » (consulté le ).
    2. Banque Hydro - MEDDE, « Synthèse de la Banque Hydro - La Sèvre Nantaise à Nantes (M7502410) » (consulté le ).
    3. Thèse de Régis Barraud Vers un ”tiers-paysage” ? Géographie paysagère des fonds de vallées sud-armoricaines. Héritage, évolution, adaptation.
    4. Dictionnaire des noms de lieux – Louis Deroy et Marianne Mulon (Le Robert, 1994) (ISBN 285036195X) - p. 442.
    5. Ernest Nègre, Toponymie gĂ©nĂ©rale de la France : Ă©tymologie de 35 000 noms de lieux, vol. 1 : Formations prĂ©celtiques, celtiques, romanes, Genève, Librairie Droz, coll. « Publications romanes et françaises » (no 193), , 1869 p. (ISBN 978-2-600-02884-4, lire en ligne)., notice 1064, p 42.
    6. Cartographie de l'Institution Interdépartementale du Bassin de la Sèvre Nantaise.
    7. Banque Hydro - MEDDE, « Synthèse de la Banque Hydro - L'Yonne à Courlon-sur-Yonne (H2721010) » (consulté le ).
    8. Banque Hydro - MEDDE, « Synthèse de la Banque Hydro - La Marne à Gournay-sur-Marne (H5841020) » (consulté le ).
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