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Président du gouvernement d'Espagne

Le président du gouvernement (en espagnol : presidente del Gobierno), est le chef du gouvernement du royaume d'Espagne depuis .

Président du gouvernement
(es) Presidente del Gobierno
Image illustrative de l’article PrĂ©sident du gouvernement d'Espagne
Armoiries de l'Espagne

Image illustrative de l’article PrĂ©sident du gouvernement d'Espagne
Titulaire actuel
Pedro SĂĄnchez
depuis le

Création
Mandant CongrÚs des députés
DurĂ©e du mandat 4 ans maximum
Premier titulaire Francisco Franco (titre)
Adolfo SuĂĄrez (poste actuel)
RĂ©sidence officielle Palais de la Moncloa, Madrid
RĂ©munĂ©ration 7 500,85 €/mois (2023)
Site internet lamoncloa.gob.es

Il concentre la majorité du pouvoir exécutif, conformément au régime politique de monarchie parlementaire constitutionnelle en vigueur depuis .

Il est parfois appelé « Premier ministre » de façon abusive.

L'actuel titulaire du poste est, depuis le , le socialiste Pedro SĂĄnchez.

Historique

Le Conseil des ministres d'Espagne réuni en 1869 : Figuerola, Sagasta, Ruiz Zorrilla, Prim, Serrano, Topete, López Ayala, Romero Ortiz (es) et Lorenzana (es) (photo de Jean Laurent).

Le prĂ©sident du Conseil des ministres (en espagnol : Presidente del Consejo de Ministros de España) est le nom gĂ©nĂ©rique par lequel on dĂ©signe le chef du gouvernement, Ă  la tĂȘte de l'exĂ©cutif, durant l'Ă©poque contemporaine en Espagne. Au cours de la PremiĂšre RĂ©publique, les dirigeants portent le titre de « prĂ©sident du Pouvoir exĂ©cutif », par lequel ils sont Ă  la fois chef de l'État et du gouvernement. Puis les deux postes sont sĂ©parĂ©s Ă  la fin de ce rĂ©gime de fĂ©vrier Ă  dĂ©cembre 1874.

Historiquement, les chefs de gouvernement en Espagne sont nommĂ©s « prĂ©sidents du Conseil des ministres Â» depuis l'approbation du statut royal de 1834 jusqu'Ă  la fin de la Seconde RĂ©publique ; ce titre est conservĂ© dans le gouvernement de la RĂ©publique espagnole en exil jusqu'Ă  son autodissolution en 1977. En Espagne franquiste, le terme utilisĂ© est « prĂ©sident du gouvernement Â» ; il est conservĂ© aprĂšs la transition dĂ©mocratique depuis 1975.

Investiture

DĂ©signation et Ă©lection

L'élection du président du gouvernement n'a pas lieu au suffrage universel direct, mais est effectuée par le pouvoir législatif, à la suite des élections législatives ou de la démission du président au pouvoir. La procédure est régie par l'article 99 de la Constitution espagnole de 1978.

Le roi d'Espagne (Rey), aprÚs avoir consulté les représentants des partis politiques ayant obtenu une représentation parlementaire, propose un candidat à la présidence du gouvernement. La coutume veut que le candidat soit le dirigeant du parti ou de la coalition majoritaire, mais aucune disposition légale n'oblige le souverain à agir de la sorte. Ainsi en , le monarque propose la candidature de Pedro Sånchez, issu du deuxiÚme groupe parlementaire en ordre d'importance.

Le candidat dĂ©signĂ© expose alors devant le CongrĂšs des dĂ©putĂ©s (Congreso de los Diputados) le programme politique du gouvernement qu'il entend former, puis sollicite la confiance de la chambre. Si l'assemblĂ©e, par un vote Ă  la majoritĂ© absolue de ses membres, lui accorde cette confiance, le monarque le nomme prĂ©sident du gouvernement. Dans le cas contraire, le candidat se soumet, quarante-huit heures plus tard, Ă  un nouveau vote de confiance, oĂč la majoritĂ© simple est cette fois suffisante. En cas d'Ă©chec du candidat, la procĂ©dure peut alors ĂȘtre recommencĂ©e. Toutefois, si aucune investiture ne survient dans un dĂ©lai de deux mois Ă  compter de la tenue du premier tour de scrutin, le roi doit prononcer la dissolution du CongrĂšs des dĂ©putĂ©s et convoquer de nouvelles Ă©lections.

Serment

Une fois investi, le candidat est nommĂ© prĂ©sident du gouvernement par le roi, durant une cĂ©rĂ©monie d'assermentation au cours de laquelle il prĂȘte serment dans le salon des audiences (SalĂłn de Audiencias) du palais de la Zarzuela, en prĂ©sence du souverain, du ministre de la Justice, en sa qualitĂ© de grand notaire du Royaume, des prĂ©sidents des assemblĂ©es parlementaires, du Tribunal constitutionnel et du Conseil gĂ©nĂ©ral du pouvoir judiciaire, et de son prĂ©dĂ©cesseur.

La formule du serment est la suivante :

« Je jure/promets sur ma conscience et mon honneur d'accomplir fidĂšlement les obligations du poste de prĂ©sident du gouvernement avec loyautĂ© envers le roi, de sauvegarder et faire sauvegarder la Constitution comme norme fondamentale de l'État, ainsi que de maintenir le secret des dĂ©libĂ©rations du conseil des ministres. »

Pouvoirs et fonctions

ConformĂ©ment Ă  l'article 98 de la Constitution, le prĂ©sident du gouvernement dirige l'action du gouvernement et coordonne les fonctions des autres ministres, sans prĂ©judice de leurs compĂ©tences et responsabilitĂ© directes. C'est Ă  lui qu'il revient de proposer le nom des diffĂ©rents ministres, qui seront nommĂ©s par le roi. Il peut ĂȘtre assistĂ© d'un ou plusieurs vice-prĂ©sidents et prĂ©side les rĂ©unions du conseil des ministres, fonction qu'il peut dĂ©cider de dĂ©lĂ©guer au monarque. En sa qualitĂ© de chef du gouvernement, il signe les actes dĂ©libĂ©rĂ©s lors de ces rĂ©unions et dispose du pouvoir rĂ©glementaire, confĂ©rĂ© Ă  l'ensemble du cabinet par la Constitution.

AprĂšs avoir consultĂ© le conseil des ministres, il peut proposer au roi d'Espagne de dissoudre les Cortes Generales ou seulement l'une des deux chambres. De mĂȘme, une fois obtenu l'accord des dĂ©putĂ©s, il a la facultĂ© de proposer au souverain de convoquer un rĂ©fĂ©rendum. En outre, il contresigne les actes du monarque, Ă  l'exception de sa propre nomination, de la proposition d'un candidat au CongrĂšs et de la dissolution de celui-ci consĂ©cutive Ă  l'Ă©chec de la procĂ©dure d'investiture. Ces trois actes sont en effet soumis au contreseing du prĂ©sident du CongrĂšs des dĂ©putĂ©s.

Enfin, il représente l'Espagne sur la scÚne internationale et au Conseil européen.

Il dispose, pour l'exercice de son mandat, de services réunis au sein de la présidence du gouvernement.

Statut

Responsabilité pénale

La responsabilitĂ© pĂ©nale du prĂ©sident du gouvernement peut ĂȘtre mise en cause, Ă  l'instar des autres ministres, devant la deuxiĂšme chambre, chargĂ©e des affaires pĂ©nales, du Tribunal suprĂȘme. Si l'accusation concerne la trahison ou tout autre infraction contre la sĂ©curitĂ© de l'État dans l'exercice de ses fonctions, sa mise en cause ne pourra intervenir que sur l'initiative du CongrĂšs des dĂ©putĂ©s, par un vote Ă  la majoritĂ© absolue de ses membres et sur proposition d'un quart d'entre eux.

Incompatibilités

Tout comme ses ministres, le président ne peut occuper aucun emploi public, ni exercer aucune activité professionnelle ou commerciale. Il peut cependant continuer d'exercer son mandat parlementaire, qu'il soit sénateur ou député.

Responsabilité politique

Motion de censure

À n'importe quel moment, le CongrĂšs des dĂ©putĂ©s peut destituer le prĂ©sident du gouvernement, par l'adoption d'une motion de censure constructive. DĂ©posĂ©e par au moins un dixiĂšme des dĂ©putĂ©s, elle doit prĂ©senter un candidat Ă  la prĂ©sidence du gouvernement, et adoptĂ©e Ă  la majoritĂ© absolue des dĂ©putĂ©s. En cas de succĂšs, le candidat prĂ©vu est considĂ©rĂ© comme Ă©lu, et prĂȘte serment.

Question de confiance

AprÚs avoir obtenu l'accord du conseil des ministres, il peut poser aux députés une question de confiance portant sur son programme ou une déclaration de politique générale. La confiance est ici accordée à la majorité simple.

Fin de mandat

Le mandat du président du gouvernement prend fin le jour de la tenue des élections législatives, en cas de décÚs, de démission, de vote d'une motion de censure ou de rejet d'une question de confiance. Sauf en cas de décÚs ou de censure, il assure la gestion des affaires courantes jusqu'à l'investiture de son successeur. Il est alors dit « en fonction » (en funciones).

Anciens présidents du gouvernement

En vertu d'un décret du , les anciens présidents du gouvernement se voient accorder un statut particulier, qui leur donne droit à plusieurs avantages.

Ils disposent de deux emplois discrĂ©tionnaires, d'une dotation pour des dĂ©penses de bureau, la location d'immeubles, d'un vĂ©hicule officiel avec chauffeur, de la protection des services de sĂ©curitĂ©, de la gratuitĂ© dans tous les transports publics et de l'appui des services diplomatiques espagnols en cas de dĂ©placement Ă  l'Ă©tranger. En outre, ils touchent une pension, fixĂ©e par le budget de l'État, qui peut ĂȘtre reversĂ©e Ă  leur conjoint en cas de dĂ©cĂšs.

RĂ©sidence officielle

Mariano Rajoy dans son bureau du bĂątiment du conseil des ministres du palais de la Moncloa en 2016.

Depuis 1977, le prĂ©sident du gouvernement dispose de ses bureaux et de sa rĂ©sidence d'État au palais de la Moncloa (Palacio de la Moncloa). Le bĂątiment, entourĂ© d'un imposant jardin et d'un bois, est intĂ©grĂ© dans un ensemble de bĂątiments gouvernementaux plus vaste, appelĂ© complexe de la Moncloa (Complejo de la Moncloa). Lors de son arrivĂ©e au pouvoir, Zapatero a laissĂ© son Ă©pouse, Sonsoles Espinosa, procĂ©der Ă  la modernisation intĂ©rieure du palais, dans le respect du patrimoine historique.

Titre et rang protocolaire

En Espagne, la fonction de chef du gouvernement est officiellement désignée sous le nom de « président du gouvernement »[1] - [2] - [3] (presidente del Gobierno).

Dans le langage courant en français, il est parfois désigné de façon abusive comme « Premier ministre »[4] - [5] - [6] - [7].

Il occupe le cinquiÚme rang dans l'ordre protocolaire, venant aprÚs le roi d'Espagne et les membres de famille royale directe, et avant le président du CongrÚs des députés.

Liste des titulaires

L'actuel prĂ©sident du gouvernement est Pedro SĂĄnchez, du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE). Depuis la restauration de la dĂ©mocratie en , sept personnes ont exercĂ© cette fonction, le record de longĂ©vitĂ© revenant au socialiste Felipe GonzĂĄlez, de 1982 Ă  1996. Toutefois, si l'on prend en compte la pĂ©riode Ă©coulĂ©e depuis la crĂ©ation du poste, alors le record revient Ă  Francisco Franco, qui l'a cumulĂ© avec la direction de l'État entre 1938 et 1973.

Pedro SånchezMariano RajoyJosé Luis Rodríguez ZapateroJosé María AznarFelipe GonzålezLeopoldo Calvo-SoteloAdolfo Suårez

Notes et références

  1. La Constitution espagnole, Madrid, CongrÚs des députés, , 54 p. (lire en ligne) [PDF].
  2. DigithÚque de Matériaux juridiques et politiques, « Constitution du 27 décembre 1978 », sur mjp.univ-perp.fr (consulté le ).
  3. « En Espagne, Sanchez dĂ©fend sa candidature pour ĂȘtre prĂ©sident du gouvernement », Le Monde,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  4. Commission européenne, « Rencontre avec le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy », sur ec.europa.eu, (consulté le ).
  5. Isabelle Piquer, « En Espagne, le maintien au pouvoir de Pedro Sanchez suspendu Ă  la Catalogne », Le Monde,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  6. (es) Álvaro Villalobos, « SĂĄnchez empieza a formar gobierno en España con Iglesias como vicepresidente », sur lanacion.com.py (es), (consultĂ© le ).
  7. (en) « Spain Names Economics, Trade Expert as New Foreign Minister », sur voanews.com, .

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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