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Pierre Sabatier (sculpteur)

Pierre Sabatier, né le à Moulins et mort le à Paris 10e[1], est un sculpteur français.

Pierre Sabatier
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Il a crĂ©Ă©, en France et ailleurs, un Ĺ“uvre variĂ© de près de 150 rĂ©alisations.

Biographie

Né le , Pierre Sabatier grandit à Moulins où il fait ses études primaires et secondaires. Après la Seconde Guerre mondiale, il s’installe à Paris où, de 1949 à 1952, il suit des cours à l’École nationale supérieure des arts décoratifs et à l’École nationale supérieure des beaux-arts. Sabatier accompagne pendant près de 50 ans le mouvement de l’architecture moderne en se vouant à l’édification d’un art collectif et monumental. Nombre de ses créations sont réalisées grâce à la réglementation sur le 1 % artistique — pourcentage du budget d’une construction publique affecté à une commande d’œuvre d’art — mise en place par André Malraux en France au début des années 1950.

En 1965, la sortie du premier numéro de la revue Le Mur Vivant — préfacée par Raymond Lopez, Maurice Novarina, et Le Corbusier — représente un événement pour les artistes de sa génération qui militent pour l'intégration des arts dans l'architecture. Sabatier y reconnaît sa propre démarche et adhère au mouvement. Des architectes renommés de son époque lui confient la conception et la réalisation des éléments des espaces intérieurs, où les œuvres de Pierre Sabatier assument souvent une fonction précise : cloisons, portes, murs claustra, murs parois y occupent une place importante. Il élabore ses projets en liaison avec l’architecture, fait rarement œuvre unique mais participe à une conception d’ensemble. Ses œuvres s’intègrent aussi bien dans des bâtiments privés (sièges de sociétés, de banques, d’assurances) que des bâtiments et espaces publics (collèges, lycées, universités, préfectures, hôtels de ville, palais de justice), à la fois en France et à l’étranger (notamment en Belgique, Allemagne, Canada, Arabie saoudite, et Irak).

Mobilier liturgique pour la cathédrale d'Angoulême : couronne de gloire, ambon et croix, en laiton, 1999.

En marge de son travail d'art monumental dans l'architecture et dans les espaces publics, il accomplit également un œuvre important dans le domaine de l’art sacré avec la création d’objets et de mobilier liturgique, comme par exemple la couronne de gloire, l'ambon et une croix, en laiton, pour la cathédrale d'Angoulême.

Pierre Sabatier ne cesse de s’ouvrir à de multiples investigations. Il conçoit, en 1981, le Kaleicycloscope — un espace métamorphique en aluminium nacré composé d’éléments cylindriques animés, réceptacle d’images en perpétuel mouvement — et il développe de 1995 à 2001 la Sidérolithe, une sculpture en tubes d’acier inoxydable, insérée dans un espace naturel aménagé.

En , la maison de vente aux enchères Piasa a organisé à Paris une vente des œuvres de Pierre Sabatier[2] précédée d'une table ronde consacrée à son œuvre[3] - [4].

En , la Magen H Gallery de New York organise la première rĂ©trospective de Pierre Sabatier aux États-Unis oĂą plus de 100 Ĺ“uvres ont Ă©tĂ© exposĂ©es[5] - [6] et la galerie a Ă©ditĂ© pour cette occasion un ouvrage intitulĂ© Substance, material, matter[7].

Matériaux et techniques

Au début des années 1960, Pierre Sabatier réalise principalement de grandes compositions murales en céramiques et mosaïques. À la fin des années 1960, il abandonne cette technique au profit du travail du métal, désormais son matériau de prédilection. Traitant souvent de grandes surfaces ou des volumes considérables et disposant d’outils qu’il a souvent façonné lui-même pour mieux les adapter à la nature même de ses activités, Pierre Sabatier soumet l’acier comme l’étain, le laiton, l’aluminium ou le cuivre à un travail intense variant au gré de son inspiration. Emboutir, ciseler, marteler, découper, brûler, souder, corroder, polir sont pour lui autant de possibilités pour obtenir l’effet souhaité. Le processus de transformation de la matière, dans lequel l’oxydation à l’acide est une phase essentielle — et pour lequel l’artiste a développé un savoir faire unique — forme la caractéristique esthétique de son œuvre et marque son originalité.

Dans les années 1980, Pierre Sabatier découvre avec le voile de béton une nouvelle technique qu’il met à profit pour des réalisations dans le cadre des parcs à thèmes et des aires de jeux. Pour faire face aux commandes, Pierre Sabatier aménage un vaste atelier à Aurouër (Allier) dans la campagne bourbonnaise, où il exécute ses œuvres, secondé par une équipe d’assistants — jusqu’à dix — qu’il forme lui-même.

Ĺ’uvres

  • 1957 : Bagneux, groupe scolaire Travail, dĂ©coration dans le cadre du 1% artistique avec Michel Deverne (1927-2012) et Samuel Papazian[8].
  • 1965 : Aulnay-sous-Bois, chapelle Saint-Paul d'Ambourget. Mobilier liturgique. Écran du chĹ“ur en cuivre martelĂ© et patinĂ©. Jean Le Couteur, architecte.
  • 1967 : Romorantin-Lanthenay, lycĂ©e Claude-de-France. CĂ©ramique extĂ©rieure : Le bal du Grand Meaulnes. 16 Ă— 19 m, grès Ă©maillĂ©. François Davy, architecte. Commande 1 %.
  • 1967 : La DĂ©fense, tour Aquitaine. Hall et Noyau central. Espace sculptĂ© 600 m2. Fresque aux acides sur cuivre martelĂ© et embouti. Luc et Xavier Arsène-Henry, Bernard Schoeller, architectes. Denis Voisin, architecte d’intĂ©rieur.
  • 1968 : Paris, porte d'OrlĂ©ans, stade Élisabeth. CĂ©ramique extĂ©rieure. 40 Ă— 2,50 m. Lave Ă©maillĂ©e. Robert-Guy Sabrou, architecte. Commande 1 % .
  • 1968 : Grenoble, hĂ´tel de ville, salle des mariages : Portes-Claustra, 11 Ă— 2,50 m, cuivre ouvragĂ© et Ă©tain. Salle de rĂ©ception : mur de 12 Ă— 3,30 m, laiton embouti et oxydĂ©. Maurice Novarina, architecte. Joseph-AndrĂ© Motte, architecte d’intĂ©rieur. Commande 1 % de la Ville de Grenoble et de la prĂ©fecture de l’Isère.
  • 1969 : Bruxelles (Belgique), 25, boulevard du Souverain, siège de la Royale Belge. Espace sculptĂ© : noyau central, auditorium, 800 m2. Laiton mis en forme et travaillĂ© aux acides. Pierre Dufau, architecte. Commande S.A. d’Assurances.
  • 1969 : Bondy. hĂ´tel de ville, salle des mariages. Sculpture murale, 9 Ă— 3,20 m, Ă©tain travaillĂ© sur cuivre. Joseph AndrĂ© Motte, architecte d’intĂ©rieur. Commande 1 %.
  • 1971 : CrĂ©teil, prĂ©fecture du Val-de-Marne, salle des fĂŞtes. Mur vivant, 39 Ă— 3,50 m, cuivre et laiton martelĂ©, pliĂ©, repoussĂ©, ajourĂ©, travaillĂ© et oxydĂ©, Ă©lĂ©ments coulissants. Daniel Badani, architecte. Commande 1 %
  • 1974 : Nanterre, CathĂ©drale Sainte-Geneviève-et-Saint-Maurice de Nanterre. Porte monumentale de la nouvelle façade de l'Ă©glise : Le Buisson Ardent, 13,20 x 6,20m, laiton embouti, Ă©tain pur et plomb.
  • 1974 : Paris, 33, Rue François-Ier, Parfums Rochas. Audace, façade Ă©phĂ©mère Ă  la suite du concours de 1972, 25 Ă— 13 m, thermoformage des tubes en PVC. Jean-Pierre Basile, architecte. Georges Ferran, architecte d’intĂ©rieur. DĂ©placĂ© en 1987.
  • 1975 : La DĂ©fense, tour UAP-AXA, CB 312, halls. Trois volumes sculptĂ©s en acier oxydĂ©, 10 Ă— 7 m chacun, oxydation stoppĂ©e Ă  des stades diffĂ©rents, biseaux polis. Pierre Dufau et Jean-Pierre Dacbert, architectes.
  • 1975 : La DĂ©fense, tour Manhattan. Environnement sculptĂ©, aluminium mis en ondes, traitement pigments cristallisĂ©s et nacrĂ©s. Michel Herbert, architecte.
  • 1975 : Paris, 83-85, avenue de la Grande-ArmĂ©e, Maison de la CoopĂ©ration agricole–In Vivo, hall. Espace sculptĂ© Germination, laiton, plomb et Ă©tain pur travaillĂ©. Jean DeMailly, architecte.
  • 1975 : Villetaneuse, crĂ©matorium du cimetière des Joncherolles. Les Portes de l’Au-delĂ , 6 Ă— 3 m, Ă©tain pur sur laiton travaillĂ© et ajourĂ©. Robert Auzelle, architecte.
  • 1976 : Meudon-la-ForĂŞt, collège Jean-Moulin. L'Envol (Flamme), 5 Ă— 5 m, acier corten. Henri Pottier, architecte.
  • 1979 : Calgary (Canada), Aquitaine Company of Canada Ltd., hall. Les Rocheuses, espace sculptĂ©, 150 m2, laiton et Ă©tain pur. Architectes : Webb, Zerafa, Menkes, Housden. Architecte d’intĂ©rieur : Denis Voisin.
  • 1982 : Bagdad (Irak), aĂ©roport international, terminaux Ă  thème : Babylone, Ninive, Samarra, trois murs en mĂ©tal sculptĂ© de 40 Ă— 4 m, laiton embouti et oxydĂ©. Jean-Louis Berthet et Yves Pochy, architectes d’intĂ©rieur.
  • 1994 : Boulogne-Billancourt, nouveau pont de Billancourt. Voilures, sculpture-signal, inox, 18 Ă— m de haut. Habeo semper alas, rĂ©fĂ©rence au passĂ© industriel des deux communes voisines. Daniel Badani, architecte.
  • 2000 : La DĂ©fense, Ă©glise Notre-Dame-de-PentecĂ´te, autel. Les 12 empreintes des langues de feu, ambon et tabernacle, acier travaillĂ© aux oxydes. Franck Hammoutène, architecte.
  • 2000 : La DĂ©fense, cĹ“ur DĂ©fense, halls. Telluries, trois sculptures murales en acier travaillĂ© aux oxydes, 7,50 Ă— 5,40 m chacune. Jean-Paul Viguier, architecte. Bernard Grenot, architecte d’intĂ©rieur.

Réalisation de nombreux parcs à thème en béton projeté teinté dans la masse[9] - [10].

Ĺ’uvres dans les collections publiques

L’œuvre de Pierre Sabatier est représentée dans les collections du Centre de création industrielle du musée national d'Art moderne à Paris.

Expositions

Source : « Biographie/expositions Â» sur le site web consacrĂ© Ă  Pierre Sabatier[11].

  • 1981 : Maison de la Culture de Nevers, exposition personnelle.
  • 2015 : Design Miami-Basel, Miami, Magen H Gallery[12].
  • 2015 : PAD London, Magen H Gallery.
  • 2015 : PAD Paris, galerie Yves Gastou[13].
  • 2015 : exposition personnelle, Magen H Gallery, New York.
  • 2016 : FOG Design + Art, San Francisco, Magen H Gallery.
  • 2016 : PAD London, Magen H Gallery et Chahan Gallery.
  • 2016 : Design Miami-Basel, Bâle et Miami, Magen H Gallery[14].
  • 2017 : FOG Design + Art, San Francisco, Magen H Gallery.

Salons

Distinctions

Hommage

Yangsi Rinpoché a participé a l'exposition photographique dans la ville de Moulins dédiée à l'oeuvre de Pierre Sabatier de juin à septembre 2021[16]

Notes et références

Notes

    Références

    1. Insee, « Acte de décès de Jean Aimé Pierre Sabatier », sur MatchID
    2. piasa.fr.
    3. http://www.https « Copie archivée » (version du 19 août 2013 sur Internet Archive)://m.youtube.com/channel/UCIT1qfPtqk8wi8GVUkTYZ8g.
    4. Un record mondial a été établi pour la vente d'un des lots, dont 98 % ont trouvé preneur (cf. gazette-drouot.com.
    5. « Pierre Sabatier’s Legacy Revealed in “Substance, Material, Matter” », sur www.whitewall.art (consulté le ).
    6. « French Sculptor Pierre Sabatier Gets His First Major Retrospective in New York », Artsy,‎ (lire en ligne, consulté le )
    7. (en) exhibit-E.com, « Pierre Sabatier - MAGEN H GALLERY », sur www.magenxxcentury.com (consulté le ).
    8. Archives nationales de France, Répertoire 19880466/1-19880466/139, Délégation aux arts plastiques. Bureau des commandes publiques 1% (1948-1983).
    9. Pour le détail, voir le site web consacré à Pierre Sabatier : pierresabatier.com.
    10. « Pierre SABATIER », sur YouTube (consulté le ).
    11. pierresabatier.com.
    12. basel2015.designmiami.com.
    13. « Actualités - Galerie Yves Gastou », sur Website Name (consulté le ).
    14. (en) exhibit-E.com, « Design Miami 2016 - November 29 - December 4, 2016 - MAGEN H GALLERY », sur www.magenxxcentury.com (consulté le ).
    15. legifrance.gouv.fr.
    16. « Sabatier sur les Cours », sur ville-moulins.fr (consulté le ).

    Annexes

    Bibliographie

    • Domitille d’Orgeval, Pierre Sabatier, sculpteur, Paris, Éditions Norm, 2011.

    Liens externes

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