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Marché Saint-Germain

Le marché Saint-Germain est un marché couvert construit entre 1813 et 1817 et situé à Paris dans le quartier de l'Odéon (6e arrondissement).

Marché Saint-Germain
Vue du marché Saint-Germain à l'angle des rues Mabillon (à gauche) et Lobineau (à droite).
Présentation
Type
Localisation
Pays
Quartier
Coordonnées
48° 51′ 07″ N, 2° 20′ 09″ E
Carte

Situation et accès

Le marchĂ© Saint-Germain a Ă©tĂ© construit sur un plan rectangulaire de 92 mètres sur 75, encadrĂ© par les rues de Seine Ă  l'est, Lobineau au sud, Mabillon Ă  l'ouest et ClĂ©ment au nord[1].

Historique

Élévation et plan masse du marché Saint-Germain de Blondel.
Gravure de 1831 figurant le marché depuis l'intérieur, avec la fontaine de la Paix.

Ă€ l'origine, le marchĂ© et la foire Saint-Germain dĂ©pendaient tous deux de l'abbaye de Saint-Germain-des-PrĂ©s. En 1511, l'abbĂ© Guillaume Briçonnet fait construire une halle Ă  double comble, qui peut accueillir 300 marchands et qui est dĂ©truite dans un incendie en 1762[2].

Sur les plans de Paris de 1760 et 1771, le marché Saint-Germain se situe au niveau de la rue de Bissy (actuelle rue de Montfaucon), tandis que la foire se trouvait entre les rues des Aveugles au sud, du Four et des Boucheries-Saint-Germain au nord, le cul de sac de l'Opéra-comique à l'est et l'extrémité est de la rue Guisarde à l'ouest.

Dans le cadre des projets d'embellissement de Paris entrepris par NapolĂ©on Ier, la construction d'un nouveau marchĂ© remplaçant l'ancien marchĂ© et la foire, fut dĂ©cidĂ©e par dĂ©cret en 1811. Le nouveau bâtiment fut Ă©rigĂ© entre 1813 et 1817 sur les plans conçus par Jean-Baptiste Blondel (1764-1825), un des architectes favoris de l'Empereur[1]. Celui-ci s'inspira des places publiques italiennes, et proposa la rĂ©alisation de 4 galeries entourant un rectangle de 6 900 m2. Ces dernières s'ouvraient par 112 arcades en pierre, aussi bien sur l'extĂ©rieur que sur la cour intĂ©rieure ornĂ©e d'une fontaine avec une statue figurant la Paix. En 1860, Ă  la demande des commerçants, NapolĂ©on III fait couvrir la cour intĂ©rieure qui, au fil des ans, fut complĂ©tĂ©e par l'Ă©dification d'une « Maison du Livre » en 1898, puis d'une « Maison des Examens » en 1950[3].

Projets de démolition et sauvetage

En 1970, la Ville de Paris envisage la dĂ©molition du marchĂ© et la construction d'un ensemble immobilier d'envergure. Celui-ci comprenait un supermarchĂ©, un garage avec station-service, plusieurs Ă©quipements publics (dont une crèche, une maison pour enfants inadaptĂ©s, un centre sportif avec piscine, un club pour personnes âgĂ©es…). Des logements et des bureaux Ă©taient Ă©galement prĂ©vus, sur un total de 12 000 m2 pour une emprise au sol de 3 900 m2. Du bâtiment de Blondel on ne conservait que les arcades extĂ©rieures et le bâtiment Ă©tait surmontĂ© d'une superstructure de verre et de mĂ©tal de 3 Ă©tages[3].

En , une Association de défense du marché Saint-Germain proposa un projet respectant le plan d’origine, tout en accueillant un marché alimentaire (au rez-de-chaussée), des parkings, une piscine et un gymnase (en sous-sol), ainsi que des équipements publics tels qu'une crèche, une garderie, un conservatoire, un auditorium (à l'étage). Après dix-huit années de lutte, un projet beaucoup plus respectueux du bâtiment de Blondel fut choisi en 1989. Les travaux durèrent de 1991 à 1995. Entre-temps, le site du marché et ses abords ont été classés[3].

En 1975, 15 arcades intérieures et 4 arcades extérieures ont été démontées et déposées dans les entrepôts de Bercy. Lors de l’aménagement du parc de Bercy, en 1993, elles ont été mises en valeur dans le jardin des Philosophes. Des pierres du marché ont été utilisées pour la réalisation de l’amphithéâtre de Flore, d’autres pour l’emmarchement des allées menant à la rue Joseph-Kessel[4].

Mais ce nouveau marchĂ© Saint-Germain voit peu Ă  peu sa frĂ©quentation diminuer, entraĂ®nant une baisse de son chiffre d’affaires. La vaste galerie intĂ©rieure couverte et la vingtaine de boutiques donnant sur cette galerie ne sont pas assez visibles de l'extĂ©rieur. Le projet de restructuration prĂ©voit une campagne de ravalement de la façade extĂ©rieure et Ă  l'intĂ©rieur des arcades, la crĂ©ation d’une aire de livraison au sous-sol et, surtout, une restructuration de la galerie marchande de 4 500 m2. Celle-ci est redistribuĂ©e autour de sept commerces de grande taille, ayant un accès direct sur les arcades, ce qui entraĂ®ne la suppression de la galerie intĂ©rieure. Les 1 635 m2 de la halle alimentaire, dans le quart sud-est du marchĂ©, ne sont pas remis en cause[3].

En 2017, après trois ans d'Ă©tudes et deux ans de travaux, le marchĂ© est rouvert au public. Quatre enseignes internationales s'y sont installĂ©es : Apple sur 1 300 m2, Nespresso sur 500 m2, Uniqlo sur 800 m2 et Mark & Spencer Food sur 500 m2. Deux autres boutiques de taille plus rĂ©duite consacrĂ©es Ă  l’alimentation haut de gamme (une boucherie et un restaurant) viennent complĂ©ter l'offre[1]. En 2022, Marks & Spencer est remplacĂ© par l'Ă©picerie-supĂ©rette Epic, dont c'est la première adresse[5].

Notes et références

  1. Laurence Boccara, « À Paris, le marché Saint-Germain fait peau neuve », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. Panneau Histoire de Paris, angle de la rue Félibien et de la rue Clément.
  3. Colette de Wiljes, « Le marché Saint-Germain : une longue histoire (6e) », sur SOS Paris +, (consulté le ).
  4. « Vestiges du marché Saint-Germain au parc de Bercy »
  5. Morgan Leclerc, « Epic, le nouveau supermarché et épicerie fine du quartier Saint Germain, à Paris », lsa-conso.fr, 13 juin 2022.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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