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Maia arson crimew

Maia arson crimew[1] (anciennement connue sous le nom de Tillie Kottmann, et Ă©galement connue sous les pseudonymes deletescape et antiproprietary ; nĂ©e le ) est une dĂ©veloppeuse et hackeuse suisse. Elle est connue pour avoir divulguĂ© du code source et d'autres donnĂ©es d'entreprises dont Intel et Nissan, et pour avoir dĂ©couvert une copie de 2019 de la liste d'interdiction de vol du gouvernement amĂ©ricain sur un serveur non sĂ©curisĂ© de CommutAir. crimew faisait Ă©galement partie d'un groupe qui a piratĂ© Verkada (en) en et a accĂ©dĂ© Ă  plus de 150 000 camĂ©ras. crimew a citĂ© l’anarchisme, l’anticapitalisme et son opposition au concept de propriĂ©tĂ© intellectuelle comme motifs de son piratage.

maia arson crimew
Un selfie de crimew en 2022
Biographie
Naissance
Surnom
deletescape, antiproprietary
Nationalité
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Blog officiel

En , crimew est inculpĂ©e par un grand jury aux États-Unis pour Ă  son activitĂ© prĂ©sumĂ©e de piratage entre 2019 et 2021. Les accusations n'Ă©taient pas liĂ©es au piratage de Verkada. Son domicile et celui de ses parents ont Ă©tĂ© perquisitionnĂ©s par la police suisse Ă  la demande des autoritĂ©s amĂ©ricaines, et ses appareils Ă©lectroniques ont Ă©tĂ© saisis. Le magazine suisse Republik l'a comparĂ©e Ă  Jeremy Hammond et Aaron Swartz.

Fuites de données et de code source

En juillet 2020, crimew publie le code source de dizaines d'entreprises sur un dĂ©pĂŽt GitLab[2]. Le Gigaleak de Nintendo lui est attribuĂ© par Bleeping Computer (en), mais elle dit plus tard Ă  Tom's Guide que les donnĂ©es de Nintendo n'Ă©taient pas incluses dans la fuite de juillet et qu'elle n'avait jamais postĂ© de code Nintendo sur GitLab car la sociĂ©tĂ© Ă©tait « rĂ©putĂ©e pour ses demandes de retrait (en) rapides »[3]. Le , crimew tĂ©lĂ©verse plus de 20 gigaoctets de donnĂ©es propriĂ©taires et de code source d'Intel sur Mega[4]. Elle les a obtenues d'un autre pirate informatique qui a affirmĂ© les avoir subtilisĂ©es d’Intel vers [5], et a dĂ©crit la fuite comme une premiĂšre Ă©tape qui serait suivie par d'autres fuites liĂ©es Ă  Intel[4] - [6]. En , crimew est impliquĂ©e dans une fuite de code source de Nissan, dĂ©clarant qu'elle avait acquis le code divulguĂ© aprĂšs avoir appris d'une source anonyme qu'un serveur Bitbucket[7] avait Ă©tĂ© configurĂ© avec le nom d'utilisateur et le mot de passe par dĂ©faut[8] - [9].

crimew a dĂ©clarĂ© en que la plupart de ses infractions ne nĂ©cessitaient pas beaucoup de compĂ©tences techniques[10]. En plus de divulguer elle-mĂȘme des donnĂ©es, elle a maintenu un canal Telegram nommĂ© « ExConfidential »[11] oĂč elle a partagĂ© des dĂ©tails sur les fuites rĂ©alisĂ©es par d'autres[2] - [6]. En , le site Distributed Denial of Secrets crĂ©Ă©e un torrent de donnĂ©es Ă  partir du canal aprĂšs la perquisition du domicile de crimew et la saisie de ses appareils[12].

En , crimew dĂ©couvre et signale une vulnĂ©rabilitĂ© dans l'application de santĂ© mentale Feelyou, qui exposait les adresses e-mail de prĂšs de 80 000 utilisateurs et permettait Ă  quiconque de faire le lien entre des publications censĂ©es ĂȘtre anonymes et les adresses e-mail des utilisateurs qui les avaient publiĂ©es[13].

Piratage de Verkada

Le , un groupe de hackers comprenant crimew se faisant appeler « APT - 69420 Arson Cats »[14] - [15] obtient les droits de super-utilisateur sur le rĂ©seau de Verkada (en), une sociĂ©tĂ© de camĂ©ras de sĂ©curitĂ© basĂ©e sur le cloud[16], en utilisant des informations d'identification qu'ils ont trouvĂ©es sur Internet[17]. Le groupe a eu accĂšs au rĂ©seau pendant 36 heures[16]. Il collecte environ 5 gigaoctets de donnĂ©es, y compris des images de camĂ©ras de sĂ©curitĂ© en direct et des enregistrements de plus de 150 000 camĂ©ras dans des lieux comme une usine Tesla, une prison en Alabama, un hĂŽpital Halifax Health (en) et des domiciles[18]. Le groupe a Ă©galement accĂ©dĂ© Ă  une liste de clients Verkada et aux informations financiĂšres privĂ©es de l'entreprise[17] et a obtenu un accĂšs super-utilisateur aux rĂ©seaux d'entreprise de Cloudflare et d’Okta via leurs camĂ©ras Verkada[19].

crimew a agi en tant que porte-parole du groupe de hackers[20]. Son compte Twitter est suspendu pour avoir enfreint les conditions d'utilisation de Twitter aprĂšs l'avoir utilisĂ© pour partager plusieurs captures d'Ă©cran de flux de camĂ©ras de sĂ©curitĂ© en direct[21]. Pendant le piratage, crimew tweete « Et si nous mettions dĂ©finitivement fin au capitalisme de surveillance en deux jours ? »[21]. Elle contacte un journaliste de Bloomberg peu de temps aprĂšs la fuite de donnĂ©es, qui Ă  son tour a contactĂ© Verkada, qui a supprimĂ© l'accĂšs des pirates au rĂ©seau[22] - [23] - [24]. Elle a dĂ©clarĂ© Ă  Bloomberg que le piratage a rĂ©vĂ©lĂ© « Ă  quel point nous sommes largement surveillĂ©s et le peu de soin apportĂ© Ă  au moins la sĂ©curisation des plates-formes utilisĂ©es pour le faire, ne poursuivant que le profit ». Une connaissance du crimew a dit Ă  Zentralplus (de) qu’elle pense que crimew a effectuĂ© le piratage pour le plaisir et sans lien avec ses opinions politiques[25].

Piratage de la No Fly List et de la Selectee list

Le , crimew a signalĂ© qu'elle avait eu accĂšs aux versions de 2019 de la liste d'interdiction de vol du gouvernement amĂ©ricain, longue de 1,56 million d'entrĂ©es, ainsi que de la Selectee list de 250 000 entrĂ©es publiĂ©es par CommuteAir sur un serveur cloud Amazon Web Services non sĂ©curisĂ©[26] - [27] - [28] - [29]. Selon crimew, les noms dans la Terrorism Scanning Database sont presque exclusivement d’origine arabe et russe[30] ; plus de 10% des entrĂ©es rĂ©pertoriĂ©es contenaient « MUHAMMED » dans les champs du prĂ©nom ou du nom[29].

Inculpation

FBI banner on the website git.rip
BanniĂšre montrant la saisie du domaine git.rip par le FBI

En , crimew est inculpĂ©e par un grand jury de la cour de district des États-Unis du district ouest de Washington pour des accusations liĂ©es Ă  plusieurs piratages qu'elle aurait commis entre 2019 et 2021. L'acte d'accusation de douze pages[20] allĂ©guait que crimew avait piratĂ© des dizaines d'entitĂ©s[31], publiĂ© des informations et du code propriĂ©taires de plus de 100 entitĂ©s, y compris des agences gouvernementales[32], et vendu des produits dĂ©rivĂ©s liĂ©s au piratage tels que des t-shirts[33]. Il l'a inculpĂ©e de fraude et d'abus informatiques, de fraude Ă©lectronique (en) et d'usurpation d'identitĂ©. L'acte d'accusation et un raid de la police suisse au cours duquel les appareils Ă©lectroniques de crimew ont Ă©tĂ© saisis Ă  la demande des autoritĂ©s amĂ©ricaines, sont intervenus peu de temps aprĂšs qu'elle a revendiquĂ© son implication dans le piratage de Verkada, mais ne contenait aucune accusation Ă  ce sujet[34] - [35] - [36]. Sept policiers ont fouillĂ© son domicile pendant le raid et quinze ont fouillĂ© le domicile de ses parents[23]. Le site web git.rip, par l'intermĂ©diaire duquel crimew et d'autres auraient partagĂ© des donnĂ©es obtenues par piratage, a Ă©tĂ© saisi par le FBI[37].

Au , crimew est reprĂ©sentĂ©e en Suisse par l'avocat Marcel Bosonnet[31] - [38]. Une campagne de financement participatif a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e en pour collecter des fonds pour sa dĂ©fense lĂ©gale aux États-Unis[39].

RĂ©ponse publique

Le hashtag « #freetillie » a Ă©tĂ© utilisĂ© pour exprimer du soutien Ă  crimew aprĂšs le raid de son domicile[25] - [40]. La chercheuse en piratage Gabriella Coleman a dĂ©clarĂ© qu'elle s'attendait Ă  ce que crimew gagne plus de soutien de la part de la communautĂ© du hacking Ă  la suite de l'acte d'accusation, dĂ©clarant que le gouvernement des États-Unis a Ă©tĂ© trop agressif dans la poursuite des pirates qui poursuivent des idĂ©aux de gauche et anti-autoritaires[33]. Selon un article de Republik, crimew est « dans la tradition de hackers tels que Jeremy Hammond et Aaron Swartz »[23]. HernĂąni Marques, membre du comitĂ© de la section suisse du Chaos Computer Club, a appelĂ© Ă  la « solidaritĂ© » avec crimew[41]. Les procureurs de Seattle ont dĂ©noncĂ© ce soutien, Tessa M. Gorman (en) dĂ©clarant que « se cacher dans des motivations prĂ©tendument altruistes ne supprime pas les relents criminels d’intrusions, de vols et de fraudes pareils »[33].

Tandis que les mĂ©dias en dehors de la Suisse ont louĂ© crimew pour avoir rĂ©vĂ©lĂ© des failles de sĂ©curitĂ© dans les systĂšmes de surveillance centralisĂ©s aux États-Unis, le magazine null41 rapporte que les mĂ©dias suisses se sont largement concentrĂ©s sur crimew elle-mĂȘme, en particulier son identitĂ© de genre et son apparence[42].

PossibilitĂ© d’extradition ou de jugement en Suisse

AprĂšs l'inculpation, un porte-parole du ministĂšre amĂ©ricain de la Justice a dĂ©clarĂ© Ă  Blick que la procĂ©dure avait Ă©tĂ© suspendue, expliquant que les États-Unis ne poursuivraient pas l'affaire Ă  moins que crimew ne soit prĂ©sente aux États-Unis et dĂ©fendue par un avocat[20]. crimew a exprimĂ© sa confiance qu'elle ne sera pas extradĂ©e vers les États-Unis. L’avocat suisse Roman Kost a dĂ©clarĂ© que la loi suisse sur l'extradition n'autorise pas l'extradition de citoyens sans leur consentement, mais que les pirates informatiques suisses « peuvent ĂȘtre jugĂ©s en Suisse s'il existe suffisamment de soupçons et de preuves, et peuvent ĂȘtre punis s'ils sont reconnus coupables »[33]. Le DĂ©partement fĂ©dĂ©ral de justice et police de la Suisse a confirmĂ© Ă  Zentralplus (de) qu'il n'extrade pas les ressortissants suisses contre leur volontĂ©[43]. Le journal suisse Le Temps a rapportĂ© que crimew ne serait pas extradĂ©e et serait plutĂŽt jugĂ©e en Suisse[44].

20 Minuten a rapportĂ© que si crimew Ă©tait jugĂ©e en Suisse, elle encourrait un maximum de quatre ans et demi de prison[41]. HernĂąni Marques a dĂ©clarĂ© que « la plupart de ce qu’elle a fait ne serait pas punissable en Suisse », soulignant qu'une grande partie des donnĂ©es criminelles divulguĂ©es Ă©taient accessibles au public sur Internet et affirmant que le piratage de Verkada Ă©tait « lĂ©gitime et utile pour la sociĂ©tĂ© » en raison du problĂšme de confidentialitĂ© qu'il a exposĂ©[23]. En , Blick rapporte qu'un mandat d'arrĂȘt potentiel pour crimew Ă©mis par les États-Unis serait probablement exĂ©cutĂ© par tous les pays qui partagent une frontiĂšre avec la Suisse[20]. En septembre 2021, crimew dĂ©clare Ă  null41 qu'elle Ă©tait certaine qu'elle ne pourrait plus jamais voyager dans certains pays, et que mĂȘme si elle pouvait voyager Ă  l'avenir, cela serait risquĂ© en raison de la possibilitĂ© d'extradition d'autres pays. Elle a notĂ© que contrairement Ă  Julian Assange, elle ne comptait pas sur la bonne volontĂ© d'un pays car la constitution suisse interdit son extradition[42]. En octobre 2021, Zeit Magazin a rapportĂ© que bien qu’Interpol ne rende pas publiques la plupart de ses enquĂȘtes, il Ă©tait probable qu'un mandat d'arrĂȘt international ait Ă©tĂ© Ă©mis contre crimew, ce qui la rendrait potentiellement incapable de quitter la Suisse[45].

Vie privée

crimew est nĂ©e le 7 aoĂ»t 1999 [46] et vit dans le district de Bruch de Lucerne en Suisse alĂ©manique[47]. Adolescente, elle travaille dans l’informatique[25]. Elle a Ă©tĂ© la fondatrice du lanceur Android « Lawnchair », qui est maintenu par une autre Ă©quipe de dĂ©veloppement depuis [48] - [49]. crimew est non binaire[39] et utilise les pronoms it/its et she/her en anglais. Elle a Ă©galement Ă©tĂ© connue sous les nom « deletescape » et « tillie crimew ». En 2022, elle change son nom lĂ©gal en maia arson[50].

crimew est membre des Jeunes socialistes suisses[47], et a Ă©tĂ© candidate au conseil municipal de Lucerne en 2020[25] ; un post Facebook de la section lucernoise des Jeunes socialistes utilisait le slogan « Kapitalismus zerstört jegliche KreativitĂ€t oder Innovation! » (« Le capitalisme dĂ©truit toute crĂ©ativitĂ© ou innovation ! ») pour promouvoir sa campagne[40]. Elle a citĂ© la curiositĂ©[25], l’anticapitalisme, l’anarchisme et l'opposition au concept de propriĂ©tĂ© intellectuelle comme motifs de ses activitĂ©s[51] - [52], dĂ©clarant que « ne se soucier de littĂ©ralement rien d’autre que le profit n’aboutit assurĂ©ment pas Ă  la sĂ©curitĂ© »[10]. Elle a en outre dĂ©clarĂ© qu'elle pensait que le code source et la documentation devraient ĂȘtre publics, et qu'elle se considĂ©rait comme une hacktiviste[42]. Être queer et ĂȘtre victime de discrimination a contribuĂ© au dĂ©veloppement des opinions politiques de crimew[53]. Sur sa biographie Twitter, crimew se dĂ©crit comme une « indicted hacktivist/security researcher, artist, mentally ill enby polyam trans lesbian anarchist kitten » (« hacktiviste/chercheuse en sĂ©curitĂ© inculpĂ©e, artiste, et chaton malade mentale, non-binaire, polyamoureuse, trans, lesbienne et anarchiste »)[54].

Notes et références

  1. « crimew » (prononcĂ© en anglais : ['kraÉȘ,mjuː]) est un mot-valise formĂ© des mots « crime » et de « mew », onomatopĂ©e du miaulement en anglais. crimew stylise son nom en minuscules.
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Liens externes

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