Manuela SĂĄenz
Manuela SĂĄenz Aizpuru (Quito, Ăquateur, 1797 - Paita, PĂ©rou, 1856), dite aussi Manuelita SĂĄenz, ou encore, de façon familiĂšre, Manuelita tout court, Ă©tait une patriote et rĂ©volutionnaire Ă©quatorienne, qui fut la compagne de SimĂłn BolĂvar. AprĂšs une longue Ă©clipse, elle est aujourdâhui reconnue par lâhistoriographie contemporaine comme une des hĂ©roĂŻnes de la lutte pour lâindĂ©pendance des anciennes colonies espagnoles.
Naissance | |
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DĂ©cĂšs |
(Ă 58 ans) Paita |
SĂ©pulture | |
Nom de naissance |
Manuela SĂĄenz de Vergara y Aizpuru |
Nationalités | |
Activités | |
Conjoint |
James Thorne, (1817-1822) |
Distinction |
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Ayant Ă©pousĂ© en 1817 un riche mĂ©decin anglais, Manuela SĂĄenz entra de plain-pied dans la haute sociĂ©tĂ© de Lima. Elle vint ainsi Ă sâintĂ©resser aux questions politiques et militaires, et sâengagea activement en faveur des aspirations rĂ©volutionnaires et indĂ©pendantistes. AprĂšs quâelle eut quittĂ© son mari en 1822, elle commença bientĂŽt, pour une pĂ©riode de huit annĂ©es, une collaboration et une liaison amoureuse avec BolĂvar, qui ne sâachĂšveront quâavec la mort de celui-ci en 1830. Pour avoir dĂ©jouĂ© en 1828 une tentative dâassassinat entreprise contre lui et avoir favorisĂ© sa fuite, elle reçut de BolĂvar le surnom de Libertadora del Libertador (« LibĂ©ratrice du LibĂ©rateur »), qui lui est restĂ©. CritiquĂ©e par la suite, ignorĂ©e et exilĂ©e par ses contemporains, et continuant dâĂȘtre dĂ©nigrĂ©e mĂȘme des dĂ©cennies aprĂšs sa mort, ce nâest quâĂ partir du milieu du XXe siĂšcle que Manuela Saenz sera enfin revendiquĂ©e comme hĂ©roĂŻne et figure majeure de la geste des indĂ©pendances sud-amĂ©ricaines, et passe aussi pour une des grandes figures du fĂ©minisme en AmĂ©rique latine. Plus dâun siĂšcle et demi aprĂšs sa disparition, sa personnalitĂ© ne cesse cependant de susciter haine ou amour et de donner lieu Ă dĂ©bats et controverses.
Biographie
Ascendances et années de formation
Fille illĂ©gitime de lâhidalgo espagnol SimĂłn SĂĄenz Vergara et de la criolla MarĂa Joaquina de Aizpuru, elle naquit Ă Quito probablement le , certaines sources cependant donnant la date de 1795. Sa mĂšre, qui avait Ă©tĂ© envoyĂ©e au domaine agricole Cataguango, propriĂ©tĂ© des Aizpuru, pour y accoucher, mourut, selon certaines versions, le jour mĂȘme que Manuela vint au monde, selon dâautres, deux ans plus tard. Manuelita fut par consĂ©quent confiĂ©e au couvent des Monjas Conceptas (MonastĂšre royal de la Pure et ImmaculĂ©e Conception), dans lequel elle passa les premiĂšres annĂ©es de sa vie sous la tutelle de sa supĂ©rieure, sĆur Bonaventure.
Son pĂšre, en raison des talents et dons particuliers de sa fille, lâemmena souvent en visite Ă la maison quâil partageait avec celle quâil avait Ă©pousĂ©e en secondes noces, Juana del Campo y Larraondo, dame illustre, originaire de PopayĂĄn, qui toujours prodiguait Ă la fillette des soins affectueux et lui enseigna les bonnes maniĂšres tout en stimulant son intĂ©rĂȘt pour la lecture. Dans cette maison aussi sâĂ©tablit un profond lien dâaffection entre Manuela et son frĂšre consanguin, JosĂ© MarĂa SĂĄenz. DĂšs ses premiĂšres annĂ©es, lorsquâelle quittait lâinternat pour passer quelques jours Ă Cataguango, elle fit la connaissance des fillettes noires NatĂĄn et JonatĂĄs, avec lesquelles elle se lia dâamitiĂ© et qui devinrent ses insĂ©parables compagnes.
AprĂšs avoir terminĂ© sa formation chez les moniales conceptas, elle fut admise au monastĂšre dominicain de Sainte-Catherine-de-Sienne Ă Quito, pour parachever ainsi lâĂ©ducation quâil Ă©tait dâusage Ă cette Ă©poque dâoffrir aux demoiselles des familles les plus en vue de la ville. Elle y apprit Ă manier lâaiguille, Ă prĂ©parer des gĂąteaux et Ă converser en anglais et en français, aptitudes qui lui serviront ultĂ©rieurement Ă subvenir Ă ses besoins lors de ses annĂ©es dâexil Ă Paita, dans le nord-ouest du PĂ©rou.
Ă 17 ans, elle sâenfuit du couvent, Ă©pisode sur lequel lâon a fort peu de dĂ©tails et sur lequel, du reste, elle ne parlait pas ; on a supposĂ© quâelle avait Ă©tĂ© sĂ©duite puis abandonnĂ©e par Fausto DâElhuyar, officier de lâarmĂ©e royale, cousin de Juan JosĂ© de ElhĂșyar et fils de Fausto de ElhĂșyar, les deux dĂ©couvreurs du tungstĂšne.
Mariage et conspirations indépendantistes
En , Manuela, alors ĂągĂ©e de 19 ans, fit la connaissance Ă Quito de James Thorne, mĂ©decin anglais fortunĂ©, son aĂźnĂ© de 26 ans ; son pĂšre, SimĂłn SĂĄenz, comme câĂ©tait la coutume Ă lâĂ©poque et pour raison de convenance, arrangea le mariage de sa fille et en fixa la date au mois de . Les noces se cĂ©lĂ©brĂšrent Ă Lima, alors capitale de la Vice-royautĂ© du PĂ©rou, ville qui ne faisait pas autrement cas des conditions « illĂ©gitimes » de sa naissance ; les milieux aristocratiques en effet admirent Manuelita en leur sein, comme ils lâavaient dĂ©jĂ fait avec Rosa Campuzano (es), militante indĂ©pendantiste originaire de Guayaquil, avec laquelle Manuela se lia dâamitiĂ©.
Manuela SĂĄenz dĂ©sormais se voua entiĂšrement aux activitĂ©s politiques, dans une atmosphĂšre de manifeste mĂ©contentement face aux autoritĂ©s espagnoles. Les femmes exerçaient une grande influence dans les cercles de la vice-royautĂ© : sâappliquant Ă obtenir des places pour leurs pĂšres, Ă©poux et fils, elles Ă©taient trĂšs au fait des Ă©vĂ©nements dans la vice-royautĂ©, ce qui contribue Ă expliquer sans doute la participation rĂ©solue de femmes dans les mouvements rĂ©volutionnaires de la rĂ©gion, et lâappui quâelles apportĂšrent Ă la cause de BolĂvar dans sa libĂ©ration de la Nouvelle-Grenade et Ă celle de San MartĂn dans ses efforts de soustraire le PĂ©rou Ă la tutelle espagnole. Manuela eut une part importante, par son intervention Ă©nergique, dans la dĂ©cision prise en par le bataillon Numancia, dont faisait partie son frĂšre JosĂ© MarĂa, de sâen aller rejoindre les colonnes patriotes.
Pour son activitĂ© indĂ©pendantiste, San MartĂn, aprĂšs quâil se fut emparĂ© de Lima avec ses miliciens et quâil eut proclamĂ© lâindĂ©pendance du PĂ©rou le , dĂ©cerna Ă Manuela SĂĄenz le titre de chevaliĂšre de lâordre du Soleil du PĂ©rou.
En 1821, Ă la suite de la mort de sa tante maternelle, Manuela rĂ©solut de retourner en Ăquateur pour rĂ©clamer sa part de lâhĂ©ritage de son grand-pĂšre maternel, et Ă cet effet rejoignit son demi-frĂšre, qui Ă©tait Ă ce moment officier du bataillon Numancia ; ce corps dâĂ©lite en effet, dĂ©sormais intĂ©grĂ© dans lâarmĂ©e de libĂ©ration sous le nom de bataillon des Voltigeurs de la Garde et placĂ© sous les ordres du gĂ©nĂ©ral Antonio JosĂ© de Sucre, avait reçu lâordre de se diriger vers Quito.
Rencontre avec BolĂvar
Manuela SĂĄenz vit SimĂłn BolĂvar pour la premiĂšre fois lorsquâil fit son entrĂ©e triomphale dans Quito le . Dans son carnet de Quito, elle devait relater les circonstances de cette premiĂšre rencontre de la maniĂšre suivante :
« Lorsquâil sâapprocha de notre balcon, je me saisis de la couronne de roses et de rameaux de laurier, et la lançai pour quâelle tombĂąt par-devant le cheval de Son Excellence ; mais en rĂ©alitĂ©, ce fut de telle sorte quâelle vĂźnt heurter la casaque, avec toute la force de la chute, en pleine poitrine de Son Excellence. Jâen rougis de honte, car le Libertador leva les yeux et mâaperçut les bras encore tout tendus par le geste que je venais de faire ; mais Son Excellence eut un sourire et mâadressa un salut avec le chapeau bleu sombre quâil tenait Ă la main. »
â Manuela SĂĄenz
Dans une rencontre qui eut lieu peu aprĂšs, lors du bal de bienvenue donnĂ© en lâhonneur du Libertador, celui-ci lui lança : « Madame, si mes soldats avaient votre adresse au tir, nous eussions dĂ©jĂ gagnĂ© la guerre contre lâEspagne ». Manuela et SimĂłn BolĂvar commencĂšrent alors une liaison et furent pendant huit ans amants et compagnons de lutte, jusquâĂ la mort de Bolivar en 1830.
Les années turbulentes
En 1823, Manuelita accompagna BolĂvar au PĂ©rou et se trouva Ă ses cĂŽtĂ©s durant une bonne partie de ses campagnes militaires, participant Ă celles-ci de façon active. LâĂ©popĂ©e de la guerre de libĂ©ration atteignit son paroxysme au moment oĂč ils sâĂ©tablirent Ă Santa Fe de Bogota. Pendant leur sĂ©jour dans cette ville, BolĂvar fut lâobjet, le , dâune tentative dâassassinat, que la vaillante intervention de Manuela cependant dĂ©joua. Les ennemis de BolĂvar sâĂ©taient entendus pour lui donner la mort cette nuit-lĂ de septembre ; au moment oĂč ils tentĂšrent de pĂ©nĂ©trer dans le palais Saint-Charles (en esp. Palacio de San Carlos, aujourdâhui siĂšge de la Chancellerie de Colombie, vis-Ă -vis de lâactuel Teatro ColĂłn de Colombia), Manuela se rendit compte de lâimminent attentat, et fit barrage aux rebelles, afin que BolĂvar eĂ»t le temps de sâĂ©chapper par la fenĂȘtre. Ă la façade de cette maison a Ă©tĂ© apposĂ©e une plaque commĂ©morative ainsi conçue :
Pour cette action, BolĂvar lui donna le surnom de LibĂ©ratrice du LibĂ©rateur.
James Thorne pria Manuela Ă plusieurs reprises de revenir Ă ses cĂŽtĂ©s. La rĂ©plique de Manuela fut cinglante : compagne de BolĂvar elle restera, dit-elle, indiquant vouloir mettre fin Ă son mariage avec lui. InterrogĂ©e plus tard Ă propos de la rupture avec son mari, Manuelita dĂ©clara quâelle ne pouvait aimer un homme qui riait sans rire, qui respirait mais ne vivait pas, et qui lui inspirait les rĂ©pulsions les plus vives. Un tel comportement, rĂ©putĂ© indĂ©cent pour une femme Ă cette Ă©poque, a valeur de prĂ©cĂ©dent dans un contexte historique et social oĂč la femme se trouvait totalement annulĂ©e. Par cette attitude et ce franc-parler, mais aussi par son Ă©lĂ©gance combinĂ©e Ă son audace, par sa frĂ©quentation des classiques grecs et latins, par le grade de colonel quâelle portait dans lâarmĂ©e dâindĂ©pendance, elle fait figure aujourdâhui de pionniĂšre dans la lutte dâĂ©mancipation de la femme.
Exil et mort
BolĂvar, aprĂšs que sa dĂ©mission de la prĂ©sidence eut Ă©tĂ© acceptĂ©e, quitta la capitale le et mourut en dĂ©cembre dans la ville de Santa Marta des suites de la tuberculose, plongeant Manuela dans le dĂ©sespoir. Elle devait dĂ©clarer plus tard : « Jâai adorĂ© BolĂvar vivant, mort je le vĂ©nĂšre ».
En 1834, le gouvernement de Francisco de Paula Santander ayant dĂ©crĂ©tĂ© son bannissement de Colombie, Manuela sâen fut sâĂ©tablir sur lâĂźle de la JamaĂŻque. Elle revint en Ăquateur en 1835, mais ne put atteindre Quito : comme elle se trouvait Ă Guaranda, elle vit son passeport rĂ©voquĂ© par le prĂ©sident Vicente Rocafuerte. Elle se rĂ©signa Ă sâinstaller dans le village de Paita, dans le nord-ouest du PĂ©rou[2]. Elle y reçut la visite de plusieurs personnages illustres, tels que le patriote italien Giuseppe Garibaldi, lâĂ©crivain pĂ©ruvien Ricardo Palma, qui sâinspira des rĂ©cits de Manuela pour composer ses Tradiciones peruanas, ou le vĂ©nĂ©zuĂ©lien SimĂłn RodrĂguez[3]. Garibaldi Ă©crira :
« Je lâai quittĂ©e trĂšs Ă©mu ; nous nous sommes sĂ©parĂ©s les larmes aux yeux, pressentant que cet adieu Ă©tait le dernier sur cette terre. Doña Manuela SĂĄenz Ă©tait la dame la plus charmante et la plus noble que jâeusse vue. »
Au cours des 25 derniĂšres annĂ©es de sa vie, pour subvenir Ă ses besoins, elle traduisit et Ă©crivit des lettres Ă destination des Ătats-Unis de la part de baleiniers qui venaient Ă passer dans les parages, en plus de se livrer au commerce du tabac et de faire sur commande des travaux de broderie et des pĂątisseries.
En 1847, aprĂšs le dĂ©cĂšs de son Ă©poux, mort assassinĂ©, elle ne fut en mesure de rĂ©cupĂ©rer aucun bien, pas mĂȘme les 8 000 pesos de la dot remise par son propre pĂšre au moment de son mariage.
Manuelita sâĂ©teignit le , Ă lâĂąge de 59 ans, dans une Ă©pidĂ©mie de diphtĂ©rie qui sĂ©vissait dans la rĂ©gion[4]. Son corps fut inhumĂ© dans une fosse commune du cimetiĂšre local et, pour prĂ©venir la propagation de la maladie, toutes ses possessions furent incinĂ©rĂ©es, y compris une part importante des lettres dâamour de Bolivar et les documents relatifs Ă la Grande Colombie quâelle avait gardĂ©s chez elle et nâavait pas auparavant remis Ă OâLeary pour que celui-ci pĂ»t rĂ©diger sa volumineuse biographie de BolĂvar.
Signification historique
Manuela SĂĄenz est sans contredit une des personnalitĂ©s les plus intĂ©ressantes et les plus Ă©nigmatiques des guerres dâindĂ©pendance dâAmĂ©rique du Sud. Selon ses dĂ©tracteurs pourtant, ses mĂ©rites â que ce soit en tant que combattante indĂ©pendantiste des pays sud-amĂ©ricains ou en tant que militante des droits de la femme â nâexisteraient que par la grĂące de SimĂłn BolĂvar.
En son temps, elle fut sĂ©vĂšrement rĂ©prouvĂ©e par la plupart de ses contemporains en raison de son franc-parler et de son attitude considĂ©rĂ©e Ă lâĂ©poque comme provocante, mais aussi en raison de lâinfluence politique quâelle sut exercer, et qui lui valut la proscription. Plusieurs dĂ©cennies encore aprĂšs sa disparition, des intellectuels et historiens influents nâeurent garde dâĂ©voquer sa vie et son action dans leurs ouvrages consacrĂ©s Ă la guerre de libĂ©ration, tandis que dâautres tendaient Ă limiter son rĂŽle Ă une fonction dĂ©corative et romantique, voire Ă la dĂ©nigrer, en tissant autour de sa figure une sorte de lĂ©gende sexuelle, image qui, jusquâĂ nos jours encore, continue de sâattacher Ă son personnage.
Ce nâest quâau milieu du XXe siĂšcle que, grĂące au rĂ©visionnisme historique, des biographies et des essais sont apparus dans lesquels est mis en lumiĂšre son rĂŽle dirigeant dans la geste de libĂ©ration de cette rĂ©gion, composĂ©e aujourdâhui de lâĂquateur, de la Colombie et du PĂ©rou. Ces derniĂšres annĂ©es, Manueal SĂĄenz a mĂȘme Ă©tĂ© Ă©rigĂ©e en une icĂŽne du fĂ©minisme latino-amĂ©ricain, et, si elle continue dâavoir encore ses dĂ©tracteurs, sa vie a Ă©tĂ© glorifiĂ©e par des Ă©crivains et historiens de renom, tels quâAlfonso Rumazo GonzĂĄlez (es), GermĂĄn Arciniegas, Alberto MiramĂłn, ou encore Pablo Neruda, qui fut coauteur dâun ouvrage intitulĂ© En defensa de Manuela SĂĄenz : La libertadora del Libertador et composa Ă sa mĂ©moire une Ă©lĂ©gie intitulĂ©e La insepulta de Paita : elegĂa dedicada a la memoria de Manuela SaĂ©nz amante de SimĂłn BolĂvar (1962)[5] - [6].
Hommages
En Ăquateur
Dans le quartier San Marcos, dans le centre historique de Quito, a été créé en 1994 un musée consacré à sa mémoire[7].
Ăgalement dans la capitale Ă©quatorienne se trouve un petit buste la reprĂ©sentant dans le parc de La Alameda ; une rue porte son nom, de mĂȘme que lâune des huit administrations zonales ; en outre, en 2010, toujours dans la capitale Quito, un autre buste de Manuela fut dĂ©voilĂ© dans le Salon dâArmes du Temple de la Patrie lors de la cĂ©rĂ©monie commĂ©morative Ă lâoccasion des 188 ans de la bataille de Pichincha[8].
Manuela SĂĄenz en effet, Ă son retour du PĂ©rou, combattit dans la bataille de Pichincha et se vit confĂ©rer le grade de lieutenant de hussards de lâarmĂ©e de LibĂ©ration. Par la suite, elle combattit dans la bataille d'Ayacucho sous le commandement du marĂ©chal Antonio JosĂ© de Sucre, qui suggĂ©ra Ă BolĂvar, et obtint de lui, quâelle fĂ»t Ă©levĂ©e au rang de colonel. Le , dans le cadre de la commĂ©moration de la bataille de Pichincha, le prĂ©sident Ă©quatorien Rafael Correa octroya Ă Manuela SĂĄenz, Ă titre posthume, le grade de gĂ©nĂ©ral dâhonneur de la rĂ©publique dâĂquateur[9].
En Argentine
En , lors dâune visite officielle, le prĂ©sident Ă©quatorien Rafael Correa dĂ©voila Ă Buenos Aires un buste de bronze offert par son gouvernement, disposĂ© sur la placette au croisement des rues Manuela SĂĄenz et Juana Manso, Ă lâextrĂȘme nord du parc Mujeres Argentinas, dans le secteur de Puerto Madero[10].
Au Venezuela
Le , dans le cadre de la commĂ©moration du 199e anniversaire de la signature de la dĂ©claration dâindĂ©pendance du Venezuela (), fut acheminĂ© au PanthĂ©on National du Venezuela un coffre renfermant de la terre en provenance de la localitĂ© pĂ©ruvienne de Paita, oĂč avait Ă©tĂ© enterrĂ©e Manuela SĂĄenz. Ces restes symboliques furent transfĂ©rĂ©s par voie de terre, traversant le PĂ©rou, lâĂquateur, la Colombie et le Venezuela, pour enfin arriver Ă Caracas et y ĂȘtre dĂ©posĂ© dans un sarcophage conçu Ă cet effet et placĂ© Ă cĂŽtĂ© du maĂźtre-autel, dans lequel gisaient dĂ©jĂ les restes de SimĂłn BolĂvar. En outre, SĂĄenz se vit confĂ©rer Ă titre posthume le grade de gĂ©nĂ©ral de division de lâarmĂ©e nationale bolivarienne pour sa participation Ă la guerre dâindĂ©pendance, lors dâune cĂ©rĂ©monie Ă laquelle assistĂšrent les prĂ©sidents de lâĂquateur et du Venezuela[11].
Manuela SĂĄenz dans les arts
Manuelita est un des protagonistes les plus souvent mis en scĂšne de lâĂ©popĂ©e de lâindĂ©pendance. Depuis la fin du XXe siĂšcle, plusieurs ouvrages lui ont Ă©tĂ© consacrĂ©s, et sa vie a Ă©tĂ© portĂ©e au cinĂ©ma en 2001 et a inspirĂ© plusieurs sĂ©ries et feuilletons tĂ©lĂ©visĂ©s, ainsi que des piĂšces de thĂ©Ăątre.
Livres
- (es) Carlos Hugo Molina Saucedo, Manuela, mi amable loca, Santa Cruz de la Sierra (Bolivie), Grupo Editorial La Hoguera, coll. « Puraletra. Literatura Juvenil », 2010 (rééd.), 143 p. (ISBN 978-99954-34-84-7).
- (es) Luis Peraza, Manuela Såenz, théùtre, Caracas, 1960.
- (es) Pablo Neruda, La insepulta de Paita: elegĂa dedicada a la memoria de Manuela SĂĄenz, amante de SimĂłn BolĂvar, Buenos Aires, Editorial Losada, , 60 p. (avec gravures sur bois de Luis Seoane).
- (es) Denzil Romero, La esposa del Dr. Thorne, Barcelona, Tusquets, , 216 p. (ISBN 978-8472233607) (roman Ă©rotique, prix de la X Convocatoria La Sonrisa Vertical)[12].
- (es) Gabriel GarcĂa MĂĄrquez, El general en su laberinto, Mondadori, coll. « Narrativa », , 288 p. (ISBN 978-8447333868) (roman sur les derniers jours de BolĂvar, dont Manuela SĂĄenz est un des personnages principaux).
- (es) JosĂ© Manuel Freydel, Las tardes de Manuela, thĂ©Ăątre, MedellĂn, 1989
- (es) Luis ZĂșñiga, Manuela, Quito, Abrapalabra Editores, , 169 p. (roman).
- (en) Gregory Kauffman, Manuela, Seattle, RLN & Company, , 545 p. (ISBN 978-0970425003) (roman).
- (es) Tania Roura, Manuela Såenz. Una historia maldicha, Quito, La Iguana Bohemia, coll. « Historia de mujeres », , 297 p. (ISBN 978-9978437872) (roman).
- (en) Jaime Manrique, Our Lives Are the Rivers, Club Rayo, , 372 p. (ISBN 978-0060820701) (roman).
- (es) Aleyda Quevedo Rojas, Dos encendidos, Manuela y BolĂvar, Quito, SecretarĂa de Cultura del Distrito Metropolitano de Quito, .
- (es) Marie-Claire De Andreis, Manuela SĂĄenz: hasta el ocaso, Barcelone, Ediciones MartĂnez Roca / Grupo Planeta, coll. « Novela histĂłrica », , 317 p. (ISBN 978-9586145923).
Cinéma
- Manuela SĂĄenz, film du vĂ©nĂ©zuĂ©lien Diego RĂsquez, avec Beatriz ValdĂ©s dans le rĂŽle de Manuelita et Mariano Ălvarez interprĂ©tant BolĂvar (97 minutes).
- Bolivar, una lucha admirable, film colombien par Caracol Television, avec Shany Nadan
Télévision
- Manuelita Såenz, téléfilm colombien diffusé en 1978.
- BolĂvar, sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e colombienne, Ă©voquant Ă©galement la figure de Manuelita SĂĄenz.
Opéra
- Manuela y SimĂłn, opĂ©ra de lâĂ©quatorien Diego Luzuriaga, dont la premiĂšre eut lieu en 2006 Ă Quito.
- La Libertadora del Libertador, opéra de Bernardo Sånchez, représenté pour la premiÚre fois à Cali (Colombia) en 2008.
Références
- (es) « piezas en diĂĄlogo », sur Casa Museo Quinta de BolĂvar
- (es) Carlos Ălvarez SaĂĄ, Los diarios predidos de Manuela Saenz y otros papeles, Bogota, Rodrigo Villacis Molina, (lire en ligne).
- (es) Carlos Ălvarez SaĂĄ, Los diarios predidos de Manuela Saenz y otros papeles, Bogota, Rodrigo Villacis Molina, (lire en ligne).
- MiramĂłn, Alberto. La vida ardiente de Manuelita SĂĄenz. Volume 68 de Biblioteca colombiana de cultura: ColecciĂłn popular. Institut colombien de Culture, 1973
- (es) Pablo Neruda, Arturo Valero MartĂnez et Carlos CalderĂłn Chico, En defensa de Manuela SĂĄenz : La libertadora del Libertador, Editorial PacĂfico, , 216 p.
- (es) Luz Marina Cruz, El desmadre imaginativo de Denzil Romero, Caracas, Ministerio de Cultura de Venezuela Ediciones El Perro y la Rana, , 79 p. (ISBN 980-376-126-9 et 9789803761264)
- (es) RedacciĂłn Elcomercio.com, « Un museo recoge la historia de Manuela SĂĄenz », El Comercio, Quito (Ăquateur), Grupo EL COMERCIO,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- Un busto de Manuela SĂĄenz fue develado. Quotidien El Comercio (Ăquateur), le 25/05/2010
- Hommage à Manuela Såenz, El Universo, 21 mai 2007 ; consulté le 10 mars 2011.
- Hommage Ă Manuela SĂĄenz, portail Nuevo Madero, 10 juin 2010
- Manuelita SĂĄenz, camino a un simbĂłlico reencuentro con SimĂłn BolĂvar, EFE, Caracas, 3 juillet. ConsultĂ© le 4 juillet 2010.
- Nelly AndrĂ©, « Entre histoire et mĂ©moire: le roman Ă©rotique. Lâimage de Manuela SĂĄenz sous la plume de Denzil Romero », Academia
Bibliographie
- (es) Manuel R. Mora, Manuelita. La amante revolucionaria de SimĂłn BolĂvar, Madrid, Turner Noema, , 338 p. (ISBN 978-8475066172).
- (en) Victor Wolfgang von Hagen, The Four Seasons Of Manuela. A Biography. The Love Story of Manuela SĂĄenz and SimĂłn Bolivar, Andesite Press, , 340 p. (ISBN 978-1297492433).
- (es) Alberto MiramĂłn, La vida ardiente de Manuelita SĂĄenz, Bogota, LibrerĂa SudamĂ©rica, coll. « ColecciĂłn Navegante », 1946 (rĂ©Ă©d. 1973 chez instituto colombiano de cultura), 151 p.
- (es) Alfonso Rumazo GonzĂĄlez, Manuela SĂĄenz. La Libertadora del Libertador, Quito, Almendros y Nieto, , 435 p.
- (es) MarĂa MogollĂłn et Ximena NarvĂĄez, Manuela SĂĄenz: presencia y polĂ©mica en la historia, Quito, CorporaciĂłn Nacional Editorial, , 176 p.
- Nelly AndrĂ©, « "Esta historia no ha dejado de sorprenderme": Manuela SĂĄenz, entre histoire et fiction, entre hĂ©roĂŻsme et passion, entre rĂ©alitĂ© et romantisme: la construction d'un mythe? », Revue Internationale en Sciences Humaines et Sociales, Catane, vol. 11, no 2,â (ISSN 1721-9809, lire en ligne, consultĂ© le ).
- Nelly AndrĂ©, « Entre histoire et mĂ©moire: le roman Ă©rotique. Lâimage de Manuela SĂĄenz sous la plume de Denzil Romero », Revue dâHistoire de lâUniversitĂ© de Sherbrooke (RHUS), Sherbrooke (QuĂ©bec), UniversitĂ© de Sherbrooke, no 7 (« La force de lâimage dans lâhistoire »),â . Traduction espagnole : « Entre historia y memoria: la novela erĂłtica. La imagen de Manuela SĂ enz bajo la escritura de Denzil Romero », Entreletras, no 12,â juillet / dĂ©cembre 2022, p. 55â64 (ISSN 2665-0037, lire en ligne).
- (es) Carlos Ălvarez SaĂĄ (compilateur), Los Diarios Perdidos de Manuela SĂĄenz y otros papeles, Cali / Bucaramanga / BogotĂĄ, FundaciĂłn por la InvestigaciĂłn y la Cultura (FICA), coll. « El Pez en la Red », (ISBN 958-8239-07-9, lire en ligne) (Ă©dition du journal intime et dâautres Ă©crits de Manuela SĂĄenz).
- (en) Pamela S. Murray, For Glory and BolĂvar: The Remarkable Life of Manuela SĂĄenz, Austin (Texas), University of Texas Press, , 238 p. (ISBN 978-0292721517).
- (es) Amy Taxin, « La participaciĂłn de la mujer en la independencia: el caso de Manuela SĂĄenz », Procesos. Revista Ecuatoriana de Historia, San Francisco de Quito, Universidad Andina SimĂłn BolĂvar / CorporaciĂłn Editora Nacional, no 14,â , p. 83-113 (ISSN 2588-0780, lire en ligne).
- (es) LucĂa Ortiz, Las Desobedientes: Mujeres de Nuestra AmĂ©rica (ouvrage collectif, sous la dir. de MarĂa Mercedes Jaramillo et Betty Osorio), BogotĂĄ, Editorial Panamericana, , 620 p. (ISBN 978-9583002908), « Genio, figura y ocaso de Manuela SĂĄenz », p. 83-117.
- (es) Galo René Pérez, Sin Temores ni Llantos: Vida de Manuela Såenz, Quito, Ediciones del Banco Central del Ecuador, , 471 p. (ISBN 9978-92-400-0, lire en ligne).
- (en) Sarah C. Chambers, « Republican Friendship: Manuela Saenz Writes Women into the Nation, 1835-1856 », The Hispanic American historical review (HAHR), Durham (Caroline du Nord), Duke University Press, vol. 81, no 2,â , p. 225-257 (ISSN 1527-1900, DOI 10.1215/00182168-81-2-225).
Liens externes
- (es) Foro Mundial de Mujeres Manuela SĂĄenz
- (es) SoloNosotras.com: Huella de mujeres: Manuela SĂĄenz
- (es) Venezuelatuya.com: Manuela SĂĄenz: Hasta la independencia
- (es) Venezuela virtual Manuela SĂĄenz.
- (es) Museo Manuela SĂĄenz de Quito, Ecuador
- (es) Consuelo Triviño Anzola, « La libertadora del Libertador », sur Centro Virtual Cervantes, Madrid, Institut Cervantes.
- (en) Manuela SĂĄenz sur lâInternet Movie Database