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Agustín Rodríguez Sahagún

Agustín Rodríguez Sahagún (/aɣusˈtĩn roˈðɾiɣɛθ saaˈɣũn/[alpha 1]) est un homme d'État espagnol, né le à Ávila et mort le à Paris. Il est successivement membre de l'Union du centre démocratique (UCD) puis du Centre démocratique et social (CDS).

Agustín Rodríguez Sahagún
Illustration.
Agustín Rodríguez Sahagún, en , dans l'hémicycle du palais des Cortès.
Fonctions
Maire de Madrid

(2 ans et 6 jours)
Coalition PP-CDS
Prédécesseur Juan Barranco
Successeur José María Álvarez del Manzano
Porte-parole du groupe CDS au Congrès des députés

(2 ans, 11 mois et 9 jours)
Législature IIIe
Prédécesseur Aucun
Successeur León Buil
Président de l'Union du centre démocratique

(9 mois et 4 jours)
Secrétaire général Rafael Calvo Ortega
Prédécesseur Adolfo Suárez
Successeur Leopoldo Calvo-Sotelo
Ministre de la Défense

(2 ans et 21 jours)
Président du gouvernement Adolfo Suárez
Gouvernement Suárez III
Prédécesseur Manuel Gutiérrez Mellado
Successeur Alberto Oliart
Député aux Cortes Generales

(10 ans et 8 mois)
Élection
Réélection
Circonscription Biscaye (1979)
Ávila (1982)
Législature Ire, IIe et IIIe
Groupe politique Centriste (1979)
Mixte (1982)
CDS (1986)
Ministre de l'Industrie et de l'Énergie

(1 an, 1 mois et 12 jours)
Président du gouvernement Adolfo Suárez
Gouvernement Suárez II
Prédécesseur Alberto Oliart
Successeur Carlos Bustelo
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Ávila (Espagne)
Date de décès (à 59 ans)
Lieu de décès Paris (France)
Nationalité Espagnole
Parti politique UCD (1977-1982)
CDS (1982-1991)
Diplômé de Université de Deusto
Profession Entrepreneur

Agustín Rodríguez Sahagún
Ministres de la Défense d'Espagne
Ministres de l'Industrie d'Espagne

Après une carrière d'entrepreneur, qui l'amène à occuper des responsabilités dans plusieurs organisations patronales, il entre en politique en , comme ministre de l'Industrie du deuxième gouvernement d'Adolfo Suárez. Il est élu au Congrès des députés en et devient alors le premier civil ministre de la Défense depuis la fin du franquisme dans le troisième gouvernement Suárez.

Il succède en à Adolfo Suárez à la présidence de l'UCD. Le mois suivant, il n'est pas reconduit dans l'exécutif que forme Leopoldo Calvo-Sotelo. Il démissionne en de la direction de son parti, au profit de Calvo-Sotelo, contrairement à ses prétentions initiales. Il abandonne l'UCD en , et rejoint le CDS, fondé par Adolfo Suárez et sous les couleurs duquel il est réélu député. Après les élections de 1986, il en devient le porte-parole du groupe parlementaire.

Lors des élections municipales de 1987 à Madrid, il concourt sans succès pour accéder à la mairie. Il y parvient deux ans plus tard, dans le cadre d'un accord avec le nouveau Parti populaire ayant permis l'adoption d'une motion de censure contre le socialiste Juan Barranco. Il renonce à se représenter à la fin de son mandat, en , et s'éloigne de la vie politique. Il meurt quelques mois plus tard.

Famille

Agustín Rodríguez Sahagún naît le à Ávila. Son père, notaire de profession, milite au sein de la Gauche républicaine (IR). Pour cette raison, il est persécuté, emprisonné, et finalement expulsé de sa profession par le régime franquiste[1].

Formation et carrière

Titulaire d'une licence en droit de l'université de Valladolid et d'une licence en sciences économiques de l'université de Deusto, où il a été professeur professeur de contrôle et politique de gestion, Agustín Rodríguez Sahagún est un entrepreneur[2]. Il commence à travailler en , comme économiste au sein de l'entreprise Echevarría, S.A. Trois ans plus tard, il est promu directeur administratif et financier. Il participe ensuite à la fondation de diverses sociétés, dans le domaine de l'édition ou de l'énergie[3].

À partir de , il s'implique dans la structuration du patronat espagnol. Il présente à cette période le processus devant mener, à terme, à la constitution d'une Confédération des entreprises espagnoles[4]. Après que l'ensemble des initiatives similaires ont décidé de se regrouper, il est élu membre de la direction provisoire de la Confédération espagnole des organisations d'entreprises (CEOE), dont il présente le les statuts au ministre des Relations syndicales[5].

Élu vice-président de la nouvelle CEOE lors de son congrès constitutif le suivant à Madrid[6], Agustín Rodríguez Sahagún est porté le suivant à la présidence de la confédération espagnole des petites et moyennes entreprises (es) (CEPYME) lors de son assemblée fondatrice, réunie à Saragosse[7].

Ministre de la Transition

Le , Agustín Rodríguez Sahagún est nommé ministre de l'Industrie et de l'Énergie au cours d'un large remaniement ministériel du gouvernement dirigé par Adolfo Suárez qui voit un important changement à la direction des ministères à compétences économiques[8]. La nomination de ce proche de la Fédération des partis démocrates et libéraux, de Joaquín Garrigues Walker, qui succède au banquier Alberto Oliart, renforce le courant libéral au sein de l'exécutif tout en étant en mesure de rassurer le monde de l'entreprise[9].

À l'occasion des élections générales du 1er mars 1979, il est élu au Congrès des députés dans la circonscription électorale de Biscaye, sa liste de candidats arrivant troisième après celles du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et du Parti nationaliste basque (EAJ/PNV)[10]. Il est désigné ministre de la Défense le suivant, un choix applaudi par son prédécesseur et toujours vice-président du gouvernement pour les affaires de la défense, Manuel Gutiérrez Mellado, qui qualifie le nouveau ministre de « professionnel qualifié pour ce ministère »[11].

Président de l'UCD

À la suite du renoncement d'Adolfo Suárez, Agustín Rodríguez Sahagún est élu le président de l'Union du centre démocratique (UCD), lors de son IIe congrès, organisé à Palma[12] : il obtient 1 139 voix, contre 737 à son unique concurrent, Landelino Lavilla[13]. Son discours de candidature, revendiquant l'unité du parti, mal prononcé et parfois improvisé, est raillé par ses adversaires et déçoit ses soutiens[14].

Il quitte son poste ministériel le suivant, après l'accession à la présidence du gouvernement de Leopoldo Calvo-Sotelo, qui le remplace par le ministre sortant de la Santé, Alberto Oliart[15]. Le , il renonce à présider l'UCD, le comité exécutif appelant alors à « l'union personnelle entre la présidence du parti et celle du gouvernement »[16]. Par deux fois au cours des dix jours précédents, il avait pourtant réfuté l'éventualité de son départ[17] - [18], en dépit des pressions exercées par Leopoldo Calvo-Sotelo[19]. Ce dernier lui succède effectivement, à l'issue d'une session du conseil politique du parti, le [20].

Passage au CDS

Agustín Rodríguez Sahagún annonce le , dans un courrier adressé à Landelino Lavilla, qu'il quitte l'Union du centre démocratique afin d'adhérer au Centre démocratique et social (CDS), un nouveau parti centriste fondé par Adolfo Suárez[21].

Pour les élections générales anticipées du 28 octobre 1982, il est investi tête de liste du CDS dans la circonscription d'Ávila[22]. Le soir du scrutin, il est réélu au Congrès, étant l'un des deux seuls députés du parti avec Adolfo Suárez[23]. Tous deux rejoignent ensuite le groupe mixte, avec les députés du Parti communiste d'Espagne notamment[24].

Réélu député d'Ávila au cours des élections générales anticipées du 22 juin 1986[25], il devient le porte-parole du groupe parlementaire du CDS[26], devenu la troisième force du Congrès.

Maire de Madrid

Agustín Rodríguez Sahagún annonce le qu'il est candidat aux élections municipales du 10 juin à Madrid, comme tête de liste du Centre démocratique et social[27]. Le soir du scrutin, il remporte 8 élus sur 55 au conseil municipal et devient ainsi l'arbitre entre la gauche qui dispose en tout de 27 sièges et l'Alliance populaire (AP), qui détient les 20 restants[28]. Lors de l'élection du maire, au cours de la séance constitutive de la nouvelle mandature, le , les huit conseillers du CDS votent en faveur de leur chef de file, permettant au socialiste Juan Barranco d'être reconduit en minorité[29].

Le , le nouveau Parti populaire (PP, successeur de l'AP) et le CDS concluent un accord national en vue de renverser plusieurs maires socialistes, dont celui de Madrid[30]. À cette occasion, le CDS ayant insisté sur ce point en vue de parfaire l'entente, le chef de file madrilène du PP, José María Álvarez del Manzano, accepte de soutenir la candidature d'Agustín Rodríguez Sahagún pour la mairie de la capitale espagnole[31]. Celui-ci est effectivement élu maire de Madrid le suivant, par 29 voix pour et 24 contre, puis prononce un discours de politique générale contenant des mesures vagues et génériques[32]. Il démissionne du Congrès dès le lendemain.

Décès et hommage

Le , Agustín Rodríguez Sahagún annonce publiquement qu'il ne sera pas candidat aux élections municipales du 26 mai suivant, une information qu'il avait transmise en à Adolfo Suárez, invoquant des « raisons familiales et personnelles »[33]. Il est remplacé le suivant par José María Álvarez del Manzano, qui a remporté une majorité absolue de conseillers municipaux[34].

Agustín Rodríguez Sahagún meurt subitement le , à Paris, dans le 14e arrondissement, à la suite d'une opération cardiaque, en principe sans risque, à l'hôpital Broussais qui avait engendré des complications vasculaires et une insuffisance rénale. Il est incinéré le jour même et ses cendres sont rapatriées dans la capitale espagnole[35] - [36]. Dès le lendemain, il se voit attribuer la médaille d'or de la Ville de Madrid, à titre posthume[37].

Le conseil du district de Tetuán décide le de renommer le parc du Verger de l'évêque en parc Agustín-Rodríguez-Sahagún[38], une solution envisagée au lendemain de sa mort, baptiser un espace vert du nom d'un maire disparu étant officieusement considéré par la municipalité comme l'hommage le plus important qu'elle peut rendre et le parc se situant à proximité du tunnel de la place de Castille, un projet phare de l'édile décédé[37]. Dans l'enceinte du parc est inaugurée, le par le maire José María Álvarez del Manzano, un monument saluant sa mémoire[39].

Notes et références

Notes

Références

  1. (es) Académie royale espagnole, « Agustín Rodríguez Sahagún », sur dbe.rah.es (consulté le ).
  2. (es) « Los nuevos hombres de Suárez », La Vanguardia, (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  3. (es) « El rostro liberal de la CEOE », El País, (lire en ligne, consulté le ).
  4. (es) « Acto preconstituyente de la Confederación Empresarial Española », El País, (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  5. (es) « Presentados los estatutos de la Organización Patronal Española », El País, (lire en ligne, consulté le ).
  6. (es) « El presidente de la CEOE reclama una política económica eficaz », El País, (lire en ligne, consulté le ).
  7. (es) « Se constituye la Confederación Española de la Pequeña y Mediana Empresa », ABC, (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  8. (es) « Fernando Abril asume el Ministerio de Economía y cambian cuatro ministros del Gabinete », El País, (lire en ligne, consulté le ).
  9. (es) Pedro J. Ramirez, « El vicepresidente Abril asume la cartera de Economía », ABC, , p. 1 et 4 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  10. (es) « Distribución de escaños por provincias », ABC, (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  11. (es) « Gutiérrez Mellado juzga muy acertada la designación del nuevo ministro de Defensa », El País, (lire en ligne, consulté le ).
  12. (es) « Triunfo del sector "oficialista" y desplazamiento de UCD hacia la derecha », El País, (lire en ligne, consulté le ).
  13. (es) « El nuevo Comité Ejecutivo tiene 43 miembros », El País, (lire en ligne, consulté le ).
  14. (es) « Rodríguez Sahagún: "Este es el congreso de la unidad" », El País, (lire en ligne, consulté le ).
  15. (es) « El Gobierno Calvo Sotelo, reduce carteras y mantiene la estructura del anterior Ejecutivo », El País, (lire en ligne, consulté le ).
  16. (es) « Resolución del ejecutivo centrista sobre la presidencia del partido », El País, (lire en ligne, consulté le ).
  17. (es) Sebastián García, « Rodríguez Sahagún descarta su dimisión tras entrevistarse con Calvo Sotelo », El País, (lire en ligne, consulté le ).
  18. (es) Joaquina Prades, « Rodríguez Sahagún se resiste a dimitir, en un intento de forzar todavía una negociación global », El País, (lire en ligne, consulté le ).
  19. (es) Bonifacio De la Cuadra, « Calvo Sotelo insiste en la necesidad de que dimita Rodríguez Sahagún », El País, (lire en ligne, consulté le ).
  20. (es) « El nuevo presidente de UCD se reserva el derecho a solicitar los apoyos necesarios para agotar la legislatura », El País, (lire en ligne, consulté le ).
  21. (es) Luisa Palma, « El Centro Democrático y Social de Suárez quedó ayer inscrito como partido », ABC, (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  22. (es) « La batalla por los escaños de las Cortes Generales », ABC, (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  23. (es) Fernando Jauregui, « Adolfo Suárez, contrariado, anuncia que el CDS trabajará a medio y largo plazo », El País, (lire en ligne, consulté le ).
  24. (es) « El nuevo Congreso tendrá definitivamente seis grupos parlamentarios », El País, (lire en ligne, consulté le ).
  25. (es) « Los procesos de reconversión industrial y la crisis ecónomica no han representado desgaste electoral para el PSOE », ABC, https://www.abc.es/archivo/periodicos/abc-madrid-19860624-66.html (24 juin 1986 [PDF], consulté le ).
  26. (es) José Antonio Sánchez, « La oposición califica de « aburrida y tediosa » la intervención del candidato », ABC, (lire en ligne, consulté le ).
  27. (es) César de Navascués, « Sahagún ignora a Barranco en su campaña electoral », ABC, (lire en ligne, consulté le ).
  28. (es) « Los votos del CDS, claves para decidir la alcaldía de la capital de España », El País, (lire en ligne, consulté le ).
  29. (es) Javier Martín del Barrio, « Barranco renueva su mandato, en minoría, con fuertes críticas de los tres grupos de la oposición », El País, (lire en ligne, consulté le ).
  30. (es) Juan González Ibañez, « Fraga anuncia su acuerdo con el CDS para derribar a Barranco, Leguina y cuatro alcaldes socialistas », El País, (lire en ligne, consulté le ).
  31. (es) Pedro Montoliu, « Alvarez del Manzano cede Madrid a Rodríguez Sahagún », El País, (lire en ligne, consulté le ).
  32. (es) Carlos Fresneda et Pedro Montoliu, « Rodríguez Sahagún estrena la alcaldía de Madrid con buenas intenciones y sin un programa claro », El País, (lire en ligne, consulté le ).
  33. (es) « Confusión en el CDS mientras intenta buscar un sustituto para Rodríguez Sahagún », El País, (lire en ligne, consulté le ).
  34. (es) Javier Casqueiro et Francisco Peregil, « Álvarez del Manzano asegura que congelará los impuestos y que enterrará los coches », El País, (lire en ligne, consulté le ).
  35. (es) « Rodríguez Sahagún muere sorpresivamente en París », El País, (lire en ligne, consulté le ).
  36. INSEE, « RODRIGUEZ SAHAGUN Agustin », sur deces.matchid.io (consulté le ).
  37. (es) Juan Antonio Carbajo, « Rodríguez Sahagún tendrá un parque cerca de 'su' túnel de la plaza de Castilla », El País, (lire en ligne, consulté le ).
  38. (es) Susana Alonso, « PSOE e IU se opusieron a dedicar un parque a la memoria de Agustín Rodríguez Sahagún », El País, (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  39. (es) « RODRÍGUEZ SAHAGÚN YA TIENE UN MONUMENTO. », El País, (lire en ligne, consulté le ).

Articles connexes

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