Éloi Machoro
Éloi Machoro, né le dans la tribu de Nakety (commune de Canala) et mort le près de La Foa, est un professeur et un homme politique indépendantiste kanak de Nouvelle-Calédonie.
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Décès |
(Ă 38 ans) La Foa |
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Kanak |
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Union Calédonienne |
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Élu à l'Assemblée territoriale de Nouvelle-Calédonie, secrétaire général de l'Union calédonienne (UC), il devient en 1984 ministre de la Sécurité du gouvernement provisoire de Kanaky et va mener sur le terrain les forces vives du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) jusqu'à sa mort. Il est l'un des acteurs marquants du tout début de la période dite des "Événements" et est toujours considéré comme une figure incontournable du nationalisme kanak.
Biographie
1974-1983
Formé au séminaire de Païta, il devient instituteur en 1974. Engagé au sein de l'Union calédonienne qui prend position officiellement pour l'indépendance au congrès de Bourail en 1977 sous la conduite de Jean-Marie Tjibaou, il est élu à l'Assemblée territoriale de Nouvelle-Calédonie sous les couleurs de ce parti cette même année. Il monte bientôt les échelons, devenant en 1981 secrétaire général de l'UC à la suite de l'assassinat de Pierre Declercq le . Nationaliste kanak, il souhaitait qu'en Nouvelle-Calédonie « rien ne soit plus comme avant », et incarne alors au sein de ce mouvement la ligne la plus radicale, partisan de l'Indépendance kanak socialiste (IKS) prônée par Jean-Marie Tjibaou, et de sa mise en place par les armes si nécessaires.
1984-1985
Le , à la suite de la formation du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) en remplacement du Front indépendantiste et à l'appel au boycott des institutions et des élections par Jean-Marie Tjibaou, il fracasse une urne d'un coup de hache dans la mairie de Canala et dénonce ainsi le système électoral qui selon lui avantagerait les anti-indépendantistes. Le , Jean-Marie Tjibaou, président du FLNKS, prend la tête du gouvernement provisoire de Kanaky dont Éloi Machoro devient le ministre de la Sécurité. Machoro n'a participé à aucune opération ayant provoqué des morts. Il a pris au piège une opération héliportée de gendarmerie, a escorté les gendarmes au poste de Thio.
Il prend le contrôle du village de Thio, les habitants rapportèrent des humiliations subies pendant le siège : des pressions psychologiques, maltraitance physiques[1]. Elles furent révélées sous l'anonymat des victimes mais restent encore à prouver juridiquement. Beaucoup de personnes craignaient des exactions violentes s’ils se prononçaient contre les indépendantistes. Les immigrants d'origine wallisienne et tahitienne ainsi que les Mélanésiens non-indépendantistes étaient particulièrement vulnérables. Le seul décès mentionné est celui du boucher de Thio, qui se noya en tentant de s'échapper par la rivière. Après la fin du siège, le , une vague de réfugiés fut évacuée vers Nouméa[2].
Le , Yves Tual, fils d'un éleveur européen, est tué par des Mélanésiens. Cet évènement déclenche à Nouméa une émeute nocturne et des barrages. Le lendemain, le 12 janvier, aux alentours de 6 heure du matin, la gendarmerie déclenche une opération pour libérer la maison d'un Européen occupé par des militants indépendantistes menés par Éloi Machoro près de La Foa. La gendarmerie essuiera des tires a plusieurs reprises finira par donner l'assaut après plusieurs sommations, l'ordre sera donner de faire un tire de neutralisation sur Éloi Machoro et un autre Kanak, Marcel Nonnaro, Eloi Machoro recevra une balle dans l'épaule, les gendarmes tenteront de le garder en vie mais il succombera suite à ses blessures une trentaine de minute plus tard en route vers l'hôpital. les tires ont été effectué par deux tireurs du Groupe d'intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN), notamment par un tir de précision au fusil FR-F1 du capitaine Jean-Pierre Picon[3], venus de France pour cela et immédiatement exfiltrés. Daniel Cerdan, ancien membre du GIGN, apporte son témoignage sur la « neutralisation » d’Éloi Machoro[4]. Un compagnon d’Éloi Machoro, Marc Fifita-Ne, donne un éclairage bien différent sur les circonstances de sa mort[5].
Documentation
Publications universitaires
- Hamid Mokaddem, Éloi Machoro (1946-1985) : Recherche d’anthropologie politique sur une trajectoire, dans Journal de la Société des Océanistes 136-137 (2013)[6]
Radio
- Eloi Machoro: chronique d'une lutte kanak dans l’émission Si loin si proche, Radio France Internationale (première diffusion le 4 octobre 2020)[7]
- Le combat ne doit pas cesser : Eloi Machoro, un super-héros pour Kanaky, documentaire radiophonique en six épisodes de Benoît Godin (première diffusion sur Radio Djiido en janvier 2021)[8]
Notes et références
- lesevenements.org
- Robert de Preixon, Thio la honte, Nouméa : Imprimeries Réunies de Nouméa, 1985
- Ouvéa : les mensonges de Kassovitz, Thierry Deransart, Le Figaro-Magazine, 12 novembre 2011
- Daniel Cerdan, Dans les coulisses du GIGN, Calmann-LĂ©vy, 172 p.
- Petite histoire du "vieux Eloi" Machoro, Angela Bolis, Le_Monde, 13 juin 2014
- Hamid Mokaddem, « Éloi Machoro (1946-1985). Recherche d’anthropologie politique sur une trajectoire », Journal de la Société des Océanistes, nos 136-137,‎ , p. 181–194 (ISSN 0300-953x, DOI 10.4000/jso.6936, lire en ligne, consulté le )
- « Si loin si proche - Eloi Machoro: chronique d'une lutte kanak », sur RFI, (consulté le )
- « Le combat ne doit pas cesser : Eloi Machoro, un super-héros pour Kanaky », sur SoundCloud (consulté le )