Penà guila
Penà guila, en valencien[1] et officiellement[N 1] (Penáguila en castillan), est une commune de la province d'Alicante, dans la Communauté valencienne, en Espagne. Elle est située dans la comarque de l'Alcoià au nord de la province et dans la zone à prédominance linguistique valencienne[3].
Penà guila Penáguila (es) | ||||
Héraldique |
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Vue générale de Penà guila. | ||||
Administration | ||||
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Pays | Espagne | |||
Communauté autonome | Communauté valencienne | |||
Province | Province d'Alicante | |||
Comarque | Alcoià | |||
District judic. | Alcoy | |||
Maire Mandat |
Carlos Blanes Gisbert (PP) Depuis 2011 |
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Code postal | 03815 | |||
Démographie | ||||
Gentilé | Penaguilenc/a (ca) Penailer/a (es) |
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Population | 287 hab. () | |||
Densité | 5,7 hab./km2 | |||
Géographie | ||||
Coordonnées | 38° 40′ 45″ nord, 0° 21′ 33″ ouest | |||
Altitude | 685 m |
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Superficie | 4 992 ha = 49,92 km2 | |||
Divers | ||||
Saint patron | Notre-Dame du Patronage (Nuestra Señora del Patrocinio) | |||
Localisation | ||||
Géolocalisation sur la carte : Espagne
Géolocalisation sur la carte : Espagne
Géolocalisation sur la carte : Communauté valencienne
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Liens | ||||
Site web | www.penaguila.es | |||
Géographie
dans la Communauté valencienne. dans la comarque de l'Alcoià .
Situé au pied de la Sierra de Penà guila, contrefort de la Sierra de Aitana, le territoire de Penà guila, dont le point culminant est l'Ull del Moro à 1 050 mètres d'altitude, est traversé à l'est par le RÃo Frainos, également connu sous le nom de rivière de Penà guila, qui se jette, arrivée à Cocentaina, dans le Serpis ou rivière d'Alcoy.
Localités limitrophes
Le territoire communal de Penà guila est voisin de ceux :
- d'Alcoi et de Benifallim dans la comarque de l'Alcoià ;
- de Cocentaina, Benilloba, Gorga, Benasau et Alcoleja dans la comarque du Comtat (Condado de Cocentaina en castillan) ;
- de Relleu et Sella dans la comarque de la Marina Baixa ;
- et de Torremanzanas dans la comarque de l'Alacantà (Campo de Alicante en castillan).
Image satellite
Penà guila sur WikiMapia[4].
Histoire
Conquête et christianisation
Après la conquête de Biar en 1245 par Jacques Ier d'Aragon, toutes les localités avoisinantes, dont Penà guila, passent sous le contrôle de la Couronne d'Aragon. Al-Azraq, seigneur musulman qui reconnaît la suzeraineté du monarque chrétien, parvient à conserver le contrôle d'une série de fortifications dans les vallées de Alcalá et Gallinera. Mais, les abus contre la population musulmane le conduise assez rapidement à se soulever. Ses troupes occupent, entre autres, le château de Penà guila, qui restera entre les mains des Musulmans jusqu'en 1248, date à laquelle ils seront à nouveau soumis.
À partir de 1260, une politique de colonisation est lancée, des colons chrétiens s'installent près du château de Penà guila. Les heurts avec la population musulmane se multiplient. En 1276, une bande hispano-musulmane tue deux chrétiens de Penà guila, en prend une quinzaine en otage et s'empare du château. Le de la même année, Jacques Ier d'Aragon le concède à fief au chevalier, Berenguer de Lacera. Al-Azraq profite de l'insurrection populaire et lance alors une seconde offensive pour reprendre le contrôle de la comarque. Il est défait l'année suivante devant Alcoy, où, selon la tradition, il trouve la mort en combattant en 1277.
Une des conséquences de ce second soulèvement est la création de la ville de Penà guila. Le roi Pierre III d'Aragon, au lieu de favoriser l'installation de populations chrétiennes près des habitats anciens, lance une nouvelle politique de colonisation en des lieux stratégiques de la comarque, avec l'obligation pour les nouveaux colons de se regrouper autour de bourgs fortifiés. Penà guila reçoit de ce monarque sa charte de peuplement le . L'enceinte de Penà guila, qui compte alors une centaine de colons, reste insuffisante à elle seule pour protéger sa population, en 1338, Pierre IV d'Aragon ordonne de relever et de renforcer les fortifications du château de Penà guila.
En 1356, la ville, assiégée par les troupes du roi Pierre Ier de Castille, résiste et parvient à mettre en déroute l'envahisseur, ce qui lui vaut de se voir octroyer, par le roi d'Aragon, le privilège de ville royale avec droit de vote aux Corts valenciennes.
Penà guila relevait jusqu'en 1707 de la Gobernación de Xà tiva, avant de faire partie du Corregimiento d'Alcoy. Avec la division territoriale provinciale de 1833, Penà guila a été inclus dans la Province d'Alicante.
Blason
Ecu rectangulaire à pointe arrondie (écu ibérique). D'argent au rocher au naturel surmonté d'un aigle de sable avec en chef un écu en losange avec les armes royales de Valence : d'or aux quatre pals de gueules. Pour timbre, une couronne royale ouverte (Résolution du du Conseiller de Justice et des Administrations publiques pour la réhabilitation du blason historique, d'usage immémorial, de l'Ayuntamiento de Penà guila, publiée au Journal Officiel de la Communauté Valencienne, le 1er octobre suivant, sous le numéro 4 347)[5].
Démographie
La population a subi une régression continue tout au long du XXe siècle, passant de 1 391 habitants en 1900 à 324 en 2010 [6].
Administration
Carlos Blanes Gisbert, du Parti Populaire, est l'actuel premier magistrat de Penà guila.
Mandat | Maire | Parti Politique |
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1979-1983 | Juan José Gisbert Doménech | UCD |
1983–1987 | Juan José Gisbert Doménech | AP |
1987–1991 | Enrique Picó Gisbert | PSPV-PSOE |
1991–1995 | Enrique Picó Gisbert | PSPV-PSOE |
1995–1999 | Enrique Picó Gisbert | PSPV-PSOE |
1999–2003 | Enrique Picó Gisbert | PSPV-PSOE |
2003–2007 | Enrique Picó Gisbert | PSPV-PSOE |
2007–2011 | Josep Blanes Bonet | PSPV-PSOE |
2011– | Carlos Blanes Gisbert | PP |
Économie
Un peu plus de la moitié du territoire est cultivé (54 %), l'autre moitié étant boisé (46 %). Les surfaces cultivées le sont presque exclusivement en aridoculture (2 480 ha). L'olivier (plus de 1 400 ha) prédomine, suivi de l'amandier (365 ha) et dans une moindre mesure, des autres espèces d'arbres fruitiers (pêcher, prunier et pommier). L'irrigation est réduite (41 ha) et n'est dédiée qu'aux cultures horticoles. Les activités agraires sont organisées au sein de la Cooperativa de agricultores y ganaderos Virgen del Patrocinio.
Monuments et sites remarquables
- Aliénation solaire de l'Arc de Sainte Lucie[7].
- Château de Penà guila, restes d'une forteresse arabe du VIIIe siècle, construite sur des vestiges romains et remaniée par les Chrétiens aux XIVe siècle et XVIe siècle, situés à une hauteur de 910 mètres, au sud-ouest de Penà guila, sur un sommet escarpé de la Sierra de Aitana. Entouré d'une enceinte maçonnée aujourd'hui presque entièrement disparue et construit sur un plan rectangulaire, on peut encore y voir les vestiges d'une citerne et d'une tour dans sa partie la plus élevée. Déclaré Bien d'Intérêt Culturel (BIC).
- Église Paroissiale, dédiée à l'Assomption de Marie (Asunción de Nuestra Señora), l'église actuelle a été construite en 1790, en remplacement d'un édifice plus ancien datant du XIVe siècle dont quelques vestiges sont encore visibles à l'emplacement de l'ancien orgue aujourd'hui détruit. Elle a été agrandie successivement en 1802 et 1805 à l'instigation de l'archevêque de Valence, JoaquÃn Company y Soler, né à Penà guila, sous la direction de l'architecte Antonio Cabrera. De facture néoclassique, elle est en forme de croix latine. À noter, à l'intérieur de l'église, la chapelle où se vénère l'icône de Notre-Dame du Patronage (Nuestra Señora del Patrocinio), patronne de Penà guila depuis 1693. Selon la tradition, cette icône aurait été libérée de la fureur des Turcs par Francisco Fenollar, né à Penà guila, capitaine des Armées royales de Philippe IV d'Espagne et ramenée à Penà guila pour sa vénération depuis Naples le , jour de la fête de Saint Isidore le Laboureur [8].
- Restes de la muraille, porte médiévale et vestiges de la Tour Vernet
- Ermite de San Roque et Ermite del Calvario o de los Santos Patrones (Santos Abdón y Senén et Nuestra Señora del Patrocinio), .
- Moulin de Pere Joan, .
- Maison des Fenollar et Maison des Moncada, la première des seigneurs de Benillup et d'Alcoleja, la seconde des seigneurs de Guadalest.
- Musée ethnologique, .
- Riuet ou Fontaine Majeure, .
- Jardin de Saints, .
- Route Phytoclimatique, .
- Safari Aitana, ouvert en 1975 sur la finca El Sirer, actuellement le seul safari de la Communauté Valencienne qui se visite en voiture.
Fêtes
- Fêtes patronales, célébrées à partir du en l'honneur de Notre-Dame du Patronage (Nuestra Señora del Patrocinio).
Personnalités
- Bernat Fenollar (ca 1438-1516), clerc, né vers 1438 à Penà guila, beneficiat, domer puis sotsobrer en 1467 de la cathédrale de Valence, poète de l'École satyrique valencienne et professeur en 1510 de mathématiques à l'Estudi General de Valence, où il meurt le . Organisateur chez lui de tertulias littéraires, il est l'auteur de nombreux poèmes, dont certains publiés dans Obres e trobes en lahors de la Verge Maria, le premier livre imprimé en catalan ou valencien, édité à Valence en 1474 [9].
- JoaquÃn Company y Soler (1732-1813), ecclésiastique, né le à Penà guila où son père est médecin, il est envoyé par son oncle maternel, à la suite du décès de son père, au collège des Jésuites de Gandia. Il intègre ensuite le l'Ordre des frères mineurs ou Ordre franciscain, où il accède jusqu'à la fonction de ministre général de l'Ordre. Nommé par le Pape Pie VI, archevêque de Saragosse en 1797, il est nommé en 1800 par le Pape Pie VII, archevêque de Valence, où il meurt le . Son corps repose dans la chapelle de la Vierge Purissime, encore appelée chapelle du Monument, de la cathédrale de Valence. Chevalier Grand Croix de l'Ordre de Charles III d'Espagne, il sera vice-président de l'Assemblée Supérieure du Gouvernement du Royaume de Valence durant l'occupation napoléonienne. Ayant refusé de fuir à Majorque et respecté des Français pour son attitude, ses différentes interventions auprès des occupants permettent d'éviter de nombreuses exécutions parmi les prisonniers[10].
- Pascual Boronat y Barrachina (1866-1908), prêtre, né en 1866 à Penà guila, chargé de l'église Sainte-Catherine de Valence, où il meurt en 1908. Auteur de nombreux ouvrages littéraires variés à caractère historiographique et ultra catholique, dont Los moriscos españoles y su expulsión et El beato Juan de Ribera y el Colegio del Corpus Christi.
- Francisco de Paula Ibáñez e Ibáñez (1876-1936), prêtre, né le à Penà guila où son père est meunier, abbé de la Collégiale de Xà tiva, fusillé durant la Guerre d'Espagne le à Llosa de Ranes, béatifié le par le Pape Jean-Paul II[11].
Notes et références
Notes
- Officiel depuis le 6 août 1993 (auparavant Penáguila)[2].
Références
- E. Minguet i Tomà s, Els processos de normalització lingüÃstica en l'à mbit municipal valencià , Universitat de València, Valencia, 2005, p. 383 (ISBN 84-370-6368-X).
- (es) Varaciones de los municipios de España desde 1842, Ministerio de administraciones públicas, , 364 p. (lire en ligne)
- Loi 4/1983 du 23 novembre 1983 relative à l'utilisation et l'enseignement du valencien
- Image satellite (WikiMapia).
- « Diari Oficial de la Generalitat Valenciana »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- Evolution de la population de Penáguila (Unité de Documentation de la Députation provinciale d'Alicante).
- Alineación Solar del Arco de Santa LucÃa (Doctor José Lull).
- J. Ripoll y Fenollar, Novena a Nuestra Señora del Patrocinio, Imprenta y litografÃa de J. MartÃ, Alcoy, 1853.
- « Poesia catalana »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (Joan Antoni Ferran Sol).
- Archidiocesis de Valencia (Arturo Llin Cháfer).
- Beato Francisco de Paula Ibáñez e Ibáñez, presbÃtero y mártir.
Voir aussi
Article connexe
Liens externes
- Site de la mairie de Penà guila
- Indice statistique municipal de Penà guila (Unité de Documentation de la Députation provinciale d'Alicante).
- Blog sur Penà guila.