Radinghem-en-Weppes
Radinghem-en-Weppes [ÊadÉÌÉĄÉm ÉÌ wÉp] est une commune française situĂ©e dans le dĂ©partement du Nord, en rĂ©gion Hauts-de-France. Radinghem-en-Weppes faisait partie de la communautĂ© de communes de Weppes, en Flandre française, qui a choisi de rejoindre la mĂ©tropole europĂ©enne de Lille en 2017.
Radinghem-en-Weppes | |||||
La rue du Martincamp. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
RĂ©gion | Hauts-de-France | ||||
DĂ©partement | Nord | ||||
Arrondissement | Lille | ||||
Intercommunalité | Métropole européenne de Lille | ||||
Maire Mandat |
LoĂŻc Wolfcarius 2020-2026 |
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Code postal | 59320 | ||||
Code commune | 59487 | ||||
DĂ©mographie | |||||
Gentilé | Radinghémois | ||||
Population municipale |
1 398 hab. (2020 ) | ||||
Densité | 205 hab./km2 | ||||
GĂ©ographie | |||||
CoordonnĂ©es | 50° 37âČ 13âł nord, 2° 54âČ 26âł est | ||||
Altitude | Min. 18 m Max. 35 m |
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Superficie | 6,82 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Unité urbaine | Radinghem-en-Weppes (ville-centre) |
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Aire d'attraction | Lille (partie française) (commune de la couronne) |
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Ălections | |||||
DĂ©partementales | Canton d'AnnĆullin | ||||
LĂ©gislatives | OnziĂšme circonscription | ||||
Localisation | |||||
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Métropole européenne de Lille
GĂ©olocalisation sur la carte : Nord
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Liens | |||||
Site web | http://www.radinghem-en-weppes.fr/ | ||||
GĂ©ographie
Communes limitrophes
Radinghem-en-Weppes possĂšde plusieurs points de vue sur les monts des Flandres. La dĂ©nivellation au niveau de l'Ă©glise permet d'avoir des points de vue sur la Haute rue et la rue de la FĂȘterie.
Climat
Le climat qui caractĂ©rise la commune est qualifiĂ©, en 2010, de « climat ocĂ©anique dĂ©gradĂ© des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en mĂ©tropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat ocĂ©anique altĂ©rĂ© » dans la classification Ă©tablie par MĂ©tĂ©o-France, qui ne compte dĂ©sormais, en premiĂšre approche, que cinq grands types de climats en mĂ©tropole. Il sâagit dâune zone de transition entre le climat ocĂ©anique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les Ă©carts de tempĂ©rature entre hiver et Ă©tĂ© augmentent avec l'Ă©loignement de la mer. La pluviomĂ©trie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[2].
Les paramĂštres climatiques qui ont permis dâĂ©tablir la typologie de 2010 comportent six variables pour les tempĂ©ratures et huit pour les prĂ©cipitations, dont les valeurs correspondent Ă la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractĂ©risant la commune sont prĂ©sentĂ©es dans l'encadrĂ© ci-aprĂšs.
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Avec le changement climatique, ces variables ont Ă©voluĂ©. Une Ă©tude rĂ©alisĂ©e en 2014 par la Direction gĂ©nĂ©rale de l'Ănergie et du Climat[5] complĂ©tĂ©e par des Ă©tudes rĂ©gionales[6] prĂ©voit en effet que la tempĂ©rature moyenne devrait croĂźtre et la pluviomĂ©trie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations rĂ©gionales. Ces changements peuvent ĂȘtre constatĂ©s sur la station mĂ©tĂ©orologique de MĂ©tĂ©o-France la plus proche, « Richebourg », sur la commune de Richebourg, mise en service en 1990[7] et qui se trouve Ă 13 km Ă vol d'oiseau[8] - [Note 4], oĂč la tempĂ©rature moyenne annuelle est de 11 °C et la hauteur de prĂ©cipitations de 762,1 mm pour la pĂ©riode 1981-2010[9]. Sur la station mĂ©tĂ©orologique historique la plus proche[Note 5], « Lille-Lesquin », sur la commune de Lesquin, mise en service en 1944 et Ă 15 km[10], la tempĂ©rature moyenne annuelle Ă©volue de 10,4 °C pour la pĂ©riode 1971-2000[11] Ă 10,8 °C pour 1981-2010[12], puis Ă 11,3 °C pour 1991-2020[13].
Urbanisme
Typologie
Radinghem-en-Weppes est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou trÚs peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6] - [14] - [15] - [16]. Elle appartient à l'unité urbaine de Radinghem-en-Weppes, une agglomération intra-départementale regroupant 3 communes[17] et 3 006 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[18] - [19].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Lille (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 7]. Cette aire, qui regroupe 201 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[20] - [21].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnĂ©es europĂ©enne dâoccupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquĂ©e par l'importance des territoires agricoles (94 % en 2018), nĂ©anmoins en diminution par rapport Ă 1990 (95,8 %). La rĂ©partition dĂ©taillĂ©e en 2018 est la suivante : terres arables (86,9 %), zones urbanisĂ©es (6,1 %), zones agricoles hĂ©tĂ©rogĂšnes (4,5 %), prairies (2,6 %)[22].
L'IGN met par ailleurs Ă disposition un outil en ligne permettant de comparer lâĂ©volution dans le temps de lâoccupation des sols de la commune (ou de territoires Ă des Ă©chelles diffĂ©rentes). Plusieurs Ă©poques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aĂ©riennes : la carte de Cassini (XVIIIe siĂšcle), la carte d'Ă©tat-major (1820-1866) et la pĂ©riode actuelle (1950 Ă aujourd'hui)[23].
Toponymie
Le nom de Radinghem apparaĂźt pour la premiĂšre fois en 1168; sous la forme Radinghehan en 1204[24].
Il s'agit d'un composĂ© de l'anthroponyme germanique Ratdo[24]. Albert Dauzat croit reconnaĂźtre ce nom de personne dans le nom de la commune homonyme du Pas-de-Calais, Radinghem (Rhadinghem 1139), ainsi que dans les toponymes de type roman : Radon (Orne) ; Radepont (Eure) et Radonvilliers (Aube)[24]. Dans Radinghem, Ratdo est suivi du suffixe -ing qui indique la propriĂ©tĂ© de la terre, puis de l'appellatif -hem[24], forme flamande du nom commun haim qui signifie « habitation, foyer » en germanique occidental (cf. ham > hameau). Les formations toponymiques en ing-hem sont typiques des Flandres et correspondent aux formations saxonnes de Grande-Bretagne en -ing-ham (Birmingham, etc.). Dans les rĂ©gions oĂč l'usage de la langue flamande s'est poursuivi, il a Ă©voluĂ© en -igem, -egem.
Le village fait partie de la région de Weppes, qui désigne un des cinq quartiers de Lille avant Révolution. La mention de Weppes apparaßt pour la premiÚre fois en 984.
HĂ©raldique
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Les armes de Radinghem-en-Weppes se blasonnent ainsi : D'or, au chevron de sable, accompagnĂ© de trois Ă©toiles Ă six rais du mĂȘme, et chargĂ© sur sa pointe d'un Ă©cu d'or au lion de sable, armĂ© et lampassĂ© de gueules. |
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Histoire
Avant 1789
Le village de Radinghem appartint successivement Ă la famille de Fiennes, puis de Luxembourg, (Maison de Luxembourg) ce sont des familles de haute-noblesse, ils ne venaient que trĂšs rarement dans le village. Au milieu du XVIe siĂšcle, la famille de Luxembourg qui possĂ©dait la seigneurie de Radinghem sâĂ©teignit, le village passa donc dans la lignĂ©e des comtes dâEgmont, vieille famille princiĂšre hollandaise qui faisait remonter ses origines au dĂ©but du Moyen Ăge. Lâun dâentre-eux, Lamoral comte d'Egmont et seigneur de Radinghem, fut un gĂ©nĂ©ral victorieux pour la couronne dâEspagne (les Flandres Ă©taient espagnoles) dans les guerres contre la France (bataille de Saint-Quentin et bataille de Gravelines en 1557 et 1558). Il fut nommĂ© gouverneur des provinces dâArtois et de Brabant. Il Ă©tait donc un serviteur fidĂšle Ă la couronne espagnole. Cependant, il prit la tĂȘte de la rĂ©volte des gueux aux Pays-Bas protestants et en Belgique catholique. Leur armĂ©e dĂ©sorganisĂ©e finit par ĂȘtre dĂ©faite et aprĂšs un procĂšs expĂ©ditif, Lamoral dâEgmont fut dĂ©capitĂ© en Place de Bruxelles. La famille dâEgmont possĂ©da Radinghem jusque la fin du XVIIe siĂšcle. HappĂ© par des fonctions de cour plus prestigieuses, elle se dĂ©sintĂ©ressa de ses possessions flamandes. Jean-Pierre de Flandres, issu dâune famille de marchands lillois rĂ©cemment anobli par le roi, achĂšte en 1720 la seigneurie et le village de Radinghem au comte dâEgmont.
Jean-Pierre de Flandres (1670-1740), seigneur de Radinghem et du Coustre, écuyer, fils de Josse, écuyer, seigneur du Coustre et de Marie Angélique Duhot, nait à Lille en décembre 1670 (baptisé le ). Il est bourgeois de Lille le , échevin, mayeur, rewart (chargé de la police) de la ville. Créé chevalier par lettres du , il meurt à Lille le . Il épouse à Lille le Anne-Virginie Poulle (1681-1744). Elle nait à Lille en juillet 1681 (baptisée le ) et meurt à Lille le . Elle est fille de Robert-André Poulle, écuyer, seigneur du Vas et de Anne-Catherine-Virginie Aronio[25].
Pierre-AndrĂ©-Joseph de Flandres (1712-1747), chevalier, fils de Jean-Pierre, nait Ă Lille en aoĂ»t 1712, succĂšde Ă son pĂšre dans ces seigneuries. Il est bourgeois de Lille en 1746 et Ă©chevin de la ville. Il y meurt le . Il a Ă©pousĂ© Ă Lille le Anne-Marguerite-Françoise Desbuissons (1717-1804), nĂ©e Ă Lille en juillet 1717, dĂ©cĂ©dĂ©e le , et inhumĂ©e Ă Beaucamps. Elle avait pour parents Pierre-Martin Desbuissons, Ă©cuyer, seigneur de Hautevalle, bourgeois de Lille et Anne (ou Marie)-Marguerite-Hyacinthe Poulle (nĂ©e en 1691, elle est la demi-sĆur de l'Ă©pouse de Jean-Pierre de Flandres )[26].
Alexis-Joseph de Flandres (1746-1818), chevalier, dernier seigneur de Radinghem, est le fils de Pierre-André-Joseph. Il nait à Lille en avril 1746 (baptisé le ), épouse à Lille le Christine-ThérÚse Rouvroy (1746-1825), fille de Jacques-François-Alexandre Rouvroy, chevalier seigneur de Fournes, Capinghem, Treusignies, bourgeois de Lille, trésorier de France au bureau de la généralité de Lille, anobli, et de Marie-Claire-Joseph-Bonne Jacops; il meurt le , à l'ùge de 72 ans, est enterré à Beaucamps. Son épouse nait à Lille en juillet 1746 (baptisée le ) et meurt le , à 79 ans[27].
En 1720, le village sâĂ©tend sur 635 hectares et a une population de 240 foyers (environ 720 personnes). Le village produit surtout du blĂ©, colza, seigle. Mais la production agricole nâest pas la seule, la production de lin, les filets et les toiles revendues aux marchands de Lille ou d'ArmentiĂšres sont aussi importantes.
Les Templiers et les Hospitaliers
La mention du nom de Radinghem en 1168 figure au registre de lâabbaye Saint-Pierre de Loos, qui possĂ©dait de nombreuses terres Ă Radinghem. Il faut savoir quâĂ lâĂ©poque, beaucoup de gens offraient des terres Ă lâĂ©glise en rĂ©demption de leurs pĂ©chĂ©s. A lâĂ©poque, le seigneur de Radinghem se nommait Jean - on le nomme « miles » dans le registre, câest Ă dire chevalier en latin. Aux XIIe et XIIIe siĂšcles, le village de Radinghem appartient en partie Ă des ordres religieux, sont citĂ©s par exemple la Table des pauvres, la collĂ©giale Saint-Pierre de Lille, lâĂ©glise Saint-Piat de Seclin ou encore lâordre du Temple, qui possĂ©dait par exemple la ferme du Grand-Maisnil situĂ©e dans la rue Pontchel-Boutry, la ferme faisait partie de la commanderie templiĂšre de La Haie, Ă Canteleu-lez-Lomme. En 1312, les Templiers furent accusĂ©s par le roi Philippe IV le Bel de dĂ©tourner des fonds ; il les chĂątia en brĂ»lant vif le grand maĂźtre et des chevaliers templiers. La ferme fut donnĂ©e Ă un ordre concurrent, lâordre de Saint-Jean de JĂ©rusalem.
La prĂ©sence de ces moines-soldats fut bĂ©nĂ©fique Ă la prospĂ©ritĂ© de la paroisse. Durant la guerre de Cent Ans par exemple, le village fut Ă©pargnĂ© par les combats. Le village Ă©tait aussi protĂ©gĂ© des bandes de pillards qui Ă©taient nombreuses dans la rĂ©gion Ă lâĂ©poque. Le village de Radinghem bĂ©nĂ©ficia de cette protection jusquâĂ la RĂ©volution car ce ne fut quâen 1789 que les Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de JĂ©rusalem furent chassĂ©s du village.
Révolution française
AprĂšs les mauvaises rĂ©coltes de 1787 et 1788, et au vu de la situation catastrophique de lâĂtat français, le roi Louis XVI dĂ©cide de convoquer les Etats gĂ©nĂ©raux du Royaume. Câest une assemblĂ©e des trois ordres du pays (clergĂ©, tiers Ă©tat, noblesse).
Dans chaque village, les habitants sont chargĂ©s dâĂ©lire des reprĂ©sentants et dâĂ©crire leurs dolĂ©ances dans les cahiers du mĂȘme nom. A Radinghem, ce sont les fermiers aisĂ©s qui occupent le devant de la scĂšne. Ils rĂ©clament la suppression des privilĂšges de noblesse, câest Ă dire lâexemption dâimpĂŽts. La population agricole rĂ©clame la possibilitĂ© dâaccĂ©der Ă plus de propriĂ©tĂ©, alors que la production ouvriĂšre (il existe des ateliers de production textile) rĂ©clame la libertĂ© du commerce, contre le monopole de la ville de Lille.
Les dĂ©lĂ©guĂ©s radinghemois vont donc se rassembler Ă Lille afin de rĂ©diger un cahier commun pour toute la rĂ©gion ; malheureusement les souhaits des citadins ne sont pas les mĂȘmes que ceux des campagnards, il est donc dĂ©cidĂ© de nommer deux dĂ©lĂ©guĂ©s reprĂ©sentant la ville et deux autres reprĂ©sentant les intĂ©rĂȘts campagnards.
Ces quatre personnes vont se trouver Ă Paris pour les diffĂ©rents Ă©vĂšnements que nous connaissons, la proclamation de lâAssemblĂ©e Nationale, le serment du jeu de paume, la prise de la Bastille⊠Câest alors que lâ assemblĂ©e va prendre les premiĂšres mesures rĂ©volutionnaires. La crĂ©ation dâun clergĂ© dâĂtat, qui va rompre les liens entre lâĂ©glise et le Vatican, les prĂȘtres deviennent donc fonctionnaires payĂ©s et nommĂ©s par lâĂtat. Le prĂȘtre de la commune va prĂȘter serment aprĂšs un moment de rĂ©flexion le . Ensuite, vient la nationalisation des biens du clergĂ©, Ă Radinghem, cela reprĂ©sente 68 hectares, soit un dixiĂšme de la surface du village. Cette loi a un effet pervers, car les biens de la fabrique, qui Ă©taient destinĂ©s aux pauvres sont aussi vendus, ceux-ci nâont donc plus de subsistance assurĂ©e. Enfin, les biens des Ă©migrĂ©s seront vendus. Ce sont des nobles qui ont fui le pays par peur dâĂȘtre exĂ©cutĂ©s. Les terres des Ă©migrĂ©s reprĂ©sentent 50 hectares, mais ceci ne reprĂ©sente pas la totalitĂ© des biens des nobles puisque le seigneur de Radinghem (Alexis de Flandres) se sentit en sĂ©curitĂ© et ne sâenfuit jamais Ă lâĂ©tranger, ses biens ne lui furent donc pas confisquĂ©s. Cependant, sâil reste le principal propriĂ©taire foncier du village, il a perdu ses droits fĂ©odaux. Les fermiers qui cultivent ses terres ne vont plus le reconnaĂźtre comme seigneur mais comme rentier.
Comme il nây a plus dâautoritĂ© seigneuriale, les habitants de Radinghem, comme ceux de tous les villages français Ă©lisent des municipalitĂ©s avec Ă leur tĂȘte un maire. Le premier maire fut Jacques Joseph Houssain, fermier Ă Radinghem, qui prit ses fonctions en . La commune a mis en place sa propre garde nationale. Chaque village possĂ©dait sa propre garde, qui Ă©tait chargĂ©e de surveiller les faits et gestes des citoyens. La garde Ă©tait organisĂ©e en 4 compagnies de 10 hommes (soit 40 gardes nationaux).
La Grande guerre (« les 20 000 de Radinghem-en Weppes »)
Voulant fuir lâinvasion de lâarmĂ©e allemande, la population lilloise avait reçu lâordre de rallier Gravelines par Laventie. Le , les habitants de Lille, Roubaix et Tourcoing se rassemblent sur la Grand-Place puis se mettent en route sur la route de BĂ©thune. La population traverse les communes de Loos, Haudourdin et Erquinghem-le-Sec.
A Erquinghem, les rĂ©fugiĂ©s croisent des contingents de lâarmĂ©e de la RĂ©publique. Ces militaires, qui sont dĂ©jĂ en retard, doivent porter secours Ă leurs camarades sur la ligne de front.
ArrivĂ©s Ă Radinghem, les Lillois commencent Ă sâapercevoir du piĂšge qui se referme sur eux.
Des cavaliers quâils prennent tout dâabord pour des Ă©claireurs se rĂ©vĂšlent en fait ĂȘtre lâavant garde de lâarmĂ©e impĂ©riale allemande.
DĂšs la prise de conscience de lâencerclement, la dĂ©bandade est terrible. Le village, dĂ©jĂ Ă©vacuĂ© de ses habitants se remplit dâun coup. Toutes les maisons deviennent des cachettes, mais le gros de lâarmĂ©e allemande arrivĂ© sur place, se rend compte que le village a servi de refuge. Ceux-ci ne tardent pas Ă dĂ©couvrir les civils cachĂ©s. Ceux-ci sont alors regroupĂ©s et orientĂ©s vers Fournes.
Au total, 20 000 personnes sont faites prisonniÚres à Radinghem, Le Maisnil et Englos. Ils seront ensuite envoyés en Allemagne en train à bestiaux pour travailler dans les camps de prisonniers.
Population et société
Ăvolution dĂ©mographique
L'Ă©volution du nombre d'habitants est connue Ă travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquĂȘte de recensement portant sur toute la population est rĂ©alisĂ©e tous les cinq ans, les populations lĂ©gales des annĂ©es intermĂ©diaires Ă©tant quant Ă elles estimĂ©es par interpolation ou extrapolation[30]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 2005[31].
En 2020, la commune comptait 1 398 habitants[Note 8], en augmentation de 2,95 % par rapport Ă 2014 (Nord : +0,16 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Pyramide des Ăąges
La population de la commune est relativement jeune. En 2018, le taux de personnes d'un Ăąge infĂ©rieur Ă 30 ans s'Ă©lĂšve Ă 32,1 %, soit en dessous de la moyenne dĂ©partementale (39,5 %). Ă l'inverse, le taux de personnes d'Ăąge supĂ©rieur Ă 60 ans est de 28,6 % la mĂȘme annĂ©e, alors qu'il est de 22,5 % au niveau dĂ©partemental.
En 2018, la commune comptait 689 hommes pour 714 femmes, soit un taux de 50,89 % de femmes, légÚrement inférieur au taux départemental (51,77 %).
Les pyramides des ùges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Lieux et monuments
Radinghem-en-Weppes possÚde plusieurs points de vue sur les monts des Flandres. La dénivellation au niveau de l'église permet d'avoir des points de vue sur le Mont Noir, Mont Cassel, en Belgique Mont Rouge, les églises des villages et le beffroi d'ArmentiÚres.
- Ăglise
On sait relativement peu de choses sur lâancienne Ă©glise de Radinghem-en-Weppes ; probablement la premiĂšre que le village eut connu, elle fut dĂ©truite lors de lâouragan qui frappa la rĂ©gion le .
On peut donc supposer que cette Ă©glise apparemment de type roman devait se rapprocher de celle dâEnglos, datĂ©e du XIIe siĂšcle, ce qui correspond Ă la premiĂšre mention de Radinghem en 1168.
Cette Ă©glise fut donc dĂ©truite le durant la tempĂȘte qui toucha le village. Le curĂ© Quentin, alors pasteur du village, Ă©crivit donc plusieurs fois Ă lâĂ©vĂȘque de Cambrai (dont dĂ©pendait Radinghem, lâĂ©vĂȘchĂ© de Lille ayant Ă©tĂ© crĂ©Ă© plus tard). Câest de cette correspondance que lâon tient les informations concernant le clocher.
Celle-ci nous instruit des difficultĂ©s rencontrĂ©es par le curĂ© Quentin Ă rassembler les 60 mille francs nĂ©cessaires Ă la construction du nouvel Ă©difice, de la fragilitĂ© mentale de la population Ă la suite de la tempĂȘte qui fut particuliĂšrement violente. Quoi quâil en soit, le , le conseil municipal dĂ©cida la destruction des ruines, ainsi que la construction dâune nouvelle Ă©glise. Ce fut le projet de lâarchitecte Lestienne qui fut retenu pour un coĂ»t total de 65 000 francs.
MalgrĂ© les difficultĂ©s rencontrĂ©es pour rĂ©unir cette somme, lâĂ©difice fut terminĂ© et bĂ©ni en 1879.
PrĂšs de quarante ans plus tard, le sort devait dĂ©cider de la destruction de cette nouvelle Ă©glise et de la disparition de la majoritĂ© de son mobilier. AprĂšs la Grande Guerre, on ne retrouva du village quâun amas de ruines.
Pour approfondir
Articles connexes
Notes et références
Notes
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. AprÚs les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[3].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critÚre de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphÚre. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomÚtres[4].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- Daniel Joly, Thierry Brossard, HervĂ© Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », CybergĂ©o, revue europĂ©enne de gĂ©ographie - European Journal of Geography, no 501,â (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consultĂ© le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire â PrĂ©cipitation, MĂ©tĂ©o-France
- « Le climat de la France au XXIe siĂšcle - Volume 4 - ScĂ©narios rĂ©gionalisĂ©s : Ă©dition 2014 pour la mĂ©tropole et les rĂ©gions dâoutre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consultĂ© le ).
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- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - dĂ©finition », sur le site de lâInsee (consultĂ© le ).
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- IGN, « Ăvolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aĂ©riennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consultĂ© le ). Pour comparer l'Ă©volution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne sĂ©parative verticale et la dĂ©placer Ă droite ou Ă gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenĂȘtres en haut Ă gauche de l'Ă©cran.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN 2-85023-076-6), p. 554b.
- Paul Denis du PĂ©age, « Recueil de gĂ©nĂ©alogies lilloises - tome I », Recueil de la sociĂ©tĂ© d'Ă©tudes de la province de Cambrai, vol. 12,â 1906-1909, p.139 (lire en ligne).
- Paul Denis du Péage, « Recueil de généalogies lilloises », tome 1, dans Recueil de la société d'études de la province de Cambrai, tome 12, 1906-1909, p. 47 lire en ligne.
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