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Felipe GonzĂĄlez

Felipe GonzĂĄlez MĂĄrquez (/feˈlipe ÉŁonˈΞaleΞ ˈmaÉŸkeΞ/[1]), nĂ© le Ă  Dos Hermanas (province de SĂ©ville, Andalousie), est un homme d'État espagnol.

Felipe GonzĂĄlez
Illustration.
Fonctions
Président du gouvernement d'Espagne
–
(13 ans, 5 mois et 3 jours)
Monarque Juan Carlos Ier
Gouvernement GonzĂĄlez I, II, III et IV
LĂ©gislature IIe, IIIe, IVe et Ve
Coalition PSOE
Prédécesseur Leopoldo Calvo-Sotelo
Successeur José María Aznar
Député aux Cortes Generales
–
(26 ans, 5 mois et 28 jours)
Élection
RĂ©Ă©lection





Circonscription Madrid (1977-2000)
SĂ©ville (2000-2004)
LĂ©gislature Constituante, Ire, IIe, IIIe, IVe, Ve, VIe et VIIe
Groupe politique Socialiste
Secrétaire général du Parti socialiste ouvrier espagnol
–
(22 ans, 8 mois et 8 jours)
Président Ramón Rubial
Prédécesseur Direction collégiale
Successeur JoaquĂ­n Almunia
Biographie
Nom de naissance Felipe GonzĂĄlez MĂĄrquez
Date de naissance
Lieu de naissance Dos Hermanas (Espagne)
Nationalité Espagnole
Colombienne (depuis 2014)
Parti politique PSOE
DiplÎmé de Université de Séville
Profession Avocat
Religion Catholicisme

Signature de

Felipe GonzĂĄlez Felipe GonzĂĄlez
Présidents du gouvernement d'Espagne

En 1974, à l'ùge de 32 ans, il est élu secrétaire général du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), un poste qu'il conserve durant vingt-trois ans. AprÚs avoir été, de facto, chef de l'opposition entre 1977 et 1982, il accÚde, à 40 ans, à la présidence du gouvernement. Il reste au pouvoir jusqu'en 1996, quand José María Aznar, du Parti populaire (PP), lui succÚde. Il abandonne, un an plus tard, la direction du PSOE. Il continue de siéger au CongrÚs des députés jusqu'en 2004, puis quitte la vie politique. Figure majeure de la Transition démocratique, il détient le record de candidatures à la présidence du gouvernement, avec sept tentatives dont quatre fructueuses.

CarriĂšre politique

Avocat de profession, licenciĂ© en droit Ă  l'universitĂ© de SĂ©ville, il rejoint, dans la clandestinitĂ©, le PSOE (Parti socialiste ouvrier espagnol) en 1963. Il participe Ă  plusieurs manifestations contre l'Espagne franquiste. Dans le contexte de la rĂ©novation du parti, le PSOE de l'intĂ©rieur dirigĂ© par GonzĂĄlez et composĂ© principalement de socialistes andalous et basques, l'emporte sur le PSOE exilĂ©, dirigĂ© par Rodolfo Llopis. GonzĂĄlez est donc Ă©lu secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral Ă  l'occasion du CongrĂšs en exil de Suresnes en 1974. Entre ces deux dates, il habite Ă  GenĂšve, en Suisse, oĂč il travaille comme dĂ©lĂ©guĂ© syndical permanent Ă  la FOBB (FĂ©dĂ©ration ouvriĂšre des mĂ©tiers du bois et du bĂątiment) qu'il quitte pour diriger le PSOE.

Avec la dĂ©mocratisation de l'Espagne, consĂ©cutive Ă  la mort du gĂ©nĂ©ral Franco et l'accession au trĂŽne du roi Juan Carlos Ier, il est Ă©lu dĂ©putĂ© en 1977, rĂ©Ă©lu en 1979 et siĂšge ainsi au CongrĂšs des dĂ©putĂ©s, la chambre basse des Cortes, prenant la tĂȘte de l'opposition de gauche au gouvernements de centre-droit de l'UCD. Il reste dĂ©putĂ© jusqu'en 2004, annĂ©e oĂč le PSOE fait son retour au gouvernement.

Il représente les socialistes aux premiÚres élections générales libres de 1977 et 1979, à chaque fois terminant second derriÚre le centriste Adolfo Suårez.

Président du gouvernement

Portait en noir et blanc d'un homme l"gĂšrement de trois quart.
Felipe GonzĂĄlez en 1986.

Il devient prĂ©sident du gouvernement Ă  l'issue des Ă©lections gĂ©nĂ©rales de 1982, qui avaient vu l'UDC s’effondrer, et conserve cette fonction durant quatre mandats (1982-1986, 1986-1989, 1989-1993 et 1993-1996).

Durant ses mandats, il conjugue réformes économiques libérales (privatisations, faibles impÎts pour les entreprises) et réformes sociales (extension de la sécurité sociale) qui favorisent l'investissement mais déboucheront sur une grave crise économique dans ses derniÚres années de pouvoir, générant un taux de chÎmage de plus de 20 % et une forte augmentation de la dette. Il est l'un des promoteurs de l'Exposition universelle de Séville et des Jeux olympiques de Barcelone, deux manifestations qui se déroulent en 1992, et fait adhérer l'Espagne à la Communauté économique européenne. En 1993, il est lauréat du Prix International Charlemagne.

Son administration est secouĂ©e entre 1994 et 1995 par plusieurs scandales de corruption, conduisant Ă  la dĂ©mission du ministre de l'IntĂ©rieur, du ministre de l'Agriculture et de plusieurs tĂ©nors du PSOE[2]. Le chef de la Garde civile (qui tĂ©moignera longuement contre GonzĂĄlez[3]) et le gouverneur de la Banque d'Espagne[4] sont Ă  leur tour emportĂ©s par des affaires de dĂ©tournements de fonds. Felipe GonzĂĄlez est quant Ă  lui soupçonnĂ© par la justice espagnole d’ĂȘtre l'instigateur des Groupes antiterroristes de libĂ©ration (GAL), des escadrons paramilitaires clandestins qui se livraient, y compris en France, Ă  des exĂ©cutions extrajudiciaires de membres de l'ETA ou de militants indĂ©pendantistes basques[5]. Dans cette mĂȘme affaire, JosĂ© Barrionuevo (ministre de l'IntĂ©rieur entre 1982 et 1988) et un secrĂ©taire d’État sont condamnĂ©s Ă  des peines d'emprisonnement, tandis que la culpabilitĂ© de Felipe GonzĂĄlez ne peut ĂȘtre prouvĂ©e[6]. Plusieurs policiers condamnĂ©s pour des actes de torture sont graciĂ©s par son gouvernement[7]. En juin 2020, la CIA dĂ©classifie des informations confirmant que Felipe GonzĂĄlez a autorisĂ© la crĂ©ation des Groupes antiterroristes de libĂ©ration[8].

La quotidien El Diario relĂšve en 2016 que prĂšs de 50 % des ministres de Felipe GonzĂĄlez ont ensuite rejoint des conseils d’administration et des directions d’entreprises privĂ©es, le pantouflage Ă©tant une pratique courante dans la vie politique espagnole[9].

Retrait du pouvoir

Felipe GonzĂĄlez en 2012.

Felipe GonzĂĄlez est choisi pour prĂ©sider, Ă  sa crĂ©ation, le « groupe de rĂ©flexion au Conseil europĂ©en sur l‘avenir de l‘UE Ă  l‘horizon 2030 », de dĂ©cembre 2007 jusqu'Ă  la publication du rapport final du groupe en mars 2010[10] - [11]. Au cours de sa carriĂšre, il dĂ©fend Ă  plusieurs reprises une Europe unie en se fondant sur un modĂšle politique d'intĂ©gration fĂ©dĂ©rale.

Il devient « lobbyste » de l'homme d'affaires mexicain Carlos Slim et est membre du conseil d'administration de la multinationale Gas Natural. Il reste impliqué en politique en conseillant notamment Henrique Capriles, l'un des chefs de l'opposition vénézuélienne[12].

En 2016, il s'oppose à Pedro Sånchez, le secrétaire général du PSOE (finalement poussé à la démission par les cadres du parti puis réélu par un vote des militants) et soutient la reconduction du gouvernement conservateur de Mariano Rajoy afin d'éviter une crise politique[13].

Vie privée

Felipe Gonzålez est connu pour avoir créé et entretenu, avec l'aide du spécialiste Luis Vallejo, une collection de bonsaïs, conservée depuis février 2005 au Jardin botanique royal de Madrid. Il est également le créateur de joailleries, comme les pendentifs portés par Sonsoles Espinosa, épouse du président du gouvernement, José Luis Rodríguez Zapatero, lors du mariage du prince des Asturies en 2004.

Il est propriĂ©taire d'une finca de 120 hectares estimĂ©e Ă  un million d'euros dans la province de CĂĄceres. En 2014, il reçoit la nationalitĂ© colombienne de son ami Juan Manuel Santos[12].

Son épouse est citée dans le scandale des Panama Papers[14].

Distinctions

En 1993, il est récompensé par le prix Charlemagne, remis par la ville d'Aix-la-Chapelle[15].

Comme cela s'est produit avec les précédents chefs du gouvernement, Felipe Gonzålez se voit offrir par le roi un titre de noblesse lorsqu'il quitte ses fonctions en 1996. Bien que reconnaissant envers le souverain, il refuse alors pour des raisons de cohérence personnelle et politique, fondée sur son statut de chef d'un parti socialiste.

Reconnaissances

Notes et références

  1. Prononciation en espagnol d'Espagne retranscrite selon la norme API.
  2. « Felipe Gonzalez dans la tourmente », L'HumanitĂ©,‎ (lire en ligne)
  3. « Espagne: l'ex-chef de la Garde civile condamnĂ©. Poursuivi pour corruption, Roldan avait fait vaciller le pouvoir socialiste. », LibĂ©ration.fr,‎ (lire en ligne)
  4. « Espagne: un test crucial pour Felipe Gonzalez », sur lesechos.fr,
  5. « Felipe Gonzalez inquiĂ©tĂ© par la justice », L'HumanitĂ©,‎ (lire en ligne)
  6. « Le scandale des GAL à l'écran avec José Garcia », sur vsd.fr,
  7. (es) « PP y PSOE indultaron a al menos 39 policĂ­as y guardias civiles condenados por torturas », Publico,‎ (lire en ligne)
  8. Ludovic Lamant, « Espagne: Felipe Gonzålez de nouveau pointé du doigt pour avoir soutenu des mercenaires anti-ETA », sur Mediapart,
  9. (es) RaĂșl SĂĄnchez, BelĂ©n Picazo, « El 40% de los ministros de la Democracia se ha pasado a una gran empresa », sur ElDiario.es,
  10. Pierre Verluise, Quelle Europe en 2030 ?, Diploweb.com, 20 février 2011.
  11. Groupe de rĂ©flexion au Conseil europĂ©en sur l‘avenir de l‘UE Ă  l‘horizon 2030, Projet pour l'Europe Ă  l‘horizon 2030 : Les dĂ©fis Ă  relever et les chances Ă  saisir, mars 2010.
  12. Maurice Lemoine, Les enfants cachés du général Pinochet. Précis de coups d'Etats modernes et autres tentatives de déstabilisation, Don Quichotte, , p. 621
  13. « Les socialistes laissent la voie libre Ă  la droite », L'HumanitĂ©,‎ (lire en ligne)
  14. « La mujer de Felipe GonzĂĄlez tambiĂ©n aparece en «los papeles de Panamå» », www.larazon.es,‎ (lire en ligne)
  15. Le Prix Charlemagne sur le site de la ville d'Aix-la-Chapelle
  16. « Felipe GonzĂĄlez recibe el tĂ­tulo de Hijo Predilecto de AndalucĂ­a » [« Felipe GonzĂĄlez reçoit le titre de Fils prĂ©fĂ©rĂ© de l'Andalousie »], El Mundo,‎ (lire en ligne)

Voir aussi

Liens externes

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