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Pafnouti Tchebychev

Pafnouti Lvovitch Tchebychev (en russe : ĐŸĐ°Ń„ĐœŃƒŃ‚ĐžĐč ЛьĐČĐŸĐČоч Đ§Đ”Đ±Ń‹ŃˆŃ‘ĐČ), nĂ© le 4 mai 1821 ( dans le calendrier grĂ©gorien) Ă  Okatovo, prĂšs de Borovsk, et dĂ©cĂ©dĂ© le 26 novembre 1894 ( dans le calendrier grĂ©gorien) Ă  Saint-PĂ©tersbourg, est un mathĂ©maticien russe. Son nom a tout d'abord Ă©tĂ© transcrit en français Tchebychef [1] et la forme Tchebycheff est aussi utilisĂ©e en français[2]. Il est aussi transcrit Tschebyschef ou Tschebyscheff (formes allemandes), Chebyshov ou Chebyshev[3] (formes anglo-saxonnes).

Pafnouti Tchebychev
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Pafnouti Tchebychev en 1865
Naissance
Borovsk (Empire russe)
DĂ©cĂšs
Saint-PĂ©tersbourg (Empire russe)
Nationalité Drapeau de l'Empire russe russe
Domaines Mathématiques
Institutions UniversitĂ© d'État de Saint-PĂ©tersbourg
DiplĂŽme UniversitĂ© d'État de Moscou
Renommé pour PolynÎme de Tchebychev
Distinctions Prix Demidoff (1849)

Il est connu pour ses travaux dans les domaines des probabilités, des statistiques, et de la théorie des nombres.

Tchebychev appartient à l'école mathématique russe fondée sous Catherine la Grande par Daniel Bernoulli et Euler. En est aussi issu son contemporain Lobatchevski, inventeur de la premiÚre géométrie non euclidienne.

Tchebychev reprend le vaste programme lancĂ© par Jacques Bernoulli, Abraham de Moivre et SimĂ©on Denis Poisson pour Ă©noncer et dĂ©montrer de façon rigoureuse des thĂ©orĂšmes limites, c'est-Ă -dire pour Ă©tablir les tendances asymptotiques des phĂ©nomĂšnes naturels. Il Ă©tablit une loi des grands nombres trĂšs gĂ©nĂ©rale et donne une nouvelle et brillante mĂ©thode de dĂ©monstration basĂ©e sur l'inĂ©galitĂ© Ă©noncĂ©e par BienaymĂ© et dĂ©montrĂ©e par lui-mĂȘme.

En théorie des nombres, Tchebychev obtint en 1848-1852 des résultats corroborant une conjecture de Gauss et Legendre relative à la raréfaction des nombres premiers. Si ces résultats ne lui permirent pas de démontrer la conjecture (le théorÚme des nombres premiers), ils lui permirent néanmoins de s'en approcher considérablement, et par ailleurs de démontrer une conjecture énoncée par Bertrand : « Pour tout entier n au moins égal à 2, il existe un nombre premier entre n et 2n ».

Il a aussi conçu un mécanisme appelé « cheval de Tchebychev » qui convertit un mouvement de rotation en un mouvement proche du mouvement linéaire.

AprĂšs lui, Liapounov et Markov, ses Ă©lĂšves, continueront son Ɠuvre et cette tradition russe conduit Ă  Kolmogorov, fondateur des probabilitĂ©s contemporaines.

Biographie

Buste de Pafnouti Tchebychev devant l'université de Moscou.

Pafnouti Lvovitch Tchebychev est nĂ© le Ă  Okatovo, une petite ville de l’Ouest de la Russie, Ă  l’ouest de Moscou, dans une famille aisĂ©e. Son pĂšre est alors officier retraitĂ© de l’armĂ©e de l’empereur de Russie et a combattu les armĂ©es d’invasion napolĂ©oniennes. Tchebychev eut huit frĂšres et sƓurs et ses frĂšres suivirent l’enseignement militaire de son pĂšre. Lui, pour des raisons mĂ©dicales, ne pourra pas en faire autant ; en effet, il a une jambe plus courte que l’autre ce qui le handicape et lui interdit l’accĂšs aux armes. Occupant son temps diffĂ©remment des autres enfants de son Ăąge, il se concentra trĂšs tĂŽt sur des activitĂ©s plus scientifiques et ses capacitĂ©s intellectuelles furent rapidement remarquĂ©es. Sa mĂšre et sa cousine prendront en charge dans un premier temps son Ă©ducation scolaire, sa mĂšre lui enseignant l’écriture et la lecture quand sa cousine lui apprendra le français et l’arithmĂ©tique. Plus tard, le français sera pour lui un moyen de communiquer ses travaux mathĂ©matiques aux autres scientifiques d’Europe lors des confĂ©rences internationales.

En 1832, quand Tchebychev eut 11 ans, la famille dĂ©mĂ©nagea Ă  Moscou. Il eut lĂ -bas un tuteur en mathĂ©matiques nommĂ© Pogorelsky, considĂ©rĂ© comme le meilleur en la matiĂšre du moment. Il fut donc parfaitement prĂ©parĂ© Ă  Ă©tudier les sciences mathĂ©matiques et entra Ă  la prestigieuse universitĂ© de Moscou en 1837. LĂ -bas, Tchebychev fut influencĂ© par NikolaĂŻ Dmetrievitch Brashman, alors professeur de mathĂ©matiques appliquĂ©es depuis 1834, et il fut fascinĂ© par les travaux d’ingĂ©nierie mĂ©canique et hydraulique de ce dernier. Brashman apprit Ă  ses Ă©lĂšves les thĂ©ories de l'intĂ©gration et des fonctions algĂ©briques ainsi que les calculs de probabilitĂ©. En 1841, Tchebychev obtint son premier degrĂ© d’études universitaires et continua dans cette mĂȘme universitĂ© pour un master, toujours sous l’enseignement de Brashman. Sa premiĂšre publication, Ă©crite en français, traitait des intĂ©grales multiples. Il l’envoya Ă  Liouville en 1842 et elle apparut dans le Journal de mathĂ©matiques pures et appliquĂ©es en 1843. Il continua Ă  rechercher la reconnaissance internationale en envoyant au « Journal de Crelle » (Journal fĂŒr die reine und angewandte Mathematik) sa seconde publication dĂšs 1844, toujours Ă©crite en français, cette fois-ci sur les convergences des sĂ©ries de Taylor. À l’étĂ© 1846, il soutint sa thĂšse. La mĂȘme annĂ©e, le Journal fĂŒr die reine und angewandte Mathematik Ă©dita une nouvelle publication de Tchebychev sur cette thĂšse, oĂč il poursuivait le programme de Bernoulli et de Poisson consistant Ă  donner un cadre thĂ©orique aux thĂ©orĂšmes limites des probabilitĂ©s, en dĂ©veloppant des rĂ©sultats rigoureux mais Ă©lĂ©mentaires. En 1847, il fut invitĂ© Ă  prĂ©senter sa thĂšse Ă  Saint-PĂ©tersbourg : l’intĂ©gration au moyen des logarithmes. RecrutĂ© cette mĂȘme annĂ©e par Bouniakovski pour Ă©diter les travaux d'Euler en thĂ©orie des nombres[4] - [5], il publie un livre intitulĂ© teoria sravneny, qui parut en 1849 et qui lui servit Ă  soutenir son doctorat cette mĂȘme annĂ©e. Cependant cette thĂšse ne fut publiĂ©e qu’aprĂšs sa mort, il se contenta de publier quelques-uns de ces rĂ©sultats en 1853.

Tchebychev fut promu professeur extraordinaire Ă  Saint-PĂ©tersbourg en 1850. Deux ans aprĂšs, il entreprit des voyages en France, en Angleterre et en Allemagne. LĂ -bas, il s’entretint avec de grands mathĂ©maticiens dont le français BienaymĂ©. Ces rencontres furent un tournant dans sa vie qui le conduisit Ă  se lancer dans des recherches sur les thĂ©ories des mĂ©canismes et les thĂ©ories des approximations, d’oĂč il tira les grandes lois qui portent aujourd’hui son nom. On peut citer par exemple les polynĂŽmes de Tchebychev, les filtres de Tchebychev ou encore l'inĂ©galitĂ© de BienaymĂ©-Tchebychev qui seront exposĂ©s dans le chapitre suivant. Il crĂ©a des liens avec des savants occidentaux et retourna rĂ©guliĂšrement en France de 1873 jusqu’à 1893 oĂč il tint une demi-dizaine de confĂ©rences dans les principales villes du pays. En 1893, Ă  l’Exposition universelle de Chicago, il exposa sept de ses inventions, dont une bicyclette spĂ©ciale pour femme. Il prit sa retraite du professorat de l’universitĂ© de Saint-PĂ©tersbourg en 1892. On peut noter que pendant sa carriĂšre, il reçut un nombre important de distinctions honorifiques de la part de la ville oĂč il enseignait : il fut dĂšs son jeune Ăąge acadĂ©micien junior de l’AcadĂ©mie des sciences de Saint-PĂ©tersbourg (1853), puis acadĂ©micien extraordinaire (1856) et enfin acadĂ©micien (1859). En 1893 il fut Ă©lu le membre honoraire de la SociĂ©tĂ© mathĂ©matique de Saint-PĂ©tersbourg. Il fut Ă©galement un grand correspondant de la Russie auprĂšs de plusieurs acadĂ©mies d’Europe occidentale : LiĂšge (1856), Berlin (1871), Bologne (1873), Paris (1874), Londres (1877), Italie (1880) et Stockholm (1893) ; il reçut la LĂ©gion d’honneur en rĂ©compense de ses travaux en coopĂ©ration avec les grands mathĂ©maticiens français de son temps. La mort l’emporta le Ă  Moscou.

Sur sa vie personnelle, on sait qu’il ne s’est jamais mariĂ© et qu’il a toujours habitĂ© seul dans une grande maison, richement dĂ©corĂ©e. Il eut une fille, mais ne la reconnut jamais officiellement. Elle fut Ă©levĂ©e par la sƓur de Tchebychev et ce dernier l’aida financiĂšrement mĂȘme aprĂšs son mariage avec un colonel.

Ses recherches, ses travaux, son Ɠuvre

Dans l’ensemble de son Ɠuvre, Tchebychev s'est penchĂ© aussi bien sur les mathĂ©matiques fondamentales qu'appliquĂ©es. Il a ainsi inventĂ© plusieurs machines Ă  calculer. Il a Ă©galement Ă©tudiĂ© la thĂ©orie des nombres, dĂ©montrant le postulat de Bertrand ou encore les rĂ©sultats sur la fonction indicatrice d'Euler. Une part importante de ses travaux a concernĂ© les probabilitĂ©s, et c’est ainsi qu’il reste connu pour les polynĂŽmes qui portent son nom. Il les introduisit dans un article sur la mĂ©canique qui reprenait l’ensemble de ses trouvailles Ă  l’issue de sa vie. Nombre de ses articles seront Ă©crits en français et publiĂ©s dans le journal de Crelle. À la fin de sa carriĂšre, Tchebychev se voulait mathĂ©maticien international plutĂŽt que russe.

DĂšs le dĂ©but de ses Ă©tudes, Tchebychev a rĂ©vĂ©lĂ© un sens innĂ© pour la recherche et c’est en tant que professeur-chercheur qu’il va mener sa vie. Ses travaux ont surtout concernĂ© les probabilitĂ©s et les approximations, et ont dĂ©bouchĂ© sur les polynĂŽmes qui portent son nom. Cela va entre autres l’amener Ă  Ă©tudier les polynĂŽmes orthogonaux. En 1852 il dĂ©montre le postulat de Bertrand. Puis avec son ami BienaymĂ©, il dĂ©veloppe une thĂ©orie moderne des probabilitĂ©s

Travaux en calcul des probabilités

En ce qui concerne ses travaux en probabilitĂ©s, Tchebychev posa les bases de l’application de la thĂ©orie des probabilitĂ©s pour les statistiques, en gĂ©nĂ©ralisant les thĂ©orĂšmes de Moivre et Laplace dans son article « Sur deux thĂ©orĂšmes relatifs aux probabilitĂ©s »[6] Il gĂ©nĂ©ralisera Ă©galement dans la thĂ©orie des intĂ©grales la fonction bĂȘta, et examinera les intĂ©grales de la forme . Cela le conduira Ă  trouver un algorithme de recherche d’une solution optimale dans un systĂšme d’équations linĂ©aires dont on connaĂźt une solution approchĂ©e.

DĂ©finition

Les polynÎmes de Tchebychev sont définis comme des polynÎmes d'interpolation et notés généralement . On les utilise dans les approximations polynomiales de fonctions numériques. Ils sont définis sur l'intervalle par .

Ainsi, avec appartenant aux entiers naturels, on appelle polynĂŽme de Tchebychev de degrĂ© l’application dĂ©finie par :

Relation de récurrence entre les polynÎmes de Tchebychev

ÉnoncĂ© : on a et et, pour tout appartenant Ă 

IntĂ©rĂȘt

L’interpolation de Lagrange provoque un problĂšme de convergence (due au phĂ©nomĂšne de Runge). Tchebychev s’est aperçu qu’en utilisant les racines de ces polynĂŽmes comme points d’interpolation, on peut rĂ©duire la marge d’erreur provoquĂ©e par l’interpolation ; c’est d’ailleurs dans ce but qu’il a Ă©tudiĂ© ces polynĂŽmes. D’autre part, on verra plus loin que les polynĂŽmes de Tchebychev sont utilisĂ©s en Ă©lectricitĂ© analogique dans le cadre des filtres. Ils sont Ă©galement utilisĂ©s pour dĂ©montrer le thĂ©orĂšme d'approximation de Weierstrass dont l’énoncĂ© est le suivant : Toute fonction continue sur un intervalle est limite uniforme d'une suite de polynĂŽmes.

Conjecture de Gauss-Legendre

À partir de 1848, il obtint des rĂ©sultats sur la conjecture de Gauss-Legendre (1792-1797[7]). Soit le nombre de nombres premiers infĂ©rieurs Ă  . Gauss et Legendre conjecturent que la fonction est asymptotiquement Ă©quivalente Ă  quand tend vers l'infini. Tchebychev renforça la plausibilitĂ© de cette conjecture en prouvant, d'une part que la fonction est asymptotiquement de l'ordre de , d'autre part que si la suite de terme gĂ©nĂ©ral est convergente, alors sa limite est 1. Concernant le premier rĂ©sultat il dĂ©montre, plus prĂ©cisĂ©ment : pour tout suffisamment grand on a

oĂč la constante vaut 0,92129... Ces derniĂšres inĂ©galitĂ©s sont appelĂ©es les inĂ©galitĂ©s de Tchebychev (en thĂ©orie des nombres ; Ă  ne pas confondre avec d'autres inĂ©galitĂ©s dĂ©montrĂ©es par Tchebychev).

Riemann a lui aussi tentĂ© de dĂ©montrer la conjecture de Legendre-Gauss, mais sans succĂšs. Il a Ă©tudiĂ© les zĂ©ros de la fonction zĂȘta, Ă©mettant l'hypothĂšse (hypothĂšse de Riemann) qu'ils ont tous une partie rĂ©elle Ă©gale Ă  1/2. Cette hypothĂšse est le 8e problĂšme de Hilbert et n’est toujours pas dĂ©montrĂ©e.

Postulat de Bertrand (aussi appelé théorÚme de Tchebychev)

ÉnoncĂ©
Pour tout entier , il existe au moins un nombre premier compris entre les entiers et .

Grùce aux inégalités pour du paragraphe ci-dessus, avec des constantes impliquées suffisamment proches de 1 (0,92129... et 1,10555...), Tchebychev réussit à prouver que pour tout , ce qui renforce et démontre la conjecture énoncée par Bertrand.

Histoire
Cette conjecture est énoncée et admise par Joseph Bertrand en 1845, puis démontrée par Tchebychev en 1850. Edmund Landau remarque[8] qu'on peut en principe exploiter la méthode de Tchebychev pour montrer que pour tout entier , il existe un nombre premier entre et , pour autant que . En utilisant d'autres méthodes, d'autres mathématiciens ont démontré des résultats de ce type pour des valeurs de plus petites. Par exemple Robert Breusch (en), en 1932, démontre que pour tout entier , il existe un nombre premier entre et .

Inégalité de Bienaymé-Tchebychev

Tchebychev a beaucoup travaillĂ© dans le cadre des probabilitĂ©s, on le considĂšre d’ailleurs comme celui qui a lancĂ© la thĂ©orie des probabilitĂ©s contemporaine. En 1867, il publie l’article « Des valeurs moyennes »[9] dans lequel il prĂ©sente et dĂ©montre l’inĂ©galitĂ© de BienaymĂ©-Tchebychev afin de donner une loi gĂ©nĂ©rale des grands nombres.

ÉnoncĂ© :

soit une variable aléatoire réelle d'espérance et de variance . Alors, .

ThéorÚmes limites

Jacques Bernoulli, Abraham de Moivre et Siméon Denis Poisson avaient déjà travaillé sur les théorÚmes limites. Tchebychev reprit leurs travaux, et démontra les tendances asymptotiques des phénomÚnes naturels. Il établit une loi des grands nombres trÚs générale et donna une nouvelle méthode de démonstration basée sur l'inégalité énoncée par Bienaymé et démontrée par lui.

Filtres de Tchebychev

En électronique analogique, il existe une famille de filtres nommée filtres de Tchebychev. On les nomme ainsi en raison de leurs caractéristiques mathématiques, qui sont dérivées des polynÎmes de Tchebychev.

Les filtres de Tchebychev sont un type de filtre caractĂ©risĂ© par l'acceptation d'une ondulation, soit en bande passante, soit en bande attĂ©nuĂ©e. Dans le cas d’une bande passante, on parle de filtres de Tchebychev directs ou de type 1 ; dans le cas d’une bande attĂ©nuĂ©e, on parle de filtres de Tchebychev inverses ou de type 2. Les filtres qui prĂ©sentent une ondulation Ă  la fois en bande passante et en bande attĂ©nuĂ©e sont appelĂ©s filtres elliptiques.

Filtre de type 1 (direct)

Le filtre de Tchebychev de type 1 prĂ©sente de multiples ondulations en bande passante, mais, Ă  ordre constant, il permet une meilleure sĂ©lectivitĂ© que le filtre de Butterworth. La valeur maximale des ondulations en bande passante est un paramĂštre de conception du filtre. Plus cette valeur est importante (Ă  ordre constant), plus le filtre est sĂ©lectif (i. e. sa pente est plus raide hors bande passante). Au voisinage de la frĂ©quence de coupure, le dĂ©phasage est plus perturbĂ© que pour le filtre de Butterworth, ce qui peut ĂȘtre prĂ©judiciable, notamment en transmission de donnĂ©es (distorsion de phase). Dans les cas oĂč l'ondulation et le dĂ©phasage ne posent pas de problĂšme, on retrouve assez couramment ce type de filtre.

Filtre de type 2 (inverse)

Le filtre de Tchebychev de type 2 est le dual du filtre de Tchebychev de type 1. Il prĂ©sente une Ă©volution monotone en bande passante et des ondulations en bande attĂ©nuĂ©e. La courbe de rĂ©ponse oscille entre une sĂ©rie de maximums, avec une valeur spĂ©cifiĂ©e par le constructeur du filtre, et une sĂ©rie de points oĂč l'attĂ©nuation est totale : il s’agit des pĂŽles. À cause de la prĂ©sence des pĂŽles Ă  des frĂ©quences finies, le filtre de Tchebychev de type 2 prĂ©sente une configuration de base qui utilise, du point de vue de la rĂ©alisation analogique, des composants simples avec des circuits LC sĂ©rie ou parallĂšle. Toujours en analogique, la nĂ©cessitĂ© de rĂ©gler les circuits LC prĂ©cisĂ©ment entraĂźne des complications de conception. Par contre, en numĂ©rique, il n'y a pas plus de difficultĂ© de conception qu'avec le type 1, auquel il est alors souvent prĂ©fĂ©rĂ© (Ă  cause de meilleures caractĂ©ristiques en bande passante).

La suite de ses travaux par ses Ă©lĂšves

Timbre de la République fédérale de Russie, émis en 2021 pour le bicentenaire de la naissance de Chebychev.

Avant de mourir, Tchebychev a fourni Ă  ses Ă©lĂšves de l’universitĂ© de Saint-PĂ©tersbourg un enseignement inestimable. Ses Ă©lĂšves, Markov et Liapounov, lui succĂ©dĂšrent et approfondirent ses travaux, lançant ainsi une tradition russe autour des probabilitĂ©s, ce qui conduira aux travaux de Kolmogorov, le vĂ©ritable pĂšre des probabilitĂ©s contemporaines. D’autre part, Liapounov Ă©tablit une thĂ©orie de la stabilitĂ© et du mouvement des systĂšmes mĂ©caniques dĂ©terminĂ©s par un nombre fini de paramĂštres. Avant lui, les problĂšmes de stabilitĂ© Ă©taient rĂ©solus en linĂ©arisant les Ă©quations diffĂ©rentielles et en nĂ©gligeant tout ce qui Ă©tait d’ordre supĂ©rieur. L’avancĂ©e significative de Liapounov est d’avoir avancĂ© une mĂ©thode gĂ©nĂ©rale pour la solution des problĂšmes de stabilitĂ©. Markov, de son cĂŽtĂ©, Ă©tudia la thĂ©orie des probabilitĂ©s en apportant beaucoup Ă  cette branche des mathĂ©matiques et mis au point les fameuses chaĂźnes de Markov, il Ă©tablit une solution simple pour dĂ©terminer la limite supĂ©rieure de la dĂ©rivĂ©e d’un polynĂŽme en connaissant la limite supĂ©rieure de ce polynĂŽme. D’autres travaux de Tchebychev furent repris Ă  travers l’Occident surtout par les nombreux contacts qu’il s’était faits pendant ses voyages.

Notes et références

  1. P. L. Tchebychef, ƒuvres, 2 vol., St.-PĂ©tersbourg. 1899 et 1907. PubliĂ©es par A. Markoff et N. Sonin. Reprint New York, Chelsea 1962. En ligne : vol. 1 et vol. 2.
  2. (en) « Tchebycheff or Chebyshev? », IRE Transactions on Circuit Theory, vol. 2, no 1,‎ , p. 105–105 (ISSN 0096-2007, DOI 10.1109/TCT.1955.6500167, lire en ligne, consultĂ© le )
  3. (en) John J. O'Connor et Edmund F. Robertson, « Pafnuty Lvovich Chebyshev », sur MacTutor, université de St Andrews.
  4. Christian Houzel et Jean-Pierre Bourguignon, « Les Ă©coles russes de mathĂ©matique et de physique thĂ©orique »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?), France Culture.com Continent sciences par StĂ©phane Deligeorges (consultĂ© le ).
  5. (en) Athanase Papadopoulos, « Euler and Chebyshev: From the sphere to the plane and backwards », sur HAL, (arXiv 1608.02724), p. 4. PubliĂ© en : Proceedings in Cybernetics,  2 (2016) p. 55--69.
  6. Acta Mathematica, vol. 14, 1890-91, p. 305-315.
  7. Si Gauss a bien Ă©noncĂ© cette conjecture en 1792 Ă  la main dans une table de logarithmes, elle n'a cependant Ă©tĂ© publiĂ©e qu'aprĂšs sa mort (1855) dans ses Ɠuvres complĂštes, que Tchebychev n'a donc pas pu connaĂźtre en 1848. Par contre Legendre a publiĂ© la conjecture sous une forme plus faible en 1797-8 (An IV) dans sa ThĂ©orie des nombres, puis sous sa forme dĂ©finitive dans la 2e Ă©dition de 1808.
  8. (de) E. Landau, Handbuch der Lehre von der Verteiligung der Primzahlen, (lire en ligne).
  9. Journal de mathématiques pures et appliquées, 2e série, vo. 12, 1867, p. 177-184.

Voir aussi

Articles connexes

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