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Pierre Lareppe

Pierre Lareppe, né le à Vireux-Molhain (Ardennes) et décédé le à Nouzonville (Ardennes), est un ouvrier puis homme politique français, député du Front populaire, interné en France puis à Alger, de 1940 à 1943, comme député communiste. Il redevient député des Ardennes après la Libération.

Pierre Lareppe
Fonctions
Député des Ardennes (1936-1940)
Gouvernement IIIe RĂ©publique
Groupe politique communiste
Député des Ardennes (1945-1946)
Gouvernement Gouvernement provisoire de la République française
Groupe politique Parti communiste français (1945-1946)
Député des Ardennes (1946-1951)
puis 1956-1958
Gouvernement IVe RĂ©publique
Groupe politique Parti communiste français (1946-1958)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Vireux-Molhain (Ardennes)
Date de dĂ©cès (Ă  75 ans)
Lieu de décès Nouzonville (Ardennes)
Nationalité Drapeau de la France France
Parti politique PCF
Profession Ouvrier

Biographie

Né en à Vireux-Molhain, il entre à 13 ans au petit séminaire de Vouziers[1]. Quelques années, peu avant la Première Guerre mondiale, il entre comme apprenti mouleur à Aubrives, à la S.A. métallurgique d'Aubrives et Villerupt. En 1919, il devient mouleur aux usines Renault à Boulogne-Billancourt. Il y adhère à la CGTU, puis, en 1922, au Parti communiste en 1922. Revenu dans les Ardennes en 1924, il écrit dans un hebdomadaire régional du parti, L'Exploité[2].

Aux Ă©lections lĂ©gislatives de 1928, il est le candidat du Parti communiste dans la circonscription de Rocroi et n'obtient que 1 746 voix sur 117 771 suffrages exprimĂ©s. Il cherche un emploi dans la vallĂ©e de la Meuse, mais son engagement syndical et politique lui ferme les portes. Il devient permanent du parti Ă  Reims. Pour autant, en dĂ©saccord avec Henri BarbĂ© et Pierre Celor, qui ont accĂ©dĂ© au secrĂ©tariat national du parti en 1927, il quitte la formation communiste en 1930, puis il y revient un an et demi plus tard, Maurice Thorez en Ă©tant devenu secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral[1].

Pierre Lareppe est élu maire de Nouzonville en 1935. Il se présente aux législatives de 1936, pour le Front populaire, et devient député des Ardennes de 1936 à 1940[3]. Il anime dans sa circonscription la lutte contre le fascisme, et est ainsi en à la tête d'une manifestation, à Mézières, contre la tenue d'une conférence par Jacques Doriot[4]. En 1937, à Nouzonville, il inaugure en présence de Marcel Cachin, un buste en l'honneur de Jean-Baptiste Clément dans l'avenue baptisée du même nom[5]. Durant la Guerre d'Espagne, il est chargé par le Parti communiste d'assurer la liaison avec l'état-major des Brigades internationales[1]. Dans les débats à la Chambre des députés sur la défense nationale, en 1938, il évoque à plusieurs reprises les risques d'agression allemande qui menacent particulièrement le département dont il est l'un des élus[6].

Ayant rejoint le groupe ouvrier et paysan français constituĂ© en remplacement du groupe parlementaire communiste dissous, il est arrĂŞtĂ© le , dĂ©chu de son mandat le et condamnĂ© le par le 3e tribunal militaire de Paris Ă  cinq ans de prison, 4 000 francs d'amende et cinq ans de privation de ses droits civiques et politiques pour appartenance Ă  une organisation dissoute par le dĂ©cret du [2] - [7]. Des prisons françaises (Angers, Tours, Tarbes, Le Puy-en-Velay), il est transfĂ©rĂ© et internĂ© dans les camps en AlgĂ©rie dans des conditions pĂ©nibles[8]. Il est libĂ©rĂ© le .

Il redevient maire de Nouzonville de 1945 Ă  1953. Aux Ă©lections lĂ©gislatives du 21 octobre 1945 pour constituer la première AssemblĂ©e constituante, le parti communiste remporte 2 des 4 sièges Ă  pourvoir dans les Ardennes, avec 37 863 voix sur 119 205 suffrages exprimĂ©s. Il redevient ainsi dĂ©putĂ© des Ardennes[3], ainsi que Jules Mouron.

Comme l'ensemble du groupe communiste, Pierre Lareppe vote pour les nationalisations et approuve, en , le premier projet de Constitution de la IVe RĂ©publique. Mais ce texte est rejetĂ© par le rĂ©fĂ©rendum du 5 mai 1946, ce qui rend nĂ©cessaire la convocation d'une deuxième AssemblĂ©e nationale Constituante. Il conduit Ă  nouveau la liste communiste dans son dĂ©partement, et est rĂ©Ă©lu lors des Ă©lections lĂ©gislatives françaises de juin 1946 (le parti communiste conserve ses 2 Ă©lus dans les Ardennes, Jules Mouron et lui, malgrĂ© un score lĂ©gèrement en baisse, 37 500 voix sur 123 255 suffrages exprimĂ©s). Pierre Lareppe s'oppose au nouveau projet de Constitution. Mais celui-ci est votĂ© par l'AssemblĂ©e Nationale le , et ratifiĂ© par rĂ©fĂ©rendum le [3].

Il se reprĂ©sente Ă  nouveau aux Ă©lections lĂ©gislatives de novembre 1946. La liste communiste comptabilise 39 441 voix sur 118 841 suffrages exprimĂ©s, mais, bien qu'elle soit en progression, elle n'obtient qu'un des quatre sièges Ă  pourvoir en raison du poids relatif du MRP. TĂŞte de liste, il est le seul Ă©lu communiste du dĂ©partement.

Il reste député des Ardennes jusqu'en 1951. Aux élections législatives de 1951, le système d'apparentement mis en place est fatal à la liste communiste. Les listes ayant contracté l'apparentement remportent les quatre sièges à pourvoir. Pierre Lareppe abandonne aussi, en 1953, la mairie de Nouzonville au candidat de la SFIO.

Aux Ă©lections lĂ©gislatives de 1956, la liste communiste bĂ©nĂ©ficie de 38 252 voix sur 135 442 suffrages exprimĂ©s, permettant Ă  Pierre Lareppe de retrouver son siège. Il est nommĂ© Ă  la Commission de la reconstruction, des dommages de guerre et du logement. Il vote la confiance Ă  Guy Mollet, et, malgrĂ© des rĂ©serves exprimĂ©es au sein du bureau politique de sa formation, il suit les consignes de vote du groupe communiste en et vote les pouvoirs spĂ©ciaux pour rĂ©tablir l'ordre en AlgĂ©rie[3].

Candidat aux Ă©lections lĂ©gislatives de novembre 1958, il est battu. En 1961, il est exclu du Parti communiste, après s'en ĂŞtre Ă©loignĂ© pour dĂ©saccords[9]. En , il crĂ©e avec Marcel Prenant, et le groupe « Unir pour le socialisme Â», qui revendique un dĂ©bat rĂ©ellement « dĂ©mocratique Â» au sein du Parti, une Amicale des anciens membres du P.C.F., avec un bulletin, Le dĂ©bat communiste[10]. En 1964, il participe au « ComitĂ© pour la rĂ©habilitation d'AndrĂ© Marty et des victimes de la calomnie Â», soutenu par sa compagne, Georgette Lafagne, ancienne membre du bureau fĂ©dĂ©ral communiste des Ardennes, et secrĂ©taire dĂ©partementale de l'Union des femmes françaises[3].

Il décède à Nouzonville en 1972. En 1987, un ouvrage de Thierry Wolton le cite comme ayant procédé à un recrutement, au début des années 1950, pour le KGB[11].

Références

Voir aussi

Bibliographie

  • Georges Vidal, La grande illusion ? : le Parti communiste français et la DĂ©fense nationale Ă  l'Ă©poque du Front populaire (1934-1939), Presses universitaires de Lyon, , 484 p..
  • Philippe Lecler, « Le Parti populaire français dans les Ardennes, 1936-1939 », Revue Historique Ardennaise,‎ 2001-2002, p. 213-234.
  • « Au temps du Front Populaire. Lareppe Pierre. », Terres Ardennaises, no 46,‎ , p. 33.
  • Michel Pinçon, DĂ©sarrois ouvriers : familles de mĂ©tallurgistes dans les mutations industrielles et sociales, Paris, L'Harmattan, , 178 p. (ISBN 2-85802-807-9, lire en ligne).
  • Thierry Wolton, Le KGB en France, Éditions Grasset, , 178 p. (lire en ligne).
  • RenĂ© Colinet, « TĂ©moignages ouvriers, attitudes patronales: mai- Ă  Nouzon Â», in Revue Historique Ardennaise, Tome XXI, 1986.
  • AndrĂ© Laurens et Thierry Pfister, Les nouveaux communistes, Éditions Stock, .
  • « Pierre Lareppe », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960
  • Florimond Bonte, Le Chemin de l'honneur : de la Chambre des dĂ©putĂ©s aux prisons de France et au bagne d'Afrique, Éditions sociales, (1re Ă©d. 1948).
  • « Ancien dĂ©putĂ© des Ardennes, M.Pierre Lareppe est exclu du parti communiste », Le Monde,‎ (lire en ligne).

Liens externes

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