Accueil🇫🇷Chercher

Louis François Petit-Radel

Louis François Petit-Radel est un architecte et dessinateur français né à Paris le [1] et mort dans la même ville le [2].

Louis François Petit-Radel
Louis François Petit Radel
par Joseph-Siffrein Duplessis.
Autres informations
Distinction

Biographie

Aîné de trois frères dont l'un se signala comme chirurgien et l'autre comme archéologue, Petit-Radel fut inscrit à l'Académie royale d'architecture comme élève de Jacques-Charles Billaudel, mais il est parfois donné comme élève de Charles De Wailly[1] - [2]. Il concourut cinq fois pour le Prix de Rome et remporta le troisième prix en 1763 (« un arc de triomphe », projet conservé)[3].

À ses débuts, il illustra le chapitre de l’Encyclopédie consacré à la décoration théâtrale. Le cabinet des dessins du musée Carnavalet conserve de lui une suite de dessins pour une machinerie de théâtre.

« Ses grandes compositions d'architecture imaginaire[4], d'une perspective peu rigoureuse, mais traitées dans la manière de Challe, le classent parmi les Piranésiens français[5]. »

Il exposa régulièrement au Salon entre 1793 et 1806[1].

Sous le règne de Louis XVI, Petit-Radel se partagea entre l'enseignement, l'expertise et la construction. « Comme architecte-juré, son arbitrage était recherché des artistes-décorateurs[5]. »

Sous la Terreur, il imagina et fit connaĂ®tre une mĂ©thode sans danger pour « mettre par terre une Ă©glise gothique en dix minutes Â»[6]. Il put l'appliquer Ă  la destruction de l'Ă©glise Saint-Jean-en-Grève[7] Ă  la fin [2].

La peinture L'Intérieur d'une cuisine où le brun momie aurait été utilisé.

En 1793, lors de la profanation de la chapelle Sainte-Anne de l'Ă©glise du Val-de-Grâce, qui renfermait les cĹ“urs embaumĂ©s de 45 rois et reines de France, Petit-Radel s'empara de treize urnes reliquaires en vermeil contenant les cĹ“urs de plusieurs souverains ou personnages princiers (Anne d'Autriche, Marie-ThĂ©rèse d'Espagne, La Grande Mademoiselle,…) et les vendit ou les Ă©changea contre des tableaux Ă  des peintres qui recherchaient la substance censĂ© ĂŞtre issue du broyage de momies Ă©gyptiennes ou « mummie » (substance très rare et hors de prix) : une fois mĂŞlĂ©e Ă  de l'huile, elle Ă©tait rĂ©putĂ©e donner un glacis incomparable aux tableaux[8]. L'un de ces cĹ“urs entra ainsi en possession du peintre Martin Drölling qui l'aurait utilisĂ© pour peindre son IntĂ©rieur d'une cuisine (Paris, MusĂ©e du Louvre)[9]. Selon des recherches historiques, il s'agit d'une lĂ©gende remontant Ă  une nouvelle de G. Lenotre, CĹ“urs de rois, publiĂ©e en 1905[10]. Petit-Radel conserva les plaques sur lesquelles Ă©taient gravĂ©s les noms, dispersĂ©es Ă  sa vente après dĂ©cès rue Castex et les reliquaires de vermeil et les mĂ©dailles[11].

Sous le Premier Empire, Petit-Radel devint inspecteur général des bâtiments civils et construisit l'abattoir du Roule.

Principales réalisations

Petit-Radel - Vue d'une salle d'un temple en rotonde

Dessins

Étude pour une prison.
  • Vue d'une salle d'un temple en rotonde, 1766, Paris, musĂ©e du Louvre (inv. : RF 29499) : Plume et encre noire, lavis gris ; forme ronde ; signĂ© et datĂ©, sur le pilier en bas Ă  droite, Ă  la plume et encre noire : 'Radel 1766' ; ht. 16,9 cm Ă— l. 16,9 cm.
  • Étude pour une prison, sd., passĂ© en vente publique : Paris, Tajan, : plume et encre noire, lavis gris ; forme ronde ; signĂ© ; ht. 15,2 cm Ă— l. 15,2 cm

Notes et références

  1. Source : « Louis François Petit-Radel », Art Encyclopedia, sur answers.com (consulté le ).
  2. Source : « Louis François Petit-Radel », Base Structurae, sur fr.structurae.eu (consulté le ).
  3. Selon Art Encyclopedia : « il partit pour l'Italie et, à son retour, devint architecte du Trésor royal et du Palais Bourbon, puis fut nommé architecte du Roi » (« Louis François Petit-Radel », Art Encyclopedia, sur http://www.answers.com (consulté le )). Le même article affirme que, sous le Premier Empire, il fut membre de l'Académie des beaux-arts, ce qui est inexact (confusion probable avec son frère, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres). De même il n'a pas été architecte du roi mais architecte-juré et expert du Roi, ce qui est bien différent.
  4. Angers, Musée des beaux-arts ; Paris, musée des arts décoratifs ; Londres, Royal Institute of British Architects
  5. Michel Gallet, Les Architectes parisiens du XVIIIe siècle, p. 403
  6. « 1, au même niveau de l'édifice, évider dans chaque pilier la moitié d'un tambour et placer dans le vide ainsi créé des bûches soigneusement ajustées. 2, évider l'autre moitié des tambours, étayer de même. 3, mettre le feu aux pièces de bois. » (cité par Michel Gallet, Les Architectes parisiens du XVIIIe siècle, p. 403-404)
  7. Située derrière l'Hôtel de ville, sur l'emplacement de l'actuelle rue de Lobau.
  8. André Castelot, L'Histoire insolite, Paris, Perrin, , 427 p. (ISBN 2-262-00248-7), p. 171
  9. « Pourquoi cet innocent intérieur cache une histoire… gore », sur beauxarts.com, (consulté le ).
  10. Laetitia Levrat, Martin Drölling (Bergheim 1752-Paris 1817) : un état de la question. Art et histoire de l’art, (HAL dumas-00556601, lire en ligne)
  11. Un rapport Ă©tabli sous la Restauration rapporte cet Ă©pisode : Arch. nat., O3 623.
    « En 1793, l'architecte Petit-Radel fut chargé par le Comité de salut public d'aller jeter aux quatre vents les quarante-cinq cœurs des princes et princesses de la Maison de France qui se trouvaient dans la chapelle du Saint-Sacrement, au Val de Grâce, ainsi que les cœurs de Louis XIII et de Louis XIV qui avaient été placés de part et d'autre de l'autel de l'église Saint-Louis des Jésuites, rue Saint-Antoine. Les membres de la famille des Bourbons étaient, en effet, enterrés à Saint-Denis sans leur cœur, qu'il était d'usage de confier à quelque communauté religieuse. Avant d'accomplir sa mission, Petit-Radel demanda à deux de ses amis peintres, Saint-Martin et Martin Drolling : — Voulez-vous de la mummie ? La mummie, provenant habituellement d'Orient, n'était pas autre chose que des matières organiques ayant macéré dans des aromates et de l'alcool. La guerre empêchait alors les peintres de se procurer cette mummie qui, malaxée avec de l'huile et mélangée à la couleur, donnait, paraît-il, aux toiles un “glacis merveilleux”. Saint-Martin acheta les cœurs de Louis XIII et de Louis XIV, mais n'utilisa qu'une partie du cœur du Roi-Soleil et put à la Restauration rendre ce qu'il en restait. Il offrit également à Louis XVIII le cœur non entamé de Louis XIII et ne reçut en échange qu'une tabatière en or. Il n'en fut pas de même pour Martin Drolling, qui s'était rendu acquéreur d'une douzaine de cœurs, parmi lesquels ceux des reines Anne et Marie-Thérèse d'Autriche, de la Grande Mademoiselle, de Monsieur, frère de Louis XIV, de Philippe d'Orléans, du duc et de la duchesse de Bourgogne, de Madame Henriette. Quelle oraison funèbre pour un Bossuet ! Dans son atelier du II, rue de Sèvres, il les mit froidement en tubes et, spécialisé dans le clair-obscur, utilisa son emplette jusqu'à la dernière goutte ! Ainsi, ceux qui voudraient aujourd'hui se recueillir devant les cœurs de la mère ou de la femme de Louis XIV, ou encore devant celui du Régent, devront aller contempler la Maîtresse d'école du village, ou mieux, l'Intérieur d'une cuisine, toile de Martin Drolling qui fut accrochée au Louvre jusqu'en 1959 et qui se trouve aujourd'hui au musée de Strasbourg... »

    — André Castelot, L'Histoire insolite, Paris, Perrin, , 427 p. (ISBN 2-262-00248-7), p. 171) V. aussi : Georges Cain, « Dans les Caveaux de Saint-Denis », Le Figaro, vol. 58, no 42,‎ (lire en ligne)

  12. ainsi dénommée entre 1844 et 1857 et correspondant à la partie du boulevard Haussmann comprise entre la rue de Miromesnil et l'avenue de Plaisance (aujourd'hui rue de Téhéran)

Voir aussi

Sources

Bibliographie

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.