Ouragan Iota
Lâouragan Iota est le 31e systĂšme tropical, le 30e nommĂ©, le 13e ouragan et le 7e ouragan majeur de la saison 2020 dans l'Atlantique nord. La formation de ce systĂšme permit Ă la saison 2020 d'Ă©galer le record du plus grand nombre de cyclones tropicaux gĂ©nĂ©rĂ©s en une saison (31) de la saison 2005 et de rehausser son propre record de tempĂȘtes nommĂ©es en une saison Ă 30. Initialement, son intensitĂ© maximale fut estimĂ© Ă la catĂ©gorie 5 ce qui en aurait fait celui de cette catĂ©gorie formĂ© le plus tard lors une saison dans ce bassin et le deuxiĂšme ouragan de novembre le plus violent jamais enregistrĂ©, derriĂšre seulement l'ouragan de Cuba de 1932. Le 18 mai 2021, lors de l'Ă©mission du rapport post-saison Ă propos dâIota, l'ouragan fut cependant rĂ©trogradĂ© Ă la catĂ©gorie 4 aprĂšs un rĂ©ajustement des estimations des vents au sol par rapport aux vents en altitude[1]. Son record d'intensitĂ© tardive lui fut donc retirĂ©, et la saison 2020 est donc devenue la premiĂšre saison sans ouragan de catĂ©gorie 5 depuis 2015.
Ouragan Iota (Îč)
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Iota Ă son maximum le Ă 15 h UTC. | |
Apparition | |
---|---|
Dissipation | |
(TempĂȘte post/extra-tropicale Ă partir du ) | |
Catégorie maximale | Ouragan catégorie 4 |
Pression minimale | 917 hPa |
Vent maximal (soutenu sur 1 min) |
250 km/h[1] |
Dommages confirmés | Au moins 1,4 milliard $US[2] |
Morts confirmés | Au moins 61 (et 39 disparus) |
Blessés confirmés | N/D |
Zones touchées | Petites Antilles, Amérique centrale, Mexique |
Trajectoire dâIota dans les CaraĂŻbes. | |
Saison cyclonique 2020 dans l'océan Atlantique nord | |
Provenant d'une onde tropicale sur les Petites Antilles, Iota est devenu une dĂ©pression, puis une tempĂȘte tropicale le , au milieu de la mer des CaraĂŻbes. AprĂšs un dĂ©but lent, le systĂšme est passĂ© Ă ouragan de catĂ©gorie 1 tĂŽt le 15 et a grimpĂ© les Ă©chelons jusqu'Ă la catĂ©gorie 4 supĂ©rieure en moins de 36 heures. Ă 3 h 45 le 17, Iota a touchĂ© la cĂŽte Ă environ 45 km au sud de Puerto Cabezas au Nicaragua, Ă la catĂ©gorie 4 supĂ©rieure, aprĂšs avoir passĂ© auparavant sur l'archipel de San AndrĂ©s, Providencia et Santa Catalina. En entrant dans les terres, le cyclone a rapidement perdu son intensitĂ© mais a dĂ©versĂ© plusieurs centaines de millimĂštres de pluie, produit une onde de tempĂȘte de plus de 6 mĂštres le long de la cĂŽte du Honduras et du Nicaragua, causĂ© des inondations et des glissements de terrain. Le tout se produisant seulement deux semaines aprĂšs le passage de l'ouragan Eta dans la mĂȘme rĂ©gion. Le , Iota est finalement devenu une dĂ©pression rĂ©siduelle aprĂšs ĂȘtre entrĂ©e au Salvador depuis le Honduras.
Le prĂ©curseur dâIota a causĂ© d'importants dĂ©gĂąts dans les Petites Antilles et au Venezuela. Une fois devenu depression tropicale puis ouragan, il a causĂ© des inondations en Colombie et des dommages extrĂȘmes en AmĂ©rique centrale. Au , il avait fait au moins 43 dĂ©cĂšs et presque autant de disparus.
Le nom Iota fut retiré des listes futures de noms par l'Organisation météorologique mondiale à cause de ses effets. En fait, l'utilisation de noms provenant de l'aphabet grec fut complÚtement abandonné.
Ăvolution mĂ©tĂ©orologique
Le NHC a commencé à suivre un développement tropical sur les modÚles de prévision numérique du temps dans la mer des Caraïbes dÚs le [3]. Le 10, une onde tropicale est apparue sur les Petites Antilles et sa probabilité de former ce nouveau cyclone a augmenté rapidement en entrant sur les eaux chaudes de la mer. Le au matin, l'onde était au milieu de la mer des Caraïbes et la probabilité était rendue à plus de 80 %[4].
Ă 15 h UTC, le , la convection autour d'une zone de basse pression associĂ©e Ă l'onde tropicale s'organisa suffisamment pour que le NHC la classe dĂ©pression tropicale Trente-et-un Ă 500 km au sud-sud-est de la JamaĂŻque[5]. Six heures plus tard, la dĂ©pression s'intensifia en tempĂȘte tropicale, que le NHC nomma Iota, la trentiĂšme tempĂȘte nommĂ©e de la saison, marquant Ă©galement la premiĂšre utilisation du nom[6].
Le , Iota a pris de l'intensité en passant sur des eaux plus chaudes dans un faible cisaillement des vents prÚs de la cÎte de la Colombie et une veille cyclonique a été émise pour les cÎtes du Nicaragua, du Honduras et de l'ßle de la Providence (Colombie) vers lesquelles le systÚme se dirigeait[7]. Les veilles devinrent des alertes un peu plus tard.
Ă 6 h UTC le , Iota a atteint le statut d'ouragan de catĂ©gorie 1 lors d'une intensification rapide Ă 445 km Ă l'est de l'Ăźle de la Providence[8]. Ă minuit UTC le 16 (19 h locales le 15), Iota s'intensifia en ouragan de catĂ©gorie 2 Ă 175 km Ă l'est de la mĂȘme Ăźle[9]. Six heures plus tard, un avion de reconnaissance montrait quâIota Ă©tait passĂ© Ă la catĂ©gorie 3 Ă 70 km de cette derniĂšre et que son dĂ©veloppement Ă©tait toujours en cours[10]. Les vents de force ouragan s'Ă©tendaient jusqu'Ă 55 km de son centre et ceux de force de tempĂȘte tropicale jusqu'Ă 240 km.
Ă peine 40 minutes plus tard, le mĂȘme avion rapporta une baisse de pression importante et une augmentation de la vitesse des vents, classant Iota Ă la catĂ©gorie 4 de l'Ă©chelle de Saffir-Simpson[11]. Il s'agit d'un creusement explosif de 150 km/h des vents et 54 hPa de la pression en moins de 24 heures. Ă 15 h UTC, l'ouragan atteignit la catĂ©gorie 5, alors qu'il Ă©tait situĂ© Ă 65 km Ă l'ouest de l'Ăźle de la Providence selon l'anyse initiale[12]. Cependant, le rapport final ramena son intensitĂ© Ă la catĂ©gorie 4 supĂ©rieure avec des vents soutenus de 250 km/h[1].
Ă 0 h UTC le 17, le mur de l'Ćil a touchĂ© la cĂŽte du nord-est du Nicaragua. Ă 3 h 45, le NHC a annoncĂ© que le centre de l'ouragan avait touchĂ© la cĂŽte prĂšs de la ville de Haulover, Ă environ 45 km au sud de Puerto Cabezas au Nicaragua, Ă la catĂ©gorie 4 avec des vents soutenus de 250 km/h[13]. Se dĂ©plaçant sur un relief montagneux, Iota a perdu rapidement de son intensitĂ© et n'Ă©tait plus que de catĂ©gorie 1 Ă 12 h UTC Ă 145 km Ă l'ouest de son point d'entrĂ©e[14]. Ă 18 h UTC, le systĂšme est retombĂ© au niveau de tempĂȘte tropicale Ă 160 km Ă l'est de Tegucigalpa, Honduras[15]. Par la suite, Eta est entrĂ©e au Honduras oĂč elle a continuĂ© de faiblir.
La nuit du 17 au 18, elle est devenue une dĂ©pression tropicale sur le Salvador puis une dĂ©pression rĂ©siduelle au matin[16] - [17]. Cette derniĂšre se dĂ©plaçait vers le Pacifique oĂč elle devait se dissiper.
Préparatifs
Sur la cĂŽte caraĂŻbĂ©enne du nord-est du Nicaragua, les habitants se sont efforcĂ©s de renforcer les toits de leurs frĂȘles maisons de bois avant l'arrivĂ©e de l'ouragan. Les autoritĂ©s ont ordonnĂ© aux habitants de quitter les lieux, mais beaucoup refusĂšrent de se rendre dans les refuges dĂ©jĂ saturĂ©s par crainte de la COVID-19[18].
Au Honduras, policiers et militaires ont Ă©vacuĂ© au moyen de canots et dâhĂ©licoptĂšres des dizaines de milliers dâhabitants de la vallĂ©e de Sula, aux abords de San Pedro Sula, deuxiĂšme ville du pays[18]. Il y a avait encore 40 000 personnes dans des centres dâhĂ©bergement Ă travers le pays Ă la suite de dâEta[18]. Le gouvernement a rĂ©duit de niveau d'eau derriĂšre le principal barrage hydro-Ă©lectrique en prĂ©vision des pluies dâIota[18]. Environ 80 000 personnes ont Ă©tĂ© Ă©vacuĂ©es des zones inondables[19]. On estime que 100 000 personnes sont restĂ©es isolĂ©es Ă travers le Honduras Ă la suite de l'ouragan Eta lorsqu'Iota a touchĂ© terre[20].
Au Guatemala, lâagence de gestion des catastrophes a recommandĂ© d'Ă©vacuer le nord et le nord-ouest du pays car les prĂ©cipitations supplĂ©mentaire de ce novel ouragan risquait de causer de nouvelles crues, inondations et glissements de terrain[18].
Au Nicaragua, à cause de l'ouragan Eta deux semaines auparavant, de nombreuses régions étaient toujours inondées. Les villes autour de Puerto Cabezas en particulier ont été dévastées et des débris étaient éparpillés dans la région. La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a souligné le risque d'inondations et de glissements de terrain généralisés, les sols étant complÚtement saturés. Le gouvernement du Nicaragua a ouvert 600 abris et 63 000 personnes ont été évacuées dans tout le pays[21]. Certains résidents craignaient la famine tout en résidant dans des abris car Eta avait détruit en grande partie les récoltes de la région.
Au Salvador, le gouvernement a ouvert 1 000 abris pouvant accueillir 30 000 personnes. Le , 700 personnes avaient quitté leur domicile[19].
Impact
Bilan humain et matériel
Ătat | DĂ©cĂšs | Disparus | Dommages (millions $US) |
RĂ©f. |
---|---|---|---|---|
Petites Antilles | 0 | 0 | N/D | |
Colombie | 7 | 9 | >100 | [2] |
Guatemala | 6 | - | N/D | [22] |
Honduras | 16 | 1 | N/D | [22] - [23] |
Nicaragua | 28 | 29 | 352,5 | [24] - [25] |
Panama | 3 | - | N/D | [22] |
Salvador | 1 | - | N/D | [22] |
Total | 61 | 39 | 1,4 milliard de dollars US | [2] |
Au , au moins 61 personnes Ă©taient mortes, soit 28 victimes au Nicaragua, 16 au Honduras, six au Guatemala, trois au Panama, 7 en Colombie (2 dans les Ăźles et 5 sur le continent) et une au Salvador[22] - [24] - [26] - [27].
En Colombie, 3 personnes ont péri, 20 ont été blessées et on a rapporté 8 disparus à Dabeiba[28] - [29] - [30]. Un glissement de terrain à El Carmen de Atrato a tué une personne lorsque sa maison a été enterrée[30]. à Providencia, 2 personnes ont été tuées, et au moins six ont été blessées, tandis qu'une autre était toujours portée disparue en date du 17 novembre[31].
Au Nicaragua, en plus des morts les autoritĂ©s rapportent 29 disparus[32]. Deux enfants ont Ă©tĂ© emportĂ©s par une riviĂšre Ă Santa Teresa (Carazo), tandis que trois autres membres de leur famille ont disparu et un sixiĂšme membre de la famille fut sauvĂ©. Un glissement de terrain a tuĂ© deux personnes Ă WiwilĂ de Jinotega et une autre personne est dĂ©cĂ©dĂ©e Ă QuilalĂ. Le 17 novembre, au moins 30 personnes ont Ă©tĂ© enterrĂ©es dans un glissement de terrain Ă Macizo de Penas Blancas, dĂ©partement de Jinotega, et un garçon a Ă©tĂ© retrouvĂ© enterrĂ©. Le lendemain, quatre autres corps ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s, dont l'un d'un bĂ©bĂ©[33]. Trois autres dĂ©cĂšs furent signalĂ©s le aprĂšs un glissement de terrain survenu sur la colline d'El PuyĂș, dans la municipalitĂ© de MulukukĂș, sur la cĂŽte nord des CaraĂŻbes[34]. Le , le total de morts au Nicaragua fut rehaussĂ© Ă au moins 28[24]. Le , un camion de passagers a plongĂ© hors d'une route dans une rĂ©gion montagneuse qui avait Ă©tĂ© dĂ©vastĂ©e par Iota, l'accident a causĂ© la mort de 17 personnes et 25 blessĂ©s mais ils ne sont qu'indirectement reliĂ©s[35]. Une estimation prĂ©liminaire des dommages donne 12,3 milliards de cĂłrdobas (352,5 millions $US)[25].
Au Panama, des responsables ont déclaré qu'une personne avait été tuée à Nole Duima dans la comarque de Ngöbe-Buglé. Une autre personne était portée disparue à Soloy dans la région[36]. La seconde perte de vie a été rapportée plus tard[37]
Au Honduras, au moins 16 personnes sont dĂ©cĂ©dĂ©es et une autre est portĂ©e disparue Ă la suite dâIota. Les glissements de terrain ont Ă©tĂ© la principale cause de dĂ©cĂšs, l'un Ă San Manuel Colohete a tuĂ© huit personnes et un autre Ă Los Trapiches a fait 5 victimes[23].
En décembre 2020, la société de réassurance Aon, estimait les dommages causés par Iota à au moins 1,4 milliard de dollars US[2].
Antilles
En traversant lâarc antillais, le prĂ©curseur dâIota a donnĂ© des pluies torrentielles, atteignant les 200 mm notamment Ă Antigua-et-Barbuda, en Guadeloupe et en Martinique. Les intempĂ©ries ont provoquĂ© des inondations, des glissements de terrain, emportĂ© des routes et menĂ© Ă des coupures dâĂ©lectricitĂ©. NĂ©anmoins, aucune victime nâest Ă dĂ©clarer[38] - [39] - [40] - [41] - [42].
Continentale
De fortes pluies associĂ©es Ă une onde tropicale et Ă Iota ont causĂ© d'importants dĂ©gĂąts en Colombie[28]. Selon les rapports de la sĂ©curitĂ© civile, 25 de 32 dĂ©partements ont Ă©tĂ© touchĂ©s par les intempĂ©ries. Les pires dĂ©gĂąts ont eu lieu dans le secteur MohĂĄn de Dabeiba oĂč les glissements de terrain ont dĂ©truit 67 maisons et endommagĂ© 104 autres ainsi que 3 Ă©coles. Au total, 497 personnes ont Ă©tĂ© touchĂ©es dans la communautĂ©[29]. Huit personnes ont Ă©tĂ© sauvĂ©es des dĂ©combres[28]. Environ 100 vĂ©hicules ont Ă©tĂ© piĂ©gĂ©s par des chutes de pierres le long d'une route entre Dabeiba et UrabĂĄ.
Les inondations ont touché dix municipalités du département du Chocó et la ville de Lloró fut isolé aprÚs l'effondrement du seul pont vers la communauté. Une fourgonnette avec deux occupants a disparu lorsqu'un glissement de terrain a entraßné le véhicule dans la riviÚre Atrato. à travers le Chocó, environ 28 000 personnes ont été touchées[29].
Des urgences ont Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©es pour 29 communes du dĂ©partement de Santander oĂč plusieurs riviĂšres ont dĂ©bordĂ© de leurs rives. Plusieurs familles ont Ă©tĂ© Ă©vacuĂ©es de Cimitarra en raison de la montĂ©e des eaux le long de la riviĂšre Carare. L'effondrement d'un pont le long de la riviĂšre Chicamocha a isolĂ© environ 1 000 personnes Ă CarcasĂ et Enciso. Plus de 1 000 maisons ont Ă©tĂ© endommagĂ©es dans le dĂ©partement de l'AtlĂĄntico : 693 Ă Malambo, 200 Ă Candelaria et 150 Ă Carreto[30].
On estime que 70 % de CarthagĂšne fut inondĂ© en raison des effets directs dâIota, touchant environ 155 000 personnes[43] - [44]. De nombreuses maisons ont Ă©tĂ© endommagĂ©es ou dĂ©truites par les inondations et les glissements de terrain[29]. Les fonctionnaires de la ville ont converti le Coliseo de Combate en un abri capable d'accueillir 200 personnes[45].
Archipel au large du Nicaragua
Du 15 au 16 novembre, Iota passa prĂšs de l'archipel de San AndrĂ©s, Providencia et Santa Catalina, au large du Nicaragua, Ă la catĂ©gorie 4 supĂ©rieure. L'Ćil de l'ouragan a manquĂ© Providencia par seulement 18 km, causant des dommages sans prĂ©cĂ©dent selon le prĂ©sident colombien IvĂĄn Duque MĂĄrquez[46].
La communication a Ă©tĂ© temporairement perdue avec Providencia le 16 novembre[47]. La situation sur l'Ăźle Ă©tait difficile Ă dĂ©terminer le 17 novembre, bien que l'hĂŽpital de l'Ăźle ait Ă©tĂ© supposĂ© dĂ©truit ou rendu inopĂ©rant[46]. On estimait que 98 Ă 99 % des structures sur l'Ăźle ont Ă©tĂ© endommagĂ©es ou dĂ©truites[46] - [48] - [49]. Chaque maison sur l'Ăźle a subi des dommages, 80 pour cent Ă©tant dĂ©truites[31]. Deux abris ont perdu leur toit avant que la communication ne soit perdue[47]. Bien que les dĂ©bris aient couvert les pistes Ă l'aĂ©roport d'El Embrujo, empĂȘchant initialement les avions d'arriver ou de partir, le 17 novembre, il Ă©tait suffisamment opĂ©rationnel pour permettre au prĂ©sident Duque de visiter et d'Ă©valuer les dommages[50].
Sur San AndrĂ©s, des pluies torrentielles et de fortes houles ont provoquĂ© des inondations importantes. L'onde de tempĂȘte a atteint 3 mĂštres, les vents puissants ont dĂ©racinĂ© de nombreux arbres, dont certains sont tombĂ©s sur des maisons, et plusieurs maisons ont perdu leur toit[47]. Les communications avec San AndrĂ©s ont Ă©tĂ© temporairement perdues pendant la tempĂȘte et environ 60 % de l'Ăźle ont perdu le courant Ă©lectrique. L'inondation a atteint jusqu'Ă 150 mm Ă l'aĂ©roport international Gustavo Rojas Pinilla, empĂȘchant l'utilisation des pistes[51].
Venezuela
Au Venezuela, le prĂ©curseur dâIota a aussi produit de fortes pluies sur l'Ătat de FalcĂłn, principalement dans la pĂ©ninsule de ParaguanĂĄ. Dans la municipalitĂ© de Silva, les inondations ont touchĂ© 288 maisons. Des dĂ©gĂąts aux habitations ont Ă©tĂ© signalĂ©s Ă El Cayude et El Tranquero. La communautĂ© de Santa Ana a perdu le service Ă©lectrique. Les responsables de la protection civile ont informĂ© les habitants de possibles inondations le long du rĂ©servoir MatĂcora Ă Mauroa, de la riviĂšre Barrancas et de la riviĂšre Quebrada de Uca[52]. Des inondations se sont produites dans l'Ătat de Miranda[53]
Guatemala
Iota a donnĂ© de la pluie abondante, des vents violents et des glissements de terrain qui ont dĂ©truit une partie de l'infrastructure routiĂšre et coupĂ© les municipalitĂ©s et les communautĂ©s. Plusieurs ponts, dont un dans le dĂ©partement d'Izabal et un autre Ă Chiquimula, ainsi que des nombreuses routes furent emportĂ©s par les flots des riviĂšres en crue[54]. Selon des tĂ©moins, il y a des endroits Ă RĂo Dulce oĂč l'eau atteignait trois mĂštres. Les dĂ©partements de PetĂ©n, Izabal, Alta et Baja Verapaz, Huehuetenango, QuichĂ©, El Progreso, Chimaltenango, Jalapa, Jutiapa Zacapa et Chiquimula Ă©taient les plus Ă risque en raison de la saturation des sols[55].
Le rapport officiel préliminaire du dénombrait 101 009 personnes touchés, 4 442 évacués, 2 682 abris, 157 maisons à risque et 63 maisons endommagées[55].
Honduras
De fortes inondations ont Ă©tĂ© observĂ©es dans le nord du Honduras, oĂč 10,13 pouces (257 mm) de pluie sont tombĂ©s en 24 heures Ă l'aĂ©roport de La Ceiba avant que les communications ne soient perdues. Des inondations furent signalĂ©es en particulier prĂšs de Trujillo et Ă l'aĂ©roport de San Pedro. Il y a relativement peu de rapports d'inondations causant des dommages dans le sud du Honduras qui abrite la capitale Tegucigalpa. Cette derniĂšre n'a reçu que 1,84 pouces (47 mm) de pluie au cours des 36 heures se terminant Ă le matin du 18[56]. Au matin du , l'agence de secours a signalĂ© que 366 123 personnes avaient Ă©tĂ© directement touchĂ©es par l'ouragan[23].
Au 20, la protection civile (COPECO) a rehaussĂ© ce chiffre Ă plus d'un demi-million de personnes et a portĂ© la population dans les abris Ă prĂšs de 75 000 personnes. De nombreuses zones du dĂ©partement de CortĂ©s dans le nord-ouest ont subi de nouvelles inondations, provoquant de nouvelles Ă©vacuations et opĂ©rations de recherche et de sauvetage, s'ajoutant au nombre dĂ©jĂ Ă©levĂ© de personnes nĂ©cessitant une aide humanitaire de la part d'organisations humanitaires rĂ©pondant dĂ©jĂ aux divers effets dâEta. Les communautĂ©s des dĂ©partements du nord-est de ColĂłn et Gracias a Dios ont Ă©galement subi des dommages Ă des degrĂ©s divers[57]. Iota passant plus au sud quâEta, les dĂ©partements du sud-ouest, comme Francisco MorazĂĄn, furent plus affectĂ©s qu'avec l'ouragan prĂ©cĂ©dent[57].
Nicaragua
Iota a touchĂ© terre au Nicaragua en tant qu'ouragan de catĂ©gorie 4, presque Ă la catĂ©gorie 5, prĂšs de la ville de Haulover Ă seulement 25 km au sud de l'ouragan Eta 13 jours auparavant. Pendant qu'il se dĂ©plaçait Ă terre, lâaĂ©roport de Puerto Cabezas au nord du point de contact a signalĂ© des vents soutenus de 135 km/h avec des rafales Ă 180 km/h Ă 2 h 53 UTC le 17 novembre. Alors que la tempĂȘte continuait Ă l'intĂ©rieur des terres, une radio amateur du Club de Radio-Experimentadores de Nicaragua (CREN) a signalĂ© des vents de 200 km/h et des toits endommagĂ©s dans la ville de Wilbi, bien que l'on ne sache pas s'il s'agissait de vents soutenus ou de rafales de vent[58].
Dans le nord du Nicaragua, des arbres, fils Ă©lectriques et toits ont Ă©tĂ© arrachĂ©s, selon lâorganisme national de prĂ©vention des catastrophes. Le risque de glissements de terrain Ă©tait particuliĂšrement grand dans les dĂ©partements de Jinotega et Nueva Segovia[18]. Les pluies torrentielles tombĂšrent sur un zone dĂ©jĂ gorgĂ©es dâeau et sur des populations dĂ©jĂ sinistrĂ©es par l'ouragan Eta. Les rapports Ă©taient extrĂȘmement limitĂ©s en raison des dommages subis dans la rĂ©gion avec ce dernier et en raison du fait que la plupart des communications avec Puerto Cabezas ont Ă©tĂ© interrompues pendant la tempĂȘte[59].
Ă Puerto Cabezas, le toit d'un hĂŽpital de fortune qui servait de remplacement Ă un hĂŽpital plus ancien fut arrachĂ©, nĂ©cessitant une Ă©vacuation des patients[36]. Un total de 160 233 foyers ont perdu l'Ă©lectricitĂ© et 47 638 familles ont perdu le service d'eau potable. L'Instituto NicaragĂŒense de Telecomunicaciones y Correos a signalĂ© une perte de service tĂ©lĂ©phonique dans 35 communautĂ©s[60]. Ă WiwilĂ, des craintes ont surgi quant Ă la sĂ©curitĂ© des habitants qui ont Ă©vacuĂ© dans les montagnes pour Ă©chapper aux inondations alors que de nombreux glissements de terrain se sont produits dans la rĂ©gion[21].
Des sources officielles indiquÚrent que 40 000 personnes à travers le pays avait besoin de nourriture et que 4 000 maisons furent détruites alors que plus de 50 700 personnes étaient dans 1 195 refuges avaient besoin de nourriture ainsi que de soins médicaux et psychosociaux[57].
Salvador
Le Salvador a Ă©tĂ© largement Ă©pargnĂ© par Iota, des glissements de terrain mineurs ont provoquĂ© des Ă©vacuations prĂ©ventives et des interventions par la sĂ©curitĂ© civile locale. Bien que le pays ne fut pas confrontĂ© aux impacts dĂ©sastreux que subirent le Honduras ou le Guatemala, il fut nĂ©anmoins aux prises avec des abris surpeuplĂ©s rĂ©sultant des effets successifs des tempĂȘtes tropicales Amanda et Cristobal Ă la fin mai, d'un glissement de terrain Ă Nejapa, de l'ouragan Eta et en plus dâIota[57].
Mexique
Le sud-est du Mexique a Ă©galement subi les pluies dâIota, la protection civile fit Ă©tat d'un bilan cumulatif pour les ouragans Eta et Iota de prĂšs de 297 000 personnes touchĂ©es dans le Chiapas, Tabasco et Veracruz. Les dommages matĂ©riels comprenaient prĂšs de 59 000 maisons touchĂ©es et des routes coupĂ©es isolant 135 communautĂ©s, surtout par Eta[57].
Aide
Le , une mer agitĂ©e a empĂȘchĂ© la marine colombienne d'atteindre l'Ăźle de Providencia. Deux hĂŽpitaux de campagne et 4 000 tentes devaient ĂȘtre installĂ©s sur l'Ăźle[46]. L'accent a Ă©tĂ© mis sur l'Ă©vacuation des blessĂ©s graves vers le continent avant de crĂ©er les hĂŽpitaux de campagne. L'armĂ©e colombienne a dĂ©ployĂ© des ingĂ©nieurs et 15 tonnes de nourriture. Le prĂ©sident Duque a dĂ©clarĂ© qu'un plan pour la reconstruction complĂšte de l'infrastructure de Providencia devait ĂȘtre Ă©laborĂ© dans les 100 jours et que tous les logements dĂ©truits seraient reconstruits d'ici 2022[19]. L'opposition Ă Duque lui a reprochĂ© de ne pas avoir Ă©vacuĂ© Providencia avant la tempĂȘte[19].
Au Nicaragua, la compagnie d'Ă©lectricitĂ© Enatrel a dĂ©pĂȘchĂ© plus de 100 Ă©quipages sur la cĂŽte caraĂŻbĂ©enne pour restaurer l'Ă©lectricitĂ©. Le , prĂšs de la moitiĂ© des pannes Ă©taient rĂ©tablies[60]. L'organisation non gouvernementale Operation USA a commencĂ© les prĂ©paratifs des efforts de secours le mĂȘme jour[61].
Une sollicitation dâaide Ă la reconstruction des infrastructures endommagĂ©es par lâouragan Iota a Ă©tĂ© effectuĂ© par les diffĂ©rents chefs dâĂ©tats des pays dâAmĂ©rique centrale auprĂšs des services financiers internationaux. Ces derniers se plaignent des pays dĂ©veloppĂ©s qui sont la cause du rĂ©chauffement climatique[62].
Statistiques
- Premier cyclone tropical à utiliser la lettre de l'alphabet grec « Iota » dans l'histoire du bassin Atlantique ;
- 30e cyclone tropical nommé de la saison, augmentant le record pour la saison 2020 ;
- En atteignant le statut d'ouragan majeur à 6 h UTC le , la saison 2020 est devenue la premiÚre de l'histoire à enregistrer deux ouragans de catégorie 3 et plus en novembre ;
- Distinctions perdues par la rétrogradation à la catégorie 4 supérieure[1]
- Premier cyclone tropical nommé par l'alphabet grec à avoir atteint la catégorie 5 dans l'histoire du bassin Atlantique ;
- En atteignant l'intensité de la catégorie 5, Iota était devenu le second de cet intensité dans l'Atlantique en novembre, aprÚs l'ouragan de Cuba de 1932, et le plus tardivement, dépassant ce dernier de 10 jours ;
- Iota était le seul ouragan de catégorie 5 de la saison 2020 des ouragans de l'Atlantique.
Retrait du nom
En raison des effets dĂ©sastreux dâEta, il fut dĂ©cidĂ© lors de la rĂ©union printaniĂšre de 2021 de l'OMM de retirer ce nom qui ne sera plus jamais utilisĂ© pour un autre ouragan de l'Atlantique. En fait, Ă sa rĂ©union du printemps 2021, il fut dĂ©cidĂ© de ne plus utiliser des noms provenant de l'alphabet grec, utilisation qui a crĂ©Ă© certains problĂšmes antĂ©rieurement. En remplacement, il a Ă©tĂ© convenu de crĂ©er une liste complĂ©mentaire de noms par ordre alphabĂ©tique pour toutes les lettres de l'alphabet (Ă l'exclusion des lettres Q, U, X, Y et Z peu usitĂ©s) pour le cas oĂč la liste rĂ©guliĂšre d'une annĂ©e serait dĂ©passĂ©e[63].
Références
- (en) R. Stewart, Stacy, « Hurricane Iota Tropical Cyclone Report », (consulté le ).
- (en) Global Catastrophe Recap : November 2020, Aon, , 20 p. (lire en ligne [PDF]), p. 3-5.
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Voir aussi
Articles connexes
- Ouragan Joan-Miriam (1988) de catégorie 4 qui a emprunté une trajectoire similaire ;
- Ouragan Cesar-Douglas (1996) de catégorie 1 qui a suivi une trajectoire similaire ;
- Ouragan Mitch (1998) de catégorie 5 qui a dévasté des zones similaires ;
- Ouragan Wilma (2005) de catégorie 5 qui s'est également intensifié rapidement dans la mer des Caraïbes ;
- Ouragan Felix (2007) de catégorie 5 qui a suivi une trajectoire similaire.
Liens externes
- (en) « Archive des bulletins émis pour iota », National Hurricane Center.
- (en) « Hurricane Iota », National Hurricane Center, .