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Manuela SĂĄenz

Manuela SĂĄenz Aizpuru (Quito, Équateur, 1797 - Paita, PĂ©rou, 1856), dite aussi Manuelita SĂĄenz, ou encore, de façon familiĂšre, Manuelita tout court, Ă©tait une patriote et rĂ©volutionnaire Ă©quatorienne, qui fut la compagne de SimĂłn BolĂ­var. AprĂšs une longue Ă©clipse, elle est aujourd’hui reconnue par l’historiographie contemporaine comme une des hĂ©roĂŻnes de la lutte pour l’indĂ©pendance des anciennes colonies espagnoles.

Manuela SĂĄenz
Manuela SĂĄenz Aizpuru, portant l'insigne de l'ordre du Soleil.
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  58 ans)
Paita
SĂ©pulture
Nom de naissance
Manuela SĂĄenz de Vergara y Aizpuru
Nationalités
Activités
Conjoint
James Thorne, (1817-1822)
Autres informations
Distinction
signature de Manuela SĂĄenz
Signature

Ayant Ă©pousĂ© en 1817 un riche mĂ©decin anglais, Manuela SĂĄenz entra de plain-pied dans la haute sociĂ©tĂ© de Lima. Elle vint ainsi Ă  s’intĂ©resser aux questions politiques et militaires, et s’engagea activement en faveur des aspirations rĂ©volutionnaires et indĂ©pendantistes. AprĂšs qu’elle eut quittĂ© son mari en 1822, elle commença bientĂŽt, pour une pĂ©riode de huit annĂ©es, une collaboration et une liaison amoureuse avec BolĂ­var, qui ne s’achĂšveront qu’avec la mort de celui-ci en 1830. Pour avoir dĂ©jouĂ© en 1828 une tentative d’assassinat entreprise contre lui et avoir favorisĂ© sa fuite, elle reçut de BolĂ­var le surnom de Libertadora del Libertador (« LibĂ©ratrice du LibĂ©rateur Â»), qui lui est restĂ©. CritiquĂ©e par la suite, ignorĂ©e et exilĂ©e par ses contemporains, et continuant d’ĂȘtre dĂ©nigrĂ©e mĂȘme des dĂ©cennies aprĂšs sa mort, ce n’est qu’à partir du milieu du XXe siĂšcle que Manuela Saenz sera enfin revendiquĂ©e comme hĂ©roĂŻne et figure majeure de la geste des indĂ©pendances sud-amĂ©ricaines, et passe aussi pour une des grandes figures du fĂ©minisme en AmĂ©rique latine. Plus d’un siĂšcle et demi aprĂšs sa disparition, sa personnalitĂ© ne cesse cependant de susciter haine ou amour et de donner lieu Ă  dĂ©bats et controverses.

Biographie

Ascendances et années de formation

Portrait de Manuelita Såenz, par José María Espinosa Prieto. Aquarelle sur ivoire (vers 1828).

Fille illĂ©gitime de l’hidalgo espagnol SimĂłn SĂĄenz Vergara et de la criolla MarĂ­a Joaquina de Aizpuru, elle naquit Ă  Quito probablement le , certaines sources cependant donnant la date de 1795. Sa mĂšre, qui avait Ă©tĂ© envoyĂ©e au domaine agricole Cataguango, propriĂ©tĂ© des Aizpuru, pour y accoucher, mourut, selon certaines versions, le jour mĂȘme que Manuela vint au monde, selon d’autres, deux ans plus tard. Manuelita fut par consĂ©quent confiĂ©e au couvent des Monjas Conceptas (MonastĂšre royal de la Pure et ImmaculĂ©e Conception), dans lequel elle passa les premiĂšres annĂ©es de sa vie sous la tutelle de sa supĂ©rieure, sƓur Bonaventure.

Son pĂšre, en raison des talents et dons particuliers de sa fille, l’emmena souvent en visite Ă  la maison qu’il partageait avec celle qu’il avait Ă©pousĂ©e en secondes noces, Juana del Campo y Larraondo, dame illustre, originaire de PopayĂĄn, qui toujours prodiguait Ă  la fillette des soins affectueux et lui enseigna les bonnes maniĂšres tout en stimulant son intĂ©rĂȘt pour la lecture. Dans cette maison aussi s’établit un profond lien d’affection entre Manuela et son frĂšre consanguin, JosĂ© MarĂ­a SĂĄenz. DĂšs ses premiĂšres annĂ©es, lorsqu’elle quittait l’internat pour passer quelques jours Ă  Cataguango, elle fit la connaissance des fillettes noires NatĂĄn et JonatĂĄs, avec lesquelles elle se lia d’amitiĂ© et qui devinrent ses insĂ©parables compagnes.

AprĂšs avoir terminĂ© sa formation chez les moniales conceptas, elle fut admise au monastĂšre dominicain de Sainte-Catherine-de-Sienne Ă  Quito, pour parachever ainsi l’éducation qu’il Ă©tait d’usage Ă  cette Ă©poque d’offrir aux demoiselles des familles les plus en vue de la ville. Elle y apprit Ă  manier l’aiguille, Ă  prĂ©parer des gĂąteaux et Ă  converser en anglais et en français, aptitudes qui lui serviront ultĂ©rieurement Ă  subvenir Ă  ses besoins lors de ses annĂ©es d’exil Ă  Paita, dans le nord-ouest du PĂ©rou.

À 17 ans, elle s’enfuit du couvent, Ă©pisode sur lequel l’on a fort peu de dĂ©tails et sur lequel, du reste, elle ne parlait pas ; on a supposĂ© qu’elle avait Ă©tĂ© sĂ©duite puis abandonnĂ©e par Fausto D’Elhuyar, officier de l’armĂ©e royale, cousin de Juan JosĂ© de ElhĂșyar et fils de Fausto de ElhĂșyar, les deux dĂ©couvreurs du tungstĂšne.

Mariage et conspirations indépendantistes

En , Manuela, alors ĂągĂ©e de 19 ans, fit la connaissance Ă  Quito de James Thorne, mĂ©decin anglais fortunĂ©, son aĂźnĂ© de 26 ans ; son pĂšre, SimĂłn SĂĄenz, comme c’était la coutume Ă  l’époque et pour raison de convenance, arrangea le mariage de sa fille et en fixa la date au mois de . Les noces se cĂ©lĂ©brĂšrent Ă  Lima, alors capitale de la Vice-royautĂ© du PĂ©rou, ville qui ne faisait pas autrement cas des conditions « illĂ©gitimes » de sa naissance ; les milieux aristocratiques en effet admirent Manuelita en leur sein, comme ils l’avaient dĂ©jĂ  fait avec Rosa Campuzano (es), militante indĂ©pendantiste originaire de Guayaquil, avec laquelle Manuela se lia d’amitiĂ©.

Manuela SĂĄenz dĂ©sormais se voua entiĂšrement aux activitĂ©s politiques, dans une atmosphĂšre de manifeste mĂ©contentement face aux autoritĂ©s espagnoles. Les femmes exerçaient une grande influence dans les cercles de la vice-royautĂ© : s’appliquant Ă  obtenir des places pour leurs pĂšres, Ă©poux et fils, elles Ă©taient trĂšs au fait des Ă©vĂ©nements dans la vice-royautĂ©, ce qui contribue Ă  expliquer sans doute la participation rĂ©solue de femmes dans les mouvements rĂ©volutionnaires de la rĂ©gion, et l’appui qu’elles apportĂšrent Ă  la cause de BolĂ­var dans sa libĂ©ration de la Nouvelle-Grenade et Ă  celle de San MartĂ­n dans ses efforts de soustraire le PĂ©rou Ă  la tutelle espagnole. Manuela eut une part importante, par son intervention Ă©nergique, dans la dĂ©cision prise en par le bataillon Numancia, dont faisait partie son frĂšre JosĂ© MarĂ­a, de s’en aller rejoindre les colonnes patriotes.

Pour son activitĂ© indĂ©pendantiste, San MartĂ­n, aprĂšs qu’il se fut emparĂ© de Lima avec ses miliciens et qu’il eut proclamĂ© l’indĂ©pendance du PĂ©rou le , dĂ©cerna Ă  Manuela SĂĄenz le titre de chevaliĂšre de l’ordre du Soleil du PĂ©rou.

En 1821, Ă  la suite de la mort de sa tante maternelle, Manuela rĂ©solut de retourner en Équateur pour rĂ©clamer sa part de l’hĂ©ritage de son grand-pĂšre maternel, et Ă  cet effet rejoignit son demi-frĂšre, qui Ă©tait Ă  ce moment officier du bataillon Numancia ; ce corps d’élite en effet, dĂ©sormais intĂ©grĂ© dans l’armĂ©e de libĂ©ration sous le nom de bataillon des Voltigeurs de la Garde et placĂ© sous les ordres du gĂ©nĂ©ral Antonio JosĂ© de Sucre, avait reçu l’ordre de se diriger vers Quito.

Rencontre avec BolĂ­var

Manuela SĂĄenz vit SimĂłn BolĂ­var pour la premiĂšre fois lorsqu’il fit son entrĂ©e triomphale dans Quito le . Dans son carnet de Quito, elle devait relater les circonstances de cette premiĂšre rencontre de la maniĂšre suivante :

« Lorsqu’il s’approcha de notre balcon, je me saisis de la couronne de roses et de rameaux de laurier, et la lançai pour qu’elle tombĂąt par-devant le cheval de Son Excellence ; mais en rĂ©alitĂ©, ce fut de telle sorte qu’elle vĂźnt heurter la casaque, avec toute la force de la chute, en pleine poitrine de Son Excellence. J’en rougis de honte, car le Libertador leva les yeux et m’aperçut les bras encore tout tendus par le geste que je venais de faire ; mais Son Excellence eut un sourire et m’adressa un salut avec le chapeau bleu sombre qu’il tenait Ă  la main. »

— Manuela Sáenz

Dans une rencontre qui eut lieu peu aprĂšs, lors du bal de bienvenue donnĂ© en l’honneur du Libertador, celui-ci lui lança : « Madame, si mes soldats avaient votre adresse au tir, nous eussions dĂ©jĂ  gagnĂ© la guerre contre l’Espagne ». Manuela et SimĂłn BolĂ­var commencĂšrent alors une liaison et furent pendant huit ans amants et compagnons de lutte, jusqu’à la mort de Bolivar en 1830.

Les années turbulentes

Autre portrait de Manuelita SĂĄenz.

En 1823, Manuelita accompagna BolĂ­var au PĂ©rou et se trouva Ă  ses cĂŽtĂ©s durant une bonne partie de ses campagnes militaires, participant Ă  celles-ci de façon active. L’épopĂ©e de la guerre de libĂ©ration atteignit son paroxysme au moment oĂč ils s’établirent Ă  Santa Fe de Bogota. Pendant leur sĂ©jour dans cette ville, BolĂ­var fut l’objet, le , d’une tentative d’assassinat, que la vaillante intervention de Manuela cependant dĂ©joua. Les ennemis de BolĂ­var s’étaient entendus pour lui donner la mort cette nuit-lĂ  de septembre ; au moment oĂč ils tentĂšrent de pĂ©nĂ©trer dans le palais Saint-Charles (en esp. Palacio de San Carlos, aujourd’hui siĂšge de la Chancellerie de Colombie, vis-Ă -vis de l’actuel Teatro ColĂłn de Colombia), Manuela se rendit compte de l’imminent attentat, et fit barrage aux rebelles, afin que BolĂ­var eĂ»t le temps de s’échapper par la fenĂȘtre. À la façade de cette maison a Ă©tĂ© apposĂ©e une plaque commĂ©morative ainsi conçue :

« SISTE PARUMPER SPECTATOR GRADUM / SI VACAS MIRATORUS VIAM SALUTIS
QUA SESE LIBERAVIT / PATER SALVATORE PATRIAE / SIMON BOLIVAR / IN NEFANDA NOCTE SEPTEMBRINA
AN MDCCCXXVIII"[1]
« ARRÊTE-TOI, SPECTATEUR, UN INSTANT / ET CONTEMPLE LE LIEU PAR OÙ SE SAUVA / LE PÈRE ET
LIBÉRATEUR DE LA PATRIE / SIMÓN BOLÍVAR / DANS L’ODIEUSE NUIT DE SEPTEMBRE
1828 »

Pour cette action, Bolívar lui donna le surnom de Libératrice du Libérateur.

James Thorne pria Manuela Ă  plusieurs reprises de revenir Ă  ses cĂŽtĂ©s. La rĂ©plique de Manuela fut cinglante : compagne de BolĂ­var elle restera, dit-elle, indiquant vouloir mettre fin Ă  son mariage avec lui. InterrogĂ©e plus tard Ă  propos de la rupture avec son mari, Manuelita dĂ©clara qu’elle ne pouvait aimer un homme qui riait sans rire, qui respirait mais ne vivait pas, et qui lui inspirait les rĂ©pulsions les plus vives. Un tel comportement, rĂ©putĂ© indĂ©cent pour une femme Ă  cette Ă©poque, a valeur de prĂ©cĂ©dent dans un contexte historique et social oĂč la femme se trouvait totalement annulĂ©e. Par cette attitude et ce franc-parler, mais aussi par son Ă©lĂ©gance combinĂ©e Ă  son audace, par sa frĂ©quentation des classiques grecs et latins, par le grade de colonel qu’elle portait dans l’armĂ©e d’indĂ©pendance, elle fait figure aujourd’hui de pionniĂšre dans la lutte d’émancipation de la femme.

Exil et mort

BolĂ­var, aprĂšs que sa dĂ©mission de la prĂ©sidence eut Ă©tĂ© acceptĂ©e, quitta la capitale le et mourut en dĂ©cembre dans la ville de Santa Marta des suites de la tuberculose, plongeant Manuela dans le dĂ©sespoir. Elle devait dĂ©clarer plus tard : « J’ai adorĂ© BolĂ­var vivant, mort je le vĂ©nĂšre ».

En 1834, le gouvernement de Francisco de Paula Santander ayant dĂ©crĂ©tĂ© son bannissement de Colombie, Manuela s’en fut s’établir sur l’üle de la JamaĂŻque. Elle revint en Équateur en 1835, mais ne put atteindre Quito : comme elle se trouvait Ă  Guaranda, elle vit son passeport rĂ©voquĂ© par le prĂ©sident Vicente Rocafuerte. Elle se rĂ©signa Ă  s’installer dans le village de Paita, dans le nord-ouest du PĂ©rou[2]. Elle y reçut la visite de plusieurs personnages illustres, tels que le patriote italien Giuseppe Garibaldi, l’écrivain pĂ©ruvien Ricardo Palma, qui s’inspira des rĂ©cits de Manuela pour composer ses Tradiciones peruanas, ou le vĂ©nĂ©zuĂ©lien SimĂłn RodrĂ­guez[3]. Garibaldi Ă©crira :

« Je l’ai quittĂ©e trĂšs Ă©mu ; nous nous sommes sĂ©parĂ©s les larmes aux yeux, pressentant que cet adieu Ă©tait le dernier sur cette terre. Doña Manuela SĂĄenz Ă©tait la dame la plus charmante et la plus noble que j’eusse vue. »

Au cours des 25 derniĂšres annĂ©es de sa vie, pour subvenir Ă  ses besoins, elle traduisit et Ă©crivit des lettres Ă  destination des États-Unis de la part de baleiniers qui venaient Ă  passer dans les parages, en plus de se livrer au commerce du tabac et de faire sur commande des travaux de broderie et des pĂątisseries.

En 1847, aprĂšs le dĂ©cĂšs de son Ă©poux, mort assassinĂ©, elle ne fut en mesure de rĂ©cupĂ©rer aucun bien, pas mĂȘme les 8 000 pesos de la dot remise par son propre pĂšre au moment de son mariage.

Manuelita s’éteignit le , Ă  l’ñge de 59 ans, dans une Ă©pidĂ©mie de diphtĂ©rie qui sĂ©vissait dans la rĂ©gion[4]. Son corps fut inhumĂ© dans une fosse commune du cimetiĂšre local et, pour prĂ©venir la propagation de la maladie, toutes ses possessions furent incinĂ©rĂ©es, y compris une part importante des lettres d’amour de Bolivar et les documents relatifs Ă  la Grande Colombie qu’elle avait gardĂ©s chez elle et n’avait pas auparavant remis Ă  O’Leary pour que celui-ci pĂ»t rĂ©diger sa volumineuse biographie de BolĂ­var.

Signification historique

Manuela SĂĄenz est sans contredit une des personnalitĂ©s les plus intĂ©ressantes et les plus Ă©nigmatiques des guerres d’indĂ©pendance d’AmĂ©rique du Sud. Selon ses dĂ©tracteurs pourtant, ses mĂ©rites – que ce soit en tant que combattante indĂ©pendantiste des pays sud-amĂ©ricains ou en tant que militante des droits de la femme – n’existeraient que par la grĂące de SimĂłn BolĂ­var.

En son temps, elle fut sĂ©vĂšrement rĂ©prouvĂ©e par la plupart de ses contemporains en raison de son franc-parler et de son attitude considĂ©rĂ©e Ă  l’époque comme provocante, mais aussi en raison de l’influence politique qu’elle sut exercer, et qui lui valut la proscription. Plusieurs dĂ©cennies encore aprĂšs sa disparition, des intellectuels et historiens influents n’eurent garde d’évoquer sa vie et son action dans leurs ouvrages consacrĂ©s Ă  la guerre de libĂ©ration, tandis que d’autres tendaient Ă  limiter son rĂŽle Ă  une fonction dĂ©corative et romantique, voire Ă  la dĂ©nigrer, en tissant autour de sa figure une sorte de lĂ©gende sexuelle, image qui, jusqu’à nos jours encore, continue de s’attacher Ă  son personnage.

Ce n’est qu’au milieu du XXe siĂšcle que, grĂące au rĂ©visionnisme historique, des biographies et des essais sont apparus dans lesquels est mis en lumiĂšre son rĂŽle dirigeant dans la geste de libĂ©ration de cette rĂ©gion, composĂ©e aujourd’hui de l’Équateur, de la Colombie et du PĂ©rou. Ces derniĂšres annĂ©es, Manueal SĂĄenz a mĂȘme Ă©tĂ© Ă©rigĂ©e en une icĂŽne du fĂ©minisme latino-amĂ©ricain, et, si elle continue d’avoir encore ses dĂ©tracteurs, sa vie a Ă©tĂ© glorifiĂ©e par des Ă©crivains et historiens de renom, tels qu’Alfonso Rumazo GonzĂĄlez (es), GermĂĄn Arciniegas, Alberto MiramĂłn, ou encore Pablo Neruda, qui fut coauteur d’un ouvrage intitulĂ© En defensa de Manuela SĂĄenz : La libertadora del Libertador et composa Ă  sa mĂ©moire une Ă©lĂ©gie intitulĂ©e La insepulta de Paita : elegĂ­a dedicada a la memoria de Manuela SaĂ©nz amante de SimĂłn BolĂ­var (1962)[5] - [6].

Hommages

En Équateur
Dans le quartier San Marcos, dans le centre historique de Quito, a été créé en 1994 un musée consacré à sa mémoire[7].

Également dans la capitale Ă©quatorienne se trouve un petit buste la reprĂ©sentant dans le parc de La Alameda ; une rue porte son nom, de mĂȘme que l’une des huit administrations zonales ; en outre, en 2010, toujours dans la capitale Quito, un autre buste de Manuela fut dĂ©voilĂ© dans le Salon d’Armes du Temple de la Patrie lors de la cĂ©rĂ©monie commĂ©morative Ă  l’occasion des 188 ans de la bataille de Pichincha[8].

Manuela SĂĄenz en effet, Ă  son retour du PĂ©rou, combattit dans la bataille de Pichincha et se vit confĂ©rer le grade de lieutenant de hussards de l’armĂ©e de LibĂ©ration. Par la suite, elle combattit dans la bataille d'Ayacucho sous le commandement du marĂ©chal Antonio JosĂ© de Sucre, qui suggĂ©ra Ă  BolĂ­var, et obtint de lui, qu’elle fĂ»t Ă©levĂ©e au rang de colonel. Le , dans le cadre de la commĂ©moration de la bataille de Pichincha, le prĂ©sident Ă©quatorien Rafael Correa octroya Ă  Manuela SĂĄenz, Ă  titre posthume, le grade de gĂ©nĂ©ral d’honneur de la rĂ©publique d’Équateur[9].

En Argentine
En , lors d’une visite officielle, le prĂ©sident Ă©quatorien Rafael Correa dĂ©voila Ă  Buenos Aires un buste de bronze offert par son gouvernement, disposĂ© sur la placette au croisement des rues Manuela SĂĄenz et Juana Manso, Ă  l’extrĂȘme nord du parc Mujeres Argentinas, dans le secteur de Puerto Madero[10].

Au Venezuela
Le , dans le cadre de la commĂ©moration du 199e anniversaire de la signature de la dĂ©claration d’indĂ©pendance du Venezuela (), fut acheminĂ© au PanthĂ©on National du Venezuela un coffre renfermant de la terre en provenance de la localitĂ© pĂ©ruvienne de Paita, oĂč avait Ă©tĂ© enterrĂ©e Manuela SĂĄenz. Ces restes symboliques furent transfĂ©rĂ©s par voie de terre, traversant le PĂ©rou, l’Équateur, la Colombie et le Venezuela, pour enfin arriver Ă  Caracas et y ĂȘtre dĂ©posĂ© dans un sarcophage conçu Ă  cet effet et placĂ© Ă  cĂŽtĂ© du maĂźtre-autel, dans lequel gisaient dĂ©jĂ  les restes de SimĂłn BolĂ­var. En outre, SĂĄenz se vit confĂ©rer Ă  titre posthume le grade de gĂ©nĂ©ral de division de l’armĂ©e nationale bolivarienne pour sa participation Ă  la guerre d’indĂ©pendance, lors d’une cĂ©rĂ©monie Ă  laquelle assistĂšrent les prĂ©sidents de l’Équateur et du Venezuela[11].

Manuela SĂĄenz dans les arts

Manuelita est un des protagonistes les plus souvent mis en scĂšne de l’épopĂ©e de l’indĂ©pendance. Depuis la fin du XXe siĂšcle, plusieurs ouvrages lui ont Ă©tĂ© consacrĂ©s, et sa vie a Ă©tĂ© portĂ©e au cinĂ©ma en 2001 et a inspirĂ© plusieurs sĂ©ries et feuilletons tĂ©lĂ©visĂ©s, ainsi que des piĂšces de thĂ©Ăątre.

Livres

  • (es) Carlos Hugo Molina Saucedo, Manuela, mi amable loca, Santa Cruz de la Sierra (Bolivie), Grupo Editorial La Hoguera, coll. « Puraletra. Literatura Juvenil », 2010 (rĂ©Ă©d.), 143 p. (ISBN 978-99954-34-84-7).
  • (es) Luis Peraza, Manuela SĂĄenz, thĂ©Ăątre, Caracas, 1960.
  • (es) Pablo Neruda, La insepulta de Paita: elegĂ­a dedicada a la memoria de Manuela SĂĄenz, amante de SimĂłn BolĂ­var, Buenos Aires, Editorial Losada, , 60 p. (avec gravures sur bois de Luis Seoane).
  • (es) Denzil Romero, La esposa del Dr. Thorne, Barcelona, Tusquets, , 216 p. (ISBN 978-8472233607) (roman Ă©rotique, prix de la X Convocatoria La Sonrisa Vertical)[12].
  • (es) Gabriel GarcĂ­a MĂĄrquez, El general en su laberinto, Mondadori, coll. « Narrativa », , 288 p. (ISBN 978-8447333868) (roman sur les derniers jours de BolĂ­var, dont Manuela SĂĄenz est un des personnages principaux).
  • (es) JosĂ© Manuel Freydel, Las tardes de Manuela, thĂ©Ăątre, MedellĂ­n, 1989
  • (es) Luis ZĂșñiga, Manuela, Quito, Abrapalabra Editores, , 169 p. (roman).
  • (en) Gregory Kauffman, Manuela, Seattle, RLN & Company, , 545 p. (ISBN 978-0970425003) (roman).
  • (es) Tania Roura, Manuela SĂĄenz. Una historia maldicha, Quito, La Iguana Bohemia, coll. « Historia de mujeres », , 297 p. (ISBN 978-9978437872) (roman).
  • (en) Jaime Manrique, Our Lives Are the Rivers, Club Rayo, , 372 p. (ISBN 978-0060820701) (roman).
  • (es) Aleyda Quevedo Rojas, Dos encendidos, Manuela y BolĂ­var, Quito, SecretarĂ­a de Cultura del Distrito Metropolitano de Quito, .
  • (es) Marie-Claire De Andreis, Manuela SĂĄenz: hasta el ocaso, Barcelone, Ediciones MartĂ­nez Roca / Grupo Planeta, coll. « Novela histĂłrica », , 317 p. (ISBN 978-9586145923).

Cinéma

  • Manuela SĂĄenz, film du vĂ©nĂ©zuĂ©lien Diego RĂ­squez, avec Beatriz ValdĂ©s dans le rĂŽle de Manuelita et Mariano Álvarez interprĂ©tant BolĂ­var (97 minutes).
  • Bolivar, una lucha admirable, film colombien par Caracol Television, avec Shany Nadan

Télévision

  • Manuelita SĂĄenz, tĂ©lĂ©film colombien diffusĂ© en 1978.
  • BolĂ­var, sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e colombienne, Ă©voquant Ă©galement la figure de Manuelita SĂĄenz.

Opéra

  • Manuela y SimĂłn, opĂ©ra de l’équatorien Diego Luzuriaga, dont la premiĂšre eut lieu en 2006 Ă  Quito.
  • La Libertadora del Libertador, opĂ©ra de Bernardo SĂĄnchez, reprĂ©sentĂ© pour la premiĂšre fois Ă  Cali (Colombia) en 2008.

Références

  1. (es) « piezas en diålogo », sur Casa Museo Quinta de Bolívar
  2. (es) Carlos Álvarez Saå, Los diarios predidos de Manuela Saenz y otros papeles, Bogota, Rodrigo Villacis Molina, (lire en ligne).
  3. (es) Carlos Álvarez Saå, Los diarios predidos de Manuela Saenz y otros papeles, Bogota, Rodrigo Villacis Molina, (lire en ligne).
  4. MiramĂłn, Alberto. La vida ardiente de Manuelita SĂĄenz. Volume 68 de Biblioteca colombiana de cultura: ColecciĂłn popular. Institut colombien de Culture, 1973
  5. (es) Pablo Neruda, Arturo Valero MartĂ­nez et Carlos CalderĂłn Chico, En defensa de Manuela SĂĄenz : La libertadora del Libertador, Editorial PacĂ­fico, , 216 p.
  6. (es) Luz Marina Cruz, El desmadre imaginativo de Denzil Romero, Caracas, Ministerio de Cultura de Venezuela Ediciones El Perro y la Rana, , 79 p. (ISBN 980-376-126-9 et 9789803761264)
  7. (es) RedacciĂłn Elcomercio.com, « Un museo recoge la historia de Manuela SĂĄenz », El Comercio, Quito (Équateur), Grupo EL COMERCIO,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  8. Un busto de Manuela Sáenz fue develado. Quotidien El Comercio (Équateur), le 25/05/2010
  9. Hommage à Manuela Såenz, El Universo, 21 mai 2007 ; consulté le 10 mars 2011.
  10. Hommage Ă  Manuela SĂĄenz, portail Nuevo Madero, 10 juin 2010
  11. Manuelita Såenz, camino a un simbólico reencuentro con Simón Bolívar, EFE, Caracas, 3 juillet. Consulté le 4 juillet 2010.
  12. Nelly AndrĂ©, « Entre histoire et mĂ©moire: le roman Ă©rotique. L’image de Manuela SĂĄenz sous la plume de Denzil Romero », Academia

Bibliographie

  • (es) Manuel R. Mora, Manuelita. La amante revolucionaria de SimĂłn BolĂ­var, Madrid, Turner Noema, , 338 p. (ISBN 978-8475066172).
  • (en) Victor Wolfgang von Hagen, The Four Seasons Of Manuela. A Biography. The Love Story of Manuela SĂĄenz and SimĂłn Bolivar, Andesite Press, , 340 p. (ISBN 978-1297492433).
  • (es) Alberto MiramĂłn, La vida ardiente de Manuelita SĂĄenz, Bogota, LibrerĂ­a SudamĂ©rica, coll. « ColecciĂłn Navegante », 1946 (rĂ©Ă©d. 1973 chez instituto colombiano de cultura), 151 p.
  • (es) Alfonso Rumazo GonzĂĄlez, Manuela SĂĄenz. La Libertadora del Libertador, Quito, Almendros y Nieto, , 435 p.
  • (es) MarĂ­a MogollĂłn et Ximena NarvĂĄez, Manuela SĂĄenz: presencia y polĂ©mica en la historia, Quito, CorporaciĂłn Nacional Editorial, , 176 p.
  • Nelly AndrĂ©, « "Esta historia no ha dejado de sorprenderme": Manuela SĂĄenz, entre histoire et fiction, entre hĂ©roĂŻsme et passion, entre rĂ©alitĂ© et romantisme: la construction d'un mythe? », Revue Internationale en Sciences Humaines et Sociales, Catane, vol. 11, no 2,‎ (ISSN 1721-9809, lire en ligne, consultĂ© le ).
  • Nelly AndrĂ©, « Entre histoire et mĂ©moire: le roman Ă©rotique. L’image de Manuela SĂĄenz sous la plume de Denzil Romero », Revue d’Histoire de l’UniversitĂ© de Sherbrooke (RHUS), Sherbrooke (QuĂ©bec), UniversitĂ© de Sherbrooke, no 7 (« La force de l’image dans l’histoire »),‎ . Traduction espagnole : « Entre historia y memoria: la novela erĂłtica. La imagen de Manuela SĂ enz bajo la escritura de Denzil Romero », Entreletras, no 12,‎ juillet / dĂ©cembre 2022, p. 55—64 (ISSN 2665-0037, lire en ligne).
  • (es) Carlos Álvarez SaĂĄ (compilateur), Los Diarios Perdidos de Manuela SĂĄenz y otros papeles, Cali / Bucaramanga / BogotĂĄ, FundaciĂłn por la InvestigaciĂłn y la Cultura (FICA), coll. « El Pez en la Red », (ISBN 958-8239-07-9, lire en ligne) (Ă©dition du journal intime et d’autres Ă©crits de Manuela SĂĄenz).
  • (en) Pamela S. Murray, For Glory and BolĂ­var: The Remarkable Life of Manuela SĂĄenz, Austin (Texas), University of Texas Press, , 238 p. (ISBN 978-0292721517).
  • (es) Amy Taxin, « La participaciĂłn de la mujer en la independencia: el caso de Manuela SĂĄenz », Procesos. Revista Ecuatoriana de Historia, San Francisco de Quito, Universidad Andina SimĂłn BolĂ­var / CorporaciĂłn Editora Nacional, no 14,‎ , p. 83-113 (ISSN 2588-0780, lire en ligne).
  • (es) LucĂ­a Ortiz, Las Desobedientes: Mujeres de Nuestra AmĂ©rica (ouvrage collectif, sous la dir. de MarĂ­a Mercedes Jaramillo et Betty Osorio), BogotĂĄ, Editorial Panamericana, , 620 p. (ISBN 978-9583002908), « Genio, figura y ocaso de Manuela SĂĄenz », p. 83-117.
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