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LĂ©on Curmer

Léon Curmer, né et mort à Paris (-), est un libraire et éditeur français du XIXe siècle. Son nom reste attaché à la qualité de ses ouvrages illustrés. Il utilise la chromolithographie pour reproduire en couleurs d'anciens manuscrits enluminés. Il fait aussi appel à la technique alors nouvelle de la photographie.

LĂ©on Curmer
Portrait gravé de Léon Curmer (vers 1850).
signature de LĂ©on Curmer
Signature
Vue de la sépulture.

Biographie

Henry Léon[alpha 1] Curmer naît à Paris, rue Saint-Honoré (4e arrondissement ancien, 1er actuel), le [1] (26 frimaire an X).

Son père, Gilbert Léonard Curmer (1776-1812), est marchand de draps. Ruiné par une faillite[2], il suit l'armée napoléonienne[3] mais meurt prématurément à Flessingue (Pays-Bas)[4]. Ses ancêtres paternels auraient quitté la ville de Cork en Irlande du sud, après la chute de Jacques II d'Angleterre en 1689, pour s'installer en France[3]. Toutefois, la recherche généalogique infirme cette origine étrangère[alpha 2] : Jean Curmer (ca 1656-1696), trisaïeul paternel direct de Léon, se marie en 1684 à Bouquelon (Eure)[5]. Par ailleurs, on trouve le patronyme « Curmer » à Honfleur (Calvados) en 1647[6].

Sa mère, Antoinette Félicité Louvet (1776-1851), appartient à une famille aisée de fabricants de draps établie en Normandie[alpha 3] - [7].

Un oncle paternel notaire[8] pourvoit à son éducation et lui fait entreprendre des études de droit[9]. Mais il s'en détache assez vite pour tenter sa chance dans le métier de la librairie. En 1833, il ouvre un commerce 25 rue Sainte-Anne, transféré par la suite 49 rue de Richelieu. Il fait faillite en 1845 mais continue à publier de nombreux ouvrages jusqu'en 1865.

Il voyage dans toute la France, et même à l'étranger[10], à la recherche d'illustrations destinées à ses publications. Issu d'une bourgeoisie[alpha 4] dont il partage les valeurs, et notamment la foi catholique, il s'adresse aux classes les plus riches du Second Empire. Toutefois, deux ans avant la révolution de 1848, il publie De l'établissement des bibliothèques communales en France, qui atteste son attention pour les plus modestes.

Il meurt d'un cancer [11] à Paris (XVIe arrondissement) le [12]. Inhumé au cimetière de Montmartre[13] - [14] - [15], il repose auprès de sa mère et de ses deux épouses.

Vie privée

Léon Curmer a trois frères cadets :

  • Édouard Nicolas, contrĂ´leur-receveur des contributions indirectes (Paris 1803 - Amiens 1876), père du gĂ©nĂ©ral Fernand-Alexandre Curmer (1854-1937) - postĂ©ritĂ© actuellement vivante, dont l'athlète GrĂ©goire Curmer ;
  • Alphonse Alexandre, pharmacien (Paris 1805-1855 - postĂ©ritĂ© actuelle non Ă©tablie) ;
  • Adolphe, orfèvre (Boulogne-sur-Mer 1809 - Paris 1890 - postĂ©ritĂ© actuelle non Ă©tablie).

Il se marie deux fois :

Il n'a aucun enfant. Toutefois, d'un précédent mariage, sa première épouse laisse un fils et une fille qu'il élèvera comme les siens :

  • Amand Moller (Paris 1826 - Plourin-lès-Morlaix 1888), commissaire de police ;
  • LĂ©onide Moller Ă©pouse Pohl (Paris 1828 - 1875).

Ĺ’uvres

Les Évangiles des dimanches et fêtes (1862-1864). Frontispice.

Léon Curmer édite des ouvrages à caractère artistique. Il fait appel aux plus grands illustrateurs de son époque tels Charles-François Daubigny, Honoré Daumier, Paul Gavarni, Tony Johannot et Ernest Meissonier.

On peut citer, comme publications majeures :

Notes et références

Notes

  1. Comme le veut l'usage de l'époque, seul le dernier prénom d'état civil est porté.
  2. Curmer serait à rapprocher du mot gaélique cormar signifiant grand espoir. Toutefois, ce syntagme se dit dóchas mór en irlandais.
  3. Mathieu Quesné, aïeul maternel d'Antoinette Félicité Louvet, est maire d'Elbeuf de 1778 à 1782.
  4. Les oncles paternels de LĂ©on Curmer sont :
    • vĂ©rificateur en chef des poids et mesures (Jean-Baptiste Marie Saint-Germain - Fontainebleau [Seine-et-Marne] ca 1753-Paris 1833) ;
    • marchand de draps (Pierre Ambroise Fernel - Brienon-sur-Armançon [Yonne] 1755-Paris 1829) ;
    • receveur principal des droits indirects (Jacques Michel Curmer - Paris 1774-1838) ;
    • notaire (Alexandre François Curmer - Paris 1777-1839).

Références

  1. Archives de Paris. État civil reconstitué. Acte de naissance du 17 décembre 1801 (26 frimaire an X). Vues 33 à 35/50.
  2. Archives de Paris - D11 U3 / Carton 35 / Faillite n° 2298 du 12 mai 1806.
  3. Selon la tradition orale familiale.
  4. Archives départementales de la Somme. Doullens. Acte de mariage n° 19 Curmer/Warmé du 2 juillet 1838. Vue 148/303.
  5. Archives départementales de l'Eure. Bouquelon. Mariage de Jean Curmer et Marie Blondel du 4 mai 1684. Vue 6/278.
  6. Archives départementales du Calvados. Honfleur, paroisse Notre-Dame. Baptême d'Hélie Curmer du 6 janvier 1647 : « Le Six Iesme Jour de Janvier mil Six Cents quarante sept a esté Baptizé helye fils de Loys Curmer et anne le Carbonnier Son parin helye Le Grix sa marinne Jeane Cordier ». Vue 156-718.
  7. Archives départementales de Seine-Maritime. Elbeuf. Acte de mariage Curmer-Louvet du 13 pluviôse an IX (2 février 1801). Vue 129/258.
  8. Alexandre François Curmer (voir note d).
  9. L'acte de naissance précité (référence 1) fut reconstitué le 15 juillet 1872, après la destruction de l'état civil en mai 1871, grâce à un dépôt de l'École de droit de Paris.
  10. Précision autobiographique fournie, par exemple, dans Les Évangiles des dimanches et fêtes - 1864 - Appendice - Pages IV sqq.
  11. L'article nécrologique paru le 6 février 1870 dans le Journal des débats politiques et littéraires mentionne une longue et douloureuse maladie.
  12. Archives de Paris. 16e arrondissement. Année 1870. Acte de décès n° 87. Vue 12/31.
  13. Archives de Paris. Cimetière Montmartre. Inhumation en caveau provisoire du 29/01/1870. Vue 27/31.
  14. Archives de Paris. Cimetière Montmartre. Inhumation du 11/02/1870. Vue 9/31.
  15. Concession perpétuelle n° 47 P de 1844 (division 4 - ligne 2 - tombe 1). Cette chapelle funéraire est à l'état d'abandon (décembre 2011).
  16. Archives de Paris. État civil reconstitué. Acte de mariage Curmer-Borgers du 25/11/1833. Vue 3/48.
  17. Après le décès de sa première épouse, Léon Curmer publie hors commerce une plaquette à tirage limité intitulée L'agonie d'un Ange.
  18. Archives de Paris. État civil reconstitué. Acte de mariage Curmer-Heysters du 23/09/1846. Vues 3 à 7/46.

Bibliographie

  • Jean-Yves Mollier in Dictionnaire encyclopĂ©dique du Livre, Paris, Ă©d. du Cercle de la Librairie, 2002, T. 1, p. 708
  • M. Cloche, "Un grand Ă©diteur du XIXe siècle, LĂ©on Curmer", Arts et mĂ©tiers graphiques, no 31 (1931-1932), p. 27-32

Articles connexes

Liens externes

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