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Rouleaux illustrés du Dit de Heiji

Les Rouleaux illustrĂ©s du Dit de Heiji (ćčłæȻ物èȘžç””ć·», Heiji monogatari emaki, ou parfois Heiji monogatari ekotoba), Ă©galement traduits en Rouleaux de la rĂ©bellion Heiji, sont un emaki datant de la seconde moitiĂ© du XIIIe siĂšcle. Ils prĂ©sentent le rĂ©cit de la rĂ©bellion de Heiji (Ă©pisode prĂ©cĂ©dant la guerre de Genpei) entre les clans Taira et Minamoto au Japon.

Rouleaux illustrés du Dit de Heiji
La cĂ©lĂšbre scĂšne de l’incendie du palais de Sanjƍ, avec une sĂ©quence de bataille et de barbarie au bas du rouleau. Rouleau de l’incendie du palais de Sanjƍ.
Artiste
Inconnu
Date
Seconde moitié du XIIIe siÚcle
Type
Technique
Peinture et encre sur rouleau de papier
Dimensions (H Ă— L)
0,42 Ă— 7 Ă  10 m
Mouvement
Localisation
Protection

L’auteur comme le commanditaire de l’Ɠuvre restent inconnus, et la rĂ©alisation s’est probablement Ă©talĂ©e sur plusieurs dĂ©cennies. De nos jours, seuls trois rouleaux originaux et quelques fragments d’un quatriĂšme subsistent ; ils sont conservĂ©s par le musĂ©e des beaux-arts de Boston, la fondation Seikadƍ de Tƍkyƍ et le musĂ©e national de Tƍkyƍ. Les guerres civiles pour la domination du Japon Ă  la fin de l’époque de Heian, qui s'achĂšvent avec la guerre de Genpei par la victoire du clan Minamoto, ont fortement marquĂ© l’histoire du Japon au point d’ĂȘtre illustrĂ©es dans de multiples Ɠuvres. Fort renommĂ©s, les Rouleaux illustrĂ©s du Dit de Heiji ont inspirĂ© de nombreux artistes jusqu'Ă  l’époque moderne.

Les peintures de l’Ɠuvre, de style yamato-e, se distinguent tant par le dynamisme des lignes et du mouvement que par les couleurs vives, ainsi que par un Ă©lan rĂ©aliste caractĂ©ristique des arts de l'Ă©poque de Kamakura. CruautĂ©, massacres et barbaries sont Ă©galement reproduits sans aucune attĂ©nuation. En rĂ©sulte un « nouveau style particuliĂšrement adaptĂ© Ă  la vitalitĂ© et l’assurance de l’époque de Kamakura »[1]. Dans plusieurs rouleaux, de longues sĂ©quences peintes introduites par de brefs passages calligraphiĂ©s sont soigneusement composĂ©es de façon Ă  crĂ©er le tragique et l’épique, tel le passage de l’incendie du palais de Sanjƍ, profondĂ©ment Ă©tudiĂ© par les historiens de l'art.

Contexte

Arts des emaki

Guerriers montĂ©s et Ă  pied accompagnant le carrosse de l’empereur.
L’empereur Go-Shirakawa et son escorte fuyant devant l’attaque du palais de Sanjƍ par les Minamoto. Rouleau de l’incendie du palais de Sanjƍ.

Apparu au Japon vers le VIe siĂšcle grĂące aux Ă©changes avec l'Empire chinois, l'art de l’emaki se diffusa largement auprĂšs de l’aristocratie Ă  l’époque de Heian. Un emaki se compose d’un ou plusieurs longs rouleaux de papier narrant une histoire au moyen de textes et de peintures de style yamato-e. Le lecteur dĂ©couvre le rĂ©cit en dĂ©roulant progressivement les rouleaux avec une main tout en le rĂ©-enroulant avec l’autre main, de droite Ă  gauche (selon le sens d’écriture du japonais), de sorte que seule une portion de texte ou d’image d’une soixantaine de centimĂštres est visible. La narration suppose un enchaĂźnement de scĂšnes dont le rythme, la composition et les transitions relĂšvent entiĂšrement de la sensibilitĂ© et de la technique de l’artiste. Les thĂšmes des rĂ©cits Ă©taient trĂšs variĂ©s : illustrations de romans, de chroniques historiques, de textes religieux, de biographies de personnages cĂ©lĂšbres, d’anecdotes humoristiques ou fantastiques[2]


L'Ă©poque de Kamakura (1185–1333), dont l’avĂšnement suivit une pĂ©riode de troubles politiques et de guerres civiles, fut marquĂ©e par l’arrivĂ©e au pouvoir de la classe des guerriers (les samouraĂŻs). La production artistique y Ă©tait trĂšs soutenue, explorant des thĂšmes et techniques plus variĂ©s encore qu’auparavant[3], signalant l'« Ăąge d’or » de l’emaki (XIIe et XIIIe siĂšcles)[4]. Sous l’impulsion de la nouvelle classe guerriĂšre au pouvoir, les peintures Ă©voluĂšrent vers un style pictural plus rĂ©aliste et composite[5].

Les peintures de chroniques militaires et historiques Ă©taient particuliĂšrement apprĂ©ciĂ©es par la classe dominante (les guerriers) ; les documents anciens permettent d’identifier de nombreux emaki sur ces sujets, dont l’emaki du Dit de Hƍgen (Hƍgen monogatari emaki, aujourd’hui perdu) qui racontait la rĂ©bellion de Hƍgen, le Mƍko shĆ«rai ekotoba sur les invasions mongoles et bien sĂ»r le Dit de Heiji ici traitĂ©[6]. D'aprĂšs Miyeko Murase, les batailles Ă©piques qui y sont retranscrites ont dĂ» fortement marquer les esprits des Japonais, car les artistes les ont durablement prises pour thĂšme[7].

RĂ©bellion de Heiji

Deux hommes assis se font face, vus à travers les larges ouvertures d'une véranda.
Dans la chambre de l’empereur, Fujiwara no Nobuyori apprend la fuite de Nijƍ qu’il retenait prisonnier. Rouleau de la fuite à Rokuhara.

L'Ɠuvre dĂ©crit la rĂ©bellion de Heiji (ćčłæȻたäč±, Heiji-no-ran) en 1160, un des Ă©pisodes de la pĂ©riode de transition historique qui vit le Japon entrer dans l’époque de Kamakura et le Moyen Âge : la cour impĂ©riale perdit tout pouvoir politique au profit des seigneurs fĂ©odaux dirigĂ©s par le shogun. Durant cette transition, l’autoritĂ© des empereurs et des rĂ©gents Fujiwara s’affaiblit en raison de la corruption, de l’indĂ©pendance grandissante des chefs locaux (daimyos), de la famine et mĂȘme de la superstition, si bien que les deux principaux clans de l’époque se disputaient le contrĂŽle de l’État : les Taira et les Minamoto[8]. Leurs relations se dĂ©gradĂšrent et des complots politiques s’affirmaient, si bien que dĂ©but 1160, le clan Minamoto tenta un coup d’État en assaillant le palais de Sanjƍ Ă  Kyoto pour ravir l'empereur retirĂ© Go-Shirakawa et son fils Nijƍ. Ce fut le dĂ©but de la rĂ©bellion de Heiji. Les Taira, menĂ©s par Taira no Kiyomori, rassemblĂšrent en hĂąte leur force pour riposter ; ils prirent l’avantage et dĂ©cimĂšrent le clan rival, Ă  l'exception des jeunes enfants. Ironie du sort, parmi ces enfants Ă©pargnĂ©s figurait Minamoto no Yoritomo qui, vingt ans plus tard, allait venger son pĂšre et prendre le contrĂŽle de tout le Japon, asseyant la domination politique des guerriers Ă  l’époque nouvelle de Kamakura, dont date l’emaki[9].

L’épisode de la rĂ©bellion de Heiji, fameux au Japon, a fait l’objet de nombreuses adaptations littĂ©raires, notamment le Dit de Heiji (ćčłæȻ物èȘž, Heiji monogatari) dont s’inspirent directement les rouleaux peints. Les rivalitĂ©s de clans, les guerres, les ambitions personnelles et les intrigues politiques sur fond de transformations sociales et politiques radicales ont fait de la rĂ©bellion de Heiji un sujet Ă©pique par excellence[10] - [11]. Ce type de rĂ©cits sanglants et rythmĂ©s est particuliĂšrement adaptĂ© pour les emaki[12].

Description des rouleaux

Un carrosse et des gens à pied sortent par la porte d’une muraille.
Fameux Ă©pisode de la fuite de l’empereur Nijƍ dĂ©guisĂ© en femme. Rouleau de la fuite Ă  Rokuhara.

De nos jours, il ne subsiste que trois rouleaux de l’emaki original narrant les passages de la rĂ©bellion correspondant dans le Dit de Heiji aux chapitres trois, quatre, cinq, six, treize et dĂ©but du quatorziĂšme. La version initiale devait probablement en compter plus, entre dix et quinze couvrant les trente-six chapitres du Dit de Heiji selon Dietrich Seckel[10]. Des fragments d’époque d’un quatriĂšme rouleau existent Ă©galement, ainsi que des copies ultĂ©rieures d’un cinquiĂšme[7].

Le premier rouleau, de 730,6 par 41,2 cm, est conservĂ© au musĂ©e des beaux-arts de Boston ; deux sections de textes encadrant une longue peinture sont tirĂ©es du troisiĂšme chapitre du Dit de Heiji qui relate l’incendie du palais de Sanjƍ par Fujiwara no Nobuyori (alliĂ© du clan Minamoto) et Minamoto no Yoshitomo[13]. Toute la scĂšne, cruelle et pathĂ©tique, est construite autour de l’incendie, des combats sanglants autour du palais et de la poursuite et de l’arrestation de l’empereur retirĂ© Go-Shirakawa. Les nobles de la cour sont pour la plupart sauvagement tuĂ©s par les armes, le feu ou les chevaux, y compris les femmes[14].

Le second rouleau, de 1 011,7 par 42,7 cm, se trouve au musĂ©e d'art Seikadƍ Bunko de Tokyo ; il inclut trois courts textes issus des chapitres quatre, cinq et six de la chronique[13]. La scĂšne s’ouvre sur un conseil de guerre des Minamoto au sujet de Shinzei (Fujiwara no Michinori), ennemi s’étant enfui du palais. Las, ce dernier se suicide dans les montagnes autour de Kyoto et son corps est retrouvĂ© par des hommes de Minamoto no Mitsuyasu qui le dĂ©capitent pour rapporter sa tĂȘte en trophĂ©e. Les dirigeants du clan gagnent ensuite la demeure de Mitsuyasu pour vĂ©rifier la mort de Shinzei et rentrent Ă  Kyoto en exhibant sa tĂȘte[14]. Cette sĂ©quence est l’occasion de quelques peintures de paysage apprĂ©ciĂ©es Ă  l’époque de Kamakura.

Un arbre au premier plan. Cinq ou six guerriers dont un cavalier en route au second plan.
Des hommes de Matsuyama, alliĂ© des Minamoto, ramĂšnent la tĂȘte de Shinzei en trophĂ©e. Rouleau de Shinzei.

Enfin, le dernier rouleau, de 951 par 42,3 cm, est entreposĂ© au musĂ©e national de Tokyo. ComposĂ© de quatre peintures et quatre portions de textes extraits du chapitre treize, il met en scĂšne un autre moment fameux de la rĂ©bellion de Heiji : l’évasion du jeune empereur Nijƍ, dĂ©guisĂ© en femme, suivie de celle de Bifukumon-in (Ă©pouse de feu l’empereur Toba)[13]. À la faveur de la nuit et avec l’aide de ses partisans, son escorte parvient Ă  Ă©chapper aux gardes des Minamoto et Ă  rejoindre Taira no Kiyomori Ă  Rokuhara (ses hommes Ă©chouent toutefois Ă  ramener le shinkyƍ, ou miroir sacrĂ©). Les derniĂšres scĂšnes offrent une vue sur la place-forte des Taira et la splendeur de leur armĂ©e tandis que Nobuyori est frappĂ© de stupeur quand il dĂ©couvre l’évasion[15].

Les quatorze fragments du quatriĂšme rouleau, dispersĂ©s dans diverses collections, ont pour sujet la bataille de Rokuhara : Minamoto no Yoshitomo attaque le fief des Taira, mais il est dĂ©fait et doit s’enfuir dans l’est du pays[16] - [17]. Bien que la composition soit trĂšs proche des autres rouleaux, il ne peut ĂȘtre affirmĂ© avec certitude que tous les fragments appartiennent bien Ă  l’Ɠuvre originale en raison de lĂ©gĂšres variations stylistiques[18]. Il subsiste plusieurs copies des quatre rouleaux originaux ainsi que d’un cinquiĂšme, lui entiĂšrement perdu : la bataille de la porte Taiken, sans texte, narrant l’assaut par les Taira du palais impĂ©rial oĂč les Minamoto s’étaient retranchĂ©s[19].

Le rouleau de la fuite de l’empereur Nijƍ est inscrit au registre des trĂ©sors nationaux du Japon[20] et celui de Shinzei au registre des biens culturels important[21]. Quant au rouleau de l’incendie du palais de Sanjƍ entreposĂ© Ă  Boston, il est rĂ©guliĂšrement dĂ©crit comme l’un des chefs-d’Ɠuvre de l’art des emaki japonais et de la peinture Ă  sujet militaire du monde en gĂ©nĂ©ral[11] - [22] - [23].

RĂ©alisation et historique

Buste et tĂȘte de trois guerriers en armure de dos en bas, deux de profils Ă  droite et en haut. gros plan.
Un des fragments subsistants du rouleau de la bataille de Rokuhara.

TrĂšs peu d’informations nous sont parvenues sur la confection et les Ă©vĂ©nements expliquant l’état et la destruction partielle des rouleaux originaux. Le ou les artistes demeurent inconnus ; l’Ɠuvre fut attribuĂ©e au XIXe siĂšcle Ă  Sumiyoshi Keion, mais cette hypothĂšse n’est plus guĂšre accrĂ©ditĂ©e depuis la seconde moitiĂ© du XXe siĂšcle, l’existence mĂȘme de ce peintre Ă©tant douteuse[10] - [24]. Le commanditaire n’est pas plus connu, mais il s’agissait probablement d’un proche du clan Minamoto, maĂźtre du Japon au moment de la confection de l’emaki, comme le suggĂšre la reprĂ©sentation brillante des guerriers Minamoto[11] - [25].

Selon les estimations et les comparaisons stylistiques, la confection de l’ensemble date du milieu et de la seconde moitiĂ© du XIIIe siĂšcle, probablement des annĂ©es 1250 aux annĂ©es 1280[20] - [26]. La proximitĂ© picturale entre tous les rouleaux montre qu’ils proviennent vraisemblablement de peintres du mĂȘme atelier, mais de lĂ©gĂšres variations tendent Ă  confirmer que la confection s’est Ă©talĂ©e sur quelques dĂ©cennies durant la seconde moitiĂ© du XIIIe siĂšcle, sans que la raison d’une telle durĂ©e ne soit connue[22] - [26]. Les fragments du rouleau de la bataille de Rokuhara, un peu plus rĂ©cents et de style lĂ©gĂšrement diffĂ©rent, peuvent appartenir aussi bien Ă  l’Ɠuvre originale qu’à une ancienne copie de l’époque de Kamakura selon les historiens de l’art, lĂ  encore sans aucune certitude[27].

L’ensemble fut longtemps conservĂ© au Enryaku-ji sur le mont Hiei avec l’emaki des Contes de la rĂ©bellion Hƍgen, aujourd’hui disparu[28]. Au cours du XVe ou du XVIe siĂšcle, les rouleaux furent sĂ©parĂ©s, mais leur histoire se perd encore jusqu’à l’époque moderne. Le musĂ©e des Beaux-Arts de Boston obtint le rouleau de l’incendie du palais de Sanjƍ au XIXe siĂšcle par l’entremise d’Okakura Kakuzƍ. Le rouleau de la fuite Ă  Rokuhara fut acquis par le musĂ©e national de Tokyo auprĂšs du clan Matsudaira aux alentours de 1926. Enfin, le rouleau de Shinzei Ă©chut Ă  la riche famille Iwasaki, dont la collection est prĂ©servĂ©e par la fondation Seikadƍ (aujourd’hui le musĂ©e d'art Seikadƍ Bunko)[29].

Composition et style

Bataille entre quelque dizaines de guerriers montés ou à pied, massacre de civils.
Bataille sanglante au style dynamique caractĂ©ristique. On distingue notamment sur la droite des cadavres de nobles entassĂ©s, en haut des femmes tentant de s’échapper et sur la gauche des soldats exhibant fiĂšrement les tĂȘtes des ennemis sur leur lance. Rouleau de l’incendie du palais de Sanjƍ.

Le style pictural de l’emaki est le yamato-e[22], mouvement de peinture japonais (en opposition aux styles chinois) qui a culminĂ© durant les Ă©poques de Heian et de Kamakura. Les artistes de yamato-e, art du quotidien colorĂ© et dĂ©coratif, exprimaient dans tous les sujets la sensibilitĂ© et le caractĂšre du peuple de l’archipel[30].

Les Rouleaux illustrĂ©s du Dit de Heiji appartiennent principalement au genre otoko-e (« peinture d’homme ») du yamato-e, typique des rĂ©cits Ă©piques ou des lĂ©gendes religieuses en privilĂ©giant la libertĂ© des lignes Ă  l’encre et l’usage de couleurs lĂ©gĂšres laissant des portions de papier Ă  nu[31]. Le dynamisme du trait se ressent notamment dans les foules de gens et de soldats. Toutefois, il s’y trouve comme dans le Ban dainagon ekotoba un mĂ©lange avec le style de la cour (onna-e ou « peinture de femme ») du yamato-e, notamment dans le choix de couleurs plus vives pour certains dĂ©tails Ă  l’instar des vĂȘtements, des armures et des flammes. La scĂšne de l’incendie rappelle d’ailleurs celui de la porte de l’ƌtenmon dans le Ban dainagon ekotoba de par la composition similaire[32]. La couleur est essentiellement apposĂ©e avec la technique du tsukuri-e caractĂ©ristique du onna-e : une premiĂšre esquisse des contours est rĂ©alisĂ©e, puis la couleur est ajoutĂ©e en aplat, enfin les contours sont redessinĂ©s Ă  l’encre par-dessus la peinture. Ce mĂ©lange entre onna-e et otoko-e, tangible dans d’autres Ɠuvres comme le Kitano Tenjin engi emaki, est typique du style des emaki Ă  partir du dĂ©but de l’époque de Kamakura : les couleurs riches aux pigments vifs cĂŽtoient les tons plus pastels, tandis que la ligne reste dynamique et expressive, mais moins libre que dans les peintures otoko-e plus anciennes. Les militaires au pouvoir apprĂ©ciaient particuliĂšrement les chroniques historiques et militaires colorĂ©es et dynamiques[33] - [13] - [34].

Alignement de chars et d’hommes de part et d’autre d’une porte dans une muraille.
ArrivĂ©e festive de l’empereur Nijƍ chez les Taira Ă  Rokuhara, aprĂšs son Ă©vasion. Le style est trĂšs Ă©purĂ© et rĂ©aliste, sauf pour les vĂȘtements richement rendus. Rouleau de la fuite Ă  Rokuhara.

Une volontĂ© nouvelle de rĂ©alisme, notable sur plusieurs aspects de cette Ɠuvre, a Ă©galement marquĂ© l’art des guerriers de Kamakura : dans l’emaki, les scĂšnes de combats sont exprimĂ©es de façon crue et brutale, montrant la souffrance et la mort dans le rougeoiement des flammes et du sang[1]. Lors de l’attaque du palais, des dĂ©tails de la peinture montrent des militaires Ă©gorgeant des aristocrates et exhibant leurs tĂȘtes au haut des lances[35]. Christine Shimizu souligne Ă©galement le rĂ©alisme dans la reprĂ©sentation des personnages : « Le peintre aborde les visages, les attitudes des personnages tout comme les mouvements des chevaux avec un surprenant sens du rĂ©alisme, prouvant son aptitude Ă  incorporer les techniques du nise-e dans des scĂšnes complexes » (nise-e dĂ©signant un style de portrait rĂ©aliste en vogue Ă  l’époque)[36]. Cette tendance rĂ©aliste se retrouve dans la plupart des versions alternatives aux Rouleaux illustrĂ©s du Dit de Heiji[12]. En revanche, les dĂ©cors sont le plus souvent minimalistes pour conserver toute l’attention du lecteur sur l’action et le suspense, sans distraction[37].

L’Ɠuvre se signale par deux types de composition classiques dans l’art des emaki. D’une part, les compositions continues permettent de reprĂ©senter plusieurs scĂšnes ou Ă©vĂ©nements dans une mĂȘme peinture, sans frontiĂšre prĂ©cise, afin de privilĂ©gier une narration picturale fluide ; c’est le cas des rouleaux du palais de Sanjƍ et de la bataille de Rokuhara. D’autre part, les compositions alternĂ©es font se succĂ©der calligraphies et illustrations, les peintures visant alors Ă  saisir des instants particuliers du rĂ©cit ; c’est le cas des autres rouleaux ainsi que de la copie de la bataille de la porte Taiken[38]. Le peintre parvient ainsi Ă  faire varier avec justesse le rythme de la narration tout au long de l’emaki, faisant succĂ©der aux passages de fortes tensions des scĂšnes plus paisibles, telle l’arrivĂ©e de l’empereur Nijƍ chez les Taira aprĂšs sa fuite pĂ©rilleuse[37].

Mur horizontal au premier plan avec des guerriers tuant des civils tout en bas. Au second plan, un mur en diagonale, une troupe de guerrier, un carrosse entrant par une porte du mur. Des flammes apparaissent en haut Ă  gauche.
Les guerriers Minamoto s’apprĂȘtent Ă  assaillir le palais. Le guerrier debout Ă  l’armure bleutĂ©e est Fujiwara no Nobuyori. Le mur permet de mĂ©nager une transition vers l'incendie, qui point en haut Ă  gauche, et les scĂšnes de massacres en bas. Rouleau de l’incendie du palais de Sanjƍ.

Les longues sĂ©quences peintes aux compositions continues, parfois entrecoupĂ©es de brĂšves calligraphies, permettent l’intensification de la peinture jusqu’au sommet dramatique, tel que remarquable dans la scĂšne de l’incendie du palais de Sanjƍ[39] : le lecteur dĂ©couvre d’abord la fuite de la troupe de l’empereur, puis des combats de plus en plus violents jusqu’à la confusion autour de l’incendie – point culminant de la composition oĂč la densitĂ© des personnages ne s’estompe que devant les amples volutes de fumĂ©e –, enfin la scĂšne s’apaise avec l’encerclement du char de l’empereur et un soldat qui s’éloigne paisiblement vers la gauche[7]. La transition vers le passage de l’incendie est effectuĂ©e au moyen d’un mur du palais qui barre l’emaki de longues diagonales sur presque toute sa hauteur, mĂ©nageant un effet de suspense et crĂ©ant des espaces narratifs diffĂ©rents avec une grande fluiditĂ©[40]. Pour les historiens de l’art, la maĂźtrise de la composition et du rythme, Ă©vidente dans les peintures continues, ainsi que le soin apportĂ© aux couleurs et aux lignes font de ce rouleau un des plus admirables qui nous est parvenu de l’époque de Kamakura[23] - [22].

L’emaki apporte quelques innovations de composition pour les groupes de personnages, les disposant en triangle ou losange. Cette approche permet de tirer parti de la hauteur rĂ©duite des rouleaux pour reprĂ©senter les batailles en imbriquant les formes gĂ©omĂ©triques selon les besoins de l’artiste[1] - [36].

Les calligraphies en japonais sont de nos jours trùs fragmentaires et peu informatives. Le peintre ne suit d’ailleurs pas scrupuleusement le texte (il arrive que l'illustration contredise le texte), mais soumet les peintures à son imagination dans un but essentiellement artistique plutît qu’illustratif[41] - [42].

Contenu détaillé

Le premier tableau ci-dessous indique la composition des trois rouleaux originaux conservĂ©s, et le second mentionne la position des fragments du rouleau perdu de la bataille de Rokuhara d’aprĂšs une copie monochrome datant de l'Ă©poque d’Edo conservĂ©e au musĂ©e national de Tokyo. Chaque section est sĂ©parĂ©e de la suivante par une courte portion calligraphiĂ©e sur papier nu. Par convention, SNEZ fait rĂ©fĂ©rence Ă  la collection ShinshĆ« Nihon emakimono zenshĆ« et NE Ă  la collection Nihon no emaki.

Contenu des trois rouleaux conservés
Rouleau Section Description Sources
Rouleau de Sanjƍ Section 1 L’empereur retirĂ© Go-Shirakawa et une foule de guerriers, courtisans et membres de la police impĂ©riale tentent de fuir les Minamoto assaillant le palais. Mais ils sont rapidement rattrapĂ©s par Minamoto no Yoshitomo, en armure rouge sur la peinture, et Fujiwara no Nobuyori, qui se tient debout sur une vĂ©randa. S’ensuit la scĂšne de l’incendie du palais et du massacre des aristocrates et des dames. Enfin, un certain calme revient avec la procession des hommes de Minamoto victorieux encerclant le char de Go-Shirakawa. SNEZ, p. 25-27, NE, p. 4-20
Rouleau de Shinzei Section 1 Des hommes du camp Minamoto se rassemblent au palais, dans la cour de la porte impĂ©riale Taiken, autour de Fujiwara no Nobuyori pour dĂ©cider de la poursuite de Shinzei, de son nom complet Fujiwara no Michinori, alliĂ© des Taira. À l’extĂ©rieur, chevaux et bƓufs agitĂ©s et en mouvement donnent un sentiment d’impatience et d’urgence. Le texte accompagnant l’image est perdu. SNEZ, p. 26-28, NE, p. NE 21-27
Rouleau de Shinzei Section 2 Deux serviteurs de Shinzei, qui vient de se suicider, enterrent son corps. Las, des guerriers de Mitsuyasu, gouverneur d’Izumo alliĂ© des Minamoto, dĂ©couvrent le corps et ramĂšnent sa tĂȘte. SNEZ, p. 28-29, NE, p. 29-34
Rouleau de Shinzei Section 3 Fujiwara no Nobuyori et l’intendant Korekata de la famille Fujiwara inspectent depuis leur vĂ©hicule la tĂȘte de Shinzei chez Mitsuyasu. SNEZ, p. 28-29, NE, p. 34-38
Rouleau de Shinzei Section 4 La tĂȘte de Shinzei est exhibĂ©e dans les rues de Kyoto par les guerriers des Minamoto, puis est attachĂ©e au faĂźte de la porte de la prison Ouest. SNEZ, p. 28-31, NE, p. 38-47
Rouleau de la fuite Ă  Rokuhara Section 1 DĂ©guisĂ© en femme, l’empereur Nijƍ fuit le palais de Sanjƍ dans un char avec quelques serviteurs. Ils passent devant des rangs de guerriers affairĂ©s ou dĂ©sƓuvrĂ©s, crĂ©ant une situation trĂšs confuse. Au tout dĂ©but du rouleau, deux serviteurs de Nijƍ tentent d’emporter le miroir sacrĂ©, attribut impĂ©rial, mais sont pris la main dans le sac par deux gardes. SNEZ, p. 30-32, NE, p. 49-60
Rouleau de la fuite Ă  Rokuhara Section 2 La compagnie de l’empereur Nijƍ et son char sont maintenant isolĂ©s sur la route en chemin vers Rokuhara. SNEZ, p. 32-33, NE, p. 61-64
Rouleau de la fuite Ă  Rokuhara Section 3 L’empereur Nijƍ arrive Ă  Rokuhara, la place-forte de Taira no Kiyomori, oĂč de nombreux chars et guerriers sont prĂ©sents. L’attitude des hommes rĂ©vĂšle qu’ils sont prĂȘts au combat. SNEZ, p. 32-33, NE, p. 65-68
Rouleau de la fuite Ă  Rokuhara Section 4 Dans la chambre Asagerei (la chambre de l’empereur) qu’il s’est attribuĂ©e, Fujiwara no Nobuyori apprend la fuite de Nijƍ. Il semble abasourdi par la nouvelle. La chambre et les vĂȘtements de Nobuyori sont richement dĂ©corĂ©s, mais son comportement rustre et la prĂ©sence d’armes rĂ©vĂšlent la personnalitĂ© fruste de Nobuyori. SNEZ, p. 32-33, NE, p. 69-73
Fragments du rouleau perdu de la bataille de Rokuhara
Fragments Section Description Sources
Fragments 1 à 4 Section 1 Les troupes des Minamoto menées par le frÚre ainé de Yoshitomo assaillent le domaine des Taira à Rokuhara. SNEZ, p. 32-35, 49-52, NE, p. 74-79
Fragment 5 Section 2 La bataille Ă©tant perdue, Kamada Masakiyo, un vassal, conseille Ă  Minamoto no Yoshitomo de fuir vers sa rĂ©gion natale dans l’est du Japon. SNEZ, p. 32-35, 49-52, NE, p. 74-79
Fragments 6 Ă  11 Section 3 Les Taira attaquent le palais de Sanjƍ occupĂ© par les Minamoto. À noter que le fragment 9 est un collage entre un fragment de la section 3 (un guerrier Ă  cheval) et un autre de la section 4 (une portion de mur d’enceinte). SNEZ, p. 32-35, 49-52, NE, p. 74-79
Fragments 13 et 14. Section 4 Les troupes Taira incendient les demeures de Yoshitomo et de Nobuyori. SNEZ, p. 32-35, 49-52, NE, p. 74-79

Enfin, la copie du rouleau de la bataille de la porte Taiken (Ă©poque de Muromachi, conservĂ©e au musĂ©e national de Tokyo), en couleur mais sans texte, est dĂ©coupĂ©e en trois sections : la premiĂšre reprĂ©sente les chefs Minamoto (Nobuyori, Yoshitomo et Narichika) face Ă  leur armĂ©e prĂȘte Ă  la bataille ; la seconde scĂšne est un interlude comique montrant Nobuyori incapable de monter sur son cheval en raison de la boisson et du poids de l’armure, Ă  la grande consternation de ses soldats tout autour ; la troisiĂšme scĂšne montre la bataille qui tourne Ă  l’avantage des Taira grĂące Ă  une ruse, oĂč s’illustrent Minamoto no Yoshihira et Taira no Shigemori[19].

Valeur historiographique

Une dizaine d’archers montĂ©s en armure aux couleurs vives.
Gros plan sur les armes et armures dĂ©taillĂ©es des guerriers. Le cavalier Ă  l’armure rouge en haut Ă  droite n’est autre que Minamoto no Yoshitomo. Rouleau de l’incendie du palais de Sanjƍ.

Les Rouleaux illustrĂ©s du Dit de Heiji fournissent un aperçu du dĂ©roulement des Ă©vĂ©nements historiques de la rĂ©bellion de Heiji, mais surtout constituent un tĂ©moignage d’importance sur la vie et la culture des samouraĂŻs. L’attaque du palais montre un large Ă©ventail de cette gent militaire : chefs de clans, archers Ă  cheval, infanterie, moines-soldats, police impĂ©riale (kebiishi)... Les armes et armures sont Ă©galement trĂšs rĂ©alistes et l’ensemble tĂ©moigne du rĂŽle encore prĂ©pondĂ©rant de l’archer montĂ© pour le samouraĂŻ au XIIe siĂšcle, et non du fantassin au katana[43]. La beautĂ© des luxueux harnais de l’époque de Heian peut aussi ĂȘtre soulignĂ©e[22]. Le contraste avec la piĂ©taille cruelle et vulgaire est intĂ©ressant, notamment car les textes traitent trĂšs peu de ce sujet[44]. Finalement, certains aspects des tenues militaires d’époque ne peuvent ĂȘtre compris de nos jours qu’à travers ces peintures[35]. Historiographiquement, les textes ne fournissent en revanche que peu d’information en raison de leur briĂšvetĂ© et, parfois, de leur inadĂ©quation avec les peintures[45].

La reprĂ©sentation du palais de Sanjƍ peu avant sa destruction fournit un exemple important de l’ancien style architectural shinden-zukuri qui s’est dĂ©veloppĂ© Ă  l’époque de Heian en s’écartant des influences chinoises en vogue Ă  l’époque de Nara. Les longs corridors bordĂ©s de panneaux, fenĂȘtres ou stores, les vĂ©randas surĂ©levĂ©es en bois et les toitures finement recouvertes d’écorce de cyprĂšs du Japon (æĄ§çšźè‘ș, hiwada-buki) en sont caractĂ©ristiques[46].

L’Ɠuvre a Ă©tĂ© par la suite une source d’inspiration pour divers artistes, en tout premier lieu ceux qui ont repris le thĂšme de la rĂ©bellion de Heiji sur paravent ou Ă©ventail, dont Tawaraya Sƍtatsu[47] ou Iwasa Matabei[48]. Peinture Ă  sujet militaire majeure du Japon, de nombreuses reprĂ©sentations de bataille sont sans surprise inspirĂ©es des rouleaux. Le Taiheikei emaki de l’époque d'Edo tĂ©moigne de la reprise Ă©troite de l’agencement des groupes de guerriers et de la posture des personnages[49]. Des Ă©tudes indiquent que Kanƍ TannyĆ« s’est entre autres inspirĂ© des Rouleaux illustrĂ©s du Dit de Heiji dans son Tƍshƍ daigongen engi (XVIIe siĂšcle) pour les peintures de la bataille de Sekigahara (selon Karen M. Gerhart, l’objectif Ă©tait d’associer symboliquement les Tokugawa aux Minamoto, premiers shoguns du Japon)[50]. Il en va de mĂȘme pour Tani Bunchƍ sur l’Ishiyama-dera engi emaki[51]. Le rouleau de la bataille de Rokuhara a Ă©tĂ© le plus imitĂ© et le plus populaire dans la peinture japonaise, au point de devenir Ă  l’époque d’Edo un motif classique de peintures de bataille[52].

Enfin, Teinosuke Kinugasa en a tirĂ© quelques inspirations pour son film La Porte de l’enfer (Jigokumon)[53].

Voir aussi

Articles connexes

Rouleaux enluminés

Autres articles connexes

Liens externes

Bibliographie

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Références

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