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Rassemblement national de Nouvelle-Calédonie

parti politique calédonien

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Rassemblement national
de Nouvelle-Calédonie
Image illustrative de l’article Rassemblement national de Nouvelle-Calédonie
Logotype officiel.
Présentation
Délégué départemental Alain Descombels
Fondation 1984
Siège 22 Rue Auer Ducos
98800 Nouméa
Positionnement Droite à extrême droite anti-indépendantiste
Idéologie National-républicanisme
Nationalisme français
Libéralisme économique
Centralisme
Assimilationnisme
Affiliation nationale Rassemblement national
Affiliation européenne Parti Identité et démocratie
Couleurs bleu, blanc, rouge
Site web https://rassemblement-national988.fr/

La fédération du Rassemblement national (RN) en Nouvelle-Calédonie (ex Front national) a été fondée en 1984 par des anti-indépendantistes opposés tant au Rassemblement pour la Calédonie dans la République (RPCR) du député Jacques Lafleur, jugé trop modéré et autonomiste, qu'au Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) de Jean-Marie Tjibaou. Il s'oppose à toute reconnaissance d'une particularité institutionnelle pour la Nouvelle-Calédonie et a refusé les accords de Matignon-Oudinot et de Nouméa.

Ancien logo.
Ancien logo.

Histoire

Création

La fédération locale du Front national est créée le , dans un contexte de vives tensions entre partisans et opposants de l'accès de l'archipel à la pleine souveraineté et de durcissement des indépendantistes qui choisissent bientôt la lutte clandestine à travers le FLNKS. Ces principales personnalités fondatrices sont :

L'activité durant les Évènements

Pendant la période dite des « Évènements » entre 1984 et 1988, la section du FN connaît une importante activité militante sur le terrain en « Brousse » où elle entretient, avec un autre parti de l'extrême-droite anti-autonomiste (le Front calédonien de Justin Guillemard), des milices contre les « Comités de lutte », mais elle enregistre également des succès électoraux importants.

Actions sur le terrain face aux indépendantistes

C'est le fief de Roger Galliot, Thio, véritable centre de l'activité minière en Nouvelle-Calédonie et à l'époque petite unité urbaine relativement cosmopolite, qui est le principal lieu d'affrontement entre les deux camps pendant les premiers mois des Évènements. En effet, la commune est vue par les partisans de l'accès à la pleine souveraineté comme un bastion à prendre. C'est ainsi que le Comité de lutte local du FLNKS, organisé par Éloi Machoro, commence le un véritable « siège de Thio » (épisode appelé également « l'occupation de Thio », la gendarmerie étant occupée, des barrages dressés tout autour du village, le drapeau français brûlé en public par Machoro le 30 novembre et les propriétaires européens sont désarmés le 4 décembre). De nombreux actes de violences ont lieu, avec une forte pression psychologique sur les populations polynésiennes, les Mélanésiens non-indépendantistes ou les populations « Caldoches », tandis que le seul incident officiellement reconnu est la mort du boucher du village qui se noie alors qu'il tente de traverser le fleuve à la nage, le pont étant bloqué par un barrage. Le « siège » est finalement levé le , avec l'évacuation par l'armée vers la côte Ouest (et notamment Nouméa) d'une grande partie des non-indépendantistes[1]. Ceux restés sur place organisent des milices, encouragés par le FN et le FC.

Le , la mort d'un jeune « caldoche » de 17 ans, Yves Tual, neveu de Roger Galliot, tué par des indépendantistes sur la propriété de ses parents à Nassirah (frontière entre Thio et Boulouparis), met le feu aux poudres au sein du camp anti-indépendantiste : de violents émeutes ont lieu à Nouméa dans la nuit du 11 au 12 janvier. Les commerces de personnalités indépendantistes dans la capitale sont pris d'assauts, incendiés ou pillés : la pharmacie générale (appartenant à l'ancien député et fondateur de l'UC Maurice Lenormand), la station service d'André Dang, entre autres. Les manifestants loyalistes convergent vers le Haut-commissariat, les loyalistes reprochant au représentant de l'État de l'époque, Edgard Pisani (qui a proposé le 7 janvier précédent un projet d'« indépendance association »), et au gouvernement socialiste de Laurent Fabius de favoriser le FLNKS. Le bilan se dresse à 48 blessés et 51 interpellations. D'autre part, Éloi Machoro est tué d'une balle dans la poitrine par un membre du GIGN avec un autre militant indépendantiste, Marcel Nonnaro, dans une ferme de La Foa qu'ils occupaient, le 12 janvier. Le même jour, l'état d'urgence est déclaré et le couvre-feu installé en Nouvelle-Calédonie[2]. Quoi qu'il en soit, l'évacuation d'une grande partie des non Mélanésiens fait que, de bastion loyaliste, Thio devient en 1985 un fief indépendantiste. Louis Mapéri, du Parti de libération kanak (Palika, autre composante du FLNKS qui milite pour l'accès à la pleine souveraineté par la lutte), remplace Roger Galliot comme premier magistrat à la suite d'une élection municipale anticipée tenue le [3].

Performances électorales

Jean-Marie Le Pen fait de la défense de la « Calédonie française », même par la force, l'un des chevaux de bataille et l'un des outils de son ascension électorale dans les années 1980. Il fait plusieurs déplacements en Nouvelle-Calédonie tandis que les dirigeants du FN locaux sont régulièrement présents lors de ses meetings métropolitains.

Pendant cette période, le FN est de plus le seul parti à la droite du RPCR à briguer les suffrages des néo-calédoniens lors des scrutins locaux, avec régulièrement des accords électoraux avec le parti du député Jacques Lafleur tout en critiquant ce dernier pour être à la fois un dirigeant politique et économique du Territoire. Ainsi :

Les divisions internes

Des conflits de personne ainsi que d'idées apparaissent bientôt, avec deux grandes ruptures au sein du parti :

  • celle de François Néoeré qui, exclu du poste de secrétaire fédéral ainsi que de son statut de militant pour « malversation » en . Il affirme pour sa part avoir été évincé par la volonté d'Alain Fournier parce qu'il aurait été « trop mélanésien », au profit du « Caldoche » Guy George. François Néoeré, qui reste conseiller territorial et de la Région Sud jusqu'en 1988, participe par la suite à d'autres mouvements de la droite anti-autonomiste se voulant plus pluriethnique : « Vérité Fraternité Vivre Français » (VFVF) sous l'étiquette duquel il est candidat aux élections législatives de 1986 (aux côtés de Jean-Pierre Mignot), recueillant alors 1 155 voix, puis « Vérité-Dialogue-Fraternité » (VDF) en 1988,
  • celles de Justin Guillemard, Marcel Dubois et Jacques Haewegene, entre autres, en 1989 pour protester tant contre la personnalité (jugée trop prépondérante dans la fédération) que contre les idées (jugées trop extrémistes, avec des thèmes souvent développés dans ses articles inspirés du néo-fascisme) d'Alain Fournier. Ils se retrouvent dans un nouveau mouvement anti-autonomiste, Calédonie Demain (CD), créé par un dissident du RPCR opposé aux accords de Matignon, le maire de Dumbéa Bernard Marant.

La période des accords : maintien à la marge

Entre 1989 et 2004 se met en place une longue période de domination politique pour Jacques Lafleur et le RPCR, seulement ponctuellement remise en question par des dissidences alliées aux indépendantistes entre 1995 et 1998. Le FN connaît alors un certain affaiblissement de sa base électorale, qui se concentre désormais exclusivement dans la nouvelle Province Sud, tout en renouvelant son discours : si elle reste fermement anti-autonomiste (s'opposant à l'accord de Nouméa en 1998), et même pendant un temps départementaliste, la fédération locale se démarque des idées radicales d'Alain Fournier à la suite de son départ définitif pour la Métropole en 1991 et des déclarations controversées du dirigeant national Jean-Marie Le Pen (tout en le soutenant activement à chaque élection présidentielle). Il adopte également un ton plus populiste, accusant un petit nombre de familles (dont celle de Jacques Lafleur) de contrôler l'économie de l'archipel et le RPCR d'être corrompu.

Les résultats électoraux sont alors les suivants :

Le soutien à l'Avenir ensemble

Lors des élections provinciales du , le FN espère rallier une partie de l'électorat wallisien et futunien en raison de sa forte mobilisation pour la défense de cette communauté lors des affrontements avec les Kanak de Saint-Louis au Mont-Dore depuis 2001 ou pour demander la libération de Laurent Vili (accusé de meurtre), attitude qui lui vaut le ralliement d'une partie des membres du parti ethnique polynésien radical Rassemblement océanien pour la Calédonie (ROC)[5].

Il compte également sur les déçus de l'Accord de Nouméa, qu'il a toujours combattu, en se posant notamment comme le défenseur de la propriété privée contre les revendications coutumières dans plusieurs conflits fonciers[6], ou s'impliquant dans le débat au sujet du corps électoral restreint glissant ou gelé, auquel il s'oppose massivement. Enfin, son programme est axé sur un développement économique passant par l'achèvement des projets de construction des usines du Sud et du Nord, afin d'assurer un « niveau de vie [...] digne de notre appartenance à cette grande nation qu’est la France ». Il défend également l'idée de la création d'une Union des territoires français du Pacifique qui uniraient les collectivités de la France en Océanie afin de renforcer le poids des territoires francophones dans la région[7].

La liste en Province Sud, comme en 1999, est menée par Guy George. Dans le Nord, le FN soutient la liste « Entente française du Nord » emmenée par Yannick Lechevalier, cultivateur à Koniambo dans la commune de Koné. Cette liste profondément loyaliste fait essentiellement campagne sur le thème de la « stabilisation du foncier » sur la base du respect de la propriété privée et pour lutter contre les revendications foncières, jugées excessives, des Kanak[8]. Elle n'obtient que 549 voix (2,67 % des suffrages) et aucun élu, tandis que la liste George dans le Sud obtient le meilleur score de son histoire avec 6 135 votes (11,19 %), et toujours 5 conseillers provinciaux dont 4 siégeant également au Congrès. De plus, aucun des deux autres formations ayant obtenu des élus à l'Assemblée provinciale, l'Avenir ensemble (emmenée par Marie-Noëlle Thémereau et constituée de dissidents plus ou moins anciens du RPCR et qui ont emporté la victoire sur un programme prônant un changement de façon de faire de la politique, d'importantes promesses sociales et le respect à la lettre de l'accord de Nouméa tout en restant non-indépendantiste) et le Rassemblement-UMP (nouveau nom du RPCR) de Jacques Lafleur (pour la première fois arrivé second lors d'une élection), ne détenant de majorité absolue, le FN joue le rôle de véritable parti charnière. S'il ne vote pour personne à la présidence de la Province (ni pour l'Avenir ensemble Philippe Gomès, finalement élu à la majorité relative au troisième tour de scrutin, ni pour le candidat du Rassemblement Pierre Maresca), le groupe FN devient rapidement une force d'appoint à l'Avenir ensemble, tant à l'Assemblée du Sud qu'au Congrès. Guy George obtient même la responsabilité de présider le conseil d'administration de la Savexpress, la société d'économie mixte (SEM) gérant les deux voies rapides à péage desservant la banlieue de Nouméa (la Voie express n°2 - Route du Nord, dite justement « Savexpress », vers Dumbéa et Païta au nord-est, et la Voie de dégagement ouest, ou VDO, vers le Mont-Dore à l'est), ainsi que la présidence de la commission intérieure des Infrastructures publiques et de l'Énergie au Congrès.

Le FN a voté en 2004, 2005 et 2006 pour porter Harold Martin de l'Avenir ensemble à la présidence du Congrès, puis en 2007 pour Pierre Frogier du Rassemblement-UMP à la suite de la signature d'un « accord-cadre » entre les deux principaux partis anti-indépendantistes pour se partager les institutions. Les quatre élus du FN ont également toujours apporté leur bulletin aux listes présentées par l'Avenir ensemble pour la constitution des différents gouvernements locaux au cours de la mandature 2004-2009, et successivement présidés par Marie-Noëlle Thémereau de 2004 à 2007 puis par Harold Martin de 2007 à 2009.

Un parti en crise

Le soutien à l'Avenir ensemble, qui mène parfois une politique éloignée des thèmes traditionnellement défendus par le FN, déstabilise une partie de sa base électorale, d'autant que dans l'opposition, le Rassemblement-UMP désormais par Pierre Frogier durcit son discours à l'égard des indépendantistes et de l'accord de Nouméa, tandis qu'il apparaît comme étant en pointe de l'opposition au gel du corps électoral (qu'il ne peut empêcher).

Par conséquent, le FN connaît plusieurs revers électoraux successifs, combiné à la baisse également de Jean-Marie Le Pen sur le plan national :

Ceci crée des tensions internes et une fronde est organisée contre Guy George par 3 des 5 conseillers provinciaux (Bianca Hénin, Bernard Herpin et Pierre Mariotti). Désavoué par la direction nationale, il finit par quitter le parti pour créer le avec la cinquième élue (Marie-Josée Gomez) le Mouvement calédonien français (MCF). Ce dernier reste associé à l'Avenir ensemble de Harold Martin et Didier Leroux (lui-même limité à une poignée de conseillers à la suite de la dissidence de la quasi-totalité des représentants du Sud pour fonder Calédonie ensemble sous la direction de Philippe Gomès), avec lequel il forme un groupe commun au Congrès et dont il soutient la liste dans le Sud aux élections provinciales du (avec Marie-Josée Gomès en 16e place). La nouvelle direction fédérale du FN, désormais présidée par Bianca Hénin, retire pour sa part son soutien à l'« accord-cadre » de 2007, comme Calédonie ensemble.

Pour les provinciales du , le FN ne présente à nouveau qu'une seule liste dans le Sud, désormais emmenée par Bianca Hénin[9]. Elle connaît un lourd revers électoral, avec seulement 2 591 votes, 4,28 % des suffrages provinciaux et 2,7 % des voix exprimées sur l'ensemble de la Nouvelle-Calédonie, ce qui n'en fait plus que la 7e force politique du Sud et la 5e anti-indépendantiste. Pour la première fois de son histoire, la fédération locale du FN n'a plus aucun élu ni à l'Assemblée provinciale, ni au Congrès.

Vers une reconstruction ?

Bianca Hénin tente par la suite de moderniser et reconstruire le FN néo-calédonien, sur le modèle national de Marine Le Pen. Un blog politique est lancé, tandis que le parti est très actif dans l'opposition à la proposition faite en 2010 par Pierre Frogier de dresser le drapeau Kanaky (dit aussi « indépendantiste » ou du « FLNKS ») aux côtés du tricolore sur les édifices publics, ou encore à l'élection de Rock Wamytan (FLNKS-UC) à la présidence du Congrès en 2011 avec les voix du Rassemblement-UMP et de l'Avenir ensemble.

Résultats électoraux

Élections présidentielles

Résultats du candidat en Nouvelle-Calédonie uniquement.

Élection Candidat 1er tour 2nd tour
Voix % Place Voix % Place
2012 Marine Le Pen 10 409 11,66 3ème
2017 Marine Le Pen 25 290 29,09 2ème 43 217 47,43 2ème

Élections législatives

Élection 1er tour 2nd tour Sièges
Voix % Voix %
2012 4 277 5,41
0  /  2
2017 6 262 9,58
0  /  2

Élections provinciales

Élection Voix % Conseillers provinciaux Membres du congrès
2009 2 591 2,07
0  /  76
0  /  54
2014 2 706 2,57
0  /  76
0  /  54
2019 2 707 4,45
0  /  76
0  /  54

Élections européennes

Résultats de la Nouvelle-Calédonie uniquement.

Élection Voix % Place
2004 4 814 14,79 4e
2009 pas de candidats
2014 5 338 11,60 4e
2019 10 641 27,30 1er
  • Mode de scrutin :
    • 2004-2009 : Candidat unique pour la Nouvelle-Calédonie.
    • 2014 : Liste inter-régionale "Outre-Mer".
    • 2019 : Liste nationale.

Élections municipales

Élection 1er tour 2nd tour Conseillers municipaux
Voix % Voix %
2008 2 504 2,74 %
4  /  775
2014 Pas de listes

Organisation interne

Le Rassemblement national de Nouvelle-Calédonie est une fédération départementale du Rassemblement national. Par conséquent, la fédération n'est pas indépendante et est donc sous l'autorité de la direction nationale et du président du parti.

Liste des dirigeants

  • De 1984 à 2018 : secrétaire départemental
  • Depuis 2018 : délégué départemental

Références

Articles connexes