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Maladies vectorielles Ă  tiques

Les maladies vectorielles à tiques ou MVT (en anglais : Tick-borne diseases) sont les maladies dont les germes pathogènes provoquant la maladie ont pour vecteur une ou plusieurs espèces de tiques. Ces maladies sont presque toutes des zooanthroponoses, c'est-à-dire passant de l'animal à l'homme. Elles représentent pour certaines un enjeu fort en matière de santé publique et économique. Certaines d'entre elles, si elles ne guérissent pas spontanément ou si elles ne sont pas soignées assez tôt peuvent laisser des séquelles physiques et cognitives parfois très invalidantes.

Maladies vectorielles Ă  tiques
Description de cette image, également commentée ci-après
La morsure des tiques peut transmettre des maladies.
Causes Piqûre de tique (d)
Transmission Transmission par les tiques (d)
Classification et ressources externes
CIM-9 066.1
eMedicine 786652
MeSH D017282

Wikipédia ne donne pas de conseils médicaux Mise en garde médicale

Elles sont causées par une large variété de pathogènes :

Une seule tique pouvant être porteuse de pathogènes différents, des co-infections sont très fréquentes (qui peuvent compliquer le diagnostic et le traitement)[1].

Plusieurs de ces maladies sont classées Maladies professionnelles pour certains métiers.

En plus des maladies infectieuses transmises, des sensibilisations et allergies (parfois graves) peuvent ĂŞtre induites par les morsures de tiques :

  • allergie Ă  la salive de tique,
  • allergie Ă  la viande, secondaire Ă  une rĂ©action au α-Gal, un sucre rĂ©sistant Ă  la digestion, trouvĂ© dans la chair de presque toutes les espèces de mammifères (mais pas chez l'Homme ni chez certaines espèces de singes[2], Ă©galement retrouvĂ© dans le tube digestif de certaines tiques) peuvent ĂŞtre induites et Ă©galement compliquer le diagnostic. Ces allergies sont plus frĂ©quente dans les rĂ©gions oĂą les tiques sont plus nombreuses[3],

Enjeux

Outre des enjeux généraux de santé publique (avec risques pour le tourisme dans les zones très infestées), parce que tiques sont vectrices de nombreuses maladies, et en expansion, elles posent aussi des problèmes pour les chiens de chasse[4] et pour la gestion du gibier[5].

Maladies Ă©mergentes ou en augmentation

Elles préoccupent les épidémiologistes, les écoépidémiologues et acteurs de la santé, en raison d'une augmentation de leur incidence depuis plusieurs décennies, surtout dans les zones tempérées de l'hémisphère nord.

L'accroissement noté de cette incidence peut avoir plusieurs explications, complémentaires :

  • amĂ©lioration des politiques de santĂ© et de dĂ©tection (bien que ces maladies restent difficiles Ă  diagnostiquer en raison de symptĂ´mes peu spĂ©cifiques et de co-infections frĂ©quentes) ;
  • modifications du biotope favorisant les tiques vectrices (ex. : augmentation de la densitĂ© des animaux sur lesquels se nourrissent les tiques autour de points d'eau moins nombreux Ă  la suite du drainage) ;
  • augmentation du contact homme-tique en liaison avec une pĂ©nĂ©tration plus frĂ©quente par l'homme des biotopes naturels des tiques (facteur difficile Ă  vĂ©rifier, d'autant que la littĂ©rature ancienne ne laisse pas penser que les tiques posaient problème aux charbonniers, trappeurs, bucherons, chasseurs, etc.) ;
  • modifications environnementales globales favorisant les borrĂ©lies et les espèces vectrices (rĂ©chauffement climatique) ;
  • DĂ©sĂ©quilibres Ă©cologiques locaux et globaux favorisant les tiques (leurs principaux prĂ©dateurs connus sont de petites guĂŞpes parasitoĂŻdes, or toutes les guĂŞpes, comme les abeilles semblent en forte rarĂ©faction, pour des raisons mal expliquĂ©es, probablement multi-factorielles, et impliquant au moins les pesticides. De mĂŞme la rĂ©gression, le piĂ©geage ou la disparition de prĂ©dateurs majeurs (loup, lynx, renards, rapaces…) des petits mammifères vecteurs de tiques pourraient favoriser leurs pullulations, et par suite celles des tiques. Certains de ces petits mammifères pourraient par ailleurs avoir Ă©tĂ© favorisĂ©s par l'extension des grandes cultures cĂ©rĂ©alières et de l'urbanisme et de la fragmentation forestière (c'est le cas de la souris Ă  pattes blanches — white-footed mouse ou Peromyscus leucopus — en AmĂ©rique du Nord oĂą l'on constate que le nombre de tiques par souris augmente avec le nombre de souris par hectare[6]. Selon les premiers modèles Ă©coĂ©pidĂ©miologiques informatiques, les individus surchargĂ©s de nymphes sont plus susceptibles d'ĂŞtre infectĂ©es par des borrĂ©lies, et ils auront ensuite tendance Ă  nourrir et Ă  infecter un plus grand nombre d'autres larves. Cependant, prĂ©voir quels sont ces individus n'est pas encore possible[7].
    • Après trois ans d'Ă©tude en forĂŞt, une autre Ă©tude amĂ©ricaine a conclu que les taux et rythme d'infection des souris Ă  patte blanche (les plus infestĂ©es) et des chipmunks (Tamias striatus, autre vecteur et hĂ´te-source d'alimentation des tiques) ne pouvaient pas ĂŞtre expliquĂ©s par un modèle de sĂ©lection passive des hĂ´tes[8].
    • La souris Ă  patte blanche jouerait, devant le Tamias le rĂ´le le plus important pour la croissance et diffusion ou le maintien de cette zoonose. Une Ă©tude basĂ©e sur treize ans de donnĂ©es prĂ©levĂ©es au cĹ“ur de la zone d'endĂ©mie nord-amĂ©ricaine et de la zone croissance de la maladie de Lyme a montrĂ© en 1996 qu'il existait (dans cette zone et au-delĂ  des variations annuelles ou saisonnières) un faible lien avec la prĂ©sence de cervidĂ© (Odocoileus virginianus), un lien assez bref avec le climat (chaleur, pluviomĂ©trie) et un lien bien plus fort avec la densitĂ© et souris, de tamias et — ce qui Ă©tait plus inattendu — de chĂŞne (Quercus spp.)[9] ; les bonnes glandaies favorisent sans doute les Tamias et souris, dont les populations augmentent alors, au profit des larves de tiques.

Les tiques sont les vecteurs de nombreuses pathologies humaines et animales, et elles seraient même dans le monde — si on considère la totalité de leurs populations — les vecteurs du plus grand nombre de micro-organismes pathogènes différents chez l'Homme[10].

Diagnostic et traitements

Le diagnostic et le traitement des maladies les plus anciennes du domaine vétérinaire sont connus depuis longtemps. Ceux des maladies plus émergentes, par exemple les ehrlichioses en pays tempérés, restent plus difficiles.
En matière de maladies humaines liées aux germes transmis par les tiques, si des maladies comme l'encéphalite à tiques (dans la partie tempérée eurasiatique), ou les fièvres boutonneuses du grand bassin méditerranéen, ou encore la fièvre pourprée des Montagnes Rocheuses, ont un diagnostic et un traitement établis, pour nombre de maladies plus récentes les données sont beaucoup moins disponibles.

En zone tempérée, les maladies émergentes sont essentiellement dues à des bactéries (Pérez-Eid, 2004) : 6 rickettsioses, 1 ehrlichiose, 1 anaplasmose, 1 spirochétose (borréliose de Lyme).

Le diagnostic biologique courant des rickettsioses humaines est actuellement essentiellement sérologique, la méthode la plus recommandée étant la micro-immunofluorescence (les anticorps sont détectables 1 à 2 semaines après le début de la maladie).
En raison d'une fréquence peu élevée des cas d'ehrlichiose et anaplasmose humaines en France, le diagnostic n'est effectué que par le Centre national de référence des rickettsies.
Dans le cas de la borréliose de Lyme, le diagnostic doit être surtout clinique, guidé par un interrogatoire où doit entrer la notion d'exposition aux tiques, les tests biologiques sérologiques, essentiellement les tests ELISA, ne devant venir qu'en appui du diagnostic clinique la sensibilité et la spécificité des kits commercialisés variant beaucoup (l'immunofluorescence indirecte pose de nombreux problèmes de reproductibilité et de choix de critères de positivité).

La reconnaissance des symptômes de la maladie de Lyme reste difficile, car ils sont parfois discrets (syndrome grippal léger) ou ils apparaissent pour certains des mois après une piqûre de tique. En l'absence du signe pathognomique de la maladie, qui est l'érythème de plus de cm, essentiellement autour du point de piqûre (lequel manquerait dans 1/3 des cas, ou peut passer inaperçu du malade). Les médecins peuvent prendre conseil auprès du centre de référence des borrélies (Institut Pasteur de Paris pour la France)

Le diagnostic posé, un traitement adapté doit être prescrit. Le traitement antibiotique est bien établi et est très efficient au début de la maladie, il l'est de moins en moins avec le temps.

Exemples (liste non exhaustive, tant pour les pathogènes que pour les vecteurs)

Les principales maladies Ă  tiques connues incluent :

Maladies à agent bactérien

  • Maladie de Lyme (une des deux BorrĂ©lioses graves dues aux tiques)
    • Organisme (agents) : une douzaine d'espèces du groupe burgdorferi Borrelia (bactĂ©ries spirochètes), d'oĂą l'appellation Borrelia burgdorferi sensu lato. Parmi cette douzaine d'espèces, 3 semblent pathogènes, B. garinii, B.afzelii et B. burgdorferi sensu stricto, 1 ou 2 autres sont plus rarement impliquĂ©es dans les manifestations cliniques, les autres semblent actuellement non pathogènes.
    • Vecteurs : tiques Ixodes ricinus en Europe, Ixodes persulcatus (Russie d'Europe septentrionale et Asie), Ixodes scapularis (= Ixodes dammini)sur la cĂ´te est des États-Unis, et Ixodes pacificus sur la cĂ´te ouest.
    • EndĂ©mique : dans l'hĂ©misphère nord, en Europe et en Asie fraĂ®che Ă  froide, et en AmĂ©rique du Nord (90 % des cas sur la cĂ´te est et quelques foyers autour des grands lacs et sur la cĂ´te pacifique).
  • Fièvre rĂ©currente (borrĂ©liose, comme la maladie de Lyme)
    • Agents : nombreuses espèces du groupe des Borrelia (bactĂ©ries spirochètes)
    • Vecteur : espèces de tiques molles du groupe Ornithodoros
    • Regions touchĂ©es : Maladie frĂ©quente dans toutes les zones chaudes du monde, prĂ©sente mais plus rare aux États-Unis.
  • TularĂ©mie
    • Agents : Francisella tularensis, A. americanum
    • Vecteurs : Dermacentor andersoni, Dermacentor variabilis
    • RĂ©gions : Exemple : Sud-Est, centre-sud et Ouest des États-Unis, oĂą la maladie est en extension

Maladies virales

  • Plus de 10 arboviroses transmises par tiques Ă©taient identifiĂ©es en France Ă  la fin de 2008.
    L’encéphalite européenne (voir paragraphe suivant), propagée par Ixodes ricinus est la mieux connue en France et la plus importante sur le plan de la santé publique. Mais la même tique peut aussi transmettre d'autres arbovirus, dont (Erve et Eyach) qui ont été identifiés lors de pathologies graves peu après 1980[11]. D'autres arboviroses pourraient circuler via les oiseaux, par exemple via les pigeons, goélands et étourneaux urbains dont les tiques peuvent occasionnellement être anthropophiles. De même s'est on récemment rendu compte que plusieurs arbovirus autrefois réputés uniquement transmis par les tiques ou uniquement par des moustiques peuvent l'être par ces deux vecteurs, même si l'un est dominant (c'est le cas pour les virus du Nil occidental, Omsk, Powassan...)[12].
  • MĂ©ningo-encĂ©phalite Ă  tiques ou « MET » (Tick-borne meningoencephalitis). C'est une arbovirose dite « Ă©vitable » (il existe un vaccin qui est conseillĂ© 6 mois avant le dĂ©part, pour les voyages en zones boisĂ©e d'Europe centrale et de l'Est[13])
    • Agents : flavivirus appartenant au complexe antigĂ©nique Tick-Borne Encephalitis (TBEV), c'est un virus Ă  tropisme cĂ©rĂ©bral.
    • Vecteurs : Ixodes ricinus (Europe) et Ixodes persulcatus (plus frĂ©quente en Russie et Asie))
    • EndĂ©mique : Europe, depuis l'Alsace (peut-ĂŞtre aussi Lorraine) dans sa distribution la plus occidentale jusqu'en Russie, et des cĂ´tes sud de la Scandinavie et Finlande jusqu'en Italie du Nord ; en Asie froide et fraĂ®che jusqu'au Japon. Les premiers cas sont apparus en SibĂ©rie au dĂ©but des annĂ©es 1930, lors de dĂ©frichages massifs, puis dans les annĂ©es 40 en Finlande oĂą on l'appelait "Kumlinge disease". De très nombreuses donnĂ©es scientifiques Ă©manent d'Europe centrale, dont de TchĂ©coslovaquie oĂą la souche type a Ă©tĂ© isolĂ©e en 1948 (Ă  l'occasion d'une nouvelle Ă©pidĂ©mie)[14]. Le virus a Ă©tĂ© ensuite retrouvĂ© de plus en plus Ă  l'ouest en Europe : 5 Ă  10 cas/an en France de 1968 aux annĂ©es 2000, surtout en Alsace (il y aurait eu 3 cas en Haute-Savoie en 2003 et 1 cas en Aquitaine en 2006). Le variant TBEV-RSSE qui sĂ©vit en Asie et ex-URSS, transmis par Ixodes persulcatus cause mĂ©ningo-encĂ©phalite sĂ©vère parfois suivie de sĂ©quelles neurologiques de type poliomyĂ©lite.
  • Fièvre Ă  tiques du Colorado (Colorado tick fever)
    • Agents : virus : Coltivirus[15]. Un virus proche (Eyach virus), isolĂ© dans des tiques trouvĂ©es en France et Allemagne, est incriminĂ© pour des fièvres accompagnĂ©es de syndromes neurologiques[16]
    • Vecteur : tique Dermacentor andersoni (aux États-Unis) et Ixodidae
    • RĂ©gions : Exemple : Ouest des États-Unis, surtout au Nord-Ouest, pas sur le littoral pacifique
    • Espèces-rĂ©servoir : cervidĂ©s et petits mammifères[17]
  • Fièvre hĂ©morragique de CrimĂ©e-Congo (Crimean-Congo hemorrhagic fever ou CCHF), maladie assez rare (mais dĂ©jĂ  dĂ©tectĂ©e dans le sud de la France), caractĂ©risĂ©e par un syndrome fiĂ©vreux (CĂ©phalĂ©es, fièvre, myalgies, thrombopĂ©nie, hĂ©pato nĂ©phrite) Ă  manifestations hĂ©morragiques sĂ©vères, accompagnĂ©s ou non d'ictère[18].
    • Agents : tiques Rhipicephalus bursa ou Hyalomma marginatum marginatum Alveonasus (Alveonasus) lahorensis en Iran (1), Amblyomma (Theileriella) variegatum au SĂ©nĂ©gal (12), Boophilus decoloratus au SĂ©nĂ©gal (2), Boophilus geigyi : SĂ©nĂ©gal (3), Boophilus microplus Ă  Madagascar (5), Hyalomma (Hyalomma) anatolicum anatolicum en Iran (2), Hyalomma (Hyalomma) impeltatum en Mauritanie (1) et au SĂ©nĂ©gal (2), Hyalomma (Hyalomma) impressum au SĂ©nĂ©gal (2)., Hyalomma (Hyalomma) marginatum rufipes en Mauritanie (12) et au SĂ©nĂ©gal (77), Hyalomma (Hyalomma) nitidum en RCA (1), Hyalomma (Hyalomma) truncatum au SĂ©nĂ©gal (16), Rhipicephalus (Digineus) evertsi evertsi en Mauritanie (1) et au SĂ©nĂ©gal (5), Rhipicephalus (Rhipicephalus) guilhoni au SĂ©nĂ©gal (1)et Rhipicephalus (Rhipicephalus) sanguineus en GuinĂ©e (1).
    • EndĂ©mique : Contrairement Ă  ce que laisse penser son nom, et bien qu'elle ait d'abord surtout Ă©tĂ© repĂ©rĂ©e en Turquie, c'est l'une des maladies Ă  tiques les mieux rĂ©parties dans le monde, de l'Afrique Ă  l'Asie, en passant par l'Europe et le Moyen-Orient[19].
  • Une phlĂ©borirose semble Ă©merger aux États-Unis (ou avoir Ă©tĂ© auparavant ignorĂ©e)[20]. Le virus semble ĂŞtre un cousin d'un phlĂ©bovirus rĂ©cemment identifiĂ© en Chine[20]. Les patients sont notamment affectĂ©s d'une perte de la mĂ©moire de court terme[20].
  • Dermatose nodulaire contagieuse (qui ne semble pas transmissible Ă  l'Homme, mais est source de problèmes graves pour l'Ă©levage des bovins, en Afrique et depuis peu au Moyen-Orient et dans le sud et l'est de l'Europe[21]

Maladie induite par des protozoaires

  • BabĂ©sioses
    • Agents : Babesia microti, Babesia equi
    • Vecteurs Ixodes scapularis, Ixodes pacificus
    • RĂ©gions : Exemple : Nord-est et cĂ´te ouest des États-Unis
  • Cytauxzoonoses
    • Agents : C. felis
    • Vecteurs : tique Dermacentor variabilis (American Dog Tick)
    • Region : Exemple : Sud et sud-est des États-Unis

Maladie induite par une toxine

  • paralysie Ă  tiques
    • Agent causal : Toxine
    • « Vecteur » de la toxine : Dermacentor andersoni, Dermacentor variabilis West
    • RĂ©gion : Exemple : Est des États-Unis

Écoépidémiologie (espèces réservoir)

L’étude récente (2013) de l’ADN trouvé dans le tube digestif de 880 larves ou nymphes d’Ixodes ricinus (collectées en forêt ou dans de grands parcs urbains du N-W de la Pologne) a permis d’identifier le taux d’infection de ces tiques par 3 pathogènes (Borrelia, Rickettsia et Anaplasma) et d'identifier l'animal sur lequel elles s’étaient nourries (sachant que la tique peut transmette ces 3 maladies à d’autres animaux ou à l’homme)[22].

11 % des 880 larves étaient infectées par au moins un des trois pathogènes recherchés. Les pathogènes les plus fréquents étaient es Rickettsia (présentes chez 71,1 % des larves infectées) puis des Borrelia (27,8 %). On a aussi montré que les larves de I. ricinus s’alimentent surtout sur de grands mammifères, plus que sur des animaux de petite ou moyenne taille[22]. Par ordre d’importance, dans ce territoire (Pologne), ce sont le chevreuil, le cerf et le sanglier, qui semblent constituer le réservoir de ces maladie, plus que les rongeurs ou carnivores oiseaux et reptiles comme on le pensait autrefois. En outre les chevreuils sont souvent porteurs de deux espèces de Rickettsia et de deux espèces de Borrelia, et le sanglier porteur d’une espèce de Rickettsia et de trois espèces de Borrelia, ce qui confirme les risques de co-infection (qui complique le diagnostic et le traitement de ces maladies)[22].

En Pologne, c’est Rickettsia helvetica qui est le pathogène le plus fréquemment détecté avec plusieurs espèces du groupe B. burgdorferi sensu lato et B. miyamotoi liées au groupe des « fièvres récurrentes ». L’étude a confirmé que B. garinii semble plutôt liée aux oiseaux, mais suggère aussi que cette association est moins fréquente dans le cycle de transmission dans les habitats naturels que ce que l'on pensait[22].

Enfin, il a été montré que dans ce cas aucune des 880 tiques ne portaient Anaplasma phagocytophilum et que au sein des Borrelies détectées chez les nymphes infectées, les spirochète les plus fréquents étaient B. Garini et B. afzelii, devant B. miyamotoi (et un cas de double infection par B. garinii + Rickettsia helvetica)[22].

Notes et références

  1. (en) Kunal Garg et Leena Meriläinen, « Evaluating polymicrobial immune responses in patients suffering from tick-borne diseases », sur Scientific Reports, (ISSN 2045-2322, PMID 30374055, PMCID PMC6206025, DOI 10.1038/s41598-018-34393-9, consulté le ), p. 15932
  2. Galili U (1993) "Evolution and pathophysiology of the human natural anti-alpha-galactosyl IgG (anti-Gal) antibody". Springer Seminars in Immunopathology. 15 (2–3): 155–71. doi:10.1007/bf00201098. PMID 7504839.
  3. Chabane H (2010). « Quoi de neuf en Immuno-Allergie en 2009 ». Feuillets de biologie, 51(294), 11-13.
  4. Shaw, S.E.,M.J. Day, R.J Birtles & E.B Breitschwerdt (2001) Tick-borne infectious diseases of dogs. Trends Parasitol. 17: 74–80
  5. Rajput Z.I & al. (2006). Importance of ticks and their chemical and immunological control in livestock. J. Zhejiang Univ. Sci. B 7: 912–921
  6. (en) RS Ostfeld, MC Miller, KR Hazler « Causes and consequences of tick (Ixodes scapularis) burdens on white-footed Â» (rĂ©sumĂ© et 1re page) ; Journal of Mammalogy, 1996 ; jstor.org
  7. (en) Jesse L. Brunner, Richard S. Ostfeld (2008) « Multiple causes of variable tick burdens on small-mammal hosts Â» Ecology 2008;89(8):2259-2272. DOI 10.1890/07-0665.1
  8. (en) Schmidt KA, Ostfeld RS et Schauber EM, « Infestation of Peromyscus leucopus and Tamias striatus by Ixodes scapularis (Acari: Ixodidae) in Relation to the Abundance of Hosts and Parasites Â» Journal of Medical Entomology 1999;36(6):749-757.
  9. (en) Ostfeld RS, Canham CD, Oggenfuss K, Winchcombe RJ, Keesing F, « Climate, Deer, Rodents, and Acorns as Determinants of Variation in Lyme-Disease Risk Â» PLoS Biol. 2006;4(6):e145. {{Doi:10.1371/journal.pbio.0040145}} (Article complet consultable en ligne)
  10. Oliver, 1989
  11. Chastel C. Erve et Eyach : deux virus isolés en France, neuropathogènes chez l’homme et à diffusion ouest-européenne. Bull Acad Natle Med. 1998 ; 182 (4): 801-810. séance du 21 avril 1998.
  12. Viroses à tiques (Institut Pasteur), consulté 2009 03 01
  13. recommandations du ministère de la santé français juin 2008, consulté 2009 03 01
  14. Gallia F, Rampas J, Hollender J. Laboratori infekce encefalitickym virem. Cas.Lek.Ces. 1949 ; 88 : 225.
  15. Représentation illustrée et caractéristiques génétiques du Coltivirus (viralzone)
  16. Houssam Attoui; Fauziah Mohd Jaafar; Philippe de Micco; Xavier de Lamballerie ; Coltiviruses and Seadornaviruses in North America, Europe, and Asia ; Emerg Infect Dis. 2005;11(11) Centers for Disease Control and Prevention (CDC) Voir
  17. Base de données CHU de Rouen sur Coltivirus
  18. Banque de donnée Institut Pasteur
  19. Ergonul O., Whitehouse C.C., Crimean-Congo hemorrhagic fever, juillet 2007, (fr), 300 pVoir Résumé
  20. William L. Nicholson, Ph.D., chief, pathogen biology and disease ecology activity, National Center for Emerging and Zoonotic Infectious Diseases, U.S. Centers for Disease Control and Prevention; Bruce Hirsch, M.D., attending physician, infectious diseases, North Shore University Hospital, Manhasset, N.Y.; Gary P. Wormser, M.D., chief, infectious diseases, New York Medical College and Westchester Medical Center, Valhalla, N.Y.; A New Phlebovirus Associated with Severe Febrile Illness in Missouri ; New England Journal of Medicine ; Aug. 30, 2012, .
  21. EFSA (2016) communiqué, intitulé Dermatose nodulaire contagieuse : la vaccination est la méthode de lutte la plus efficace du 9 aout 2016
  22. Wodecka, B., Rymaszewska, A., & Skotarczak, B. (2013), Host and pathogen DNA identification in blood meals of nymphal Ixodes ricinus ticks from forest parks and rural forests of Poland. Experimental and Applied Acarology, 1-13 (résumé)

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • PĂ©rez-Eid, C. (2007). Les tiques. Identification, biologie, importance mĂ©dicale et vĂ©tĂ©rinaire. Collection : Monographie de microbiologie, Éditions Tec & Doc, EM inter, Lavoisier.
  • PĂ©rez-Eid, C. « Ă‰mergence des maladies transmises par les tiques en zone tempĂ©rĂ©e Â» Ann. Biol. Clin. 2004;62(2):149-54.
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