AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Nichiren

Nichiren Daishƍnin (æ—„è“źć€§è–äșș), Nichiren Shƍnin (æ—„è“źè–äșș) ou simplement, Nichiren est un moine bouddhiste japonais de l’époque de Kamakura au XIIIe siĂšcle (nĂ© le , mort le ). Il fonde une nouvelle Ă©cole du bouddhisme mahayana, le , la Nichiren ShĆ« appelĂ©e initialement Hokke-shĆ« (æł•èŻćź—, lit. : École du Lotus)[2] : le nom vient de la dĂ©votion totale du bouddhisme nichirenien pour le SĆ«tra du Lotus comme en tĂ©moigne le mantra Nam(u)-myƍhƍ-renge-kyƍ (ć—ç„ĄćŠ™æł•è“źèŻç”Œ) dont le sens premier est “DĂ©votion Ă  la Loi merveilleuse du SĆ«tra du Lotus”. D'autres Ă©coles se rĂ©clament des enseignements de Nichiren telles que la Nichiren ShƍshĆ« et la Soka Gakkai internationale. Leurs pratiquants se concentrent essentiellement sur le SĆ«tra du Lotus Ă  la lumiĂšre des Écrits de Nichiren[3], le Gosho, et des commentaires rĂ©digĂ©s par leurs maitres bouddhiques respectifs : le religieux Grand Patriarche ou le laĂŻc Daisaku Ikeda.

Nichiren - æ—„è“ź
Nichiren[1]
Naissance

Drapeau du Japon Japon, Tojo - Kominato
DĂ©cĂšs

Drapeau du Japon Japon, Edo - Ikegami
École/tradition
Principaux intĂ©rĂȘts
Idées remarquables
Trois grands Dharma cachés
Démonination de la Nichiren Shƫ
Trois Grandes Lois ésotériques
DĂ©monination de la Nichiren ShƍshĆ«
Trois Grandes Lois « sacrées et révélées »
DĂ©nomination du mouvement bouddhiste Soka (laĂŻc)
ƒuvres principales
Risshƍ Ankoku ron - 1260
Kaimoku shƍ - 1272
Kanjin no Honzon shƍ - 1273
Senji shƍ - 1275
Hƍon shƍ - 1276
Influencé par
Zhiyi, 3e Patriarche Tiantai
Saichƍ, fondateur du Tendai
Dozen-bƍ, son Maütre.
A influencé
CĂ©lĂšbre pour
Nam(u) myƍhƍ renge kyƍ
ć—ç„ĄćŠ™æł•è“źèŻç¶“
Adjectifs dérivés
Nichirenisme, Nichirenien(ne)
ParentĂšle
Soya Kyƍshin (d) (cousin germain)

Le nom de naissance de Nichiren Ă©tait Zen-nichi-maro[4]. IntĂ©grant l'Ă©cole Tendai Ă  l'Ăąge de 11 ans, on le nomma Yaku-o-maro. Plus tard, quand il prononça ses vƓux et passa dans les ordres, il fut nommĂ© Zeshƍ-bƍ Renchƍ[5]. Enfin, il prit le nom de Nichiren le jour oĂč il crĂ©a sa propre Ă©cole. Nichiren signifie littĂ©ralement Soleil-Lotus[6] : Nichi signifie “Soleil” et ren, contraction du mot renge, veut dire “lotus”[7].

Nichiren fut en son temps un personnage controversĂ© qui a Ă©chappĂ© plusieurs fois Ă  la mort au motif qu'il Ă©tait virulent envers les autres Ă©coles bouddhiques (en particulier Jƍdo shĆ« ou Nembutsu, Zen, Shingon et Ritsu), allant jusqu'Ă  prĂȘcher leur abolition[8]. Il s'est ainsi attirĂ© une forte hostilitĂ© des autoritĂ©s politiques et religieuses[9]. Il disait, en rĂ©sumĂ©, que : le Nembutsu conduit dans l'enfer AvÄ«ci, le Zen est l'Ɠuvre du dĂ©mon, le Shingon dĂ©truit la Nation et le Ritsu est traĂźtre.

Se considĂ©rant comme l'incarnation du bodhisattva Vishishtacaritra (en) (Jƍgyƍ en japonais)[8] - [10] - [11], il en assume la mission et enseigne la rĂ©citation du titre (daimoku) du SĂ»tra du Lotus sous la forme du mantra Nam(u)-myƍhƍ-renge-kyƍ, avec la conviction que c'est le seul enseignement, facile Ă  mettre en pratique et identique pour les quatre sortes de croyants (hommes et femmes, laĂŻques et religieux), qui puisse conduire les ĂȘtres vivants Ă  la bouddhĂ©itĂ© en cette vie Ă  l'Ă©poque de Mappƍ[12] - [13].

Biographie

Enfance et Ă©ducation dans un contexte de catastrophes pour la population

Ukiyo-e montrant la baie d'Awa pendant la période Edo, par Hiroshige.

Nichiren est nĂ© le Ă  Kominato, un hameau de pĂȘcheurs de la cĂŽte Pacifique faisant partie du village de Tojo, situĂ© dans la province japonaise d'Awa (dans l’actuelle prĂ©fecture de Chiba). Ce site est classĂ© parmi les “Quatre Lieux SacrĂ©s du bouddhisme de Nichiren”. Sa naissance a lieu cinq mois avant un grand tremblement de terre Ă  Kamakura, nouvelle capitale du Japon oĂč s’est installĂ© le gouvernement et les dirigeants politiques du pays, les shoguns ayant pris le dessus sur l’empereur (Mikado).

Le nom d'enfant de Nichiren Ă©tait Zennichi-maro.

Son pĂšre, Nukina Jiro Shigetada, connu aussi sous le nom de Mikuni no Tayu Shigetada, († 1258, annĂ©e d'un Ă©tĂ© glacial et de la grande famine planĂ©taire que Nichiren et l’Azuma kagami dĂ©crivent comme celle qui suivit l'exceptionnelle Ă©ruption du Samalas en 1257), aurait Ă©tĂ© un petit fonctionnaire travaillant pour un manoir voisin du village. Sa mĂšre, quant Ă  elle, s'appelait Umegiku-nyo († 1267). On sait peu de choses sur les parents de Nichiren. Il affirma en ĂȘtre « le fils d'un humble pĂȘcheur », « fils d’une famille de chandĂąla qui vivait sur le littoral, Ă  Tƍjƍ, dans la province d’Awa, un coin reculĂ© Ă  l’est du Japon. »[14]

Au printemps , il entre au Seichƍ-ji[15]. Il reçoit le nom de Yaku-o-maro ; sous la direction du supĂ©rieur, Dƍzen-bƍ, il bĂ©nĂ©ficie d’une instruction habituellement rĂ©servĂ©e aux jeunes de l’aristocratie japonaise, Ă©tudiant aussi bien les principes du bouddhisme Tendai qu’un enseignement gĂ©nĂ©ral. Il devient moine en et prend le nom de Zeshƍ-bƍ Renchƍ (æ˜Żç”Ÿæˆżè“źé•·) oĂč Renchƍ signifie “croissance du lotus”.

Dans sa “Lettre aux moines du Seichƍ-ji” Ă©crite en , il dĂ©clare avoir priĂ© devant la statue de KokĆ«zƍ Bosatsu, proche de chez lui, pour devenir l’homme le plus sage du Japon et avoir obtenu un « joyau de sagesse » lui permettant de comprendre l’essence de chaque sĆ«tra.

Au printemps , il part pour Kamakura afin d’approfondir ses connaissances dans les principaux centres bouddhiques. Il se donne pour mission d’étudier les textes de rĂ©fĂ©rence et leurs commentaires de toutes les Ă©coles.

Deux tremblements de terre frappent la population de Kamakura en février et avril .

Au printemps , il revient au Seichƍ-ji puis part pour Enryaku-ji, sur le mont Hiei oĂč il poursuit ses Ă©tudes tandis qu’en juin Hƍjƍ Tsunetoki devient le quatriĂšme rĂ©gent aprĂšs le dĂ©cĂšs de son grand-pĂšre qui avait organisĂ© la mainmise du clan sur la rĂ©gence.

Il revient au Enryaku-ji en . En mars , des incendies ravagent la ville de Kyƍto, puis la ville de Kamakura en fĂ©vrier et en fĂ©vrier lors de ses Ă©tudes au Onjƍ-ji. Il revient au Seichƍ-ji en tandis qu’en fĂ©vrier tempĂȘte et tremblement de terre frappent Ă  nouveau Kamakura.

Il ne peut que constater, aprĂšs une nouvelle sĂ©rie de catastrophes qui sĂ©virent de Ă  , tremblement de terre, tempĂȘte, famine, Ă©pidĂ©mie s’étendant sur deux annĂ©es, que « plus de la moitiĂ© de la population avait succombĂ©. »[16]

Éducation Tendai

Lors de son entrée au temple, Nichiren pria le bodhisattva KokûzÎ, le bodhisattva de la vacuité une divinité de l'ésotérisme japonais afin de découvrir la véritable intention des enseignements du bouddha historique, Shākyamuni.

Nichiren voulait comprendre la raison pour laquelle le peuple, qui avait placé toute sa confiance dans le Nembutsu[17], continuait à souffrir et subissait des morts terribles et douloureuses. Nichiren voulait aussi comprendre pourquoi l'Empereur japonais avait été vaincu par le shogun en alors que la divinité Hachiman[18] avait fait la promesse de soutenir la famille impériale jusqu'au centiÚme empereur.

Enfin, Nichiren voulait savoir quelle école bouddhique suivait les véritables enseignements du bouddha Shakyamuni.

À l'Ăąge de 15 ans, il fut ordonnĂ© prĂȘtre par son maĂźtre Dozen-bƍ, pour lequel Nichiren a toujours ressenti un devoir de reconnaissance[19]. Nichiren reçut alors le nom de Zeshƍ-bƍ Renchƍ[5]. L'annĂ©e suivante, en , il partit pour Kamakura, la capitale du shogunat, pour continuer et approfondir ses Ă©tudes. Trois ans plus tard, il revint briĂšvement au Seichƍ-ji[15] avant de repartir pour les grands centres d’étude de son Ă©poque. Nichiren resta Ă  Kamakura jusqu'en .

Pendant ses annĂ©es d'Ă©tudes, Nichiren voyagea ponctuellement Ă  travers le Japon, visitant les grands temples et monastĂšres de son Ă©poque, les temples Onjo-ji[20], Kongƍbu-ji[21], Shitennƍ-ji[22], etc. cherchant Ă  pousser toujours plus loin sa formation. Dans ces lieux, il fit l'expĂ©rience directe de toutes les formes du bouddhisme pratiquĂ© au Japon, y compris la dĂ©votion de l'Ă©cole Jƍdo shĆ«, Ă©cole bouddhique dominante Ă  l'Ă©poque de Nichiren ; le Shingon Ă©sotĂ©rique ; la mĂ©ditation de l'Ă©cole Zen ; et la stricte discipline du Kairitsu[23]. Il Ă©tudia aussi les divers textes bouddhiques (sutras) de ces temples pour voir par lui-mĂȘme ce que le bouddha historique, Shākyamuni, avait rĂ©ellement enseignĂ©.

Nichiren sĂ©journa, ensuite, au temple Enryaku-ji[24], fondĂ©e par le grand maĂźtre Tendai Saichƍ et situĂ© au mont Hiei. Il resta dans ce temple de Ă  , soit jusqu'Ă  ses 31 ans. AprĂšs plusieurs annĂ©es d'Ă©tudes, Nichiren arriva Ă  la conclusion que le SĆ«tra du Lotus Ă©tait le sommet des enseignements du Bouddha dans lequel celui-ci exposait clairement la Loi bouddhique (Dharma) ou « VĂ©ritĂ© ultime » du bouddhisme.

Nichiren, Ă©duquĂ© sous une influence Tendai, analysa puis reprit l'idĂ©e de Zhiyi[25], 3e grand patriarche de cette mĂȘme Ă©cole, selon laquelle les huit derniĂšres annĂ©es de la vie du bouddha Shākyamuni, oĂč il enseigna le SĆ«tra du Lotus, Ă©taient les plus importantes car le Bouddha y exposait son Éveil spontanĂ©ment et non plus en rĂ©ponse Ă  la question d’un disciple[26].

Sho Tempƍrin de Nichiren

À l'Ăąge de 31 ans, Nichiren revient au Seichƍ-ji. Au matin du , face au soleil levant, ayant escaladĂ© le Mont Kiyosumi, dans la province d'Awa[27] (actuel dĂ©partement de Chiba), il rĂ©cite ce qui est, selon lui, la Loi bouddhique pour l’époque de la Fin de la Loi de Shakyamuni :Nam Myƍhƍ Renge Kyƍ[28] - [29]. Cet Ă©vĂ©nement est considĂ©rĂ© comme le dĂ©but de sa mission de propagation. Il prend Ă  cet instant le nom par lequel il est connu de nos jours, Nichiren, qui signifie Soleil-Lotus, en rĂ©fĂ©rence Ă  la lumiĂšre du soleil qui dissipe l'obscuritĂ© et Ă  la puretĂ© de la fleur du lotus contenant simultanĂ©ment la graine, la fleur et le fruit (cause et consĂ©quence) et qui pousse dans des marĂ©cages sans que la pourriture environnante (eau boueuse) ne la salisse. Ces images se trouvent en Ă©vidence dans le SĆ«tra du Lotus[30] et sont les qualitĂ©s que Nichiren souhaite incarner et partager avec les pratiquants.

À midi, le mĂȘme jour, pour cĂ©lĂ©brer la fin de ses Ă©tudes, Nichiren tient son premier sermon devant son vieux Sensei Dozen-bƍ et ses condisciples. Ce discours choque l'auditoire par sa critique du bouddhisme populaire connu sous le nom de “Terre pure”[31] et qui enseigne que la bouddhĂ©itĂ© ne peut ĂȘtre atteinte qu'aprĂšs la mort dans une “terre pure cĂ©leste”, grĂące Ă  la psalmodie rĂ©pĂ©titive du nom du bouddha Amida, communĂ©ment appelĂ©e nembutsu.

À la place de cette pratique, Nichiren prĂ©conise la rĂ©citation mantrique de daimoku[32] ou de l'Odaimoku[32] du SĆ«tra du Lotus, c'est-Ă -dire la rĂ©citation de Nam(u) Myƍhƍ Renge Kyƍ. Il enseigne cette pratique en tant que voie pratique et accessible par laquelle tous les ĂȘtres humains peuvent rĂ©aliser les “VĂ©ritĂ©s fondamentales” du bouddhisme. De mĂȘme que le nom d'un pays inclut toutes ses caractĂ©ristiques, le titre du SĆ«tra du Lotus inclut tous les mĂ©rites et vertus du bouddha Shākyamuni exposĂ©s dans ce sĆ«tra. Nichiren enseigne aussi que grĂące Ă  la rĂ©citation de ce daimoku[32], chaque personne peut recevoir directement la “VĂ©ritĂ© ultime” du SĆ«tra du Lotus et atteindre la bouddhĂ©itĂ© dĂšs cette vie-ci. Ce sermon lui vaut immĂ©diatement des protestations et des menaces de la part des autoritĂ©s politiques et religieuses en place. Notamment, le seigneur local, Tojo Kagenobu, fervent disciple de la Terre pure, qualifie ce discours de blasphĂ©matoire et tente de le faire arrĂȘter.

Ce discours inaugural du est commémoré par les institutions qui se réclament de Nichiren.

Sentant que sa vie est en danger, Nichiren se rĂ©fugie Ă  Kamakura, capitale du shogunat et se met Ă  prĂȘcher, Ă  tout venant, Ă  des personnes ordinaires : paysans, marchands, artisans, pĂȘcheurs et mĂȘme aux samouraĂŻs de rang moyen. C'est ainsi que Nichiren se fait connaĂźtre comme Grand MaĂźtre (ou Grand Sage : le Daishonin) et rĂ©formateur du bouddhisme qui se consacre Ă  sauver de la souffrance, les gens du commun. Nichiren leur offre l'essence mĂȘme des enseignements les plus Ă©levĂ©s du bouddhisme sous forme d'une pratique simple mais nĂ©anmoins profonde, la pratique de daimoku[32] comme “moyen habile” d'atteindre la bouddhĂ©itĂ©. Nichiren met Ă©galement en Ă©vidence les erreurs d'Ă©litisme des Ă©coles dĂ©cadentes et des mouvements qui dĂ©forment, selon lui, le vĂ©ritable esprit du Dharma bouddhique et demande la suppression des dons, crĂ©dits et subventions Ă  ces Ă©coles.

Sur l’établissement de l’enseignement correct pour la paix dans le pays (Risshƍ Ankoku ron)

De Ă  , le Japon a connu de nombreux dĂ©sastres naturels : tremblements de terre, typhons, famine et peste. En rĂ©action Ă  tant de douleurs et souffrances qui affigent la population, Nichiren rĂ©dige un de ses Ă©crits (gosho) les plus importants, le Risshƍ Ankoku Ron (ç«‹æ­Łćź‰ć›œè«–) : “Sur l’établissement de l’enseignement correct pour la paix dans le pays“[33] (ou “TraitĂ© sur la Paix dans le Pays grĂące Ă  l'Établissement du Vrai Dharma”), le , dans lequel il enseigne que les gens doivent abandonner toute croyance dans des doctrines erronĂ©es et suivre la “Loi bouddhique correcte” qui convient Ă  l’époque. Sur cette base, le peuple japonais pourrait Ă©tablir une “terre pure” dĂšs cette vie-ci.

Nichiren fait, dans un premier temps, une remontrance au gouvernement en demandant au shogunat de Kamakura de cesser de soutenir financiĂšrement les Ă©coles, sources de ses difficultĂ©s Ă  propager sa doctrine[34] : Ă  l’époque de Kamakura, au Japon, toutes les institutions religieuses n'existaient qu'avec l'accord et/ou le patronage du gouvernement. Dans un second temps, il l'invite Ă  plutĂŽt soutenir l’enseignement rĂ©ellement conforme Ă  l’époque. (Nichiren n'Ă©tait pas le premier Ă  agir de la sorte, cela faisait partie d'une longue tradition en Asie de l'Est, Confucius notamment tenta de rĂ©former le gouvernement de son Ă©poque)[35].

Étayant ses propos par les prophĂ©ties faites dans plusieurs sĆ«tra du bouddha Shākyamuni[36], Nichiren attribue l'apparition de ces catastrophes comme marquant le dĂ©but de la nouvelle Ăšre de Mappƍ[37] et il prĂ©conise, pour enrayer ces phĂ©nomĂšnes, l'Ă©tablissement d'une “Loi correcte” valide pour cette Ă©poque : la dĂ©votion au SĆ«tra du Lotus. De fait, le SĆ«tra de la Grande Collection fait rĂ©fĂ©rence aux trois calamitĂ©s qui se produisent Ă  la fin d’un kalpa (la guerre, les Ă©pidĂ©mies et la famine ou l’inflation provoquĂ©e par une pĂ©nurie de grains) et prĂ©dit comment le bouddhisme sera propagĂ© durant les cinq pĂ©riodes de cinq cents ans suivant la disparition de Shakyamuni.

“Sur l’établissement de l’enseignement correct pour la paix dans le pays” est rĂ©digĂ© sous la forme de questions-rĂ©ponses Ă©changĂ©es entre un hĂŽte et un visiteur ; l’hĂŽte est en rĂ©alitĂ© Nichiren et le visiteur Hƍjƍ Tokiyori. Il y est prĂ©dit que les calamitĂ©s de rĂ©bellion interne et d’invasion Ă©trangĂšre n’étant pas encore apparues, elles surviendront inĂ©vitablement si le pouvoir continue Ă  refuser sa doctrine : faute d’accepter une forme correcte de bouddhisme Ă  l'Ă©poque de Mappƍ, la population japonaise subirait encore davantage de dĂ©sastres et de catastrophes.

Le , Nichiren va prĂ©senter cet Ă©crit Ă  Hƍjƍ Tokiyori, cinquiĂšme shikken (rĂ©gent) du shogunat de Kamakura. Il y dĂ©veloppe les raisons pour lesquelles le gouvernement devrait arrĂȘter toute aide Ă  l’école Jƍdo fondĂ©e par Hƍnen et soutenir au contraire ceux qui placent leur foi dans le SĆ«tra du Lotus. Il prĂ©vient le gouvernement que dans le cas contraire, le pays devra faire face Ă  ces deux nouveaux dĂ©sastres, la guerre civile et l’invasion Ă©trangĂšre. Toutefois si le pays se tourne vers le SĆ«tra du Lotus, la paix et la prospĂ©ritĂ© seront Ă©tablies.

Nichiren n’a obtenu aucune rĂ©ponse de la part du shogunat.

En dĂ©finitive, ses prophĂ©ties de guerre civile et d'invasion Ă©trangĂšre vont se rĂ©vĂ©ler justes quand Hƍjƍ Tokisuke se rĂ©voltera contre son plus jeune demi-frĂšre, le rĂ©gent Hƍjƍ Tokimune, en , et quand les Mongols de Kubilai Khan attaqueront le Japon par deux fois, en et .

Extrait du Risshƍ Ankoku ron conservĂ© au temple Hokekyƍ-ji (Japon)

S’agissant de cette remontrance faite au gouvernement, Nichiren se fonde sur le principe bouddhique que l’environnement reflĂšte l’esprit et le cƓur des gens qui y habitent : les conditions de vie d’une personne sont le reflet de sa vie intĂ©rieure, il en va de mĂȘme pour une nation. Il insiste donc sur la nĂ©cessitĂ© d’une foi positive dans la possibilitĂ© pour les personnes ordinaires d'atteindre l’illumination, la bouddhĂ©itĂ©, dĂšs cette vie-ci, de maniĂšre Ă  transformer le monde actuel en “terre pure” selon ce qu'enseigne le SĆ«tra du Lotus.

Cette vision pouvait certainement sembler bien plus satisfaisante pour ses adeptes que celle des enseignements de l’école Jƍdo shĆ«[38] de n’espĂ©rer le bonheur qu’aprĂšs la mort.

Ainsi, “Sur l’établissement de l’enseignement correct pour la paix dans le pays” est une critique de la gestion shogunale des affaires religieuses et “sociales” : ce texte Ă©crit en vise Ă  une rĂ©elle rĂ©forme spirituelle en faveur du peuple japonais, pour que tous les gens du commun puissent surmonter leurs souffrances et partager avec le reste du monde l’enseignement et la pratique du Sutra du Lotus ; pourtant certains ont persistĂ© Ă  l’assimiler Ă  un document nationaliste. Il n’en demeure pas moins que, mĂȘme si Nichiren s’appuie sur le SĆ«tra du Nirvana[39] - [40] - [41], quelques extraits de ce Risshƍ Ankoku ron restent virulents envers les autres Ă©coles bouddhiques. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, plusieurs spĂ©cialistes relĂšvent l'intolĂ©rance de Nichiren, sans prĂ©cĂ©dent dans le bouddhisme ; elle serait une rĂ©action aux critiques faites au Sutra du Lotus[42]. Cherchant l’origine des catastrophes dans la calomnie de la Loi bouddhique, il critique particuliĂšrement l’école Jƍdo ShĆ« et l’ouvrage de Hƍnen (æł•ç„¶) intitulĂ© Choix du Nembutsu par-dessus tout[43] - [44], et met en cause les Ă©coles Shingon, Zen, Tendai, Kegon, Sanron, Hossƍ, Jiron et Shƍron. Certains l’accusent d’avoir prononcĂ© ces mots : « Nembutsu, acte infernal ! [...] Zen, Ɠuvre du DĂ©mon ! [...] Shingon, mort de la Nation ! [...] Kairitsu, trahison nationale »[45]. Toutefois Nichiren dĂ©clare : « Ma haine n’est dirigĂ©e que contre l’action qui consiste Ă  calomnier la Loi. Selon les enseignements bouddhiques, avant Shakyamuni, les moines calomniateurs auraient encouru la peine de mort. Mais, depuis l’époque de Shakyamuni, Celui-Qui-Peut-Endurer, l’enseignement des sĆ«tras interdit le don d’aumĂŽnes aux moines calomniateurs. Si aujourd’hui l’ensemble des quatre catĂ©gories de croyants Ă  l’intĂ©rieur des quatre mers et des dix mille pays pouvait seulement cesser d’offrir des aumĂŽnes aux mauvais moines pour au contraire se rallier aux bons, alors comment pourrions-nous ĂȘtre tourmentĂ©s par de nouveaux troubles ou assaillis par les dĂ©sastres ? »[46]

Cinq ans plus tard, en , Nichiren exposera ses points de dĂ©saccord fondamentaux dans “Conversation entre un sage et un ignorant”[47].

Nichiren s’expliquera sur ses prĂ©dictions et les motivations de ses remontrances aux autoritĂ©s politiques et religieuses : « si notre pays devait ĂȘtre dĂ©truit, cela signifierait certainement aussi la destruction de l’enseignement du Bouddha[48] », lettre envoyĂ©e en octobre en 1268 Ă  onze responsables politiques et religieux de haut rang, notamment le rĂ©gent Hƍjƍ Tokimune, le moine Zen Dƍryu du Kenchƍ-ji, et le moine restaurateur de l’école Ritsu, Ryƍkan[49], en dĂ©clarant que les prĂ©dictions de son traitĂ© Ă©taient en train de s’accomplir et en demandant le droit de dĂ©montrer la validitĂ© de ses enseignements dans un dĂ©bat religieux public. Il n’obtint de nouveau aucune rĂ©ponse. D’autre part, il complĂ©tera ses motivations en [50] en exposant les rĂ©actions suscitĂ©es juste aprĂšs puis beaucoup plus tard par les moines du Nembutsu, les maĂźtres du Shingon et d’autres encore qui Ă©prouvĂšrent du ressentiment Ă  son Ă©gard et conspirĂšrent contre sa vie.

Persécution de Matsubagayatsu

Les efforts de Nichiren pour promouvoir les rĂ©formes shogunales Ă©taient non seulement ignorĂ©s mais provoquaient la colĂšre des autoritĂ©s bouddhistes et du gouvernement qui n'apprĂ©ciait pas que l'on critique ses rĂšgles. La nuit du , la maison de Nichiren situĂ©e Ă  Matsubagayatsu, quartier de Kamakura subit un incendie. Cette attaque fut perpĂ©trĂ©e par des croyants du Nembutsu[17], Ă  la suite des critiques formulĂ©es par Nichiren sur l'Ă©cole de la Terre pure dans son Ă©crit “Sur l’établissement de l’enseignement correct pour la paix dans le pays”.

Nichiren, prĂ©venu Ă  temps, pu fuir dans les collines lors de cette attaque. Il se rĂ©fugia chez Toki Jonin, un de ses disciples, plus tard connu sous le nom de Nichijo, dans la province de Shimƍsa. Nichiren resta plusieurs mois hors de Kamakura, continuant toujours Ă  enseigner le SĆ«tra du Lotus Ă  ses disciples. Il y revint au printemps suivant pour continuer Ă  prĂȘcher sa doctrine.

Cet Ă©vĂ©nement est reconnu en tant que la “PersĂ©cution de Matsubagayatsu”[51].

Exil dans la province d'Izu

Peu de temps aprĂšs son retour, Nichiren fut arrĂȘtĂ© par la police du shogunat. Le , sans enquĂȘte, il fut condamnĂ© et envoyĂ© en exil Ă  Itƍ, petite pĂ©ninsule rocheuse de la province d'Izu. Ses ennemis espĂ©raient que l'exposition aux fortes intempĂ©ries de cette rĂ©gion, lui serait fatale. Cependant les hommes chargĂ©s de l'y conduire l'abandonnĂšrent sur la plage d'un petit village du nom de Kawana oĂč il fut trouvĂ© par un pĂȘcheur nommĂ© Funamori Yasaburo[52]. Cet homme et sa femme le nourrirent et le logĂšrent clandestinement pendant une trentaine de jours.

À l'Ă©poque, le seigneur intendant d'Itƍ, Itƍ Hachiro Zaemon, Ă©tait gravement malade. Apprenant que Nichiren avait Ă©tĂ© exilĂ© dans sa province, il l'invita Ă  demeurer chez lui et Ă  prier pour sa guĂ©rison. Nichiren accepta Ă  la condition que lui-mĂȘme adhĂšre Ă  la pratique du SĆ«tra du Lotus, le Daimoku[32]. Celui-ci accepta et recouvra la santĂ© et devint dĂšs lors un fervent disciple de Nichiren. En remerciement, il offrit Ă  Nichiren, une statue du bouddha Shākyamuni trouvĂ©e en mer et qui accompagna Nichiren durant toute sa vie.

Profitant de son exil pour faire comprendre sa mission et celle de ses disciples, il rappela que celui qui enseigne le “Dharma correct” se trouvera immanquablement confrontĂ© aux opposants ou ennemis de la propagation du SĆ«tra du Lotus citĂ©s au chapitre 13 (L'exhortation Ă  sauvegarder le sĆ«tra en dĂ©pit des persĂ©cutions) et qu’il devra, par ailleurs, tenir compte des diffĂ©rences entre les divers enseignements, de la capacitĂ© des pratiquants, de l'Ă©poque, des spĂ©cificitĂ©s du pays et de la chronologie des sutras, Ă©tablissant cinq guides pour la propagation[53] - [54] afin que ses disciples puissent enseigner le “Dharma correct” de façon efficace.

Cette deuxiĂšme persĂ©cution est parfois commĂ©morĂ©e le en tant que l’“Exil d'Izu”[55].

Persécution de Komatsubara

Le , Nichiren fut gracié et autorisé à revenir à Kamakura. Il reprit la propagation du Sƫtra du Lotus. Apprenant que sa mÚre était malade et à l'article de la mort, son pÚre étant décédé neuf ans auparavant, Nichiren prit le risque de revenir dans la province d'Awa dont le seigneur local, Tojo Kagenobu, était toujours son ennemi juré. En , malgré la réticence de ces disciples, il alla voir sa mÚre et par ses priÚres lui permit de recouvrer la santé.

Sur le chemin du retour, Nichiren et ses disciples furent invitĂ©s par Kudo Yoshitaka, seigneur du village d'Amatsu dans la province d'Awa et situĂ© au beau milieu de la “ForĂȘt de Pins” appelĂ©e Komatsubara. Quand Tojo Kagenobu et ses hommes apprirent que Nichiren se trouvait dans cette forĂȘt isolĂ©e, ils dĂ©cidĂšrent de lui tendre une embuscade. Le seigneur se prĂ©cipita au secours de Nichiren avec ses propres hommes. Dans cette bataille, qui se dĂ©roula le , Tojo Kagenobu et Kudo Yoshitaka furent tous deux mortellement blessĂ©s. Kyonin-bo, un des disciples de Nichiren, fut Ă©galement tuĂ© et deux autres disciples griĂšvement blessĂ©s. Nichiren lui-mĂȘme en rĂ©chappa Ă  grand-peine, ayant reçu un coup d'Ă©pĂ©e sur la tĂȘte.

Cette troisiĂšme persĂ©cution est parfois commĂ©morĂ©e le comme la “PersĂ©cution de Komatsubara”[56].

Persécution de Tatsunokuchi

En , le Japon connut une longue sĂ©cheresse et le gouvernement avait ordonnĂ© au moine Ryƍkan-bƍ[57], du temple Gokuraku-ji[58] de Kamakura, de prier pour obtenir la pluie. Nichiren lui lança un dĂ©fi, disant que si les priĂšres de Ryƍkan-bƍ Ă©taient efficaces dans les sept jours, il deviendrait son disciple, mais que si elles ne l’étaient pas, Ryƍkan-bƍ devrait adopter la croyance dans le SĆ«tra du Lotus. Celui-ci accepta volontiers et entama son rituel de priĂšre. Pourtant au lieu de la pluie, ce furent de grands vents persistants et destructeurs qui se levĂšrent. HumiliĂ©, Ryƍkan-bƍ refusa de tenir sa promesse. Au contraire, il commença mĂȘme Ă  user de son influence auprĂšs des Ă©pouses et veuves de hauts fonctionnaires du gouvernement pour rĂ©pandre de fausses rumeurs sur Nichiren.

En consĂ©quence Nichiren fĂ»t convoquĂ© pour ĂȘtre interrogĂ©, par l'adjoint au chef des affaires militaires et de la police, Hei no Saemon[59], le . Nichiren saisit cette occasion pour faire des remontrances Ă  Hei no Saemon, lui prĂ©disant des luttes internes et une invasion Ă©trangĂšre si le gouvernement le punissait injustement. Hei no Saemon, n'ayant aucun Ă©lĂ©ment lui permettant de prononcer lui-mĂȘme une condamnation, laissa partir Nichiren.

Nichiren sauvé de l'épée du bourreau - Utagawa Kuniyoshi

La prĂ©diction de Nichiren se rĂ©alisa. Des Ă©missaires mongols envoyĂ©s de CorĂ©e vinrent rĂ©clamer au Japon de leur payer un tribut. En cas de refus, les Mongols menaçaient d'envahir le Japon. Le shogunat refusa. Les Mongols Ă  cette Ă©poque, avaient dĂ©jĂ  envahi la Chine et la CorĂ©e. Il semblait donc qu'une invasion du Japon soit imminente. Pour la deuxiĂšme fois, Nichiren exposa ses remontrances au gouvernement, essayant de le convaincre de changer d'attitude. Il rappela notamment aux autoritĂ©s politiques et religieuses sa prĂ©diction, huit ans plus tĂŽt, dans son traitĂ© Risshƍ Ankoku ron. Mais le shogunat n'envisagea aucune rĂ©forme.

Dans l'aprĂšs-midi du , une dĂ©cision officielle fut prise Ă  l'encontre de Nichiren. Hei no Saemon et plusieurs centaines de guerriers se rendirent alors Ă  cheval Ă  sa rĂ©sidence et l'arrĂȘtĂšrent. L'un des hommes, Shofu-bo, saisit le rouleau du 5e volume du SĆ«tra du Lotus que Nichiren portait dans sa robe et s'en servit pour le frapper au visage[60]. Hei no Saemon amena Nichiren au bureau des conseillers du rĂ©gent oĂč il fut accusĂ© de trahison et condamnĂ© Ă  la peine d'exil sur l'Ăźle de Sado. Cependant, Hei no Saemon dĂ©cida, en secret, de faire dĂ©capiter Nichiren avant qu'il n'atteigne ce dernier lieu. Ses hommes et lui quittĂšrent donc la rĂ©sidence avec leur prisonnier tard dans la nuit du . Alors qu'ils passaient prĂšs du temple de Tsurugaoka dĂ©diĂ© Ă  la divinitĂ© Hachiman[18], Nichiren fit des reproches au Grand Bodhisattva Hachiman qui, selon lui, ne protĂ©geait pas un fervent disciples du SĆ«tra du Lotus comme cela a Ă©tĂ© promis lorsque le Bouddha avait exposĂ© ce sĆ«tra.

ArrivĂ© lieu de l'exĂ©cution, Nichiren rĂ©cita le Daimoku[32], allant jusqu’à rĂ©primander le chagrin de son disciple Shijo Kingo venu mourir avec lui, lui disant qu'il n'existait pas de sort plus enviable que celui de donner sa vie pour le SĆ«tra du Lotus.

Au moment oĂč Nichiren allait ĂȘtre dĂ©capitĂ©, un objet lumineux traversa le ciel, en provenance du Sud-Est, terrorisant les soldats et les samouraĂŻs au point qu'ils furent incapables de procĂ©der Ă  l'exĂ©cution[61] - [62]. Nichiren fut alors placĂ© sous surveillance, comme originellement prĂ©vu, pendant un mois et le , il quitta Kamakura sous escorte pour le lieu de son exil, l'Ăźle de Sado.

Cette 4e et derniĂšre persĂ©cution est commĂ©morĂ©e par certains le en tant que “PersĂ©cution de Tatsunokuchi”[63].

« [Nichiren Ă©crit] dans le traitĂ© Sur l’ouverture des yeux : “Le douziĂšme jour du neuviĂšme mois de l’annĂ©e derniĂšre, entre les heures du Rat et du BƓuf (entre onze heures du soir et trois heures du matin), la personne nommĂ©e Nichiren a Ă©tĂ© dĂ©capitĂ©e. C’est son esprit qui est parvenu sur l’üle de Sado.” Si l’homme du commun nommĂ© Nichiren est mort Ă  Tatsunokuchi, le Nichiren considĂ©rĂ© par certaines Ă©coles bouddhiques comme “le Bouddha de l’époque de la Fin de la Loi” atteignit, lui, l’üle de Sado sain et sauf afin d’accomplir sa mission »[64]. Les pratiquants de la Nichiren ShĆ« y voit, quant Ă  eux, la confirmation l’identification de Nichiren au boddhisatva Conduites-supĂ©rieures (Jƍgyƍ)[65] - [66] Ă  qui le bouddha Shakyamuni transmit la Loi dans le SĆ«tra du Lotus.

Exil sur l'Ăźle de Sado

Le , Nichiren fut envoyĂ© sur l'Ăźle de Sado dans la mer du Japon, au large de la ville portuaire de Niigata, dans un sanctuaire en ruine prĂšs du cimetiĂšre de Tsukahara, sans nourriture ni vĂȘtements adĂ©quats. Une fois de plus ses ennemis espĂ©raient qu'il mourrait de froid durant l'hiver impitoyable de Sado sans abri ni provisions. Mais c'Ă©tait sans compter sur la foi et la dĂ©termination inĂ©branlables de Nichiren qui lui permirent de supporter des conditions extrĂȘmes et de se lier d'amitiĂ© avec les paysans et les samouraĂŻs des environs qui finirent par pourvoir Ă  ses besoins.

Nichiren en exil sur l'Ăźle de Sado - Utagawa Kuniyoshi

Pendant son exil, les adeptes locaux du Nembutsu[17], apprenant que des paysans aidaient Nichiren Ă  survivre, dĂ©cidĂšrent de conspirer contre lui et firent une tentative de l’éliminer. Ils convoquĂšrent les adeptes du Zen et du Kairitsu[23] de l’üle de Sado, le , pour un dĂ©bat religieux ayant pour but de condamner pĂ©nalement Nichiren. Ce dĂ©bat est connu sous le nom de “DĂ©bat de Tsukahara”. Lors de ce dĂ©bat, devant les arguments de Nichiren, beaucoup de paysans et de samouraĂŻs se convertirent au bouddhisme de Nichiren dont Abutsu-bƍ[67] et sa femme Sennichi, qui admiraient la grandeur du personnage et qui deviendront, plus tard, des grands amis de Nichiren.

Non seulement Nichiren survĂ©cut Ă  toutes ces privations mais il Ă©crivit deux de ses Ă©crits majeurs. Le premier est “Sur l’ouverture des yeux”[68], qu'il termina en . Dans ce traitĂ©, Nichiren cherche Ă  ouvrir les yeux de toutes les personnes au fait que le temps Ă©tait venu de pratiquer le vĂ©ritable enseignement, la “Loi correcte”, c'est-Ă -dire la foi au SĆ«tra du Lotus. Le Kaimoku shƍ rĂ©vĂšle Ă©galement que Nichiren a pris conscience d'ĂȘtre en train d'accomplir le rĂŽle du bodhisattva Conduite-supĂ©rieures (Jƍgyƍ)[65] ou du Bouddha Originel[69], selon les Ă©coles, en tant qu'envoyĂ© du SĆ«tra du Lotus. À partir de ce moment, Nichiren n'essaya plus simplement de rĂ©former le bouddhisme, il enseigna la Loi merveilleuse du Bouddha sous la forme de Nam-myƍhƍ-renge-kyƍ[29].

En , Nichiren fut transfĂ©rĂ© dans une rĂ©sidence plus confortable sur l'Ăźle de Sado. À l'abri des Ă©lĂ©ments et des privations, Nichiren Ă©crivit un autre de ses Ă©crits les plus importants, “L’objet de vĂ©nĂ©ration pour observer l’esprit, Ă©tabli dans la cinquiĂšme pĂ©riode de cinq cents ans aprĂšs la disparition de l’Ainsi-Venu”[70] - [71] qu'il termina le . Dans ce traitĂ©, il dĂ©crit la transmission du Dharma (la Loi bouddhique) Ă  tous les ĂȘtres, dits sensitifs. C’est aprĂšs ce traitĂ© que Nichiren inscrivit pour la premiĂšre fois, le Gohonzon[72], le . Ce mandala est une reprĂ©sentation visuelle, en caractĂšres sanskrits, chinois et japonais, de la “CĂ©rĂ©monie dans les Airs”[73]. Dans ces chapitres, il est rĂ©vĂ©lĂ© que chaque personne peut atteindre l’éveil d’un samyaksambuddha dans cette vie-ci et que l'essence mĂȘme de ce sĆ«tra a Ă©tĂ© confiĂ© aux « bodhisattvas surgis de Terre » conduits notamment par le Grand Bodhisattva Conduites-supĂ©rieures (Jƍgyƍ) : le Bouddha lui a confiĂ© la propagation du SĆ«tra du Lotus Ă  la pĂ©riode de Mappƍ, pĂ©riode dĂ©crite dans le XXIIIe chapitre du SĆ«tra du Lotus. Pour Nichiren, le Gohonzon concrĂ©tise la Loi Ă©ternelle et intrinsĂšque de Nam-myƍhƍ-renge-kyƍ, qu'il a identifiĂ© comme Ă©tant la loi suprĂȘme qui imprĂšgne la vie et l'univers.

À la diffĂ©rence des formes prĂ©cĂ©dentes de contemplation qui dĂ©pendaient de la capacitĂ© du pratiquant Ă  percevoir la “Vraie Nature de la rĂ©alitĂ©â€, Nichiren enseigna que cette vraie nature se manifeste Ă  nous sous la forme de Nam(u) myƍhƍ renge kyƍ. En d'autres termes, la bouddhĂ©itĂ© n'est pas quelque chose que nous pouvons dĂ©velopper par nos efforts conscients. La “Vraie Nature de la rĂ©alitĂ©â€ nous est rĂ©vĂ©lĂ©e par notre nature de bouddha, la prĂ©sence spirituelle de la bouddhĂ©itĂ© dans notre vie.

Le commĂ©more le dĂ©but de cet exil de Sado (äœæžĄăź, jp.Sado no Kuni) qui fait suite Ă  la 4e persĂ©cution[74].

Prédictions et correspondances de Nichiren

En , Nichiren avertit Hƍjƍ Tokiyori que le gouvernement courait Ă  sa perte et ne ferait qu’augmenter les malheurs du pays et de sa population si rien n’était fait pour reconnaĂźtre aux yeux de tous son Ă©cole fondĂ©e en , seule adaptĂ©e Ă  l’époque, et le SĆ«tra du Lotus comme vĂ©hicule unique.

Nichiren argumente ainsi ses prĂ©dictions : puisque parmi les “sept calamitĂ©s”, annoncĂ©e dans le SĆ«tra du MaĂźtre-de-la-MĂ©decine et le SĆ«tra des rois bienveillants, certaines Ă©taient dĂ©jĂ  advenues (Ă©tĂ© glacial et grande famine en ; tremblements de terre en fĂ©vrier et avril puis en ; inondations hors saison ; tempĂȘtes ; incendies Ă  Kyoto en et Kamakura en puis et par trois fois en (en avril, aoĂ»t et novembre) ; annĂ©e de la “Grande PandĂ©mie”[75], alors des luttes internes et des invasions Ă©trangĂšres ne manqueraient pas de se produire. Une premiĂšre manifestation de guerre civile commence par la rĂ©volte de Hƍjƍ Tokisuke contre son plus jeune demi-frĂšre, le rĂ©gent Hƍjƍ Tokimune, en , et les invasions Ă©trangĂšres se produisent quand les Mongols de Kubilai Khan attaquent le Japon par deux fois, en et . Ils furent repoussĂ©s, pourtant la question de la rĂ©compense des soldats ayant contribuĂ© Ă  l'effort de guerre va miner la lĂ©gitimitĂ© du pouvoir qui n'Ă©tait pas en mesure de donner satisfaction Ă  ses nombreux guerriers. La chute du shogunat de Kamakura fut en partie provoquĂ©e par les subventions exorbitantes que le gouvernement accordait Ă  des rituels bouddhiques, dĂ©noncĂ©s par Nichiren, destinĂ©s Ă  la sĂ©curitĂ© du pays, ce qui rendait impossible de payer les samouraĂŻs qui auraient dĂ» dĂ©fendre le pays. Le caractĂšre de plus en plus autoritaire du pouvoir des Hƍjƍ, puis des luttes internes parmi l'Ă©lite de Kamakura vont achever de rendre le gouvernement shogunal impopulaire, y compris aux yeux de l'Ă©lite guerriĂšre du Kantƍ.

En , ses prĂ©dictions ont donc Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es, cinquante-et-un ans aprĂšs sa mort car, en dĂ©finitive, les guerres dues aux invasions Ă©trangĂšres (1274 et 1281) et les guerres civiles dues aux luttes intestines (commencĂ©es en 1272) menĂšrent effectivement Ă  la chute du clan Hƍjƍ en 1333 conformĂ©ment aux mises en garde et aux prĂ©dictions de Nichiren Ă  Hƍjƍ Tokiyori dans son Ă©crit “Sur l’établissement de l’enseignement correct pour la paix dans le pays”.

Va s’ouvrir alors une nouvelle Ă©poque qui plongera tout le pays dans des siĂšcles de guerres et luttes internes : Takauji Ashikaga est victorieux dans la guerre de Genkƍ, guerre civile commencĂ©e en qui va prĂ©cĂ©der la pĂ©riode Nanboku-chƍ et l'apparition du shogunat Ashikaga. Il a participĂ© activement Ă  la chute du shogunat de Kamakura pour le compte de l'empereur Go-Daigo et s'arroge rapidement le titre de shogun pour exercer le pouvoir durant la courte pĂ©riode de la Restauration de Kenmu (1333-1336).

En mars , Nichiren fut graciĂ© et autorisĂ© Ă  revenir Ă  Kamakura. Le gouvernement chercha, par le biais de Hei no Seamon, commandant en second des forces militaires et de police, de rallier Nichiren Ă  leur cause en lui offrant un temple en Ă©change de ses priĂšres contre l'invasion mongole. Nichiren refusa tout compromis et insista une fois de plus sur la nĂ©cessitĂ© pour le gouvernement de supprimer son soutien aux enseignements qui obscurcissaient le “Dharma correct”. Voyant que sa troisiĂšme remontrance faite au gouvernement ne provoquait aucun Ă©cho, Nichiren se retira dans les montagnes et forĂȘts. Le , il quitta Kamakura en compagnie de ses disciples pour Ă©tablir son ermitage sur le mont Minobu[76], puisque, selon Confucius, au bout de trois interventions infructueuses, le sage se retire. Lors de sa retraite, Nichiren se consacra Ă  la formation de ses disciples et Ă  la correspondance d'encouragement avec ses partisans. C'est lĂ  que lui parvinrent les nouvelles des deux tentatives d'invasion du Japon par les Mongols, en puis en . Bien que le Japon fut sauvĂ© les deux fois par des tempĂȘtes qui dĂ©truisirent la flotte mongole, Nichiren continua Ă  mettre en garde le shogunat. En effet, les conditions spirituelles, qui avaient rendu le Japon vulnĂ©rable, n'ayant pas changĂ©, elles conduiraient inĂ©vitablement Ă  la souffrance du peuple japonais[33]. Le , il arriva Ă  la maison d’Hagiri Rokuro, un de ses disciples, qui lui offrit un lopin de terre sur le mont Minobu[76]. En , Nichiren fit construire une petite cabane et un temple dans lesquels il demeura huit ans. Bien que l'ermitage de Nichiren au mont Minobu soit situĂ© au beau milieu d’une forĂȘt dense en un endroit difficile d'accĂšs, Nichiren reçut de nombreuses visites de ses disciples et d’adeptes venant de tout le pays. Aujourd’hui, Ă  cet endroit, se trouve le temple Kuon-ji[77], siĂšge patriarcal de la Nichiren ShĆ«.

Nichiren eut Ă©galement Ă  souffrir des persĂ©cutions dirigĂ©es contre ses disciples dont le sort l’a toujours beaucoup prĂ©occupĂ©. La pire fut celle d'Atsuhara en , lorsque vingt fermiers furent arrĂȘtĂ©s sur ordre du shogunat et trois d'entre eux dĂ©capitĂ©s, parce qu'ils refusaient d'abjurer leur foi dans le SĆ«tra du Lotus. Nichiren a constamment priĂ© pour le bien-ĂȘtre de ses adeptes et leur envoya un grand nombre de lettres d'encouragement. Cette persĂ©cution bouleversa tellement Nichiren qu'il Ă©crivit alors Ă  un de ses plus proches disciples une lettre intitulĂ©e “Sur les persĂ©cutions subies par le Sage”[78] le premier jour du dixiĂšme mois de la deuxiĂšme annĂ©e de Kƍan (1279).

Derniers enseignements et controverses

Ukiyo-e montrant une vue du mont Fuji derriĂšre la riviĂšre du mont Minobu - Katsuchika Hokusai

Il Ă©crivit aussi lors de sa retraite, les deux derniers de ses cinq Ă©crits majeurs. Le , il rĂ©digea le Senji shƍ[79] - [80] oĂč il reprend les cinq guides de propagation[54]. Ce traitĂ© met particuliĂšrement l'accent sur le fait que le temps Ă©tait maintenant venu pour propager le SĆ«tra du Lotus, le privilĂ©giant aux autres sĆ«tra et que la libĂ©ration des souffrances pouvait ĂȘtre obtenue par la pratique de Nam(u) myƍhƍ renge kyƍ[29].

AprĂšs le dĂ©cĂšs de Nichiren, une scissions s’est produite. Certaines diffĂ©rences subsistent au XXIe siĂšcle Ă  commencer par le titre qui est apposĂ© Ă  son nom (voir la section “Titres respectueux et posthumes”).

Reconnaissant Shakyamuni en tant que “Bouddha historique”[81], les membres de la Nichiren ShƍshĆ« et de la Sƍka Gakkai internationale donnent le titre de “bouddha fondamental” et de “bouddha de l'Ă©poque de la Fin de la Loi” Ă  Nichiren[69]. La Nichiren ShĆ«, quant Ă  elle, considĂšre le bouddha Shākyamuni comme le “bouddha originel et Ă©ternel”[82], et Nichiren comme la rĂ©incarnation du bodhisattva Jƍgyƍ[65] qui, selon les Ă©crits[83], doit propager le SĂ»tra du Lotus lors de la pĂ©riode de Mappƍ[84]: la derniĂšre des Trois Époques qui suivent la mort du bouddha Shākyamuni aprĂšs les Ă©poques de la Loi correcte (Shƍhƍ : æ­Łæł•) et de la Loi formelle (Zƍhƍ : ćƒæł•)[85] au cours desquelles le bouddhisme sombrant dans la confusion sous l’influence des Trois Poisons[86], son enseignement perd son pouvoir de guider les gens vers la bouddheitĂ©.

Cette diffĂ©rence a un effet significatif sur l'accent mis Ă  l'enseignement. En effet, tandis que la Nichiren ShƍshĆ« et la Sƍka Gakkai internationale prĂ©fĂšrent Ă©tudier les enseignements de Nichiren appelĂ©s Les Écrits de Nichiren[87] ou Gosho[88], la Nichiren ShĆ« estime, elle, que tous les gosho ne sont pas de mĂȘme valeur, certains selon elle n'Ă©tant pas authentiques, et que le SĆ«tra du Lotus doit donc ĂȘtre l'objet principal d'Ă©tude[89]. Une autre diffĂ©rence se glisse entre les diffĂ©rentes Ă©coles nichireniennes sur la mĂ©thode de propagation du SĆ«tra du Lotus : la Nichiren ShƍshĆ« et la Sƍka Gakkai internationale ont prĂŽnĂ© davantage la mĂ©thode de shakubuku[90] ou de shoju[91] pour propager la Loi correcte comme l’a enseignĂ© Nichiren notamment dans son traitĂ© Sur l'ouverture des yeux (Écrit 30, p. 220). La Nichiren ShĆ«, quant Ă  elle, rĂ©fute cette premiĂšre mĂ©thode et prĂ©fĂšre transmettre l’enseignement du SĆ«tra du Lotus par le “moyen habile” dĂ©crit par Shākyamuni dans le 2e chapitre de ce texte, soit par l'utilisation du kƍsen-rufu[92]. La pratique du shakubuku correspond Ă  “la pratique pour soi et pour les autres” (Jigyo-Keta) de la Sƍka Gakkai internationale[93], ce terme en est venu Ă  dĂ©signer toute sorte de propagation, sans distinction de mĂ©thode. Dans ce contexte, une ou un “Shakubuku” peut dĂ©signer une personne amenĂ©e Ă  connaĂźtre le bouddhisme de Nichiren par un pratiquant laĂŻque de la Sƍka Gakkai internationale.

Nichiren Ă©crivit aussi le Hƍon shƍ[94] en , aprĂšs la mort de Dozen-bƍ, son MaĂźtre qui l'avait ordonnĂ© et guidĂ© dans son enfance. Dans ce traitĂ©, Nichiren insiste sur le fait que la pratique bouddhique doit ĂȘtre motivĂ©e par le dĂ©sir de libĂ©rer tous ceux Ă  l'Ă©gard de qui on a une dette de gratitude[19] et que la meilleure façon pour cela est de leur enseigner le SĆ«tra du Lotus. C'est dans le Hƍon shƍ (ÉCRIT 88. Sur l’acquittement des dettes de reconnaissance) que Nichiren dĂ©crit Ă©galement pour la premiĂšre fois les « Trois grands Dharma cachĂ©s » ou Trois Grandes Lois sacrĂ©es et rĂ©vĂ©lĂ©es dites « Ă©sotĂ©riques » : le Gohonzon (objet de culte)[72], le Daimoku (invocation)[32] et le Kaidan (estrade d'ordination, oĂč se tiennent les cĂ©rĂ©monies d’ordination du clergĂ© bouddhiste)[95].

Bien qu’il n’en subsiste aucune mention dans ses Ă©crits, le Nichiren aurait lĂ©guĂ© au monde entier l'inscription, sur un grand support en bois, du Dai-Gohonzon[96], une reprĂ©sentation en grand format du mandala de Nichiren, le Gohonzon[72], constituĂ© par les mentions Ă©crites des noms de bouddhas, bodhisattvas et divinitĂ©s protectrices ainsi que d’autres archĂ©types reprĂ©sentant les dix Ă©tats de vie (systĂ©matisĂ©s par le Grand MaĂźtre Tiantai), avec, en son centre, verticalement, le mantra Nam(u) Myƍhƍ Renge Kyƍ[29]. La Nichiren ShƍshĆ« y voit l'accomplissement du but de la venue de Nichiren en ce monde et fait de ce Gohonzon[72] l'une des “Trois Grandes Lois cachĂ©es” (et rĂ©vĂ©lĂ©es pat Nichiren). Les autres Ă©coles issues de Nichiren comme la Nichiren ShĆ« et la Soka Gakkai internationale contestent les fondements historiques de cette affirmation, Nichiren n’y faisant allusion dans aucune de ses lettres. Le Dai-Gohonzon est conservĂ© au Taiseki-ji[97].

Voyant sa santĂ© dĂ©cliner en raison des nombreuses difficultĂ©s et des persĂ©cutions subies pendant des annĂ©es, Nichiren quitta le mont Minobu[76] le . Ses disciples l'avaient persuadĂ© de se rendre aux sources chaudes aux vertus mĂ©dicinales d’Hitachi mais il dut s'arrĂȘter en chemin chez un de ses adeptes dĂ©vouĂ©s Ă  Tƍkyƍ dans le quartier d’Ikegami. Le , Ă  l'Ăąge de 60 ans, Nichiren mourut entourĂ© de ses principaux disciples et adeptes laĂŻques. Les cendres de Nichiren, selon ses vƓux, furent aussitĂŽt transfĂ©rĂ©es par ses disciples au temple Kuon-ji[77] sur le mont Minobu[76]. Un temple fut aussi construit sur les lieux de la mort de Nichiren Ă  Tƍkyƍ, le temple Honmon-ji[98].

D'aprĂšs la Nichiren ShƍshĆ« et la Sƍka Gakkai internationale, le , cinq jours avant sa mort, Nichiren aurait dĂ©signĂ© le jeune Nikkƍ, comme son successeur lĂ©gitime demandant aux moines aĂźnĂ©s de suivre dorĂ©navant son enseignement. Cette affirmation est contestĂ©e par l'un des principaux courants nichireniens. Selon la Nichiren ShĆ«, Nichiren aurait nommĂ© les « Six Disciples AĂźnĂ©s »[99] pour leur confier la propagation de son enseignement aprĂšs sa mort.

Nikkƍ Shonin a consignĂ© un certain nombre d'enseignements oraux de Nichiren, rassemblĂ©s dans un Recueil des Enseignements oraux Ongi kuden (en)[100].

Le bouddhisme de Nichiren continua Ă  se dĂ©velopper durant les siĂšcles qui suivirent jusqu'aujourd'hui. Avec le temps, il devint l'une des plus grandes Ă©coles bouddhiques au Japon. Actuellement, on trouve ses adeptes rĂ©citant Nam(u) Myƍhƍ Renge Kyƍ un peu partout dans le monde : la Soka Gakkai internationale dĂ©clare environ 12 000 000 pratiquants dans 192 pays et territoires[101].

Écrits de Nichiren

Gosho

Le mot Gosho est formĂ© de deux mot : Go qui est un prĂ©fixe honorifique et Sho qui signifie littĂ©ralement Écrit(s). Le mot Gosho se traduit donc par VĂ©nĂ©rables Écrits ou Grands Écrits et sont les Ă©crits, sĂ©parĂ©s (un gosho) ou rassemblĂ©s (le Gosho), de Nichiren.

Il subsiste aujourd'hui plus de sept cents Ă©crits de Nichiren, y compris des copies et des fragments. L'authenticitĂ© de quelques-uns est contestĂ©e par certaines Ă©coles nichireniennes, mĂȘme quand elles reconnaissent l'orthodoxie du contenu. Toutefois quelques Ă©crits sont suspectĂ©s ĂȘtre des faux fabriquĂ©s par des successeurs dĂ©sireux de se donner une lĂ©gitimitĂ©. Il subsiste, aujourd'hui, deux recueils rassemblĂ©s par les premiers disciples de Nichiren : celui de Nikkƍ et celui de Nichijo, Ă©galement connu sous le nom de Toki Jƍnin.

À l'heure actuelle, il existe trois Ă©ditions accessibles au public. Le Showa Teihon Nichiren Shƍnin Ibun[102] Ă©ditĂ© en 4 volumes par le Centre d'Études du Bouddhisme de Nichiren de l'UniversitĂ© Risshƍ situĂ© au Mt Minobu et appartenant Ă  la Nichiren ShĆ«. Il s'appuie sur le Rokunai Gosho qui remonterait Ă  Toki Jƍnin.

La deuxiĂšme Ă©dition est le Nichiren Daishƍnin Gosho Zenshu[103] Ă©ditĂ©e par la Sƍka Gakkai et la Nichiren ShƍshĆ« en , sous la direction du 59e Grand-Patriarche, Nichiko Shƍnin. Cette traduction, qui s'appuie non seulement sur les originaux mais Ă©galement sur les annotations en marges, est Ă  la base d'un certain nombre de divergences doctrinales entre le courant de la Nichiren ShƍshĆ« et celui de la Sƍka Gakkai internationale (qui a en dĂ©finitive publiĂ© sa propre traduction en français en : Les Écrits de Nichiren[87]), et les Ă©coles d'une autre obĂ©dience, telle la Nichiren ShĆ«, qui suivent le Showa Teihon.
Enfin, la troisiĂšme version est le Heisei Shinpen Nichiren Daishƍnin Gosho[104] Ă©ditĂ© par le Temple principal de la Nichiren ShƍshĆ« en . C'est une rĂ©vision totale des Ă©crits du Gosho Zenshu et du Showa Shintei Gosho, version chronologique Ă©ditĂ©e en , sous le 66e Grand-Patriarche, Nittatsu Shƍnin. De nouveaux textes ont Ă©tĂ© ajoutĂ©s et d'autres, dont l'authenticitĂ© est controversĂ©e, supprimĂ©s. Cette Ă©dition suit l'ordre chronologique et est en style kakikudashi-bun[105]. NĂ©anmoins, la Nichiren ShƍshĆ« a prĂ©vu l'Ă©dition des goshos en style d'origine.

Une traduction complĂšte en anglais a Ă©tĂ© Ă©ditĂ©e en un premier volume, en : The Writings of Nichiren Daishƍnin, amĂ©liorant les anciens Major Writings of Nichiren Daishonin en 7 volumes, ainsi qu’un volume II ; ils sont en libre accĂšs sur Internet[106].
De mĂȘme, en français, Les Écrits de Nichiren en un volume ont Ă©tĂ© publiĂ©s (Ă©crits 1 Ă  172) selon une traduction de 2011[87] et rĂ©imprimĂ©s en 2013 et 2019 par l'Association de Commerce, d'Édition et de Prestations, dite ACEP, sous la direction et la responsabilitĂ© du Consistoire Soka du bouddhisme de Nichiren[107], en communion avec le Consistoire mondial. Cette version, qui prend en compte la nouvelle traduction du SĂ»tra du Lotus Ă©ditĂ©e aux Indes savantes (ISBN 978-2-84654-180-0), remplace peu Ă  peu les Lettres & traitĂ©s de Nichiren Daishonin.

Écrire contre l’inaction des autoritĂ©s

Le style d'écriture utilisé dans les traités de Nichiren est le style kanbun, un style d'écriture formelle sur le modÚle classique chinois qui a été la langue du gouvernement et de l'apprentissage dans le Japon contemporain. Nichiren a également écrit des lettres aux disciples et aux fidÚles laïques dans un style mixte kanji-kana vernaculaire ainsi que des lettres en kana simple pour les croyants qui ne pouvaient pas lire les styles les plus formels, en particulier les enfants.

Certaines Ɠuvres de Nichiren, en particulier “Sur l’établissement de l’enseignement correct pour la paix dans le pays”, le Risshƍ Ankoku ron, sont considĂ©rĂ©s comme des exemplaires de rĂ©fĂ©rence du style kanbun. Ce texte et plusieurs autres lettres font preuve d'une empathie inhabituelle pour l’époque de Kamakura, s’agissant de la comprĂ©hension des malheurs du peuple et des opprimĂ©s[108] Ă  cette Ă©poque extrĂȘmement troublĂ©e (« Les dĂ©sastres s’abattant sur le monde, ces calamitĂ©s frappant le pays — je ne suis pas le seul Ă  m’en affliger ; toute la population porte le poids du malheur. »[109]) politiquement, socialement (« Quand des inondations gigantesques noient la population »), Ă©conomiquement (« la population est sur le point d’ĂȘtre anĂ©antie et le pays dĂ©truit. »[110]) et religieusement (« Les moines de ce type ne peuvent rien pour leur propre bien ni pour celui de la population. »[111]), alors que les autoritĂ©s gouvernementales et les principaux dirigeants religieux, issus de l’aristocratie, se querellent pour le pouvoir.

Parmi les écrits (gosho) célÚbres figurent ceux adressés aux femmes croyantes[112] que Nichiren a souvent félicitées pour leurs questions en profondeur sur le bouddhisme, tout en les encourageant dans leurs efforts pour atteindre l'Illumination dÚs cette vie-ci[113] - [114].

Au cours des dix derniĂšres annĂ©es de sa vie, il continue Ă  encourager ses disciples et en forme de nouveaux depuis le mont Minobu oĂč il s’est retirĂ©. Six disciples ont succĂ©dĂ© Ă  Nichiren, parmi lesquels Nikkƍ Shonin (en), « considĂ©rĂ© par ses partisans comme le reprĂ©sentant ultra-orthodoxe de l'Ă©cole », et qui dĂ©veloppa la Nichiren ShƍshĆ« (littĂ©ralement « VĂ©ritable Ă©cole de Nichiren »)[8]. Il a recueilli et compilĂ© les enseignements oraux de son maĂźtre (Ongi kuden (en)).

L'ensemble des Ă©coles se rĂ©clamant de l'enseignement de Nichiren sont regroupĂ©es en tant que bouddhisme de Nichiren. Actuellement, les principales Ă©coles de la branche sont la Nichiren ShĆ«, la Nichiren ShƍshĆ«, et les mouvements bouddhistes laĂŻques plus rĂ©cents tels que la Sƍka Gakkai, le Risshƍ Kƍsei Kai ou le bouddhisme Reiyukai.

Des observateurs modernes dĂ©couvrent aussi dans la lecture des Ă©crits de Nichiren un message politique. En effet, pendant la pĂ©riode prĂ©-Seconde Guerre mondiale, le gouvernement japonais a insistĂ© pour que des passages et mĂȘme des documents soient supprimĂ©s dans les collections publiĂ©es parce qu'elles Ă©taient considĂ©rĂ©es comme insultantes pour l'empereur japonais. Il faut dire qu'en son temps dĂ©jĂ , peu connu pour son conformisme, Nichiren n'hĂ©sitait pas dans ses Ă©crits Ă  faire montre d'un certain manque de modestie Ă  l'endroit du souverain. On lit par exemple dans l’une de ses lettres : « Pourtant moi, Nichiren, je suis le pĂšre et la mĂšre de tous les habitants du Japon, je suis leur souverain, je suis leur maĂźtre Ă©clairĂ© ! »[115]

Les femmes dans le contexte nichirenien

Nichiren a dĂ©clarĂ© que les femmes Ă©galement peuvent atteindre l'Illumination. ConsidĂ©rĂ©e dans le contexte de la sociĂ©tĂ© japonaise du XIIIe siĂšcle, cette position doctrinale sur les femmes a Ă©tĂ© rĂ©ellement rĂ©volutionnaire[116] - [117]. Socialement, les femmes japonaises Ă©taient considĂ©rĂ©es comme des citoyennes qui, juridiquement, n’avaient que peu de pouvoir. Dans le monde religieux, les femmes Ă©taient vues comme des ĂȘtres secondaires ; la majoritĂ© des Ă©coles bouddhistes de cette Ă©poque discriminaient ouvertement les femmes[116], et nombre de ces Ă©coles avaient un point de vue misogyne.

Nichiren, d'autre part, s'exprima sur l'Éveil en disant que la foi, et non le sexe, est le principal dĂ©terminant de l'illumination [
] des diffĂ©rences physiques ne gĂȘnent en aucune façon le salut bouddhiste[116]. Alors que bon nombre de contemporains bouddhistes ont rarement Ă©crit pour les femmes, environ un cinquiĂšme des Ɠuvres existantes de Nichiren ont Ă©tĂ© adressĂ©es Ă  des femmes[118]. De plus, environ 30 % des bĂ©nĂ©ficiaires du Gohonzon Ă©taient des femmes. Les Ă©crits de Nichiren contiennent Ă  la fois la position doctrinale des femmes au sein du mouvement ainsi que des conseils pratiques aux femmes des croyants. Il considĂ©rait le mariage comme un partenariat complĂ©mentaire, et en parlant de la maternitĂ©, il mentionna presque toujours le rĂŽle et les obligations des pĂšres dans l'unitĂ© de la famille[116].

« Il ne devrait pas y avoir de discrimination entre ceux qui propagent les cinq caractĂšres de Myƍhƍ-renge-kyƍ Ă  l’époque de la Fin de la Loi, qu’ils soient hommes ou femmes. S’ils n’étaient pas des bodhisattvas sortis de la terre, ils ne pourraient pas rĂ©citer le Daimoku[119]. »

Dans l'ensemble, Nichiren a enseignĂ© Ă  ses disciples la dignitĂ© inhĂ©rente Ă  l'ĂȘtre humain et une Ă©galitĂ© spirituelle, indĂ©pendamment de leur sexe ou leur classe sociale. Cela peut s'expliquer par son identification facile avec les plus dĂ©favorisĂ©s, puisque selon les Ă©crits, il est issu d'une des castes les plus basses du Japon.

Enseignement et pensées

Selon le Dictionnaire encyclopédique du bouddhisme de Philippe Cornu : « L'enseignement de Nichiren repose exclusivement sur le Sƫtra du lotus. Il apparaßt comme un enseignement simplifié issu du Tendai tout en faisant appel à des éléments de pratique empruntés aux autres écoles (mandala, récitation du nom du sƫtra, estrade d'ordination). Sa mise en pratique, facile, était à la portée de tous[8]. »

L’interdĂ©pendance de tous les phĂ©nomĂšnes

À propos du principe d’interdĂ©pendance de tous les phĂ©nomĂšnes : « L’idĂ©e de s’éveiller Ă  la possibilitĂ© de s’en servir pour effectuer des changements dans sa vie quotidienne, modifier sa propre vie mais aussi celle de son entourage, d’honorer sa responsabilitĂ© envers la sociĂ©tĂ© et la vie de la planĂšte elle-mĂȘme - n’avait encore jamais Ă©tĂ© mise en pratique. [
] Nichiren ne recula jamais dans sa conviction que les personnes ordinaires pouvaient changer leur karma et atteindre l’illumination en cette vie-ci, simplement en rĂ©citant Nam-myo-renge-kyo. C’était une conception rĂ©volutionnaire du bouddhisme qui encourageait les laĂŻcs Ă  prendre en charge leur destinĂ©e spirituelle et matĂ©rielle, et pour cela Nichiren fut lourdement condamnĂ©. » [120]

Mappo et Kosen-rufu

Nichiren s’appuie sur le chapitre XXIII du SĂ»tra du Lotus oĂč le Bouddha dĂ©clare ce qui est Ă  la fois son grand vƓu et un dĂ©cret pour l’époque de la Fin de la Loi : « Quand je serai entrĂ© dans l'Ă©tat d'extinction dans la derniĂšre pĂ©riode de cinq cents ans, il te faudra le propager largement en terres Ă©trangĂšres, et Ă  travers tous le Jambuvipa, sans le laisser jamais disparaĂźtre. »

« Les bouddhistes japonais considĂ©raient l’époque de la Fin de la Loi comme un verdict de culpabilitĂ© Ă  l’encontre de l’humanitĂ© Ă©garĂ©e. [...] Nichiren logeait la bouddhĂ©itĂ© en ce corps et en cette vie. Il n’y avait donc aucun effort Ă  faire pour aller ailleurs, pas de doctrine pour Ă©chapper Ă  ce monde ou Ă  ses souffrances, et avec cet enseignement venait l’obligation de faire la paix avec ce monde mĂȘme, pas le monde suivant, et la mission d’établir la paix avec les ĂȘtres humains qui l’habitent. RĂ©interprĂ©tĂ©e par Nichiren, l’époque de la Fin de la Loi devenait l’ùre de kosen-rufu - une Ă©poque oĂč les enseignements du SĂ»tra du Lotus se rĂ©pandraient largement dans le monde entier. »[121]

S’appuyer sur la Loi et non sur les personnes : dans l’enseignement de Nichiren, la Loi bouddhique se rĂ©fĂšre Ă  la Loi merveilleuse de Nam-myoho-renge-kyo pour l’époque de la Fin de la Loi. « Il est dit dans un sĆ«tra [le SĆ«tra du Nirvana] : “Appuyez-vous sur la Loi et non sur les personnes. Appuyez-vous sur le sens de l’enseignement et non sur les mots. Appuyez-vous sur la sagesse et non sur la pensĂ©e discriminante. Appuyez-vous sur les sĆ«tras qui sont complets et dĂ©finitifs, et non sur ceux qui ne sont ni complets, ni dĂ©finitifs.” Ce passage signifie qu’il ne faut pas s’appuyer sur les paroles des bodhisattvas et des maĂźtres mais sur ce qui a Ă©tĂ© Ă©tabli par le Bouddha. »[122]

1. Gohonzon

Le mot Gohonzon est formĂ© de deux mots, Go qui est un prĂ©fixe honorifique et Honzon[123] qui signifie Objet de vĂ©nĂ©ration. Le mot Gohonzon se traduit donc par “Objet fondamental de vĂ©nĂ©ration” et est l’une des Trois Grandes Lois cachĂ©es ou «sacrĂ©es et rĂ©vĂ©lĂ©es»[124] dans le SĆ«tra du Lotus enseignĂ© par le bouddha Shākyamuni au cours des huit derniĂšres annĂ©es de sa vie.

Dans le bouddhisme de Nichiren, le terme revĂȘt une importance particuliĂšre car il dĂ©signe les reprĂ©sentations Ă©crites que Nichiren a commencĂ© Ă  tracer sur l’üle de Sado oĂč il Ă©tait en exil aprĂšs la PersĂ©cution de Tatsunokuchi. Le Gohonzon de l'Enseignement essentiel[125]. Le Gohonzon est l’une des Trois Grandes Lois exposĂ©es implicitement “entre les lignes du SĆ«tra du Lotus” que Nichiren rĂ©vĂšle afin de “ne pas laisser se tarir le flot de kosen rufu”, conformĂ©ment au grand vƓu exprimĂ© par le bouddha Shākyamuni dans le chapitre XXIII du SĆ«tra du Lotus.

Au dĂ©but, les Gohonzon inscrits par Nichiren Ă©taient remis nominativement Ă  des disciples afin qu’ils s'en imprĂšgnent durant leur pratique bouddhique. On les appelle Ikki Ichi En [126]. De par l’inscription effectuĂ©e sur un rouleau de papier il reprĂ©sente l’expĂ©rience de l’Éveil spirituel transfĂ©rĂ©e sur un support relevant du rĂšgne du non-sensitif[127]. (Actuellement le Gohonzon des fidĂšles est, dans certaines Ă©coles, obligatoirement consacrĂ© par une CĂ©rĂ©monie d'ouverture des yeux[128]).

Il existe plusieurs sortes de mandalas représentant le Gohonzon. On distingue les Joju-gohonzon qui comportent le nom du bénéficiaire inscrit dans la marge, les Okatagi-gohonzon, mandalas imprimés ayant reçu la cérémonie d'ouverture des yeux, et les Omamori-gohonzon[129] de taille réduite que l'on utilise surtout lors de déplacements.

La Nichiren Shƫ définit le Gohonzon de la façon suivante :

« Le Gohonzon est l'objet essentiel de la concentration dĂ©votionnelle. Dans le bouddhisme de Nichiren, c'est la transmission du Dharma merveilleux par le Bouddha atemporel Shākyamuni Ă  tous les ĂȘtres sensitifs, et tout particuliĂšrement aux bodhisattvas Surgis de Terre pendant la CĂ©rĂ©monie dans les Airs. Cela est souvent, mais pas obligatoirement, reprĂ©sentĂ© sous la forme d'un mandala calligraphiĂ©[130]. »

— Nichiren ShĆ«, Gohonzon

La Soka GakkaĂŻ internationale, reprĂ©sentĂ©e en France par le mouvement bouddhiste Soka[131], considĂšre tout Gohonzon comme la concrĂ©tisation de Nam-myohorenge-kyo, essence du SĂ»tra du Lotus et la rĂ©ponse unique aux Quatre Souffrances fondamentales (naissance dans un monde troublĂ©, maladie, vieillesse et mort) par le Daimoku qui y est inscrit en son centre, tandis que la Nichiren ShƍshĆ«, enseigne que tout Gohonzon se rattache au Dai-Gohonzon que Nichiren aurait inscrit ou fait inscrire le , c'est-Ă -dire que les Gohonzon confiĂ©s aux pratiquants sont des transcriptions du Dai-Gohonzon faites par les grands patriarches de la Nichiren ShƍshĆ«, ainsi le Dai-Gohonzon constituerait le cƓur des Trois Grandes Lois Ă©sotĂ©riques (cachĂ©es ou sacrĂ©es et rĂ©vĂ©lĂ©es) dans le SĆ«tra du Lotus, but de la venue de Nichiren en ce monde.

Les Gohonzon prennent la forme d'un mandala tracĂ© sur papier Ă  l'encre sumi (encre de Chine) ou sur bois avec des caractĂšres dorĂ©s. Au centre du Gohonzon est Ă©crit : “Nam-myƍhƍ-renge-kyƍ - Nichiren” indiquant l'identitĂ© de la Personne et de la Loi : le Bouddha et le Dharma sont insĂ©parables et ne font qu'un. La Sƍka Gakkai et la Nichiren ShƍshĆ« utilisent les citations des Ă©crits de Nichiren qui Ă©voquent l'inscription du Gohonzon, notamment :

« C'est ma propre vie Ă  moi, Nichiren, qui devient l'encre sumi avec laquelle je calligraphie ce Gohonzon. Vous devez donc croire en ce Gohonzon de tout votre cƓur. La volontĂ© du bouddha Shākyamuni est le SĆ«tra du Lotus mais l'Ăąme de Nichiren n'est autre que Nam-myƍhƍ-renge-kyƍ. »[132]
Écrits, 415, RĂ©ponse Ă  Kyƍo (aoĂ»t 1273)

« Ce mandala n’est en aucun cas mon invention. C’est l’objet de vĂ©nĂ©ration qui dĂ©peint le bouddha Shakyamuni, HonorĂ© du monde, assis dans la Tour aux trĂ©sors du bouddha Maints-TrĂ©sors, et les bouddhas qui constituaient des Ă©manations de Shakyamuni, aussi parfaitement qu’une estampe reproduit le motif gravĂ© sur la planche. Les cinq caractĂšres du titre du SĆ«tra du Lotus figurent au centre, alors que les quatre rois cĂ©lestes sont assis aux quatre coins de la Tour aux trĂ©sors. Shakyamuni, Maints-TrĂ©sors, et les quatre guides des bodhisattvas sortis de la terre sont en haut, cĂŽte Ă  cĂŽte. »[133]
Écrits, 839, La composition du Gohonzon (aoĂ»t 1277)

« Ne recherchez jamais ce Gohonzon en dehors de vous-mĂȘme. Le Gohonzon n’existe que dans notre chair Ă  nous, ĂȘtres ordinaires, qui adoptons le SĆ«tra du Lotus et rĂ©citons Nam-myƍhƍ-renge-kyƍ.
Notre corps est le palais de la neuviĂšme conscience, rĂ©alitĂ© essentielle qui rĂšgne sur toutes les fonctions de la vie. Que chaque ĂȘtre soit considĂ©rĂ© comme dotĂ© des dix Ă©tats signifie que tous les dix, sans aucune exception, sont contenus dans un seul Ă©tat. Et si le Gohonzon est appelĂ© mandala, c’est que mandala est un mot sanskrit que l’on traduit par “parfaitement dotĂ©â€ ou “bouquet de bienfaits”.
Ce Gohonzon ne se trouve que dans les deux caractĂšres “esprit croyant”. C’est ce que veut dire le SĆ«tra lorsqu’il dĂ©clare que “l’on ne peut accĂ©der [Ă  lui] que grĂące Ă  la foi.”[134] »

3. Kaidan

Initialement estrade d’ordination pour le clergĂ©, ce terme dĂ©signe pour les laĂŻcs le lieu de pratique en tant que lieu sacrĂ© oĂč est enchĂąssĂ© le Gohonzon. Au domicile du pratiquant ou dans un lieu de culte, c’est le lieu de pratique de Gongyo et Daimoku.

Non-dualitĂ© des ĂȘtres et de leur environnement (ou non-dualitĂ© de la vie et de son environnement)

Principe formulĂ© par Miaole (Zhanran) en commentaire du Sens profond du SĆ«tra du Lotus (Hƍkke Genji [æł•ćŽçŽ„çŸ©]) de Tiantai (Zhiyi) sur « la vĂ©ritable identitĂ© de tous les phĂ©nomĂšnes » ou shƍhƍ jossĆïŒˆè«žæł•ćźŸç›ž). Ce principe est appelĂ© eshƍ funiïŒˆäŸæ­ŁäžäșŒïŒ‰en japonais. Eshƍ (äŸæ­Ł) est une contraction de ehƍ, l’environnement non sensible ou le monde objectif, et shƍhƍ, l’ĂȘtre vivant ou le monde subjectif. Shƍ de shƍhƍ signifie « sujet » et e de ehƍ « dĂ©pendre », c’est-Ă -dire que la vie dĂ©pend de son environnement pour survivre. Hƍ dans les deux cas veut dire “effet manifeste” [ou rĂ©tribution], indiquant que la rĂ©tribution karmique d’un individu apparaĂźt dans la rĂ©alitĂ© subjective aussi bien qu’objective. Funi (䞍äșŒ) est une abrĂ©viation pour nini-funi (2 mais non 2) et funi-nini (non 2 mais 2) ; ces expressions signifient que la vie et son environnement sont deux phĂ©nomĂšnes indĂ©pendants mais un dans leur essence fondamentale.
Du point de « la vĂ©ritable entitĂ© de tous les phĂ©nomĂšnes », la distinction entre soi et le monde objectif appartient Ă  la dimension de « tous les phĂ©nomĂšnes » et leur unitĂ© essentielle Ă  celle de « la vĂ©ritable entitĂ© ». Comme la vie et son environnement sont deux expression de la mĂȘme entitĂ©, l’individu, shƍhƍ, est formĂ© ou influencĂ© par l’environnement, ehƍ, et inversement, la condition de vie d’un individu peut aussi affecter l’environnement[135].
Nichiren cite ce principe dans les Ă©crits suivants : Sur l’atteinte de la bouddhĂ©itĂ© en cette vie (1), Sur l’établissement de l’enseignement correct pour la paix dans le pays (2), Lettre Ă  Hƍren (62), Sur les prĂ©sages (79), La personne et la Loi (161).
« Les dix directions sont « l’environnement », et les ĂȘtres vivants « la vie [qui en est insĂ©parable] ». À titre d’illustration, l’environnement est comme l’ombre et la vie comme le corps. Sans corps, il ne peut y avoir d’ombre et, sans vie, il n’y a pas d’environnement. De la mĂȘme façon, la vie est façonnĂ©e par son environnement. » (Sur les prĂ©sages, ÉCRIT 79, 649).

Non-dualitĂ© du corps et de l’esprit

Principe expliquant les deux phĂ©nomĂšnes apparemment distincts du corps, l’aspect physique de la vie, et de l’esprit, son aspect sprirituel, comme les deux phases d’une mĂȘme entitĂ©. Principe formulĂ© par Miaole (Zhanran) en commentaire du Sens profond du SĆ«tra du Lotus (Hƍkke Genji [æł•ćŽçŽ„çŸ©]) de Tiantai (Zhiyi) sur « la vĂ©ritable identitĂ© de tous les phĂ©nomĂšnes » ou shƍhƍ jossƍ ïŒˆè«žæł•ćźŸç›ž). Ce principe s’énonce shikishin funiè‰Č濃侍äșŒ). Shiki dĂ©signe ce qui a une forme, une couleur ou qui est extĂ©rieurement manifeste, c’est-Ă -dire les phĂ©nomĂšnes physiques ; tandis que shin dĂ©signe le mental, l’esprit, tout ce qui est intĂ©rieur et invisible, c’est-Ă -dire les phĂ©nomĂšnes spirituels. Funi est une abrĂ©viation pour nini-funi (2 mais non 2) et funi-nini (non 2 mais 2). Cela veut dire que le matĂ©riel et le spirituel sont deux catĂ©gories distinctes sur le plan des phĂ©nomĂšnes mais qu’ils sont insĂ©parables et un en essence.
En termes de « vĂ©ritable entitĂ© de tous les phĂ©nomĂšnes », Tien-t’ai (Zhiyi) considĂšre la distinction entre matĂ©riel et spirituel comme relevant du niveau de « tous les phĂ©nomĂšnes » et leur unitĂ© essentielle, de celui de la « vĂ©ritable entitĂ© ». L’unitĂ© du corps et de l’esprit, ou du matĂ©riel et du spirituel, est une expression de la vĂ©ritable entitĂ© ou de l’ultime rĂ©alitĂ© de la vie[136].
Nichiren cite ce principe notamment dans : Ouvrir les yeux des reprĂ©sentations sculptĂ©es ou peintes [du Bouddha] (ÉCRIT 11, 87) : « L’esprit reprĂ©sente l’aspect spirituel, et la voix l’aspect physique. L’aspect spirituel se manifeste Ă  travers le physique. On peut connaĂźtre l’esprit d’un autre en Ă©coutant sa voix. L’aspect physique rĂ©vĂšle donc aussi l’aspect spirituel. Le physique et le spirituel, qui ne sont pas deux, se manifestent [pourtant] sous ces deux aspects distincts ; ainsi l’esprit du Bouddha s’exprima Ă  travers les mots Ă©crits du SĆ«tra du Lotus. Ces mots sont l’esprit du Bouddha sous une forme diffĂ©rente. Par consĂ©quent, ceux qui lisent le SĆ«tra du Lotus ne doivent pas considĂ©rer qu’il n’est composĂ© que de mots Ă©crits, car ces derniers sont en soi l’esprit du Bouddha. »

Voies et véhicules

  • « Trois mauvaises voies » dĂ©signe les mondes de la souffrance dans lesquels une personne tombe Ă  titre de rĂ©tribution pour ses mauvaises actions : l’enfer, le monde des esprits affamĂ©s et le monde des animaux[137]. Leurs Ă©tats de vie correspondants sont en lien avec les trois poisons (orgueil/Ă©goĂŻsme, aviditĂ©, stupiditĂ©/ignorance).
  • « Quatre voies mauvaises » dĂ©signent les Ă©tats de vie oĂč l’on souffre Ă  cause d’un mauvais karma, manquant du sentiment de libertĂ© parce que continuellement influencĂ© par les Ă©vĂ©nements extĂ©rieurs : l’enfer et les mondes des esprits affamĂ©s, des animaux et des asura.
  • « Six voies » ou « six voies de l’existence »[138]. Les domaines ou mondes oĂč transmigrent les ĂȘtres non Ă©veillĂ©s. Ce sont l’enfer et les mondes des esprits affamĂ©s, des animaux, des asura, des ĂȘtres humains et des ĂȘtres cĂ©lestes, Ă©tats de vie communiquant l’un avec l’autre et alternant sans cesse en rĂ©action Ă  un environnement toujours changeant[139].
  • « Quatre nobles voies » ou « quatre nobles mondes »[140] : les quatre mondes les plus Ă©levĂ©s parmi les dix mondes (ou dix Ă©tats[141]) : ceux des auditeurs (skt. shravaka), des bouddhas-pour-soi (pratyekabuddha), des bodhisattvas et des bouddhas. Ces quatre nobles mondes sont aussi considĂ©rĂ©s en tant qu’états de vie oĂč, afin de parvenir Ă  l’autonomie, on s’efforce de transcender l’incertitude des six voies (ou six mondes infĂ©rieurs) dominĂ©s par les dĂ©sirs terrestres et rĂ©gis par un environnement toujours changeant.
  • « Deux vĂ©hicules »[142] : enseignements (yāna) destinĂ©s aux auditeurs (skt. shravayāna) et aux bouddhas-pour-soi (pratyekabuddhayāna (en)), Ă©galement appelĂ©s « personnes des deux vĂ©hicules » (jp. : Nijo).
  • « Trois vĂ©hicules »[143] : enseignements destinĂ©s aux auditeurs, aux bouddhas-pour-soi et aux bodhisattvas. Le vĂ©hicule dĂ©signe un enseignement qui « transporte » jusqu’à un Ă©tat donnĂ©. « La parabole de la maison en feu » illustre le « Remplacement des trois vĂ©hicules par le VĂ©hicule Unique »[144]. Ce concept, particuliĂšrement Ă©tudiĂ© par Zhiyi et dans les Ă©coles Tiantai et Tendai, est dĂ©voilĂ© dans l’enseignement thĂ©orique, au chapitre 3 du SĆ«tra du Lotus oĂč Shakyamuni rĂ©vĂšle que les trois vĂ©hicules ne sont pas des fins en soi, comme il l’avait enseignĂ© dans les sĆ«tras provisoires, mais des moyens opportuns pour mener tous les ĂȘtres vivants au VĂ©hicule Unique de la bouddhĂ©itĂ©[145].
  • « VĂ©hicule Unique », « voie inĂ©galĂ©e »[146] ou vĂ©hicule du Bouddha[147]. AppelĂ© aussi unique vĂ©hicule du Bouddha (unique vĂ©hicule de la bouddhĂ©itĂ©, vĂ©hicule unique et suprĂȘme ou vĂ©hicule suprĂȘme de la bouddhĂ©itĂ©), c’est l’enseignement qui permet Ă  tous les ĂȘtres vivants d’atteindre la bouddhĂ©itĂ©. Les trois vĂ©hicules enseignĂ©s pour atteindre l’éveil, celui destinĂ© aux auditeurs (shrāvakayāna), aux bouddhas-pour-soi (pratyekabuddhayana) et aux bodhisattvas (bodhisattvayāna), ne sont pas des fins en soi, contrairement Ă  ce qui Ă©tait enseignĂ© prĂ©cĂ©demment, mais des moyens de mener les ĂȘtres vivants vers le VĂ©hicule Unique, qui, lui, englobe et Ă©lĂšve les enseignements des trois vĂ©hicules : ekayāna (en)[148] - [149], Shakyamuni le confirme dans le chapitre 14 du SĆ«tra du Lotus[150], le « joyau inestimable » dĂ©signe le VĂ©hicule Unique du Bouddha.

Dix mondes ou dix Ă©tats de vie

Ces dix états de vie[151] sont, du plus bas au plus élevé, les suivants[152] :

  • Ă©tat d’enfer (enfermement),
  • Ă©tat d’aviditĂ© (convoitise),
  • Ă©tat d’animalitĂ© (instinct),
  • Ă©tat de colĂšre ou asura (dĂ©sir pervers d’ĂȘtre le meilleur),
  • Ă©tat d’humanitĂ© ou de tranquillitĂ©,
  • Ă©tat de bonheur temporaire (joie, plaisir) ou d’Extase (du jp. : ten (怩) = ciel, souvent synonyme de "monde psycho-mental".)
  • Ă©tats d’étude,
  • Ă©tat d’absorption, d’éveil pour soi, de pratyekabuddha,
  • Ă©tat de bodhisattva
  • et Ă©tat de bouddha.

On parle aussi parfois des dix mondes qui sont alors énumérés comme suit :

  • le monde de l’enfer,
  • le monde des esprits affamĂ©s (ou des esprits famĂ©liques),
  • le monde des animaux,
  • le monde des asura,
  • le monde des ĂȘtres humains,
  • le monde des ĂȘtres cĂ©lestes,
  • le monde des auditeurs (skt. shravaka),
  • le monde des bouddhas-pour-soi,
  • le monde des bodhisattvas
  • et le monde des bouddhas.

Selon le principe d’inclusion mutuelle des dix Ă©tats, chacun des dix Ă©tats contient les dix Ă©tats, chaque monde contient les dix mondes : L’objet de vĂ©nĂ©ration pour observer l’esprit, Écrit 39, 363.

« Il est aussi difficile de croire dans l’inclusion mutuelle des dix Ă©tats que dans l’existence du feu dans une pierre ou de fleurs Ă  l’intĂ©rieur d’un arbre. Cependant, quand les conditions appropriĂ©es apparaissent, de tels phĂ©nomĂšnes se produisent vraiment et l’on peut y croire. Rien n’est plus difficile que de croire que la bouddhĂ©itĂ© existe au sein du monde des ĂȘtres humains. »

Dix facteurs

Le principe clarifiant les facteurs communs Ă  toute vie est Ă©noncĂ© dans le deuxiĂšme chapitre, “Moyens opportuns”, du SĆ«tra du Lotus. Les dix facteurs de vie dans chacun des dix Ă©tats (systĂ©matisĂ©s par Zhiyi) sont Ă©numĂ©rĂ©s comme suit : apparence, nature, entitĂ©, pouvoir, influence, cause inhĂ©rente, relation, effet latent, effet manifeste et leur cohĂ©rence du dĂ©but jusqu’à la fin[153]. « Ce dernier facteur est celui qui unifie, en instaurant une cohĂ©rence entre les neuf prĂ©cĂ©dents facteurs, du dĂ©but Ă  la fin. »[154]

Trois niveaux d’existence

Trois angles sous lesquels l’ĂȘtre vivant est apprĂ©hendĂ©[155] :

  • l’angle des cinq composants (forme, perception, conception, volition et conscience) qui constituent un ĂȘtre vivant ;
  • l’angle des ĂȘtres vivants et de leur interaction dans leur milieu ;
  • l’angle de l’environnement dans lequel rĂ©side l’ĂȘtre vivant.

Trois mille mondes en un instant de vie (Ichinen sanzen)

Ichinen sanzenjp : äž€ćż”äž‰ćƒ) : systĂšme philosophique Ă©tabli par le Grand MaĂźtre Tiantai. « Les trois mille mondes » indique les divers aspects et phases que la vie revĂȘt Ă  chaque instant. À chaque instant, la vie manifeste l’un des dix mondes (ou dix Ă©tats). Chacun de ces mondes possĂšde en soi le potentiel des dix autres, crĂ©ant ainsi la possibilitĂ© de cent mondes. Chacun de ces cent mondes possĂšde les dix facteurs et opĂšre au sein des trois niveaux d’existence, ce qui conduit Ă  trois mille mondes[156]. Ce concept est citĂ© dans plusieurs Ă©crits :

  • Sur l’ouverture des yeux (30),
  • L’objet de vĂ©nĂ©ration pour observer l’esprit, Ă©tabli dans la cinquiĂšme pĂ©riode de cinq cents ans aprĂšs la disparition de l’Ainsi-Venu (39)[157]
  • La rĂ©alitĂ© ultime de tous les phĂ©nomĂšnes (40),
  • L’EntitĂ© de la Loi merveilleuse (47),
  • Le traitement de la maladie (166)

Les deux moitiés du Sƫtra du Lotus

Zhiyi[158], de mĂȘme que Nichiren par la suite, se rĂ©fĂšrent Ă  la subdivision faite entre « les deux moitiĂ©s du sĆ«tra »[159] tandis que la premiĂšre moitiĂ© du sĆ«tra (chapitres I Ă  XIV) est nommĂ©e « enseignement thĂ©orique »[160], la deuxiĂšme moitiĂ© contient l'« enseignement essentiel du Bouddha »[161].

L'Ă©cole Tiantai prĂ©sente les quatorze derniers chapitres comme l’« enseignement essentiel » du SĆ«tra du Lotus, toutefois Nichiren utilisera l'expression pour dĂ©signer l’enseignement ultime contenu dans le chapitre XVI, Nam-myƍhƍ-renge-kyƍ, qu'il recommande d'utiliser en cette pĂ©riode de Fin de la Loi[162] : « L’enseignement thĂ©orique fut destinĂ© Ă  ceux qui vivraient aprĂšs la disparition du bouddha Shakyamuni. Quant Ă  l’enseignement essentiel, il fut adressĂ© exclusivement aux gens du dĂ©but de l’époque de la Fin de la Loi. »

Les « bodhisattvas sortis de la terre »

Les « bodhisattvas sortis de la terre » ou “Bodhisattvas de la Terre” (Bodhisattvas of the Earth (en)) apparaissent dans le chapitre XV, “Surgir de terre”, du SĆ«tra du Lotus[163], considĂ©rĂ© comme le premier chapitre de l’enseignement essentiel (les chapitres XV Ă  XXVIII).

Parmi la multitude de bodhisattvas sortis de la terre, quatre guides se distinguent[164]: ViƛiáčŁáč­acāritra (en)[note 1], Anantacāritra (en)[note 2], Viƛuddhacāritra (en)[note 3] et SupratiáčŁáč­hitacāritra (en)[note 4].

InterloquĂ©s par leur apparition soudaine et leur nombre incommensurable, le bodhisattva Maitreya et d’autres demandent d’oĂč ils proviennent. Le Bouddha rĂ©pond que, depuis le plus lointain passĂ©, il les a tous instruits, convertis et guidĂ©s aprĂšs avoir atteint l’Éveil. Solennellement il leur confie la mission de propager l’essence du SĆ«tra, la Loi merveilleuse, Ă  l’époque de la Fin de la Loi.

Par opposition aux « bodhisattvas de l’enseignement thĂ©orique »[165], ces bodhisattvas de l’enseignement essentiel ont donc Ă©tĂ© instruits par le vĂ©ritable Bouddha, c’est-Ă -dire le bouddha dont la vĂ©ritable identitĂ© est rĂ©vĂ©lĂ©e dans l’enseignement essentiel du sĆ«tra : Shakyamuni y rĂ©vĂšle sa vĂ©ritable identitĂ© de bouddha qui a atteint l’illumination dans le trĂšs lointain passĂ©. Les bodhisattvas sortis de la terre, qui sont des disciples qu’il a formĂ©s dans cet esprit depuis le temps de son illumination, sont Ă©galement des « bodhisattvas de l’enseignement essentiel »[166].

Titres respectueux et posthumes de Nichiren

AprĂšs sa mort, Nichiren a Ă©tĂ© nommĂ© sous des noms posthumes destinĂ©s Ă  exprimer le respect envers sa personne ou pour reprĂ©senter sa position dans l'histoire du bouddhisme. “Nichiren Shƍnin”, pour la Nichiren ShĆ«, se traduisant par “Saint Nichiren” ou “Sage Nichiren”, Ă©galement traduit, en dehors du contexte nichirenien, par “le rĂ©vĂ©rend Nichiren” ou “le prĂȘtre Nichiren”. Il est aussi appelĂ© “Nichiren Daishƍnin”[167] ce qui se traduit par “Grand Sage Nichiren” ; ce titre honorifique dĂ©pend gĂ©nĂ©ralement de l'institution se rĂ©clamant de Nichiren, mais il est prĂ©fĂ©rĂ© par les disciples des Ă©coles de la “lignĂ©e de Nikkƍ Shonin”, c'est-Ă -dire par la Nichiren ShƍshĆ« et utilisĂ© frĂ©quemment par la Sƍka Gakkai et la SGI[167] ou, tout simplement, Nichiren (par exemple la rĂ©cente traduction des Ă©crits de Nichiren par la SGI)[6].

Les bouddhistes de Nichiren au Japon se rĂ©fĂšrent toujours Ă  Nichiren en utilisant une de ces formes respectueuses, par exemple “le Daishƍnin”, tant la marque de respect attribuĂ©e Ă  la personne concernĂ©e est culturellement importante dans ce pays.

La Cour impĂ©riale de Kyoto a Ă©galement dĂ©cernĂ© Ă  Nichiren, les appellations honorifiques de Nichiren Daibosatsu en 1358 et de Risshƍ Daishi[168] en .

Nichiren et le jeu de go

Nichiren est considéré par certains comme un maßtre du jeu de go en son temps[169]. Greg Schneider, chercheur en théologie à l'Université du Wisconsin, écrit :

« Nichiren, le fondateur du bouddhisme Nichiren, fut rĂ©putĂ© pour ĂȘtre le plus grand joueur de son Ă©poque. Il aurait introduit une mĂ©thode de documentation et d'Ă©tude des jeux de sociĂ©tĂ© et l’un des jeux qu’il aurait Ă©tudiĂ© est considĂ©rĂ© comme l’une des premiĂšres parties de go enregistrĂ©es de l’histoire japonaise. Cependant, de nombreux chercheurs suggĂšrent que ces documents sont des faux fabriquĂ©s au XIXe siĂšcle[170]. »

Voir aussi

Traductions,

  • Soka Gakkai (Dir.), Le Bouddhisme de Nichiren Daishonin, Paris, ACEP, 2003
  • Soka Gakkai (Dir.), Lettres et TraitĂ©s de Nichiren Daishonin, Paris, ACEP, 1992 Ă  2000, vol. 1 Ă  7
  • Nichiren, Devenir le Bouddha. Trois traitĂ©s, suivis d’un Lexique des termes bouddhiques, trad. et prĂ©sentĂ© par Dominique Galopin et Alain Gouvret, Orbey, Arfuyen, coll. « Les Cahiers d'Arfuyen », 1996 (ISBN 978-2-908-82524-4)

Études

  • Masaharu ANESAKI, Nichiren : le moine bouddhiste visionnaire - trad. de l'anglais par Marielle Saint-Pris, 2006 - Myoho, 2006 [1916], 143 p. (ISBN 978-2-916-67100-0)
  • Richard Causton, Buddha in Daily Life: An Introduction to the Buddhism of Nichiren Daishonin, Random House, 2011 [1996] , 304 p. (ISBN 978-0-712-67456-0)
  • J.A. Christensen, J.A., Nichiren. Leader of Buddhist Reformation in Japan, Nichiren Buddhist International Centre, 1981, 138 p. (ISBN 978-0-875-73086-8)
  • Gabriel Leconte, Dans la vie de Nichiren. Un bouddhisme rĂ©vĂ©lĂ©, Paris, L'Harmattan, 2017, 156 p. [Roman] (ISBN 978-2-343-10591-8)
  • Gabriel Leconte, Les 100 mots du bouddhisme. Dans la chambre aux orchidĂ©es, Paris, L'Harmattan, 2021,136 p. (ISBN 978-2-343-23769-5)
  • Gaston Renondeau, La Doctrine de Nichiren, Paris, PUF, 1953, 332 p.
  • Gaston Renondeau (prĂ©face et trad.), Le Bouddhisme japonais. Textes fondamentaux de quatre grands moines de Kawakura, Paris, Albin Michel, 1965, 319 p.
  • Bertrand Rossignol, Deux moitiĂ©s d'un sĂ»tra. La controverse sur les deux parties du SĂ»tra du Lotus dans l'Ă©cole Nichiren, Paris, CollĂšge de France - Institut des Hautes Études Japonaises, 2016, 195 p. (ISBN 978-2-913-21735-5)
  • Bertrand Rossignol, Nichiren et ses disciples, Paris, Les Indes savantes, 2017, 230 p. (ISBN 978-2-846-54454-2)
  • Bertrand Rossignol, Nichiren. L'envoyĂ© du Bouddha, Paris, Cerf, 2022, 280 p. (ISBN 978-2-204-15062-0)
  • Soka Gakkai, The Soka Gakkai Dictionary of Buddhism., Tokyo, Soka Gakkai, 2002 (ISBN 4-412-01205-0) [lire en ligne (page consultĂ©e le 23 aoĂ»t 2022)]
  • The Record of the Orally Transmitted Teachings, Burton Watson, trans. Soka Gakkai, 2005, (ISBN 4-412-01286-7)
  • Eiichi Yamazaki (Dir.), Introduction au bouddhisme de la Nichiren Daishonin, Paris, ACEP, 1996, 203 p. (ISBN 978-2-950-72068-9)

Articles connexes

Liens externes

Notes

  1. sk : à€”à€żà€¶à€żà€·à„à€Ÿà€šà€Ÿà€°à€żà€€à„à€° ; jp : äžŠèĄŒè©è–©, Jƍgyƍ Bosatsu ; en : Bodhisattva Superior Conduct ; fr : bodhisattva Conduite-supĂ©rieure ou Pratiques-supĂ©rieures
  2. sk : à€…à€šà€šà„à€€à€šà€Ÿà€°à€żà€€à„à€° ; jp: 無èŸșèĄŒè©è–©, Muhengyƍ Bosatsu ; en : Bodhisattva Boundless Conduct ; fr : bodhisattva Conduite-sans-limite, ou Pratiques-sans-limites
  3. sk : à€”à€żà€¶à„à€Šà„à€§à€šà€Ÿà€°à€żà€€à„à€° ; jp: æ”„èĄŒè©è–©, Jyƍgyƍ Bosatsu ; en : Bodhisattva Pure Conduct ; fr : bodhisattva Conduite-pure, ou Pratiques-pures
  4. sk : à€žà„à€Șà„à€°à€€à€żà€·à„à€ à€żà€€à€šà€Ÿà€°à€żà€€à„à€° ; jp: ćź‰ç«‹èĄŒè©è–©, AnryĆ«gyo Bosatsu ; en : Bodhisattva Firm Conduct ; fr : Conduite-fermement-Ă©tabie, ou Pratiques-fermement-Ă©tablies

Références

Une partie de la biographie de Nichiren provient du site Nichiren-Études. Une partie de la biographie de Nichiren provient de la biographie anglaise et espagnole de Nichiren.

  1. Minerva Lee, « 10 Inspirational Quotes from Nichiren », Bouddhisme, Lotus Happiness, (consulté le ).
  2. Seiichi Iwao, Teizƍ Iyanaga, Susumu Ishii et Shƍichirƍ Yoshida, « 145. Nichiren (1222-1282) », Dictionnaire historique du Japon, vol. 15, no 1,‎ , p. 115–116 (lire en ligne, consultĂ© le )
  3. (en) « Table des matieres - ÉCRITS », sur nichirenlibrary.org (consultĂ© le ).
  4. kanji : ć–„æ—„éșż, lit. : Merveilleux-Soleil-Garçon : ce prĂ©nom vient de sa mĂšre qui a rĂȘvĂ© d'un soleil pĂ©nĂ©trant dans son ventre lorsqu'elle Ă©tait enceinte - (en) http://nichiren-shu.org/ ; On peut rapprocher cette lĂ©gende Ă  la conception du bouddha historique, Shākyamuni, dont sa mĂšre MāyādevÄ«, avait rĂȘvĂ© d'un Ă©lĂ©phant blanc Ă  six dĂ©fenses pĂ©nĂ©trant dans son ventre lorsqu'elle Ă©tait enceinte
  5. kanji : æ˜Żç”Ÿæˆżè“źé•·, lit. : Lotus Éternel - http://www.nichiren-etudes.net/
  6. kanji : æ—„è“ź, lit. : Soleil-Lotus. L'origine de ce nom pourrait venir de deux passages du SĆ«tra du Lotus . Dans le premier d'entre eux (chapitre XXI), il est fait allusion Ă  la clartĂ© du Soleil et de la Lune qui dissipent les tĂ©nĂšbres et, dans le second (chapitre XV), le lotus symbolise la puretĂ©". - http://www.nichiren-etudes.net/
  7. “Soleil-lotus” pourrait ĂȘtre en rĂ©fĂ©rence Ă  la “lumiĂšre du soleil qui dissipe l'obscuritĂ©â€, Dharma de Nichiren, et Ă  la “puretĂ© de la fleur du lotus”, Dharma du bouddha Shākyamuni
  8. Philippe Cornu, Dictionnaire encyclopédique du bouddhisme [détail des éditions].
  9. Notamment Hei no Saemon, chef de la police militaire de Kamakura, et Ryokan, supérieur du monastÚre Gokuraku-ji et figure éminente de l'école de la Terre Pure.
  10. (en) Japanese Journal of Religious Studies, International Institute for the Study of Religions, (lire en ligne), p. 314 : « The Lotus Sutra states that this person would be a reincarnation of Jogyo bosatsu, a status that Nichiren did, in fact, claim for himself on numerous occasions. ».
  11. (en) Writings of Nichiren Shonin : Doctrine 1, University of Hawaii Press, , 355 p. (ISBN 978-0-8248-2733-5, lire en ligne) : « Realizing himself to be an avatar of Jƍgyƍ Boddhisattva, Nichiren strived to spread the Lotus Sutra ».
  12. Nichiren, « Les écrits de Nichiren », sur nichirenlibrary.org, p. 5.
  13. The Princeton dictionary of buddhism par Robart E. Buswell Jr et Donald S. Lopez Jr aux Ă©ditions Princeton University Press, (ISBN 0691157863), page 208.
  14. Nichiren, « Les Écrits de Nichiren : ÉCRIT 25, Banissement Ă  Sado », sur nichirenlibrary.org (consultĂ© le )
  15. Le Seichƍ (kanji : æž…æ°ŽćŻș, lit. : “Temple des Eaux pures” est un monastĂšre Ă©rigĂ© par Fushigi en 771 autour d’une statue de KokĆ«zƍ Bosatsu. En , Hƍjƍ Masako, femme du premier shogun de l’époque Kamakura, y fait adjoindre une pagode et une bibliothĂšque contenant plus de 4 000 sĆ«tras. Il devient un temple de l'Ă©cole Tendai dans lequel Nichiren commence ses Ă©tudes bouddhiques. - http://www.nichiren-etudes.net/
  16. Nichiren, « Les Écrits de Nichiren : ÉCRIT 16, Les raisons d’écrire Sur l’établissement de l’enseignement correct pour la paix dans le pays » (consultĂ© le ), p. 163
  17. Nembutsu (ćż”ä»), lit. : PriĂšre Ă  Amida (mantra : ć—ç„Ąé˜żćŒ„é™€äœ›, Nam(u) Amida Butsu) : terme gĂ©nĂ©rique dĂ©signant les Ă©coles bouddhiques, comme la Jƍdo shĆ«, cherchant Ă  atteindre la renaissance dans une Terre pure par la dĂ©votion au bouddha Amida
  18. Hachiman (ć…«ćčĄç„ž) : Dieu shinto de la guerre et protecteur divin du Japon et du peuple japonais.
  19. Devoir de reconnaissance : terme venant du gƍshƍ de Nichiren, le Hƍon shƍ (ÉCRIT 88. Sur l’acquittement des dettes de reconnaissance), [Hƍ’on shƍ et Okuri bumi ïŒˆć ±æ©æŠ„ïœ„ćŒé€æ–‡)], publiĂ© en ; fr. : TraitĂ© sur la dette de reconnaissance - http://www.nichiren-etudes.net/
  20. Onjo-ji (朒柎ćŻș, fr. : Temple du Jardin Royal) : temple principal du Jimon, branche de l'Ă©cole bouddhiste Tendai faisant partie du complexe bouddhique Mii-dera et situĂ© au pied du mont Hiei. Ce temple fut construit en sous la direction de l'empereur Temmu Tennƍ - http://www.nichiren-etudes.net/
  21. Kongƍbu-ji (金扛泯, lit. : Temple de la Mine d'Or) : temple principal de l'Ă©cole Shingon, situĂ© sur le mont Kƍya dans la prĂ©fecture de Wakayama. Construit par KĆ«kai en , il est composĂ© de trĂšs nombreux bĂątiments. Ce temple fut plusieurs fois dĂ©truit et restaurĂ©, dont la derniĂšre date de - http://www.nichiren-etudes.net/
  22. Shitennƍ-ji (曛怩王ćŻș, fr. : Temple des Quatre Rois cĂ©lestes) : temple bouddhique situĂ© Ă  Osaka et construit par le prince Shƍtoku en - http://www.nichiren-etudes.net/
  23. (skt. : Vinaya, jp. : æˆ’ćŸ‹, fr. : “Discipline”) : terme traduit par les “ prĂ©ceptes monastiques” que doit respecter scrupuleusement le Sangha noble.
  24. Enryaku-ji (ć»¶æšŠćŻș, fr. : Temple du Calendrier) : monastĂšre situĂ© sur le mont Hiei surplombant la ville de Kyƍto et qui a Ă©tĂ© Ă©tabli entre la fin du VIIIe siĂšcle et le dĂ©but du IXe siĂšcle par Saichƍ - http://www.nichiren-etudes.net/
  25. Zhiyi (æ™ș顗, jp. : Chigi) : troisiĂšme grand patriarche Tendai qui a permis, au VIe siĂšcle, une classification de l'enseignement bouddhique et la conceptualisation du principe d'Ichinen Sanzen - http://www.nichiren-etudes.net/
  26. début du 2e chapitre du Sƫtra du Lotus
  27. sources japonaises : " æ—„è“źć€§è–äșș32æ­łăźæ™‚ă€ćź‰æˆżć›œïŒˆćƒè‘‰çœŒïŒ‰ăźæž…æŸ„ć±±ă«ç™»ă‚Šă€æ˜‡ă‚‹æœæ—„ă«ć‘ă‹ăŁăŠćŁ°é«˜ă‚‰ă‹ă«ç«‹æ•™é–‹ćź—ă‚’ćźŁèš€ă•ă‚ŒăŸăŠć§żă‚’æă„ăŠă„ăŸă™ă€‚".
  28. Mouvement bouddhiste Soka, « La récitation de Nam-myoho-renge-kyo », sur ska-bouddhisme.fr
  29. le Daimoku (ć—ç„ĄćŠ™æł•è“źèŻç¶“) : dans le bouddhisme de Nichiren, l'invocation de Nam(u) Myƍhƍ Renge Kyƍ est le Daimoku qui, avec le Gohonzon et le “sanctuaire” (lieu oĂč un pratiquant rĂ©cite Daimoku avec foi devant le Gohonzon), est l'un des “Trois Grands Dharma cachĂ©s” ou l'une des “Trois Grandes Lois cachĂ©es et rĂ©vĂ©lĂ©es” - http://www.nichiren-etudes.net/
  30. Mouvement bouddhiste Soka, « La fleur de Lotus », sur soka-bouddhisme.fr (consulté le ).
  31. BibliothÚque du bouddhisme, « Glossaire », sur nichirelibrary.org
  32. kanji : (お) 題盼, jp. : (O) Daimoku, lit. : “Titre (vĂ©nĂ©rable)”: terme dĂ©signant la rĂ©citation du titre du SĆ«tra du Lotus ; la Nichiren ShƍshĆ« et la Sƍka Gakkai utilise le terme de Daimoku et la Nichiren ShĆ«, le terme d'Odaimoku. Le prĂ©fixe o- est un prĂ©fixe honorifique japonais.
  33. Nichiren, « Les Écrits de Nichiren : ÉCRIT 2, Sur l’établissement de l’enseignement correct pour la paix dans le pays », sur nichirenlibrary.org (consultĂ© le ), p. 6 Ă  31
  34. trois sources de difficultĂ©s : Nichiren, « Les Écrits de Nichiren : ÉCRIT 66, Choisir en fonction du moment », sur nichirenlibrary.org (consultĂ© le ), p. 566
  35. Confucius, au Ve siĂšcle avant notre Ăšre : malgrĂ© ses traitĂ©s choquants mais rĂ©formateurs, il demeure l’un des personnages historiques des plus marquants de la civilisation chinoise.
  36. ProphĂ©ties faites dans le SĆ«tra de la Grande Collection, le SĆ«tra du MaĂźtre-de-la-MĂ©decine et le SĆ«tra des rois bienveillants oĂč les “sept dĂ©sastres” sont Ă©numĂ©rĂ©s comme suit : changements extraordinaires de la lune et du soleil, changements extraordinaires des Ă©toiles et des planĂštes, incendies, inondations hors saison, tempĂȘtes, sĂ©cheresse, guerres civiles et guerres dues Ă  des invasions Ă©trangĂšres. Dans le SĆ«tra du MaĂźtre-de-la-MĂ©decine, “sept dĂ©sastres” sont aussi attribuĂ©s en cas d’opposition Ă  l’enseignement correct : Ă©pidĂ©mie, invasion Ă©trangĂšre, lutte interne, changements extraordinaires dans les cieux, Ă©clipses solaires et lunaires, orages et tempĂȘtes hors saison, sĂ©cheresse hors saison. Le SĆ«tra de la Perfection de Sagesse de Diamant ou Prajnaparamita, le SĆ«tra de la LumiĂšre DorĂ©e, le SĆ«tra du Lotus et le SĆ«tra du Nirvāna font rĂ©fĂ©rence aux “trois calamitĂ©s” - http://www.nichiren-etudes.net/
  37. « Fin du Dharma » ou « Fin de la Loi [de Shakyamuni]», est la derniÚre des trois Úres qui composent un cycle de la cosmologie bouddhique.
  38. majoritaire Ă  l’époque de Nichiren, elle Ă©tait fortement soutenue par le gouvernement - http://www.nichiren-etudes.net/
  39. Nichiren, « Les Écrits de Nichiren : Sur l’établissement de l’enseignement correct pour la paix dans le pays », sur nichirenlibrary.org (consultĂ© le ), p. 19
  40. Nichiren, « Les Écrits de Nichiren : ÉCRIT 30, Sur l’ouverture des yeux » (consultĂ© le ), p. 290
  41. Nichiren, « Les Écrits de Nichiren : ÉCRIT 74, Les digues solides de la foi », sur nichirenlibrary.org (consultĂ© le ), p. 629
  42. (en) Aaron B. Creller, Conflict and Harmony in Comparative Philosophy, Cambridge Scholars Publishing, (ISBN 978-1-4438-8125-8, lire en ligne), p. 152
  43. Nichiren, « Les Écrits de Nichiren : Sur l’établissement de l’enseignement correct pour la paix dans le pays », sur nichirenlibrary.org (consultĂ© le ), p. 14-16
  44. Nichiren, « Les Écrits de Nichiren : Sur l’établissement de l’enseignement correct pour la paix dans le pays », sur nichirenlibrary.org (consultĂ© le ), p. 23-24
  45. kanji : ćż”äœ›ç„Ąé–“ - çŠȘ怩魔 - 眞蚀äșĄćœ‹ - ćŸ‹ćœ‹èłŠ, jp. : Numbutsu muken ! Ze temma ! Shingon bĂŽkoku ! Ritsu kokuzoku !
  46. Nichiren, « Les Écrits de Nichiren : Sur l’établissement de l’enseignement correct pour la paix dans le pays », sur nichirenlibrary.org (consultĂ© le ), p. 25
  47. Nichiren, « Les Écrits de Nichiren : ÉCRIT 13, Conversation entre un sage et un ignorant », sur nichirenlibrary.org (consultĂ© le ), p. 99 Ă  140
  48. Nichiren, « Les Écrits de Nichiren : ÉCRIT 16, Les raisons d’écrire », sur nichirenlibrary.org (consultĂ© le ), p. 165-166
  49. Nichiren, « Les Écrits de Nichiren : Glossaire R » (consultĂ© le )
  50. Nichiren, « Les Écrits de Nichiren : ÉCRIT 141, Lettre au moine sĂ©culier Nakaoki », sur nichirenlibrary.org (consultĂ© le ), p. 1018
  51. jp : Matsubagayatsu no Honan (æŸè‘‰ă‚±è°·ăźæł•é›Ł) : la 1re des quatre grandes persĂ©cutions qu’eĂ»t Ă  subir Nichiren au cours de laquelle sa maison a Ă©tĂ© brĂ»lĂ©e
  52. Funamori Yasaburo (èˆčćźˆćŒ„äž‰éƒŽ) : disciple de Nichiren qui le recueillit, avec sa femme, lors de son exil dans la province d'Izu - http://www.nichiren-etudes.net/
  53. Nichiren, « ÉCRIT 7, L’enseignement, la capacitĂ©, le moment et le pays », sur soka-bouddhisme.fr (consultĂ© le ), p. 48-54.
  54. Les cinq guides de la propagation [Goju no Sotai (äș”é‡ăźç›ž)] : critĂšres qu'il faut prendre en considĂ©ration afin de propager le bouddhisme. Il s'agit d'avoir la comprĂ©hension correcte : de l'enseignement qu'il faut propager ; des capacitĂ©s des personnes Ă  croire et Ă  comprendre ; de l'Ă©poque Ă  laquelle l'enseignement doit ĂȘtre propagĂ© ; du pays dans lequel il doit ĂȘtre dispensĂ© ; et, des enseignements qui y ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© rĂ©pandus - http://www.nichiren-etudes.net/
  55. jp. : Izu Ruzai (䌊豆攁çœȘ) : 2e des quatre grandes persĂ©cutions au cours de laquelle Nichiren fut envoyĂ© en exil - http://www.nichiren-etudes.net/
  56. jp. : Komatsubara no Honan (ć°æŸćŽŸăźæł•é›Ł) : 3e des quatre grandes persĂ©cutions oĂč Nichiren fut blessĂ©. Cette persĂ©cution est aussi la premiĂšre oĂč l'on essaye rĂ©ellement de tuer Nichiren et ses disciples - http://www.nichiren-etudes.net/
  57. Ryƍkan-bƍ (è‰Żè§€), lit. :“Moine au Double Incendie” : Moine de l'Ă©cole Shingon puis Kairitsu qui tenta d'amener la pluie par des priĂšres et qui Ă©choua alors que Nichiren, lui, rĂ©ussit. Il semblerait qu'aprĂšs ces Ă©vĂ©nements, Ryƍkan-bƍ ait vouĂ© Ă  Nichiren une rancune tenace qui l'amena finalement Ă  la “PersĂ©cution de Tatsunokuchi” et l’“Exil sur l'Ăźle de Sado” - http://www.nichiren-etudes.net/
  58. Gokuraku-ji (愔愜ćŻș), lit. “Temple du Paradis”: temple de l'Ă©cole de la Jƍdo shĆ«, Ă©rigĂ© en Ă  Kamakura sous les ordres d'Hƍjƍ Shigetoki (1261) - http://www.nichiren-etudes.net/
  59. Aussi connu sous le nom de Taira no Yoritsuna, ou sous ses nom et titre complets de Hei no Saemon no Jo Yoritsuna, est le fils du gĂ©nĂ©ral Taira no Sakadoki, un noble et haut fonctionnaire japonais qui, durant la deuxiĂšme moitiĂ© du XIIIe siĂšcle, a servi successivement deux rĂ©gents de la famille Hƍjƍ - http://www.nichiren-etudes.net/.
  60. Le 5e volume du SĆ«tra du Lotus comprend le Chapitre XIII - Kanji honïŒˆć‹§æŒć“), fr. : Exhortation Ă  la sauvegarde (ou Exhortation Ă  la persĂ©vĂ©rance) qui prĂ©dit que les pratiquants fidĂšles Ă  ce sĆ«tra seront attaquĂ©s Ă  coups d'Ă©pĂ©es et de bĂątons et seront confrontĂ©s aux “Trois grands ennemis” - http://www.nichiren-etudes.net/
  61. Cette persĂ©cution est dĂ©crite en dĂ©tail dans le Shuju Onfurumai Gƍshƍ, trad. : “Sur le comportement du Bouddha” (ou “Les actions du pratiquant du SĂ»tra du Lotus) - http://www.nichiren-etudes.net/
  62. Nichiren, « Les Écrits de Nichiren : ÉCRIT 93, Les actions du pratiquant du SĆ«tra du Lotus », sur nichirenlibrary.org (consultĂ© le ), p. 768-788
  63. jp. : Tatsunokuchi no Honan (èŸ°ćŁç”șăźæł•é›Ł) : derniĂšre persĂ©cution de Nichiren oĂč il rĂ©chappe par miracle, au dernier moment, Ă  la dĂ©capitation - https://nichiren-etudes.net/japon/ceremonies/menu-fetes-ceremonies.htm
  64. SGI (trad. de l'anglais par ComitĂ© pour la version française), Les Écrits de Nichiren (ISBN 978-4-88417-029-5), « La persĂ©cution de Tatsunokuchi », p. 197
  65. Jƍgyƍ (äžŠèĄŒè©) : Pratique(s) SupĂ©rieure(s) : guide des bodhisattvas apparaissant dans le Chapitre XV du SĆ«tra du Lotus - ćŸžćœ°æ¶Œć‡ș擁, jp. : Juji yujutsu hon, fr. : chapitre Surgir de Terre - http://www.nichiren-etudes.net/ ; La Nichiren ShĆ« affirme que Nichiren est la rĂ©incarnation du bodhisattva Jƍgyƍ - http://www.nichirenshueuropa.com/fr/
  66. « Glossaire : Pratiques-supérieures », sur nichirenlibrary.org (consulté le )
  67. Abutsu-bƍ (é˜żä»æˆż) : de son vrai nom Endo Tamemori mais se faisant appeler Amidabutsu-bo en l'honneur du bouddha Amida dont il Ă©tait un fervent adepte. Il se convertit alors au bouddhisme de Nichiren avec sa femme, la nonne laĂŻque Sennichi. Ils aidĂšrent de leur mieux Nichiren par des dons de nourriture et d'objets de premiĂšre nĂ©cessitĂ©. MalgrĂ© leurs Ăąges, Abutsu-bƍ et sa femme se seraient rendus trois fois au mont Minobu pour revoir Nichiren - http://www.nichiren-etudes.net/
  68. Le Kaimoku shƍ (é–‹ç›źæŠ„), Sur l’ouverture des yeux : traitĂ© majeur de Nichiren qui comprend deux parties et qui fut Ă©crit Ă  Tsukahara sur l'Ăźle de Sado. La premiĂšre partie parle des “yeux” qu'il est question d’“ouvrir”. Nichiren indique par lĂ  qu'il veut libĂ©rer les ĂȘtres des illusions et des points de vue erronĂ©s. La deuxiĂšme, quant Ă  elle, parle de la mission que Nichiren doit accomplir, c'est-Ă -dire la transmission du SĆ«tra du Lotus - http://www.nichiren-etudes.net/
  69. Voir la biographie de Nichiren faite par la Soka Gakkai internationale (SGI) : https://www.nichirenlibrary.org/fr/wnd-1/toc, https://www.soka-bouddhisme.fr/ - et de la Nichiren ShƍshĆ« : http://ecolefuji.free.fr/.
  70. Nichiren, « Les Écrits de Nichiren : ÉCRIT 39, L’objet de vĂ©nĂ©ration pour observer l’esprit, Ă©tabli dans la cinquiĂšme pĂ©riode de cinq cents ans aprĂšs la disparition de l’Ainsi-Venu », sur nichirenlibrary.org (consultĂ© le )
  71. Kanjin Honzon shƍ (èŠłćżƒæœŹć°ŠæŠ„), lit. Le VĂ©ritable Objet de VĂ©nĂ©ration : dans ce traitĂ©, Nichiren dĂ©crit le vĂ©ritable objet de vĂ©nĂ©ration, plus connu sous le nom japonais de Gohonzon - http://www.nichiren-etudes.net/
  72. Gohonzon (ćŸĄæœŹ), littĂ©ralement, l’“Objet Fondamental de VĂ©nĂ©ration”. Dans le bouddhisme de Nichiren, le Gohonzon est l'un des “Trois Grands Dharma#Bouddhisme cachĂ©s” ou l'une des “Trois Grandes Lois” dites “cachĂ©es et rĂ©vĂ©lĂ©es” - http://www.nichiren-etudes.net/.
  73. Cette cĂ©rĂ©monie est dĂ©crite dans le chapitre XI, Ken Hoto bon(èŠ‹ćŻ¶ćĄ”ć“) (“L’apparition de la Tour aux TrĂ©sors”) et le chapitre XXII Zokurui hon (汏环擁) (“Transmission” ou “Passation du SĆ«tra du Lotus”)
  74. Sado Honan-e (äœæžĄæł•é›ŁäŒš). AprĂšs l'incident de Tatsunokuchi, Nichiren est dĂ©tenu Ă  Echi, pendant environ un mois, puis le 10 octobre exilĂ© Ă  Sado pendant prĂšs de quatre ans. Nichiren y approfondit sa foi en tant qu'incarnation du bodhisattva Jƍgyƍ. Durant cette pĂ©riode, il rĂ©dige des Ă©crits majeurs (le Kaimoku-Sho et le Kanjin Honzon-Sho) et inscrit pour la premiĂšre fois l’objet de culte, le « Grand Mandala ». - https://nichiren-etudes.net/japon/ceremonies/menu-fetes-ceremonies.htm
  75. Lee, Sherman E. (1983). Reflections of Reality in Japanese Art, p. 227.
  76. Mont Minobu (èș«ć»¶) : montagne proche du mont Fuji dans l'ancienne province de Kai, situĂ© actuellement au sein de la prefecture de Yamanashi. Nichiren s'y retira Ă  son retour de l'exil sur l'Ăźle de Sado aprĂšs sa troisiĂšme remontrance sans effet au shogunat de Kamakura - http://www.nichiren-etudes.net/
  77. Kuon-ji (äč…遠ćŻș) : “Temple de l’ÉternitĂ©â€), temple fondĂ© par Nichiren, situĂ© sur le mont Minobu et appartenant Ă  la Nichiren ShĆ«. Il fut Ă©rigĂ© en par le samouraĂŻ Hakiri Sanenaga et l'on compte la tombe de Nichiren comme un trĂ©sor des plus prĂ©cieux. Ce temple est fameux pour ses 287 marches et pour ses milliers de cerisiers, dont la floraison est source d’admiration. Plus d’un million et demi de visiteurs le parcourent chaque annĂ©e - https://www.nichiren-etudes.net/
  78. Nichiren, « Les Écrits de Nichiren : ÉCRIT 139, Sur les persĂ©cutions subies par le Sage », sur nichirenlibrary.org (consultĂ© le ), p. 1006.
  79. Choix en fonction du temps : traitĂ© de Nichiren Ă©crit en relatif Ă  la propagation du “Dharma correct” et la supĂ©rioritĂ© du SĆ«tra du Lotus - http://www.nichiren-etudes.net/
  80. Nichiren, « Les Écrits de Nichiren : Choisir en fonction du moment », sur nichirenlibrary.org (consultĂ© le ), p. 541-598
  81. Mouvement Soka, « Le Bouddha historique », sur soka-bouddhisme.fr (consulté le )
  82. Voir la biographie du bouddha Shākyamuni faite par la Nichiren Shƫ : http://www.nichirenshueuropa.com/fr/
  83. Voir le Chapitre XXI du SĆ«tra du Lotus - ćŠ‚äŸ†ç„žćŠ›ć“, jp. : Nyorai Jinriki hon, fr. : Pouvoirs supranaturels des Ainsi-venus - http://www.nichiren-etudes.net/
  84. Mappƍ : æœ«æł•, Derniers jours du Dharma ou Fin de la Loi)
  85. Mouvement Soka, « Vivre dans l’époque de m’appose », sur soka-bouddhisme.fr
  86. Mouvement Soka, « Des trois poisons Ă  l’éveil », sur soka-bouddhisme.fr (consultĂ© le )
  87. https://www.nichirenlibrary.org/fr/wnd-1/toc
  88. Gƍshƍ ćŸĄæ›ž, lit. : Grands (ou VĂ©nĂ©rables) Écrits : les lettres Ă©crites de la main de Nichiren relatifs Ă  la doctrine - https://www.nichiren-etudes.net/
  89. En effet, par dĂ©duction, on comprend que comme la Nichiren ShƍshĆ« et la Sƍka Gakkai donnent un titre honorifique Ă  Nichiren supĂ©rieur Ă  celui confĂ©rĂ© par la Nichiren ShĆ« ; les Écrits de Nichiren sont donc plus fondamentaux au sein de ces deux Ă©coles.
  90. Shakubuku 折䌏, lit. : “Briser - Soumettre” : la rĂ©futation de conceptions erronĂ©es ou de prĂ©jugĂ©s permettant de « briser » les attachements illusoires et de « soumettre » la cause de la souffrance pour guider jusqu'Ă  enseignement bouddhique correct. Adopter une telle attitude conduit Ă  ĂȘtre parfois en opposition Ă  d'autres croyances. Nichiren prĂŽne ce comportement Ă  l’époque de Mappƍ et tout particuliĂšrement dans les pays oĂč le bouddhisme a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© propagĂ© et a pu ĂȘtre perverti Ă  l’instar de l’époque de la Loi formelle - http://www.nichiren-etudes.net
  91. Shoju æ”ć—, lit. : “Éduquer - Recevoir” : propagation du bouddhisme en conduisant graduellement une personne Ă  l'enseignement bouddhique suprĂȘme, sans rĂ©futer son attachement Ă  des enseignements infĂ©rieurs ou erronĂ©s. Cette mĂ©thode est dĂ©crite dans le chapitre XIV - ćź‰æš‚èĄŒć“, jp. :Anrakugyo hon, fr. “Pratiques paisibles” du SĆ«tra du Lotus - https://www.nichiren-etudes.net/
  92. Kosen-rufu ć»ŁćźŁæ”, lit. “Diffuser largement” = “diffuser la Vaste Annonce” : expression tirĂ©e du chapitre XXIII du SĆ«tra du Lotus (“Les actes antĂ©rieur du bodhisattva Roi-de-la-MĂ©decine“ ou “Conduite Originelle du bodhisattva Yakuo” : è—„çŽ‹è©è–©æœŹäș‹ć“, jp. : Yakuo Bosatsu Honji hon) qui dĂ©signe la propagation du bouddhisme du “Lotus” sur une trĂšs vaste Ă©chelle - http://www.nichiren-etudes.net/
  93. Mouvement du bouddhisme Soka, « S’éveiller soi-mĂȘme et partager l’enseignement », sur soka-bouddhisme.fr
  94. Nichiren, « Les Écrits de Nichiren : ÉCRIT 88, Sur l’acquittement des dettes de reconnaissance », sur nichirenlibrary.org: Ă©crit majeur de Nichiren oĂč il explique les “dettes de reconnaissance” et les “Trois Grands Dharma cachĂ©s”, les “Trois Grandes Lois Ă©sotĂ©riques” ou “Trois Grandes Lois sacrĂ©es et rĂ©vĂ©lĂ©es”.
  95. KaĂŻdan æˆ’ćŁ‡ : Estrade des PrĂ©ceptes: le lieu d’ordination du clergĂ©, le sens de Kaidan s’est Ă©largi et dĂ©signe simplement le lieu oĂč l’on pratique devant l’objet de culte, c’est l'un des “Trois Grands Dharma cachĂ©s” ou l'une des “Trois Grandes Lois Ă©sotĂ©riques” - http://www.nichiren-etudes.net/
  96. DaĂŻ-Gohonzon ć€§ćŸĄæœŹ, lit. : “Grand Gohonzon” - http://www.nichiren-etudes.net/
  97. Temple principal (ć€§çŸłćŻș) de la Nichiren ShƍshĆ« situĂ© Ă  Fujinomiya dans l'actuelle prĂ©fecture de Shizuoka et fondĂ© en 1290 par Nikkƍ, un disciple de Nichiren
  98. Temple de l'Enseignement Primordial æœŹé–€ćŻș : temple Ă©rigĂ© en Ă  Tƍkyƍ sur les lieux oĂč Nichiren mourut. Ce temple fut construit par Nichirƍ, un des disciples de Nichiren - http://www.nichiren-etudes.net/
  99. Les « Six Disciples AĂźnĂ©s » sont Nisshƍ 旄昭, (1221-1323), autres noms : Jƍben, Benkƍ, Ben, il est possible que Yamato Ajari soit Ben Ajari Nisshƍ ; Nichirƍ 旄朗, (1245-1320), autre nom : Chiku-bƍ ; Nikkƍ 旄興, (1246-1333) ; Nikƍ æ—„ć‘, (1253-1314), autre nom : Sado-kƍ ; Nichiji 旄持, (1250- ), autre nom : Kai-kƍ, Renge Ajari Nichiji ; et Nitchƍ æ—„é ‚, (1252-1317), autre nom : Iyo Ajari Nitchƍ - (en) http://nichirenshu.org/ et source complĂ©mentaire : Dictionnaire du bouddhisme - Termes et concepts (ISBN 2-268-01122-4) Éditions du Rocher, 1991.
  100. The Record of the Orally Transmitted Teachings, Burton Watson, trans. Soka Gakkai, 2005, (ISBN 4-412-01286-7) traduit en anglais par Burton Watson Ă  la demande de Daisaku Ikeda et consultable en libre accĂšs (en) Nikkƍ Shƍnon (trad. Burton Watson), « The Record of the Orally Transmitted Teachings », sur nichirenlibrary.org (consultĂ© le )
  101. Karel Dobbelhaere, La Soka GakkaĂŻ, Turin, Elledici, , 106 p. (ISBN 88-01-02240-9).
  102. Showa Teihon Nichiren Shƍnin Ibun (æ˜­ć’ŒćźšæœŹæ—„è“źè–äșșéș) : Compilation Ă©ditĂ© en 4 volumes et qui remonterait Ă  Toki Jonin - http://www.nichiren-etudes.net/
  103. Nichiren Daishƍnin Gosho Zenshu (æ—„è“źć€§è–äșșćŸĄæ›žć…šé›†), lit. : ƒuvres ComplĂštes de Nichiren Daishƍnin : Compilation de la Sƍka Gakkai et de la Nichiren ShƍshĆ« Ă©ditĂ© en - http://www.nichiren-etudes.net/
  104. Heisei Shinpen Nichiren Daishƍnin Gosho (ćčłæˆæ–°ç·šæ—„è“źć€§è–äșș) : Compilation Ă©ditĂ© en par le Taiseki-ji, temple appartenant Ă  la Nichiren ShƍshĆ« - http://www.nichiren-etudes.net/
  105. Style kakikudashi-bun (æ›žăäž‹ă—æ–‡) : lecture japonaise avec rĂ©organisation syntaxique et certains caractĂšres chinois trop anciens remplacĂ©s par ceux utilisĂ©s aujourd'hui - http://www.nichiren-etudes.net/
  106. https://www.nichirenlibrary.org/en/wnd-1/toc/ et https://www.nichirenlibrary.org/en/wnd-1/toc/ (Writings #1 to #172) et https://www.nichirenlibrary.org/en/wnd-2/toc/ (Writings #173 to #406)
  107. « Documentation mise à disposition par le consistoire national Soka », sur soka-bouddhisme.fr (consulté le ).
  108. Nichiren, « Les Écrits de Nichiren : ÉCRIT 163, Les racines de bien », sur nichirenlibrary (consultĂ© le ), p. 1109
  109. Nichiren, « Les Écrits de Nichiren : ÉCRIT 2, Sur l’établissement de l’enseignement correct pour la paix dans le pays », sur nichirenlibrary.org (consultĂ© le ), p. 8-10
  110. « ÉCRIT 171, Le corps et l’esprit des ĂȘtres ordinaires », sur nichirenlibrary.org (consultĂ© le ), p. 1141
  111. « ÉCRIT 30, Sur l’ouverture des yeux, p.289 », sur nichirenlibrary.org (consultĂ© le ), p. 289.
  112. « ÉCRIT 119, Les grandes lignes du chapitre “Transmission” et des chapitres suivants », sur nichirenlibrary.org (consultĂ© le )
  113. « ÉCRIT 101, La composition du Gohonzon », sur nichirenlibrary.org (consultĂ© le )
  114. Mouvement bouddhiste Soka, « Les femmes et le Sƫtra du Lotus des origines à nos jours », sur soka-bouddhisme.fr (consulté le )
  115. « ÉCRIT 63, Lettre au moine sĂ©culier Ichinosawa », sur nichirenlibrary.org (consultĂ© le ), p. 534.
  116. (en) Kurihara Toshie - A History of Women in Japanese Buddhism : Nichiren’s Perspectives on the Enlightenment of Women - Volume XIII - Page 94, 101, 102, 109, 111, 113
  117. (en) Oguri Junko - Women’s Capacity to Be Reborn in the Pure Land : Women’s Salvation in Japanese History - Page 122
  118. [Annexe A (Titres en japonais des Ă©crits de Nichiren contenant le mot “gozen” dans cet ouvrage) Note : Les nombres qui suivent les titres en japonais mentionnent les numĂ©ros de page dans le Nichiren Daishƍnin Gosho ZenshĆ«.] Lettres adressĂ©es Ă  des femmes : ÉCRIT 55. RĂ©ponse Ă  Niiama : Niiama gozen gohenji ïŒˆæ–°ć°ŒćŸĄć‰ćŸĄèż”äș‹ïŒ‰, 904 ; ÉCRIT 20. La naissance de Tsukimaro : Tsukimaro gozen gosho 月æș€ćŸĄć‰ćŸĄæ›žïŒ‰, 1110 ; ÉCRIT 70. La suprĂ©matie de la Loi : Oto gozen goshƍsoku äč™ćŸĄć‰ćŸĄæ¶ˆæŻïŒ‰, 1218 ; ÉCRIT 121. La phrase unique et essentielle : Myƍhƍ-ama gozen gohenji ïŒˆćŠ™æł•ć°ŒćŸĄć‰ćŸĄèż”äș‹ïŒ‰, 1402 ; ÉCRIT 147. Le sens de la foi : Myƍichi-ama gozen gohenji ïŒˆćŠ™äž€ć°ŒćŸĄć‰ćŸĄèż”äș‹ïŒ‰, 1255 ; ÉCRIT 65. L’hiver se transforme toujours en printemps : Myƍichi-ama gozen goshƍsoku ïŒˆćŠ™äž€ć°ŒćŸĄć‰ćŸĄæ¶ˆæŻ) ; ÉCRIT 67. Lettre Ă  la nonne sĂ©culiĂšre de Kƍ : Kƍ-no-ama gozen gosho ïŒˆć›œćșœć°ŒćŸĄć‰ćŸĄæ›žïŒ‰, 1324 ; ÉCRIT 73. Garder la foi dans le Gohonzon : Myƍshin-ama gozen gohenji ïŒˆćŠ™ćżƒć°ŒćŸĄć‰ćŸĄèż”äș‹ïŒ‰, 1477 ; 74. Les digues solides de la foi : Abutsu-bƍ-ama gozen gohenji ïŒˆé˜żä»æˆżć°ŒćŸĄć‰ćŸĄèż”äș‹ïŒ‰, 1307 ; 82. L’arc et la flĂšche : Toki-ama gozen gohenji ïŒˆćŻŒæœšć°ŒćŸĄć‰ćŸĄèż”äș‹ïŒ‰, 975 ; ÉCRIT 124. Le bon remĂšde pour tous les maux : Myƍshin-ama gozen gohenji ïŒˆćŠ™ćżƒć°ŒćŸĄć‰ćŸĄèż”äș‹ïŒ‰, 1479 ; et d’autres encore.
  119. Nichiren, « Les Écrits de Nichiren : ÉCRIT 40, La rĂ©alitĂ© ultime de tous les phĂ©nomĂšnes », sur nichirenlibrary.org (consultĂ© le ), p. 389
  120. Clark Strand (trad. de l'anglais par Marc Albert), RĂ©veiller le Bouddha, L’Harmattan, , 168 p. (ISBN 978-2-343-06891-6, lire en ligne), p. 13-14
  121. Clark Strand (trad. de l'anglais par Marc Albert), RĂ©veiller le Bouddha, L’Harmattan, , 168 p. (ISBN 978-2-343-06891-6, lire en ligne), p. 163-164
  122. Nichiren, « Les Écrits de Nichiren : ÉCRIT 110, Comment ceux qui aspirent initialement Ă  la Voie peuvent atteindre la bouddhĂ©itĂ© », sur nichirenlibrary.org (consultĂ© le ), p. 881
  123. honzon, æœŹć°Š (objet de vĂ©nĂ©ration, benzun): reprĂ©sentation, gĂ©nĂ©ralement sculptĂ©e, d’un Bouddha ou d’un MaĂźtre Ă  qui s’adressent la vĂ©nĂ©ration et les offrandes. Le Honzon est la principale effigie d’un temple ou d’une chapelle - https://www.nichiren-etudes.net/
  124. « Ressources institutionnelles : Constitution Soka pour le culte du bouddhisme de Nichiren », sur soka-bouddhisme.fr (consulté le ), p. 3_Article 10
  125. Honmon no Gohonzon (Honmon : æœŹé–€) ; enseignement essentiel : doctrine enseignĂ©e dans les quatorze chapitres qui constituent la seconde moitiĂ© du SĆ«tra du Lotus, du Chapitre XV - Juji Yujutsu hon (lit. “Surgis de Terre”) au Chapitre XXVIII- Fugen Bosatsu Kambotsu hon (lit. : “Exhortation du bodhisattva Fugen”). Le Bouddha Shākyamuni y parle non plus en fonction des capacitĂ©s de ses disciples mais de sa propre initiative et en fonction de sa propre sagesse, rĂ©vĂ©lant ainsi la nature de bouddha inhĂ©rente Ă  la vie et donc l’atteinte de la bouddhĂ©itĂ© en cette vie (D’aprĂšs https://www.nichiren-etudes.net)
  126. « Gohonzon reçu en vertu du lien particulier d'une personne avec Nichiren » - http://www.nichiren-etudes.net/
  127. jp. Hijo : Terme désignant tout ce qui est dénué de sentiments, tels que les minéraux et les végétaux, par opposition au sensitif - jp. Ujo, les existences dotées de perception et d'affectivité, tels les animaux - http://www.nichiren-etudes.net/
  128. Kanji 開県䟛逊, jp. : Kaigen-kuyo, lit. : “Ouverture des Yeux” : cĂ©rĂ©monie bouddhique destinĂ©e Ă  sacraliser une reprĂ©sentation du bouddha Shākyamuni ; le contact avec des objets et des rites hautement chargĂ©s de spiritualitĂ© confĂ©rerait Ă  l'image une valeur symbolique qui doit ensuite ĂȘtre dĂ©veloppĂ©e par le pratiquant. Par ce rituel, l'Ɠuvre cesserait d'ĂȘtre un objet crĂ©Ă© par un artiste en Ă©tant offerte Ă  la communautĂ© des pratiquants, les images peintes ou sculptĂ©es Ă©tant dĂ©clarĂ©es sacrĂ©es. (D’aprĂšs https://www.nichiren-etudes.net
  129. lit. Mandalas de Protection - http://www.nichiren-etudes.net/
  130. Citation tirĂ©e du site Nichiren-Études - https://www.nichiren-etudes.net/
  131. « Le mouvement Soka : Le mouvement bouddhiste Soka », sur soka-bouddhisme.fr (consulté le )
  132. Nichiren, « Les Éctits de Nichiren : RĂ©ponse Ă  Kyƍo », sur nichirenlibrary.org (consultĂ© le ), p. 415
  133. Nichiren, « Les Éctits de Nichiren : La composition du Gohonzon », sur nichirenlibrary.org (consultĂ© le ), p. 839
  134. Ibid, p. 840
  135. Dictionnaire du bouddhisme. Termes et concepts (trad. de l'anglais par René de Berval), Editions du Rocher, (ISBN 2 268 011 224), p. 345-346
  136. Dictionnaire du bouddhisme. Termes et concepts (trad. de l'anglais par René de Berval), Editions du Rocher, (ISBN 2 268 011 224), p. 346-347
  137. SGI (trad. de l'anglais par ComitĂ© pour la version française), « BibliothĂšque du bouddhisme de Nichiren - Glossaire “Voies mauvaises” » (consultĂ© le )
  138. SGI (trad. de l'anglais par ComitĂ© pour la version française), « BibliothĂšque du bouddhisme de Nichiren - Glossaire “Six voies” »
  139. Mouvement bouddhiste Soka, « L’état de vie est le plus important », sur soka-bouddhisme.fr (consultĂ© le )
  140. SGI (trad. de l'anglais par ComitĂ© pour la version française), « BibliothĂšque du bouddhisme de Nichiren - Glossaire “4 nobles mondes” » (consultĂ© le )
  141. Mouvement bouddhiste Soka, « Les dix états de vie », sur soka-bouddhisme.fr (consulté le )
  142. SGI (trad. de l'anglais par ComitĂ© pour la version française), « BibliothĂšque du bouddhisme de Nichiren - Glossaire “Deux vĂ©hicules” » (consultĂ© le )
  143. SGI (trad. de l'anglais par ComitĂ© pour la version française), « BibliothĂšque du bouddhisme de Nichiren - Glossaire “Trois vĂ©hicules” » (consultĂ© le )
  144. SGI (trad. de l'anglais par ComitĂ© pour la version française), « BibliothĂšque du bouddhisme de Nichiren : Glossaire “Remplacement” » (consultĂ© le )
  145. Sylvie Servan-Schreiber et Marc Albert, Le SĂ»tra du Lotus ćŠ™æł•è“źèŻç”Œ, Paris, Les Indes savantes,‎ , 323 p. (ISBN 978-2-84654-180-0), « Chapitre III. Analogies et paraboles lieu=Paris », p. 77 : « D’abord l’Ansi-venu prĂȘche les trois vĂ©hicules pour attirer et guider les ĂȘtres vivants, mais ensuite il ne se sert que du Grand VĂ©hicule pour les sauver. »
  146. Ibid.chapitre 16
  147. SGI (trad. de l'anglais par Comité pour la version française), « BibliothÚque du bouddhisme de Nichiren » (consulté le )
  148. (en) Robert E. Buswell Jr et Donald S. Lopez Jr, The Princeton Dictionary of Buddhism, Priceton (NJ), Princeton University Press, , XXII+1265 (ISBN 978-0-691-15786-3), p. 157
  149. Sylvie Servan-Schreiber et Marc Albert, Le SĂ»tra du Lotus ćŠ™æł•è“źèŻç”Œ, Les Indes savantes,‎ , 323 p. (ISBN 978-2-84654-180-0), « Chapitre III. Analogies et paraboles lieu=Paris », p. 84 : « Je te le dis, Shariputra, c’est dans l’intĂ©rĂȘt des ĂȘtres vivants que j’emploie analogies et paraboles pour prĂȘcher le vĂ©hicule unique du Bouddha »
  150. [Cf. Institut de philosophie orientale et ACSBN, Paris, Les Indes savantes, 2016, 228 p. (ISBN 978-2-84654-445-0) : « La parabole du joyau sans prix dans la coiffe »]
  151. « Les dix états », sur soka-bouddhisme.fr (consulté le )
  152. d’aprùs Daisaku Ikeda (trad. Paul Couturiau), La Vie à la lumiùre du bouddhisme, Monaco, Editions du Rocher, , 335 p. (ISBN 2-268-00376-0), p. 125 à 180
  153. Nichiren, « Les Écrits de Nichiren : ÉCRIT 39, L’objet de vĂ©nĂ©ration pour observer l’esprit », sur nichirenlibrary.org (consultĂ© le ), p. 359
  154. d’aprùs Daisaku Ikeda (trad. Paul Couturiau), La Vie à la lumiùre du bouddhisme, Monaco, Editions du Rocher, , 335 p. (ISBN 2-268-00376-0), p. 204 à 216
  155. d’aprĂšs « Glossaire : Trois niveaux d’existence », sur nichirenlibrary.org et Daisaku Ikeda (trad. Paul Couturiau), La Vie Ă  la lumiĂšre du bouddhisme, Monaco, Editions du Rocher, , 335 p. (ISBN 2-268-00376-0), p. 217 Ă  229
  156. SGI (trad. de l'anglais par ComitĂ© pour la version française), « Les Écrits de Nichiren : Glossaire », 2011 et 2013 (ISBN 978-4-88417-029-5, consultĂ© le )
  157. « Il est dit dans le cinquiĂšme volume de La Grande Concentration et PĂ©nĂ©tration : “La vie Ă  chaque instant comporte dix Ă©tats. En outre, chacun de ces dix Ă©tats est lui-mĂȘme dotĂ© de dix Ă©tats, si bien que [la vie] possĂšde cent Ă©tats. Chacun de ces Ă©tats possĂšde Ă  son tour trente domaines d’existence, ce qui signifie que, dans les cent Ă©tats, il y a trois mille domaines d’existence. Les trois mille domaines d’existence appartiennent tous Ă  la vie Ă  chaque instant. S’il n’y a pas de vie, inutile d’aller plus loin. Mais la plus infime parcelle de vie contient l’ensemble des trois mille domaines d’existence (
).” On peut aussi lire : “[trois mille] facteurs” au lieu de “[trois mille] domaines” mais le nombre reste le mĂȘme. La seule diffĂ©rence rĂ©side dans la maniĂšre d’y parvenir. Il est dit dans un autre volume de La Grande Concentration et PĂ©nĂ©tration : “Chaque Ă©tat est dotĂ© des trois niveaux d’existence.” » p. 357
  158. (en) Robert E. Buswell Jr. (en) et Donald S.Lopez Jr., The Princeton Dictionary of Buddhism, Princeton University Press, (ISBN 978-1-4008-4805-8, lire en ligne), notice « honmon »
  159. Mouvement bouddhiste Soka, « La réalité ultime de tous les phénomÚnes », sur soka-bouddhisme.fr (consulté le )
  160. Bertrand Rossignol, Deux moitiĂ©s d’un SĂ»tra, Paris, CollĂšge de France, , 195 p. (ISBN 978-2-913-21735-5, lire en ligne)
  161. « Glossaire : Enseignement essentiel », sur nichirenlibrary.org (consulté le )
  162. Nichiren, « ÉCRIT 39, L’objet de vĂ©nĂ©ration pour observer l’esprit », sur nichirenlibrary.org (consultĂ© le ), p. 373-374
  163. Sylvie Servan-Schreiber et Marc Albert, Le SĂ»tra du Lotus ćŠ™æł•è“źèŻç”Œ : Chapitre XV, “Surgir de terre”, Paris, Les Indes savantes,‎ , 323 p., p. 214-216.
  164. (en) Donald S. Lopez Jr et Jacqueline I. Stone, Two Buddhas Seated Side by Side : A Guide to the Lotus SĆ«tra, Princeton University Press, , 312 p. (ISBN 978-0-691-18980-2, lire en ligne), p. 174.
  165. « Glossaire : Bodhisattvas de l’enseignement thĂ©orique », sur nichirenlibrary.org (consultĂ© le )
  166. « Glossaire : Bodhisattvas de l’enseignement essentiel », sur nichirenlibrary.org (consultĂ© le )
  167. Nichiren Daishƍnin (kanji : æ—„è“źć€§è–äșș) lit. : Grand Sage Nichiren : titre honorifique utilisĂ© par la Nichiren ShƍshĆ« : http://ecolefuji.free.fr/ - et souvent encore par la Sƍka Gakkai et la SGI : http://www.soka-bouddhisme.fr/
  168. (kanji : ç«‹æ­Łć€§ćžˆ) : Grand Enseignant du Dharma Correct : titre honorifique dĂ©cernĂ© par la Cour impĂ©riale de Kyƍto en 1922 - http://www.nichiren-etudes.net/
  169. (en) American Go Foundation - History of Go -http://international.ucla.edu/asia/lessons/mferl/history.html
  170. (en) University of Wisconsin - The Religious Dimensions of Go - 2007
  171. Nichiren, « Les Écrits de Nichiren : Glossaire R » (consultĂ© le )
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.