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Adolfo SuĂĄrez

Adolfo SuĂĄrez GonzĂĄlez [aˈðolfo ˈswaÉŸeΞ ÉŁonˈΞaleΞ][1], premier duc de SuĂĄrez, nĂ© le Ă  Cebreros, dans la province d'Ávila, et mort le Ă  Madrid[2], est un homme d'État espagnol, prĂ©sident du gouvernement d'Espagne de 1976 Ă  1981. C'est sous son gouvernement que fut menĂ©e la Transition dĂ©mocratique et approuvĂ©e la Constitution espagnole de 1978.

Adolfo SuĂĄrez
Illustration.
Adolfo SuĂĄrez en 1980.
Fonctions
Président du Centre démocratique et social espagnol
–
(9 ans et 27 jours)
Successeur Rafael Calvo Ortega
Président de l'Union du centre démocratique
–
(2 ans, 3 mois et 18 jours)
Successeur AgustĂ­n RodrĂ­guez SahagĂșn
Président du gouvernement d'Espagne
–
(4 ans, 7 mois et 21 jours)
Monarque Juan Carlos Ier
Gouvernement SuĂĄrez I, II et III
LĂ©gislature Constituante et Ire
Coalition UCD
Prédécesseur Fernando de Santiago (intérim)
Carlos Arias Navarro
Successeur Leopoldo Calvo-Sotelo
Ministre secrétaire général du Mouvement
–
(6 mois et 24 jours)
Président Carlos Arias Navarro
Prédécesseur José Solís
Successeur Ignacio GarcĂ­a LĂłpez
Directeur général de la RTVE
–
(4 ans, 1 mois et 11 jours)
PrĂ©dĂ©cesseur JesĂșs Aparicio-Bernal
Successeur Rafael Orbe Cano
Biographie
Nom de naissance Adolfo SuĂĄrez GonzĂĄlez
Date de naissance
Lieu de naissance Cebreros (Espagne)
Date de décÚs
Lieu de décÚs Madrid (Espagne)
Parti politique FET y de las JONS (1958-1977)
UCD (1977-1981)
CDS (1982-1991)
Enfants Adolfo SuĂĄrez Illana
DiplÎmé de Université de Salamanque
Profession Avocat
Religion Catholique

Signature de Adolfo SuĂĄrez

Adolfo SuĂĄrez
Présidents du gouvernement d'Espagne

Origines

Fils d'un républicain devenu cadre franquiste[3], il obtient un doctorat de droit à l'université complutense de Madrid. Membre du Mouvement national, il commence sa carriÚre politique dans l'administration, sous les ordres de Fernando Herrero Tejedor (es), un phalangiste travaillant à l'Opus Dei[4] puis dans le gouvernement du généralissime Francisco Franco. Il devient ensuite chef du parti unique phalangiste[5]

Famille

Adolfo SuĂĄrez Ă©pouse le 15 juillet 1961, Amparo Illana ElĂłrtegui (1934-2001), avec qui, il a cinq enfants : MarĂ­a del Amparo "Mariam" (1963-2004), Adolfo (1964), Laura (1966), Sonsoles (1967) et Francisco Javier (1969). Ils ont quatre petits enfants : Alejandra, duchesse de SuĂĄrez et Fernando (enfants de Mariam), Adolfo et Pablo (enfants d'Adolfo).

Dans le Mouvement national

  • 1958 : il entre au secrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral du Mouvement national.
  • 1961 : il est chef de cabinet du vice-secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral.
  • 1968 : il est gouverneur civil de SĂ©govie.
  • 1969 : il est dĂ©signĂ© directeur gĂ©nĂ©ral de la radio-tĂ©lĂ©vision espagnole.
  • avril 1975 : il devient le vice-secrĂ©taire du Mouvement national, parti unique depuis 18 ans.
  • : un mois aprĂšs la mort de Franco, il devient le nouveau secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Mouvement national, membre du gouvernement de Carlos Arias Navarro.

Président du gouvernement

Homme de confiance de Juan Carlos

En juillet 1976, Suårez, ùgé de 43 ans, est choisi par le roi Juan Carlos pour succéder à Carlos Arias Navarro. Parfait inconnu du grand public, Suårez est chargé de mener à bien la transition démocratique, de démanteler les structures franquistes et de préserver la monarchie. Il réunit autour de lui des personnalités converties au principe démocratique, issues principalement du franquisme et de la Phalange espagnole mais aussi des sociaux-démocrates, des libéraux et des chrétiens-démocrates.

Liquidation du franquisme

Avec l'aide de Torcuato Fernåndez Miranda, il procÚde à l'autoliquidation des Cortes franquistes qui regroupent les ultras de l'ancien régime, les militaires et les vétérans de la guerre civile. Suårez impose des réformes politiques qui débouchent sur l'autorisation des partis politiques et annonce des élections démocratiques en vue de former une assemblée constituante pour l'année 1977. Ce faisant, il impose aux partis républicains, pour lever leur interdit, d'accepter la monarchie parlementaire et le drapeau espagnol rouge et or. Ce n'est pas sans difficulté en 1977 que Santiago Carrillo, chef du Parti communiste espagnol, proclamera sa loyauté à Juan Carlos et au drapeau espagnol devant les caméras de télévision, lui permettant ainsi de participer aux élections.

Victoire Ă©lectorale

Le , les élections sont remportées par la toute nouvelle Union du centre démocratique (UCD) d'Adolfo Suårez, formation de centre-droit composée de libéraux et d'anciens franquistes modérés alors que les plus conservateurs ont fondé l'Alliance populaire avec Manuel Fraga. L'Assemblée constituante adopte une nouvelle Constitution laquelle est approuvée par référendum par le peuple espagnol le . En 1979, l'UCD remporte de nouveau les élections.

DĂ©mission et fondation du CDS

En fĂ©vrier 1981, Ă©puisĂ© par la mise en place de toutes les rĂ©formes durant la Transition dĂ©mocratique et par les difficultĂ©s Ă©conomiques et sociales, il est remplacĂ© Ă  la tĂȘte du gouvernement par Leopoldo Calvo-Sotelo. Lors du dĂ©bat d'investiture du nouveau gouvernement, le , une tentative de coup d'État a lieu au CongrĂšs par Antonio Tejero, lieutenant-colonel de la garde civile.

En 1982, Suårez fonde le Centre démocratique et social (CDS) sans grand succÚs politique alors que l'UCD disparaßt progressivement du paysage politique en laissant la place à l'Alliance populaire (futur Parti populaire).

Fin de vie politique

En 1991, Adolfo Suårez se retire de la vie politique. En 1996, le roi lui confÚre la dignité de Grand d'Espagne et le titre de duc de Suårez.

Le , le musée Adolfo Suårez et de la Transition est ouvert au public dans son village natal.

Maladie et mort

Le son fils, Adolfo Suårez Illana, a indiqué au journal El Pais que son pÚre affligé par la maladie d'Alzheimer, « ne se rappelle plus avoir été le président du gouvernement et il ne reconnaßt plus personne ». Il meurt le à la clinique Centro de Madrid[6].

Le lendemain de son dĂ©cĂšs, le ministĂšre espagnol de l'Équipement approuve le changement de nom du premier aĂ©roport du pays, dĂ©sormais baptisĂ© aĂ©roport Adolfo SuĂĄrez, Madrid-Barajas. Le roi Juan Carlos Ier lui attribue Ă  titre posthume le collier de l'ordre Charles III.

Son Ɠuvre politique

Armoiries d'Adolfo SuĂĄrez, 1er duc de SuĂĄrez.

C'est pendant le gouvernement d'Adolfo Suårez (1976-1981) qu'est adoptée la loi de réforme politique, qu'est proclamée l'amnistie générale et que sont légalisés les partis politiques. C'est son gouvernement d'Union du centre démocratique (UCD) qui abolit la censure, démantÚle le ministÚre de l'Information et du Tourisme et décrÚte la mise en place d'un ministÚre de la Culture.

Il se montre inflexible face aux tentatives d'intimidation des membres de l'état-major lors de la légalisation de l'ensemble des partis interdits sur le sol espagnol depuis 39 années. Le , il fait publier un décret-loi qui fixe les nouvelles conditions de la liberté d'expression. L'article 1 reconnaßt le principe de cette liberté ainsi que le droit à la diffusion de l'information sans autres limitations que celles que fixe le droit général. Il s'agit, exprimée en quelques lignes, d'une révolution dans les mentalités car ce décret abroge la plupart des dispositions de la loi Fraga. Désormais l'Administration ne peut décréter le séquestre administratif d'imprimés ou de reproductions graphiques et sonores que dans les cas d'atteinte à l'unité de l'Espagne, à l'institution monarchique, aux forces armées ou à la famille royale.

C'est au cours de cette pĂ©riode enthousiasmante mais Ă©galement dramatique — menaces d'extrĂȘme-droite et d'extrĂȘme-gauche, attentats de l'ETA et du GRAPO, crise Ă©conomique, toxicomanie galopante — que rentrent au pays quelques-unes des personnalitĂ©s de la culture rĂ©publicaine : Alberti, Zambrano, Sanchez Albornoz, GuillĂ©n, etc. Le , le Guernica de Pablo Picasso arrive Ă  l'aĂ©roport de Madrid-Barajas, avec les honneurs rendus d'ordinaire Ă  un chef d'État.

Enfin la libertĂ© de penser et de crĂ©er est proclamĂ©e par la Constitution de 1978 et affermie par un changement dĂ©terminant dans la mentalitĂ© des responsables politiques. Conscients que sur ce point les avis divergent, les uns nomment Transition dĂ©mocratique la pĂ©riode 1976-1982. Pour les autres, c'est avec l'accession au pouvoir du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) de Felipe GonzĂĄlez Ă  l'automne 1982, que s'achĂšve la phase transitoire proprement dite. Il est clair que la transition s'Ă©tait Ă©bauchĂ©e dĂšs la fin des annĂ©es soixante, par exemple lorsque, le , conformĂ©ment Ă  la loi organique de l'État, Franco avait dĂ©signĂ© le prince Juan Carlos comme son successeur.

Références

  1. Prononciation en espagnol d'Espagne retranscrite selon la norme API.
  2. Le Figaro.fr avec agences, « Espagne : Adolfo Suarez est mort », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  3. « Espagne : décÚs d'Adolfo Suarez, premier chef de gouvernement post-franquiste », liberation.fr, 23 mars 2014.
  4. www.elmundo.es.
  5. « Un processus politique autonome », sur lesechos.fr, .
  6. Le Monde avec AFP, « Adolfo Suarez, artisan de la transition post-franquiste, est mort », Le Monde,‎ (lire en ligne).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Javier Cercas, Anatomie d'un instant, Actes Sud, 2010 (ISBN 978-2-7427-9215-3).
  • (es) Gregorio MorĂĄn, Adolfo SuĂĄrez: historia de una ambiciĂłn, 1979.
  • (es) Gregorio MorĂĄn, Adolfo SuĂĄrez: ambiciĂłn y destino, 2009.
  • (es) Manuel Redero San RomĂĄn, Adolfo SuĂĄrez y la transiciĂłn polĂ­tica, Salamanca, Ediciones Universidad de Salamanca, coll. « ColecciĂłn VIII Centenario ; 19 », , 351 p. (ISBN 9788490127940, BNF 45486607, SUDOC 227128370).

Liens externes

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