Prouilly
Prouilly est une commune française, située dans le département de la Marne en région Grand Est.
Prouilly | |
L'église Saint-Pierre. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Marne |
Arrondissement | Reims |
Intercommunalité | Communauté urbaine du Grand Reims |
Maire Mandat |
Catherine Malaisé 2020-2026 |
Code postal | 51140 |
Code commune | 51448 |
Démographie | |
Gentilé | Prouillousiens, Prouillousiennes |
Population municipale |
553 hab. (2020 ) |
Densité | 54 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 18′ 00″ nord, 3° 51′ 06″ est |
Altitude | Min. 66 m Max. 210 m |
Superficie | 10,19 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Reims (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Fismes-Montagne de Reims |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Géographie
Située à environ 17 km au nord-ouest de Reims, la commune s'étend sur 1 019 hectares. Elle est traversée par la route touristique du Champagne ainsi que par la Vesle.
Hameaux
La commune possède quatre hameaux (l'Orée du Bois, la Chute des Eaux, la Ferme de Naurois, et les Trois Bouts de Bois) et fait partie du Massif de Saint Thierry.
Communes limitrophes
Urbanisme
Typologie
Prouilly est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [1] - [2] - [3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Reims, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 295 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[4] - [5].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (55,5 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (55,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (36,9 %), terres arables (32,5 %), cultures permanentes (15,4 %), zones agricoles hétérogènes (7,6 %), zones humides intérieures (5,1 %), zones urbanisées (2,5 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Toponymie
- Proculum Domus Coram Alba : « La maison en longueur devant la colline blanche »
- Provinicelliacus : « Proche de la petite vigne »
- Prouiliacus' - Pouiliaco - Pruiliacum - Proelium
- Prouilly a pour origine de l’époque gauloise Prouillious
Histoire
Moyen Âge
Prouilly a compté sur son blason les armoiries de quatorze familles seigneuriales.
En 1231, Prouilly avait pour seigneur Ebalus et en 1352 Jean de Tournières, tous deux chevaliers. De 1645 à 1654, Pierre Laistre sieur de Coudray, à partir de 1666, les sieurs D’Arras d’Haudrecy de la Marlière [8] de Cernay habitaient le château qui devait être important (les titres anciens nous décrivent ses terrasses, ses voûtes et ses escaliers conduisant à l’auditoire).
Robert d’Arras est le premier de cette famille mentionné sous le titre de vicomte de Prouilly. La seigneurie passe ensuite dans la famille de Montigny. Elle relevait en plein fief de la très haute et puissante Dame Marthe Elisabeth de Croy de la Rochefoucault duchesse d’Ancenis, comtesse de Roucy.
XVIIIe siècle
Le , la « Grande Jeannette » et ses complices assassinèrent sept personnes au moulin de Cuissat (ancien moulin de Prouilly sur les bords de la Vesle). Ils furent jugés à Châtillon-sur-Marne, puis condamnés au supplice de la roue en 1786 sur la place d’Erlon (place des Coutures) à Reims. Elle fut la dernière personne à être torturée publiquement en France.
A Reims, le chirurgien Nicolas Noël investit le cimetière de la paroisse de Saint-Pierre-Le-Vieil située hors des enceintes de la ville du Bas Empire et du haut Moyen Âge dont la muraille passait entre l’actuelle rue des Telliers et la rue Talleyrand pour en faire une école de Médecine et « dans ce lieu jadis redouté qui dévorait la race humaine, Esculape chassant la mort de son domaine érige un temple de la santé. » Le personnage facétieux étonne. On rapporte qu’il avait installé un curieux système à l’entrée du cimetière. Quand on tirait le cordon pour ouvrir la porte de la nécropole, le visiteur avait la surprise de voir alors s’agiter un imposant squelette. Celui, immense de la fameuse Grande Jeannette. Le squelette de la Grande Jeannette a servi ensuite pendant des décennies pour former les étudiants en médecine rémois.[9]
XIXe siècle
Le , Prouilly fut presque entièrement détruit par un incendie.
La Première Guerre mondiale
Pendant la Première Guerre mondiale, Prouilly possédait un important hôpital militaire (HOE : Hôpital d'Orientation et d'Évacuation) le long de la D 5 entre Prouilly et Jonchery-sur-Vesle. Les blessés français (et leurs alliés) affluaient en provenance de nombreux lieux de combats pour se faire soigner, notamment des batailles du Chemin des Dames dans l’Aisne en 1917.
Le , au-dessus du point de jonction des communes de Jonchery-sur-Vesle, de Prouilly et de Muizon, au lieu-dit la Tuilerie à Muizon, s'est déroulé le premier combat aérien avec avion abattu de l’histoire mondiale de l’aviation militaire[Note 3], remporté par le Voisin III du pilote, le sergent Joseph Frantz et du mécanicien, le caporal Louis Quenault contre un Aviatik B.I allemand avec à son bord le pilote le sergent Wihlem Schlichting et l'observateur, l'oberleutnant Fritz von Zangen, qui reposent au cimetière allemand de Loivre. Ce fait historique, a engendré une nouvelle tactique de combat dans les airs qui coûtera beaucoup de vies à un grand nombre de jeunes pilotes [10].
Le , neuf légionnaires du 2e régiment étranger d'infanterie sont fusillés à Prouilly pour « rébellion »[11].
Politique et administration
Le village appartient aux subdivisions suivantes :
- Initialement, dans le canton de Fismes
- Arrondissement de Reims. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, la commune fait désormais partie du canton de Fismes-Montagne de Reims
- Paroisse Rives de Vesle du secteur Tardenois Vesle
- Bureau de poste de Jonchery-sur-Vesle (51140)
- École Pré-élémentaire et élémentaire de Vandeuil
- Collège Thibaut-de-Champagne à Fismes
- Gendarmerie de Fismes
Intercommunalité
La commune, antérieurement membre de la communauté de communes Ardre et Vesle, est membre, depuis le , de la communauté de communes Fismes Ardre et Vesle.
En effet, conformément au schéma départemental de coopération intercommunale de la Marne du [12], les anciennes communautés de communes CC des Deux Vallées du Canton de Fismes (9 communes) et CC Ardre et Vesle (11 communes) ont fusionné par arrêté préfectoral du , afin de former à compter du la nouvelle communauté de communes Fismes Ardre et Vesle[13].
Liste des maires
Jumelages
Soresti (Roumanie) depuis 1990
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[17].
En 2020, la commune comptait 553 habitants[Note 4], en diminution de 3,49 % par rapport à 2014 (Marne : −0,73 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Lieux et monuments
L’église Saint-Pierre, d’architecture romane, date du XIIe siècle et XIIIe siècle. Elle est classée aux Monuments Historiques depuis le . Parmi ses éléments remarquables, on trouve[20] :
- Fonts baptismaux (XIIe siècle), classés le .
- Trois statues (petite nature) : saint Pierre, évêque (XIVe siècle) : Saint Pierre et deux évêques, statues décorant le tympan du porche occidental. Les statues, insérées dans le tympan trilobé des trois parties du portail occidental, représentent, celle du centre, Saint Pierre, avec sa clé dans la main gauche, un livre dans la main droite, vêtu d'une longue robe, à sa droite, un évêque mitré, crosse à la main, un autre évêque mitré à sa gauche. Elles sont classées le .
- Plaque funéraire, bas-relief : La Crucifixion (1555). Inscription funéraire décorée de la Crucifixion, bas-relief. Épitaphe ornée d'un encadrement sculpté et surmonté d'un bas-relief (Calvaire). Elle est classée le ).
- Lambris de revêtement (XVIe siècle). Boiseries diverses : panneaux ornés de parchemins plissés, d'écussons, etc. Classés le .
- Garde-corps de tribune - balustrade (XVIe siècle). Classé le .
- Toiles du Christ en croix (XVIIe siècle) et de saint Jérôme (restauré en 2009) (XIXe siècle). Classées en 1999.
- Statues en pierre de saint Jean-Baptiste, de saint Bernard et de la Vierge à l'enfant (XIXe siècle). Classées en 1999.
- Chemin de croix (1858) : Ensemble réalisé par le peintre François Clovis Hécart-Gaillot (1813-1882) donné par les paroissiens en 1858, et restauré en 2009. Il est classé le .
La maison des Templiers de Prouilly, qui existe toujours aujourd’hui, a appartenu aux Templiers, puis aux chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem de l’ordre de Malte.
Le tumulus la « Husse » (appelé aussi la « Butte ») est situé à 1 km à l'est du village au sommet d'une montagne qui domine la Vesle. Il mesure 10 mètres de haut. Il a été supposé être le « Tombeau de Pharamond »[21]. On estime sa construction vers le IVe siècle. Des fouilles archéologiques commandées par M. Lécrivain en 1836 ont mis au jour un massif de pierres de 25 pieds de côté étanchéifié par un lit d'argile et dont un des murs était percé d'un canal en pente douce. Un anneau en fer et une pièce de Constantin II y furent découvert[22].
Prouilly possède de nombreuses carrières de pierres datant du Moyen Âge qui ont servi à la construction de l’église du village mais aussi de la cathédrale Notre-Dame de Reims. Elles parcourent la colline sur plusieurs kilomètres derrière le village en partant des caves de certaines maisons de Prouilly. Pour des raisons de sécurité, elles sont aujourd’hui totalement fermées.
Le mémorial à l'Hôpital d'Orientation et d'Evacuation, H.O.E. qui servait lors de la Bataille du Chemin des Dames.
- Le mémorial,
- le cimetière militaire
- et
- son centenaire.
Champagne
Des archives anciennes prouvent l’existence de vignobles dès 857. En 1231, une rente sur les vins de Prouilly était versée à l’ordre des Templiers. Prouilly faisait commerce de ses vins avec Reims au XIVe siècle notamment en fournissant les léproseries en 1336.
Prouilly est une commune de l’appellation Champagne. Au cœur du Massif de Saint-Thierry, elle est traversée par la route touristique du Champagne. Le village possède près de 130 hectares de vignes pour 56 exploitants. Voici la répartition des cépages : 7 % de chardonnay, 65 % de pinot meunier et 28 % de pinot noir[23].
56 exploitants, quatre pressoirs et la coopérative la champenoise proposent différentes marques de Champagne dans le village.
Activités
- Parcours pédestre de la Côte Saint-Michel
Parcours de randonnée de 14 km sur les communes de Montigny-sur-Vesle, Pévy et Prouilly
Trois jolis villages à l'architecture chaleureuse, deux points de vue offrant des panoramas étendus, un entrelacs de champs, de vignes et de bosquets, sont les points forts de cet itinéraire.
- Centre équestre l'Équidium
Club hippique de Prouilly qui propose promenades, loisirs et compétitions.
Situé dans un cadre forestier très agréable, les installations s'étendent sur 4 hectares et se modernisent en permanence. L'école d'équitation s'adresse à un large public de 3 à 93 ans et permet de monter des shetlands, des doubles poneys et des chevaux.
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- La victoire de Frantz et Quenault est la première victoire homologuée de l'histoire de l'aviation.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- geneanet.org : Robert Gabriel d'ARRAS d'HAUDRECY
- « La mairie de la commune du Boulingrin sur un ancien cimetière - Commune libre du Boulingrin », (consulté le ).
- Témoignage de Joseph Frantz à la RTBF le 22 novembre 1965 : « 14/18 (Novembre 1965) », sur Europeana (consulté le ).
- R.-G. Réau, Les crimes des conseils de guerre, p. 256-268, Éditions du Progrès Civique, Paris, 1925
- « Schéma départemental de coopération intercommunale de la marne » [PDF], Tout savoir sur votre SDCI, Association nationale des Pôles d'équilibre territoriaux et ruraux et des Pays (ANPP), (consulté le ), p. 2.
- « Arrêté préfectoral du 23 mai 2013 portant création du nouvel Établissement public de coopération intercommunale issu de la fusion de la Communauté de communes des Deux Vallées du canton de Fismes et de la Communauté de communes Ardre et Vesle », Bulletin d'information et recueil des actes administratifs de la préfecture de la Marne, no 5 ter,‎ , p. 5 (lire en ligne [PDF]).
- Liste des maires au 1er août 2008, site de la préfecture de la Marne, consulté le 22 décembre 2008
- « Liste des maires du département de la Marne » [PDF], Renouvellement des exécutifs locaux, Préfecture de la Marne, (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- Ministère de la culture
- D.A.G, 1877, vol 2, fascicule 3, p416.
- C.A.F, 1856, p231.
- Source CIVC 2002
Voir aussi
Bibliographie
- The Templars, Malcolm Barber, 2002.
- Les Amis du Vieux Prouilly, cahier d'histoire n°1, collection histoire de Prouilly, 2007, 236 p.
- Les Amis du Vieux Prouilly, cahier d'histoire n°2, collection histoire de Prouilly, 2008, 204 p.
- Les Amis du Vieux Prouilly, cahier d'histoire n°3, collection histoire de Prouilly, 2010, 304 p.