Nayib Bukele
Nayib Bukele Ortez, nĂ© le Ă San Salvador, est un homme d'Ătat salvadorien. Il est prĂ©sident de la RĂ©publique depuis le .
Nayib Bukele | ||
Nayib Bukele en 2019. | ||
Fonctions | ||
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Président de la république du Salvador | ||
En fonction depuis le (4 ans, 1 mois et 3 jours) |
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Ălection | ||
Vice-président | Félix Ulloa | |
Prédécesseur | Salvador Sånchez Cerén | |
Maire de San Salvador | ||
â (2 ans, 11 mois et 29 jours) |
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Prédécesseur | Norman Quijano | |
Successeur | Ernesto Muyshondt | |
Maire de Nuevo CuscatlĂĄn | ||
â (2 ans, 11 mois et 29 jours) |
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PrĂ©dĂ©cesseur | Ălvaro RodrĂguez | |
Successeur | Michelle Sol | |
Biographie | ||
Nom de naissance | Nayib Armando Bukele Ortez | |
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | San Salvador (Salvador) | |
Nationalité | Salvadorienne | |
Parti politique | FMLN (2012-2017) GANA (2019) NI (depuis 2019) |
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Conjoint | Gabriela RodrĂguez | |
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Maires de San SalvadorMaires de San Salvador (en)Présidents de la république du Salvador | ||
Dâabord membre du Front Farabundo MartĂ de libĂ©ration nationale (FMLN), il est Ă©lu maire de Nuevo CuscatlĂĄn en 2012 puis de San Salvador, la capitale, en 2015.
Lors de l'élection présidentielle de 2019, se présentant sous l'étiquette de la Grande alliance pour l'unité nationale (GANA), il est élu au premier tour avec 53 % des voix, à 37 ans. Il devient ainsi le premier président depuis la fin de la guerre civile, en 1992, à ne représenter aucun des deux principaux partis salvadoriens (ARENA et FMLN).
LibĂ©ral au niveau Ă©conomique et conservateur sur le plan sociĂ©tal, il mĂšne notamment une politique sĂ©curitaire en rupture avec lâĂtat de droit qui conduit Ă une rĂ©duction importante du taux d'homicides. Cette action lui permet dâatteindre un niveau record de popularitĂ©. Sa prĂ©sidence est Ă©galement marquĂ©e par un tournant autoritaire.
AprĂšs avoir composĂ© Ă ses dĂ©buts avec un Parlement lui Ă©tant hostile, il voit son nouveau parti, Nouvelles IdĂ©es (NI), remporter largement les Ă©lections lĂ©gislatives de 2021, ce qui semble acter la fin du bipartisme dans le pays. La mĂȘme annĂ©e, il fait face Ă une crise politico-judiciaire.
La Cour suprĂȘme, dont il a fait renouveler la composition, lâautorise en parallĂšle Ă briguer un second mandat en 2024 â une situation inĂ©dite au Salvador â Ă la condition quâil dĂ©missionne juste avant lâexpiration de son mandat[1].
Situation personnelle
Né le à San Salvador, Nayib Bukele est le fils d'Olga Ortez de Bukele et d'Armando Bukele Kattån, un homme d'affaires d'origine palestinienne, chrétien converti à l'islam et devenu imam, et figure influente dans la vie politique et de la communauté musulmane du pays[2].
En 2014, il Ă©pouse Gabriela RodrĂguez[3]. Le couple a une fille, Layla, nĂ©e en [4].
Alors qu'il est le fils d'un musulman et d'une chrĂ©tienne, les opinions religieuses de Nayib Bukele sont l'objet de nombreuses spĂ©culations lors de lâĂ©lection prĂ©sidentielle de 2019, notamment lors de la diffusion par le journal salvadorien El Liberal de photos le montrant prier dans une mosquĂ©e de la ville de Mexico. Bukele dĂ©clare n'appartenir Ă aucune religion mais croire en JĂ©sus-Christ[5] - [6].
Ascension politique
Premiers mandats
Membre du Front Farabundo MartĂ de libĂ©ration nationale Ă partir de 2012, il est Ă©lu maire de la municipalitĂ© de Nuevo CuscatlĂĄn en 2012 avec 49,72 % des voix[7]. En 2015, il est Ă©lu maire de la capitale, San Salvador, avec 48,47 % des voix, toujours sous l'Ă©tiquette du FMLN[8] - [7]. Il est exclu du parti en 2017 aprĂšs avoir lancĂ© une pomme au visage dâune conseillĂšre municipale[9].
Ălection prĂ©sidentielle de 2019
Il se prĂ©sente comme candidat de la Grande alliance pour l'unitĂ© nationale (GANA), un parti conservateur classĂ© au centre droit, Ă l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2019[10]. S'affichant comme « anti-systĂšme », il domine le dĂ©bat en se focalisant sur l'importante criminalitĂ© due notamment aux gangs, ainsi que sur la pauvretĂ© que connait le pays. ĂgĂ© de 37 ans, il mĂšne une campagne axĂ©e sur les jeunes gĂ©nĂ©rations, trĂšs dure avec le personnel politique classique.
DÚs le premier tour, le , il est élu, avec 53 % des voix exprimées[11].
Président de la République
Investiture
Nayib Bukele prend ses fonctions le , succĂ©dant Ă Salvador SĂĄnchez CerĂ©n[12] - [13]. Depuis la fin de la guerre civile (1992), il est la premiĂšre personnalitĂ© Ă accĂ©der Ă la tĂȘte du pays sans appartenir Ă aucun des deux principaux partis salvadoriens (ARENA et FMLN). Ă 37 ans, il est le plus jeune chef dâĂtat du continent amĂ©ricain[14].
Politique sécuritaire
Nayib Bukele met sur pied en 2019 un « plan de contrÎle territorial » visant à confier à l'armée des tùches de sécurité publique dans les quartiers aux mains des organisations criminelles[15], tandis qu'un accord conclu entre la MS-13 et Barrio 18, les principales maras du pays, aurait conduit à une diminution des rÚglements de compte dans le pays[10]. Le président salvadorien met en avant la baisse de 2 398 meurtres en 2019 à 1 147 en 2021[16], soit un taux d'homicides de 17,6 pour 100 000 habitants, le plus faible depuis des décennies[15].
Le site dâinvestigation El Faro indique en que Nayib Bukele nĂ©gocie secrĂštement depuis un an un accord avec le plus puissant gang du pays, la Mara Salvatrucha. Le journal El PaĂs estime que la baisse des homicides dans le pays nâest pas due Ă la politique sĂ©curitaire du gouvernement mais « Ă un Ă©change de bons services » : en contrepartie dâun assouplissement des conditions de dĂ©tention de ses membres et dâautres promesses, le gang se serait engagĂ© Ă rĂ©duire le nombre d'assassinats et Ă soutenir la formation politique de Nayib Bukele lors des Ă©lections[17]. Nayib Bukele a dĂ©menti avec vigueur et annoncĂ© peu aprĂšs l'ouverture d'une enquĂȘte pour « une grave affaire de blanchiment d'argent » concernant le mĂ©dia en ligne El Faro. Il a Ă©galement Ă©tĂ© accusĂ© par Laura Andrade, la directrice de l'Institut sur l'opinion publique de l'UniversitĂ© centroamĂ©ricaine, d'essayer d'« affaiblir » plusieurs titres de presse indĂ©pendante (notamment la revue Factum, le quotidien La Prensa Grafica et la revue Gato Encerrado, selon Oscar Martinez, l'un des directeurs d'El Faro) et ONG critiques envers son gouvernement[18].
Pour Jeannette Aguilar, consultante sur les thĂšmes de sĂ©curitĂ© et justice, les discours du prĂ©sident relĂšvent du « marketing mĂ©diatique », affirmant que « Bukele se prĂ©sente comme lâhomme fort qui soumet les criminels, mais lorsquâil Ă©tait maire de la capitale, il avait conclu des accords avec les gangs pour gouverner en paix[9]. »
La trĂȘve entres les gangs criminels et le gouvernement est rompue en mars 2022 avec une vague de 87 assassinats en seulement trois jours. En rĂ©action, Nayib Bukele a dĂ©clarĂ© la « guerre contre les gangs » et dĂ©crĂ©tĂ© le rĂ©gime dâexception qui autorise des arrestations sans mandat judiciaire. PrĂšs de 70 000 personnes (en date de juin 2023) ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©es dans ce cadre, hissant le Salvador au rang de pays affichant le plus haut taux de dĂ©tention au monde (estimĂ© Ă 1 086 personnes pour 100 000 habitants par le World Prison Brief et Ă 1 220 pour 100 000 habitants par La Prensa GrĂĄfica, le journal le plus important du Salvador). Selon l'ONG salvadorienne Cristosal, des milliers d'innocents se trouvent parmi les dĂ©tenus et des dizaines de personnes sont mortes Ă cause des violences subies lors de leur interrogatoire. « La plupart des arrestations sont arbitraires. Il n'y a pas eu d'enquĂȘte prĂ©alable ni de mandat d'arrĂȘt », indique l'ONG[19].
Fin janvier 2023 est inaugurĂ© le Centre de confinement du terrorisme » (CECOT), une gigantesque prison pour 40 000 dĂ©tenus. En dĂ©pit des critiques des ONG de dĂ©fense des droits de lâHomme pour les abus commis, la « guerre contre le crime » vaut au prĂ©sident Bukele une « Ă©crasante popularitĂ© »[20]. L'ensemble des organisations civiles et internationales, dont Amnesty International et le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCR), dĂ©noncent des dĂ©tentions arbitraires, tortures et mauvais traitements infligĂ©s dans les centres de dĂ©tention[19].
Le taux d'homicides dans le pays chute Ă un niveau historiquement bas de 7,8 pour 100 000 habitants en 2022[21]. Pour autant, son bilan en matiĂšre de sĂ©curitĂ© publique est Ă nuancer. Son administration a modifiĂ© la publication des chiffres des homicides pour en exclure les corps trouvĂ©s dans des fosses communes clandestines. Le nombre de disparus, en hausse constante depuis 2018, dĂ©passe le nombre d'homicides, ce qui suggĂšre que la diminution rĂ©elle des meurtres pourrait ĂȘtre significativement moins importante que celle mise en avant par les chiffres officiels[15]. D'autre part, le Salvador connaissait avant mĂȘme l'arrivĂ©e de Nayib Bukele au pouvoir une trĂšs forte baisse de la criminalitĂ©, avec une chute du taux d'homicides pour 100 000 habitants de 103 en 2015 Ă 36 en 2019[21].
A la suite du succÚs de sa stratégie de lutte contre la criminalité, outre les critiques relatives aux droits de l'homme, il est considéré comme un référent pour une partie de la droite latino-américaine[22].
Tensions avec le Parlement
Ă ses dĂ©buts, il doit composer avec une AssemblĂ©e lĂ©gislative, le parlement monocamĂ©ral du pays, dominĂ©e par des partis de droite[23] - [24]. En , alors que les dĂ©putĂ©s ne sont pas suffisamment nombreux pour approuver un emprunt de 109 millions de dollars, il se rend Ă l'AssemblĂ©e lĂ©gislative, oĂč ses partisans sont en minoritĂ©, accompagnĂ© par des militaires Ă©quipĂ©s de fusils et gilets pare-balles pour intimider les parlementaires et les somme dâapprouver sa dĂ©cision, et appelle à « lâinsurrection populaire ». InstallĂ© Ă la tribune, le prĂ©sident menace alors de dissoudre l'assemblĂ©e avant d'Ă©clater en sanglots et d'effectuer une brĂšve priĂšre. Annonçant solennellement avoir entendu Dieu lui parler pour l'encourager Ă faire preuve de patience, il renonce Ă dissoudre l'assemblĂ©e, puis s'adresse Ă une foule de partisans aux portes du bĂątiment dans un discours enflammĂ© oĂč il dĂ©crit les dĂ©putĂ©s comme des « voleurs et des scĂ©lĂ©rats »[25] - [26]. S'ensuit une vague de dĂ©sapprobation : « Le dĂ©ploiement policier et militaire au sein de lâAssemblĂ©e lĂ©gislative nous rappelle les Ă©poques les plus sombres de lâhistoire du Salvador », rĂ©agit Amnesty International[10].
En vue des Ă©lections lĂ©gislatives de fĂ©vrier 2021, Nayib Bukele porte en avant son parti rĂ©cemment crĂ©Ă©, Nouvelles IdĂ©es (N ou NI), dirigĂ© par son cousin Xavier Zablah Bukele. Ce dernier se retrouve rapidement en tĂȘte des sondages avant de largement creuser lâĂ©cart avec ses concurrents, une situation inĂ©dite dans un pays dominĂ© depuis des dĂ©cennies par l'Alliance rĂ©publicaine nationaliste (ARENA) et le Front Farabundo MartĂ de libĂ©ration nationale (FMLN). Dans un contexte de participation en hausse (50,3 %), NI lâemporte avec 66,5 % des suffrages exprimĂ©s, obtenant 56 des 84 siĂšges de dĂ©putĂ©s Ă pourvoir.
Tournant autoritaire
Ă la suite de cette victoire, les autoritĂ©s prennent une sĂ©rie de dĂ©cisions interprĂ©tĂ©es comme une dĂ©rive autoritaire : les membres de la Cour suprĂȘme et le procureur gĂ©nĂ©ral sont rĂ©voquĂ©s et remplacĂ©s par des fidĂšles du prĂ©sident, les juges ĂągĂ©s de plus de soixante ans sont mis Ă la retraite[27], la commission anti-corruption mise en place par l'Organisation des Ătats amĂ©ricains est dissoute, des ministres appartenant Ă l'ancien gouvernement sont arrĂȘtĂ©s et la Constitution est amendĂ©e afin de permettre au prĂ©sident d'effectuer plusieurs mandats[28].
Le 11 janvier 2023, le gouvernement salvadorien ordonne l'arrestation de cinq figures de la lutte contre les mines et la dĂ©fense de l'eau, qui avaient jouĂ© un rĂŽle de premier plan dans la campagne pour l'interdiction miniĂšre de 2017. Sous l'administration de Bukele, le Salvador semble proche d'annuler lâinterdiction miniĂšre et a rejoint le Forum intergouvernemental sur l'exploitation miniĂšre financĂ© par le gouvernement canadien et a adoptĂ© une loi pour crĂ©er une Direction des hydrocarbures, de l'Ă©nergie et des mines[29].
Politique Ă©conomique
Divers Ă©conomistes ont pointĂ© la faiblesse des politiques du gouvernement salvadorien dans ce domaine. Aucune vĂ©ritable politique visant Ă combattre la pauvretĂ©, les inĂ©galitĂ© et lâabsence dâaccĂšs aux services de base n'a Ă©tĂ© mise sur pied au cours du premier mandat de Salvador Bukele. La pauvretĂ© a augmentĂ© entre 2019 et 2022, plus de la moitiĂ© de la population ne mange pas Ă sa faim et le Salvador prĂ©sente, en 2023, le taux de croissance le plus bas d'AmĂ©rique centrale (1,6 %)[30] - [19].
Cryptomonnaies
Nayib Bukele fait en septembre 2021 du bitcoin la monnaie officielle au Salvador au mĂȘme titre que le dollar amĂ©ricain. Les autoritĂ©s mettent en place un premier fonds de 150 millions de dollars afin de garantir la convertibilitĂ© automatique du bitcoin en dollars, font installer quelque 200 distributeurs automatiques permettant dâĂ©changer des bitcoins et lancent une application devant permettre de procĂ©der Ă des paiements ou virements en bitcoins. Ses usagers recevront une prime de lâĂ©quivalent de 30 dollars en bitcoins[31]. Le Fonds monĂ©taire international (FMI) a cependant mis en garde le gouvernement salvadorien contre les risques du Bitcoin : « Compte tenu de la haute volatilitĂ© du Bitcoin, son utilisation en tant que monnaie officielle gĂ©nĂšre des risques importants pour la protection du consommateur, pour lâintĂ©gritĂ© du systĂšme financier et pour la stabilitĂ© financiĂšre[32]. » L'opposition de gauche manifeste contre cette dĂ©cision[33].
Le prĂ©sident Bukele annonce en novembre 2021 la crĂ©ation Ă venir d'une Bitcoin City, qui constituerait une zone Ă©conomique spĂ©ciale avec des avantages fiscaux pour les investisseurs[34]. Il explique que « zones rĂ©sidentielles, zones commerciales, services, musĂ©es, divertissements, bars, restaurants, aĂ©roport, port, chemin de fer â tout [sera] consacrĂ© au Bitcoin », et que toutes les taxes autres que la TVA seront supprimĂ©es dans la ville. Le gouvernement prĂ©voit dâĂ©mettre une obligation d'un milliard de dollars en 2022 pour financer le projet. La moitiĂ© des fonds sera convertie en Bitcoins et lâautre moitiĂ© sera utilisĂ©e pour les infrastructures et le minage de Bitcoins. La ville, dont la forme circulaire Ă©voquera une piĂšce de monnaie, sâĂ©lĂšvera dans lâest du pays et recevra son approvisionnement Ă©nergĂ©tique du volcan de Conchagua, lequel devrait fournir lâĂ©nergie nĂ©cessaire aux activitĂ©s de minage, trĂšs Ă©nergivores[32].
En 2023, cette politique apparait comme un échec. Dans la capitale, presque aucun commerce n'accepte les paiements en cryptomonnaie, et seuls 2 % des transferts effectués par la diaspora sont passés par ce biais. En outre, face à la chute du cours du bitcoin, les fonds publics que le gouvernement détiendrait dans la cryptomonnaie ont perdu plus de la moitié de leur valeur initiale. Lors d'un entretien accordé à la chaine américaine Fox News, en novembre 2022, Nayib Bukele soutient que l'adoption du bitcoin était avant tout une opération de communication destinée à l'international[19].
Politique Ă©trangĂšre
Peu aprĂšs son investiture, Nayib Bukele rompt les relations diplomatiques avec le Venezuela, expulse les diplomates vĂ©nĂ©zuĂ©liens et reconnaĂźt l'opposant Juan GuaidĂł comme nouveau prĂ©sident de ce pays. Sa dĂ©cision est saluĂ©e par l'ambassade des Ătats-Unis[35].
Il rompt aussi les relations avec la RĂ©publique sahraouie, refuse lâouverture dâune ambassade palestinienne, et supprime les programmes cubains d'aide mĂ©dicale[36].
Ses rapports avec les Ătats-Unis se dĂ©tĂ©riorent en 2021, Ă la suite d'un rapprochement commercial avec la Chine, qui a procurĂ© au Salvador des vaccins contre la Covid-19 et une aide Ă©conomique. Les autoritĂ©s amĂ©ricaines publient en rĂ©action une liste de « fonctionnaires corrompus » appartenant Ă l'entourage de Nayib Bukele, incluant notamment son chef de cabinet, l'ancien ministre de la SĂ©curitĂ© et le prĂ©sident du parti GANA[37].
Style, communication et popularité
DĂ©crit comme un excellent communicant, Nayib Bukele Ă©tait, avant de faire son entrĂ©e en politique, Ă la tĂȘte de l'entreprise publicitaire fondĂ©e par son pĂšre, Obermet, qui organisait des campagnes Ă©lectorales pour le comptes de partis politiques[19].
Il fait une campagne présidentielle « post-idéologique » en 2019, dénonçant la corruption et les partis politiques traditionnels, tout en bénéficiant d'une image jeune et irrévérencieuse[28].
Ă lâinstar du prĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump, il communique essentiellement sur les rĂ©seaux sociaux[14], ce qui lui vaut le surnom de «prĂ©sident Millenium»[38] - [39]. Il se dĂ©marque notamment pour son utilisation de Twitter lors de la campagne pour l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2019[40]. Il reste, aprĂšs son Ă©lection, particuliĂšrement actif sur les rĂ©seaux sociaux[19].
La presse internationale est généralement séduite par sa communication, voyant en lui un « candidat antisystÚme » ou encore « un nouveau Macron ». Le Washington Post salue son positionnement « non idéologique » et son tempérament « rafraßchissant »[19].
En matiĂšre de communication non verbale, il se dĂ©marque de ses prĂ©dĂ©cesseurs en dĂ©rogeant rĂ©guliĂšrement Ă la tradition du costume. Bukele apparait ainsi souvent dans les instances gouvernementales avec un style dĂ©contractĂ© (jeans, t-shirt, dĂ©bardeur) afin que les citoyens sâidentifient Ă lui par son apparence[39]. El PaĂs AmĂ©rica relĂšve Ă son sujet en 2021 : « VĂ©ritable prĂ©sident du XXIe siĂšcle proche du peuple, selon ses partisans, provocateur qui distille un discours de haine, selon ses opposants, Nayib Bukele est un personnage clivant qui a bouleversĂ© la politique salvadorienne en moins de deux ans. Et bĂ©nĂ©ficie dâun taux de popularitĂ© unique dans lâhistoire du pays[14]. »
Il bĂ©nĂ©ficie d'une popularitĂ© Ă©valuĂ©e entre 70 et 80â% et jusqu'Ă 92%[22], record sur le continent amĂ©ricain[30]. Il s'auto-proclame ironiquement le « dictateur le plus cool du monde »[41]. Alors que, par le passĂ©, les prĂ©sidents du Salvador Ă©taient inconnus Ă l'Ă©chelle internationale, Nayib Bukele inspire au-delĂ des frontiĂšres de son pays. De nombreux dirigeants politiques d'AmĂ©rique latine promettent ainsi de reproduire dans leur pays ses politiques sĂ©curitaires[19].
Prises de position
Souvent considĂ©rĂ© comme un libĂ©ral-conservateur, Nayib Bukele est prĂ©sentĂ© comme ni de droite ni de gauche par El PaĂs AmĂ©rica[14].
Il dĂ©fend des conceptions Ă©conomiques plutĂŽt libĂ©rales, estimant que « plus d'impĂŽts [signifie] moins d'opportunitĂ©s » et indiquant ne pas ĂȘtre « en faveur de la rĂ©duction des libertĂ©s Ă©conomiques. » Il considĂšre que la pauvretĂ© doit ĂȘtre combattue au moyen de mesures de lutte contre la corruption (« il y a assez d'argent quand personne ne vole ») plutĂŽt que par la mise en Ćuvre de politiques redistributives[42].
Sur le plan sociĂ©tal, il est opposĂ© au mariage homosexuel et Ă l'avortement, Ă l'exception du cas oĂč la vie de la mĂšre est en danger[43].
Notes et références
- (es) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en espagnol intitulĂ© « Nayib Bukele » (voir la liste des auteurs).
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- Salvador : le candidat antisystÚme Nayib Bukele remporte la présidentielle
- Salvador: Nayib Bukele l'anti-systÚme remporte la présidence
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- (en-US) « El Salvadorâs Democracy Was Hard-Won. Now President Nayib Bukele Threatens It. », sur jacobin.com
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- (es) Claudia MarĂn, « Nuevo presidente de El Salvador se opone al matrimonio igualitario y al aborto », sur elmundo.cr, (consultĂ© le ).
Liens externes
- (es) Site officiel
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Salvador : vivre sous Bukele, Arte reportage, 2023.