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Aaron Swartz

Aaron Swartz, né le à Highland Park, prÚs de Chicago, et mort le à New York[1], est un informaticien, écrivain, militant politique et hacktiviste américain.

Aaron Swartz
Aaron Swartz en 2009.
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  26 ans)
Brooklyn
SĂ©pulture
Shalom Memorial Park (d)
Nom de naissance
Aaron Hillel George Swartz
Nationalité
Formation
Université Stanford
North Shore Country Day School (en)
Activités
PĂšre
Robert Swartz (d)
MĂšre
Susan Swartz (d)
Autres informations
Site web
Blog officiel
Distinctions
ƒuvres principales

Fervent partisan de la liberté numérique, il consacra sa vie à la défense de la « culture libre », convaincu que l'accÚs à la connaissance est un moyen d'émancipation et de justice.

Aaron Swartz a eu une influence dĂ©cisive dans l’essor d’Internet. Il participa au dĂ©veloppement de plusieurs techniques, notamment le format flux RSS[2] ou encore celle des licences Creative Commons[3] (CC). Sa contribution ne s'arrĂȘte pas au plan technique, il fut aussi connu pour ses efforts de dĂ©mocratisation de l’information sur le web en manifestant contre des projets de loi tels que la Stop Online Piracy Act (SOPA).

Écrivain prolifique sous diffĂ©rentes formes (blogs, pamphlets politiques, textes de confĂ©rences), l'ouvrage Celui qui pourrait changer le monde (paru en français en 2017) rassemble ses principaux textes qui reflĂštent son engagement intellectuel sur des enjeux sociĂ©taux dont le droit d'auteur, la libertĂ© d'accĂšs des connaissances et des savoirs dont les publications scientifiques ou la transparence en politique.

Il a étendu ses réflexions dans le domaine de la sociologie, l'éducation civique et politique[4] - [5].

Il se suicide le Ă  l'Ăąge de 26 ans[1] dans son appartement. Son procĂšs fĂ©dĂ©ral en lien avec des accusations de fraude Ă©lectronique devait dĂ©buter le mois suivant.

Biographie

Aaron Swartz en 2002 aux cÎtés de Lawrence Lessig à l'occasion du lancement de Creative Commons.

Famille

Aaron Swartz naĂźt le Ă  Chicago dans une famille juive. Il est l’aĂźnĂ© de trois frĂšres et grandit Ă  Highland Park, Illinois, dans la banlieue de Chicago. Sa mĂšre Susan est femme au foyer et son pĂšre Robert Swartz, Ă©tait le fondateur d'une entreprise Ă©ditant des logiciels informatiques.

Son grand-pĂšre, William Swartz, prĂ©sidait une entreprise d’enseignes et s'Ă©tait engagĂ© dans l'organisme Pugwashi, prĂŽnant le dĂ©sarmement, et qui remporta le prix Nobel de la Paix en 1995[6] - [7].

Sa famille pratiquante fréquenta une communauté religieuse juive axée sur le courant du judaïsme réformé puis le mouvement Habad-Loubavitch. N'étant ni croyant ni pratiquant, Aaron Swartz fréquenta briÚvement les cours religieux[8].

Enfant précoce, Aaron Swartz fréquenta une école pour enfants surdoués dÚs son plus jeune ùge, mais connut une scolarité difficile. Son pÚre, Robert Swartz le décrit « comme un enfant trÚs sensible et trÚs fragile, ce qui amplifiait ses difficultés »[9].

Concernant son Ă©ducation, Robert Swartz raconte : « L’idĂ©e d’essayer de faire le bien et de rendre le monde meilleur imprĂ©gnait notre maniĂšre d’envisager les choses », [
] « L’idĂ©e de ne pas nous intĂ©resser aux objets, Ă  l’argent, aux acquisitions Ă©tait notre façon de voir le monde »[6].

Informaticien et entrepreneur précoce

TrÚs tÎt, Swartz s'intéresse à l'informatique, à Internet avec une sensibilité aux projets open source et collaboratifs.

Il multiplie de nombreux projets en tant que programmeur informatique :

À 12 ans, il crĂ©e The Info Network, une encyclopĂ©die Ă©ditĂ©e par les internautes, qui repose sur un principe de collaboration ouvert aux internautes comme WikipĂ©dia[10].

À 13 ans, il reçoit l’ArsDigita Prize, qui rĂ©compense les jeunes gens ayant crĂ©Ă© des sites non commerciaux « utiles, Ă©ducatifs et collaboratifs »[11]. Le titre lui donne droit Ă  un voyage au MIT, oĂč il rencontre des personnalitĂ©s importantes du web. Cette mĂȘme annĂ©e, sa rencontre avec le juriste et thĂ©oricien du droit de l'internet Lawrence Lessig, lors d'une confĂ©rence TED, fut le point de dĂ©part d'une longue collaboration.

À 14 ans, il participe Ă  l'Ă©laboration de la spĂ©cification 1.0 du format RSS, une technologie permettant de recevoir en direct les mises Ă  jour de sites web.

À 15 ans, il contribue au dĂ©veloppement informatique de la licence Creative Commons[12], alternative aux licences du droit d'auteur standard. Dans cette perspective de l'accĂšs libre du droit d'auteur, Aaron Swartz Ă©tait particuliĂšrement admiratif de Tim Berners-Lee, l'un des principaux crĂ©ateurs du World Wide Web, du fait de son initiative de laisser sa crĂ©ation libre et gratuite pour qu'elle puisse profiter Ă  un large public[13].

MalgrĂ© son jeune Ăąge et bien qu'il n'ait pas les diplĂŽmes requis, Lawrence Lessig le nomme chercheur dans le centre de recherche le « Safra Center for Ethics »[14] axĂ© sur la corruption institutionnelle de l'universitĂ© Harvard[15] - [16]. Au dĂ©but de leur relation, le juriste Ă©tait comme un professeur pour Aaron, « mais Ă  la fin, c’était lui mon mentor et moi son Ă©lĂšve
 ». Lawrence Lessig le prĂ©sente de la maniĂšre suivante[17] : « Aaron a appris plus de choses que la plupart d'entre nous n'en apprendront jamais et il a Ă©laborĂ© plus de choses que la plupart d'entre nous n'en Ă©laboreront jamais. [
] Peu d'entre nous auront jamais une influence, ne serait-ce que vaguement comparable, Ă  celle qu'a eue ce garçon ». Il le dĂ©crit Ă©galement comme une personnalitĂ© dĂ©sintĂ©ressĂ©e dans son engagement militant[18].

À l'Ăąge de 16 ans, il quitte Highland Park pour entrer Ă  l'universitĂ© de Stanford[2]. Il obtient un poste au sein de l'incubateur d'entreprise Y Combinator dirigĂ© par Paul Graham[19] oĂč il crĂ©e sa start-up Infogami, un systĂšme de gestion de contenu pour crĂ©er des sites web[20].

En 2005, Infogami fusionne avec Reddit, cofondĂ© par Alexis Ohanian et Steve Huffman. Les deux sociĂ©tĂ©s Ă©tant en difficultĂ©, la fusion a pour objectif de crĂ©er une nouvelle sociĂ©tĂ© pour de soutenir le dĂ©veloppement des deux produits : Not a Bug[21]. Il devient alors copropriĂ©taire et membre de l’équipe de Reddit. Ohanian et Huffman le nomment cofondateur de Reddit[22]. Par la suite ces deux derniers refuseront de reconnaĂźtre Swartz comme un cofondateur, affirmant qu’ils avaient commencĂ© Ă  travailler sur Reddit six mois avant la fusion avec Infogami[23]. Swartz dĂ©veloppe au sein de Reddit un framework Python qu'il nomme "web.py"[24]. Lorsque Reddit est achetĂ© par CondĂ© Nast, une incompatibilitĂ© de principes ou de visions le force Ă  vendre ses parts et Ă  quitter son poste[25].

En 2007, il crée le site Jottit[26], un site permettant de créer une page Web le plus simplement possible (entrer un titre, un texte, et cliquer sur publier)[27]. Il devient par la suite membre du W3C et du RDF Core Working Group et élabore, avec John Gruber, le langage de balisage léger Markdown, pour générer du HTML.

En 2008[28], il travaille avec Virgil Griffith sur Tor2web (en), un proxy HTTP pour des services cachés Tor.

Il a participé à la création de l'Open Library, à la suite de la demande de Brewster Kahle, fondateur de l'Internet Archive[29].

Contributeur Wikipédia

Aaron Swartz Ă©tait un wikipĂ©dien actif[30] dĂšs 2003[31] et avait d’ailleurs crĂ©Ă© avant l'heure The Info Network, sorte de « WikipĂ©dia » n'ayant pas attirĂ© de public (Swartz, 2017, p. 16). En 2006, il s'est prĂ©sentĂ© Ă  l'Ă©lection du conseil d'administration de la Wikimedia Foundation et a publiĂ© sur son blog un texte intitulĂ© Qui Ă©crit WikipĂ©dia[32] ?, dont la conclusion rĂ©sumait en quelque sorte sa profession de foi. RĂ©futant rigoureusement l'analyse de Jimmy Wales selon laquelle l'essentiel de l'encyclopĂ©die est Ă©crit par une minoritĂ© d'experts trĂšs productifs, les « insiders », tandis que la majoritĂ© des autres intervenants n'effectuent que des modifications mineures et ponctuelles, Aaron Swartz plaidait pour un Ă©largissement de la base de ces « outsiders » minoritaires. Encourager et faciliter le travail des contributeurs ponctuels devrait mĂȘme, selon lui, constituer un objectif pour les « insiders », afin de garantir que l'encyclopĂ©die en ligne reste Ă  la fois experte, de qualitĂ©.

« If Wikipedia is written by occasional contributors, then growing it requires making it easier and more rewarding to contribute occasionally. Instead of trying to squeeze more work out of those who spend their life on Wikipedia, we need to broaden the base of those who contribute just a little bit. »

— Aaron Swartz, http://www.aaronsw.com/weblog/whowriteswikipedia

« Si Wikipédia est écrite par des contributeurs occasionnels, alors pour la développer, il faut rendre plus facile et plus gratifiant le fait de contribuer occasionnellement. Au lieu d'essayer de faire travailler davantage ceux qui passent leur vie sur Wikipédia, nous devons élargir la base de ceux qui contribuent juste un peu. »

— Traduction libre, http://www.aaronsw.com/weblog/whowriteswikipedia

Durant son jeune Ăąge, il expĂ©rimente ce principe de libertĂ© d’accĂšs des contenus encyclopĂ©diques en utilisant les collections numĂ©riques de la Library of Congress (bibliothĂšque du CongrĂšs amĂ©ricain). Utilisant une partie de ses Ă©conomies pour acquĂ©rir les droits des collections numĂ©riques, il organise la publication sur le Web des archives des millions de documents sur l’histoire et la culture amĂ©ricaine pour les rendre disponibles en ligne, gratuitement[33].

La photo de Aaron Swartz fut reproduite en premiÚre page du Boston Globe à titre de wikipédien type (Swartz, 2017, p. 45).

Watchdog.net

En 2008, Aaron Swartz crée Watchdog.net une organisation visant à renforcer la transparence gouvernementale en diffusant plus largement les données officielles (Swartz, 2017, p. 16).

Le libre accĂšs aux publications scientifiques

En 2008, il Ă©crit et publie sur son blog le Guerilla Open Access Manifesto (en), plaidoyer en faveur de l’Open Access[34] (traduction en français). Aaron Swartz, Ă©tait convaincu que l'accĂšs Ă  la connaissance constitue le meilleur outil d'Ă©mancipation et de justice. Par consĂ©quent, il Ă©tait favorable au libre accĂšs aux publications scientifiques, dans un contexte oĂč les grands Ă©diteurs de revues comme Elsevier dominent l’économie de la publication scientifique, en restreignant ainsi l’accĂšs aux Ă©tudes et rĂ©sultats d'expĂ©rimentations[35] - [36].

PACER

En 2008, Aaron Swartz tĂ©lĂ©charge 2,7 millions de documents du SystĂšme judiciaire fĂ©dĂ©ral amĂ©ricain, tous hĂ©bergĂ©s au sein du PACER (Public Access to Court Electronic Records), une base de donnĂ©es administrĂ©e par l’Administrative Office of the United States Courts[37].

Le Huffington Post relate que « Swartz a tĂ©lĂ©chargĂ© les documents du SystĂšme judiciaire fĂ©dĂ©ral amĂ©ricain depuis le systĂšme PACER dans le but de les rendre disponibles en s’affranchissant du systĂšme payant. Le transfert a attirĂ© l’attention du FBI, qui a finalement dĂ©cidĂ© de ne pas le poursuivre, en raison du caractĂšre public des documents »[38].

Il est alors nĂ©cessaire de dĂ©bourser 8 cents pour accĂ©der Ă  une page hĂ©bergĂ©e sur le systĂšme PACER. Carl Malamud, le fondateur de l’organisation Ă  but non lucratif Public.Ressources.Org, dĂ©nonce la monĂ©tisation du service en rappelant que les documents fĂ©dĂ©raux ne sont pas couverts par le copyright[39] - [40].

Les frais sont « rĂ©investis par la cour dans la maintenance du systĂšme informatique, mais elle rĂ©alise un bĂ©nĂ©fice de 150 millions de dollars, selon les rapports de la cour », rapporte le New York Times[39].

Carl Malamud a lancĂ© un appel aux activistes, leur demandant de se rendre dans l’une des 17 bibliothĂšques ayant contractĂ© un essai gratuit avec le systĂšme PACER afin de tĂ©lĂ©charger des documents produits par la cour et de les mettre en ligne publiquement[39].

AprĂšs avoir lu l’appel de Malamud, Aaron Swartz a utilisĂ© un programme informatique Ă©crit en Perl et fonctionnant sur des serveurs cloud d’Amazon pour tĂ©lĂ©charger les documents, en utilisant des identifiants appartenant Ă  la bibliothĂšque de Sacramento[37]. Du 4 au , il a eu accĂšs aux documents et il les a tĂ©lĂ©chargĂ©s sur un service de cloud[40]. Il a ensuite divulguĂ© les documents Ă  l’organisation de Malamud.

Le [39], le GPO a suspendu l'essai gratuit, « dans l'attente d'une Ă©valuation » du programme[39] - [40]. Les actions d'Aaron Swartz ont ensuite Ă©tĂ© examinĂ©es par le FBI. L'affaire a Ă©tĂ© classĂ©e aprĂšs deux mois sans qu'aucune charge ait Ă©tĂ© retenue[40]. Aaron Swartz a appris les dĂ©tails de l'enquĂȘte aprĂšs avoir dĂ©posĂ© une demande dans le cadre du Freedom of Information Act auprĂšs du FBI et a dĂ©crit leur rĂ©ponse comme « le dĂ©sordre habituel qui rĂ©vĂšle le manque d'humour du FBI »[40]. Les clients utilisant Firefox ont la possibilitĂ© d'enregistrer les documents pour un accĂšs public gratuit avec un plug-in appelĂ© RECAP[41].

En 2013, à la mémoire d'Aaron Swartz, Malamud a rappelé leur travail avec PACER. Ils ont réussi à faire franchir le paywall à des millions de disques de tribunaux de district américains, a-t-il déclaré, et les ont trouvés pleins d'atteintes à la vie privée, divulguant notamment des dossiers médicaux et les noms d'enfants mineurs et d'informateurs confidentiels.

Malamud a rédigé un compte-rendu plus détaillé de sa collaboration avec Aaron Swartz sur le projet Pacer dans un essai publié sur son site Web[42].

Dans Ars Technica, Timothy Lee[43], qui utilisa plus tard les documents obtenus par Aaron Swartz en tant que co-crĂ©ateur de RECAP, donna un aperçu des divergences dans le rapport sur le volume de donnĂ©es qu'il avait tĂ©lĂ©chargĂ©. Selon le New York Times, Aaron Swartz avait dĂ©jĂ  tĂ©lĂ©chargĂ© environ 25 % des documents stockĂ©s dans le PACER quelques jours avant que l'analyse externe ne soit fermĂ©e, ce qui aurait permis de tĂ©lĂ©charger « environ 20 % de l'ensemble de la base de donnĂ©es ». Sur la base des faits selon lesquels Aaron Swartz a tĂ©lĂ©chargĂ© 2,7 millions de documents alors que PACER en contenait 500 millions, Timothy Lee a conclu que Swartz avait tĂ©lĂ©chargĂ© moins de 1 % de la base de donnĂ©es[37].

Mouvement Demand Progress

En 2009, il fonde le mouvement Demand Progress avec David Segal. Le collectif s'implique dans plusieurs campagnes : refus de la mise hors-la-loi de WikiLeaks, soutien de l'action des lanceurs d'alerte, demande d'abrogation du Patriot Act, appel à réduire les nouvelles et vastes prérogatives de l'exécutif américain sur Internet, opposition à la censure sur Facebook et contre le projet de loi SOPA[44]. Dans le documentaire The Internet's Own Boy, il déclare : « Les libertés garanties par notre Constitution, sur lesquelles s'est construit notre pays seraient soudainement supprimées. Au lieu de nous rendre plus libres, la technologie nous priverait de droits fondamentaux qu'on a toujours tenus pour acquis ». La plate-forme mise en place par Aaron Swartz permet à des millions de gens de contacter le CongrÚs et de signer des pétitions. La mobilisation aboutit et le projet de loi est retiré en [19].

Au début des années 2010, il y rencontre la militante Taren Stinebrickner-Kauffman, qui sera sa compagne jusqu'à son décÚs en 2013[45].

Affaire JSTOR

A. Swartz participant Ă  une manifestation contre le SOPA, en 2012.

Le , il est accusĂ© d'avoir tĂ©lĂ©chargĂ© 4,8 millions d'articles scientifiques disponibles sur le site de JSTOR[46] - [47] (soit la quasi-totalitĂ© du catalogue). L'organisation JSTOR n'a pas pris l'initiative d'une telle dĂ©marche judiciaire, c'est la procureure des États-Unis Carmen Ortiz[48] qui a engagĂ© des poursuites contre Aaron Swartz dans le but de le faire arrĂȘter[49].

D'aprĂšs la plainte[50], c'est entre le et le qu'Aaron Swartz utilise plusieurs mĂ©thodes pour rĂ©cupĂ©rer les documents. Il entre notamment dans la salle de cĂąblage informatique du MIT et y branche un disque dur externe directement sur les serveurs. La quantitĂ© de tĂ©lĂ©chargements aurait fait s'effondrer plusieurs serveurs de JSTOR, conduisant Ă  un blocage de l'accĂšs des utilisateurs du MIT au rĂ©seau. Son matĂ©riel sera dĂ©couvert quelque temps plus tard et une camĂ©ra de surveillance spĂ©cialement installĂ©e pour la circonstance permettra de le confondre puis de l'arrĂȘter.

Alex Stamos, témoin expert engagé aux cÎtés d'Aaron Swartz dans l'affaire, révÚle sur son blog[51] les circonstances et les modalités de l'action de l'homme :

  • Le rĂ©seau du MIT (Massachussets Institute of Technology) offrait aux Ă©tudiants (au moment des faits) une adresse IP routable fournie par un serveur DHCP non identifiĂ©, sans contrĂŽle des abus. Chacun pouvait donc s'identifier sur le rĂ©seau et se voir confier une adresse IP, ce qui est trĂšs rare pour un rĂ©seau de campus.
  • Cette organisation Ă©tait le rĂ©sultat d'une politique explicite de l'Ă©tablissement, ce que le directeur de la sĂ©curitĂ© des rĂ©seaux de l'universitĂ© a admis face aux reprĂ©sentants d'Aaron Swartz au cours du procĂšs en dĂ©cembre. L'universitĂ© avait choisi de ne pas protĂ©ger le rĂ©seau d'abus Ă©ventuels, comme le tĂ©lĂ©chargement d'un grand nombre de fichiers simultanĂ©ment.
  • Toujours au moment des faits, JSTOR autorisait un nombre illimitĂ© de tĂ©lĂ©chargements par les membres du rĂ©seau du MIT. Le site n'avait mis en place aucun outil pour empĂȘcher les tĂ©lĂ©chargements abusifs (comme la mise en place de CAPTCHA, l'enregistrement pour le tĂ©lĂ©chargement de plusieurs fichiers, ou encore un avertissement pour l'utilisateur). Techniquement, Aaron Swartz n'a donc pas piratĂ© le site JSTOR : il a seulement mis en place un script Python qui listait les adresses des articles de revues, puis en envoyait la requĂȘte au serveur.
  • Aaron Swartz n'a rien fait pour dissimuler son identitĂ©, n'a usĂ© d'aucun systĂšme de chiffrement et n'a mĂȘme pas effacĂ© son historique de navigation. Il a cependant changĂ© son adresse MAC et fourni une fausse adresse de courriel (via Mailinator), se dĂ©clarant comme « Gary Host » (abrĂ©gĂ© en « Ghost » - « fantĂŽme » en anglais).

AprĂšs la rĂ©vĂ©lation de ses agissements, Aaron Swartz retourne les disques durs contenant les articles, en promettant de ne pas les diffuser. JSTOR dĂ©cide alors de ne pas entamer de poursuites judiciaires. NĂ©anmoins, le bureau du procureur maintient ses poursuites[52], le menaçant de 35 ans de prison. Le MIT, traditionnel soutien de l'internet libre, choisit de ne pas soutenir Aaron Swartz[53]. MalgrĂ© l'acquittement d'Aaron Swartz d'une amende Ă  l'Ă©diteur, Flore Vasseur, dans son ouvrage Ce qu'il reste de nos rĂȘves, analyse le maintien des treize chefs d'inculpation comme Ă©tant une forme de persĂ©cution et l'impuissance ressentie liĂ©e Ă  l'absurditĂ© du systĂšme judiciaire amĂ©ricain[54].

SecureDrop

Son dernier projet de dĂ©veloppement est la plate-forme SecureDrop permettant aux lanceurs d’alerte de fournir informations et documents aux journalistes de façon sĂ©curisĂ©e, utilisĂ©e par des mĂ©dias comme le New Yorker, le Washington Post ou encore le Guardian[55].

Il collaborait sur le code informatique avec Kevin Poulsen. AprĂšs sa disparition, c'est la FPF (Free Press Foundation) qui a repris le projet avec l'aide de James Dolan, rebaptisant le projet initial Deaddrop en projet SecureDrop[56].

La premiÚre instance de SecureDrop est mise en ligne par The New Yorker en octobre 2013, aprÚs son décÚs[57].

Personnalité

Aaron Swartz est décrit par son entourage comme une personne « idéaliste et désintéressée » dans ses engagements et un « travailleur acharné »[58].

Il souffrait de troubles alimentaires, notamment le syndrome de dysoralitĂ© sensorielle (« Sensory Processing Disorder » familiĂšrement appelĂ© en amĂ©ricain « supertasting »), une pathologie oĂč le sujet a une sensibilitĂ© gustative surdĂ©veloppĂ©e. Il privilĂ©giait les aliments tels que le riz et la mie de pain : « Seule la nourriture de couleur blanche me convient Ă  peu prĂšs lorsque je suis dans un Ă©tat d’agacement avancĂ© ou dĂ©pressif », Ă©crit-il sur son blog.

Il Ă©tait atteint d’une maladie chronique intestinale (colite ulcĂ©reuse) qui lui causait de nombreux maux de ventre et des pĂ©riodes de dĂ©pression Ă  rĂ©pĂ©tition[59]. NĂ©anmoins, sa compagne Taren Stinebrickner-Kauffman rĂ©fute que la dĂ©pression soit la cause de son suicide et dĂ©nonce la « vindicte » du systĂšme de justice criminelle[60].

DĂ©cĂšs

Le [61] - [62], Aaron Swartz s’est pendu[1] dans son appartement de Brooklyn. Son procĂšs fĂ©dĂ©ral en lien avec ces accusations de fraude Ă©lectronique devait dĂ©buter le mois suivant. En cas de condamnation, il encourait une peine d'emprisonnement pouvant atteindre 35 ans[63] et une amende s'Ă©levant jusqu'Ă  1 million de dollars[63].

Le mĂȘme jour, la famille et les proches de Swartz mettent en place un site web Ă  sa mĂ©moire, sur lequel ils dĂ©clarent notamment[64] :

« Aaron’s death is not simply a personal tragedy. It is the product of a criminal justice system rife with intimidation and prosecutorial overreach. Decisions made by officials in the Massachusetts U.S. Attorney’s office and at MIT contributed to his death. The US Attorney’s office pursued an exceptionally harsh array of charges, carrying potentially over 30 years in prison, to punish an alleged crime that had no victims. Meanwhile, unlike JSTOR, MIT refused to stand up for Aaron and its own community’s most cherished principles. »

« La mort d'Aaron n'est pas seulement une tragĂ©die personnelle. C'est le rĂ©sultat d'un systĂšme judiciaire criminel oĂč l'intimidation et les poursuites excessives abondent. Les dĂ©cisions prises par le bureau du procureur du Massachusetts et le MIT ont contribuĂ© Ă  sa mort. Le procureur des États-Unis l'a poursuivi sous un ensemble de chefs d'accusation particuliĂšrement sĂ©vĂšres, le menaçant de plus de 30 ans de prison, pour punir un crime allĂ©guĂ©, sans victime. De plus, contrairement au JSTOR, le MIT a refusĂ© de dĂ©fendre Aaron et les principes les plus chers de sa propre communautĂ©. »

— Traduction libre.

Soupçon de pression psychologique

Le lendemain de son dĂ©cĂšs, le MIT annonce l'ouverture d'une enquĂȘte interne pour dĂ©terminer le rĂŽle jouĂ© par l'institution, notamment le juge Holder, dans le suicide du jeune homme « depuis le moment oĂč des activitĂ©s inhabituelles ont Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©es sur le rĂ©seau Ă  l'automne 2010 jusqu'Ă  aujourd'hui ». Elle sera menĂ©e par Hal Abelson, cofondateur de Creative Commons et Ă©galement directeur au sein de l'universitĂ©[65].

En , l'hacktiviste Jeremy Hammond, emprisonné pour avoir hacké l'entreprise Stratfor et transmis les informations à WikiLeaks, écrit une lettre ouverte dans laquelle il condamne le gouvernement américain pour sa responsabilité dans la mort d'Aaron Swartz[66] - [67].

Le , Hal Abelson remet au prĂ©sident du MIT le rapport de l'enquĂȘte interne initiĂ©e aprĂšs le suicide d'Aaron Swartz. Celui-ci conclut que le MIT a eu une attitude neutre pendant la pĂ©riode qui a suivi l'arrestation d'Aaron Swartz, ne cherchant ni Ă  ce qu'une procĂ©dure criminelle soit lancĂ©e contre lui ni Ă  le dĂ©fendre. Les rapporteurs notent que, par sa position de neutralitĂ© dans cette affaire, le MIT n'a sans doute pas Ă©tĂ© Ă  la hauteur de son rĂŽle de leader dans la technologie de l'information[68]. Elliot Peters, son avocat, considĂšre que le MIT n'a jamais pris la dĂ©fense d'Aaron Swartz en demandant au gouvernement de cesser les poursuites avant d'y avoir Ă©tĂ© poussĂ©[19].


Hommages

Plusieurs initiatives voient le jour à la suite de son décÚs : sur Twitter, plusieurs chercheurs publient notamment leurs travaux en accÚs libre en forme d'hommage à son engagement[69], le collectif Anonymous hacke deux sites web du MIT[70] ainsi que le site de la United States Sentencing Commission[71].

Tim Berners-Lee, principal inventeur du World Wide Web, a tweeté le lendemain « Aaron est mort. Vagabonds dans ce monde de fous, nous avons perdu un mentor, un aßné plein de sagesse. Hackers défendant le droit, nous sommes un de moins, nous avons perdu l'un des nÎtres. Tous ceux qui élÚvent, qui soignent, qui sont à l'écoute, qui nourrissent, parents, tous, nous avons perdu un enfant. Pleurons. »[72]

Une pĂ©tition est Ă©galement mise en place sur le site de la Maison-Blanche pour rĂ©clamer la dĂ©mission de la procureure Ă  l'initiative de l'affaire[73], signĂ©e par plus de 10 000 personnes au lendemain du dĂ©cĂšs. Le site du MIT subit des barbouillages de quelques heures affichant un message de soutien d'Anonymous, qui dĂ©nonce les pressions du gouvernement amĂ©ricain et appelle Ă  une rĂ©forme du systĂšme du copyright et de la propriĂ©tĂ© intellectuelle[74]. Le , WikiLeaks indique qu'Aaron Swartz faisait partie de ses sources, sans toutefois pouvoir le prouver[75].

En hommage Ă  Aaron, une semaine avant le premier anniversaire de son dĂ©cĂšs un hacker exploite un bug du site Springer Link pour tĂ©lĂ©charger plusieurs centaines de milliers d’articles scientifiques et les publier sur un site[76].

Publications

Hommages et distinctions

En 2000, ùgé de 13 ans, il reçoit le prix Ars Digital Prize pour la création de The Info Network[77].

En 2013, il obtient à titre posthume plusieurs distinctions :

Références

  1. Associated Press, « Aaron Swartz, un des créateurs du RSS, s'est suicidé », La Presse, .
  2. Damien Leloup, « Aaron Swartz, itinĂ©raire d'un enfant du Net », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  3. (en) Lawrence Lessig, « Remembering Aaron Swartz », Creative Commons,  : « Aaron was one of the early architects of Creative Commons. As a teenager, he helped design the code layer to our licenses
 »
  4. Aaron Swartz, « Sociology or Anthropology », Raw Thought (consulté le )
  5. (en) Aaron Swartz, « Simplistic Sociological Functionalism », Raw Thought, (consulté le ).
  6. « Aaron Swartz, les mystÚres d'un idéaliste », sur slate.fr, (consulté le ).
  7. (en) « William Swartz, Peace Agency Founder », sur chicagotribune.com, (consulté le ).
  8. (en) Larissa MacFarquhar, « Requiem for a Dream », sur www.newyorker.com, (consultĂ© le ) : « When he was very small, his family was part of a Reform congregation, but when he was six or seven his father came to feel that Reform theology didn’t make sense to him, and moved the family to a Chabad Lubavitch synagogue. Swartz attended services there when he was young, but when he grew older he decided he didn’t believe in God and stopped going. »
  9. (en) Larissa MacFarquhar, « Requiem for a Dream », sur newyorker.com, (consultĂ© le ) : « He hated high school, and wanted to drop out after ninth grade. His father had hated high school, too, had found it excruciatingly dull, so he wasn’t going to force his son to go through it. “Aaron was very, very fragile and very sensitive, and that amplified his difficulties,” his father says. So he dropped out of high school and spent his time taking classes at a local college and studying on his own. »
  10. The Internet's own boy: The Story of Aaron Swartz, de Brian Knappenberger, sur un scénario de w:fr:Brian Knappenberger, Participant Media, 2014 [présentation en ligne], 6:29 - 7:31 min
  11. (en) « ArsDigita Prize », sur l’Internet Archive.
  12. « Lawrence Lessig (1/2) : “Dans le Net, oĂč l'argent est roi, l'attitude dĂ©sintĂ©ressĂ©e d'Aaron Swartz tranchait” », sur http://www.telerama.fr, (consultĂ© le ) : « J’avais remarquĂ© Aaron lors d’une confĂ©rence TED que je donnais. Il avait 13 ans, Ă©tait assis au premier rang, accompagnĂ© par ses parents qui ne le laissaient pas encore voyager seul
 »
  13. « Aaron Swartz, itinĂ©raire d'un enfant du Net », sur lemonde.fr, (consultĂ© le ) : « Son idole est Tim Berners-Lee, l'un des principaux crĂ©ateurs du World Wide Web, qui a choisi de laisser sa crĂ©ation libre et gratuite pour qu'elle puisse bĂ©nĂ©ficier Ă  tous. »
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 »
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Annexes

Bibliographie

Nathalie Crom, « Ce qu'il reste de nos rĂȘves, Flore Vasseur », TĂ©lĂ©rama,‎ (lire en ligne).

Documentaires

Articles connexes

Liens externes

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