Accueil🇫🇷Chercher

Rue Barbet-de-Jouy

La rue Barbet-de-Jouy est une petite rue du 7e arrondissement de Paris, dans le quartier des Invalides.

7e arrt
Rue Barbet-de-Jouy
Voir la photo.
Rue Barbet-de-Jouy, côté numéros impairs.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissement 7e
Quartier Invalides
DĂ©but 67, rue de Varenne
Fin 62, rue de Babylone
Morphologie
Longueur 405 m
Largeur 11 m
GĂ©ocodification
Ville de Paris 0651
DGI 0664
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue Barbet-de-Jouy
GĂ©olocalisation sur la carte : 7e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 7e arrondissement de Paris)
Rue Barbet-de-Jouy

Situation et accès

Parallèle au boulevard des Invalides et à la rue Vaneau, elle commence au 67, rue de Varenne et se termine 62, rue de Babylone. À mi-parcours, sur son côté impair, elle croise la rue de Chanaleilles.

Le quartier est desservi par la ligne de bus RATP 86 et par la ligne (M) (13) aux stations Varenne et Saint-François-Xavier.

Origine du nom

Barbet de Jouy en 1846.

La rue doit son nom et sa création à un industriel français du XIXe siècle, Jacques-Juste Barbet de Jouy (1787-1864), qui l'a fait ouvrir en 1836 sur des terrains dont il était propriétaire et a fait don de la voie à la Ville de Paris.

Historique

L'artère se situe sur l'emplacement d'une partie de l'ancien hôtel Grimod d'Orsay, connu aujourd'hui sous le nom d'hôtel de Clermont. Les bâtiments actuels, dont l'entrée se trouve au 69, rue de Varenne et qui portent les nos 6-8 de la rue Barbet-de-Jouy, datent pour l'essentiel des travaux effectués par Barbet de Jouy en 1836, puis par la comtesse Duchâtel, propriétaire en 1838, puis enfin par son fils, le comte Tanneguy Duchâtel, dans la seconde moitié du XIXe siècle[1].

No 1.
No 19 (angle de la rue de Chanaleilles).
No 26 : exemple d'immeuble préservé, côté pair.
No 37.
No 38.
No 40.

La voie est percĂ©e Ă  la suite d'une ordonnance du . Selon cette ordonnance, les bâtiments riverains ne doivent pas dĂ©passer une hauteur de 16,50 m. Dans les annĂ©es 1937-1938, on construit cependant les immeubles des nos 22[2] et 24, d'une hauteur de six et sept Ă©tages.

Le 29 mai 1918, durant la première Guerre mondiale, un obus lancé par la Grosse Bertha explose au no 40 rue Barbet-de-Jouy[3].

En 1946, un abbé en donne la description suivante : « C’est l’une des rues les plus agréables de Paris par le charme de ses grands arbres, les grappes de glycines et son calme provincial très favorable à la promenade des chiens du quartier. C’est un parcours idéal et poétique, à l’ombre des marronniers et dans les allées des grands parcs où l’on entend encore le chant des coqs[4]. »

Jusqu'à la fin des années 1950, la plupart des bâtiments sont des hôtels particuliers datant des années 1830-1840. À partir des années 1960, des travaux de démolition et de reconstruction changent l'aspect de la rue, principalement sur son côté impair. Plusieurs riverains se constituent alors en association de protection. Aujourd'hui, l'essentiel du côté pair ainsi qu'une petite partie du côté impair ont été préservés.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

La plaque commémorant Paul Bourget au no 20.
  • La rue longe les communs, la cour d'honneur, le principal corps de logis et les jardins de l'hĂ´tel de Clermont, Ă  l'angle de la rue de Varenne (aujourd'hui occupĂ© par le ministère des Relations avec le Parlement).
  • No 1 : ancien hĂ´tel particulier, fortement remaniĂ©.
  • Nos 3-5-7 : ministère de l'Agriculture et de la SouverainetĂ© alimentaire.
  • No 11 : Romy Schneider, qui occupait dans cet immeuble avec son compagnon Laurent PĂ©tin et sa fille Sarah Biasini un appartement prĂŞtĂ© par son ami le producteur tunisien Tarak Ben Ammar, y a Ă©tĂ© retrouvĂ©e morte le [5].
  • No 17 (angle de la rue de Chanaleilles) : ambassade de Suède, bâtiment d'une architecture moderne construit au dĂ©but des annĂ©es 1970 par l'architecte français AndrĂ© Malissard[6].
  • No 19 : bâtiment surĂ©levĂ© en 1933[7] ; le peintre et photographe espagnol JosĂ© Maria Sert (1874-1945) y avait un atelier, dont le marchand de tableaux RenĂ© Gimpel donna dans ses carnets la description suivante : PlutĂ´t que dans un atelier, je me croirais sur le plateau de quelque théâtre. Ses toiles sont grandes comme des dĂ©cors[8].
  • No 20 : l’écrivain Paul Bourget (1852-1935) a vĂ©cu plus de quarante ans Ă  cette adresse, comme le signale une plaque commĂ©morative en façade.
  • No 25 : hĂ´tel de La Tour du Pin. HĂ´tel particulier construit par l'architecte Louis Visconti en 1844[9]. Aujourd'hui ambassade de Tunisie.
  • Nos 29-31-33 : hĂ´tel de LuppĂ©, construit en 1860 par Louis-Adolphe Janvier et rĂ©uni Ă  son voisin, l’hĂ´tel de Montbello, depuis 1975[10]. L’hĂ´tel de LuppĂ© abrite la prĂ©fecture d’Île-de-France jusqu’en 2011 puis est rachetĂ© par le conseil rĂ©gional d’Île-de-France pour 18,9 millions d’euros, ce qui suscite une polĂ©mique[11] - [12]. En 2019, la rĂ©gion vend l’ensemble de ses locaux, rĂ©partis entre les deux hĂ´tels et le vaste immeuble Ă  l’angle de la rue de Babylone et du boulevard des Invalides, au groupe d’assurance et de retraite AG2R La Mondiale pour un montant de 176 millions d’euros et ne conserve qu’un pied-Ă -terre rue Barbet-de-Jouy[13] - [14].
  • No 32 : hĂ´tel de Viart-Rambuteau. RĂ©sidence officielle de l'archevĂŞque de Paris depuis 1924[15], après que la loi de sĂ©paration des Églises et de l'État de 1905 l'eut Ă©vincĂ© de l'hĂ´tel du Châtelet, rue de Grenelle. Le cardinal Richard dut accepter provisoirement l'hospitalitĂ© du baron Cochin, rue de Babylone, avant que l'archevĂŞque puisse s'installer dans cette propriĂ©tĂ© donnĂ©e Ă  la fabrique de l'archevĂŞchĂ© par sa propriĂ©taire. Les bâtiments, datant du XIXe siècle, sont « sans caractère particulier[16] ».
  • No 34 : hĂ´tel particulier longtemps habitĂ© par l'industriel Jean-Luc Lagardère, qui y est mort en 2003. Sa veuve Betty l'a vendu en 2005 pour 25 millions d'euros Ă  Bernard Arnault qui en a fait sa rĂ©sidence parisienne[17]. Le bâtiment de quatre Ă©tages rĂ©partis sur 2000 m2 abrite notamment une piscine en sous-sol[18]. Il s'agissait au XIXe siècle de l'Ă©cole privĂ©e Saint-François-Xavier.
  • No 38 : l’homme d’affaires amĂ©ricain James Hazen Hyde (1876-1959) a habitĂ© Ă  cette adresse dans les annĂ©es 1920[19].
  • No 40 : hĂ´tel particulier construit par l'architecte ClĂ©ment Parent, sur un terrain achetĂ© en juin 1861 par le baron de Montigny, qui venait de vendre l'hĂ´tel de Cassini. Ă€ la mort du baron de Montigny, en aoĂ»t 1862, l'hĂ´tel est encore en construction et sera terminĂ© par ses hĂ©ritiers, dont les descendants y rĂ©sideront durant un siècle. Il est qualifiĂ© de « remarquable » par Le Guide du patrimoine. Paris[20]. L’entrĂ©e principale se trouve Ă  l’angle gauche de l’hĂ´tel, surplombĂ©e par un balcon Ă  balustrade lui-mĂŞme soutenu par un lion et un griffon sculptĂ©s. Le , un obus allemand dĂ©truit une partie des communs et des remises[21]. La crĂ©atrice de parfums HĂ©lène Rochas a habitĂ© au rez-de-chaussĂ©e de 1944 Ă  sa mort en 2011, dans un appartement de 400 m2 avec un jardin de 200 m2[22] amĂ©nagĂ© par le dĂ©corateur Georges Geffroy[23] - [24].
  • No 44 : immeuble construit par l’architecte F. Fournier en 1844, comme le signale une inscription en façade.
  • Les jardins des immeubles du cĂ´tĂ© pair donnent sur les jardins de l'hĂ´tel de Broglie (entrĂ©e principale au 73, rue de Varenne), du musĂ©e Rodin et du lycĂ©e Victor-Duruy.

Bâtiments détruits

  • No 16 : hĂ´tel Arconati-Visconti, puis de Polignac. L'hĂ´tel particulier de la marquise Arconati-Visconti est acquis par la couturière Jeanne Lanvin en 1920. Elle fait construire une aile de rĂ©ception dont les salles (vestibule, bibliothèque, galerie, salle Ă  manger) sont amĂ©nagĂ©es par le dĂ©corateur Armand-Albert Rateau de 1921 Ă  1924[25]. En 1930, l'architecte dĂ©corateur et peintre Louis SĂĽe y fait des travaux de dĂ©coration avec son collaborateur Henri Gonse, chez le comte Jean de Polignac, second mari de la fille de Jeanne Lanvin. L'hĂ´tel est dĂ©moli et remplacĂ© par un immeuble en 1965. En souvenir de la comtesse Jean de Polignac, le prince Louis de Polignac offre alors au musĂ©e des Arts dĂ©coratifs l’installation complète, avec l’ameublement, des appartements privĂ©s, comprenant une chambre Ă  coucher, un boudoir et une salle de bains.
  • No 17 : Ă  cette adresse se trouve en 1907 l’hĂ´tel particulier de la marquise d’Argenson, qui y organise rĂ©gulièrement, dans son jardin, des fĂŞtes enfantines « au profit du patronage Rosaire et de sa colonie de vacances »[26]. « Pour un modeste prix d’entrĂ©e de 2 francs, les jeunes visiteurs jouiront de tous les plaisirs qu’ils apprĂ©cient le plus : prestidigitateur, loteries, gymkhana, courses de bĂŞtes, promenades Ă  âne, concours divers pour les petits garçons et pour les petites filles, richement dotĂ©s de prix[27]. » La crĂ©atrice de mode Elsa Schiaparelli est domiciliĂ©e Ă  cette adresse en 1938[28], oĂą elle occupe un appartement amĂ©nagĂ© par le dĂ©corateur Jean-Michel Franck[29].

Anciens résidents

Notes et références

  1. Jean-Marie PĂ©rouse de Montclos (dir.), Le Guide du patrimoine. Paris, Paris, Hachette, , 608 p. (ISBN 978-2-01-016812-3), p. 554.
  2. L'immeuble du no 22 est situé sur l'emplacement des écuries du grand hôtel de Broglie (73, rue de Varenne), dont les jardins communiquaient.
  3. Excelsior du 9 janvier 1919 : Carte et liste officielles des obus lancés par le canon monstre et numérotés suivant leur ordre et leur date de chute
  4. P. Hénin, Histoire du VIIe arrondissement. I - Le quartier de l’École militaire, Paroisse Saint-François-Xavier des Missions étrangères, Éditions du Foyer français, Paris 1946.
  5. David Lelait-Helo, Romy, Éditions Télémaque, 2017 (ISBN 978-2-7533-0339-3).
  6. « Une belle chancellerie de Suède à Paris », Le Monde, 28 novembre 1974.
  7. Archives départementales de Paris, Demandes de permis de construire parisiens, volume 6, Permis de construire daté du 10 février 1933.
  8. René Gimpel, Journal d’un collectionneur. Marchand de tableaux, Hermann Éditeurs, 2011.
  9. « Partie I : diagnostic. B : histoire de la formation du tissu patrimonial », Plan de sauvegarde et de mise en valeur du 7e arrondissement de Paris, Rapport de présentation, Partie I.B.
  10. « L’hôtel de Luppé », paris-promeneurs.com.
  11. « Le rachat de l’hôtel particulier de la préfecture suscite la polémique », Le Parisien, 18 février 2012.
  12. Caroline Sallé, « Bataille entre le PS et l’UMP autour d’un hôtel particulier », Le Figaro, 16 décembre 2011.
  13. « L’ancien siège de la région Île-de-France bientôt vendu à AG2R La Mondiale pour 176 millions d'euros », France 3 Paris Île-de-France, 28 janvier 2019.
  14. Denis Cosnard, « Grand Paris : la région Île-de-France élit domicile à Saint-Ouen », Le Monde, 26 juin 2019.
  15. « Un nouvel archevêché de Paris serait construit près de la Madeleine », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  16. Alexandre Gady, Les Hôtels particuliers de Paris du Moyen Âge à la Belle Époque, Paris, Éditions Parigramme, 2008, 328 p. (ISBN 978-2840962137), p. 277.
  17. « Betty Lagardère vend son hôtel particulier à Bernard Arnault », tempsreel.nouvelobs.com, 18 janvier 2005.
  18. « Découvrez l’incroyable patrimoine immobilier de Bernard Arnault », sur Boursorama, (consulté le )
  19. Annuaire des grands cercles, 1er janvier 1920, sur Gallica.
  20. Jean-Marie PĂ©rouse de Montclos (dir.), Le Guide du patrimoine. Paris, p. 116.
  21. « Histoire de la formation du tissu patrimonial », Mairie de Paris.
  22. « L’appartement d’Hélène Rochas est à vendre », Le Figaro, 25 juin 2012.
  23. Sophie Rochas, Collection Hélène Rochas, Christie's France, jeudi 27 septembre 2012, p. 15.
  24. Bénédicte Burguet, « Le royaume de la “belle Hélène” », Vanity Fair, no 3, septembre 2013, p. 106-107.
  25. Hélène Guéné, Décoration et haute couture. Armand Albert Rateau pour Jeanne Lanvin, un autre art déco, Paris, Les Arts décoratifs, 2006, p. 95-137 ou site officiel du musée des Arts décoratifs, www.lesartsdecoratifs.fr.
  26. « Avis et communications », La Patrie, 21 juin 1907, sur RetroNews.
  27. « Faits du jour », Le Gaulois, 18 juin 1909, sur RetroNews.
  28. La Journée industrielle, 16 janvier 1938, sur RetroNews.
  29. Laurence BenaĂŻm, Jean-Michel Franck. Le chercheur de silence, 2017.
  30. Catherine Nay, Tu le sais bien, le temps passe… Souvenir, souvenirs…, tome 2, Pocket, Paris, 2021, p. 140.
  31. Armelle Héliot, « Les grands bals de l'après-guerre : munificence et charité bien ordonnée », Le Figaro, 29-30 juillet 2017, p. 19.

Bibliographie

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.