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RĂ©mois (dialecte)

Le rĂ©mois est un dialecte de la langue champenoise. Aussi appelĂ© « patois marnais », il est parlĂ© dans tout le dĂ©partement de la Marne et doit son nom Ă  la ville de Reims, d'oĂč est originaire ce parler d'oĂŻl.

Le code dialecte du dialecte rémois pour l'Observatoire linguistique est 51-AAA-hgh.

Histoire

Les dialectes de la langue champenoise. Le rémois occupe la plus grande partie du département de la Marne.

En raison de sa relative proximité avec Paris, la culture régionale demeure, dans la Marne, moins marquée que dans certains autres terroirs français. L'abandon progressif des us et coutumes de cette région est relativement récent.

Comme un peu partout en France, les traditions que l'on dit « régionales » ont commencé à s'estomper au XIXe siÚcle avec l'instauration de l'école obligatoire instituée par Jules Ferry et notamment avec l'interdiction pour les enfants de parler patois à l'école. On note, à ce moment, le début d'une politique de ségrégation et de stigmatisation des pratiques populaires régionales, et par voie de conséquence le début d'un décrochage vis-à-vis de certains habiti locaux. Le service militaire obligatoire et le chemin de fer en favorisant les échanges ont également joué leur rÎle sous ce rapport. Mais jusqu'alors, aucun autre événement n'eut d'influence majeure sur le comportement des habitants des campagnes de Champagne comme d'ailleurs. Contrairement à une idée répandue, la Révolution française n'a certainement pas provoqué de bouleversement dans la vie quotidienne des habitants des villages et évidemment pas dans leur façon de parler. Le sentiment d'appartenance nationale n'a, par ailleurs, pas surgi ex nihilo sitÎt la Révolution française achevée. L'effort d'uniformisation que voulait Mirabeau pour la France, cet « agrégat inconstitué de peuples désunis », n'a pu se faire que dans la longue durée. Eugen Weber, dans La Fin des Terroirs, explique l'abandon progressif des particularismes locaux et développe un certain nombre de facteurs explicatifs à cet endroit.

Entre Brie champenoise et Champagne pouilleuse, les Champenois ont conservé davantage l'idiome que l'on appelle « patois marnais ». L'article dresse ci-dessous un relevé non exhaustif de plus de 300 entrées tirées du vocabulaire quotidien propre aux parlers de Champagne, plus particuliÚrement de la Marne.

Les termes qui suivent peuvent n’ĂȘtre chacun propres qu’à un canton spĂ©cifique du dĂ©partement, voire ne s’étendre seulement qu’à quelques villages.

Précisons enfin une certaine liberté prise quant à la définition géographique de la portée de ce lexique ; le vocabulaire usité n'aspire guÚre à s'engoncer aux actuelles frontiÚres administratives de la Marne, et certains mots se retrouveront donc en lisiÚre et outre Champagne (Brie, Ardennes
).

Nombre de ces termes sont mĂ©connus de beaucoup qui, souvent oublient voire ignorent l’existence de parlers rĂ©gionaux en Champagne. Beaucoup de termes employĂ©s dans les campagnes peuvent passer pour du patois pour le simple fait de n’ĂȘtre pas dans le dictionnaire, et sont en rĂ©alitĂ© issus de l’argot ou, plus simplement du langage familier, n’étant donc pas typiquement marnais.

Prononciation

L’accent marnais se caractĂ©rise par un "manque Ă©vident d’articulation". Il importe nonobstant de nuancer notre propos.

L'accent ne semble nettement marqué aujourd'hui que dans certains pays de la Marne.

Comme pour le patois briard on note, pour le patois marnais que :

Nombre de voyelles « a » ou « o » se trouvent ĂȘtre fermĂ©es.

Les sons « en » et « on » se retrouvent souvent prononcés de façon identiques ou parfois intervertis.

Notons que certains mots commençant par « re- » tournent au « ra- » (voir lexique ci-dessous).

Le, elle, de, etc. deviennent respectivement eul’, al’, eud’


Il n’est pas rare d’entendre certaines consonnes sauter. Il arrive parfois qu’un « e » tourne au « Ă© », comme dans « bĂ©net ».

En outre, la conjugaison et la grammaire font quelquefois peu cas du dictionnaire académique. Mais cette suggestion vaut aussi pour une grande part des parlers locaux.

Lexique

A

A pron. pers. Elle, en contraction orale. A r’ien’ra pî a‘an d’main = elle ne reviendra pas avant demain.

À prep. UtilisĂ© dans le sens de "de" (ex. : le gars Ă  Pierre-Paul-Jacques : le fils de
).

Abler v.tr. (de blet) Commencer à mûrir, en parlant du raisin.

À bouilles, Ă  bouteilles (pleuvoir) loc. Pleuvoir Ă  si grosses gouttes, qu'il se forme des bulles tenaces sur la surface mouillĂ©e.

À cabidot loc. À califourchon sur le dos à quelqu’un.

Accin n.m. Jardin, cours.

Accouples n.f. pl. Omoplates.

Accouver (s’) v.pron. Se mettre à couvillon, s’accroupir.

À Couvillon loc. Accroupi.

Accrampi v.tr Pris de crampes, engourdi.

À l'acot, ou Ă  l'acouĂ© (de coi) loc. À l'abri.

À croupeton loc. Accroupi, à couvillon.

Adret n.m. et adj. Adroit.

À fait loc. Tout Ă  fait, parfaitement. La porte est pas fermĂ©e Ă  fait.

AfĂ»tiaux n.m.pl. VĂȘtements

Affaire n.m. Chose, truc. Quoi qu’c’est que c’t’affaire qui traüne là ?

Agobilles n.f. pl.

  1. Ensemble d’objets hĂ©tĂ©roclites, bazar
  2. vieux vĂȘtements.

Ahoter (s') v. pron. S'embourber. Voir aussi Enhoter.

Aicheter (s') v.intr. S'asseoir.

Aifutier n.m. Braconnier.

Airer v.tr. AĂ©rer.

Aller à chien loc. Se replier à contresens, en parlant d'un objet articulé. Ton couteau, i va à chien.

Aller voir loc. Prendre congĂ© de qqn. Bon, ben, j’vas ‘ller voir.

Altopié n.m. Personne gauche.

Ann' n'a loc. Elle en a. Ann'n'a m'né queq'z'uns, pou' n'z'aider.

An'nuy (peu usité) Aujourd'hui. Voir : Astheur.

Août n.m. Prononcé le plus souvent "a-out" ou bien encore "a-oû" (comme prononcé dans mont Août, mont au sud des marais de Saint-Gond, surplombant, entre autres, les communes de Broussy-le-Grand et Broussy-le-Petit, peu ou prou entre Connantre et le fameux Mont-Aimé, et BergÚres-lÚs-Vertus).

ArbalĂšte n.f.

  1. Arc jouet fabriqué dans une tige d'avelinier (noisetier à fruits rouges) et bandé d'une ficelle de lieuse. Les flÚches sont en noisetier commun, qui fait des pousses plus droites, mais moins solides que l'avelinier.
  2. Pique, bĂąton.

Arcandier, ou Aricandier, voire Argotier ou Arlan ou Achier n.m. Feignant, bon Ă  rien.

Aronde, ou Alondre n.f. Hirondelle.

À st’heure loc. À cette heure, maintenant, Ă  prĂ©sent, aujourd’hui. C’est Ă©galement utilisĂ© dans d’autres campagnes francophones (Haute-Bretagne, QuĂ©bec
) puisque venant de l’ancien français.

Attelée n.f. Demi-journée de travail.

Atteler v.tr. Commencer le travail. On attelle à 7 heures. Antonyme : dételer.

Aujord'hui Aujourd'hui, prononcé avec un "o" trÚs ouvert.

Avec adv. Aussi. Dans la locution : je viens avec : je viens aussi.

Avoir v.tr. Notons que ce verbe est souvent employĂ© Ă  la place du verbe ĂȘtre. ex. : Il a v’nu hier. Souvent, la conjugaison de la troisiĂšme personne se substitue Ă  celle de la premiĂšre. ex. : J’a pĂŽs 'ris l’car, c’mùùùtin. Mais cette suggestion vaut pour tous les autres verbes


Avoiner v.tr. Nourrir les bĂȘtes. Voir : rafourner.

Avoindre v.tr. Attraper, atteindre un objet.

Avoir les bloquets loc. Être courbatu aux jambes.

B

Babane n.m, Plouc (Ă  la campagne), cas social (en ville).

BabĂšne n.f. LĂšvre ;

BabĂšner, babener, babouiner (de babĂšne) v.intr. Parler, cancaner.

Bacailler v.intr

  1. Parler, cancaner.
  2. Gueuler de tout part.

BĂąche n.f SerpilliĂšre.

BĂącher v.tr. Passer la bĂąche.

BĂącher (se) v.pron. Se baisser, courber le dos.

Bùcouler (se) v. Se faufiler. La fouine s'est bùcoulée par la boyotte et m'a saigné l' cÎ (la fouine s'est faufilée par la trappe du poulailler et a saigné le coq).

BĂąculot, ou BĂąculat n.m. Personner ronde avec de petites jambes. Voir : Culbutot.

Bacuter v.intr. Lambiner dans son ouvrage ou se complaire à des futilités.

BĂąiller v.intr. Gueuler.

Barayer v.tr. Passer et repasser inutilement plusieurs fois au mĂȘme endroit.

Barbiche n.f. Tache de nourriture restant sur le pourtout de la bouche aprÚs avoir mangé comme un sagouin (s'applique surtout aux enfants).

Barou n.m., ou Barouette n.f. Brouette. Voir : Barot.

Bùrot n.m. Tombereau (débùroter : décharger en vrac).

Barrer la porte loc. Fermer la porte à clef, cleyer. On trouve des condamnations de portes formées d'une barre pivotant entre deux taquets, un sur chaque vantail.

BassiÚre n.f. ou Bassier n.m. (de bas, contrebas) Parcelle de terrain boisée, généralement en contrebas, le long d'une riviÚre.

Bayéer v.tr. Balayer.

Becquer v.tr.

  1. Donner des coups de bec.
  2. Embrasser.

BĂ©cher

  1. v. tr. ÉbrĂ©cher
  2. v.intr. dans l'expression le poulet est en train de bécher : le poussin ébrÚche sa coquille pour naßtre.

BĂ©daine n.f. Bedaine, ventre rond. Le e se prononce Ă©.

BĂ©net n.m. Benet. Le e se prononce Ă©.

Béquiller v.intr. Manger sans appétit ou faire son chaffrogneux (voir ce mot).

BerdĂącler v.tr. Trifouiller (ex. : Veux-tu bin 'rrĂȘter d’berdùùcler aprĂšs c’t’affaire lĂ  ?).

BerdĂąclot n.m. Poussah, culbutot.

Berlauder v.intr. Ne pas mener Ă  terme un travail, travailler mal. Subst. : un berlaudeux.

Berlafe n.f. Balafre.

Bertauche n.f. Charrue Ă  semoir (chĂą'u Ăą s'moĂšr).

Bertelles, ou bĂšrtelles n.f. pl. Bretelles.

BĂ©tin n.m. et adj. BĂȘte (au sens propre comme au sens figurĂ©).

Beugneux adj. Amorphe sous l'effet d'une maladie. L'a la fiĂšvre, l'est tout beun'yux.

Beurler v.intr. Gueuler, beugler, brailler.

Beuyer v.tr. GuĂ©gner par la fenĂȘtre.

Beuyotte, ou Boyotte n.f. Petite trappe pour laisser passer les poules en bas de la porte du poulailler.

Biquat n.m. Chevreau.

Bian adj. Blanc.

Biau adj. et n.m. Beau.

Bidru adj. RassasiĂ©, repu. Ch’us bidru : j’ai pu’ faim.

Bin interj. et adv. Bien.

Bilbatiaud n.m. Un grand bilbatiaud : une personne de grande taille, dégingandée.

Bilot n.m. Jars.

Bilotte, Bile n.f. Oie.

Bitard (au féminin bitarde) n.

  1. Habitant(e)s de Orvilliers-Saint-Julien (Aube, 10).
  2. Habitant(e)s à Prémierfait (Aube, 10).

Bitarde n.f. Animal fabuleux à la chasse duquel on envoye les personnes crédules (équivalent Marnais du dahut).

Blauche n.f. Motte de terre.

Blaude (en Parler Bourguignon : biaude) n.f. Blouse.

Blinder v.tr. AbĂźmer, gĂąter. Voir : Dessocler ou Broyer.

Bloblotter v.intr. Trembloter, avoir la bloblotte.

BĂŽ! loc. Cri de surprise, d'admiration, etc.

Bobéchon (se monter le) (de bobÚche, bourrichon) loc. Se monter le cou, s'automystifier.

BƓu (prononciation de bƓuf) n.m. Brute dans ses mouvements. Poussez pas comme des bƓus !

BÎgne, BÎgnotte n.f. Petite cavité aménagée dans un mur.

Bon-Dieu n.m. Petite raclette, spatule métallique à manche de bois.

Bonne heure (Ă ) loc. De bonne heure, tĂŽt.

Botteler v.intr. Faire des bottes, en parlant de la neige (voir ci-dessous) : Ça bottelle.

Bottes n.f. pl. Couches de neige collées en hiver aprÚs les semelles des chaussures.

Boudine n.f. nombril.

Bouffe-la-balle n.m. Gros bonhomme.

Bouille n.f. Ampoule (sur la peau). Voir loc. Pleuvoir Ă  bouilles.

Bouirotte n.f. Burette Ă  huile.

Boujon n.m.

  1. Barreau de chaise : Berce pas nos chaises, t'vas broyer un boujon.(Ne te balance pas sur ta chaise, tu risques de casser un barreau). Voir : Buson.
  2. Enfant remuant.

Bourlander (se) v.pron. S’empiffrer comme un goulafe. Se bourlander de gñteaux.

Bourouette, ou barouette n.f. Brouette.

Bourouetter, ou barouetter v.tr.

  1. Transporter dans une bourouette.
  2. Fig : charrier quelqu'un, lui raconter des histoires fausses.

Branque, ou Branquignolle n.m. Fou, débile, pinpin.

Brayette, Brayotte n.f. Braguette.

Brindelles ou brimbelles n.f.pl. Morceaux (usité surtout dans l'expression En brindelles).

Bringueballer v.tr. Trimballer, charrier, porter qqch. voir Trinqueballer.

Brisaque n. Qui broye tout (surtout utilisé pour les enfants).

Broquigner v.tr. Grignoter.

Brouin n.m. Crécelle rotative. Entre Vendredi-Saint et Pùques, quand les cloches étaient parties à Rome, les enfants faisaient résonner les brouins dans les villages pour annoncer midi et l'angélus du soir.

Brousine n.f. Pluie fine, bruiner.

Brousiner v.intr. Bruiner.

Broyer v.tr. EmployĂ© au sens large de casser, briser (et pas seulement rĂ©duire en poudre comme dit dans le dico). N.-B. : se conjugue selon le principe champenois : je brĂŽye, tu brĂŽyes, etc. comme tous les verbes en –yer (comme : essuyer, nettoyer, envoyer, etc. donnent : j’essuye, je nettoye, j’envoye, que je voye, qu’ils soyent
).

Buquer v.intr. Butter, cogner, taper du pied dans qqch. Voir : s’empierger.

Buson n.m. Barreau de chaise, d’échelle. S'applique Ă©galement Ă  une personne idiote, bornĂ©e. Voir : Boujon.

C

Cabane Ă  poux gr. nominal. Édicule oĂč logeaient les chemineaux qui passaient dans la commune.

Cadet (mon) Loc. Surnom d'affection ou de reproche donné à un enfant.

Cafourniaud n.m. Petite piÚce noire, cagibi, débarras.

Ça dĂ©gaille loc. Il se forme de la boue collante Ă  cause du dĂ©gel.

Ça glageotte loc. Les roues des vĂ©hicules, ou les bottes des passants, font un bruit particulier d'Ă©claboussure sur la route dĂ©trempĂ©e ou inondĂ©e.

Ça sonne aux morts à Beaumont loc. Mon verre de champagne est vide.

Cafut n.m. Objet en mauvais Ă©tat, bon Ă  jeter.

Cagneux n.m. Boiteux. Avoir les genoux cagneux : avoir les pieds non parallĂšles.

Caillot n.m. Noix.

Calbot n.m.

  1. Petit débarras sombre.
  2. Mauvais logement

Callouche n. Personne qui louche.

Camoussir v.intr. Moisir.

CampĂ© adj. Debout, dressĂ© (personne ou objet). Être campĂ© comme deux ronds de flan au mitan d’la cour.

Canadien n.m. Herse, brise-mottes (en agriculture).

Caquiller v.intr. Caqueter.

Carcan n.m. Personne facétieuse.

Catherinette n.f. Coccinelle.(Comptine, avec une coccinelle sur la main : Catherinette, belle volette, f’ra-ti biau dimanche ?. Si elle s'envole, il fera beau).

Catin n.f. Poupard pour les enfants jouer, poupée de chiffon.

Chaffrogneux n.m. et adj. Difficile sur la nourriture, qui fait du chichi.

Chagriner (se) v.pron. Se couvrir (en parlant du ciel) avant la pluie. On va rentrer, v’la not’ temps qui ch’chagrine.

Champaignat, Champaignate n. Champenois, Champenoise.

Chanlatte n.f. GouttiĂšre.

Chansonner v. tr. Chantonner.

Chanteau n.m. Grosse tranche (de pain, par ex.).

Chanter le coq (loc.) Se dit de la vaisselle qui se brise en fracas. ‘Tention, ç'va chanter l’coq !

CharbonnĂ©e n.f. Morceau du cochon fraĂźchement tuĂ© qu'on distribue aux voisins et amis. I’a deux moyens de conserver le cochon : le saloir et la charbonnĂ©e aux voisins.

Charculot n.m Dernier nĂ© d'une portĂ©e, d’une famille (le benjamin). Voir : royinot.

Charpille n.f. Charpie, vieux tissu.

ChĂątre-bique n.m. Mauvais couteau.

Chaurée n.f. Bouffée de chaleur.

Chaussonner v.intr. TraĂźner des pieds, pattasser.

Cheu-nous, cheu-vous loc. Peut signifier chez moi, ou chez toi, mĂȘme si la personne vit seule.

Chiberli n.m. Danse traditionnelle. Voir : Soyotte

Chicaner v.tr. RĂ©primander.

Chiennerie, ĂȘtre chien n.f. Avarice, ĂȘtre avare.

Chon n.m. Lard de porc grillé, gratton (voir ce mot). Tarte au chon.

Chougner v.intr. (pej.) Pleurer, couiner, se lamenter (mais je crois que ce mot se retrouve aussi dans d’autres campagnes françaises).

Ch'veau n.m. Peut ĂȘtre employĂ© comme singulier de cheval. À ch'veau.

Clayon n.m. Portillon.

Clayotte n.f. Grand plateau ovale à claire-voie servant au séchage des fromages.

Cleyer v.tr. Fermer à clef. (ant. : décléyer). Voir aussi : Barrer la porte.

Clicher v.tr. Remuer la clenche d'une porte pour s'assurer qu'al est bin cleyée.

Cliffer ou Clichter v.tr. Éclabousser.

Cliver v. intr. S'infiltrer par une fente, en parlant de l'eau ou du vent.

C’minder v.tr. Commander.

Cochelet n.m. Repas et fĂȘte de fin des moissons ou des vendanges.

Codinde n.m. (de coq-d'Inde) : sorte de dindon. Par dérision, personne maigre à long cou.

Coffin n.m. RĂ©servoir d'eau portĂ© Ă  la ceinture, oĂč trempe la pierre Ă  faux (celle qui sert Ă  raguser).

Coi (au) loc. À l’abri. Voir : Ă©got.

Collée n.f. voir Sacquée.

Commence par finir! loc. ArrĂȘte ! ça suffit !

Conconner v.tr. Se complaire Ă  des futilitĂ©s. Conconner tro’ fo’ r’in.

Coquassier n.m. Coquetier (marchand d'Ɠufs, beurre, fromage, volailles).

Coucher v. Se coucher (S’employe chez nous sans le pronom rĂ©flĂ©chi). J’vas coucher.

Coudre, Coudrier n.m. Noisetier. Ce terme a donné son nom à la commune de Corroy (51230).

Coup de cul subst. m. Montée courte mais raide. Voir : Grimpette.

Coupiotter, ou DĂ©coupiotter v.tr. Faire des coupiottis.

Coupiottis, ou DĂ©coupiottis n.m.pl. Petits morciaux de papier rĂ©sultant d’un dĂ©coupage.

Couvet n.m. Chaufferette.

Couvillon (Ă ) loc. Accroupi. Se mettre Ă  couvillon ou Ă  couv’, quelquefois rĂ©duit au verbe s’accouver.

Couvrante, ou Couverte n.f. Couverture.

Coyé n.m. Collier.

Craille n.f Fissure, petite ouverture

CrĂąler v.intr. Tousser gras.

CrĂąlon n.m. Crachat, mucositĂ©, glaire, blanc d’Ɠuf (mĂȘme si parfois ça tire un peu p’us su’l vert ou su’l jaune : pour les coloriages, on appelle ça des crĂąlons de couleur), mollard, glaviot, expectoration de lipo-viscositĂ© bronchique, graillon, dĂ©sentartrage liquoreux, huile ed’ guernouille, Ă©cume ed’ craspouille, graisse ed’ baveux, lubrifiant Ă  gosier, etc.

Crapaud n.m. Gourde en terre cuite, cerclée d'une cordelette. Pendue à l'ombre, l'eau qui en suintait s'évaporait, la gardant trÚs fraßche.

Crayon n.m. Craie délitée. Au pluriel, zone des mauvais champs.

CrĂšve-Ɠil n.m. Oiseau imaginaire, qu'on envoie dĂ©nicher aux naĂŻfs, les yeux bandĂ©s. En fait, on a mis de la merde dans un nid abandonnĂ©. Au sujet des attrape-couillons du pays, voir : Bitarde.

Crier (se faire) loc. Se faire rouspéter.

Crouni (ĂȘtre) loc. Être fourbu.

Croupeton (Ă ) loc. Accroupi, Ă  couvillon.

Croutes de bien-dormi loc. Croutes apparaissant parfois au réveil aux commissures des yeux, dues au durcicement du mucus produit par la conjontive, populairement associées à une bonne nuit de sommeil.

Crusson n.m. Le reste du pain bénit (grosse brioche) non distribué aux fidÚles, qu'on donne à la voisine aprÚs la messe. Celle-ci devra le dimanche suivant, payer le pain à bénir au boulanger qui le déposera à l'église. Et ainsi de suite.

C’te adj. Ce, cet, cette.

Cuider v.intr. Avoir une vendange plus importante que prévu.

Cul de chien subst.m. Fruit du néflier.

Cule n.f. Souche d'arbre

Culottes n.f. pl. Pantalon.

Cultourniaud, Culbersot n.m. Culbute, roulade, chute Ă  la renverse.

D

Daguer v.intr. Pour un chien, haleter

Dame n.f. Haute plante herbacée qui parasite souvent les champs de betteraves ou de patates en montant à graine. Il s'agit du chénopode blanc (Chenopodium album).

Darne adj. Voir Derne

DĂ©chaux (pieds) loc. Pieds nus, nus-pieds nues-pattes.

DĂ©clichoir n.m. Jouet qu'on fabrique dans une jeune tige de tilleul au printemps. On en coupe 20 cm de long pour un diamĂštre de cm environ. En tapant longtemps tout autour avec le manche du chĂątre-bique, l'Ă©corce se sĂ©pare du cƓur, dont on recoupe un cylindre de cm de long, qu'on perce selon son axe. Avec la colle de glu confectionnĂ©e l'hiver prĂ©cĂ©dent Ă  base de gui, on le fixe Ă  une extrĂ©mitĂ© du tube d'Ă©corce. L'autre morceau du cƓur sert de piston Ă  ce puissant pistolet Ă  eau. (la mĂȘme technique d'Ă©corçage du tilleul permet de fabriquer des sifflets Ă  tonalitĂ© variable).
voir Eclichtis.

Décuider v.intr. Avoir une vendange plus faible que prévu.

DĂ©daine n.f. Eau de vie d'aines (marcs de raisin).

Déhoter v.tr. Désembourber. Spécial : se lever, sortir du lit.

DĂ©jeuner n.m. Repas du matin. Cette particularitĂ© linguistique subsiste encore dans quelques campagnes des rĂ©gions francophones (Bretagne, Belgique, QuĂ©bec
) mais tend de plus en plus Ă  s’effacer avec l’influence du francien. En fait, l'habitude que connaissent aujourd'hui la plupart des Français de prendre leur « petit-dĂ©jeuner » le matin, leur « dĂ©jeuner » le midi puis leur « dĂźner » le soir relĂšve d'un phĂ©nomĂšne d'imitation des couches dominantes. Dans les campagnes de la Marne, on disait jadis que l'on avait dĂ©jeunĂ© le matin, dĂźnĂ© le midi, marandĂ© Ă  quatre heures puis enfin soupĂ© eul’ soir v’nu.

DĂ©jeuner v.tr. Prendre le repas du matin.

DĂ©juquer v.tr. DĂ©jucher, faire descendre qqch. Voir : juquer.

DĂ©gailler v.intr. Se dit de la neige qui fond en se mĂȘlant Ă  de la boue. expr: ça dĂ©gaille.

DĂ©goiseux n.m. Menteux, babenneux.

Dégrimoner v.tr. Déchiqueter. Le chat a tout dégrimoné la chaise en paille.

Dégingandé adj. Prononcé déguingandé.

De rang ou d’à rang (loc) D’affilĂ©e.

Derne adj. Pris de vertiges (Ă  cause de l’alcool ou de la chaleur, par ex.). Voir : Ă©derner.

Dessocler v.tr. Casser, déglinguer, broyer.

Dételer v.tr. Quitter le travail. On détele à midi. Voir : atteler.

DĂ©vers n.m. Talus.

Dßner n.m. Repas du midi (le déjeuner en français).

DĂźner v.intr. Prendre le repas du midi.

Dinguer v.intr. Faire le dingue, courir partout n’importe comment.

Diries n.f. pl. Ragots, racontars, contes des commĂšres.

Dosseyer v.intr. En agriculture, soulever la herse à intervalles réguliers pour faire un tas des mottes et cailloux ramassés.

Doillotte n.f. Le petit orteil. (prononcez : doigt iotte ou "do-yotte")

Drap, ou Drapeau, Drapiau n.m. Couche (pour bébés). Iron. : grand mouchoir.

E

Éborgner, ou Borgner v.tr. Abümer, cogner.

ÉboulancĂ©e (tout d'une) n.f. tr. En grande vitesse. Arriver tout d'une Ă©boulancĂ©e.

Eclichtis n.m. Éclaboussure.

Ed’ art. De, prononcĂ© eud.

Éderner v.tr. Rendre derne (voir ce mot).

Envirement adv. Normalement.

Égot (à l’) loc. À l’abri, au coi.

Égotter (s’) v. pron. Se mettre à l’abri.

Ej’ (prononcĂ© euj) pron. pers. Je. El’ gars y m’dit : « Ej’m’en vas au jardin ».

El’ (prononcĂ© eul) art. Le.

Empierger (s’) v.pron. TrĂ©bucher dans qqch.

Embistrouille n. f. Chose qui gĂȘne, pose un problĂšme. Ce problĂšme lui-mĂȘme.

Embistrouiller v. tr. EmbĂȘter, embarrasser, gĂȘner.

EmpiĂšrger (s') v. Se prendre les pieds dans quelque chose.

En touillon loc. se dit d'un tissu, d'un vĂȘtement mal rangĂ©, mis en boule.

En d’dans loc. À l’intĂ©rieur.

Engauyer v. intr. Risquer d'étouffer à cause d'une trop grosse bouchée de nourriture sÚche ou pùteuse. Voir : s'entrucher.

Engueuler v.tr. Avaler.

Enhoter v.tr. Embourber (Ant. : déhoter).

Ennuyant adj. Ennuyeux (situation, personne, etc.).

Entrucher (s’) v. pron. S’étouffer en avalant qqch de travers.

Ésherber v. tr. DĂ©sherber.

Essuye n. f. Chiffon quelconque utilisé pour essuyer.

Envoyer dinguer expr. Jeter violemment quelque chose.

Eurvelle n.f. Espace laissé entre le lit de coin et le mur (déformation de ruelle du lit ? )

F

Faire une poule loc. Jouer au billard en utilisant 2 boules et 5 quilles, celle du centre recevant les mises des joueurs.

Faiseux d'menteries n.m. Menteur.

Fau n.m. HĂȘtre. ex. : Les faux de Verzy. Ce terme a Ă©galement donnĂ© son nom Ă  la commune de Faux-Fresnay, non loin de FĂšre-Champenoise.

Fergon n.m. Tisonnier, fourgon pour le four Ă  bois.

Fergonner v.intr. Raviver le feu à l’aide d’un fergon.

Ferloques n. pl. Guénilles.

Filocher v.intr.

  1. Courir vite
  2. En parlant d’un tissu ou d’un habit, faire des filoches (c'est-à-dire des bouts de fils qui se sauvent).

Fouire n.f. Diarrhée, chiasse. Avoir la fouire (beurk !).

FourchetĂ©e n.f. QuantitĂ© prise d’une fourche. Eun’ fourch’tĂ©e d’foin.

FraĂźchis n.m. Lieu oĂč rĂšgne constamment la fraĂźcheur (riviĂšre, sous bois, etc.).

Frais adj. Humide.

Freyon n.m. Irritation entre les cuisses à la suite d'une marche, d'une randonnée, etc.

Froyon n.m. Irritation de l'anus et du périnée causée par frottement, marche, saleté, travail à la chaleur, utilisé, entre autres, par les verriers de Reims. J'ai l' froyon.

Fu n.m. Feu. Tends deux s’condes, j’a queq’chos' sul fu’.

G

Gadouille n.f. Boue.

Gaille n.f. Truie. Piau de gaille : cornemuse.

Gailleux adj. Boueux.

Gaigner voir : Guégner.

Galer v.intr. Gratter le sol, en parlant d’une poule.

Galipes n.f. pl. Vignes, terrain pierreux oĂč elles croissent. Notons que ce terme est usitĂ© dans Le Tombeau des Cathares, bande dessinĂ©e de Philippe Chanoinat illustrĂ©e par FrĂ©dĂ©ric Marniquet (2007, Éditions Albin Michel), ayant pour cadre le Mont AimĂ© - au-dessus de BergĂšres-lĂšs-Vertus - sur lequel furent, au XIIIe siĂšcle, brĂ»lĂ©s vifs par l'Inquisition, 183 Cathares. Somme toute, les ruines du chĂąteau de la Reine Blanche sur le Mont, auraient Ă©tĂ©, selon l'ouvrage, le berceau de cette secte hĂ©tĂ©rodoxe, ensuite Ă©tendue et rĂ©putĂ©e dans la France mĂ©ridionale.

Galoupiot n.m. Sobriquet d’affection ou de reproche donnĂ© Ă  un gamin. N.B. : on trouve Ă©galement saloupiot.

Galvauder v.intr. TraĂźnasser. Mais n’a pas forcĂ©ment le sens pĂ©joratif du français.

Garguette n.f. Chaussure. Voir : targette.

Gars n.m. Fils. Le gars Ă  Pierre-Paul-Jacques.

Gauchenot n.m. Personne gauche ; gamin.

Gauiller v.intr. patasser (voir ce mot) dans la boue, dans l’eau ; Touiller, mĂ©langer d’une façon craspouille.

Gauillot n.m. Sorte de lutin du pays Verzyat qui, lors des nuits oĂč une brumaille fumeuse couvre de son voile les galipes des coteaux entĂ©nĂ©brĂ©es de la Montagne de Reims, ont la fĂącheuse manie de dĂ©tordre les faux de Verzy aux sombres trilles Ă©sotĂ©riques de leur flĂ»tiau. Incarnations rĂ©gionales du Malin, les Gauillots s'attaquent aux femmes dont les formes dĂ©voilĂ©es excitent leur appĂ©tit lascif, et laissent souvent dans la chair blonde de leurs victimes, leurs particuliĂšres morsures triangulaires. Les gauillots affectionnet tout particuliĂšrement gauiller dans la bouillasse (d'oĂč leur nom), et le seul moyen de se prĂ©munir contre leurs attaques reste encore le bĂąton ; scander la formule « arriĂšre gauillot » peut Ă©galement s'avĂ©rer d'une relative utilitĂ©. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, Ă©vitez de tenter le Malin en dĂ©voilant ses rotonditĂ©s charnelles, et de rĂŽder nuitamment autour des faux. Aujourd'hui encore, bien que de plus en plus dĂ©nigrĂ©e, l'existence des Gauillot hante encore l'esprit des gens du pays, Ă  la maniĂšre des Korrigans de Bretagne.

GĂątouiller v.intr. S’emmĂȘler les pinceaux, s’emberlificoter lorsque l’on cause ou dire des inepties comme un gĂąteux.

Gayotte n.f. Charrette Ă  deux roues.

Gazette n.f. Personne toujours au courant de tout.

Gelauder v. intr. Geler légÚrement (prononcer J'lauder). "Y f'sait frais c'matin : ça a g'laudé". Aussi utilisé au Canada dans les parlers acadiens ainsi qu'à Saint-Pierre et Miquelon (Source: Dictionnaire du régionalisme du Français de Terre-Neuve - Patrice Brasseur).

Gendresse n.f Belle-fille.

Galvaudeux n.m. Qui galvaude, traüneux d’rues.

Glageotter v.intr Se dit du bruit et des éclaboussures que font les chaussures, les roues de véhicule dans les flaques d'eau. Voir: cliffer.

Gloye ou Glouille n.f.

  1. Flaque d’eau.
  2. Mare.

Glinguer v.tr. Émettre un bruit de ferraille. Les tîles glinguent au vent.

Glousse n.f. (du verbe glousser)

  1. Poule.
  2. Par extension : quelqu’un qui glousse tout le temps. Vas-tu t’taire, la glousse ?

Goblariot, ou Goblairiot n.m. touillis sale, gabegie.

Goblayer

  1. v.intr. Boire beaucoup.
  2. V.tr. faire un goblariot.

Godine n.f. GĂ©nisse.

Gougnafier n.m. Personne sale, mal tenue qui travaille comme un sagouin.

Gougouttes n.f. Seins

Goulafe n.m. Goinfre.

Gouline n.f. Filet d'eau.

Gouliner v.intr. DĂ©gouliner.

Gomichon n.m. Pùtisserie faite d'une pomme entiÚre enveloppée de pùte brisée, que l'on cuit au four

Gouri n.m.

  1. Cochon d'Inde.
  2. Par dérision: gamin.

Gourgançon (ĂȘtre) loc. verb. Être assis trop bas. T'es comme Ă  Gourgançon, t'as la table au menton.

Goutte n.f. Eau de vie.

Goyer v.intr. voir gauiller.

GĂŽyotte n.f. Bourse, Porte-monnaie.

Grattons n.m. pl. Gras de porc, chon (voir ce mot).

Graveluche n.f. Terre granuleuse trĂšs calcaire typique de la Marne.

Grenaille n.f. Restes, rogĂątons.

Gribouri adj. Chétif, faible.

Grigne n.f. Scarification sur la croûte du pain.

Grigner v.intr. Grincer des dents. Montrer ses crocs comme un chien.

Gringuenaudes n.f. Plaques de terre ou de bouse séchée collées sur les flancs des vaches. Voir : maquelottes.

Gripette n.f. Petite pente raide.

Guénille n.f. Guenille. Le e se prononce é.

Guégnasse n.f. Qui guÚgne.

Guégner v.tr. Guigner.

Guégneux n.m. Qui guÚgne.

Guerlette n.f. Brebis qui n'a pas encore mis bas.

Guerluche n.f. Greluche.

Guernouille n.f. Grenouille. gueuler v.intr.crier Guilbauder v.intr. TraĂźner, errer. Voir : galvauder.

Guinander v.intr. FlĂąner au lieu de travailler, bacuter.

Guinde n.f. (péj.) Vieille auto.

H

Hacot n.m. Reste de branche sur un tronc, reste de souche d'arbuste dans le sol, dans lequel on s'empiĂšrge.

Hante n.f. Manche de faux.

Hart n.f. Baguette de noisetier.

Hayon n.m. Hangar.

Hocher v.tr. Secouer.

Hocler ou Hocloter v.tr. Secouer, remuer. Hocloter aprùs queq’chose.

Holée n.f. Mesure de superficie en Champagne pouilleuse. Le vendeur s'éloignait de l'acheteur qui criait Hoé à intervalles réguliers. Quand il n'entendait plus le cri, il plantait un jalon.

Houpe n.f.

  1. Cime d’un arbre.
  2. Sommet d'une butte.

Houyau n.m. Hoyau, houe.

Huche n.f. Porte. Hocler aprĂšs la huche.

I

I’ pron. pers. Contraction orale de il ou ils. I’a pîs n‘nu = il n’est pas venu.

Inn' n'a loc. Il en a.

Is'a qu'avent loc. Ils n'ont qu'Ă .

J

Jard n.m. Parc, jardin public. D'oĂč la Place du Jard Ă  Épernay ainsi que le Petit Jard, Grand Jard et Jard Anglais de ChĂąlons-en-Champagne .

Jolivette n.f. Danse traditionnelle de la région de Suippes. C'est également le nom d'un groupe Rémois de musiques et danses traditionnelles.

Jubine n.f. Jument.

Julot n.m. Pot de chambre.

Juquer v.tr. Jucher (pour les poules, par ex.). Voir : déjuquer.

J’vas ou J’m’en ‘as loc. Je vais.

jouate ou jouatena n.m. et n.f. Se dit pour une personne dont la présence d'esprit semble faire défaut.

L

Lavier, ou LĂ©vier n.m. Évier.

Lit d'coin - Lit d' miyeu loc. Le lit de coin se place dans l'angle de deux murs. Une seule face est ouvragĂ©e. Le lit de milieu se place tĂȘte contre le mur et est accessible des deux cĂŽtĂ©s.

Lucarniot n.m. Petite lucarne, fenĂȘtre.

Luquer v.tr. Regarder, guÚgner. Il est fort possible que ce terme eût été usité par le passé bien au-delà des portes de Champagne, comme l'atteste l'étymologie de mots tels que "reluquer" ou "lucarne".

Loup n.m. Crotte de nez. Loup de nez.ou Loup de pif

M

Machet, ou Meulon n.m. Tas de foin.

Machurer v.tr. Salir, noircir (au sens « propre »).

Mai n.m. Bouquet que l’on accroche au 1er mai.

Mais n.m. pl. Nom de deux traditions :

  • Le "charivari" :

Tradition qui consiste Ă , dans la nuit du au 1er mai, emprunter quelques objets chez les villageois (bac Ă  fleur, outils, etc.) et de les mener sur la place communale Fichier:Arbre-Mai-02.jpg oĂč, au lendemain, chacun vient rechercher ses biens. Cette coutume tend cependant Ă  disparaĂźtre Ă  cause du nombre croissant de dĂ©gradations et de vols, et beaucoup de communes interdisent dĂ©sormais les mais.

Cette tradition en perdition Ă©tait entretenue par les jeunes hommes cĂ©libataires du village. Elle consiste Ă  placer une branche de mai Fichier:Arbre-Mai-01.jpg devant la maison des parents d'une fille en Ăąge d'ĂȘtre mariĂ©e. Chaque essence possĂšde sa signification. Le foyard (hĂȘtre) symbolisant l'amour profond est certainement le plus rĂ©pandu. Le chapitre "Dans les villages de l'est de la France" de la page sur l'arbre de mai dĂ©code le langage des mais.

Mamache n.m. Voir : babane.

Maquelottes n.f. Voir : gringuenaudes.

Marander v.intr. Prendre le goûter (à quatre heures).

Marcellin n.m. Popotin.

Marcelline n. propre. Bonne d'un curé de la vallée de la Somme-Soude, victime de son étourderie :
(Bavardage entre clientes, Ă  la charrette de la boulangĂšre)
- Dis-don, ia mouillé comme vache qui pisse, c'te nuit.
-Oh, oui, j'dormais bin, pi M'sieu l'Curé i m'a tapé du coude : T'entends, Marcelline, comme y pleut !

Marcou n.m. Chat (mñle). À peut marcou les belles chattes, dit le proverbe.

Marie Toutouille, ou Marie Cochon n.f. Grosse bonne-femme sale, toutouille. Notez que le nom Marie est associé à de nombreux autres adjectifs.

Martoquer v.intr. toquer Ă  coups de marteau.

Martoqueux n.m. (pej.) Bricoleux.

Matin adv. TĂŽt.

Menteries n.f. pl. Mensonges.

Menteux n.m. Menteur.

Mine (crayon de) n.m. Crayon Ă  papier.

Minglet n.m. Toupie animĂ©e Ă  coups de fouet. Le mot existe en occitan, oĂč il dĂ©signe un jouet en forme de rouleau Ă  chenilles.

Mingrelle n.f. Tipule (gros moustique inoffensif, sauf pour les cultures maraßchÚres, communément appelé "cousin")

Mitaine n.f. Moufle ou gant utilisĂ© pour sortir un plat chaud du four, contrairement Ă  ce qu’affirme le dictionnaire du français acadĂ©mique

Mitan (au) loc. Au milieu.

Monder v.tr. Nettoyer.

Morciau n.m. Morceau.

Mou adj. Humide.

Moult prononcé moû adv. Beaucoup. Ton pain rassis, il est moult dur

Mouiller, ou Mouillasser v.intr. Pleuvoir. I’ mouille à siots : il pleut des cordes.

Mouillotte n.f. Écouvillon de toile fixĂ© Ă  un manche souple, permettant d'enlever les cendres restĂ©es dans le four Ă  bois avant d'enfourner le pain.

Mouiner v.intr. Émettre des petits cris (comme un chat qui miaule timidement) ou se plaindre (dans ce dernier cas, voir : chouiner).

Mouziner v.intr. Pluvotter, brouziner.

Murge n.f. Cuite, blinde.

Murger n.m. Tas de pierres ramassées dans un champ.

N

Nageotte n.f. Bouchon de pĂȘche Ă  la ligne

Naquiller v.intr. Jouer avec le contenu de son assiette : "ArrĂȘte de naquiller et fini ton auge"

Nareux n.m. Personne qui n'aime pas boire ou manger derriĂšre une autre personne

Nervaillon n.m. Personne trÚs excitée, nerveuse, paquet de nerfs.

Néyer v.tr. noyer. Les gars de la Somme-Soude avaient coutume de néyer le coupron : il fallait, une certaine nuit, éteindre à coups de pierres une chandelle posée sur un sabot qui descendait la riviÚre.

Nicasser v.intr. Rire de façon niaise, ricaner.

Niflettes n.f. Petites tartelettes rondes garnies de flan que l’on mange vers la Toussaint. Cette spĂ©cialitĂ© culinaire briarde tire son nom de "ne flete", ne pleurez pas.

Niquedouille n.m. Sot, maladroit. (comptine : Pouf ! Pique niquedouille, c'est toi l'andouille.)

Niveler v.intr. Travailler mal et lentement, bacuter.

Noue n.f.

  1. Terrain marĂ©cageux. D'oĂč la toponymie dans la rĂ©gion d'Esternay : La Noue.
  2. Thalweg. Quartier d'Épernay Belle Noue

O

Ostriller (s’) v.pron. Se piquer aprùs les ostrilles (orties).

-ouiller ou -otter Suffixes que l’on peut ajouter Ă  certains mots pour en diminuer l’intensitĂ©. ex. : crachouiller, pluvotter, de la merdouille, etc.

Outils n.m. pl. Couverts.

Ouvrageux adj. Qui nĂ©cessite beaucoup de travail, d’efforts (comme Ă©crire un dico du parler d’chez nous, par exemple
).

P

Paire loc. Plusieurs, quelques.

Paissiau n.m. Piquet de vigne.

Paletot n.m. (dĂ©rivĂ© d'un mot russe signifiant manteau) Terme trĂšs courant utilisĂ© Ă  toutes les sauces pour dĂ©signer n’importe quel vĂȘtement de par-dessus. Raboutonne don' ton paletot .

Pùmer v. intr. utilisé dans son sens ancien français : défaillir, perdre sa respiration. les enfants pùment souvent à la suite d'une colÚre.

Pampilles n.f. pl. Rideau de franges que l'on place l'été devant une porte ouverte afin d'éviter aux mouches d'entrer (et aux guégnasses de guégner). Plus généralement, toute sorte d'ornement qui pend, par exemple sur les lustres, les couvre-lit


Paniette n.f. Panier, paniùre. (Paniette à pain, paniette à linge
)

Pantomines n.f. pl. S'applique à un enfant faisant des comédies (voir ce mot), des crises, des caprices, faisant son cinéma afin d'obtenir ce qu'il désire.

Papinette n.f. CuillÚre en bois. Utilisé, mais rarement, dans d'autres provinces.

Parme n. Épi de blĂ©.

Parterre n.m. Utilisé au sens large de sol. "Laver l'parterre" : voir "Bùcher".

Patasse n.f.

  1. Trace de pas.
  2. Trace de doigt (sur une vitre ou un carreau de lunette, par exemple).

Patasser v.tr.

  1. Piétiner.
  2. Salir le parterre avec des chaussures crottées.

Patate n.f. Presque toujours employé à la place de pomme de terre.

Pavé n.m. Allée, cour bétonnée, bitumée (pas forcément pavée) ; carrelage de cuisine.

Pecquet n.m. Verre (de goutte).

Peindu part. pass. Peint

Peineux adj. PĂ©nible (en parlant d’une personne).

Pensais que loc. (de je pensais que
). Peut signifier peut-ĂȘtre, sans doute. ex. : Pensais qu'y 'ien'rai = je pensais qu'il viendrait OU il viendra peut-ĂȘtre.

Perluette, Perlouette loc. Et Coetera (etc).

Peut adj. Laid. Comme dans le proverbe : À peut marcou les belles chattes.

Piau n.f. Peau. Comme beaucoup de mots en –eau, devient –iau.

Piaule n.f. Chambre.

Piau de Gaille n.f. Cornemuse (littéralement : peau de truie).

Pigonner v.tr. Fouiller, gratter dans un racoin (dents, nez, etc.).

Pigousse n.f. Personne qui ne fait que bacailler, jacasser. CommĂšre.

Pinpin n.m. Individu, charlot. Un drĂŽle de pinpin.

Piot n.m. Gamin. (on dit mĂȘme mon piot gamin)

Pioler v.intr. Pleurer, geindre.

Piolard n.m. Pleunicheux.

Piquette n.f. Engourdissement des doigts par le froid, onglée. Avoir la piquette.

Pluviotter v.intr Bruiner. Voir : brousiner.

Poireau n.m. Gros grain de beauté, verrue (en particulier sur le visage).

Poirotte n.f. Fruit de l'épine blanche (aubépine Crataegus monogyna).

Pondoir n.m. ArriĂšre-train, cul.

Porte de bois (trouver) loc. Trouver porte close (comme ça, tu peux compter les clous de la porte, comme on dit
). Ex. : "Je suis passĂ© te voir, pis j'ai comptĂ© les clous !"

Pouilleux adj. Inculte, en parlant d'une terre. "Champagne Pouilleuse" fut longtemps la dénomination de ce que l'on nomme plus sobrement à cette heure "Champagne Crayeuse" ou plus généralement "Plaine Champenoise". Un important effort agricole, le fait que la craie soit un excellent support des engrais minéraux, a permis à cette région de plaines calcaires de se développer, et de rapidement devenir une région motrice de la production agraire (céréaliÚre, oléagineuse et sucriÚre), du marché français et européen.
Un euphémisme bien ancré voudrait que la dénomination Champagne Pouilleuse vienne du nom local du serpolet, qui aurait été nommé pouillu. Je n'ai jamais trouvé trace de ce nom. Il existe une menthe pouliot, poussant en marécage, et un pouillot véloce, mais c'est un oiseau. Je pense, notre fierté dût-elle en souffrir, qu'il faut admettre l'origine pelée, inculte de la Champagne Pouilleuse.

Pourpier n.m. Renoncule, bouton-d’or.

Plantailler : planter quelque chose

Pren’ra v.tr. Forme conjuguĂ©e de prendre, prononcĂ© Ă  la marnaise. Comme souvent, les mots sont coupĂ©s.

PrĂŽner v.tr. Raconter, dire. Quoi qu'tu nous prĂŽnes ?

Punat adj. Pourri. ƒufs punats.

Q

Quann adv. Comme.

Quance, Quancy (faire) loc. Faire semblant, faire comme si.

Quat' Quatre

Qué’ pron. et adj. On peut le retrouver comme prononciation de « quel », mais aussi dans une interrogation. « QuĂ© ? » = Hein ?.

Que Expressions : OĂč qu'tu vas ? , d'oĂč qu'tu viens ?

Queche n.f. Quetsche, pronononcĂ© "kwesh" ou “coiche”.

Quégneux Pùtisserie en forme de X qu'on dégustait à Noël en revenant de la messe de minuit.

Qu'mĂȘme loc. Quand-mĂȘme.

Queq’ adj. et adv. Quelque. Queq’chose, queq’part, queq’z’un, etc.

Queuq'chose loc. Quelque chose.

QuĂ©rir (aller) v.tr. Aller Chercher (surtout utilisĂ© par les Anciens). ex. : Vas-t'en moĂ© qu'ri' eun fou'chtĂ©e d'foin pou' mes baĂȘtes.

Qui'in Interj. Tiens.

Quoi qu’ loc. Qu’est-ce que.

  • Quoi qu’tu veux ?
  • Quoi qu’c’est don’ que c’t’affaire lĂ  ?
  • Quoi qu’c’est qu’y a ?
  • Quoi qu’c’est qu’ça ?
  • Quoi qu'y gna?

R

Raboter v.tr. Cogner ou rĂąper contre quelque chose. ex. : La huche rabote su' l'parterre.

Rabotte n.f. Pomme enveloppée dans de la pùte et cuite au four.

Raboutonner v.tr. Reboutonner. Beaucoup de verbes français en re- deviennent ra- chez nous.

Rachanger (se) v.pron. Remettre des habits propres.

RĂąclotte n.f. Outil servant Ă  rĂącler.

Racoin n.m. Recoin obscur, difficile d’accùs.

Racoquiller (se) v.pron. Se mettre en boule (dans une couvrante) pour avoir moins froid.

Rafourner v.tr. Donner Ă  manger (aux animaux). On dit aussi Rafourrer (de fourrage ?)

Rager v.intr. Se mettre en colĂšre.

Ragrainer v.tr. Gratter le fond d’un plat pour rĂ©cupĂ©rer les restes. Ragraine don' tes rogatons.

Raguser v.tr. Aiguiser une lame (de faux, de couteau, etc.).

Ramoner (se) v.pron. Tomber, se casser la binette.

Ramouleux n.m. RĂ©mouleur.

Ramoyer v.tr. Mettre en tas.

Ran n.f. Local pour les porcs. La mangeoire est remplie par l'extérieur, puis on bascule une portiÚre pour qu'ils se nourrissent sans danger pour le soigneur.

Rapapiller (se) v.pron. Ravaler sa salive. Se pourlécher.

Raquéyer v.tr. Ramasser. voir : Rattente.

Rasaveter v.tr. Faire vite et mal un travail.

Rataton n.m. PĂątĂ© d’encre, Ă©criture illisible, gribouillis ou griffonnage.

Ratatoner v.tr. Faire des ratatons, ratatiner.

Ratatoner (se) v. pron. (Se) ratatiner.

Rattoner v. Trafiquer dans un coin, s’affairer.

Ratourner (se) v.pron. Se retourner.

Rattente (Ă  la), Ă  la raqueye loc. Poste de chasse en avant de la ligne des autres chasseurs, au coin du champ ou du bois.

Ratteler v.tr. Reprendre le travail (aprĂšs le dĂźner au midi, par ex.). Voir : atteler.

Ravission (c’est) (loc.) Ça vaut pas un kopeck, ou bien c’est pas frĂ©quentable.

Rebùcher v.tr. Rabùcher, répéter.

Rébecter v.intr. Rétorquer, répondre de façon insolente. On dit aussi se rebiffer

Rebiner v.tr. Fouiller en mettant le dĂ©sordre (ex : Cesse don’ de r’biner dans mes placards "


Reciner v.tr. Manger Ă  une heure inhabituelle, l'aprĂšs-midi ou au milieu de la nuit (ex : "Man, tu r'cines ?")

Régaler v.tr. (agr.) Amender le sol avec du fumier. Se dit aussi pour "tomber à plat ventre" : "i s'ait régalé en allant cherché la goutte a'l cave"

Régueuler (se) v. pron. Crier. Un chien se régueulait.

Renùcler v.intr. Renifler bruyamment, de sorte qu'on entend les mouvements du mucus dans le fond du gosier. Au sens figuré : rechigner à faire quelque chose, ex. : i' r'nùcle à faire ses devoirs.

Renarder v.tr. Vomir, recracher par le nez.

RenclĂŽgner (se) Se renfermer sur soi-mĂȘme, s'isoler, rester dans son coin.

Rendu part. passé. Arrivé. On est pas rendus !

R'passe ou R'lavasse n.f. CafĂ© passĂ© une seconde fois (de l’eau sale, quoi), jus de chaussette.

Ressembler (quelqu'un) loc. N'utilise pas forcément le à.

Ressuyer v.intr. IncomplĂštement sec, en parlant du sol. AprĂšs l’avalasse, el' terre ava't pĂŽs ressuyĂ© Ă  fait.

RĂ©taler (se) v.pron. Tomber, se ramoner. ‘em’sus rĂ©talĂ© ‘in’ ‘a gadouille.

R'oyure (Ă  la) loc. Au revoir. A la r’oyure (mais beaucoup moins employĂ© aujourd’hui, ou alors sur le ton de la plaisanterie).

Rigoulot n.m. Petit ru par lequel s’écoulent les eaux, au milieu d’un chemin, par exemple.

Rin pron. indef. n. et adv. Rien.

Ri’inra v.intr. Forme conjuguĂ©e de revenir, prononcĂ© Ă  la marnaise avec le « v » coupĂ©. A ri’inra t’ĂȘt’ bin d’main.

En Rive de (loc.) Au sens large de : attenant Ă .

RĂŽcler v.intr. Tousser sĂšchement.

RĂŽdeux n.m. Individu louche, qui rĂŽde.

Rogatons n.m. pl. Restants de nourriture. Ragraine don’ tes rogñññtons.

Roise n.f. Bassin oĂč l'on fait rouir le chanvre.

Rond (tout) loc. Avaler quelque chose tout rond : l’avaler d’un coup, d’une bouchĂ©e Ă  manquer de s’entrucher.

RoulĂ©s n.m. pl. ƒufs durs que l'on dĂ©guste Ă  PĂąques, roulĂ©s dans leur coquille dans une sorte de sauce Ă  l'ail (demande de prĂ©cision).

Rousseau, Roussiot n.m. Quelqu'un qui a les cheveux roux.

Royinot n.m. Dernier né. Il s'agit également du personnage éponyme d'un conte populaire champenois mettant en scÚne un gauchenot de la campagne de Sainte-Menehould s'en allant « quérir de l'esprit » à la capitale. Là, il y entend parler les « bonnes gens » et mémorise certaines phrases aléatoires. Accusé du meurtre d'une fermiÚre sur le chemin du retour au pays, il répÚtera niaisement ces expressions entendues à la ville, pensant étaler son esprit. Ces dires cocasses feront accuser cet innocent du crime ; une jolie maniÚre d'exprimer le fossé culturel séparant nos belles contrées des villes enfumées et infatuées.

S

SacquĂ©e, ou SaquetĂ©e Contenu d’un sac. Une saqu’tĂ©e d’avoine.

Savart n.m.

  1. JachĂšre.
  2. Par extension : jardin mal tenu.

Le mot Savart tire son origine du vieux celtique samaro, désignant une terre inculte. Ref : Voir notes en bas de page.

Siot n.m. Seau.

Siotée n.f. Contenu du siot.

Sinat ou Sßné n.m. Grenier à foin.

SonrĂ©e n.f. Groupe (principalement d’enfant), troupiau.

Souper n.m. Repas du soir. (le dßner en français) Voir : déjeuner et dßner.

Souper v.intr. Manger, le soir.

Soyer v. Scier.

Soyotte n.f. Danse traditionnelle de bûcherons, que l'on retrouve dans le folklore Vosgien. Voir : Chiberli.

Suyer n.m.

  1. Soulier.
  2. Par extension, n'importe quel type de chaussure.

T

TantĂŽt n.m.

  1. AprĂšs-midi.
  2. BientĂŽt.

Taon n.m. Prononcé "ton", et non "tan".

Taque n.f. Plaque en fonte dĂ©corant le fond d’un foyer de cheminĂ©e.

Targette n.f. Chaussure. Voir : garguette.

Tartouiller v.tr. Barbouiller.

Tartouillon n.m. Quelqu'un qui tartouille, ou goblariot.

Tas de chaĂŻen n.m. Tas d'ordures.

TĂątiner v.tr. TĂąter, tripoter.

Tatouille n.f. Baffe.

Taugner v.tr. ou v.pron. Donner des tatouilles, avoiner.

Tiot, Tiote n. Petit, petite (prononcez "tchio" et "tchiotte", comme pour beaucoup de mot en "ti"). Cette prononciation n'est pas propre exclusivement au patois marnais. On la retrouve dans d'autres dialectes en Brie ou dans les langues régionales du Nord, le ch'ti et le picard.

Tocu n.m. Sorte de petite sarbacane en sureau.

Topette n.f. Petite bouteille plate.

Toquer v.intr. Frapper Ă  la porte, au carreau.

TĂŽt-fait n.m. Succulente recette traditionnelle champenoise, trĂšs simple, Ă  base de pĂąte Ă  crĂȘpe cuite en gros morceaux Ă  la poĂȘle.

Touffant (faire) v.intr. Faire lourd (temps orageux).

Touillis n.m. MĂ©lange (quand on touille).

Tousse n.f. Toux.

Toutouille n.f. Voir : Marie Toutouille. N.B. : provient probablement d’anciens parlers populaires francophones (ou argotiques) puisque l’on retrouve ce terme au QuĂ©bec sous la forme de « toutoune ».

Trioler v.intr. Errer.

Tuet n.m.

  1. Cabane à cochons (déformation orale du mot toit).
  2. Par ext: Toit, abri.

Tuter v.tr. Téter, sucer, un peu comme le bébé qui tute sa tutute comme une goulafe.

Tutute n.f. Téton en plastique que sucent les bébés. (L'origine purement marnaise de ce mot est soumise à caution.)

Tirer loin "sa fait une sacrée tirer j 'usqua la gare

Transbahuter v. Transporter, bouger.

V

Veau n.m. Endroit mal labouré dans un champ.

VĂȘler v.intr. S’effondrer (en parlant d’un toit, d’un tas, d’un Ă©tagĂšre, etc.).

VĂ©lotter v.intr. Faire du vĂ©lo, parcourir en (ou : Ă ) vĂ©lo. Mais c’est un mot un peu archaĂŻque comme, je pense, on en construit partout ailleurs en France.

Verrat d'verrat loc. Ancien juron.

Vingt Le "t" est trÚs souvent prononcé.

Viorne n.f. La clématite sauvage (Clematis vitalba) et non les arbustes du genre Viburnum. Les gauyeux cueillent de la viorne sÚche pour en faire des cigares.

Viorner v.intr. Aller trĂšs vite.

V’là t’y pîs (loc.) Voilà que. Ah ! Nom de d’tchieu ! v’là t’y pîs qu’ça s’met à mouziner.

Voyotte n.f. Petit passage Ă©troit entre deux maisons.

Sources

  • Le vocabulaire de ce lexique a Ă©tĂ© relevĂ© dans diverses communes du Sud-Ouest marnais, dans la vallĂ©e de la Somme-Soude, ainsi qu'en Brie Champenoise.
  • L'ouvrage de Philippe Lannion, intitulĂ© Contes et lĂ©gendes de Champagne (1950, Éditions Fernand Nathan), relĂšve plusieurs lĂ©gendes merveilleuses et contes facĂ©tieux du comtĂ© de Champaigne.
  • Louis de ChevignĂ© publiait Les Contes rĂ©mois (1996, Éditions du Coq Ă  l'Âne), soit une anthologie d'une cinquantaine de petits contes lestes, datant pour beaucoup du XIXe siĂšcle, et illustrĂ©s par la plume de Daniel Casanave.
  • La Marne au Diable, contes populaires, curiositĂ©s des villes, des champs et d'ici-bas de FrĂ©dĂ©ric Chef (Éditions du Coq Ă  L'Âne, 2002), dans lequel on apprend notamment l'existence des fameux gauillots, ĂȘtres fabuleux et malĂ©fiques peuplant les forĂȘts de Verzy.
  • Michel Tamine, Petit Dictionnaire du parler rĂ©gional de Champagne.
  • Jean Daunay, Parlers de Champagne 2 vol. Aube-Marne-Haute-Marne, Éditions Daunay.
  • RenĂ© Bourgeois, "Étude sur le patois de la commune de Gaye", Heuillard Ă  Sainte-Menehould, 1903
  • D'aprĂšs Joseph Loth, attestant de l'Ă©tymologie celtique de savart .

Notes et références

    Voir aussi

    Liens externes

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