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Ligne 162 (Infrabel)

La ligne 162 est une ligne ferroviaire belge reliant Namur à la frontière luxembourgeoise, à l’est d’Arlon. Elle forme avec la ligne 161 une radiale nord - sud appelée « Ligne du Luxembourg ».

Ligne 162
Ligne de Namur à Sterpenich (frontière luxembourgeoise)
via Libramont et Arlon
Voir la carte de la ligne.
Carte de la ligne
Voir l'illustration.
Train sur la ligne près de Florée
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Villes desservies Namur, Ciney, Libramont, Arlon
Historique
Mise en service 1858 – 1859
Électrification 1956
Concessionnaires (Grande) Cie du Luxembourg (1846 – 1873)
État Belge / Infrabel
(Groupe SNCB) (depuis 1873)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 162
Longueur 146,8 km
Vitesse maximale
commerciale
160km/h (Namur – Ciney et Libramont – Sterpenich frontière), 130 km/h (Ciney – Libramont)
Écartement standard (1,435 m)
Électrification 3000 V continu
Nombre de voies Double voie
Signalisation Latérale SNCB + TBL1
Trafic
Propriétaire Infrabel
Exploitant(s) SNCB
Trafic Voyageurs (Omnibus, InterCity)
Fret (trafic résiduel ou en cas d'incident sur l'axe Athus-Meuse)
Schéma de la ligne

Cette ligne est la colonne vertébrale du transport en commun en province de Luxembourg et compte d’importants nœuds d’interconnexion avec les bus du TEC comme Arlon, ou Libramont.

Construite Ă  l’économie par la Grande compagnie du Luxembourg (un consortium d’investisseurs anglais souhaitant acheminer la malle des Indes par le rail), cette ligne qui ne comporte ni tunnels, ni ouvrages d’art importants prĂ©sente un tracĂ© très sinueux sur certains tronçons, avec par exemple quatre courbes serrĂ©es de près de 90 degrĂ©s Ă  Mirwart.

Électrifiée en 1956, elle n’a depuis plus fait l’objet d’investissements importants avant les années 2010, de sorte que c’est la « grande ligne » belge ayant la plus faible vitesse de référence (130 km/h). C’est également la plus longue.

Historique

  • Dès 1835, l’État Belge dĂ©veloppa son rĂ©seau de chemin de fer en Ă©toile autour de la ville de Malines. Le sud du pays, faiblement peuplĂ©, ne sera concernĂ© que dans la seconde phase du dĂ©veloppement, qui implique des concessionnaires privĂ©s Ă  partir de 1844.
  • La loi du accorda la concession du chemin de fer de Bruxelles Ă  Luxembourg et Longwy, avec antennes vers l’Ourthe et Bastogne. La Grande Compagnie du Luxembourg est crĂ©Ă©e pour construire l’infrastructure.
  • Le , une première section, reliant la gare bruxelloise du quartier LĂ©opold sur le territoire d’Ixelles et La Hulpe, prolongĂ©e l’annĂ©e suivante vers Gembloux et Rhisnes, aux environs de Namur.
  • Les capitaux anglais de la compagnie s’avèrent rapidement insuffisants, et la compagnie manque plusieurs fois de mettre la clĂ© sous le paillasson. Des banquiers belges et des reprĂ©sentants des intĂ©rĂŞts locaux des rĂ©gions traversĂ©es rejoignent la compagnie qui progresse Ă  bon rythme.
  • La ligne 162 proprement dite est inaugurĂ©e en 1858, en trois phases : Namur - Ciney, Ciney - Grupont et Grupont - Arlon. La frontière grand-ducale est atteinte l’annĂ©e suivante.
  • En 1873, l’État doit intervenir financièrement dans la pose de la seconde voie qui vient de dĂ©marrer. La Compagnie du Luxembourg est nationalisĂ©e.
  • Avec son profil difficile, la ligne est de tout temps le terrain de jeu de locomotives Ă  vapeur puissantes, telles les types 36 et 10, les plus puissantes de la SNCB avant guerre.
  • En 1935, la SNCB inaugure la traction Ă©lectrique entre Bruxelles et Anvers, avec des plans pour Ă©lectrifier ses lignes principales. Si la Seconde Guerre mondiale interrompt ces projets, ils reprennent après la remise en Ă©tat du rĂ©seau et en 1956, les premières automotrices prennent la ligne d’assaut, la SNCB commandera mĂŞme les locomotives de la sĂ©rie 23, munies du frein Ă  rĂ©cupĂ©ration, pour y remorquer les trains de marchandises.
    La gare de Libramont vers 1900
  • En 1980, l’arrivĂ©e des automotrices « break » prĂ©figure la rĂ©volution que sera le plan IC-IR de 1984, avec la gĂ©nĂ©ralisation du trafic voyageur cadencĂ©. Malheureusement, de nombreuses haltes (surtout au sud de Libramont) fermeront simultanĂ©ment.
  • En 2000, le matĂ©riel roulant est renouvelĂ© avec l’arrivĂ©e des automotrices AM96, suivi en 2003 par une augmentation de la capacitĂ© des trains d’heure de pointe Ă  l’aide de voitures Ă  deux niveaux M6.
  • En 2007, des travaux de remise Ă  niveau dĂ©marrent, notamment avec le remplacement de la catĂ©naire et des passages supĂ©rieurs. L’objectif est d’augmenter la vitesse de rĂ©fĂ©rence (qui est de 130 km/h depuis 1956) Ă  160 km/h, et surtout de rĂ©duire le nombre de « points singuliers » oĂą la vitesse autorisĂ©e est parfois sĂ©rieusement rĂ©duite. Il est prĂ©vu que ces travaux s'achèvent en 2027.
  • En 2012, les vĂ©nĂ©rables automotrices « double », datant des annĂ©es 1960 - 1970 et assurant les trains locaux, ont Ă©tĂ© remplacĂ©es par des automotrices Desiro, fabriquĂ©es par Siemens.
  • Le matin du , l'automotrice Desiro 08501 dĂ©raille Ă  Lesterny, sur la section Jemelle-Libramont, touchĂ©e par les inondations[1]. Les travaux de reconstruction de la ligne, victime de glissements de terrain ou du dĂ©bordement de cours d'eau, durent jusqu'au mois d'aoĂ»t.
  • Fin aoĂ»t 2022, la section de Hatrival Ă  la frontière luxembourgeoise passe en 25kv[2].

Caractéristiques

Tracé

La ligne entre Arlon et Weyler

La ligne est à voie double. Elle suit une direction générale vers le sud-est, traverse une partie des Ardennes et rejoint le Luxembourg à la gare de Kleinbettingen. La gare-frontière belge correspondante, à Sterpenich, est fermée depuis le .

Profil et ouvrages d’art

Le profil de la ligne 162 est assez difficile et compte plusieurs rampes à 16‰, notamment deux rampes de plusieurs kilomètres (15 kilomètres entre la Meuse et Courrière ainsi que 32 kilomètres entre Jemelle et Libramont). Il existe également une rampe plus courte, près de Stockem qui a nécessité une locomotive d’allège à de nombreux trains de marchandises à destination de la frontière.

Quelques courbes assez serrées près de Mirwart limitent la vitesse des trains.

Fait marquant, cette ligne ne compte aucun tunnel et un seul viaduc (franchissant la Meuse). Elle compte en revanche de nombreux remblais et tranchées[3].

Utilisation

Le trafic est composé :

  • d’une relation voyageurs « Intercity » : Bruxelles - Namur - Ciney - Marloie - Jemelle - Libramont - Marbehan - Arlon - Luxembourg, cadencĂ©e Ă  l’heure ;
  • d’une relation « omnibus » : Namur - Ciney cadencĂ©e Ă  l’heure ;
  • d’une relation « omnibus » : Ciney - Jemelle cadencĂ©e aux 2 heures ;
  • d’une relation « omnibus » Marloie - Libramont cadencĂ©e aux 2 heures
  • d’une relation « omnibus » : Libramont - Arlon cadencĂ©e Ă  l'heure ;
  • de quelques allers-retours quotidiens de renforcement aux heures de pointe entre Arlon, Jemelle et Namur (prolongĂ©s vers Bruxelles), d'un aller-retour entre Luxembourg et Namur (prolongĂ© vers Bruxelles), et Ă©galement d'un trajet « scolaire » entre (Bruxelles puis) Namur et Arlon (NB : la plupart de ces trains de renforcement assurent les mĂŞmes arrĂŞts que les trains « Intercity ») ;

Depuis la réfection de la ligne « Athus-Meuse » qui a capté l’essentiel du trafic « fret » entre la Belgique d’une part, l’est de la France, la Suisse et l’Italie de l’autre, les seuls trains de marchandises utilisant la ligne 162 sont des trains de desserte locale. C’est également la raison pour laquelle la gare de triage de Stockem (Arlon) n’est presque plus utilisée.

Ces travaux qui ont fait de l'Athus-Meuse un corridor fret visaient à la fois à réduire les temps de parcours de ces trains de fret mais aussi à réduire l'engorgement, nuisant au trafic voyageurs, de la ligne 162.

Projets futurs

La ligne n'est réellement rentable qu'à ses extrémités, de sorte qu'Infrabel, le gestionnaire du réseau ferré belge, est peu enclin à y investir. Un projet de liaison entre capitales européennes (Bruxelles – Luxembourg – Strasbourg) nommé « Eurocap Rail » existe toutefois dans les cartons, mais il manque une réelle volonté d'avancer, le financement étant limité alors que les besoins sont nombreux. Le retrait d'une aide européenne en 2008 a été suivi, six ans plus tard, d'une nouvelle promesse d'aide (conditionnée par la conclusion des travaux belges jusqu'à Sterpenich — à la frontière luxembourgeoise — avant la fin de 2015). En attendant l'augmentation de la vitesse de 130 à 160 km/h qui doit en résulter, le Grand-Duché de Luxembourg exécute des travaux sur son territoire, ce qui devrait mettre Strasbourg à 3 h 30 min de Bruxelles si le projet d'utilisation de trains pendulaires, abandonné, contribuait à réduire la durée du trajet Bruxelles – Strasbourg. D'ici à l'éventuelle réalisation de cet objectif, les eurodéputés font, depuis 2008, la navette entre les sessions parlementaires de Bruxelles et de Strasbourg en voiture et, surtout, en Thalys spécialement affrété (remplacé en 2016 par un TGV régulier rebroussant en outre à Lille-Europe), empruntant les LGV 1, Nord et Est européenne.

Le projet de la branche nord de la LGV Rhin-Rhône (Luxembourg – Metz – Dijon) pourrait faire accélérer le projet d'une LGV entre Bruxelles et Luxembourg (puis relier Strasbourg via la LGV Est). Cette ligne constituerait une alternative à la LGV Nord[4], qui serait proche de la saturation dans les prochaines décennies. En même temps, elle pourrait servir à de futures liaisons TGV depuis Bruxelles vers Lyon et le sud-est de la France (Provence, Alpes et Côte d'Azur).

Depuis 2007, Infrabel réalise des travaux d'entretien et de modernisation. Il consiste à renouveler la voie et la caténaire, à remplacer de nombreux ponts, à lever certaines restrictions locales de vitesses et à augmenter la vitesse de référence à 160 km/h dans la province de Luxembourg, là où elle était limitée par la topographie locale. Or, il a été mentionné par le ministre fédéral de la mobilité Georges Gilkinet, que le respect de l'échéance (2027) n'était pas garanti[5]. De plus, la voie y fait également l'objet d'une sécurisation par le reprofilage de certaines parois rocheuses jugées instables, qui dominent la voie ferroviaire en tranchée.

Il est Ă©galement question de rĂ©-Ă©lectrifier cette ligne en 25 kV monophasĂ©, comme ce fut effectuĂ© pour la ligne Athus-Meuse. La nouvelle catĂ©naire en cours d'installation doit ĂŞtre exploitĂ©e en 25 kV Ă  partir de 2021[6] - [7]. La ligne 5 luxembourgeoise, qui prolonge la ligne 162 jusqu'Ă  la capitale du Grand-DuchĂ©, a quant Ă  elle Ă©tĂ© rĂ©-Ă©lectrifiĂ©e en 25 kV courant 2018.

Outre son intérêt international, cette ligne remplit un rôle spécifiquement intérieur en offrant, aux navetteurs du sud-est de la Belgique, un accès direct à Bruxelles. Moyennant un changement à la gare de Bruxelles-Midi, elle assure aussi l'accès à la côte belge. Elle offre donc un intérêt touristique pour le tourisme en Flandre.

Notes et références

  1. « Un train déraille, des rails sous eau, une route régionale s'affaisse: la situation est catastrophique dans la province du Luxembourg », La Libre Belgique, (consulté le ).
  2. Jean-François Colin, « Trafic des trains: Des perturbations à prévoir sur la ligne Bruxelles-Luxembourg », sur L'essentiel, (consulté le )
  3. « Ligne 162 », sur www.belrail.be (consulté le )
  4. « LGV2030-Ligne3 », sur lgv2030.free.fr (consulté le ).
  5. « Bruxelles-Luxembourg: plus vite en train, pas pour demain », sur paperjam.lu (consulté le )
  6. « Upgrade of Axis 3 (Brussels – Luxemburg) | TUC RAIL », sur www.tucrail.be (consulté le )
  7. D'après la carte technique du rĂ©seau, Ă©dition , in Document de rĂ©fĂ©rence du rĂ©seau, Annexe C (Cartes) (zip), la ligne 162 est Ă  prĂ©sent Ă©lectrifiĂ©e en 25 kV 50 Hz Ă  partir d'un point situĂ© entre Poix-St-Hubert et la gare de marchandises d'Hatrival jusqu'Ă  la frontière luxembourgeoise.

Voir aussi

Liens externes

Bibliographie

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