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Piesmatidae

Les Piesmatidae sont une famille d'insectes hétéroptères[2] (punaises). Pour certains auteurs, elle appartient à une super-famille à part, les Piesmatoidea, alors que pour d'autres, elle fait plutôt partie de la super-famille des Lygaeoidea.

Description

Les Piesmatidae ont le corps recouvert de soies cireuses ou en forme d'écailles et se reconnaissent à leur antennes à 4 articles, aux jugas allongés, dépassant le clypéus, mais étroits (à la différence des Thaumastocoridae, aux jugas élargis). La marge du pronotum est carénée. Chez les Piesmatinae (l'une des sous-familles), le pronotum et les hémélytres sont aréolés, leur donnant une allure de Tingidae, mais, au contraire de ces derniers, ils ont des ocelles, et le pronotum ne recouvre pas le scutellum. Chez les Psamminae, qui n'ont pas d'ocelles, les hémélytres ressemblent à des élytres de coléoptères: très convexes, couvrant tout l'abdomen (le clavus et la corie sont indiscernables), et jointes au milieu, sans membrane (ni ailes postérieure). Les tarses ont 2 articles. Les hémélytres sont ponctuées. Les trichobothries abdominales ne sont présentes que sur les 5e et 6e sternites, ou complètement absentes. Ces punaises mesurent de 2 à mm[3] - [4] - [5].

Répartition et habitat

Les Piesmatidae sont rares mais cosmopolites, c'est-à-dire répartis dans toutes les zones biogéographiques, principalement tropicales[5]. Piesma et Parapiesma sont holarctique, le premier également afrotropical, ainsi qu'Afropiesma. Les Psamminae se rencontrent en Afrique et en Inde. Mcateella est endémique d'Australie, Miespa du Chili, et Thaicoris de Thaïlande[5].

Les Psamminae vivent au sol, dans les régions sèches. Les Piesmatinae vivent sur les plantes[4]. Piesma maculatum est mentionné de sols remués sur lesquels apparaissent les plantes hôtes[6]. Piesma quadratum est mentionnée comme halophile[7].

Biologie

Ces punaises sont phytophages (se nourrissent sur des plantes). Les Piesma et Parapiesma se nourrissent de Chenopodiaceae et de Caryophyllaceae, les Mcateella se reproduisent sur des Cupressaceae, des Mimosaceae, des Proteaceae et des Myrtaceae et Fabaceae (Acacia).

Importance économique

Certaines de ces punaises peuvent transmettre des maladies en piquant les tissus de la plante, occasionnant ainsi des dégâts aux cultures[3] - [8], notamment des betteraves sucrières en ce qui concerne Piesma cinereum (États-Unis), Piesma capitatum (Russie), et Piesma quadratum (en Allemagne)[4]. Piesma maculatum est également mentionnée mais dans une très moindre mesure[8].

Systématique

La classification tant interne qu'externe de ce groupe reste très discutée. Au niveau interne, les Piesmatidae au sens restreint (correspondant à la sous-famille des Piesmatinae) ont d'abord été considérés comme des Tingidae (Cimicomorpha), auxquels ils ressemblent superficiellement. Puis Reuter, en 1910, en fait une famille à part entière. Tullgren, en 1918, puis Leston, Pendergast et Southwood, en 1954, les placent dans les Pentatomomorpha, ce qui est admis par les auteurs modernes. Dès Henry, en 1997, ils ont également compris une autre sous-famille, les Psamminae, originellement conçus comme une tribu des Geocorinae (Lygaeidae), puis une sous-famille de ces mêmes Lygaeidae[4] - [5] - [8]. Pour certains, il faut encore leur ajouter la sous-famille monotypique des Thaicorinae, qui comprend la seule espèce Thaicoris sedlaceki Kormilev, 1969, classée par d'autres dans les Thaumastocoridae (Cimicomorpha, Miroidea)[9].

Au sein des Pentatomomorpha, les Piesmatidae ont été placés soit dans une super-famille à part entière, les Piesmatoidea (Stys 1961, Kumar, 1968), soit, selon les études plus récentes, dans les Lygaeoidea (Henry, 1997, Cassis & Schuh, 2010, H. Li et al. 2005, Weirauch et al. 2019), dans un clade incluant aussi les Berytidae et les Malcidae[4].

Les Piesmatinae comprennent 3 genres (Piesma, séparé en Piesma au sens strict, Parapiesma et Afropiesma, à qui certains donnent un statut de genre, Mcateella et Miespa). Les Psamminae comprennent 3 genres monotypiques, Psammium, Saxicoris et Sympeplus.

Ainsi, au total, la famille comprend, selon les conceptions, de 6 à 9 genres, et environ 44 espèces.

Trois espèces fossiles ont été trouvées dans de l'ambre, en France et dans la Baltique, deux dans des genres éteints remontant jusqu'à l'Eocène (Yprésien, -56 à −48 millions d'années), et l'une dans le genre Piesma, dans de la lacustrine du Colorado, entre -37 et −34 millions d'années[10].

  • Piesma capitata (Piesmatinae) Finlande.
    Piesma capitata (Piesmatinae) Finlande.
  • Parapiesma quadratum (Piesmatinae), Galles du Nord.
    Parapiesma quadratum (Piesmatinae), Galles du Nord.
  • Parapiesma variabile (Piesmatinae), juvéniles stade V, Lettonie.
    Parapiesma variabile (Piesmatinae), juvéniles stade V, Lettonie.
  • Parapiesma variabile, adultes, Lettonie.
    Parapiesma variabile, adultes, Lettonie.

Liste des sous-familles et des genres

Selon BioLib (6 août 2022)[1], complété de Lygaeoidea Species Files[9] :

  • sous-famille Piesmatinae Amyot & Serville, 1843
    • genre Afropiesma Pericart, 1974
    • genre Parapiesma Péricart, 1974
    • genre Piesma Lepeletier & Serville, 1828
    • genre †Eopiesma Nel, Waller & De Ploëg, 2004
    • tribu Heissianini
      • genre Mcateella Drake, 1924
      • genre Miespa Drake, 1948
      • genre †Heissiana Popov, 2001
  • sous-famille Psamminae
    • genre Psammium Breddin In Schumacher, 1913
    • genre Saxicoris Slater, 1970
    • genre Sympeplus Bergroth, 1921
  • sous-famille Thaicorinae Kormilev, 1969
    • genre Thaicoris Kormilev, 1969

Liens externes

Notes et références

  1. BioLib, consulté le 6 août 2022
  2. Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 6 août 2022
  3. Henri-Pierre Aberlenc (coordination), Les insectes du monde : biodiversité, classification, clés de détermination des familles, Plaissan & Versailles, Museo Éditions & Éditions Quae, (ISBN 978-2-37375-101-7 et 2-37375-101-1, OCLC 1250021162, lire en ligne), tome 1, p. 512, tome 2 pp. 211 et 244
  4. (en) Randall T. Schuh et Christiane Weirauch, True bugs of the world (Hemiptera, Heteroptera) : classification and natural history., Manchester, Siri Scientific Press, , 800 p. (ISBN 978-0-9957496-9-6 et 0-9957496-9-8, OCLC 1125224106, lire en ligne), p. 74, 188, 591-594
  5. (en) « Australian Faunal Directory - Piesmatidae », sur www.biodiversity.org.au (consulté le )
  6. « Piesma maculatum | NatureSpot », sur www.naturespot.org.uk (consulté le )
  7. R. Bosmans et J. Péricart, « DISTRIBUTION DES HETEROPTERES BELGES VII. — Berytidae, Piesmatidae et Aradidae (Hemiptera : Heteroptera) », Bulletin de l'Institut royal des Sciences naturelles de Belgique, vol. 54, no 9,‎ , p. 1-11 (lire en ligne [PDF])
  8. « Catalogue of Palaearctic Heteroptera: Familia Piesmatidae », sur catpalhet.linnaeus.naturalis.nl (consulté le )
  9. « family Piesmatidae Amyot & Serville, 1843: Lygaeoidea Species File », sur lygaeoidea.speciesfile.org (consulté le )
  10. « Piesmatidae », sur paleobiodb.org (consulté le )
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