Centre de confinement du terrorisme

La décision de la construire en 2022 est dû à une grande vague de criminalité du aux gangs tels le MS-13 et le 18th Street Gang ravageant le pays.

Le 26 mars 2022, 62 meurtres sont enregistrés, 88 en l’espace d’un week-end entre le 25 et 27 mars 2022[4]. Ce pays d'environ 6,5 millions d'habitants a eu en 2017 le taux d'homicides le plus élevé au monde avec 82,8 meurtres pour 100 000 habitants selon l'Office des Nations unies contre les drogues et le crime. Mais il est recensé 1 147 homicides en 2021 (18,1 cas pour 100.000 habitants), le chiffre alors le plus bas depuis la fin de la guerre civile du Salvador en 1992.

Un régime d’état d’exception a été instauré immédiatement durant ce week-end exceptionnellement violent[5].

Le gouvernement salvadorien du président Nayib Bukele lance une offensive menée contre les gangs dans le cadre d’un régime exceptionnel décrété par le Parlement à la demande du président en dépit des critiques des associations de défense des droits de l’Homme pour les abus commis.

En 2022, 495 homicides ont ainsi été recensés (7,8 pour 100.000 habitants) par le ministre de la Justice et de la Sécurité Gustavo Villatoro[6].

Début 2023, 64 000 membres de gangs sont en état d'arrestation

Le Comité contre la torture estimé que le nombre de détenus est passé de 39 500 en mars 2022 à plus de 94 000 en octobre 2022, les médias l'estimant à plus de 100000 en février 2023[2], faisant de ce pays celui qui a le taux d'incarcération le plus élevé au monde. Soit trois fois la capacité carcérale du Salvador qui compte la vingtaine de centres de détention totalisant environ 30 000 places[7].

Le président du Salvador annonce en avril 2022 que la nouvelle prison aurait une capacité de 20 000 détenus, mais en juillet, il modifie ce chiffre et le double[8].

Cette prison construite à 74 km au sud-est de San Salvador (Salvador) entre juillet 2022 et janvier 2023 par 3 000 ouvriers[9] est annoncé prête le 31 janvier 2022 puis et est inaugurée le jeudi 2 février 2023 par le président Bukele[10].

Elle reçoit ses deux mille premiers prisonniers le 24 février 2023[11]. Un second lot de deux mille détenus arrivent le 15 mars 2023[12].

La prison est un rectangle avec une emprise de 166 hectares dont 23 bâtis, délimité par un mur de béton de 11 mètres de haut long de 2,1 km. Elle dispose de clôtures barbelées ou électrifiées a 15 000 volts, de 19 tours de guet, quatre anneaux de sécurité[13].

Elle est organisé en huit bâtiments carcéraux de 6 000 mètres carrés chacun. Dans chaque bâtiment, 32 cellules d'une centaine de mètres carrés, et dans chaque cellule, 80 lits superposés métaliques sans matelas, deux lavabos et deux cuvettes de toilettes pour une centaine de détenus. Les installations récréatives sont réservées aux gardiens, les prisonniers n'y auront pas accès, et il est prévu de les faire travailler (la nature des travaux n'étant pas précisée). Ces conditions particulièrement sévères sont voulues, a indiqué le ministre des Travaux Publics Romeo Rodríguez[9].

Selon les images diffusées par la télévision locale, il y a aussi des cellules de six mètres sur quatre meublées de neuf lits métalliques, deux lavabos et deux toilettes. Les détenus sont vétus d'un simple short long blanc.

Les visiteurs seront soumis à un examen par scanner corporel.

En raison du nombre de prisonniers qu'elle peut abriter, plusieurs médias internationaux soulignent qu'il s'agit de la "plus grande prison du monde". Actuellement, ce titre appartient au centre de détention de Marmara en Turquie (106 hectares, dont 43 sont construits, capacité de 20 000 détenus)[3].

600 militaires des forces armées du Salvador assurent la surveillance à l'extérieur du périmètre ainsi que 200 membres de la police nationale civile et 50 policiers du groupe d'intervention pénitentiaire[14] - [15].