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Rue Bonaparte

La rue Bonaparte est une voie publique du 6e arrondissement de Paris.

6e arrt
Rue Bonaparte
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La rue Bonaparte vue depuis la rue de Vaugirard.
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Situation
Arrondissement 6e
Quartier Saint-Germain-des-Prés
Odéon
DĂ©but 7, quai Malaquais
Fin 58, rue de Vaugirard
Morphologie
Longueur 1 010 m
Largeur 11 m
Historique
Création XVe siècle, XVIIe siècle, 1804, 1845
Dénomination Arr. du 12 août 1852
Ancien nom Petite rue de Seine
Rue de la Petite Seine
Chemin de la Noue
Rue des Petits-Augustins
Cour des Religieux
Rue Bonaparte
Rue de la Poste-aux-Chevaux
Rue Saint-Germain-des-Près
Ruelle tendant de la rue du Colombier Ă  Vignerei
Rue du Verger
Rue des Jardins-Saint-Sulpice
Rue des JĂ©suites
Rue du Pot-de-Fer-Saint-Sulpice
GĂ©ocodification
Ville de Paris 1093
DGI 1087
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue Bonaparte
GĂ©olocalisation sur la carte : 6e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 6e arrondissement de Paris)
Rue Bonaparte
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Situation et accès

La rue traverse le cœur de la rive gauche et se caractérise par un certain nombre d'hôtels particuliers et d'immeubles élégants, tout en étant délimitée par la rivière d'un côté et le parc à l'autre. La rue a de nombreuses associations littéraires et contient plusieurs bouquinistes et librairies spécialisées dans les livres anciens.

Ce site est desservi par les stations de métro Saint-Sulpice, Saint-Germain-des-Prés et Mabillon.

Origine du nom

Napoléon dans son cabinet de travail, Jacques-Louis David, 1812.

Elle porte le nom de Napoléon Bonaparte (1769-1821), empereur des Français.

Historique

Une ordonnance du prise par le prince président Louis-Napoléon Bonaparte[1], réunit trois voies existantes pour former la rue Bonaparte[2]. La rue actuelle est donc la réunion de plusieurs rues tracées à différentes époques :

Le 30 janvier 1918, durant la Première Guerre mondiale, le no 5 rue Bonaparte est touché lors d'un raid effectué par des avions allemands[3].

Rue des Petits-Augustins

La partie nord de la rue Ă©tait naguère occupĂ©e par une rivière appelĂ©e la Noue, qui formait alors la limite orientale du PrĂ©-aux-Clercs. Plus tard, le cours d'eau laissera la place Ă  un canal de 27 m de largeur que l'on appela la « Petite Seine Â» et qui alimenta en eau les douves de l'abbaye de Saint-Germain-des-PrĂ©s lorsque celle-ci fut fortifiĂ©e au XIVe siècle. Au XVIIe siècle, les fortifications de l'abbaye sont abattues, tandis que les douves et le canal sont comblĂ©s[4].

Une voie est alors tracée entre le quai Malaquais et la rue Jacob[5]. Elle est d'abord citée sous le nom de « Petite rue de Seine » dans un manuscrit de 1636, puis « rue de la Petite-Seine » et « chemin de la Noue ». Sur le plan de Paris de Gomboust publié en 1652, elle apparaît sous la désignation « rue des Petits-Augustins », du nom du couvent qu'elle desservait (actuel site de l'école des Beaux-Arts).

La largeur minimale de la rue est fixĂ©e Ă  10 m par une dĂ©cision ministĂ©rielle en date du 2 thermidor an V (), puis Ă  11 m en vertu d'une ordonnance royale du [5]. Sous le règne de Louis XIII, on y comptait 10 lanternes et 20 maisons dont l'une avait Ă©tĂ© la demeure du premier des deux Lauzun cĂ©lèbres, Antonin Nompar de Caumont (1692-1723) qui n'avait quittĂ© son hĂ´tel particulier que dans les derniers jours de sa vie pour aller mourir au couvent voisin des Petits-Augustins[6] ; une autre avait pour habitant M. Sconin d'Angevillier, commissaire provincial des guerres de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Paris[7].

  • La rue des Petits-Augustins sur le plan de Paris de Gomboust, publiĂ© en 1652.
    La rue des Petits-Augustins sur le plan de Paris de Gomboust, publié en 1652.
  • Ancienne inscription « rue des Petits Augustins » en dessous de la plaque moderne.
    Ancienne inscription « rue des Petits Augustins » en dessous de la plaque moderne.

Rue Saint-Germain-des-Prés

En 1804, une nouvelle rue est tracĂ©e entre la rue Jacob et la place Saint-Germain-des-PrĂ©s, dans la continuitĂ© de la rue des Petits-Augustins, mais avec un axe lĂ©gèrement dĂ©calĂ© vers l'est. Elle est dĂ©nommĂ©e « cour des Religieux » car elle est tracĂ©e Ă  l'emplacement des anciens jardins de l'abbaye de Saint-Germain-des-PrĂ©s. Elle est ensuite renommĂ©e successivement « rue Bonaparte » par un dĂ©cret impĂ©rial de 1810 et « rue de la Poste-aux-Chevaux » en 1815. En 1816, elle est finalement dĂ©nommĂ©e « rue Saint-Germain-des-PrĂ©s ». La largeur minimale de cette voie publique est fixĂ©e Ă  10 m par une dĂ©cision ministĂ©rielle du , puis l'ordonnance royale du [8].

Une ordonnance royale du ordonne le prolongement de la rue entre la place Saint-Germain-des-Prés et place Saint-Sulpice[9].

Rue du Pot-de-Fer-Saint-Sulpice

La nouvelle rue ouverte se prolonge par la « rue du Pot-de-Fer-Saint-Sulpice » jusqu'à la rue de Vaugirard. Cette rue existait dès le XVe siècle sous le nom de « ruelle tendant de la rue du Colombier à Vignerei ». Elle longeait le clos Férou. Elle est ensuite appelée successivement « rue du Verger », « rue des Jardins-Saint-Sulpice », « rue des Jésuites » et, enfin, « rue du Pot-de-Fer-Saint-Sulpice », en référence à une enseigne. Le , les jésuites installent leur noviciat dans l’hôtel de Mézières[10].

Elle est citée sous le nom de « rue du Pot de fer » dans un manuscrit de 1636 dont le procès-verbal de visite, en date du , indique qu'elle est « en aucuns endroitz nette, et en d'autres avons veu plusieurs boues et fanges ».

Après avoir progressivement acquis plusieurs maisons voisines, les jésuites occupent un vaste terrain délimité par les rues du Pot-de-Fer, Mézière, Cassette et Honoré-Chevalier. Une chapelle est construite sur la rue du Pot-de-Fer aux frais de François Sublet de Noyers qui y est inhumé après sa mort. La première pierre est posée par Henri de Bourbon-Verneuil, abbé de Saint-Germain-des-Près. Commencée en 1630, la chapelle, dédiée à saint François-Xavier et due à l'architecte Étienne Martellange, est achevée en 1642[11]. Lorsque les jésuites sont chassés de Paris en 1763, la propriété est vendue à divers particuliers et entièrement rasée. Un vaste dépôt de farine est alors construit rue du Pot-de-Fer[10] - [12].

Au milieu du XIXe siècle, la rue est mal fréquentée. Ainsi, vers 1846 ou 1847, la réputation de la tour de Nesle, l'ancienne tour royale, était encore telle, que ce nom fut donné à un bouge infâme de la rue où des repris de justice entraînaient des jeunes filles des quartiers voisins[13].

La largeur minimale de la rue est fixĂ©e Ă  m par une dĂ©cision ministĂ©rielle du 26 thermidor an VIII () et 10 m par une ordonnance du [14]. En 1810, une ordonnance ministĂ©rielle prĂ©voit le prolongement de la place Saint-Sulpice jusqu'Ă  la rue du Pot-de-Fer[15]. Afin d'accueillir les services municipaux de l'ancien 11e arrondissement, un bâtiment est construit au no 8 de 1845 Ă  par les architectes Philippe-Laurent Rolland et Paul-FrĂ©dĂ©ric Ă  l'emplacement d'un ancien hĂ´tel du duc de Charost appartenant au duc de CossĂ©-Brissac et acquis par la ville en 1840[16]. Le bâtiment avait lui-mĂŞme succĂ©dĂ© en 1651 Ă  un couvent de bernardines de Sainte-CĂ©cile. Il s'agit de l'actuelle mairie du 6e arrondissement.

  • Le noviciat des jĂ©suites et la chapelle Saint-François-Xavier vers 1660, aujourd'hui entièrement dĂ©truits.
    Le noviciat des jésuites et la chapelle Saint-François-Xavier vers 1660, aujourd'hui entièrement détruits.
  • La mairie du 6e arrondissement, construite dans les annĂ©es 1840.
    La mairie du 6e arrondissement, construite dans les années 1840.
  • Ancienne inscription « rue du Pot de fer Â» en dessous de la plaque moderne.
    Ancienne inscription « rue du Pot de fer Â» en dessous de la plaque moderne.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

No 5.
Entrée de l'École des beaux-arts.
No 38.
No 70.
No 88 : porte cochère.

Sites particuliers

Du quai Malaquais Ă  la rue Jacob

  • Nos 1 et 2 : ici s'Ă©levait l'hĂ´tel de Chavaudon appartenant au comte de Chavaudon qui passa Ă  sa mort Ă  la marquise de Chavaudon une parente. C'est dans cette propriĂ©tĂ© qu'est mort FĂ©lix Vicq d'Azyr (1748-1794), un des fondateurs de l'AcadĂ©mie de mĂ©decine, mĂ©decin de Louis XVI et de Marie-Antoinette. Il est mort d'une pneumonie Ă  son domicile après avoir assistĂ© Ă  la fĂŞte de l’Être suprĂŞme, le soit le 2 messidor an II. Il Ă©tait mariĂ© Ă  la nièce de Daubenton[17] L'homme politique Gaston Palewski ; une plaque lui rend hommage.
    Pour le Café des Beaux-Arts voir 7, quai Malaquais
  • No 3 : Ă©tait une dĂ©pendance de l'hĂ´tel de Chavaudon, mais fut exploitĂ© en appartements meublĂ©s depuis les annĂ©es 1830. Ce fut, en 1789 le domicile du vicomte Alexandre de Beauharnais (1760-1794), dĂ©putĂ© des États GĂ©nĂ©raux, sa femme s’étend rendue en Martinique près de sa mère en 1787[17]. Plaque commĂ©morative en la mĂ©moire de Louis HĂ©liĂ©, rĂ©sistant français.
  • Nos 2-4 (anciennement rue de la Petite-Seine) : emplacement supposĂ© de la première maison dont disposèrent, Ă  Paris, les cinq frères hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu, communĂ©ment appelĂ©s « frères de la CharitĂ© », appelĂ©s Ă  Paris en 1602 pour soigner les pauvres. Quelques annĂ©es plus tard, Marguerite de France la rĂ©quisitionna. Les frères s'Ă©tablirent alors dans leur seconde maison amĂ©nagĂ©e dans l'ancien hĂ´tel de Sansac attenant Ă  l'ancienne chapelle de Saint-Pierre (ou des Saints-Pères) oĂą ils fondèrent l'hĂ´pital de la CharitĂ© (dĂ©truit en 1935)[18] - [19].
  • Nos 5 : ancien hĂ´tel de Bessan, portail monumental sur rue avec vantaux, façades cour et jardins, dĂ©coration intĂ©rieure de deux salons du XVIIIe siècle (Logo monument historique Inscrit MH (1926)). Il servit de local Ă  l'imprimeur Édouard Dentu (1830-1884), puis devint la propriĂ©tĂ© des libraires Pourrat frères. Le Cercle de la librairie y fut installĂ© avant de partir au no 1. Parmi les locataires cĂ©lèbres au XIXe siècle : Gabriel Andral (1797-1876), mĂ©decin et Casimir Gide (1804-1868) Ă©diteur. Il semble selon Charles Lefeuve (1818-1882), historien des rues de Paris que cet hĂ´tel ne faisait qu'un avec l'hĂ´tel de Persan aux numĂ©ros 7 et 9 de la rue. Le marĂ©chal Hubert Lyautey y vĂ©cut de 1911 Ă  1934. Le peintre Édouard Manet y naquit en 1832. L'Ă©crivain Henri Troyat y vit de 1963 Ă  2002. Des plaques leur rendent hommage.
  • No 6 : une plaque commĂ©morative indique qu'en 1837, HonorĂ© de Balzac s'inspira du parfumeur Jean-Vincent Bully et de son officine pour son roman CĂ©sar Birotteau. Galerie Lucie Weill & Seligmann.
  • Nos 7 Ă  9 : hĂ´tel de Persan, Ă©levĂ© par le marquis de Persan, premier marĂ©chal des logis du comte d'Artois, sa sĹ“ur est demeurĂ©e propriĂ©taire jusqu'Ă  sa mort en 1846. Au n°: 7, porte sur rue et vantaux du XVIIIe siècle (Logo monument historique Inscrit MH (1927)). Au no 9: les façades sur cour et jardins (Logo monument historique Inscrit MH (1926)). Dans cet hĂ´tel ont habitĂ© sous Louis XV: Madame de Jeanne Camus de PontcarrĂ© par son mariage Jeanne de La Rochefoucauld, marquise d'UrfĂ©, dite Madame d'UrfĂ© (1705-1775), veuve excentrique, puis Melle Claire, fille d'un sergent au RĂ©giment de Mailly dite Mademoiselle Clairon (1723-1803), le roi l'a fit peindre en MĂ©dĂ©e par le peintre Vanloo[17]. En 1803 le cĂ©lèbre gĂ©omètre, ancien ministre de la marine, chef de la compagnie des savants qui avaient fait la campagne d'Egypte, mathĂ©maticien, comte de PĂ©luse : Gaspard Monge (1746-1818), habite en ce lieu.
  • No 10 : faisait partie du Couvent des Petits-Augustins, ses chambres se louaient meublĂ©es et donnent par derrière sur l'ancienne chapelle des moines Ă  laquelle il servait de passage sous Louis XIV. Le graveur Jean-Baptiste Delafosse (1721-1806) y vĂ©cut.
  • No 11 : emplacement des dĂ©pendances de l’hĂ´tel de La Rochefoucauld-Liancourt. L'avocat Charles Lachaud, y avait son cabinet, il y est mort le . Ce lieu ainsi que les 13 et 15 Ă©taient en 1715 l'emplacement des jardins et pièces d'eau qui en 1695 n'allait pas jusqu'Ă  la rue, mais donnait seulement rue de Seine.
    Le couple de comédiens Jacques-Henri Duval et Yvette Barran y posséda une boutique d'antiquités[20].
  • No 12 : le trĂ©sorier des religieux des Petits-Augustins logeait Ă  cette adresse. Ceux ci donnèrent ce bâtiment Ă  bail pour 99 ans Ă  des particuliers en 1784 moyennant 2200 livres par an, avec augmentation de 100 livres par pĂ©riode de 20 annĂ©es. Le 18 germinal an V, la famille de M. Hubbard, plus tard dĂ©putĂ© belge ; traita du bail emphytĂ©otique avec ses dĂ©tenteurs et puis de la nue-propriĂ©tĂ© avec le domaine national. En 1946, s'ouvrit ici la galerie d'objets d'art M.A.I. qui fut vendue beaucoup plus tard, dĂ©mĂ©nagea et ferma dĂ©finitivement en 1991.
  • No 12, rue des Petits-Augustins : demeure de Pierre-Jean-Baptiste Auguis.
  • No 13 : emplacement des dĂ©pendances de l’hĂ´tel de La Rochefoucauld-Liancourt. les peintres AndrĂ© Derain et AndrĂ© Dunoyer de Segonzac y habitèrent ; le libraire-Ă©diteur franco-russe Jacques Povolozky y Ă©tait Ă©tabli de 1919 Ă  1938, de mĂŞme que sa galerie d'art, La Cible, dirigĂ©e par sa femme HĂ©lène ; de 1924 Ă  1927, la galerie Pierre (Loeb) s'y installa, puis elle fut transfĂ©rĂ©e au 2, rue des Beaux-Arts.
  • No 14 : entrĂ©e sur la cour d'honneur de l'École des beaux-arts de Paris (Logo monument historique ClassĂ© MH (1972)). Monuments classĂ©s : façade du château d'Anet (Logo monument historique ClassĂ© MH (1914)), portique du château de Gaillon et portiques, sculptures (Logo monument historique ClassĂ© MH (1921)), restes de l'hĂ´tel de la TrĂ©moille (Logo monument historique ClassĂ© MH (1914)), arcades de l'hĂ´tel Torpanne (Logo monument historique ClassĂ© MH (1956)). Ancien musĂ©e des monuments français sous la RĂ©volution française.
  • No 15 : emplacement des dĂ©pendances de l’hĂ´tel de La Rochefoucauld-Liancourt. La rue des Petits-Augustins, H. Nicolle Libraire stĂ©rĂ©otype 1808.
  • No 16 : AcadĂ©mie nationale de mĂ©decine (Logo monument historique ClassĂ© MH (1992)). Ici se trouvait en 1875 selon Lefeuve: « une succursale du Mont-de-PiĂ©tĂ©, dans un ancien corps de logis des Augustins, se dresse une maison qui comme hĂ´tel garni a portĂ© le nom d'OrlĂ©ans; le berceau du roi de Rome y a Ă©tĂ© mis en dĂ©pĂ´t Ă  la chute du premier empire »
  • No 18 : en 1878-1880, la revue La Chanson consacrĂ©e aux goguettes, Ă  la chanson et aux chansonniers, est domiciliĂ©e Ă  la librairie tenue par son directeur-gĂ©rant Auguste Patay. De nos jours, centre culturel tchèque et services consulaires de l'ambassade ; en 1916, cet immeuble Ă©tait le siège du conseil national tchĂ©coslovaque, sous la prĂ©sidence de Tomáš Masaryk (une plaque lui rend hommage).
  • No 19 : hĂ´tel de Rohan-Rochefort (Logo monument historique Inscrit MH (1993)), construit en 1659. Il fut louĂ© en 1692 au comte Jean de Gaillon (1640-1713), lieutenant-gĂ©nĂ©ral des armĂ©es du roi en 1696 et mort Ă  Paris, qui le vendit en 1695[21]. Portail, façade sur rue, escalier en fer forgĂ©. C'est ici qu'emmĂ©nage le peintre AmĂ©dĂ©e Jullien avec sa femme et leur fille en 1861. Selon Charles Lefeuve, Charlotte de Rohan-Rochefort (1767-1841) y aurait accouchĂ© de deux filles assistĂ© du docteur Moulin, Ă  la suite de sa liaison de 1794 avec le duc d'Enghien: Louis-Antoine de Bourbon-CondĂ© (1772-1804). Mademoiselle Reillerand, fille du magistrat SĂ©vestre fit l'acquisition de cet immeuble le 15 fructidor an X c'est-Ă -dire le .
  • No 20 : ancien hĂ´tel de VendĂ´me qui appartenait Ă  CĂ©sar de VendĂ´me fils de Gabrielle d'EstrĂ©es et du roi Henri IV. Il mourut ici âgĂ© de 71 ans le [17]. Cet hĂ´tel particulier au fond de la cour, fut la propriĂ©tĂ© de M. Bastide, tailleur de l'empereur NapolĂ©on Ier qui lĂ©gua Ă  sa famille. La femme de lettres amĂ©ricaine Natalie Barney (1876-1972), y loua un appartement pendant plus de 60 ans, jusqu'en 1969. Son salon littĂ©raire a accueilli les Ă©crivains et artistes venant des deux cĂ´tĂ©s de l'Atlantique. Entre les deux-guerres, elle y fit salon le vendredi après-midi et y reçut : Paul Claudel, AndrĂ© Gide, Scott et Zelda Fitzgerald, James Joyce, Ezra Pound, Françoise Sagan, etc.
  • No 21 : hĂ´tel construit en 1760. Façade sur cour, mansardes Ă  poulie, ferronneries. Acquis en 1804 par MaĂ®tre Antoine-Marie-Henri Boulard (1754-1825), connaissance personnelle de NapolĂ©on Bonaparte[22], notaire et maire du Xe arrondissement (actuel 6e arrondissement) de 1800 Ă  1804, dĂ©putĂ© du Corps lĂ©gislatif de 1803 Ă  1807, date Ă  laquelle il cède son Ă©tude Ă  son fils aĂ®nĂ© Henri-Simon Boulard (1783-1863). Grand amateur de livres la vente de sa bibliothèque Ă  son dĂ©cès dura cinq annĂ©es de 1828 Ă  1833[23]. Magasin LadurĂ©e. RĂ©sidence de l'architecte et designer Eileen Gray, de 1907 jusqu'Ă  sa mort en 1976 ; une plaque lui rend hommage.
  • No 24 : adresse, en 1886, de l'artiste peintre suisse FĂ©lix Valloton (1865-1925) qui, malgrĂ© son jeune âge, expose dĂ©jĂ  ses portraits au salon des artistes français[24].

De la rue Jacob Ă  la rue du Vieux-Colombier

  • No 28 : imposte de la porte cochère datant du XVIIe siècle (Logo monument historique Inscrit MH (1926)).
  • No 31 : ce fut le siège du Journal La Plume, fondĂ© et dirigĂ© par LĂ©on Deschamps qui, dans le hall de la revue, tint le Salon des Cent de 1894 Ă  1900.
  • No 34 : atelier de l'artiste peintre François GĂ©rard en 1800. RĂ©sidence de Romy Schneider dans les annĂ©es 1970, et du dessinateur Georges Wolinski, de 1974 Ă  2009[25] ; une plaque lui rend hommage.
  • No 36 : le philosophe Auguste Comte y vit de 1818 Ă  1822 ; une plaque lui rend hommage.
  • No 38 : devanture et façade d'immeuble du XIXe siècle (Logo monument historique Inscrit MH (1984)).
  • No 42 : le philosophe Jean-Paul Sartre y vĂ©cut de 1945 Ă  1962 avec sa mère, Anne-Marie Sartre-Mancy, et y rĂ©digea Les Mots, ainsi que plusieurs de ses Ĺ“uvres les plus connues[26].
  • No 47 : les cĂ©ramistes Fance Franck et Francine Del Pierre fondent en 1957 un atelier qui deviendra un lieu de travail et de rencontres, connu d'un cercle d'amateurs et de collectionneurs comme Fina Gomez, et oĂą se retrouveront des directeurs de grands musĂ©es du monde et des maĂ®tres potiers comme Bernard Leach, Shoji Hamada et Michael Cardew.
  • No 54 : durant les annĂ©es 1930, emplacement d'un studio de chant de la cantatrice SpĂ©ranza Calo-SĂ©ailles (1885-1949) qui y donna des concerts en 1932 et 1934[27].
  • No 61 : adresse de l'HĂ´tel Bonaparte dirigĂ© par la famille Dumas depuis trois gĂ©nĂ©rations.
  • No 64 : adresse de l'imprimerie de H. Carion en 1869. Ateliers et boutique de la maison Raffl de 1870 Ă  1936[28].
  • No 68 : plaque commĂ©morative de l'arrestation de Geneviève de Gaulle-Anthonioz (nièce de Charles de Gaulle) le .
  • No 70 : devanture de la crĂ©merie (Logo monument historique Inscrit MH (1984)).

De la rue du Vieux-Colombier Ă  la rue de Vaugirard

Immeuble au no 76.

Emplacements non localisés

  • Le peintre François Jouvenet (1664-1749), auparavant domiciliĂ© rue du Colombier (rue Jacob), mourut rue des Petits-Augustins oĂą il demeurait avec sa seconde Ă©pouse.
  • L'animateur de tĂ©lĂ©vision Jean-Luc Delarue habitait un appartement de 370 mètres carrĂ©s rue Bonaparte[34].

Plaques commémoratives

  • No 1.
    No 1.
  • No 5.
    No 5.
  • No 5.
    No 5.
  • No 5.
    No 5.
  • No 6.
    No 6.
  • No 14.
    No 14.
  • No 18.
    No 18.
  • No 18.
    No 18.
  • No 21.
    No 21.
  • No 34.
    No 34.
  • No 36.
    No 36.
  • No 78, croisement avec la rue de MĂ©zières.
    No 78, croisement avec la rue de Mézières.

Au no 7 se trouvait dans les années 2000 une plaque commémorative fantaisiste : « Cette plaque a été posée le 19 décembre 1953 »[35].

Dans la culture populaire

Peinture de Childe Hassam, Une averse rue Bonaparte (1887).
  • Dans la sĂ©rie de romans FantĂ´mas diffusĂ©e Ă  partir de 1911, le domicile prĂ©sumĂ© de l'inspecteur Juve est situĂ© rue Bonaparte, au no 142 (inexistant).
  • En 1942 sort Rue Bonaparte, court mĂ©trage documentaire français Ă©crit et rĂ©alisĂ© en 1942 par RenĂ© Ginet (Vienne, Isère, 12 juillet 1896 - Neuilly-sur-Seine, 30 septembre 1971).

Notes et références

  1. Mémoires de la société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France, p. 18.
  2. « Ordonnance du 12 août 1852 », archive.org.
  3. Exelsior du 8 janvier 1919 : Carte et liste officielles des bombes d'avions et de zeppelins lancées sur Paris et la banlieue et numérotées suivant leur ordre et leur date de chute
  4. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, p. 209-212.
  5. FĂ©lix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, Ă©dition de 1844, p. 38 [lire en ligne]
  6. Auguste de Caumont, Lauzun : un courtisan du grand roi, Hachette, Paris, 1914, pp. 240-243 (en ligne).
  7. Charles Lefeuve, Les anciennes maisons de Paris sous Napoléon III, Paris, Bruxelles, 1873, p. 499 (en ligne.
  8. Ibid., p. 252 [lire en ligne].
  9. « Ordonnance du 7 septembre 1845 », archive.org.
  10. Jacques Antoine Dulaure, Histoire physique, civile et morale de Paris, Paris, Furne et Cie, 1837, vol. 4, p. 336-337.
  11. Jacques Bins de Saint-Victor, Tableau historique et pittoresque de Paris, Carié de la Charie, 1827, p. 277-279 [lire en ligne].
  12. Léonore Losserand, « Le noviciat des Jésuites (1610 – vers 1806), un fragment d'histoire du Paris disparu », Bulletin de la société d'histoire de Paris et d’Île-de-France, 139e année, 2012 (parution 2014), p. 5-24, sur le site academia.edu.
  13. Alfred Bonnardot, Dissertations archéologiques sur les anciennes enceintes de Paris, Paris, J.-B. Dumoulin, 1853, p. 38.
  14. FĂ©lix et Louis Lazare, op. cit., p. 571-572 [lire en ligne].
  15. FĂ©lix et Louis Lazare, op. cit., p. 625 [lire en ligne].
  16. L'Illustration, t. XIV, 1849, p. 32, [lire en ligne].
  17. Charles Lefeuve, Histoire de Paris, rue par rue, maison, par maison, Paris, .
  18. Jacques Antoine Dulaure, Histoire physique, civile et morale de Paris, depuis les premiers temps historiques, Paris, Guillaume, 1824, p. 16. En ligne.
  19. Adolph Bery, Topographie historique du vieux Paris, Paris, Imprimerie nationale, 1885, p. 218. En ligne.
  20. Béatrice de Rochebouët, « Julie Blum, l'Art déco en héritage », Le Figaro, supplément « Le Figaro et vous »,‎ 10-11 septembre 2022, p. 33 (lire en ligne).
  21. François Alexandre Aubert de La Chesnaye, Dictionnaire généalogique, héraldique..., chez Duchesne, 1757, t.II, p.177/1548.p.
  22. Il était marié à Marie Marguerite Sellier fille d'un notaire parisien
  23. Etude LXXIII, cité par Jean-Paul Poisson, dans : XVIIIe siècle chapitre Le notariat parisien à la fin du XVIIIe siècle, éditions Garnier, 1975, p. 105-127.
  24. Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture... exposés au palais des Champs-Elysées le , Paris, Paul Dupont, 1886, p. 194.
  25. Plaque commémorative sur la façade.
  26. Denis Berthollet, Sartre, Plon, Paris, 2000.
  27. Manuel Cornejo et Dimitra Diamantopoulou, Spéranza Calo-Séailles, une Grecque à Paris et Antony. Une cantatrice et artiste oubliée, texte en ligne.
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Annexes

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