Accueil🇫🇷Chercher

Plan d'Ă©pandage

En France, le plan d'épandage agricole est défini comme un document de synthèse détaillant, en fonction de leur aptitude à l'épandage, les îlots culturaux qui pourront faire l'objet d'épandage d'effluents organiques[1]. Il montre que l'ensemble des effluents d'élevage peut être épandu dans des conditions environnementales satisfaisantes, y compris sur les parcelles mises à disposition par des tiers.

Par îlot cultural, on entend un regroupement de parcelles culturales contiguës, entières ou partielles, portant une ou plusieurs cultures, limité par des éléments facilement repérables et permanents (comme un chemin, une route, un ruisseau...) et stable d'une année sur l'autre. D'un point de vue réglementaire, un ilot cultural est "constitué par un ensemble de parcelles contigües, entières ou partielles, homogènes du point de vue de la culture, de l'histoire culturale (succession de culture et apports de fertilisants), et de la nature du terrain"[2]. La base de données permettant la cartographie des îlots culturaux est en France disponible en Open data pour le registre 2010[3].

Par parcelle culturale, on entend un ensemble de parcelles appartenant au même îlot cultural, homogènes du point de vue de la culture concernée, de l'histoire culturale (notamment pour ce qui concerne les successions et les apports organiques) et de la nature du terrain.

Description

Le plan d'épandage comporte au minimum les éléments suivants :

  • l'identitĂ© et l'adresse de l'exploitant et des Ă©ventuels prĂŞteurs de terres ;
  • l'identification des parcelles regroupĂ©es par Ă®lot cultural et par exploitant ;
  • une reprĂ©sentation cartographique Ă©tablie avec une prĂ©cision au moins Ă©gale Ă  une Ă©chelle au 1/12 500 des Ă®lots culturaux concernĂ©s, des surfaces exclues de l'Ă©pandage et du motif des exclusions en tenant compte de la rĂ©glementation (notamment distance vis-Ă -vis des cours d'eau et tiers, pentes) et des autres contraintes d'Ă©pandage (notamment localisation des parcelles, nature du sol) ;
  • les surfaces totale et Ă©pandable de chaque parcelle ;
  • les systèmes de culture (cultures en place et principales successions) ;
  • la nature, la teneur en azote avec indication du mode d'Ă©valuation de cette teneur (analyses ou rĂ©fĂ©rences) et la quantitĂ© des effluents qui seront Ă©pandus ;
  • les doses maximales admissibles par type d'effluent de sol et de cultures en utilisant des rĂ©fĂ©rences locales ;
  • un calendrier prĂ©visionnel d'Ă©pandage rappelant, en zone vulnĂ©rable, les pĂ©riodes d'Ă©pandage interdit et, en dehors de ces zones, les pĂ©riodes d'Ă©pandage inappropriĂ© ;
  • le cas Ă©chĂ©ant, le solde de la balance globale en phosphore avant engrais minĂ©raux de l'exploitation, exprimĂ© en kg de phosphore par hectare de surface agricole utile (SAU).
  • Les parcelles mises Ă  disposition par des tiers font l'objet de contrats Ă©crits reprenant l'ensemble de ces Ă©lĂ©ments, Ă  l'exception du dernier alinĂ©a.

Différents types de plans d'épandages

Obligatoires, ou volontaires (dans le cas d’une agriculture raisonnée), ils peuvent concerner :

  1. L'épandage de déchets agricoles (non ultimes), d'origine animale ou végétale, riche en matières organiques. il peut s'agir aussi de résidus industriels ou agroalimentaires ayant une valeur agronomique. il peut enfin s'agir de boues issues du nettoyage de véhicules ou produits agricoles, susceptible d'être épandu sur le sol.
  2. l'Ă©pandage de boues de station d'Ă©puration urbaine.
.. Ă  ne pas confondre avec la planification de l'Ă©pandage des pesticides ou de biocides qui n'ont pas pour objet d'enrichir les sols.
  • L’épandage, quand il est adaptĂ©, est une des manières de « rendre aux sols ce qu’on leur a pris », et pour partie de remĂ©dier au frĂ©quent appauvrissement agronomique et Ă©cologique des sols agricoles.
  • Les produits sont Ă©pandus sous forme de fientes ou lisiers, de fumier, d’effluents liquides, de boues pelletables ou en granulĂ©s d'Ă©puration, sur le sol (vĂ©gĂ©talisĂ© ou non), ou enfouis sous le sol (pour limiter les odeurs et le risque sanitaire)
  • L’épandage n’est pas toujours bien acceptĂ© par les agriculteurs, Ă  la suite d'importants apports de polluants dans le passĂ©, ce qui explique qu’ils exigent parfois un financement pour le service rendu, en dĂ©pit du fait que les produits Ă©pandus peuvent souvent se substituer Ă  des engrais ou amendements dont ils ont besoin.

RĂ´le de la planification de l'Ă©pandage

Il s'agit d'une procédure de gestion de risque visant à ce que la capacité des milieux à s'auto-épurer ne soit pas dépassée. Il s’agit aussi que les valeurs limites en métaux lourds ou autres toxiques ne soient pas dépassées. Les matériaux épandus contiennent en effet souvent - en quantité variable - des toxiques non biodégradables (métaux lourds par exemple), lentement dégradables (résidus de pesticides, POPs…) ou des produits (azote, phosphore) susceptibles de contribuer à l'eutrophisation ou à une dystrophisation des sols, des eaux (douces, saumâtres, salées, superficielles ou souterraines) et des écosystèmes, il est nécessaire de les épandre sur des sols capables de le supporter (non déjà pollués ou déjà enrichis en azote et phosphore).

  • Le plan d'Ă©pandage vise Ă  ce que les mĂŞmes zones (agricoles ou non) ne fassent pas l'objet d'Ă©pandages trop frĂ©quents ou par un acteur ignorant qu'un autre acteur a dĂ©jĂ  enrichi le milieu par un Ă©pandage rĂ©cent;
  • avec la forte augmentation de la dĂ©mographie, de l’industrie, et avec le dĂ©veloppement des stations d’épuration, le tonnage des boues et effluents a fortement augmentĂ© depuis 50 ans. L’amĂ©lioration des procĂ©dĂ©s d’épuration de l’eau s’est traduite par l’augmentation des toxiques ou produits indĂ©sirables dans les effluents et boues d’épuration, alors mĂŞme que la surface agricole disponible pour l’épandage diminuait constamment.
  • Dans certains pays les Ă©pandages de boues d'Ă©puration sont tolĂ©rĂ©s ou autorisĂ©s en forĂŞt (ex : certains États des États-Unis). Ils ont Ă©tĂ© soupçonnĂ©s de pouvoir gravement contribuer Ă  diffuser des pathogènes, dont le prion de la CWD dans la faune sauvage, notamment quand ces Ă©pandages se font sous forme de pulvĂ©risation de liquide, sur des vĂ©gĂ©taux qui seront consommĂ©s par des herbivores. Ce risque a Ă©tĂ© discutĂ© pour l'Ă©tablissement des cahiers des charges d'Ă©cocertification forestière ; un label tel que le FSC (Forest Stewardship Council) l'interdit, alors qu'en 2005, au moins dans certaines rĂ©gions, le PEFC l'autorise s'il est autorisĂ© dans le pays et conformĂ©ment aux lois en vigueur, Ă©ventuellement sans limite de tonnage, quand cette limite n'est pas fixĂ©e par la Loi. Des Ă©pandages en forĂŞt publique ou privĂ©e sont expĂ©rimentĂ©s avec un suivi scientifique et sylvicole en France et de nombreux pays depuis les annĂ©es 1970.
  • un autre intĂ©rĂŞt de cette procĂ©dure, lorsqu’elle est correctement archivĂ©e, est de pouvoir conserver la mĂ©moire des apports et identifier a posteriori l’origine de pollutions ou de dysfonctionnement agronomiques.
  • Le dĂ©veloppement des SIG simplifie aussi le travail de l’agriculteur et des acteurs qui ont besoin de l’épandage.

Références

  1. Source: Arrêté du 7 mars 2002 relatif au projet d'amélioration des pratiques agronomiques (JO du 21 mars 2002) (http://aida.ineris.fr/textes/arretes/text3244.htm)
  2. Source : LegiFrance, arrêté du 19 décembre 2011
  3. Base de données du Registre Parcellaire Graphique 2010 : contours des îlots culturaux et leur groupe de cultures majoritaire des exploitations, conformément au Règlement communautaire (CE) no 1593/2000 qui impose aux États-Membres de localiser et d'identifier les parcelles agricoles, ce qui est fait en France via le Registre parcellaire graphique (RPG) qui est un système d'information géographique identifiant les parcelles agricoles.
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.