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Politique dans le canton de Genève

Affiches électorales à Genève en 2011, place des Alpes.

Généralités

Le fédéralisme suisse donne une très large autonomie aux cantons suisses. Ainsi, chaque canton dispose d'une constitution propre. Les droits politiques notamment peuvent varier assez sensiblement d'un canton à l'autre, voire d'une commune à l'autre (par ex. le droit de vote des étrangers).

Les cantons disposent de larges prérogatives en ce qui concerne l'éducation et la formation, la santé, l'aide sociale, l'organisation de la justice, la police ou les transports. Les cantons lèvent aussi des impôts et taxes.

La constitution du canton de Genève présente la particularité d'être modifiable en partie alors que les constitutions des autres cantons doivent en général être entièrement révisées. Cette particularité a permis l'inscription de principes juridiques modernes (par ex. le droit au logement) dans une structure datant de près d'un siècle et demi, la constitution de 1847. Cependant, dans un souci de clarté et de lisibilité, la révision complète du texte a été proposée au peuple en votation en février 2008. Le principe ayant été accepté, l'Assemblée constituante de Genève a été élue le , chargée de rédiger une nouvelle constitution pour le canton. Acceptée en votation le par 54,1 % des électeurs[1], la nouvelle constitution est entrée en vigueur le .

Autorités

Pouvoir législatif

Le pouvoir législatif est exercé par le Grand Conseil. Il est composé de 100 députés élus directement par le corps électoral au scrutin proportionnel tempéré d'un quorum de 7 %. Leur mandat dure 5 ans depuis l'entrée en vigueur de la nouvelle constitution en 2013. Il était de 4 ans auparavant (3 ans jusqu'en 1957) et est renouvelable indéfiniment. Dans plusieurs partis politiques, des règles internes limitent toutefois le nombre de mandats successifs.

Le Grand Conseil est compétent pour voter des lois dans tous les domaines de compétence du canton et pour approuver le budget et les comptes de l'État. En outre, il exerce la haute surveillance sur l'administration de l'exécutif. Genève est l'un des seuls cantons dans lequel chaque député dispose d'un droit d'initiative législative. Ainsi, chaque député peut soumettre au législatif un projet de loi entièrement formulé.

Le Grand Conseil est assisté d'un sautier.

Élections

Lors du premier tour, la population est notamment amenée à renouveler son parlement. A la suite des élections du , le Grand Conseil genevois, pour la seconde législature (2018-2023) se compose de la manière suivante:

Résultats du premier tour (participation de 38.77 % soit 94'494 suffrages exprimés sur 262'541 électeurs inscrits, le quorum est à 7 %, il y a 100 sièges à pourvoir):

Partis Voix Suffrages en % +/- Sièges +/-
Parti libéral-radical
(PLR)
2245325,18 %en augmentation 2,81
28 / 100
en augmentation 4
Parti socialiste
(PS)
1358815,30 %en augmentation 0,97
17 / 100
en augmentation 2
Les Verts
(PES)
1157213,16 %en augmentation 4,00
15 / 100
en augmentation 5
Parti démocrate-chrétien
(PDC)
932810,71 %en augmentation 0,11
12 / 100
en augmentation 1
Mouvement citoyen genevois
(MCG)
83269,43 %en diminution 9,80
11 / 100
en diminution 9
Ensemble Ă  gauche
(EĂ G)
68737,83 %en diminution 0,92
9 / 100
en stagnation 0
Union démocratique du centre
(UDC)
65467,32 %en diminution 3,02
8 / 100
en diminution 3
Genève en Marche
(GeM)
36434,10 %en augmentation 4,10
0 / 100
en stagnation 0
Laliste-Femmes 201830123,26 %en augmentation 3,26
0 / 100
en stagnation 0
Vert'libéraux
(PVL)
14361,60 %en diminution 1,46
0 / 100
en stagnation 0
  • Composition initiale (lĂ©gislature 2018-2023).
    Composition initiale (législature 2018-2023).
  • Composition initiale (lĂ©gislature 2013-2018).
    Composition initiale (législature 2013-2018).
  • Composition initiale (lĂ©gislature 2009-2013).
    Composition initiale (législature 2009-2013).
  • Composition initiale (lĂ©gislature 2005-2009).
    Composition initiale (législature 2005-2009).
  • Composition initiale (lĂ©gislature 2001-2005).
    Composition initiale (législature 2001-2005).
  • Composition initiale (lĂ©gislature 1997-2001).
    Composition initiale (législature 1997-2001).

Pouvoir exécutif

Il est exercé par le Conseil d'État qui est un collège de sept membres élus directement et séparément par le corps électoral genevois au scrutin majoritaire. Il s'agit toujours d'une coalition.

Depuis la Constitution de 2012, le président du Conseil d'État, rompant avec l'habitude du tournus annuel parmi ses membres, est nommé par le Conseil d'État pour la durée complète du mandat (5 ans). Le président est responsable de la préparation des séances du Conseil d'État dont il arrête l'ordonnancement des travaux, en collaboration avec les autres membres du gouvernement et le chancelier. Il convoque les séances extraordinaires éventuelles. Il dispose également du pouvoir provisionnel, c'est-à-dire qu'il peut prendre des décisions exceptionnelles si la situation l'exige qui seront ensuite ratifiées formellement par le Conseil d'État. Cette présidence durant toute la législature est peu courante dans les autres gouvernements cantonaux, seul le canton de Bâle-Ville et celui de Vaud ont le même système.

À la suite de l'affaire Maudet, le Grand Conseil adopte le deux projets de loi pour un retour au tournus annuel de la présidence du gouvernement cantonal. Ces projets touchant à la Constitution genevoise doivent être soumis au vote populaire[3]. Les deux textes sont approuvés par les électeurs lors de la votation du et mis en application. La présidence tournante est officiellement rétablie le [4].

La composition du gouvernement pour le mandat de 2018 Ă  2023 est la suivante :

Composition du Conseil d'État actuel, entré en fonction le .
Identité Étiquette Fonction Département
Serge Dal Busco PDC Président du Conseil d’État

(depuis le 1er juin 2021)

DĂ©partement des infrastructures (DI)
Mauro Poggia MCG Vice-président du Conseil d’État

(depuis le 1er juin 2021)

Département de la sécurité, de la population et de la santé (DSPS)[N 1]
Anne Emery-Torracinta PS Présidente du Conseil d’État du 17 octobre 2020 au 31 mai 2021 Département de l'instruction publique, de la formation et de la jeunesse (DIP)
Antonio Hodgers Les Verts Président du Conseil d'État du 23 janvier 2019 au 17 octobre 2020 [N 2] Département du territoire (DT)[N 3]
Nathalie Fontanet PLR Conseillère d'État Département des finances et des ressources humaines (DF) [N 4]
Thierry Apothéloz PS Conseiller d'État Département de la cohésion sociale (DCS)
Fabienne Fischer Les Verts Conseillère d'État (depuis le ) Département de l'économie et de l'emploi (DEE)
Pierre Maudet Indépendant[N 5] Président du Conseil d'État du 1er juin au 13 septembre 2018
Conseiller d'État jusqu'au
Sans département [N 6]
Michèle Righetti Sans Chancelière d'État Chancellerie d'État (CHA)

Le Conseil d'État est assisté d'un chancelier. Le poste est occupé par Michèle Righetti depuis le . Sa prédécesseur, Anja Wyden Guelpa (PSS) était chancelière de 2009 à 2018.

Les sept départements ainsi que la chancellerie forment l'administration cantonale genevoise. Au , l'administration comptait 15 729 employés pour un nombre de postes total de 13 522,18.

Élections

Résultats du second tour de l'élection complémentaire du Conseil d'État du [5]
Nom des candidats Suffrages Parti Statut
Fabienne Fischer 47’507 Les Verts Élue
Pierre Maudet 38’184 Indépendant Non élu
Delphine Bachmann 15'408 PDC Non Ă©lue
Yves Nidegger 12'485 UDC Non Ă©lu
Participation 42,74 %

En , à la suite de nombreux rebondissements dans l'affaire Maudet, le Conseil d'État accentue encore plus la crise politique que vit le canton depuis le début de l'affaire, en . Il démet provisoirement Pierre Maudet de son département du développement économique (DDE) et le délègue à sa collègue ministre des Finances Nathalie Fontanet. Cette décision est prise en raison d'un premier rapport interne accablant sur les méthodes de travail du conseiller d'État avec ses collaborateurs. Il présente sa démission quelques jours plus tard et annonce qu'il se représente à sa propre succession.

Résultats du premier tour de l'élection complémentaire du Conseil d'État du [6]
Nom des candidats Suffrages Parti Statut
Fabienne Fischer 38'626 Les Verts Non Ă©lue
Pierre Maudet 29'275 Indépendant Non élu
Cyril Aellen 20'129 PLR Non Ă©lu
Yves Nidegger 17'045 UDC Non Ă©lu
Michel Matter 12'322 PVL Non Ă©lu
Morten Gisselbaek 6'407 PdT Non Ă©lu
Olivier Pahud 1'562 Évolution suisse Non élu
Yann Testa 777 PBD Non Ă©lu
Majorité absolue 64'734
Participation 48,15 %
15 avril et
Lors des élections de 2018, 31 candidats se disputent les sept premières places pour l'élection au Conseil d'Etat. Et à l'exception de François Longchamp (PLR), tous les autres sortants se représentent. Le , Pierre Maudet obtient plus de 50 000 voix, il est donc largement réélu dès le premier tour. Lors du second tour, tous les candidats sortants sont réélus, sauf Luc Barthassat (PDC), qui perd son siège au profit du socialiste Thierry Apothéloz, qui le distancie de plus de 10 000 voix, et qui par la même occasion entre au gouvernement. C'est la PLR Nathalie Fontanet qui succède au siège du magistrat PLR François Longchamp.
Résultats du second tour de l'élection du Conseil d'État du [7]
Nom des candidats Suffrages Parti Statut
Pierre Maudet PLR RĂ©Ă©lu au premier tour
Mauro Poggia 51'105 MCG RĂ©Ă©lu
Serge Dal Busco 50'141 PDC RĂ©Ă©lu
Antonio Hodgers 49'684 Les Verts RĂ©Ă©lu
Nathalie Fontanet 45'522 PLR Élue
Anne Emery-Torracinta 44'905 PS RĂ©Ă©lue
Thierry Apothéloz 44'884 PS Élu
Luc Barthassat 34'357 PDC Non réélu
Jocelyne Haller 27'121 EĂ G Non Ă©lue
Yves Nidegger 23'940 UDC Non Ă©lu
Willy Cretegny 20'600 Prospérité maîtrisée Non élu
Paul Aymon 9'428 Santé! Non élu
Participation 35,00 %
Résultats du premier tour de l'élection du Conseil d'État du [8]
Nom des candidats Suffrages Parti Statut
Pierre Maudet 50'180 PLR RĂ©Ă©lu
Mauro Poggia 43'728 MCG Non Ă©lu
Serge Dal Busco 40'836 PDC Non Ă©lu
Antonio Hodgers 40'754 Les Verts Non Ă©lu
Anne Emery-Torracinta 33'350 PS Non Ă©lue
Thierry Apothéloz 32'982 PS Non élu
Nathalie Fontanet 31'504 PLR Non Ă©lue
Sandrine Salerno 30'016 PS Non Ă©lue
Luc Barthassat 27'133 PDC Non Ă©lu
Alexandre de Senarclens 22'820 PLR Non Ă©lu
Marjorie de Chastonay 23'370 Les Verts Non Ă©lue
Yvan Rochat 19'814 Les Verts Non Ă©lu
Yves Nidegger 19'575 UDC Non Ă©lu
Jocelyne Haller 17'774 EĂ G Non Ă©lue
Eric Stauffer 13'406 GEM Non Ă©lu
Salika Wenger 12'102 EĂ G Non Ă©lue
Ana Roch 10'597 MCG Non Ă©lue
Jean Burgermeister 10'126 EĂ G Non Ă©lu
Thomas Bläsi 9'728 UDC Non élu
Ronald Zacharias 9'394 GEM Non Ă©lu
Willy Cretegny 9'157 Prospérité maîtrisée Non élu
Daniel Sormanni 8'915 MCG Non Ă©lu
Stéphane Florey 7'455 UDC Non élu
Susanne Amsler 7'300 PVL Non Ă©lue
JĂ©rĂ´me Fontana 7'228 PVL Non Ă©lu
Magali Orsini 4'893 La liste pour Genève Non élue
Paul Aymon 3'853 Santé! Non élu
Thierry Vidonne 3'600 PBD Non Ă©lu
Pierre Gauthier 3'399 La liste pour Genève Non élu
Axel Amberger 3'132 Rien pour pas grand chose Non Ă©lu
André Leitner 1'986 PBD Non élu
Majorité absolue 49'011
Participation 38,77 %

Pouvoir judiciaire

Le canton - souverain en tant que sa souveraineté n’est pas limitée par la Constitution fédérale (art. 3 Cst. féd.) - est responsable de l'exécution de certaines lois fédérales et des lois cantonales sur son territoire. Il dispose pour ce faire de juridictions dans tous les domaines du droit (droit civil, droit pénal, droit administratif).

Le canton de Genève a la particularité de ne former qu’un seul et unique arrondissement en matière judiciaire. C’est dire qu’il n’existe, pour tout le canton, qu’une seule juridiction de première instance en matière civile (le Tribunal civil) et une seule juridiction de première instance en matière pénale (le Tribunal pénal). La juridiction de seconde instance est confiée à la Cour de justice, constituée d’une cour civile, d’une cour pénale et d’une cour administrative ; la Cour de justice est donc l’équivalent de ce que la plupart des cantons nomment « Tribunal cantonal » (Kantonsgericht).

Dès lors, à Genève, le pouvoir judiciaire est exercé par:

  • le Ministère public,
  • le Tribunal civil, comprenant le Tribunal de première instance, le Tribunal des baux et loyers et la commission de conciliation en matière de baux et loyers,
  • le Tribunal pĂ©nal, comprenant le Tribunal des mesures de contrainte, le Tribunal de police, le Tribunal correctionnel, le Tribunal criminel et le Tribunal d’application des peines et des mesures,
  • le Tribunal tutĂ©laire et Justice de paix,
  • le Tribunal des prud’hommes,
  • le Tribunal des mineurs,
  • le Tribunal administratif de première instance,
  • la Cour de justice comprenant la Cour civile, soit la chambre civile, la chambre des baux et loyers, la chambre des prud’hommes, et la chambre de surveillance; la Cour pĂ©nale, soit la chambre pĂ©nale de recours et la chambre pĂ©nale d’appel et de rĂ©vision; la Cour de droit public, soit la chambre administrative et la chambre des assurances sociales,
  • la Cour d’appel du pouvoir judiciaire.

Aux conditions définies par la loi fédérale sur le Tribunal fédéral, les jugements et arrêts des juridictions genevoises peuvent être portés devant le Tribunal fédéral.

Les magistrats, très souvent élus tacitement via la Commission inter-partis [9], sont soumis à la surveillance du Conseil supérieur de la magistrature pendant la durée de leurs fonctions. On trouve la liste des magistrats genevois (par juridiction, par ancienneté, par répartition politique) sur le site internet de l'institution[10].

Le pouvoir judiciaire est gouverné par un organe nommé Commission de gestion. Cette commission se compose du Procureur général qui la préside, d’un magistrat d’un tribunal ou d’une cour civils, d’un magistrat d’une juridiction ou d’une cour pénales, d’un magistrat d’un tribunal ou d’une cour administratifs et d’un membre du personnel du pouvoir judiciaire. Par ailleurs, le Secrétaire général assiste aux séances de la Commission de gestion; il a voix consultative. Les membres de la Commission de gestion sont élus pour 3 ans et rééligibles une fois.

Procureur général

A Genève, le Procureur général est considéré - honorifiquement - comme le premier magistrat de la République, même si le règlement concernant le protocole le place au 3e rang. De fait, l’office de ce magistrat est très ancien puisque sa création remonte à 1534.

Le Procureur général est élu par le corps électoral selon le système majoritaire pour un mandat de 6 ans[11]. Il organise et dirige le Ministère public, préside la Commission de gestion du pouvoir judiciaire et exerce d’autres compétences en matières civile et administrative que lui confère la loi[12]. Ce poste est actuellement occupé par Olivier Jornot, élu par le Grand Conseil genevois le pour terminer le mandat de Daniel Zappelli, démissionnaire. Le , Olivier Jornot est réélu pour un nouveau mandat de 6 ans. Le , il est réélu tacitement pour un troisième mandat de 6 ans.

Cour des comptes

Le , les électeurs genevois approuvent la création d'une Cour des comptes sur le modèle français avec 85,9 % des voix.

Cette nouvelle entité est élue par le corps électoral, pour un mandat de 6 ans, en un seul collège et au système majoritaire. La cour des comptes genevoise compte 3 magistrats et 3 suppléants. Organe externe, indépendant et autonome, elle est chargée de contrôler l'administration cantonale, les institutions cantonales de droit public et les divers organismes subventionnés. Les contrôles qu'elle opère relève de son libre choix et font l'objet de rapports publics, pouvant comporter des recommandations, qui sont communiqués au Conseil d'État, au Grand Conseil ainsi qu'à l'entité contrôlée. Il est à relever que cette institution est une première en Suisse.

Ses magistrats sont élus pour la première fois le :

  • Magistrats :
    • Stanislas Zuin
    • Antoinette Stalder - DĂ©missionnaire, remplacĂ©e par Daniel Devaud lors d'une Ă©lection complĂ©mentaire le .
    • StĂ©phane Geiger
  • SupplĂ©ants :
    • Michel Ducommun
    • Marco Ziegler
    • Myriam Nicolazzi

Deux magistrats, Daniel Devaud et Stéphane Geiger, ne se sont pas représentés à l'élection du . Le taux de participation était de 27,80 %[13].

  • Magistrats :
    • François Paychère
    • Isabelle Terrier
    • Stanislas Zuin (2e mandat)
  • SupplĂ©ants :
    • Hans Isler
    • Myriam Nicolazzi (2e mandat)
    • Marco Ziegler (2e mandat)

Étant la seule liste présente, cette-dernière, composée d’un ticket (PLR-PS-PDC-VERTS) est élue tacitement et l’élection prévue le est annulée. Isabelle Terrier et François Paychère se représentent en tant que magistrat tandis que la sortante Myriam Nicolazzi est à nouveau candidate au poste de magistrate suppléante[14].

  • Magistrats :
    • Isabelle Terrier (2e mandat)
    • François Paychère (2e mandat)
    • Sophie Forster Carbonnier
  • SupplĂ©ants :
    • FrĂ©dĂ©ric Varone
    • Dominik Spiess
    • Myriam Nicolazzi (3e mandat)

Partis politiques

Le système des partis genevois est relativement complexe. Souvent calqué sur le modèle et les rapports de force de son voisin français, le modèle genevois n'échappe pas pour autant aux grands courants helvétiques. Bien au contraire, ces dernières années, celui-ci semble avoir pris une direction plus consensuelle qui relève davantage du système partisan des autres cantons romands.

Partis représentés au Grand Conseil

Voici la liste des partis parlementaires classés de l'extrême-droite à l'extrême-gauche :

  • Mouvement citoyens genevois (MCG) : Jeune parti fondĂ© en 2005, son discours populiste et ses idĂ©es de "prioritĂ© aux Genevois", souvent dirigĂ©es contre les travailleurs frontaliers, ont permis au MCG de trouver une audience rapidement Ă  Genève, jusqu'Ă  en faire le deuxième parti du canton lors des Ă©lections cantonales de 2009, et Ă  nouveau, en 2013. Cependant, lors des Ă©lections de 2018, le parti chute de 9 sièges au parlement (11 sièges par rapport Ă  20 en 2013), mĂŞme si son conseiller d'État Mauro Poggia est largement rĂ©Ă©lu. Le parti perd sa place de deuxième parti du canton et passe Ă  la cinquième place.
  • Union dĂ©mocratique du centre (UDC) : ArrivĂ© tardivement sur la scène politique genevoise en comparaison de son installation dans les autres cantons suisses, le parti a nĂ©anmoins su rapidement trouver sa place Ă  la droite de l'Ă©chiquier politique. Lors des Ă©lections su printemps 2018, le parti obtient un très faible score (7,32%), tout juste assez pour avoir un groupe au parlement (le quorum Ă©tant Ă  7,00%).
  • Parti libĂ©ral-radical: Le parti est issu de la fusion en 2009 entre le Parti libĂ©ral genevois et le Parti radical genevois, faisant suite Ă  leur union au niveau national. En 2009, le parti est le premier du canton, mais a connu un recul de 7 sièges aux Ă©lections de 2013. En 2018, le parti se conforte comme première force politique du canton, puisqu'il gagne 4 sièges au parlement et qu'il garde deux magistrats au gouvernement.
  • Parti dĂ©mocrate-chrĂ©tien : Le parti enregistre de bons rĂ©sultats dans la plupart des Ă©lections rĂ©centes dans le canton, sans pour autant connaĂ®tre une augmentation significative de ses Ă©lus, comme en 2018, ou le parti perd un siège au gouvernement avec la non-rĂ©Ă©lection de Luc Barthassat et obtient quasiment le mĂŞme nombre de sièges au parlement qu'en 2013 (12 en 2018 contre 11 en 2013)
  • Les Verts - Parti Ă©cologiste genevois : Les Verts ont connu dans les annĂ©es 2000 une progression constante du nombre de leurs Ă©lus, que ce soit au niveau cantonal ou municipal, avant de connaĂ®tre un sĂ©vère recul aux Ă©lections de 2013. Le parti se situe au centre-gauche. MalgrĂ© cela, lors des Ă©lections au printemps 2018, le parti parvient Ă  maintenir son siège au gouvernement et progresse de cinq rangs au parlement cantonal (15 contre 10 en 2013).
  • Parti socialiste genevois : PositionnĂ© entre la social-dĂ©mocratie et la gauche radicale, il demeure le premier parti de gauche du canton. Il parvient lors des dernières Ă©lections Ă  se maintenir, sans rĂ©ussir cependant Ă  augmenter ses scores. Cependant, lors des Ă©lections de 2018, le parti obtient un bon score puisqu'il progresse de deux sièges au parlement (17 contre 15 en 2013), qu'il parvient Ă  faire Ă©lire un second reprĂ©sentant au gouvernement en la personne de Thierry ApothĂ©loz, et qu'il profite de la chute du MCG pour devenir le second parti du canton.
  • Ensemble Ă  gauche : RĂ©union de diffĂ©rents partis politiques situĂ©s Ă  gauche des socialistes, elle a retrouvĂ© le Grand Conseil en 2013 après en avoir Ă©tĂ© Ă©vincĂ©e en 2005. Groupement peu homogène, la gauche de la gauche a souvent payĂ© le prix de ses dissensions internes lors des Ă©lections. Pourtant, lors des Ă©lections cantonales de 2018, le mouvement parvient Ă  maintenir un groupe en ayant le mĂŞme nombre de dĂ©putĂ©s qu'en 2013 (9 sièges), mais n'arrive toujours pas Ă  faire Ă©lire un reprĂ©sentant au gouvernement.

Autres partis

  • Vert'libĂ©raux genevois : section genevoise du parti vert'libĂ©ral suisse, fondĂ©e en 2010. Encore jeune, le parti n'a pas encore trouvĂ© son Ă©lectorat, n'ayant que peu bĂ©nĂ©ficiĂ© de la percĂ©e du parti au niveau fĂ©dĂ©ral. Il dispose toutefois d'une dizaine de conseillers municipaux dans des communes de la pĂ©riphĂ©rie. En 2013, avec 3,16 % des voix, il n'atteint pas le quorum lors de l'Ă©lection au Grand Conseil.
  • Parti Pirate genevois: section genevoise du Parti pirate suisse, fondĂ©e dĂ©but 2011. Le parti, complexe Ă  placer sur l'Ă©chiquier politique, n'est pas encore parvenu Ă  faire Ă©lire un candidat lors d'Ă©lections dans le canton. Il a Ă©tĂ© crĂ©ditĂ© de 1,61 % des voix lors des Ă©lections de 2013.
  • Parti Bourgeois DĂ©mocratique genevois: section genevoise du Parti Bourgeois DĂ©mocratique suisse. De formation très rĂ©cente, la section genevoise du PBD n'a pour l'instant pris part qu'aux Ă©lections cantonales de 2013, recueillant 0,56 % des voix. Son positionnement sur un crĂ©neau de centre-droit dĂ©jĂ  encombrĂ© rend ses chances de succès incertaines.
  • Parti ÉvangĂ©lique Genève: section genevoise du Parti Ă©vangĂ©lique suisse. Bien qu'officiellement toujours en activitĂ©, le parti n'a plus pris part Ă  une Ă©lection dans le canton depuis plusieurs annĂ©es et n'a que très peu de visibilitĂ©.
  • Parti Populaire Genevois (PPGE) : Après plus de douze ans en politique, l'ancien DĂ©putĂ© Pascal Spuhler fonde le Parti Populaire Genevois. Ce nouveau parti naĂ®t le et se bat pour dĂ©fendre la « classe moyenne », plus largement reconnaissable dans le terme « classe populaire ». Ses principaux objectifs sont de lutter contre les incivilitĂ©s, dĂ©fendre la classe moyenne, les travailleurs du secteur privĂ©, petits commerçants, locataires retraitĂ©s, jeunes en formation ainsi que tous les Genevois et rĂ©sidents qui n’arrivent plus Ă  boucler leurs fins de mois.

Droits civiques

Les citoyennes et citoyens sont électeurs et éligibles à condition d'être de nationalité suisse et d'être domiciliés dans le canton de Genève. Les étrangers domiciliés depuis au moins 8 ans en Suisse (dont 3 mois dans le canton) obtiennent le droit de vote au niveau communal le à la suite du dépôt d'une double initiative populaire. Celle octroyant également le droit d'éligibilité est en revanche refusée. Genève suit ainsi la plupart des cantons romands, plus libéraux que les cantons alémaniques, quant aux possibilités données aux étrangers de participer à la vie politique locale.

Les citoyens et citoyennes du canton de Genève disposent du droit de référendum et du droit d'initiative populaire. Ces droits existent aussi au niveau de la Confédération. Pour toutes les lois concernant un nouvel impôt ou la modification d'un impôt existant, un référendum facilité est prévu. Les lois modifiant la constitution sont soumises à un référendum obligatoire. Le droit de référendum permet en outre de soumettre au corps électoral une loi votée par le Grand Conseil. Il faut pour ce faire réunir les signatures de 2 % des titulaires des droits politiques au moins, dans les 40 jours qui suivent la publication d'une loi. Si les signatures sont réunies, le corps électoral est obligatoirement appelé aux urnes lors d'une votation. Le droit d'initiative permet à n'importe quel citoyen du canton de proposer une loi nouvelle ou la modification d'une loi existante. Il faut déposer les signatures de 2 % des titulaires des droits politiques au moins pour que la proposition soit soumise au vote populaire. Pour les modifications partielles ou totales de la constitution, 4 % des titulaires des droits politiques doivent en faire la proposition. Le parlement peut décider de soutenir l'initiative ou de lui opposer un contre-projet. Dans ce cas, la proposition initiale est soumise au vote avec le contre-projet. Le corps électoral se prononce alors sur l'un ou l'autre texte.

Les droits civiques pour les citoyens genevois et les confédérés (c'est-à-dire les gens originaires d'autres cantons mais établis à Genève et qui ont le droit de cité cantonal) sont les suivants :

  • RĂ©fĂ©rendum facultatif : les lois votĂ©es pas le Grand Conseil peuvent ĂŞtre soumises Ă  un rĂ©fĂ©rendum si 2 % des titulaires des droits politiques le demandent dans les 40 jours qui suivent la publication de la loi.
  • RĂ©fĂ©rendum facilitĂ© : les lois votĂ©es par le Grand Conseil et qui ont comme objet un nouvel impĂ´t ou un changement sur un impĂ´t existant ou une modification de la lĂ©gislation sur le logement, la protection des locataires et l’habitat peuvent faire l'objet d'un rĂ©fĂ©rendum si 500 titulaires des droits politiques le demandent.
  • RĂ©fĂ©rendum municipal : Les conditions varient selon la taille de la commune, de 30 % de l'Ă©lectorat pour les communes de moins de 500 habitants Ă  4000 Ă©lecteurs en Ville de Genève.
  • Initiative lĂ©gislative cantonale : 2 % des titulaires des droits politiques peuvent faire une proposition, formulĂ©e ou non, au Grand Conseil. Si celle-ci est refusĂ©e, elle passe en votation cantonale.
  • Initiative constitutionnelle cantonale : 4 % des titulaires des droits politiques peuvent faire une proposition de rĂ©vision totale ou partielle de la constitution.
  • Initiative municipale : Les conditions varient selon la taille de la commune, de 30 % de l'Ă©lectorat pour les communes de moins de 500 habitants Ă  4000 Ă©lecteurs en Ville de Genève.

Représentants au niveau fédéral

Conseil fédéral

Au cours de son histoire, Genève a envoyé cinq conseillers fédéraux à Berne : Jean-Jacques Challet-Venel, Adrien Lachenal, Gustave Ador, Ruth Dreifuss et Micheline Calmy-Rey (originaire du Valais).

Assemblée fédérale (parlement)

À la suite des élections fédérales du , le canton est représenté au Conseil national, pour la législature 2019 - 2023, par[15] :

De même, à la suite des élections fédérales du , le canton est représenté au Conseil des États, pour la législature 2019 - 2023, par[16] :

Niveau communal

Les citoyens et citoyennes de Genève disposent du droit de référendum et d'initiative populaire.

Pour plus d'informations sur la politique d'une commune genevoise, choisissez-la dans la liste des communes du canton de Genève.

Notes et références

  1. Etat de Genève - Une nouvelle constitution pour Genève - sur ge.ch
  2. Liste Election du Grand Conseil du 6 octobre 2013
  3. ATS, « Vers un retour à une présidence tournante du Conseil d'Etat genevois », Le Temps,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. « Votations cantonales : Les Genevois ont voté cinq fois oui », sur Tribune de Genève,
  5. « Résultats de l'élection complémentaire du 28 mars 2021 », sur www.ge.ch (consulté le )
  6. « Résultats de l'élection complémentaire du 7 mars 2021 », sur www.ge.ch (consulté le )
  7. « Résultats de l'élection du 6 mai 2018 », sur www.ge.ch (consulté le )
  8. « Résultats de l'élection du 15 avril 2018 », sur www.ge.ch (consulté le )
  9. art. 50 al. 5 Cst. GE
  10. www.ge.ch/justice
  11. art. 132 al. 1 Cst. GE
  12. voir notamment l'art. 79 de la loi genevoise sur l’organisation judiciaire
  13. Résultats officiels sur le site de lÉtat de Genève
  14. https://www.ge.ch/document/election-cour-comptes
  15. https://www.ge.ch/elections/20191020/CN/candidats/
  16. https://www.ge.ch/elections/20191110/CDE/
  1. Département de la sécurité, de l'emploi et de la santé (DSES) jusqu'au , puis de la sécurité, de l’emploi et de la santé (DSES) jusqu'au .
  2. Président par intérim et vice-président du Conseil d'État jusqu'au 23 janvier 2019.
  3. Département présidentiel (PRE) du au .
  4. Département des finances et des ressources humaines (DF) jusqu'au , elle reprend provisoirement le département du développement économique du au .
  5. Membre du PLR jusqu'à , indépendant depuis lors.
  6. Département présidentiel (PRE) jusqu'au et Département de la sécurité (DS) jusqu'au , il prend le Département du développement économique (DDE) jusqu'au , date à laquelle le département est provisoirement transféré à Nathalie Fontanet.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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