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La bible (Bayard)

La bible[note 1], aussi appelĂ©e La Bible, nouvelle traduction[note 2] - [1], Bible Bayard, ou Bible des Ă©crivains[a 1] - [lb 1], parfois abrĂ©gĂ©e BNT[lb 2], est une traduction en français de la Bible parue en 2001, publiĂ©e par Bayard et MĂ©diaspaul. La traduction a Ă©tĂ© dirigĂ©e par l'Ă©crivain FrĂ©dĂ©ric Boyer, le thĂ©ologien Jean-Pierre PrĂ©vost et l'exĂ©gĂšte Marc Sevin[2]. L'ensemble de la traduction a fait appel Ă  vingt auteurs contemporains et vingt-sept exĂ©gĂštes[2] français et canadiens, avec pour but de produire une traduction qui s'inscrit dans la littĂ©rature contemporaine_«_Trop_souvent_les_traductions_de_la_Bible_en_français_sont_issues_d'une_pensĂ©e_de_la_langue,_des_langues,_ou_d'une_pensĂ©e_de_l'histoire_et_de_l'archĂ©ologie_des_textes,_rarement,_voire_jamais,_d'une_pensĂ©e_de_la_littĂ©rature._[
]_Notre_traduction_[
]_entends_d'abord_rĂ©pondre_Ă _cette_nĂ©cessitĂ©_:_confronter_les_littĂ©ratures_de_la_Bible_aux_littĂ©ratures_françaises_contemporaines_»__8-0">[b 1].

la bible
Directeur de publication Frédéric Boyer
Traducteur Frédéric Boyer, Jean-Pierre Prévost, Marc Sevin
Éditeur Bayard, MĂ©diaspaul
Lieu de parution Paris, Québec
Date de parution 2001
ISBN 2-227-35800-9

À propos de la traduction

La Bible a été élaborée durant six années et a réuni vingt écrivains, poÚtes, philosophes, dramaturges et vingt-sept exégÚtes ou spécialistes des langues anciennes[a 2] français et canadiens.

Les sources de la traduction reposent sur les éditions critiques des textes hébreux, araméens et grecs reconnues par la communauté scientifique d'alors[lb 3] - [b 2]. Les livres de l'Alliance sont traduits d'aprÚs le texte massorétique[b 2]. Leur ordre suit donc le canon hébraïque, auxquels sont ajoutés les livres deutérocanoniques et le Nouveau Testament chrétien[lb 4]. La traduction présente chaque livre sous deux titres : son titre traditionnel et un nouveau titre choisi par les traducteurs de chacun des livres[b 2].

L'ouvrage n'a pas reçu d'imprimatur_«_Par_respect_du_droit_canon,_le_directoire_de_Bayard_sollicite_l’imprimatur_officiel_de_l’Église_malgrĂ©_la_rĂ©serve_des_initiateurs_qui_depuis_l’origine_ont_voulu_affranchir_le_texte_de_toute_mainmise_confessionnelle_appauvrissante._Cet_embarrassant_imprimatur_ne_sera_pas_formellement_accordĂ©,_mais_la_hiĂ©rarchie_Ă©piscopale_salue_le_sĂ©rieux_exĂ©gĂ©tique_et_la_qualitĂ©_littĂ©raire_de_la_traduction_et_encourage_les_fidĂšles_Ă _sa_lecture_renouvelante._»__13-0">[lb 5]. Il a Ă©tĂ© rĂ©Ă©ditĂ© en 2005, 2009, 2015 par Bayard, mais aussi par Gallimard et Le Grand Livre du mois. Les Ă©ditions successives ne mettent aucune capitale au titre qui, sur la premiĂšre de couverture, la page de faux-titre et le page de titre est donc : la bible[note 3] - [3].

Dans l'ouvrage, une note placĂ©e au dos de la page de faux-titre, en regard de la page de titre, indique que la Commission doctrinale des ÉvĂȘques de France « estime que [la] traduction ne peut faire l'objet d'une utilisation liturgique » mais « souligne l'importance de cette traduction ; elle en reconnaĂźt la portĂ©e littĂ©raire et elle en recommande la lecture »[b 3].

Naissance du projet et constitution de l'Ă©quipe

En 1994, FrĂ©dĂ©ric Boyer propose Ă  Olivier Cadiot de traduire, Ă  l'aide de nombreuses notes fournies par l'exĂ©gĂšte Marc Sevin, un premier psaume_«_le_poĂšte_reçoit_alors_du_bibliste,_par_courrier,_un_trĂšs_court_psaume_augmentĂ©_de_longs_commentaires_philologiques,_"_l’infrapoĂšme_d’un_texte_dĂ©cortiquĂ©,_dit_Cadiot,_dĂ©mantibulĂ©,_un_magma_de_mots_qui_partent_dans_tous_les_sens_"._»__17-0">[lb 6] ; les versets hĂ©braĂŻques apparaĂźtront Ă  Boyer et Cadiot comme une matiĂšre proche de la poĂ©sie contemporaine_«_"_Les_versets_hĂ©braĂŻques_correspondent_Ă _un_matĂ©riau_proche_de_la_poĂ©sie_contemporaine,_Ă _un_certain_Ă©tat_issu_d’expĂ©riences_limites_comme_le_Tombeau_d’Anatole_de_MallarmĂ©_"_,_commente_Cadiot._»__18-0">[lb 7] - _«_Boyer_:_“_On_a_une_chance_inouĂŻe._Le_mot_Ă _mot_hĂ©breu_rejoint_les_soucis_de_la_poĂ©sie_contemporaine._C'est_une_langue_trĂšs_rĂ©pĂ©titive,_trĂšs_ramassĂ©e._”_Une_Bible_Ă _l'os._»__19-0">[4]. Ainsi se forme le premier binĂŽme exĂ©gĂšte-auteur ; d'autres se constitueront ensuite.

Parmi les exĂ©gĂštes, qui proviennent de diffĂ©rents horizons confessionnels et universitaires, beaucoup sont passĂ©s par l'École biblique et archĂ©ologique de JĂ©rusalem[lb 8]. Un manque de biblistes français conduit les Ă©diteurs Ă  se tourner vers des spĂ©cialistes canadiens. Ces derniers acceptent de collaborer Ă  la condition que des auteurs quĂ©bĂ©cois rejoignent l'Ă©quipe française. Par la suite, l'Ă©diteur catholique MĂ©diapaul se joindra au projet.

CĂŽtĂ© français les Ă©crivains sont d'abord des proches des Éditions P.O.L_«_Le_recrutement_qui_s’opĂšre_tourne_en_effet_autour_du_rĂ©seau_des_collaborateurs_de_l’éphĂ©mĂšre_Revue_de_littĂ©rature_gĂ©nĂ©rale_Ă©ditĂ©e_par_P.O.L._[sic]_et_dirigĂ©e_par_Cadiot_et_Pierre_Alferi._»__21-0">[lb 9], mais le cercle s’élargit ensuite aux Éditions de Minuit, du Seuil, et jusqu’à Gallimard[lb 8] - [5].

Les auteurs et les exĂ©gĂštes sont recrutĂ©s pour leurs compĂ©tences littĂ©raires pour les uns, scientifiques pour les autres, sans discrimination quant Ă  leur confession, le but Ă©tant de produire un texte s'inscrivant dans la littĂ©rature contemporaine, encadrĂ© par un appareil critique laĂŻque[la 1]. Entre exĂ©gĂšte et auteur, la distinction des rĂŽles a Ă©tĂ© parfois poreuse, l'exĂ©gĂšte Ă©tant tentĂ© par la littĂ©rature_«_Certains_[exĂ©gĂštes]_ont_mĂȘme_fini_par_proposer_des_solutions_[littĂ©raires]_qui_devançaient_l'esprit_de_“_leur_”_Ă©crivain._»__24-0">[6], et l'auteur par l'exĂ©gĂšse dans son Ă©criture[7] - [8] ; on pourra d'ailleurs noter qu'exĂ©gĂštes et auteurs sont prĂ©sentĂ©s sans distinction, dĂšs l'ouverture de l'ouvrage[b 4], comme des traducteurs (distinction qui ne sera explicitĂ©e nulle part dans l'ouvrage[9]).

D'autres titres furent envisagés : Bible des cinquante (en référence à la Septante), Bible 21 (pour le XXIe siÚcle)[lb 8].

Le Cantique des Cantiques devait, Ă  l'origine ĂȘtre traduit par Marc Cholodenko (avec Michel Berder). Sa traduction, trop proche du mot Ă  mot fourni par l'exĂ©gĂšte, s’intĂ©gra mal Ă  l'ensemble selon FrĂ©dĂ©ric Boyer, qui l'Ă©cartera du projet. Cette traduction sera tout de mĂȘme publiĂ©e, Ă  part, en 2003[5] sous le titre Le Chant pour Ă©viter la forte connotation liturgique du terme cantique[10].

Deux traductions du Cantique des Cantiques, 1,1-3
Le chant,

Marc Cholodenko avec Michel Berder

Le poĂšme,

Olivier Cadiot avec Michel Berder

« Chant des chants de Salomon
—
Il me donna Ă  boire des baisers de sa bouche

Tes amours sont meilleurs que le vin

Ton odeur un parfum

et ton nom son odeur exhalée

te font aimer des filles[11] »

« PoÚme

des PoĂšmes

De Salomon
—
Des baisers

oh des baisers de sa bouche

C'est trĂšs bon tes amours de toi

mieux que le vin

Comme une odeur

tes parfums sont si bon

Un parfum s'impose

c'est ton nom

VoilĂ  pourquoi

les jeunes filles t'aiment[b 5] »

Cadre de traduction

Le parti pris de cette traduction est d'actualiser[a 3] la langue, d'inscrire la Bible dans la littĂ©rature française contemporaine_«_Trop_souvent_les_traductions_de_la_Bible_en_français_sont_issues_d'une_pensĂ©e_de_la_langue,_des_langues,_ou_d'une_pensĂ©e_de_l'histoire_et_de_l'archĂ©ologie_des_textes,_rarement,_voire_jamais,_d'une_pensĂ©e_de_la_littĂ©rature._[
]_Notre_traduction_[
]_entends_d'abord_rĂ©pondre_Ă _cette_nĂ©cessitĂ©_:_confronter_les_littĂ©ratures_de_la_Bible_aux_littĂ©ratures_françaises_contemporaines_»__8-1">[b 1] - [12] et, pour cela, faire appel aux auteurs mĂȘmes qui la font. Le souci de faire Ɠuvre littĂ©raire et poĂ©tique prend le pas sur toute considĂ©ration thĂ©ologique ou confessionnelle[lb 2]. Cette approche littĂ©raire rapproche la Bible Bayard de traductions comme la King James Version (1611) ou la Bible de Luther (1534) ; elle s'Ă©loigne, en revanche, de celles produites par AndrĂ© Chouraqui et Henri Meschonnic par le refus du postulat traditionnel de rĂ©aliser une traduction qui relĂšverait d'une fidĂ©litĂ© Ă  une langue originelle[13].

L'auteur ne s'efface pas derriÚre le texte dont il a la charge, ce qui donne un caractÚre particulier à chacun des livres ; la traduction ne vise pas à rendre compte du texte original de façon transparente mais se donne pour ce qu'elle est[14]. Chaque auteur a donc la liberté de choisir son style d'écriture tout en respectant la contrainte de fidélité au texte[2]. Son travail est encadré par l'exégÚte qui lui fournit, comme point de départ, une premiÚre traduction mot à mot du texte, accompagné de notes explicatives[2].

Ainsi la Bible Bayard a choisi de privilĂ©gier la polyphonie de l'Ă©criture plutĂŽt que de rendre compte de l'intertextualitĂ© Ă  l'Ɠuvre au fil des livres, comme l'a permis sa longue composition[a 3]. La libertĂ© dans la traduction, permise Ă  chaque Ă©crivain, se double du refus de l'harmonisation de l'ensemble de l'ouvrage, malgrĂ© la contrainte de la fidĂ©litĂ© au texte_«_Le_refus_d'harmonisation_aboutit_ici_Ă _surdimensionner_le_pluriel_biblique._A_fortiori,_les_Ă©chos,_allusions_et_rĂ©miniscences_risquent_de_passer_inaperçus._[
]_Bref,_les_droits_de_la_polyphonie_biblique_sont_ici_honorĂ©s_aux_dĂ©pens_de_ceux_de_l'intertextualitĂ©_biblique._»__36-0">[a 4]. Par exemple, le psaume 105 est traduit diffĂ©remment dans le chapitre 16 verset 8 du Livre des jours (ou Premier livre des Chroniques)[a 3], leur correspondance restant toutefois signalĂ©e dans les notes en annexe :

Les Psaumes 105,1-2,
trad. Olivier Cadiot avec Marc Sevin
Livre des jours 16,8-9,
trad. Marie-Andrée Lamontagne avec Philippe Abadie
« Remerciez Yhwh

Criez son nom
tous ses actes chez les peuples

Chantez pour lui psalmodiez pour lui

DĂ©pliez
toute son Ɠuvre[b 6] »

« Célébrez Yhwh !
Louange de son nom !
Prouesses de Yhwh
soyez connues de tous les peuples.
Chants, poĂšmes,
naissez pour lui, redites ses merveilles.[b 7] »

L'exemple ci-dessus de la traduction par Olivier Cadiot des Psaumes, montre un affranchissement assumĂ© de l'usage de la ponctuation[a 1], Ă  l'Ɠuvre dans d'autres livres. La polyphonie assumĂ©e et revendiquĂ©e de cette nouvelle traduction est un hommage Ă  celle qui fut Ă  l'Ɠuvre lors de la composition des textes sources qui dura plus de mille ans, en plusieurs langues et dans plusieurs Ă©tats d'une mĂȘme langue[13].

Le travail exĂ©gĂ©tique permet Ă©galement de sortir du vocabulaire conventionnel de la Bible. Ainsi l'Arche de NoĂ© devient, dans la nouvelle traduction, sa « boĂźte », et l'arche du TĂ©moignage devient « le coffre de la charte »[a 1] - _«_La_prĂ©sente_traduction_a_choisi_de_traduire_’arĂŽn_par_“_coffre,_arche_”_et_tĂšvah_par_“_boĂźte,_coffre_”_»__39-0">[b 8]. De mĂȘme, l'hĂ©breu hattā't et le grec ÎŹÎŒÎ±ÏÏ„ÎŻÎ± ne sont pas traduit par le seul terme « pĂ©ché» mais par « faute, pĂ©chĂ©, Ă©cart, errement, erreur, Ă©garement, gĂąchis, mal, manquement, refus, tort »[a 1] - [b 9]. En cela, cette traduction ouvre la Bible Ă  de nouveaux mots[a 5] et permet de ne pas « “ sur-thĂ©ologiser ” le vocabulaire biblique en y projetant anachroniquement des sens dont les traditions interprĂ©tatives juives et chrĂ©tiennes l'ont chargĂ©e aprĂšs coup »[a 6].

L'oralité des textes est prise en compte dans le processus de travail[b 10] : les exégÚtes lisent aux auteurs le texte hébreu ou grec à haute voix, et les auteurs lisent en retour leur traduction[2] - [lb 10].

Jacques Roubaud reviendra sur son expĂ©rience de traduction dans un livre titrĂ© Sous le soleil, VanitĂ© des vanitĂ©s, paru en 2004_«_Roubaud,_l’un_des_plus_rĂ©ticents_Ă _s’engager_dans_l’entreprise,_s’avĂšre_l’un_de_ses_plus_fidĂšles_continuateurs,_avec_notamment_son_essai_sur_le_QohĂ©let,_"_un_des_lieux_de_la_Bible_oĂč_le_non-croyant_peut_le_mieux_comprendre_le_croyant_"_:_"_la_position_reprĂ©sentĂ©e_par_le_QohĂ©let_m’est_proche,_parce_que_sa_certitude_n’est_atteinte_qu’aprĂšs_que_ce_qui_la_rend_difficile_et_exceptionnelle_a_Ă©tĂ©_par_lui_montrĂ©,_et_dit_exactement_comme_il_le_voit_"._»__45-0">[lb 11].

Critiques lors de la parution

La parution de l'ouvrage le 29 aoĂ»t 2001_«_Le_projet_du_Nouvel_Observateur_de_rĂ©aliser_un_dossier_spĂ©cial_sur_cette_traduction_pour_sa_livraison_de_fin_aoĂ»t_dĂ©cide_l'Ă©diteur_Ă _avancer_la_date_de_publication_au_29_aoĂ»t_au_lieu_du_12_septembre_initialement_prĂ©vu._Bien_lui_en_a_pris,_car_dĂšs_le_11_septembre,_l'espace_public_se_trouve_totalement_absorbĂ©_par_l'attentat_du_World_Trade_Center._»__46-0">[la 2] a eu valeur d'Ă©vĂšnement culturel[la 3] lors de la rentrĂ©e littĂ©raire et a Ă©tĂ© un vĂ©ritable succĂšs Ă©ditorial [12] - _«_150_000_exemplaires_ont_Ă©tĂ©_vendus_de_septembre_Ă _dĂ©cembre_2001_»__48-0">[15] ; le livre figurait en tĂȘte des ventes en France un mois aprĂšs sa sortie[la 4]. Elle donnera lieu Ă  de nombreuses critiques positives et nĂ©gatives.

Aucune traduction n'Ă©chappe Ă  la littĂ©rature[16] et la Bible Bayard propose d'envisager les autres traductions sous cet angle_«_Trop_souvent_les_traductions_de_la_Bible_en_français_sont_issues_d'une_pensĂ©e_de_la_langue,_des_langues,_ou_d'une_pensĂ©e_de_l'histoire_et_de_l'archĂ©ologie_des_textes,_rarement,_voire_jamais,_d'une_pensĂ©e_de_la_littĂ©rature._[
]_Notre_traduction_[
]_entends_d'abord_rĂ©pondre_Ă _cette_nĂ©cessitĂ©_:_confronter_les_littĂ©ratures_de_la_Bible_aux_littĂ©ratures_françaises_contemporaines_»__8-2">[b 1]. Certains saluent la portĂ©e littĂ©raire de cette traduction_«_Ce_sont_les_poĂštes_qui_ont_transposĂ©_l’accumulation_hĂ©braĂŻque_de_mots_sans_liaisons_avec_le_plus_d’audace._»__51-0">[lb 12] et sa grande rigueur[8]. Elle se distingue des traductions de rĂ©fĂ©rences en procĂ©dant Ă  un travail sur la langue en mĂȘme temps que sur le sens[17], tout en dĂ©passant l'ambivalence de la forme et du fond, dont s’occuperait d'une part l'Ă©crivain, d'autre part l'exĂ©gĂšte[16]. Le style Ă©purĂ© de la traduction qui vient souligner la surpoĂ©tisation des versions antĂ©rieures[16] en choisissant une langue simple, dĂ©laissant les lexiques traditionnels associĂ©s Ă  la Bible et Ă  la poĂ©sie[18]. A Ă©tĂ© Ă©galement saluĂ©e la prise en compte de l'oralitĂ© de l'Ă©criture[19].

L'émergence, dans un premier temps, de critiques nuancées et bienveillantes formulées par divers médias catholiques[la 5] a été sans doute l'élément déclencheur de l'émergence de virulentes attaques provenant des milieux catholiques traditionalistes et conservateurs, de droite comme de gauche[la 6] - [lb 1] - [12]. Les reproches se répartissent principalement suivant trois points :

  • L'approche non confessionnelle de la traduction, produite pas des Ă©crivains dĂ©signĂ©s comme Ă  la mode pratiquant une littĂ©rature expĂ©rimentale[12]. Jean-Marie Auwers qualifia cette traduction de rĂ©Ă©criture_«_la_"Bible_Bayard"_se_situe_Ă _la_croisĂ©e_d'un_travail_de_rĂ©Ă©criture_et_d'un_travail_exĂ©gĂ©tique_»__57-0">[a 7].
  • L'apparente non-coordination de l'Ă©criture Ă  l'Ă©chelle de l'ouvrage[12], dĂ» au degrĂ© de libertĂ© permis aux Ă©crivains. Il en rĂ©sulte que la BNT ne rend pas compte de l'intertextualitĂ© prĂ©sente dans d'autres versions[20], la diversitĂ© des Ă©critures ne permettant pas de lecture synoptique des Évangiles[19].
  • Le choix d'un lexique qui s'Ă©mancipe de la tradition[12].

Selon Philippe Lançon :

« Mais au fond, [la Bible Bayard] est [faite] pour ceux qui vivent dans une autre religion : la littérature. »[5]

Lors de la parution en 2001, la presse relĂšve le passage de la traduction d'Emmanuel CarrĂšre dans D'aprĂšs Marc, au chapitre 8 verset 12, oĂč JĂ©sus s'adresse aux Pharisiens en ces termes : « Quelle engeance ! Exiger un signe ! PlutĂŽt crever ![b 11] » Cette traduction a Ă©tĂ© choisie pour rendre compte du rejet radical exprimĂ© dans le texte hĂ©braĂŻque[b 12]. Le traducteur sera invitĂ© au journal tĂ©lĂ©visĂ© de 20 heures pour s'expliquer sur ce choix ; Ă  la suite de cela les ventes augmenteront de 5 000 exemplaires dĂšs le lendemain de son intervention[21]. Face Ă  la pression ecclĂ©siale, la traduction sera modifiĂ©e en « PlutĂŽt mourir ! » dans la rĂ©Ă©dition de l'ouvrage en format poche en 2005[21] - [22].

FrĂ©dĂ©ric Boyer s'est dĂ©fendu des nombreuses critiques qu'il reçut dans son livre La Bible, notre exil[23] - [lb 1]. Pierre Lassave a consacrĂ© Ă  la Bible Bayard une Ă©tude sociologique intitulĂ©e Bible, la traduction des alliances, enquĂȘte sur un Ă©vĂšnement littĂ©raire[24].

Structure et présentation de l'ouvrage

AprÚs un « Avertissement »[b 13] sur la traduction, une introduction de Frédéric Boyer intitulé « Les livres, la Bible »[b 14], suivent les livres de l'Alliance et la Nouvelle Alliance (Ancien et Nouveau Testament).

La mise en page en rouge et noir est simplifiée. Une page rouge sépare chaque livre. Le texte n'est pas ponctué d'intertitres. Il est encadré, dans le petit fond (marge intérieure) par des mots qui renvoient aux notes présentes en annexe, dans le grand fond (marge extérieure) par la numérotation en rouge des chapitres et versets. Les folios sont en fausse page (page de gauche) dans la marge de pieds (bas de page) ; à l'opposé, en belle page (page de droite), se trouvent indiqués les chapitres et versets présents sur chaque double-page, à cÎté du titre du livre en cours[25].

L'appareil critique est placé en annexe de l'ouvrage. Se trouve d'abord une introduction à chaque livre, suivie de notes rédigées par l'exégÚte de chaque binÎme. Viennent ensuite deux glossaires, un pour chaque Alliance, de 27 mots hébreux et 21 mots grecs. Ces glossaires contiennent :

  • le mot en hĂ©breu (glossaire 1) ou grec (glossaire 2) ;
  • son occurrences au sein des textes sources ;
  • ses traductions successives au fil des versions (Septante, Vulgate, OlivĂ©tan, Sacy, Segond, JĂ©rusalem, T.O.B.) et les traductions choisies pour cette version ;
  • un texte qui retrace l'histoire du mot, justifie les traductions choisies et leur emploi.

Puis on trouve un index, un tableau chronologique, un tableau généalogique des traductions de la Bible, et enfin des cartes.

Liste des auteurs, des exégÚtes et nom de leur traduction

Ci-dessous sont listés les binÎmes d'écrivains et d'exégÚtes ayant participé à la traduction de chaque livre. Ces derniers sont désignés par deux noms : leur nom traditionnel et un nom choisi d'un commun accord par les traducteurs de chacun des livres[b 2].

Les appellations Ancien Testament et Nouveau Testament ont Ă©tĂ© remplacĂ©es respectivement par Alliance et Nouvelle Alliance_«_Nous_avons_prĂ©fĂ©rĂ©_l'appellation_"Alliance"_[Ă _l'expression_"Ancien_Testament"],_qui_reconnaĂźt_le_caractĂšre_unique_et_fondateur_de_cette_partie_de_la_Bible,_indispensable_pour_comprendre_les_Ă©crits_qui_lui_font_Ă©cho_dans_la_Nouvelle_Alliance._Cette_maniĂšre_de_faire_nous_paraĂźt_correspondre_mieux_Ă _l'esprit_tant_de_la_recherche_exĂ©gĂ©tique_actuelle_que_de_la_tradition_chrĂ©tienne_primitive,_qui_aimait_s'appuyer_sur_le_tĂ©moignage_global_des_Écritures_»__68-0">[b 15].

Tora — Pentateuque

Nom du l'écrivain Nom du spécialiste Livre traduit Traduction du nom du livre[note 4]
Frédéric Boyer Jean L'Hour GenÚse Premiers
François Bon Walter Vogels Livre de l'Exode Et voici les noms
Marie Borel et Jacques Roubaud Jean L'Hour LĂ©vitique Yhwh convoque
Marie Borel et Jacques Roubaud Jean L'Hour Livre des Nombres Dans le désert
Jean-Luc Benoziglio Léo Laberge Deutéronome Ces paroles

La GenÚse traduite par Frédéric Boyer débute ainsi :

« Premiers
Dieu crée ciel et terre
terre vide solitude
noir au-dessus des fonds
souffle de dieu
mouvements au-dessus des eaux

Dieu dit LumiĂšre
et lumiĂšre il y a
Dieu voit la lumiĂšre
comme c'est bon
Dieu sépare la lumiÚre du noir
Dieu appelle la lumiĂšre jour et nuit noir

Soir et matin
un jour[b 16] »

— FrĂ©dĂ©ric Boyer, Premiers

Neviim — Livres prophĂ©tiques

Nom du l'écrivain Nom du spécialiste Livre traduit Traduction du titre du livre
Jean Echenoz Robert David Livre de Josué Livre de Josué
Jean-Luc Benoziglio André Myre Livre des Juges Les Chefs
Jean Echenoz Pierre Debergé Premier Livre de Samuel 1er livre de Samuel
Jean Echenoz Pierre Debergé DeuxiÚme Livre de Samuel 2e livre de Samuel
Laure Mistral André Lemaire Premier Livre des Rois 1er livre des Rois
Laure Mistral André Lemaire DeuxiÚme Livre de Rois 2e livre des Rois
Pierre Alferi Jacques Vieuviarts Livre d'IsaĂŻe Livre d'IsaĂŻe
François Bon Léo Laberge Livre de Jérémie Paroles de Jérémie
Marianne Alphant Marc Dubreucq, Maurice Roger Livre d'ÉzĂ©chiel Livre d'ÉzĂ©chiel
Olivier Cadiot Marc Girard Livre d'Osée Osée
Jacques Roubaud Jean L'Hour Livre de Joël Livre de Joël
ValĂšre Novarina Marc Dubreucq Livre d'Amos Livre d'Amos
Jean-Luc Benoziglio Philippe Gruson Livre d'Abdias Ovadyah
Anne Dufourmantelle Marc-Alain Ouaknin Livre de Jonas La colombe
Florence Delay Maurice Roger Livre de Michée Qui comme Yhwh
Anne Dufourmantelle Aldina da Silva Livre de Nahoum Le consolé
Anne Dufourmantelle Aldina da Silva Livre de Habaquoq Livre d'Habaquoq
Pierre Ouellet André Myre Livre de Sophonie Tsefanyah
Florence Delay Arnaud SĂ©randour Livre de AggĂ©e Livre des fĂȘtes
Florence Delay Arnaud SĂ©randour Livre de Zacharie Yhwh se souvient
Florence Delay Arnaud SĂ©randour Livre de Malachie Livre de mon Ă©missaire

Ketouvim — Autres Ă©crits

Nom du l'écrivain Nom du spécialiste Livre traduit Traduction du titre du livre
Olivier Cadiot Marc Sevin Psaume Les Psaumes
Pierre Alferi Jean-Pierre Prévost Livre de Job Livre de Job
Pierre Alferi Jean-Jacques Lavoie Livre des Proverbes Adages
Marie NDiaye Aldina da Silva Livre de Ruth Livre de Ruth
Olivier Cadiot Michel Berder Cantique des cantiques Le poĂšme
Marie Borel et Jacques Roubaud Jean L'Hour Qohélet Paroles de Qohélet
François Bon Jean-Pierre Prévost Livre des Lamentations Comment
Marie Borel Aldina da Silva Livre d'Esther Livre d'Esther
Jean Echenoz Pierre Debergé Livre de Daniel Livre de Daniel
Pierre Ouellet Arnaud SĂ©randour Livre d'Esdras Livre d'Esdras
François Bon Arnaud Sérandour Livre de Néhémie Paroles de Néhémie
Marie-Andrée Lamontagne Philippe Abadie Premier Livre des Chroniques Livre des jours 1
Marie-Andrée Lamontagne Philippe Abadie DeuxiÚme livre des Chroniques Livre des jours 2

Livres deutĂ©rocanoniques — Livres Apocryphes

Nom du l'écrivain Nom du spécialiste Livre traduit Traduction du titre du livre
Marie Borel et Jacques Roubaud Aldina da Silva Livre d'Esther Esther (grec)
Marie NDiaye Maurice Roger Livre de Judith Livre de Judith
Marie-Andrée Lamontagne Aldina da Silva Livre de Tobit Histoire de Tobit
Jean Echenoz Pierre Debergé Premier Livre des Maccabées 1er livre des maccabées
Jean Echenoz Pierre Debergé DeuxiÚme Livre des Maccabées 2e livre des maccabées
Marie Depussé Michel Berder Livre de la Sagesse Sagesse de Salomon
Pierre Alferi Jean-Jacques Lavoie Siracide Sagesse de JĂ©sus Ben Sira
Anne Dufourmantelle LĂ©o Laberge Livre de Baruch Livre de Baruch

La Nouvelle Alliance

Nom du l'écrivain Nom du spécialiste Livre traduit Traduction du titre du livre
Marie-AndrĂ©e Lamontagne AndrĂ© Myre Évangile selon Matthieu D'aprĂšs Matthieu
Emmanuel Carrùre Hugues Cousin Évangile selon Marc D'aprùs Marc
Pascalle Monnier Pierre LĂ©tourneau Évangile selon Luc D'aprĂšs Luc
Florence Delay Alain Marchadour Évangile selon Jean D'aprùs Jean
Pascalle Monnier Daniel Marguerat Actes des ApĂŽtres Actes d'ApĂŽtres
Marie DepussĂ© Alain Gignac ÉpĂźtre aux Romains Lettre aux Romains
FrĂ©dĂ©ric Boyer Hugues Cousin ÉpĂźtre aux Corinthiens 1re lettre aux Corinthiens
FrĂ©dĂ©ric Boyer Hugues Cousin ÉpĂźtre aux Corinthiens 2e lettre aux Corinthiens
Marie DepussĂ© Alain Gignac ÉpĂźtre aux Galates Lettre aux Galates
FrĂ©dĂ©ric Boyer Michel Garat ÉpĂźtre aux ÉphĂ©siens Lettre aux ÉphĂ©siens
FrĂ©dĂ©ric Boyer Michel Garat ÉpĂźtre aux Colossiens Lettre aux Colossiens
Jean-Luc Benoziglio André Myre PremiÚre épßtre aux Thessaloniciens 1re lettre aux Thessaloniciens
Jean-Luc Benoziglio André Myre DeuxiÚme épßtre aux Thessaloniciens 2e lettre aux Thessaloniciens
Frédéric Boyer André Myre PremiÚre épßtre à Thimothée 1re lettre à Thimothée
Frédéric Boyer André Myre DeuxiÚme épßtre à Thimothée 2e lettre à Thimothée
FrĂ©dĂ©ric Boyer AndrĂ© Myre ÉpĂźtre Ă  Tite Lettre Ă  Tite
Jean Echenoz Daniel Marguerat ÉpĂźtre Ă  PhilĂ©mon Lettre Ă  PhilĂ©mon
Jean-Luc Benoziglio Jean-Paul Michaud ÉpĂźtre aux HĂ©breux Lettre aux hĂ©breux
Jean Echenoz Pierre DebergĂ© ÉpĂźtre de Jacques Lettre de Jacques
Jean-Luc Benoziglio Pierre Debergé PremiÚre épßtre de Pierre 1re lettre de Pierre
Jean-Luc Benoziglio Pierre Debergé DeuxiÚme épßtre de Pierre 2e lettre de Pierre
Florence Delay Alain Marchadour Premier Ă©pĂźtre de Jean 1re lettre de Jean
Florence Delay Alain Marchadour DeuxiĂšme Ă©pĂźtre de Jean 2e lettre de Jean
Florence Delay Alain Marchadour TroisiĂšme Ă©pĂźtre de Jean 3e lettre de Jean
Jean Echenoz AndrĂ© Myre ÉpĂźtre de Jude Lettre de Jude
Jacques Brault Jean-Pierre Prévost Apocalypse de Jean Dévoilement

Influences culturelle

  • À l'occasion de leur mariage en 2001 Alain Bashung et ChloĂ© Mons composerons l'E.P. Cantique des cantiques sur la base de la traduction de Michel Berder et Olivier Cadiot, mise en musique par Rodolphe Burger. Ce dernier rĂ©interprĂštera le texte sur la mĂȘme base musicale en 2014 avec Rayess Bek et Ruth Rosenthal[26]. On trouve Ă©galement dans l'album Good de Burger, sorti en 2017, le morceau « PoĂšme en or », dont le texte est un condensĂ©, composĂ© de multiples fragments de la traduction des Psaumes de Cadiot[27].

Notes

  1. Les Ă©ditions ne mettent aucune capitale au titre qui, sur la premiĂšre de couverture, la page de faux-titre et la page de titre est donc : la bible. Toutefois, la BnF use des capitales dans la notice de l'Ă©dition de 2001.
  2. La mention nouvelle traduction apparaĂźt comme un sous-titre : elle est en effet prĂ©sente sur les premiĂšres de couvertures de l'Ă©dition de 2001 et des rĂ©Ă©ditions successives. La Bible, nouvelle traduction est l'appellation qu’emploiera la critique pour dĂ©signer l'ouvrage, qui sera parfois abrĂ©gĂ© BNT. Cette mention disparait en revanche des pages de faux-titre et de titre de l'ouvrage et la BnF la relĂšve pas.
  3. ValĂšre Novarina et FrĂ©dĂ©ric Boyer s'expriment sur l'usage des majuscules dans le christianisme dans l'entretient « L'innovation par le verbe et l'image », Études, 2015, p. 105 et 111.
  4. Les titres choisis pour chacun ces cinq livres reprennent les premiers mots de chacune des traductions.

Références

  1. « La Bible, nouvelle traduction », sur Bayard Éditions (consultĂ© le )
  2. Armel.
  3. Chrystian Boyer, « Nouvelle traduction de la bible et postmodernitĂ© », Relogiologiques, MontrĂ©al, no 31 « Religion, violence et contrĂŽle social »,‎ , p. 170 (ISSN 1180-0135, e-ISSN 2291-3041, lire en ligne AccĂšs libre [PDF])
  4. _«_Boyer_:_“_On_a_une_chance_inouĂŻe._Le_mot_Ă _mot_hĂ©breu_rejoint_les_soucis_de_la_poĂ©sie_contemporaine._C'est_une_langue_trĂšs_rĂ©pĂ©titive,_trĂšs_ramassĂ©e._”_Une_Bible_Ă _l'os._»_-19" class="mw-reference-text">Lançon 2001.
    « Boyer : “ On a une chance inouĂŻe. Le mot Ă  mot hĂ©breu rejoint les soucis de la poĂ©sie contemporaine. C'est une langue trĂšs rĂ©pĂ©titive, trĂšs ramassĂ©e. ” Une Bible Ă  l'os. »
  5. Lançon 2001.
  6. _«_Certains_[exĂ©gĂštes]_ont_mĂȘme_fini_par_proposer_des_solutions_[littĂ©raires]_qui_devançaient_l'esprit_de_“_leur_”_Ă©crivain._»_-24" class="mw-reference-text">Lançon 2001.
    « Certains [exĂ©gĂštes] ont mĂȘme fini par proposer des solutions [littĂ©raires] qui devançaient l'esprit de “ leur ” Ă©crivain. »
  7. Suzanne Doppelt, « traduction de la Bible, enquĂȘte », Vacarme, no 17,‎ , p. 96-98 (lire en ligne AccĂšs libre) :
    « Les difficultĂ©s sont venues de l’assignation des rĂŽles des uns et des autres Ă  l’intĂ©rieur du tandem. Car en fait les exĂ©gĂštes sont aussi des Ă©crivains et les Ă©crivains ont tendance Ă  jouer aux exĂ©gĂštes. C’était d’ailleurs trĂšs drĂŽle de voir comment chacun avait envie d’ĂȘtre Ă  la place de l’autre. »
  8. Pierre Gilbert, « Pourquoi une nouvelle traduction de la Bible ? », L'express,‎ , p. 194 (lire en ligne Inscription nĂ©cessaire, consultĂ© le )
  9. Chrystian Boyer, « Nouvelle traduction de la bible et postmodernitĂ© », Relogiologiques, MontrĂ©al, no 31 « Religion, violence et contrĂŽle social »,‎ , p. 153 (ISSN 1180-0135, e-ISSN 2291-3041, lire en ligne AccĂšs libre [PDF])
  10. Marc Cholodenko et Michel Merder, Le Chant : traduction du Cantique des cantiques, Paris, Bayard, (ISBN 2-227-47117-4, BNF 39051672), p. 71, note 1 appelée p. 25
  11. Marc Cholodenko et Michel Berder, Le chant : traduction du Cantique des Cantiques, Paris, Bayard, (ISBN 2-227-47117-4, BNF 39051672), p. 25-26
  12. Placial 2013.
  13. « la Bible : travail en cours : entretien avec FrĂ©dĂ©ric Boyer et Olivier Cadiot », Vacarme, no 17,‎ , p. 93-101 (lire en ligne AccĂšs libre)
  14. Claire Placial, « “Rien de nouveau sous le soleil”. RĂ©flexions sur la rĂ©ception critique de la Bible des Ă©crivains. » AccĂšs libre, sur Hypotheses, (consultĂ© le )
  15. _«_150_000_exemplaires_ont_été_vendus_de_septembre_à_décembre_2001_»_-48" class="mw-reference-text">Armel.
    « 150 000 exemplaires ont été vendus de septembre à décembre 2001 »
  16. Ariane Chottin-Burger et Philippe Mangeot, « Un discours de la mĂ©thode », Vacarme, no 17,‎ , p. 92 (lire en ligne AccĂšs libre)
  17. Pierre Lassave, « Sociologie de la traduction : L'exemple de la “ Bible des Ă©crivains ” », Cahiers internationaux de sociologie, Presses Universitaires de France, no 120,‎ , p. 142 (ISBN 9782130556725, ISSN 0008-0276, DOI 10.3917/cis.120.0133, lire en ligne AccĂšs libre [PDF], consultĂ© le )
  18. Lise Wajeman, « Oh », Vacarme, no 17,‎ , p. 102-103 (lire en ligne AccĂšs libre) :
    « le choix d’une langue simple, qui abandonne les oripeaux surannĂ©s des termes “ poĂ©tiques ”, qui dit odeur plutĂŽt que parfum, chambres plutĂŽt qu’appartements »
  19. Henri de l'Epervier, « La Bible Bayard », RĂ©surrection, nos 99-100,‎ (lire en ligne AccĂšs libre)
  20. « La traduction de la Bible en français » AccÚs libre, sur Alliance biblique française (consulté le )
  21. Lassave 2007, L'Ă©preuve publique.
  22. Pierre Lassave, « Sociologie de la traduction : L'exemple de la « Bible des Ă©crivains » », Carnets internationaux de sociologie, Presses Universitaires de France, no 120,‎ , p. 133-154, voir note n° 2 p. 144 (ISBN 9782130556725, ISSN 0008-0276, DOI 10.3917/cis.120.0133, lire en ligne AccĂšs libre [PDF], consultĂ© le )
  23. « La Bible, notre exil, FrĂ©dĂ©ric Boyer », sur Éditions P.O.L (ISBN 2-86744-904-9, consultĂ© le )
  24. « Bible : la traduction des alliances. EnquĂȘte sur un Ă©vĂ©nement littĂ©raire », sur L'Harmattan (consultĂ© le )
  25. « Bayard ‱ La Bible » AccĂšs libre, sur 3 ours graphisme (consultĂ© le )
  26. Rodolphe Burger, Rayess Bek et Ruth Rosenthal, Cantique des cantiques & Hommage Ă  Mahmoud Darwich, sur Bandcamp.
  27. Paul Ramone, « Entretien Rodolphe Burger : « J’ai l’impression d’ĂȘtre dans une composition littĂ©rale » » AccĂšs libre, sur Pinkushion, (consultĂ© le )
  • FrĂ©dĂ©ric Boyer (dir.), la bible.
  1. _«_Trop_souvent_les_traductions_de_la_Bible_en_français_sont_issues_d'une_pensĂ©e_de_la_langue,_des_langues,_ou_d'une_pensĂ©e_de_l'histoire_et_de_l'archĂ©ologie_des_textes,_rarement,_voire_jamais,_d'une_pensĂ©e_de_la_littĂ©rature._[
]_Notre_traduction_[
]_entends_d'abord_rĂ©pondre_Ă _cette_nĂ©cessitĂ©_:_confronter_les_littĂ©ratures_de_la_Bible_aux_littĂ©ratures_françaises_contemporaines_»_-8" class="mw-reference-text">La bible, p. 23.
    « Trop souvent les traductions de la Bible en français sont issues d'une pensĂ©e de la langue, des langues, ou d'une pensĂ©e de l'histoire et de l'archĂ©ologie des textes, rarement, voire jamais, d'une pensĂ©e de la littĂ©rature. [
] Notre traduction [
] entends d'abord rĂ©pondre Ă  cette nĂ©cessitĂ© : confronter les littĂ©ratures de la Bible aux littĂ©ratures françaises contemporaines »
  2. La bible, « Avertissement », p. 12.
  3. La bible, p. 4.
  4. La bible, p. 7.
  5. La bible, p. 1608.
  6. La bible, p. 1354.
  7. La bible, p. 1822.
  8. _«_La_prĂ©sente_traduction_a_choisi_de_traduire_’arĂŽn_par_“_coffre,_arche_”_et_tĂšvah_par_“_boĂźte,_coffre_”_»_-39" class="mw-reference-text">La bible, « Glossaire 1 », p. 3107-3108.
    « La prĂ©sente traduction a choisi de traduire ’arĂŽn par “ coffre, arche ” et tĂšvah par “ boĂźte, coffre ” »
  9. La bible, Glossaire 1, p. 3116.
  10. La bible, p. 23.
  11. La bible, p. 2292.
  12. La bible, note 8,12 p. 3005.
  13. La bible, p. 12-14.
  14. La bible, p. 16-25.
  15. _«_Nous_avons_prĂ©fĂ©rĂ©_l'appellation_"Alliance"_[Ă _l'expression_"Ancien_Testament"],_qui_reconnaĂźt_le_caractĂšre_unique_et_fondateur_de_cette_partie_de_la_Bible,_indispensable_pour_comprendre_les_Ă©crits_qui_lui_font_Ă©cho_dans_la_Nouvelle_Alliance._Cette_maniĂšre_de_faire_nous_paraĂźt_correspondre_mieux_Ă _l'esprit_tant_de_la_recherche_exĂ©gĂ©tique_actuelle_que_de_la_tradition_chrĂ©tienne_primitive,_qui_aimait_s'appuyer_sur_le_tĂ©moignage_global_des_Écritures_»_-68" class="mw-reference-text">La bible, « Alliance », introduction par Jean-Pierre PrĂ©vost, p. 2727-2728.
    « Nous avons prĂ©fĂ©rĂ© l'appellation "Alliance" [Ă  l'expression "Ancien Testament"], qui reconnaĂźt le caractĂšre unique et fondateur de cette partie de la Bible, indispensable pour comprendre les Ă©crits qui lui font Ă©cho dans la Nouvelle Alliance. Cette maniĂšre de faire nous paraĂźt correspondre mieux Ă  l'esprit tant de la recherche exĂ©gĂ©tique actuelle que de la tradition chrĂ©tienne primitive, qui aimait s'appuyer sur le tĂ©moignage global des Écritures »
  16. La bible, GenĂšse, 1,1-5, p. 32.
  • Jean-Marie Auwers, « La bible revisitĂ©e. À propos de la nouvelle traduction de la Bible par Bayard ».
  1. Auwers 2001, p. 530.
  2. Auwers 2001, p. 529, 531.
  3. Auwers 2001, p. 533.
  4. _«_Le_refus_d'harmonisation_aboutit_ici_Ă _surdimensionner_le_pluriel_biblique._A_fortiori,_les_Ă©chos,_allusions_et_rĂ©miniscences_risquent_de_passer_inaperçus._[
]_Bref,_les_droits_de_la_polyphonie_biblique_sont_ici_honorĂ©s_aux_dĂ©pens_de_ceux_de_l'intertextualitĂ©_biblique._»_-36" class="mw-reference-text">Auwers 2001, p. 533-534.
    « Le refus d'harmonisation aboutit ici Ă  surdimensionner le pluriel biblique. A fortiori, les Ă©chos, allusions et rĂ©miniscences risquent de passer inaperçus. [
] Bref, les droits de la polyphonie biblique sont ici honorĂ©s aux dĂ©pens de ceux de l'intertextualitĂ© biblique. »
  5. Auwers 2001, p. 531.
  6. Auwers 2001, p. 535.
  7. _«_la_"Bible_Bayard"_se_situe_à_la_croisée_d'un_travail_de_réécriture_et_d'un_travail_exégétique_»_-57" class="mw-reference-text">Auwers 2001, p. 535.
    « la "Bible Bayard" se situe à la croisée d'un travail de réécriture et d'un travail exégétique »
  • Pierre Lassave, « Les traductions de la Bible dans les mĂ©dias : dossier de presse de la " Bible des Ă©crivains " », 2006.
  1. Lassave 2006, p. 10.
  2. _«_Le_projet_du_Nouvel_Observateur_de_rĂ©aliser_un_dossier_spĂ©cial_sur_cette_traduction_pour_sa_livraison_de_fin_aoĂ»t_dĂ©cide_l'Ă©diteur_Ă _avancer_la_date_de_publication_au_29_aoĂ»t_au_lieu_du_12_septembre_initialement_prĂ©vu._Bien_lui_en_a_pris,_car_dĂšs_le_11_septembre,_l'espace_public_se_trouve_totalement_absorbĂ©_par_l'attentat_du_World_Trade_Center._»_-46" class="mw-reference-text">Lassave 2006, Dans la mĂȘlĂ©e, p. 12.
    « Le projet du Nouvel Observateur de réaliser un dossier spécial sur cette traduction pour sa livraison de fin août décide l'éditeur à avancer la date de publication au 29 août au lieu du 12 septembre initialement prévu. Bien lui en a pris, car dÚs le 11 septembre, l'espace public se trouve totalement absorbé par l'attentat du World Trade Center. »
  3. Lassave 2006.
  4. Lassave 2006, p. 12.
  5. Lassave 2006, « Dans la mĂȘlĂ©e », p. 13.
  6. Lassave 2006, p. 22.
  • Pierre Lassave, « Les Ă©crivains de la " Bible, Nouvelle Traduction " », 2007.
  1. Lassave 2007, « Les effets ».
  2. Lassave 2007.
  3. Lassave 2007, « La naissance du projet », voir note n°5.
  4. Lassave 2007, note n°5.
  5. _«_Par_respect_du_droit_canon,_le_directoire_de_Bayard_sollicite_l’imprimatur_officiel_de_l’Église_malgrĂ©_la_rĂ©serve_des_initiateurs_qui_depuis_l’origine_ont_voulu_affranchir_le_texte_de_toute_mainmise_confessionnelle_appauvrissante._Cet_embarrassant_imprimatur_ne_sera_pas_formellement_accordĂ©,_mais_la_hiĂ©rarchie_Ă©piscopale_salue_le_sĂ©rieux_exĂ©gĂ©tique_et_la_qualitĂ©_littĂ©raire_de_la_traduction_et_encourage_les_fidĂšles_Ă _sa_lecture_renouvelante._»_-13" class="mw-reference-text">Lassave 2007.
    « Par respect du droit canon, le directoire de Bayard sollicite l’imprimatur officiel de l’Église malgrĂ© la rĂ©serve des initiateurs qui depuis l’origine ont voulu affranchir le texte de toute mainmise confessionnelle appauvrissante. Cet embarrassant imprimatur ne sera pas formellement accordĂ©, mais la hiĂ©rarchie Ă©piscopale salue le sĂ©rieux exĂ©gĂ©tique et la qualitĂ© littĂ©raire de la traduction et encourage les fidĂšles Ă  sa lecture renouvelante. »
  6. _«_le_poĂšte_reçoit_alors_du_bibliste,_par_courrier,_un_trĂšs_court_psaume_augmentĂ©_de_longs_commentaires_philologiques,_"_l’infrapoĂšme_d’un_texte_dĂ©cortiquĂ©,_dit_Cadiot,_dĂ©mantibulĂ©,_un_magma_de_mots_qui_partent_dans_tous_les_sens_"._»_-17" class="mw-reference-text">Lassave 2007, « La naissance du projet ».
    « le poĂšte reçoit alors du bibliste, par courrier, un trĂšs court psaume augmentĂ© de longs commentaires philologiques, " l’infrapoĂšme d’un texte dĂ©cortiquĂ©, dit Cadiot, dĂ©mantibulĂ©, un magma de mots qui partent dans tous les sens ". »
  7. _«_"_Les_versets_hĂ©braĂŻques_correspondent_Ă _un_matĂ©riau_proche_de_la_poĂ©sie_contemporaine,_Ă _un_certain_Ă©tat_issu_d’expĂ©riences_limites_comme_le_Tombeau_d’Anatole_de_MallarmĂ©_"_,_commente_Cadiot._»_-18" class="mw-reference-text">Lassave 2007.
    « " Les versets hĂ©braĂŻques correspondent Ă  un matĂ©riau proche de la poĂ©sie contemporaine, Ă  un certain Ă©tat issu d’expĂ©riences limites comme le Tombeau d’Anatole de MallarmĂ© " , commente Cadiot. »
  8. Lassave 2007, « L'équipée ».
  9. _«_Le_recrutement_qui_s’opĂšre_tourne_en_effet_autour_du_rĂ©seau_des_collaborateurs_de_l’éphĂ©mĂšre_Revue_de_littĂ©rature_gĂ©nĂ©rale_Ă©ditĂ©e_par_P.O.L._[sic]_et_dirigĂ©e_par_Cadiot_et_Pierre_Alferi._»_-21" class="mw-reference-text">Lassave 2007, « L'Ă©quipĂ©e ».
    « Le recrutement qui s’opĂšre tourne en effet autour du rĂ©seau des collaborateurs de l’éphĂ©mĂšre Revue de littĂ©rature gĂ©nĂ©rale Ă©ditĂ©e par P.O.L. [sic] et dirigĂ©e par Cadiot et Pierre Alferi. »
  10. Lassave 2007, « L'équipe ».
  11. _«_Roubaud,_l’un_des_plus_rĂ©ticents_Ă _s’engager_dans_l’entreprise,_s’avĂšre_l’un_de_ses_plus_fidĂšles_continuateurs,_avec_notamment_son_essai_sur_le_QohĂ©let,_"_un_des_lieux_de_la_Bible_oĂč_le_non-croyant_peut_le_mieux_comprendre_le_croyant_"_:_"_la_position_reprĂ©sentĂ©e_par_le_QohĂ©let_m’est_proche,_parce_que_sa_certitude_n’est_atteinte_qu’aprĂšs_que_ce_qui_la_rend_difficile_et_exceptionnelle_a_Ă©tĂ©_par_lui_montrĂ©,_et_dit_exactement_comme_il_le_voit_"._»_-45" class="mw-reference-text">Lassave 2007, « Épilogue », voir note n° 18.
    « Roubaud, l’un des plus rĂ©ticents Ă  s’engager dans l’entreprise, s’avĂšre l’un de ses plus fidĂšles continuateurs, avec notamment son essai sur le QohĂ©let, " un des lieux de la Bible oĂč le non-croyant peut le mieux comprendre le croyant " : " la position reprĂ©sentĂ©e par le QohĂ©let m’est proche, parce que sa certitude n’est atteinte qu’aprĂšs que ce qui la rend difficile et exceptionnelle a Ă©tĂ© par lui montrĂ©, et dit exactement comme il le voit ". »
  12. _«_Ce_sont_les_poĂštes_qui_ont_transposĂ©_l’accumulation_hĂ©braĂŻque_de_mots_sans_liaisons_avec_le_plus_d’audace._»_-51" class="mw-reference-text">Lassave 2007, « L'Ă©preuve publique ».
    « Ce sont les poĂštes qui ont transposĂ© l’accumulation hĂ©braĂŻque de mots sans liaisons avec le plus d’audace. »

Ouvrage cités

  • FrĂ©dĂ©ric Boyer (dir.), la bible, Paris, MontrĂ©al, Bayard, (ISBN 2-227-35800-9 et 2-89420-464-7, BNF 37649434)
  • Jean-Marie Auwers, « La Bible revisitĂ©e. À propos d'une nouvelle traduction de la Bible », Revue ThĂ©ologique de Louvain,‎ , p. 529-536 (lire en ligne AccĂšs libre [PDF])
  • Philippe Lançon, « Dieu reconnaĂźtra les siens. », LibĂ©ration,‎ (lire en ligne AccĂšs libre, consultĂ© le )
  • « La bible, Work in progress », enquĂȘte composĂ©e de six articles parus dans Vacarme, no 17, 2001, p. 92-111.
  • Pierre Lassave, « Les tribulations d'une Bible dans les mĂ©dias : Le dossier de presse de la "Bible des Ă©crivains" », Archives des sciences sociales des religions, Éditions de l’EHESS, no 134 « Varia »,‎ , p. 9-35 (ISBN 2-7132-2092-0, ISSN 0335-5985, DOI 10.4000/assr.3409, lire en ligne AccĂšs libre [PDF])
  • Pierre Lassave, « Les Ă©crivains de la "Bible, Nouvelle traduction" », dans La croix et la banniĂšre, Bruxelles, Editions de l'UniversitĂ© Libre de Bruxelles, (lire en ligne), p. 173-181
  • Claire Placial, « "Pensez-vous qu’on vous reprochera la diversitĂ© des voix ?" "Nous la revendiquons". Autour de la Bible Bayard dite "des Ă©crivains" », Langue de feu,‎ (lire en ligne AccĂšs libre)
  • Aliette Armel, « LA BIBLE (trad. 2001) », EncyclopĂŠdia Universalis,‎ [s.d.] (lire en ligne AccĂšs payant)

Bibliographie complémentaire

Articles connexes

Liens externes

Discographie

Actualités lors de la parution

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