La bible (Bayard)
La bible[note 1], aussi appelĂ©e La Bible, nouvelle traduction[note 2] - [1], Bible Bayard, ou Bible des Ă©crivains[a 1] - [lb 1], parfois abrĂ©gĂ©e BNT[lb 2], est une traduction en français de la Bible parue en 2001, publiĂ©e par Bayard et MĂ©diaspaul. La traduction a Ă©tĂ© dirigĂ©e par l'Ă©crivain FrĂ©dĂ©ric Boyer, le thĂ©ologien Jean-Pierre PrĂ©vost et l'exĂ©gĂšte Marc Sevin[2]. L'ensemble de la traduction a fait appel Ă vingt auteurs contemporains et vingt-sept exĂ©gĂštes[2] français et canadiens, avec pour but de produire une traduction qui s'inscrit dans la littĂ©rature contemporaine_«_Trop_souvent_les_traductions_de_la_Bible_en_français_sont_issues_d'une_pensĂ©e_de_la_langue,_des_langues,_ou_d'une_pensĂ©e_de_l'histoire_et_de_l'archĂ©ologie_des_textes,_rarement,_voire_jamais,_d'une_pensĂ©e_de_la_littĂ©rature._[âŠ]_Notre_traduction_[âŠ]_entends_d'abord_rĂ©pondre_Ă _cette_nĂ©cessitĂ©_:_confronter_les_littĂ©ratures_de_la_Bible_aux_littĂ©ratures_françaises_contemporaines_»__8-0">[b 1].
la bible | |
Directeur de publication | Frédéric Boyer |
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Traducteur | Frédéric Boyer, Jean-Pierre Prévost, Marc Sevin |
Ăditeur | Bayard, MĂ©diaspaul |
Lieu de parution | Paris, Québec |
Date de parution | 2001 |
ISBN | 2-227-35800-9 |
Ă propos de la traduction
La Bible a été élaborée durant six années et a réuni vingt écrivains, poÚtes, philosophes, dramaturges et vingt-sept exégÚtes ou spécialistes des langues anciennes[a 2] français et canadiens.
Les sources de la traduction reposent sur les éditions critiques des textes hébreux, araméens et grecs reconnues par la communauté scientifique d'alors[lb 3] - [b 2]. Les livres de l'Alliance sont traduits d'aprÚs le texte massorétique[b 2]. Leur ordre suit donc le canon hébraïque, auxquels sont ajoutés les livres deutérocanoniques et le Nouveau Testament chrétien[lb 4]. La traduction présente chaque livre sous deux titres : son titre traditionnel et un nouveau titre choisi par les traducteurs de chacun des livres[b 2].
L'ouvrage n'a pas reçu d'imprimatur_«_Par_respect_du_droit_canon,_le_directoire_de_Bayard_sollicite_lâimprimatur_officiel_de_lâĂglise_malgrĂ©_la_rĂ©serve_des_initiateurs_qui_depuis_lâorigine_ont_voulu_affranchir_le_texte_de_toute_mainmise_confessionnelle_appauvrissante._Cet_embarrassant_imprimatur_ne_sera_pas_formellement_accordĂ©,_mais_la_hiĂ©rarchie_Ă©piscopale_salue_le_sĂ©rieux_exĂ©gĂ©tique_et_la_qualitĂ©_littĂ©raire_de_la_traduction_et_encourage_les_fidĂšles_Ă _sa_lecture_renouvelante._»__13-0">[lb 5]. Il a Ă©tĂ© rĂ©Ă©ditĂ© en 2005, 2009, 2015 par Bayard, mais aussi par Gallimard et Le Grand Livre du mois. Les Ă©ditions successives ne mettent aucune capitale au titre qui, sur la premiĂšre de couverture, la page de faux-titre et le page de titre est donc : la bible[note 3] - [3].
Dans l'ouvrage, une note placĂ©e au dos de la page de faux-titre, en regard de la page de titre, indique que la Commission doctrinale des ĂvĂȘques de France « estime que [la] traduction ne peut faire l'objet d'une utilisation liturgique » mais « souligne l'importance de cette traduction ; elle en reconnaĂźt la portĂ©e littĂ©raire et elle en recommande la lecture »[b 3].
Naissance du projet et constitution de l'Ă©quipe
En 1994, FrĂ©dĂ©ric Boyer propose Ă Olivier Cadiot de traduire, Ă l'aide de nombreuses notes fournies par l'exĂ©gĂšte Marc Sevin, un premier psaume_«_le_poĂšte_reçoit_alors_du_bibliste,_par_courrier,_un_trĂšs_court_psaume_augmentĂ©_de_longs_commentaires_philologiques,_"_lâinfrapoĂšme_dâun_texte_dĂ©cortiquĂ©,_dit_Cadiot,_dĂ©mantibulĂ©,_un_magma_de_mots_qui_partent_dans_tous_les_sens_"._»__17-0">[lb 6] ; les versets hĂ©braĂŻques apparaĂźtront Ă Boyer et Cadiot comme une matiĂšre proche de la poĂ©sie contemporaine_«_"_Les_versets_hĂ©braĂŻques_correspondent_Ă _un_matĂ©riau_proche_de_la_poĂ©sie_contemporaine,_Ă _un_certain_Ă©tat_issu_dâexpĂ©riences_limites_comme_le_Tombeau_dâAnatole_de_MallarmĂ©_"_,_commente_Cadiot._»__18-0">[lb 7] - _«_Boyer_:_â_On_a_une_chance_inouĂŻe._Le_mot_Ă _mot_hĂ©breu_rejoint_les_soucis_de_la_poĂ©sie_contemporaine._C'est_une_langue_trĂšs_rĂ©pĂ©titive,_trĂšs_ramassĂ©e._â_Une_Bible_Ă _l'os._»__19-0">[4]. Ainsi se forme le premier binĂŽme exĂ©gĂšte-auteur ; d'autres se constitueront ensuite.
Parmi les exĂ©gĂštes, qui proviennent de diffĂ©rents horizons confessionnels et universitaires, beaucoup sont passĂ©s par l'Ăcole biblique et archĂ©ologique de JĂ©rusalem[lb 8]. Un manque de biblistes français conduit les Ă©diteurs Ă se tourner vers des spĂ©cialistes canadiens. Ces derniers acceptent de collaborer Ă la condition que des auteurs quĂ©bĂ©cois rejoignent l'Ă©quipe française. Par la suite, l'Ă©diteur catholique MĂ©diapaul se joindra au projet.
CĂŽtĂ© français les Ă©crivains sont d'abord des proches des Ăditions P.O.L_«_Le_recrutement_qui_sâopĂšre_tourne_en_effet_autour_du_rĂ©seau_des_collaborateurs_de_lâĂ©phĂ©mĂšre_Revue_de_littĂ©rature_gĂ©nĂ©rale_Ă©ditĂ©e_par_P.O.L._[sic]_et_dirigĂ©e_par_Cadiot_et_Pierre_Alferi._»__21-0">[lb 9], mais le cercle sâĂ©largit ensuite aux Ăditions de Minuit, du Seuil, et jusquâĂ Gallimard[lb 8] - [5].
Les auteurs et les exĂ©gĂštes sont recrutĂ©s pour leurs compĂ©tences littĂ©raires pour les uns, scientifiques pour les autres, sans discrimination quant Ă leur confession, le but Ă©tant de produire un texte s'inscrivant dans la littĂ©rature contemporaine, encadrĂ© par un appareil critique laĂŻque[la 1]. Entre exĂ©gĂšte et auteur, la distinction des rĂŽles a Ă©tĂ© parfois poreuse, l'exĂ©gĂšte Ă©tant tentĂ© par la littĂ©rature_«_Certains_[exĂ©gĂštes]_ont_mĂȘme_fini_par_proposer_des_solutions_[littĂ©raires]_qui_devançaient_l'esprit_de_â_leur_â_Ă©crivain._»__24-0">[6], et l'auteur par l'exĂ©gĂšse dans son Ă©criture[7] - [8] ; on pourra d'ailleurs noter qu'exĂ©gĂštes et auteurs sont prĂ©sentĂ©s sans distinction, dĂšs l'ouverture de l'ouvrage[b 4], comme des traducteurs (distinction qui ne sera explicitĂ©e nulle part dans l'ouvrage[9]).
D'autres titres furent envisagés : Bible des cinquante (en référence à la Septante), Bible 21 (pour le XXIe siÚcle)[lb 8].
Le Cantique des Cantiques devait, Ă l'origine ĂȘtre traduit par Marc Cholodenko (avec Michel Berder). Sa traduction, trop proche du mot Ă mot fourni par l'exĂ©gĂšte, sâintĂ©gra mal Ă l'ensemble selon FrĂ©dĂ©ric Boyer, qui l'Ă©cartera du projet. Cette traduction sera tout de mĂȘme publiĂ©e, Ă part, en 2003[5] sous le titre Le Chant pour Ă©viter la forte connotation liturgique du terme cantique[10].
Le chant,
Marc Cholodenko avec Michel Berder |
Le poĂšme,
Olivier Cadiot avec Michel Berder |
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« Chant des chants
de Salomon Tes amours sont meilleurs que le vin Ton odeur un parfum et ton nom son odeur exhalée te font aimer des filles[11] » |
« PoÚme
des PoÚmes De Salomonoh des baisers de sa bouche C'est trÚs bon tes amours de toi mieux que le vin Comme une odeur tes parfums sont si bon Un parfum s'impose c'est ton nom Voilà pourquoi les jeunes filles t'aiment[b 5] » |
Cadre de traduction
Le parti pris de cette traduction est d'actualiser[a 3] la langue, d'inscrire la Bible dans la littĂ©rature française contemporaine_«_Trop_souvent_les_traductions_de_la_Bible_en_français_sont_issues_d'une_pensĂ©e_de_la_langue,_des_langues,_ou_d'une_pensĂ©e_de_l'histoire_et_de_l'archĂ©ologie_des_textes,_rarement,_voire_jamais,_d'une_pensĂ©e_de_la_littĂ©rature._[âŠ]_Notre_traduction_[âŠ]_entends_d'abord_rĂ©pondre_Ă _cette_nĂ©cessitĂ©_:_confronter_les_littĂ©ratures_de_la_Bible_aux_littĂ©ratures_françaises_contemporaines_»__8-1">[b 1] - [12] et, pour cela, faire appel aux auteurs mĂȘmes qui la font. Le souci de faire Ćuvre littĂ©raire et poĂ©tique prend le pas sur toute considĂ©ration thĂ©ologique ou confessionnelle[lb 2]. Cette approche littĂ©raire rapproche la Bible Bayard de traductions comme la King James Version (1611) ou la Bible de Luther (1534) ; elle s'Ă©loigne, en revanche, de celles produites par AndrĂ© Chouraqui et Henri Meschonnic par le refus du postulat traditionnel de rĂ©aliser une traduction qui relĂšverait d'une fidĂ©litĂ© Ă une langue originelle[13].
L'auteur ne s'efface pas derriÚre le texte dont il a la charge, ce qui donne un caractÚre particulier à chacun des livres ; la traduction ne vise pas à rendre compte du texte original de façon transparente mais se donne pour ce qu'elle est[14]. Chaque auteur a donc la liberté de choisir son style d'écriture tout en respectant la contrainte de fidélité au texte[2]. Son travail est encadré par l'exégÚte qui lui fournit, comme point de départ, une premiÚre traduction mot à mot du texte, accompagné de notes explicatives[2].
Ainsi la Bible Bayard a choisi de privilĂ©gier la polyphonie de l'Ă©criture plutĂŽt que de rendre compte de l'intertextualitĂ© Ă l'Ćuvre au fil des livres, comme l'a permis sa longue composition[a 3]. La libertĂ© dans la traduction, permise Ă chaque Ă©crivain, se double du refus de l'harmonisation de l'ensemble de l'ouvrage, malgrĂ© la contrainte de la fidĂ©litĂ© au texte_«_Le_refus_d'harmonisation_aboutit_ici_Ă _surdimensionner_le_pluriel_biblique._A_fortiori,_les_Ă©chos,_allusions_et_rĂ©miniscences_risquent_de_passer_inaperçus._[âŠ]_Bref,_les_droits_de_la_polyphonie_biblique_sont_ici_honorĂ©s_aux_dĂ©pens_de_ceux_de_l'intertextualitĂ©_biblique._»__36-0">[a 4]. Par exemple, le psaume 105 est traduit diffĂ©remment dans le chapitre 16 verset 8 du Livre des jours (ou Premier livre des Chroniques)[a 3], leur correspondance restant toutefois signalĂ©e dans les notes en annexe :
Les Psaumes 105,1-2, trad. Olivier Cadiot avec Marc Sevin |
Livre des jours 16,8-9, trad. Marie-Andrée Lamontagne avec Philippe Abadie |
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« Remerciez Yhwh
Criez son nom Chantez pour lui psalmodiez pour lui DĂ©pliez |
« Célébrez Yhwh ! Louange de son nom ! Prouesses de Yhwh soyez connues de tous les peuples. Chants, poÚmes, naissez pour lui, redites ses merveilles.[b 7] » |
L'exemple ci-dessus de la traduction par Olivier Cadiot des Psaumes, montre un affranchissement assumĂ© de l'usage de la ponctuation[a 1], Ă l'Ćuvre dans d'autres livres. La polyphonie assumĂ©e et revendiquĂ©e de cette nouvelle traduction est un hommage Ă celle qui fut Ă l'Ćuvre lors de la composition des textes sources qui dura plus de mille ans, en plusieurs langues et dans plusieurs Ă©tats d'une mĂȘme langue[13].
Le travail exĂ©gĂ©tique permet Ă©galement de sortir du vocabulaire conventionnel de la Bible. Ainsi l'Arche de NoĂ© devient, dans la nouvelle traduction, sa « boĂźte », et l'arche du TĂ©moignage devient « le coffre de la charte »[a 1] - _«_La_prĂ©sente_traduction_a_choisi_de_traduire_âarĂŽn_par_â_coffre,_arche_â_et_tĂšvah_par_â_boĂźte,_coffre_â_»__39-0">[b 8]. De mĂȘme, l'hĂ©breu hattÄ't et le grec ÎŹÎŒÎ±ÏÏία ne sont pas traduit par le seul terme « pĂ©ché» mais par « faute, pĂ©chĂ©, Ă©cart, errement, erreur, Ă©garement, gĂąchis, mal, manquement, refus, tort »[a 1] - [b 9]. En cela, cette traduction ouvre la Bible Ă de nouveaux mots[a 5] et permet de ne pas « â sur-thĂ©ologiser â le vocabulaire biblique en y projetant anachroniquement des sens dont les traditions interprĂ©tatives juives et chrĂ©tiennes l'ont chargĂ©e aprĂšs coup »[a 6].
L'oralité des textes est prise en compte dans le processus de travail[b 10] : les exégÚtes lisent aux auteurs le texte hébreu ou grec à haute voix, et les auteurs lisent en retour leur traduction[2] - [lb 10].
Jacques Roubaud reviendra sur son expĂ©rience de traduction dans un livre titrĂ© Sous le soleil, VanitĂ© des vanitĂ©s, paru en 2004_«_Roubaud,_lâun_des_plus_rĂ©ticents_Ă _sâengager_dans_lâentreprise,_sâavĂšre_lâun_de_ses_plus_fidĂšles_continuateurs,_avec_notamment_son_essai_sur_le_QohĂ©let,_"_un_des_lieux_de_la_Bible_oĂč_le_non-croyant_peut_le_mieux_comprendre_le_croyant_"_:_"_la_position_reprĂ©sentĂ©e_par_le_QohĂ©let_mâest_proche,_parce_que_sa_certitude_nâest_atteinte_quâaprĂšs_que_ce_qui_la_rend_difficile_et_exceptionnelle_a_Ă©tĂ©_par_lui_montrĂ©,_et_dit_exactement_comme_il_le_voit_"._»__45-0">[lb 11].
Critiques lors de la parution
La parution de l'ouvrage le 29 aoĂ»t 2001_«_Le_projet_du_Nouvel_Observateur_de_rĂ©aliser_un_dossier_spĂ©cial_sur_cette_traduction_pour_sa_livraison_de_fin_aoĂ»t_dĂ©cide_l'Ă©diteur_Ă _avancer_la_date_de_publication_au_29_aoĂ»t_au_lieu_du_12_septembre_initialement_prĂ©vu._Bien_lui_en_a_pris,_car_dĂšs_le_11_septembre,_l'espace_public_se_trouve_totalement_absorbĂ©_par_l'attentat_du_World_Trade_Center._»__46-0">[la 2] a eu valeur d'Ă©vĂšnement culturel[la 3] lors de la rentrĂ©e littĂ©raire et a Ă©tĂ© un vĂ©ritable succĂšs Ă©ditorial [12] - _«_150_000_exemplaires_ont_Ă©tĂ©_vendus_de_septembre_Ă _dĂ©cembre_2001_»__48-0">[15] ; le livre figurait en tĂȘte des ventes en France un mois aprĂšs sa sortie[la 4]. Elle donnera lieu Ă de nombreuses critiques positives et nĂ©gatives.
Aucune traduction n'Ă©chappe Ă la littĂ©rature[16] et la Bible Bayard propose d'envisager les autres traductions sous cet angle_«_Trop_souvent_les_traductions_de_la_Bible_en_français_sont_issues_d'une_pensĂ©e_de_la_langue,_des_langues,_ou_d'une_pensĂ©e_de_l'histoire_et_de_l'archĂ©ologie_des_textes,_rarement,_voire_jamais,_d'une_pensĂ©e_de_la_littĂ©rature._[âŠ]_Notre_traduction_[âŠ]_entends_d'abord_rĂ©pondre_Ă _cette_nĂ©cessitĂ©_:_confronter_les_littĂ©ratures_de_la_Bible_aux_littĂ©ratures_françaises_contemporaines_»__8-2">[b 1]. Certains saluent la portĂ©e littĂ©raire de cette traduction_«_Ce_sont_les_poĂštes_qui_ont_transposĂ©_lâaccumulation_hĂ©braĂŻque_de_mots_sans_liaisons_avec_le_plus_dâaudace._»__51-0">[lb 12] et sa grande rigueur[8]. Elle se distingue des traductions de rĂ©fĂ©rences en procĂ©dant Ă un travail sur la langue en mĂȘme temps que sur le sens[17], tout en dĂ©passant l'ambivalence de la forme et du fond, dont sâoccuperait d'une part l'Ă©crivain, d'autre part l'exĂ©gĂšte[16]. Le style Ă©purĂ© de la traduction qui vient souligner la surpoĂ©tisation des versions antĂ©rieures[16] en choisissant une langue simple, dĂ©laissant les lexiques traditionnels associĂ©s Ă la Bible et Ă la poĂ©sie[18]. A Ă©tĂ© Ă©galement saluĂ©e la prise en compte de l'oralitĂ© de l'Ă©criture[19].
L'émergence, dans un premier temps, de critiques nuancées et bienveillantes formulées par divers médias catholiques[la 5] a été sans doute l'élément déclencheur de l'émergence de virulentes attaques provenant des milieux catholiques traditionalistes et conservateurs, de droite comme de gauche[la 6] - [lb 1] - [12]. Les reproches se répartissent principalement suivant trois points :
- L'approche non confessionnelle de la traduction, produite pas des écrivains désignés comme à la mode pratiquant une littérature expérimentale[12]. Jean-Marie Auwers qualifia cette traduction de réécriture_«_la_"Bible_Bayard"_se_situe_à _la_croisée_d'un_travail_de_réécriture_et_d'un_travail_exégétique_»__57-0">[a 7].
- L'apparente non-coordination de l'Ă©criture Ă l'Ă©chelle de l'ouvrage[12], dĂ» au degrĂ© de libertĂ© permis aux Ă©crivains. Il en rĂ©sulte que la BNT ne rend pas compte de l'intertextualitĂ© prĂ©sente dans d'autres versions[20], la diversitĂ© des Ă©critures ne permettant pas de lecture synoptique des Ăvangiles[19].
- Le choix d'un lexique qui s'Ă©mancipe de la tradition[12].
Selon Philippe Lançon :
« Mais au fond, [la Bible Bayard] est [faite] pour ceux qui vivent dans une autre religion : la littérature. »[5]
Lors de la parution en 2001, la presse relĂšve le passage de la traduction d'Emmanuel CarrĂšre dans D'aprĂšs Marc, au chapitre 8 verset 12, oĂč JĂ©sus s'adresse aux Pharisiens en ces termes : « Quelle engeance ! Exiger un signe ! PlutĂŽt crever ![b 11] » Cette traduction a Ă©tĂ© choisie pour rendre compte du rejet radical exprimĂ© dans le texte hĂ©braĂŻque[b 12]. Le traducteur sera invitĂ© au journal tĂ©lĂ©visĂ© de 20 heures pour s'expliquer sur ce choix ; Ă la suite de cela les ventes augmenteront de 5 000 exemplaires dĂšs le lendemain de son intervention[21]. Face Ă la pression ecclĂ©siale, la traduction sera modifiĂ©e en « PlutĂŽt mourir ! » dans la rĂ©Ă©dition de l'ouvrage en format poche en 2005[21] - [22].
FrĂ©dĂ©ric Boyer s'est dĂ©fendu des nombreuses critiques qu'il reçut dans son livre La Bible, notre exil[23] - [lb 1]. Pierre Lassave a consacrĂ© Ă la Bible Bayard une Ă©tude sociologique intitulĂ©e Bible, la traduction des alliances, enquĂȘte sur un Ă©vĂšnement littĂ©raire[24].
Structure et présentation de l'ouvrage
AprÚs un « Avertissement »[b 13] sur la traduction, une introduction de Frédéric Boyer intitulé « Les livres, la Bible »[b 14], suivent les livres de l'Alliance et la Nouvelle Alliance (Ancien et Nouveau Testament).
La mise en page en rouge et noir est simplifiée. Une page rouge sépare chaque livre. Le texte n'est pas ponctué d'intertitres. Il est encadré, dans le petit fond (marge intérieure) par des mots qui renvoient aux notes présentes en annexe, dans le grand fond (marge extérieure) par la numérotation en rouge des chapitres et versets. Les folios sont en fausse page (page de gauche) dans la marge de pieds (bas de page) ; à l'opposé, en belle page (page de droite), se trouvent indiqués les chapitres et versets présents sur chaque double-page, à cÎté du titre du livre en cours[25].
L'appareil critique est placé en annexe de l'ouvrage. Se trouve d'abord une introduction à chaque livre, suivie de notes rédigées par l'exégÚte de chaque binÎme. Viennent ensuite deux glossaires, un pour chaque Alliance, de 27 mots hébreux et 21 mots grecs. Ces glossaires contiennent :
- le mot en hébreu (glossaire 1) ou grec (glossaire 2) ;
- son occurrences au sein des textes sources ;
- ses traductions successives au fil des versions (Septante, Vulgate, Olivétan, Sacy, Segond, Jérusalem, T.O.B.) et les traductions choisies pour cette version ;
- un texte qui retrace l'histoire du mot, justifie les traductions choisies et leur emploi.
Puis on trouve un index, un tableau chronologique, un tableau généalogique des traductions de la Bible, et enfin des cartes.
Liste des auteurs, des exégÚtes et nom de leur traduction
Ci-dessous sont listés les binÎmes d'écrivains et d'exégÚtes ayant participé à la traduction de chaque livre. Ces derniers sont désignés par deux noms : leur nom traditionnel et un nom choisi d'un commun accord par les traducteurs de chacun des livres[b 2].
Les appellations Ancien Testament et Nouveau Testament ont Ă©tĂ© remplacĂ©es respectivement par Alliance et Nouvelle Alliance_«_Nous_avons_prĂ©fĂ©rĂ©_l'appellation_"Alliance"_[Ă _l'expression_"Ancien_Testament"],_qui_reconnaĂźt_le_caractĂšre_unique_et_fondateur_de_cette_partie_de_la_Bible,_indispensable_pour_comprendre_les_Ă©crits_qui_lui_font_Ă©cho_dans_la_Nouvelle_Alliance._Cette_maniĂšre_de_faire_nous_paraĂźt_correspondre_mieux_Ă _l'esprit_tant_de_la_recherche_exĂ©gĂ©tique_actuelle_que_de_la_tradition_chrĂ©tienne_primitive,_qui_aimait_s'appuyer_sur_le_tĂ©moignage_global_des_Ăcritures_»__68-0">[b 15].
Tora â Pentateuque
Nom du l'écrivain | Nom du spécialiste | Livre traduit | Traduction du nom du livre[note 4] |
---|---|---|---|
Frédéric Boyer | Jean L'Hour | GenÚse | Premiers |
François Bon | Walter Vogels | Livre de l'Exode | Et voici les noms |
Marie Borel et Jacques Roubaud | Jean L'Hour | LĂ©vitique | Yhwh convoque |
Marie Borel et Jacques Roubaud | Jean L'Hour | Livre des Nombres | Dans le désert |
Jean-Luc Benoziglio | Léo Laberge | Deutéronome | Ces paroles |
La GenÚse traduite par Frédéric Boyer débute ainsi :
« Premiers
Dieu crée ciel et terre
terre vide solitude
noir au-dessus des fonds
souffle de dieu
mouvements au-dessus des eauxDieu dit LumiĂšre
et lumiĂšre il y a
Dieu voit la lumiĂšre
comme c'est bon
Dieu sépare la lumiÚre du noir
Dieu appelle la lumiĂšre jour et nuit noirSoir et matin
un jour[b 16] »
â FrĂ©dĂ©ric Boyer, Premiers
Neviim â Livres prophĂ©tiques
Ketouvim â Autres Ă©crits
Nom du l'écrivain | Nom du spécialiste | Livre traduit | Traduction du titre du livre |
---|---|---|---|
Olivier Cadiot | Marc Sevin | Psaume | Les Psaumes |
Pierre Alferi | Jean-Pierre Prévost | Livre de Job | Livre de Job |
Pierre Alferi | Jean-Jacques Lavoie | Livre des Proverbes | Adages |
Marie NDiaye | Aldina da Silva | Livre de Ruth | Livre de Ruth |
Olivier Cadiot | Michel Berder | Cantique des cantiques | Le poĂšme |
Marie Borel et Jacques Roubaud | Jean L'Hour | Qohélet | Paroles de Qohélet |
François Bon | Jean-Pierre Prévost | Livre des Lamentations | Comment |
Marie Borel | Aldina da Silva | Livre d'Esther | Livre d'Esther |
Jean Echenoz | Pierre Debergé | Livre de Daniel | Livre de Daniel |
Pierre Ouellet | Arnaud SĂ©randour | Livre d'Esdras | Livre d'Esdras |
François Bon | Arnaud Sérandour | Livre de Néhémie | Paroles de Néhémie |
Marie-Andrée Lamontagne | Philippe Abadie | Premier Livre des Chroniques | Livre des jours 1 |
Marie-Andrée Lamontagne | Philippe Abadie | DeuxiÚme livre des Chroniques | Livre des jours 2 |
Livres deutĂ©rocanoniques â Livres Apocryphes
Nom du l'écrivain | Nom du spécialiste | Livre traduit | Traduction du titre du livre |
---|---|---|---|
Marie Borel et Jacques Roubaud | Aldina da Silva | Livre d'Esther | Esther (grec) |
Marie NDiaye | Maurice Roger | Livre de Judith | Livre de Judith |
Marie-Andrée Lamontagne | Aldina da Silva | Livre de Tobit | Histoire de Tobit |
Jean Echenoz | Pierre Debergé | Premier Livre des Maccabées | 1er livre des maccabées |
Jean Echenoz | Pierre Debergé | DeuxiÚme Livre des Maccabées | 2e livre des maccabées |
Marie Depussé | Michel Berder | Livre de la Sagesse | Sagesse de Salomon |
Pierre Alferi | Jean-Jacques Lavoie | Siracide | Sagesse de JĂ©sus Ben Sira |
Anne Dufourmantelle | LĂ©o Laberge | Livre de Baruch | Livre de Baruch |
La Nouvelle Alliance
Influences culturelle
- Ă l'occasion de leur mariage en 2001 Alain Bashung et ChloĂ© Mons composerons l'E.P. Cantique des cantiques sur la base de la traduction de Michel Berder et Olivier Cadiot, mise en musique par Rodolphe Burger. Ce dernier rĂ©interprĂštera le texte sur la mĂȘme base musicale en 2014 avec Rayess Bek et Ruth Rosenthal[26]. On trouve Ă©galement dans l'album Good de Burger, sorti en 2017, le morceau « PoĂšme en or », dont le texte est un condensĂ©, composĂ© de multiples fragments de la traduction des Psaumes de Cadiot[27].
Notes
- Les Ă©ditions ne mettent aucune capitale au titre qui, sur la premiĂšre de couverture, la page de faux-titre et la page de titre est donc : la bible. Toutefois, la BnF use des capitales dans la notice de l'Ă©dition de 2001.
- La mention nouvelle traduction apparaĂźt comme un sous-titre : elle est en effet prĂ©sente sur les premiĂšres de couvertures de l'Ă©dition de 2001 et des rĂ©Ă©ditions successives. La Bible, nouvelle traduction est l'appellation quâemploiera la critique pour dĂ©signer l'ouvrage, qui sera parfois abrĂ©gĂ© BNT. Cette mention disparait en revanche des pages de faux-titre et de titre de l'ouvrage et la BnF la relĂšve pas.
- ValĂšre Novarina et FrĂ©dĂ©ric Boyer s'expriment sur l'usage des majuscules dans le christianisme dans l'entretient « L'innovation par le verbe et l'image », Ătudes, 2015, p. 105 et 111.
- Les titres choisis pour chacun ces cinq livres reprennent les premiers mots de chacune des traductions.
Références
- « La Bible, nouvelle traduction », sur Bayard Ăditions (consultĂ© le )
- Armel.
- Chrystian Boyer, « Nouvelle traduction de la bible et postmodernitĂ© », Relogiologiques, MontrĂ©al, no 31 « Religion, violence et contrĂŽle social »,â , p. 170 (ISSN 1180-0135, e-ISSN 2291-3041, lire en ligne [PDF])
- _«_Boyer_:_â_On_a_une_chance_inouĂŻe._Le_mot_Ă _mot_hĂ©breu_rejoint_les_soucis_de_la_poĂ©sie_contemporaine._C'est_une_langue_trĂšs_rĂ©pĂ©titive,_trĂšs_ramassĂ©e._â_Une_Bible_Ă _l'os._»_-19" class="mw-reference-text">Lançon 2001.
« Boyer : â On a une chance inouĂŻe. Le mot Ă mot hĂ©breu rejoint les soucis de la poĂ©sie contemporaine. C'est une langue trĂšs rĂ©pĂ©titive, trĂšs ramassĂ©e. â Une Bible Ă l'os. »
- Lançon 2001.
- _«_Certains_[exĂ©gĂštes]_ont_mĂȘme_fini_par_proposer_des_solutions_[littĂ©raires]_qui_devançaient_l'esprit_de_â_leur_â_Ă©crivain._»_-24" class="mw-reference-text">Lançon 2001.
« Certains [exĂ©gĂštes] ont mĂȘme fini par proposer des solutions [littĂ©raires] qui devançaient l'esprit de â leur â Ă©crivain. »
- Suzanne Doppelt, « traduction de la Bible, enquĂȘte », Vacarme, no 17,â , p. 96-98 (lire en ligne ) :
« Les difficultĂ©s sont venues de lâassignation des rĂŽles des uns et des autres Ă lâintĂ©rieur du tandem. Car en fait les exĂ©gĂštes sont aussi des Ă©crivains et les Ă©crivains ont tendance Ă jouer aux exĂ©gĂštes. CâĂ©tait dâailleurs trĂšs drĂŽle de voir comment chacun avait envie dâĂȘtre Ă la place de lâautre. »
- Pierre Gilbert, « Pourquoi une nouvelle traduction de la Bible ? », L'express,â , p. 194 (lire en ligne , consultĂ© le )
- Chrystian Boyer, « Nouvelle traduction de la bible et postmodernitĂ© », Relogiologiques, MontrĂ©al, no 31 « Religion, violence et contrĂŽle social »,â , p. 153 (ISSN 1180-0135, e-ISSN 2291-3041, lire en ligne [PDF])
- Marc Cholodenko et Michel Merder, Le Chant : traduction du Cantique des cantiques, Paris, Bayard, (ISBN 2-227-47117-4, BNF 39051672), p. 71, note 1 appelée p. 25
- Marc Cholodenko et Michel Berder, Le chant : traduction du Cantique des Cantiques, Paris, Bayard, (ISBN 2-227-47117-4, BNF 39051672), p. 25-26
- Placial 2013.
- « la Bible : travail en cours : entretien avec FrĂ©dĂ©ric Boyer et Olivier Cadiot », Vacarme, no 17,â , p. 93-101 (lire en ligne )
- Claire Placial, « âRien de nouveau sous le soleilâ. RĂ©flexions sur la rĂ©ception critique de la Bible des Ă©crivains. » , sur Hypotheses, (consultĂ© le )
- _«_150_000_exemplaires_ont_été_vendus_de_septembre_à _décembre_2001_»_-48" class="mw-reference-text">Armel.
« 150 000 exemplaires ont été vendus de septembre à décembre 2001 »
- Ariane Chottin-Burger et Philippe Mangeot, « Un discours de la mĂ©thode », Vacarme, no 17,â , p. 92 (lire en ligne )
- Pierre Lassave, « Sociologie de la traduction : L'exemple de la â Bible des Ă©crivains â », Cahiers internationaux de sociologie, Presses Universitaires de France, no 120,â , p. 142 (ISBN 9782130556725, ISSN 0008-0276, DOI 10.3917/cis.120.0133, lire en ligne [PDF], consultĂ© le )
- Lise Wajeman, « Oh », Vacarme, no 17,â , p. 102-103 (lire en ligne ) :
« le choix dâune langue simple, qui abandonne les oripeaux surannĂ©s des termes â poĂ©tiques â, qui dit odeur plutĂŽt que parfum, chambres plutĂŽt quâappartements »
- Henri de l'Epervier, « La Bible Bayard », RĂ©surrection, nos 99-100,â (lire en ligne )
- « La traduction de la Bible en français » , sur Alliance biblique française (consulté le )
- Lassave 2007, L'Ă©preuve publique.
- Pierre Lassave, « Sociologie de la traduction : L'exemple de la « Bible des Ă©crivains » », Carnets internationaux de sociologie, Presses Universitaires de France, no 120,â , p. 133-154, voir note n° 2 p. 144 (ISBN 9782130556725, ISSN 0008-0276, DOI 10.3917/cis.120.0133, lire en ligne [PDF], consultĂ© le )
- « La Bible, notre exil, FrĂ©dĂ©ric Boyer », sur Ăditions P.O.L (ISBN 2-86744-904-9, consultĂ© le )
- « Bible : la traduction des alliances. EnquĂȘte sur un Ă©vĂ©nement littĂ©raire », sur L'Harmattan (consultĂ© le )
- « Bayard ⹠La Bible » , sur 3 ours graphisme (consulté le )
- Rodolphe Burger, Rayess Bek et Ruth Rosenthal, Cantique des cantiques & Hommage Ă Mahmoud Darwich, sur Bandcamp.
- Paul Ramone, « Entretien Rodolphe Burger : « Jâai lâimpression dâĂȘtre dans une composition littĂ©rale » » , sur Pinkushion, (consultĂ© le )
- Frédéric Boyer (dir.), la bible.
- _«_Trop_souvent_les_traductions_de_la_Bible_en_français_sont_issues_d'une_pensĂ©e_de_la_langue,_des_langues,_ou_d'une_pensĂ©e_de_l'histoire_et_de_l'archĂ©ologie_des_textes,_rarement,_voire_jamais,_d'une_pensĂ©e_de_la_littĂ©rature._[âŠ]_Notre_traduction_[âŠ]_entends_d'abord_rĂ©pondre_Ă _cette_nĂ©cessitĂ©_:_confronter_les_littĂ©ratures_de_la_Bible_aux_littĂ©ratures_françaises_contemporaines_»_-8" class="mw-reference-text">La bible, p. 23.
« Trop souvent les traductions de la Bible en français sont issues d'une pensĂ©e de la langue, des langues, ou d'une pensĂ©e de l'histoire et de l'archĂ©ologie des textes, rarement, voire jamais, d'une pensĂ©e de la littĂ©rature. [âŠ] Notre traduction [âŠ] entends d'abord rĂ©pondre Ă cette nĂ©cessitĂ© : confronter les littĂ©ratures de la Bible aux littĂ©ratures françaises contemporaines »
- La bible, « Avertissement », p. 12.
- La bible, p. 4.
- La bible, p. 7.
- La bible, p. 1608.
- La bible, p. 1354.
- La bible, p. 1822.
- _«_La_prĂ©sente_traduction_a_choisi_de_traduire_âarĂŽn_par_â_coffre,_arche_â_et_tĂšvah_par_â_boĂźte,_coffre_â_»_-39" class="mw-reference-text">La bible, « Glossaire 1 », p. 3107-3108.
« La prĂ©sente traduction a choisi de traduire âarĂŽn par â coffre, arche â et tĂšvah par â boĂźte, coffre â »
- La bible, Glossaire 1, p. 3116.
- La bible, p. 23.
- La bible, p. 2292.
- La bible, note 8,12 p. 3005.
- La bible, p. 12-14.
- La bible, p. 16-25.
- _«_Nous_avons_prĂ©fĂ©rĂ©_l'appellation_"Alliance"_[Ă _l'expression_"Ancien_Testament"],_qui_reconnaĂźt_le_caractĂšre_unique_et_fondateur_de_cette_partie_de_la_Bible,_indispensable_pour_comprendre_les_Ă©crits_qui_lui_font_Ă©cho_dans_la_Nouvelle_Alliance._Cette_maniĂšre_de_faire_nous_paraĂźt_correspondre_mieux_Ă _l'esprit_tant_de_la_recherche_exĂ©gĂ©tique_actuelle_que_de_la_tradition_chrĂ©tienne_primitive,_qui_aimait_s'appuyer_sur_le_tĂ©moignage_global_des_Ăcritures_»_-68" class="mw-reference-text">La bible, « Alliance », introduction par Jean-Pierre PrĂ©vost, p. 2727-2728.
« Nous avons prĂ©fĂ©rĂ© l'appellation "Alliance" [Ă l'expression "Ancien Testament"], qui reconnaĂźt le caractĂšre unique et fondateur de cette partie de la Bible, indispensable pour comprendre les Ă©crits qui lui font Ă©cho dans la Nouvelle Alliance. Cette maniĂšre de faire nous paraĂźt correspondre mieux Ă l'esprit tant de la recherche exĂ©gĂ©tique actuelle que de la tradition chrĂ©tienne primitive, qui aimait s'appuyer sur le tĂ©moignage global des Ăcritures »
- La bible, GenĂšse, 1,1-5, p. 32.
- Jean-Marie Auwers, « La bible revisitée. à propos de la nouvelle traduction de la Bible par Bayard ».
- Auwers 2001, p. 530.
- Auwers 2001, p. 529, 531.
- Auwers 2001, p. 533.
- _«_Le_refus_d'harmonisation_aboutit_ici_Ă _surdimensionner_le_pluriel_biblique._A_fortiori,_les_Ă©chos,_allusions_et_rĂ©miniscences_risquent_de_passer_inaperçus._[âŠ]_Bref,_les_droits_de_la_polyphonie_biblique_sont_ici_honorĂ©s_aux_dĂ©pens_de_ceux_de_l'intertextualitĂ©_biblique._»_-36" class="mw-reference-text">Auwers 2001, p. 533-534.
« Le refus d'harmonisation aboutit ici Ă surdimensionner le pluriel biblique. A fortiori, les Ă©chos, allusions et rĂ©miniscences risquent de passer inaperçus. [âŠ] Bref, les droits de la polyphonie biblique sont ici honorĂ©s aux dĂ©pens de ceux de l'intertextualitĂ© biblique. »
- Auwers 2001, p. 531.
- Auwers 2001, p. 535.
- _«_la_"Bible_Bayard"_se_situe_à _la_croisée_d'un_travail_de_réécriture_et_d'un_travail_exégétique_»_-57" class="mw-reference-text">Auwers 2001, p. 535.
« la "Bible Bayard" se situe à la croisée d'un travail de réécriture et d'un travail exégétique »
- Pierre Lassave, « Les traductions de la Bible dans les médias : dossier de presse de la " Bible des écrivains " », 2006.
- Lassave 2006, p. 10.
- _«_Le_projet_du_Nouvel_Observateur_de_rĂ©aliser_un_dossier_spĂ©cial_sur_cette_traduction_pour_sa_livraison_de_fin_aoĂ»t_dĂ©cide_l'Ă©diteur_Ă _avancer_la_date_de_publication_au_29_aoĂ»t_au_lieu_du_12_septembre_initialement_prĂ©vu._Bien_lui_en_a_pris,_car_dĂšs_le_11_septembre,_l'espace_public_se_trouve_totalement_absorbĂ©_par_l'attentat_du_World_Trade_Center._»_-46" class="mw-reference-text">Lassave 2006, Dans la mĂȘlĂ©e, p. 12.
« Le projet du Nouvel Observateur de réaliser un dossier spécial sur cette traduction pour sa livraison de fin août décide l'éditeur à avancer la date de publication au 29 août au lieu du 12 septembre initialement prévu. Bien lui en a pris, car dÚs le 11 septembre, l'espace public se trouve totalement absorbé par l'attentat du World Trade Center. »
- Lassave 2006.
- Lassave 2006, p. 12.
- Lassave 2006, « Dans la mĂȘlĂ©e », p. 13.
- Lassave 2006, p. 22.
- Pierre Lassave, « Les écrivains de la " Bible, Nouvelle Traduction " », 2007.
- Lassave 2007, « Les effets ».
- Lassave 2007.
- Lassave 2007, « La naissance du projet », voir note n°5.
- Lassave 2007, note n°5.
- _«_Par_respect_du_droit_canon,_le_directoire_de_Bayard_sollicite_lâimprimatur_officiel_de_lâĂglise_malgrĂ©_la_rĂ©serve_des_initiateurs_qui_depuis_lâorigine_ont_voulu_affranchir_le_texte_de_toute_mainmise_confessionnelle_appauvrissante._Cet_embarrassant_imprimatur_ne_sera_pas_formellement_accordĂ©,_mais_la_hiĂ©rarchie_Ă©piscopale_salue_le_sĂ©rieux_exĂ©gĂ©tique_et_la_qualitĂ©_littĂ©raire_de_la_traduction_et_encourage_les_fidĂšles_Ă _sa_lecture_renouvelante._»_-13" class="mw-reference-text">Lassave 2007.
« Par respect du droit canon, le directoire de Bayard sollicite lâimprimatur officiel de lâĂglise malgrĂ© la rĂ©serve des initiateurs qui depuis lâorigine ont voulu affranchir le texte de toute mainmise confessionnelle appauvrissante. Cet embarrassant imprimatur ne sera pas formellement accordĂ©, mais la hiĂ©rarchie Ă©piscopale salue le sĂ©rieux exĂ©gĂ©tique et la qualitĂ© littĂ©raire de la traduction et encourage les fidĂšles Ă sa lecture renouvelante. »
- _«_le_poĂšte_reçoit_alors_du_bibliste,_par_courrier,_un_trĂšs_court_psaume_augmentĂ©_de_longs_commentaires_philologiques,_"_lâinfrapoĂšme_dâun_texte_dĂ©cortiquĂ©,_dit_Cadiot,_dĂ©mantibulĂ©,_un_magma_de_mots_qui_partent_dans_tous_les_sens_"._»_-17" class="mw-reference-text">Lassave 2007, « La naissance du projet ».
« le poĂšte reçoit alors du bibliste, par courrier, un trĂšs court psaume augmentĂ© de longs commentaires philologiques, " lâinfrapoĂšme dâun texte dĂ©cortiquĂ©, dit Cadiot, dĂ©mantibulĂ©, un magma de mots qui partent dans tous les sens ". »
- _«_"_Les_versets_hĂ©braĂŻques_correspondent_Ă _un_matĂ©riau_proche_de_la_poĂ©sie_contemporaine,_Ă _un_certain_Ă©tat_issu_dâexpĂ©riences_limites_comme_le_Tombeau_dâAnatole_de_MallarmĂ©_"_,_commente_Cadiot._»_-18" class="mw-reference-text">Lassave 2007.
« " Les versets hĂ©braĂŻques correspondent Ă un matĂ©riau proche de la poĂ©sie contemporaine, Ă un certain Ă©tat issu dâexpĂ©riences limites comme le Tombeau dâAnatole de MallarmĂ© " , commente Cadiot. »
- Lassave 2007, « L'équipée ».
- _«_Le_recrutement_qui_sâopĂšre_tourne_en_effet_autour_du_rĂ©seau_des_collaborateurs_de_lâĂ©phĂ©mĂšre_Revue_de_littĂ©rature_gĂ©nĂ©rale_Ă©ditĂ©e_par_P.O.L._[sic]_et_dirigĂ©e_par_Cadiot_et_Pierre_Alferi._»_-21" class="mw-reference-text">Lassave 2007, « L'Ă©quipĂ©e ».
« Le recrutement qui sâopĂšre tourne en effet autour du rĂ©seau des collaborateurs de lâĂ©phĂ©mĂšre Revue de littĂ©rature gĂ©nĂ©rale Ă©ditĂ©e par P.O.L. [sic] et dirigĂ©e par Cadiot et Pierre Alferi. »
- Lassave 2007, « L'équipe ».
- _«_Roubaud,_lâun_des_plus_rĂ©ticents_Ă _sâengager_dans_lâentreprise,_sâavĂšre_lâun_de_ses_plus_fidĂšles_continuateurs,_avec_notamment_son_essai_sur_le_QohĂ©let,_"_un_des_lieux_de_la_Bible_oĂč_le_non-croyant_peut_le_mieux_comprendre_le_croyant_"_:_"_la_position_reprĂ©sentĂ©e_par_le_QohĂ©let_mâest_proche,_parce_que_sa_certitude_nâest_atteinte_quâaprĂšs_que_ce_qui_la_rend_difficile_et_exceptionnelle_a_Ă©tĂ©_par_lui_montrĂ©,_et_dit_exactement_comme_il_le_voit_"._»_-45" class="mw-reference-text">Lassave 2007, « Ăpilogue », voir note n° 18.
« Roubaud, lâun des plus rĂ©ticents Ă sâengager dans lâentreprise, sâavĂšre lâun de ses plus fidĂšles continuateurs, avec notamment son essai sur le QohĂ©let, " un des lieux de la Bible oĂč le non-croyant peut le mieux comprendre le croyant " : " la position reprĂ©sentĂ©e par le QohĂ©let mâest proche, parce que sa certitude nâest atteinte quâaprĂšs que ce qui la rend difficile et exceptionnelle a Ă©tĂ© par lui montrĂ©, et dit exactement comme il le voit ". »
- _«_Ce_sont_les_poĂštes_qui_ont_transposĂ©_lâaccumulation_hĂ©braĂŻque_de_mots_sans_liaisons_avec_le_plus_dâaudace._»_-51" class="mw-reference-text">Lassave 2007, « L'Ă©preuve publique ».
« Ce sont les poĂštes qui ont transposĂ© lâaccumulation hĂ©braĂŻque de mots sans liaisons avec le plus dâaudace. »
Ouvrage cités
- Frédéric Boyer (dir.), la bible, Paris, Montréal, Bayard, (ISBN 2-227-35800-9 et 2-89420-464-7, BNF 37649434)
- Jean-Marie Auwers, « La Bible revisitĂ©e. Ă propos d'une nouvelle traduction de la Bible », Revue ThĂ©ologique de Louvain,â , p. 529-536 (lire en ligne [PDF])
- Philippe Lançon, « Dieu reconnaĂźtra les siens. », LibĂ©ration,â (lire en ligne , consultĂ© le )
- « La bible, Work in progress », enquĂȘte composĂ©e de six articles parus dans Vacarme, no 17, 2001, p. 92-111.
- Pierre Lassave, « Les tribulations d'une Bible dans les mĂ©dias : Le dossier de presse de la "Bible des Ă©crivains" », Archives des sciences sociales des religions, Ăditions de lâEHESS, no 134 « Varia »,â , p. 9-35 (ISBN 2-7132-2092-0, ISSN 0335-5985, DOI 10.4000/assr.3409, lire en ligne [PDF])
- Pierre Lassave, « Les écrivains de la "Bible, Nouvelle traduction" », dans La croix et la banniÚre, Bruxelles, Editions de l'Université Libre de Bruxelles, (lire en ligne), p. 173-181
- Claire Placial, « "Pensez-vous quâon vous reprochera la diversitĂ© des voix ?" "Nous la revendiquons". Autour de la Bible Bayard dite "des Ă©crivains" », Langue de feu,â (lire en ligne )
- Aliette Armel, « LA BIBLE (trad. 2001) », EncyclopĂŠdia Universalis,â [s.d.] (lire en ligne )
Bibliographie complémentaire
- « A propos de "La Bible" Bayard dite "Nouvelle Traduction" » , sur Revue Ătudes - Culture contemporaine, (consultĂ© le )
- Frédéric Boyer, La Bible, notre exil, Paris, P.O.L, 2002.
- Marc Cholodenko, introduction et notes par Michel Berder, Le chant, traduction du Cantique des cantiques, Paris, Bayard, 2003.
- Jacques Roubaud, Sous le soleil, Vanité des vanités, Paris, Bayard, 2004.
- Pierre Lassave, Bible, la traduction des alliances : enquĂȘte sur un Ă©vĂ©nement littĂ©raire, Paris, l'Harmattan, coll. « Logiques sociales. LittĂ©ratures et sociĂ©tĂ©. », , 267 p. (ISBN 2-7475-9481-5, BNF 40077814)
- Claire Placial, « Application et limites de la thĂ©orie de lâĂ©quivalence dynamique en traduction biblique : le cas du Cantique des cantiques », Atti del Convegno giornate internazionali di studi sulla traduzione, 2009, p. 261-273.
- Claire Placial, « "Rien de nouveau sous le soleil". RĂ©flexions sur la rĂ©ception critique de la Bible des Ă©crivains. », Langue de feu,â (lire en ligne )
- Claire Placial, « La Bible Bayard dite "des écrivains" (2001), Entre construction du sens littéraire et construction du sens exégétique », dans Des mots et des actes, no 7, 2018, Paris, Classique Garnier, p. 211-224.
- Thomas Römer, Frédéric Boyer, Une Bible peut en cacher une autre, le conflit des récits, Paris, Bayard, 2021.
Articles connexes
Liens externes
Discographie
- Alain Bashung et Chloé Mons, musique Rodolphe Burger, trad. Olivier Cadiot, Cantique des cantiques, 27 min.
- Rodolphe Burger, Rayess Bek et Ruth Rosenthal, trad. Olivier Cadiot, Le Cantique des cantiques & hommage à Mahmoud Darwich, « Le Cantique des cantiques », 18 min.
- Rodolphe Burger, texte Olivier Cadiot, Good, « PoÚme en or », 2017, 5 min 26.
Actualités lors de la parution
- « La nouvelle Bible », journal de 20 heures sur France 2 le 03/10/2001 sur le site de l'INA.
- « La Bible, nouvelle traduction », entretiens dans l'émission « Les jeudis littéraires » sur France Culture le 27/09/2001, par Pascale Casanova, avec Frédéric Boyer, Marc Sevin et Olivier Cadiot.