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Rouleaux des légendes du mont Shigi

Les Rouleaux des lĂ©gendes du mont Shigi (俥èČŽć±±çžè”·ç””ć·», Shigi-san engi emaki), aussi traduits en Rouleaux illustrĂ©s des antĂ©cĂ©dents du monastĂšre du mont Shigi ou LĂ©gendes du temple du mont Shigi, forment un exemple remarquable de l’emaki, un art pictural japonais dont les bases ont Ă©tĂ© importĂ©es de Chine vers le VIe siĂšcle. Datant approximativement de la fin de l’époque de Heian (XIIe siĂšcle) et rĂ©alisĂ©s Ă  l’encre de Chine et couleurs sur papier, ils illustrent la biographie romancĂ©e du moine Myƍren et les lĂ©gendes qui entourent le monastĂšre bouddhique Chƍgosonshi construit sur un versant du mont Shigi (俥èČŽć±±, Shigi-san), dans l’ancienne province de Yamato. Son classement au titre de trĂ©sor national du Japon en 1951 le dĂ©signe comme chef-d’Ɠuvre artistique d’une valeur exceptionnelle du patrimoine culturel du Japon et garantit sa conservation et sa protection par l’État japonais. Au-delĂ  de sa valeur artistique, l’Ɠuvre livre un tĂ©moignage historique sur la vie quotidienne des gens ordinaires de l’époque de Heian. Les scĂšnes peintes qui se succĂšdent dĂ©crivent des hommes et des femmes au travail, voyageant ou recevant des hĂŽtes. De nombreux dĂ©tails architecturaux, prĂ©cisĂ©ment reproduits, renseignent sur les structures de l’habitat et des lieux saints de l’époque. AssociĂ©e Ă  des emaki contemporains, tels que le ChƍjĆ«-giga et le Ban dainagon ekotoba, cette Ɠuvre picturale tĂ©moigne de la grande maturitĂ© atteinte par la peinture narrative japonaise au tout dĂ©but des temps mĂ©diĂ©vaux.

Rouleaux des légendes du mont Shigi
DĂ©tail de la scĂšne du grenier volant.
Artiste
Inconnu
Date
XIIe siĂšcle
Commanditaire
Inconnu
Type
Technique
Peinture et encre de Chine sur rouleau de papier
Dimensions (H Ă— L)
31 Ă— 3 560 cm
Format
Trois rouleaux mesurant respectivement (H × L) : 31,7 cm × 878,27 cm ; 31,82 cm × 1 275,85 cm ; 31,7 cm × 1 417,43 cm[B 1].
Mouvement
Propriétaire
Localisation
Protection
Coordonnées
34° 41â€Č 01″ N, 135° 50â€Č 11″ E
GĂ©olocalisation sur la carte : Japon
(Voir situation sur carte : Japon)
Géolocalisation sur la carte : préfecture de Nara
(Voir situation sur carte : préfecture de Nara)
GĂ©olocalisation sur la carte : Nara
(Voir situation sur carte : Nara)

Place dans l’art des emaki

Les emaki

Plusieurs bĂątiments bouddhiques parmi les arbres aux couleurs d'automne.
Le temple bouddhique Chƍgosonshi-ji sur le mont Shigi, sujet et propriĂ©taire des Rouleaux des lĂ©gendes du mont Shigi.

Apparu au Japon vers le VIe siĂšcle grĂące aux Ă©changes avec l’Empire chinois, l’art de l’emaki se diffuse largement auprĂšs de l’aristocratie Ă  l’époque de Heian (794 – 1185)[B 2]. Un emaki se compose d’un ou plusieurs longs rouleaux de papier ou de soie narrant une histoire au moyen de textes et de peintures, gĂ©nĂ©ralement de style yamato-e. Le lecteur dĂ©couvre le rĂ©cit en dĂ©roulant progressivement chaque rouleau avec une main tout en le rĂ©-enroulant avec l’autre main, de droite Ă  gauche (selon le sens d’écriture du japonais), de sorte que seule une portion de texte ou d’image d’une soixantaine de centimĂštres est visible. La narration suppose un enchaĂźnement de scĂšnes dont le rythme, la composition et les transitions relĂšvent entiĂšrement de la sensibilitĂ© et de la technique de l’artiste. Les thĂšmes des rĂ©cits Ă©taient trĂšs variĂ©s : illustrations de romans, de chroniques historiques, de textes religieux, de biographies de personnages cĂ©lĂšbres, d’anecdotes humoristiques ou fantastiques[1].

Les engi et les sources historiques de l’Ɠuvre

Peinture. Un moine est assis sur une véranda. Un homme est agenouillé devant lui et quatre autres en contrebas de la véranda.
DĂ©tail du premier rouleau : le riche fermier implore le pardon de Myƍren.

Les Rouleaux des lĂ©gendes du mont Shigi (Shigi-san engi emaki), au nombre de trois, narrent chacun une anecdote miraculeuse sur la vie de Myƍren[n 1], un moine bouddhiste ayant vĂ©cu Ă  la fin du IXe siĂšcle au temple Chƍgosonshi sur le mont Shigi (Shigi-san) dans la province de Yamato, dĂ©diĂ© Ă  la divinitĂ© Bishamon-ten (Vaiƛravana)[B 3]. Le terme « engi » du titre dĂ©signe un style littĂ©raire japonais qui retranscrit chroniques et lĂ©gendes sur la fondation des temples bouddhiques ou sanctuaires shinto, ainsi que, par extension, les miracles qui leur sont associĂ©s[2]. Avec les biographies de moines de haut rang (kƍsƍ-den[n 2] ou eden[n 3]), il s’agit du principal genre d’emaki Ă  sujet religieux, qui connaissent une forte production durant l’époque de Kamakura (1185 – 1333), essentiellement dans un but prosĂ©lyte ou didactique[3].

La prĂ©fecture de Nara (en rouge) correspond Ă  l’ancienne province de Yamato, oĂč se trouvent le mont Shigi et le temple Chƍgosonshi.

Les Rouleaux des lĂ©gendes du mont Shigi constituent de nos jours l’exemple le plus ancien d’emaki Ă  thĂšmes religieux qui laissent une grande part Ă  la reprĂ©sentation de la vie quotidienne et du folklore, tĂ©moignant d’un intĂ©rĂȘt inĂ©dit en peinture pour les petites gens et les lĂ©gendes populaires. Un tel intĂ©rĂȘt existe toutefois dĂ©jĂ  parmi la noblesse depuis au moins la fin du XIe siĂšcle, comme en tĂ©moigne la littĂ©rature de la cour impĂ©riale. Plusieurs recueils anciens de contes populaires, dont le Konjaku monogatari shĆ«, le Kohon setsuwa shĆ« (ja) et l’Uji ShĆ«i monogatari, narrent d’ailleurs trois anecdotes sur un moine-ermite de l’époque de Nara, ce qui n’est pas sans rappeler le sujet des rouleaux[B 4] - [B 5]. Les textes subsistants des second et troisiĂšme rouleaux sont trĂšs proches du Kohon setsuwa shĆ«, suggĂ©rant que l’auteur s’est principalement basĂ© sur ce recueil[B 5] - [B 6]. Le mĂ©lange de thĂšmes populaires et religieux dans les Rouleaux des lĂ©gendes du mont Shigi et de nombreux emaki ultĂ©rieurs, qui leur confĂšrent un aspect authentique et romancĂ©[B 7], correspond ainsi Ă  ces mouvements en littĂ©rature[B 4].

Outre ces contes, la vie de Myƍren (mort vers 937-941) est rapportĂ©e dans une courte autobiographie datĂ©e de 937 et plusieurs chroniques historiques ultĂ©rieures. Ces sources relatent qu’il vĂ©cut une douzaine d’annĂ©es sur le mont Shigi oĂč une petite chapelle dĂ©diĂ©e Ă  Bishamon-ten Ă©tait installĂ©e. Plusieurs compagnons le rejoignirent, confĂ©rant une importance grandissante au Chƍgosonshi-ji. Selon d’autres chroniques romancĂ©es, Myƍren aurait Ă©tĂ© instruit en rĂȘve lors d’une retraite au HƍryĆ«-ji de se rendre au mont Shigi pour s’y Ă©tablir, un nuage violet devant le guider[B 8] - [B 6].

Description de l’Ɠuvre

L’emaki des Rouleaux des lĂ©gendes du mont Shigi se prĂ©sente sous la forme de trois rouleaux en papier, de format horizontal, sur lesquels des textes calligraphiĂ©s accompagnent des illustrations peintes, Ă  la main, en utilisant des techniques apparentĂ©es Ă  l’aquarelle associĂ©es Ă  l’application de traits Ă  l’encre de Chine. Ils mesurent respectivement : 31,7 cm de hauteur par 878,27 cm de longueur ; 31,82 cm par 1 275,85 cm ; 31,7 cm par 1 417,43 cm[B 1] - [B 9]. Chaque rouleau est composĂ© de plusieurs feuilles de papier de longueurs similaires – environ 60 cm – collĂ©es Ă  la suite : 16 pour le premier rouleau, 24 pour le second et 26 pour le troisiĂšme[B 10].

Premier rouleau

Peinture. Un moine bouddhique pointe son bol doré sur le sol. Un homme dépose un sac de riz dans ledit bol. Quatre autres hommes observent. Le reste des sacs de riz commencent à s'envoler.
DĂ©tail du premier rouleau : Myƍren commande Ă  ses visiteurs de dĂ©poser un sac de riz dans son bol.

Le premier rouleau, couramment intitulĂ© « Le Grenier volant[n 4] », se compose d’une seule longue section peinte, le texte ayant disparu[B 11]. Il narre l’anecdote dite du « grenier volant ». Myƍren avait pour habitude d’envoyer chaque jour son bol par les airs jusqu’au village proche, oĂč un riche fermier le remplissait de riz. Un jour toutefois, le fermier refusa de s’acquitter de cette tĂąche et Myƍren le punit en faisant s’envoler tout son grenier Ă  riz. Le rouleau s’ouvre ainsi sur une scĂšne montrant la stupeur et le dĂ©sarroi des villageois courant aprĂšs le grenier volant. S’ensuivent plusieurs scĂšnes de paysage oĂč des voyageurs s’étonnent de ce grenier volant tandis que le riche fermier Ă  cheval et quatre de ses gens poursuivent leur bien. La demeure de Myƍren apparaĂźt soudain dans un paysage de montagne. Le moine est assis sur sa terrasse, tournĂ© vers ses visiteurs qui apparaissent ensuite. Le fermier est inclinĂ© devant le moine et l’on comprend qu’il implore Myƍren de lui rendre son riz. AprĂšs un nouveau court paysage de montagne, on dĂ©couvre Myƍren et ses visiteurs devant le grenier Ă  riz. Un serviteur dĂ©pose un sac de riz dans le bol de Myƍren, manifestement sur ordre de ce dernier qui pointe explicitement le bol du doigt. Le reste des sacs commencent alors Ă  s’envoler. S’ensuit, comme pour le grenier volant, une longue scĂšne de paysages survolĂ©s par les sacs de riz, jusqu’au village oĂč les petites gens s’affairent Ă  leurs occupations quotidiennes — les femmes cuisinent ou ramassent des fruits, un enfant et un vieil homme lisent. Enfin, un court paysage conclut la peinture et le premier rouleau[B 12] - [B 13] - [B 14] - [B 15].

DeuxiĂšme rouleau

Peinture. Un moine est assis sur sa vĂ©randa dans un paysage de montagne. Un homme noblement vĂȘtu est assis en face de lui.
DĂ©tail du second rouleau : le messager impĂ©rial demande l’aide de Myƍren pour la guĂ©rison de l’empereur.

L’anecdote narrĂ©e dans le second rouleau, « l’Exorcisme de l’empereur de l’ùre Engi[n 5] », porte sur la guĂ©rison miraculeuse de l’empereur rĂ©gnant Daigo grĂące aux priĂšres de Myƍren[B 11]. Le rouleau se compose de deux portions de texte calligraphiĂ© et de deux longues sections peintes. AprĂšs le texte introductif, la premiĂšre peinture s’ouvre sur la grande porte du palais impĂ©rial de Kyoto devant laquelle une dĂ©lĂ©gation impĂ©riale s’apprĂȘte Ă  partir, tandis que des prĂȘtres arrivent pour prier pour l’empereur malade. Plusieurs sĂ©quences illustrent le voyage de la dĂ©lĂ©gation Ă  travers divers paysages, un village et de la brume. Enfin arrivĂ© au mont Shigi, le messager de la dĂ©lĂ©gation et Myƍren s’entretiennent, assis sur une vĂ©randa, tandis que les autres voyageurs attendent en contrebas. AprĂšs un nouveau paysage de montagne, la dĂ©lĂ©gation est de retour au Seiryƍ-den, le quartier privĂ© de l’empereur, apparemment rapportant un message de Myƍren. Le mur du palais termine la premiĂšre peinture[B 16] - [B 17] - [B 18]. Le second texte calligraphiĂ© rĂ©vĂšle que Myƍren, qui, malgrĂ© les requĂȘtes insistantes de Sa MajestĂ© impĂ©riale, a refusĂ© de se rendre en personne au palais, a promis de guĂ©rir l’empereur depuis chez lui[4]. La seconde peinture s’ouvre sur une vue de l’empereur assis dans ses quartiers. À l’extĂ©rieur un long paysage montre Ken-no-Gohƍ[n 6] survolant champs et fermes jusqu’au palais, la Roue de la Loi roulant devant lui. La divinitĂ©, envoyĂ© par Bishamon-ten, a pour mission d’exaucer les priĂšres du moine bouddhiste en guĂ©rissant l’empereur[4] - [5]. AprĂšs un court paysage, la peinture montre de nouveau la dĂ©lĂ©gation impĂ©riale en route Ă  travers plaines, brumes et montagnes. Le messager remercie Myƍren en personne, puis la peinture se termine par un paysage qui se perd dans la brume[B 19] - [B 20] - [B 18].

TroisiĂšme rouleau

Peinture. Un moine passe la tĂȘte par la porte de sa demeure en bois dans les montagnes. Une nonne se tient dehors au pied de la vĂ©randa.
DĂ©tail du troisiĂšme rouleau : la sƓur de Myƍren parvient aprĂšs de nombreuses pĂ©ripĂ©ties chez son frĂšre.

Le troisiĂšme rouleau, « l’Histoire de la nonne[n 7] », narre les aventures d’une nonne, sƓur aĂźnĂ©e de Myƍren, en quĂȘte de son frĂšre qu’elle n’a plus vu depuis vingt ans[B 11]. Il se compose de deux sections calligraphiĂ©es et de deux sections peintes. AprĂšs le texte introductif, la premiĂšre peinture s’ouvre sur un paysage de montagne dans lequel cheminent une vieille nonne et deux hommes. Puis la nonne, arrivĂ©e Ă  un village, est figurĂ©e assise sous le porche d’une chapelle tandis que des villageois lui amĂšnent de la nourriture. S’ensuit une nouvelle scĂšne de paysage et de brume, puis la moniale, ayant passĂ© un petit sanctuaire dƍsojin, demande des renseignements sur son frĂšre Ă  un vieux paysan. DerriĂšre eux, la ferme et trois femmes s’affairant, une au jardin et deux lavant le linge. On dĂ©couvre ensuite la nonne assise sur le pas-de-porte de la ferme, discutant avec une jeune femme qui file la laine. On aperçoit Ă©galement Ă  travers les fenĂȘtres une femme et des enfants qui scrutent avec curiositĂ© les voyageurs, ainsi qu’un homme rabrouant deux chiens qui aboient Ă  l’extĂ©rieur. Un nouveau paysage montre encore la religieuse voyageant, des daims indiquant qu’elle se trouve dans la rĂ©gion de Nara. Puis la nonne, arrivĂ©e au temple Tƍdai, est peinte priant devant la statue du Grand Bouddha. La religieuse est reprĂ©sentĂ©e plusieurs fois (technique de reprĂ©sentation du temps qui passe) dans la scĂšne au pied de la statue monumentale, priant, dormant ou mĂ©ditant. Le temple disparaĂźt dans la brume puis une scĂšne de paysage s’ensuit, achevant la peinture[B 21] - [B 22] - [B 23]. Le second texte raconte que le bouddha du Tƍdai-ji est apparu dans les rĂȘves de la nonne pour la guider vers son frĂšre. Dans la seconde peinture, Myƍren regarde vers l’extĂ©rieur comme si quelqu’un l’avait appelĂ© ; devant lui se tient sa sƓur. Puis suit un paysage oĂč un nuage violet apparaĂźt dans les airs, un prĂ©sage indiquant que la nonne a Ă©tĂ© guidĂ©e jusqu’au mont Shigi par ce nuage. La nonne s’installe alors avec son frĂšre, et la derniĂšre scĂšne peint les deux protagonistes dans diffĂ©rentes activitĂ©s, comme prier, lire des sutras ou prĂ©parer les rituels religieux. Un paysage de montagne clĂŽt la peinture, dans lequel peut ĂȘtre aperçu le toit du grenier volant du premier rouleau[B 24] - [B 25] - [B 23].

Datation, auteur et commanditaire

Une imposante statue de bouddha en or se dresse dans un grand bùtiment en bois. Une nonne est esquissée en contrebas de la statue, dormant ou priant.
DĂ©tail du troisiĂšme rouleau : le Grand Bouddha du Tƍdai-ji oĂč la sƓur de Myƍren s’est retirĂ©e.

La date exacte de conception des rouleaux n’est pas connue. Les historiens de l’art datent communĂ©ment l’Ɠuvre du milieu ou de la seconde moitiĂ© du XIIe siĂšcle (soit la fin de l’époque de Heian), probablement entre 1157 et 1180, sans certitude toutefois[B 26] - [B 27] - [B 28]. Cette estimation est basĂ©e sur la datation de dĂ©tails architecturaux reproduits dans l’Ɠuvre. Ainsi, le Kikki, journal personnel de Yoshida Tsunefusa[n 8], un aristocrate de la cour impĂ©riale, Ă©voque des amĂ©nagements aux alentours du palais, reproduits dans le second rouleau, qui sont ultĂ©rieurs au dĂ©but de l’ùre Hƍgen (1156-1159), d’oĂč une date de confection des rouleaux probablement postĂ©rieure au commencement de cette Ăšre. Quant Ă  1180, il s’agit de l’annĂ©e oĂč la statue originelle du Grand Bouddha du Tƍdai-ji, qui est reprĂ©sentĂ©e dans le troisiĂšme rouleau, est dĂ©truite par un incendie, indiquant que l’Ɠuvre est probablement antĂ©rieure Ă  cette date[B 27]. Le style des calligraphies est Ă©galement proche de ceux en vogue durant le dernier quart du XIIe siĂšcle[B 29]. Bien que cette datation reste approximative, cela fait nĂ©anmoins des Rouleaux des lĂ©gendes du mont Shigi l’un des emaki les plus anciens conservĂ©s de nos jours[B 7].

L’auteur et le commanditaire ne sont pas plus connus. La confection des emaki est un processus Ă©minemment collaboratif qui requiert la participation de calligraphistes pour les textes, de peintres rĂ©unis en atelier, de monteurs, ainsi qu’éventuellement la participation d’éditeurs ou du commanditaire pour le choix des textes et peintures Ă  exĂ©cuter[B 6]. L’Ɠuvre a traditionnellement Ă©tĂ© attribuĂ©e Ă  KakuyĆ«, aussi connu sous le nom de Toba Sƍjƍ, moine et peintre. Cependant, cette attribution a Ă©tĂ© rĂ©futĂ©e depuis, KakuyĆ« Ă©tant dĂ©cĂ©dĂ© en 1140 alors que les rouleaux sont consensuellement datĂ©s de la seconde moitiĂ© du XIIe siĂšcle par les historiens de l’art[B 30] - [6] - [B 29]. Les Ă©tudes contemporaines des peintures soulignent le rendu prĂ©cis des vĂȘtements de nobles et des quartiers privĂ©s du palais impĂ©rial, indiquant que le peintre Ă©tait un familier de la cour, par exemple un peintre professionnel d’un edokoro. L’aspect burlesque, voire caricatural, des visages dans les rouleaux rappellent Ă©galement les esquisses humoristiques qui ont Ă©tĂ© retrouvĂ©es dans les marges des peintures religieuses produites par les ateliers des temples bouddhiques ; l’imagerie bouddhique est de plus trĂšs prĂ©cise, suggĂ©rant que l’auteur des rouleaux est Ă©galement familier du monde religieux[B 4] - [B 31]. Ainsi, l’Ɠuvre peut ĂȘtre attribuĂ©e aussi bien Ă  un peintre professionnel de la cour qu’à un peintre bouddhique, sans qu’il soit possible de distinguer entre les deux mondes. Cette difficultĂ© d’attribution n’est pas surprenante dans la mesure oĂč, Ă  la fin de l’époque de Heian, l’activitĂ© des peintres de la cour et des temples se recoupe largement[B 26].

Quant au commanditaire, lui aussi inconnu, une hypothĂšse de travail l’envisage comme appartenant aux cercles Ă©rudits de la cour, par exemple le clan Fujiwara ou l’empereur Go-Shirakawa, en raison de la diversitĂ© des motifs reprĂ©sentĂ©s[B 32]. L’objectif du commanditaire Ă©tait peut-ĂȘtre de promouvoir le culte de Bishamon-ten ainsi que le style de vie monastique de l’époque de Nara tel que pratiquĂ© par Myƍren, dans un contexte de controverse religieuse entre plusieurs Ă©coles bouddhiques rivales vers la fin du XIIe siĂšcle[B 26] - [B 29] - [B 33].

Style et composition

Peinture. Paysage de montagne avec six daims. Des sacs de riz volent en haut de la peinture.
DĂ©tail du premier rouleau : paysage de transition, oĂč on distingue en haut les sacs de riz revenant au village.

Le style pictural des Rouleaux des lĂ©gendes du mont Shigi s’inscrit dans le mouvement du yamato-e qui prĂ©domine dans la peinture japonaise aux Ă©poques de Heian et Kamakura (1185 – 1333), plus prĂ©cisĂ©ment dans un sous-genre du yamato-e nommĂ© otoko-e (littĂ©ralement « peinture d’homme »)[B 34]. Ce style se caractĂ©rise par la reprĂ©sentation de la vie du peuple Ă  l’extĂ©rieur du palais et la mise en scĂšne d’évĂ©nements historiques et Ă©piques, en opposition aux emaki intimistes et romancĂ©s sur la vie au palais. Les emaki du genre otoko-e mettent l’accent sur les images dynamiques plutĂŽt que sur le texte[B 35]. Ainsi, la composition des rouleaux (dite composition continue) est basĂ©e sur de longues peintures dans lesquelles plusieurs scĂšnes se succĂšdent sans coupure nette, crĂ©ant une impression de dynamisme. Les transitions entre scĂšnes sont astucieusement intĂ©grĂ©es Ă  la composition et permettent d’en varier le rythme, notamment grĂące Ă  des gros plans, ou Ă  l’insertion de paysages calmes et de brumes[B 36] - [6]. Souvent, les contraintes liĂ©es au format des rouleaux, qui imposent la dĂ©couverte progressive de peintures limitĂ©es en hauteur, conduisent les artistes Ă  distordre le temps du rĂ©cit. PremiĂšrement, le peintre peut Ă©taler un seul moment narratif sur plusieurs scĂšnes du rouleau, afin de crĂ©er du suspense, de l’épique ou bien simplement le temps qui passe ; par exemple, l’arrivĂ©e de Ken-no-Gohƍ au palais dans le second rouleau est reprĂ©sentĂ©e par une longue peinture mĂ©nageant un effet de suspense quant Ă  la suite du rĂ©cit, tandis que les longs paysages survolĂ©s par le grenier volant dans le premier rouleau suggĂšrent tant la distance que le temps qui passe, soulignant l’incroyable pouvoir surnaturel de Myƍren[B 37] - [B 38]. DeuxiĂšmement, le peintre peut condenser en une seule scĂšne plusieurs Ă©tapes du rĂ©cit, permettant de mettre en image l’action avec une grande Ă©conomie de moyen[B 37] - [7]. En particulier, l’auteur utilise deux fois un procĂ©dĂ© caractĂ©ristique du yamato-e, consistant Ă  reprĂ©senter, dans une seule scĂšne, un mĂȘme personnage plusieurs fois (technique dite du hanpuku byƍsha[n 9]) ou diffĂ©rents moments (technique de l’iji-dƍzu[n 10]) afin de suggĂ©rer le temps qui passe : la nonne est reprĂ©sentĂ©e plusieurs fois dans la scĂšne au Tƍdai-ji (3e rouleau), priant ou dormant, puis dans la scĂšne finale montrant sa nouvelle vie chez Myƍren[8] - [B 35] - [B 26].

La dimension artistique des rouleaux suit Ă©galement les canons du style otoko-e. Ainsi, les peintures sont dynamiques et fluides, reposant principalement sur les courbes et les lignes Ă  l’encre qui constituent rĂ©ellement le cƓur de la composition[B 39]. Le dessin Ă  l’encre confĂšre une grande libertĂ© aux artistes, permettant un style naturaliste en opposition aux peintures trĂšs stylisĂ©es de la cour comme les Rouleaux illustrĂ©s du Dit du Genji. La couleur cĂšde ainsi le pas sur la ligne, n’étant apposĂ©e qu’en ton discret et laissant paraĂźtre le papier Ă  nu[9] - [B 26]. Les peintres ont principalement employĂ© des pigments vĂ©gĂ©taux, dont l’opacitĂ© varie selon la quantitĂ© d’eau utilisĂ©e pour leur dilution. Le papier absorbant ces couleurs Ă  l’eau, des effets de gradation se crĂ©ent naturellement, donnant un rendu rĂ©aliste et facilitant les transitions entre scĂšnes, par exemple via la rĂ©alisation d’une brume lĂ©gĂšre dans laquelle se perd le paysage ou l’estompage progressif de la couleur cĂ©dant la place au papier nu. Le mĂȘme procĂ©dĂ© est utilisĂ© avec l’encre de Chine pour obtenir diffĂ©rents niveaux de gris[B 40].

Peinture. Une divinité bouddhique voyage dans les airs, précédé par une roue, et laissant une longue traßnée derriÚre lui. En contrebas, une ferme, deux paysans, des collines.
Ken-no-Gohƍ, envoyĂ© par Bishamon-ten, en route pour guĂ©rir l’empereur Daigo.
Peinture. Des sacs de riz atterrissent depuis le ciel dans la cour d’un domaine. Dans la demeure, des femmes cuisinent ou se divertissent. Dehors, une femme jardine. Derriùre la demeure, un homme et un enfant lisent.
RĂ©jouissance des villageois lorsque les sacs de riz reviennent au village par les airs.

La profondeur est typiquement rendue dans les emaki par des lignes diagonales qui crĂ©ent une perspective parallĂšle tout en guidant l’Ɠil du lecteur de scĂšne en scĂšne[B 41]. Ce procĂ©dĂ© est particuliĂšrement bien illustrĂ© par l’envol des sacs de riz dans le premier rouleau ou l’arrivĂ©e, depuis le ciel, de Ken-no-Gohƍ dans le second rouleau, matĂ©rialisĂ©e par une longue ligne diagonale depuis le coin en bas Ă  droite jusqu’au coin en haut Ă  gauche du rouleau. Pour crĂ©er la perspective, le peintre a Ă©galement recours Ă  des formations d’oiseaux qui deviennent progressivement de plus en plus petits, un procĂ©dĂ© originaire de la peinture chinoise[B 42]. Cette influence chinoise se retrouve aussi dans les paysages escarpĂ©s de montagnes, exĂ©cutĂ©s avec une grande maĂźtrise via des lignes souples et des touches Ă  l’encre pour les reliefs[B 42] - [B 43].

Peinture. Gros plan sur une ruelle. Une dizaine de villageois sont effrayés ou stupéfaits par un bol doré, en bas à gauche, qui semble s'animer comme par magie.
Stupeur des villageois lorsque le bol de Myƍren s’anime miraculeusement.

L’Ɠuvre se caractĂ©rise par la volontĂ© du peintre de reprĂ©senter la vie quotidienne du peuple : paysans, marchands, moines, femmes[B 44]... Ce parti-pris confĂšre un aspect vif et authentique, presque documentaire aux rouleaux, et donne tout loisir au peintre de s’écarter du texte pour imaginer des pĂ©ripĂ©ties ou des dĂ©tails nouveaux, par exemple les pĂ©rĂ©grinations solitaires de la nonne (3e rouleau) ou la vie rurale peinte dans les paysages lors de l’envol des sacs de riz (1er rouleau)[B 32]. Les visages, peints de façon humaine et populaire, presque caricaturale, expriment une large palette d’émotions : trouble, agitation, excitation alternent tour Ă  tour[B 45] ; la scĂšne du grenier volant en est une bonne illustration, figurant la consternation et la stupeur de la foule lorsque le grenier Ă  riz s’envole dans les airs[10]. Ces visages expressifs, dont les dĂ©tails sont soulignĂ©s Ă  l’encre, contrastent avec les visages stylisĂ©s des peintures de la cour, et prĂ©figurent de l’iconographie plus rĂ©aliste qui dominera au siĂšcle suivant dans les emaki[B 46] - [6].

Les peintures montrent aussi une bonne connaissance de l’imagerie bouddhique, en particulier le rendu du Grand Bouddha du Tƍdai-ji et de la divinitĂ© Ken-no-Gehƍ. Les historiens identifient ce dernier comme l’un des vingt-huit messagers de Bishamon-ten, la divinitĂ© principale du Chƍgosonshi-ji. La roue qui le prĂ©cĂšde Ă©voque celle du Dharma (Dharmachakra), un ancien et puissant symbole bouddhique, soulignant ici le pouvoir de cette divinitĂ©[B 38].

Quant aux calligraphies, elles sont trĂšs parcimonieuses, n’ayant qu’une fonction de prĂ©sentation sommaire de l’histoire, hormis le premier rouleau oĂč le texte a entiĂšrement disparu[B 41].

Historiographie

Peinture. vue sur une maison rurale. Une nonne est assise sur le pas de porte et discute avec une femme assisse à l'intérieur.
ScĂšne de vie rurale dans le troisiĂšme rouleau.

À travers les thĂšmes et la narration, les rouleaux possĂšdent une valeur historiographique certaine sur la vie de l’époque[6]. Les Ă©tudes des historiens portent notamment sur l’habitat, l’outillage (four, pressoir), le travail rural, les coutumes et pratiques sociales (comme l’hospitalitĂ©), les vĂȘtements, la nourriture, les voyages[B 47]. Ainsi, les scĂšnes de genre du premier et troisiĂšme rouleau montrent les besognes du petit peuple, par exemple les paysannes tirant l’eau du puits, lavant le linge, filant ou encore allaitant leur enfant[B 48]. L’Ɠuvre laisse observer les travaux ou les loisirs des gens du peuple, comme cuisiner, jardiner, lire, surveiller les enfants. D’autre part, l’emaki prĂ©sente force dĂ©tails sur l’architecture religieuse et profane d’alors (le palais impĂ©rial, les temples et les chaumiĂšres des paysans) ; dans le premier rouleau, l’habitat du riche fermier offre de nombreux dĂ©tails sur le toit de chaume, l’ñtre, la cuisine, les palissades[B 47]... Le troisiĂšme rouleau prĂ©sente mĂȘme un aperçu rare sur le Grand Bouddha (statue monumentale) originel du Tƍdai-ji qui brĂ»la en 1180[B 49]. Les voyages occupent aussi une grande place dans la narration, et permettent de peindre la route historique de Kiso, qui reliait Mino Ă  Matsumotodaira, puis finalement Kyƍto, ainsi que les petits sanctuaires et les auberges entretenues par l’État le long des voies[B 47]. Certains dĂ©tails restent toujours obscurs de nos jours, comme la signification exacte des cibles dessinĂ©es sur certaines fermes[B 50].

Étude et apprĂ©ciation contemporaine

Timbre japonais montrant une divinité bouddhique voyageant dans les cieux.
Timbre japonais de 1968 montrant un détail du second rouleau.

L’emaki appartient, depuis sa crĂ©ation, au temple Chƍgosonshi-ji, mais est entreposĂ© au musĂ©e national de Nara[B 33]. De dĂ©but avril Ă  fin , ce dernier a organisĂ© une exposition spĂ©ciale au cours de laquelle a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© au public, pour la premiĂšre fois, l’ensemble des trois rouleaux peints, Ă©talĂ©s sur toute leur longueur[11] - [12]. Ils ont Ă©tĂ© dĂ©signĂ©s trĂ©sor national du Japon le [13] - [14]. C’est Ă  l’occasion de cette dĂ©signation que le titre actuel de l’Ɠuvre, Shigi-san engi emaki, a Ă©tĂ© adoptĂ©, bien que les rouleaux n’en portent pas mention[B 6].

L’emaki ne nous est pas parvenu dans sa forme originelle, comme le suggĂšre l’absence de texte dans le premier rouleau, peut-ĂȘtre Ă  la suite d'altĂ©rations ou remontages anciens de l’Ɠuvre[B 6]. Il n’existe aujourd’hui pas de consensus sur la forme originale de l’Ɠuvre ; les hypothĂšses existantes envisagent la simple disparition des textes du premier rouleau, la disparition de quelques scĂšnes peintes, voire d’une peinture entiĂšre au dĂ©but du premier rouleau, ou encore le remontage des feuilles composant les rouleaux dans un ordre diffĂ©rent[B 6] - [B 15] - [15]. Les pigments picturaux ont Ă©galement largement disparus en divers endroits. Une gravure sur le coffret dans lequel les rouleaux Ă©taient conservĂ©s indique de plus qu’un quatriĂšme rouleau y Ă©tait entreposĂ©, le Taishigun no maki[n 11], aujourd’hui disparu[B 11]. Plusieurs copies de l’emaki ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es, notamment une de Sumiyoshi Hiroyasu[n 12] en 1701 qui est conservĂ©e au Chƍgosonshi-ji[B 6].

De nos jours, les Rouleaux des lĂ©gendes du mont Shigi sont considĂ©rĂ©s par les historiens de l’art comme un des chefs-d’Ɠuvre de l’art des emaki. Ils ont fait l’objet de plusieurs dizaines d’articles acadĂ©miques[B 33] - [B 6], et permettent en particulier d’étudier la formation du mouvement yamato-e Ă  l’époque de Heian, fort peu de peintures antĂ©rieures ayant subsistĂ©[B 51]. Ils illustrent Ă©galement le perfectionnement de la peinture narrative Ă  la fin de l’époque de Heian, prĂ©figurant l’ñge d’or des emaki durant l’époque de Kamakura qui suit[B 33] - [B 52]. En raison de leur narration dynamique et continue, les Rouleaux des lĂ©gendes du mont Shigi sont souvent citĂ©s pour contextualiser l’influence de la peinture japonaise sur les mangas modernes, trĂšs populaires au Japon[13] - [16] - [17].

Notes et références

Notes

  1. Myƍren (ć‘œè“ź).
  2. Biographies de moines de haut rang (é«˜ćƒ§äŒ, kƍsƍ-den).
  3. Biographie d'un moine ou d'un temple (甔䌝, eden).
  4. ć±±ćŽŽé•·è€…ăźć·» (Yamazaki Chƍja no maki, litt. « l’homme riche de Yamazaki »).
  5. ć»¶ć–œćŠ æŒăźć·» (Enki Kaji no maki, litt. « rouleau de l’exorcisme de l’ùre Engi »).
  6. Ken no gohƍ (ć‰Łăźè­·æł•), ou Tsurugi no gohƍ.
  7. Le rouleau Amagimi (ć°Œć…Źăźć·», Amagimi no maki), ou « rouleau de la nonne ».
  8. Kikki (ć‰èš˜ (ja)), le journal personnel de Yoshida Tsunefusa (ja) (1142 – 1200).
  9. Hanpuku byƍsha (ććŸ©æć†™, litt. « reprĂ©sentation rĂ©pĂ©titive »).
  10. Iji-dƍzu hƍ (ç•°æ™‚ćŒć›łæł•).
  11. Taishigun no maki (ć€Șć­è»ć·»).
  12. Sumiyoshi Hiroyasu (äœć‰ćșƒäż), 1666-1750.

Références bibliographiques

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Annexes

Rouleaux enluminés

Autres articles connexes

Bibliographie

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