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Kayak de mer

Un kayak de mer est un type de kayak conçu pour faire des promenades ou des randonnées en mer. La pratique de loisir du kayak de mer connaît un succès grandissant à partir des années 1990, car il combine, en grande partie, le plaisir de la randonnée avec un aspect maritime, d'abord simple et un espace presque infini.

Kayak de mer
Image illustrative de l’article Kayak de mer
Kayaks de mer (fibre) sur une plage de Nouvelle-ZĂ©lande
Généralités
Type Kayak
Époque Au moins depuis 4000 ans
Lieux Monde entier
Caractéristiques courantes
Taille 4 Ă  6 m (solo)
Propulsion humaine (pagaie)
Matériaux variable (tissu et bois, plastique, fibre)
Image illustrative de l’article Kayak de mer
Schéma d'un kayak de mer

Description

Généralités

C'est généralement un petit bateau avec un pont et la possibilité d'ajouter une jupe. Les kayaks de mer modernes utilisent un large choix de matériaux et de conception. Comme la fibre de verre commune, le polyéthylène rotomoulé et Kevlar, d'autres se composent de matériaux plus coûteux, tels que la fibre de carbone.

Les kayaks ont généralement une ou deux places. La vitesse de croisière d'un kayak de mer est de 3-4 nœuds (5-7 km/h).

Formes

Les conceptions sont divisées en catégories basées sur la forme de la proue à la poupe et sur la forme de la coque dans la section transversale.

Les formes générales sont :

  • SymĂ©trique : la partie la plus large du bateau est exactement Ă  mi-chemin entre la proue et la poupe.
  • Forme en poisson : la partie la plus large est vers l'avant du point mĂ©dian.
  • Forme SuĂ©doise: la partie la plus large est Ă  l'arrière (dans le dos) du point mĂ©dian.

Des formes de coque sont classées par catégorie :

  • bouchain : bouchain vif, bouchain adouci
  • giron : courbure de la ligne de quille; faible ou prononcĂ©e
  • coque ronde
  • coque en V
  • combinaison de ce qui prĂ©cède.

Équipement d'un kayak de mer

En plus de l'équipement propre à n'importe quel kayak, l'éloignement du bord et la navigation maritime imposent des équipements plus spécifiques dont :

  • une ligne de vie, cordage attachĂ© sur le pourtour du kayak permettant une saisie aisĂ©e en cas de chavirement.
  • des compartiments Ă©tanches ou des rĂ©serves de flottabilitĂ© (gonflable, mousse) assurant une insubmersibilitĂ© et la possibilitĂ© de rĂ©intĂ©grer le kayak s'il est rempli d'eau
  • des filets de pont, qui permettent d'avoir un certain nombre d'objets Ă  portĂ©e de main.
  • Ă©ventuellement une dĂ©rive ou un gouvernail, permettant de garder un meilleur cap malgrĂ© la dĂ©rive (vent, vagues)
  • un système de remorquage (anneau et bout)
  • une pagaie de secours (en cas de perte ou casse)

À cela s'ajoute d'autres équipements de sécurité ou de navigation (obligatoires ou non) similaires aux bateaux de plaisance : gilet de sauvetage, éponge, écope ou pompe (à main ou pied), moyen de communication (radio VHF marine, téléphone GSM), trousse de pharmacie, compas, carte marine, GPS, miroir de signalisation, feux et fusées pyrotechniques de secours, signalisation lumineuse…

Sit on top

Kayak de mer Sit On Top.

Il existe aussi des kayaks sans pont, dénommés Sit On Top (signifiant en anglais « assis au-dessus »). Ces embarcations sont souvent destinées à de courtes promenades côtières, le surf sur les vagues, ou le déplacement utilitaire (pêche, plongée). Elles sont sécurisantes, surtout pour les enfants et les débutants, puisqu'elles ne procurent pas la crainte de rester coincé dans le kayak, ni de difficulté de remonter sur le kayak après un chavirement. Mais les SOT restent souvent lourds, peu rapides, peu manœuvrants, et sujets à l'influence du vent.

Kayak traditionnel

Un kayak traditionnel

Sont qualifiés de traditionnels tous les bateaux dont la construction se rapproche de près des méthodes inuit ou aléoutes. Ce sont donc des bateaux construits autour d'une ossature de bois recouverte de tissu (qui remplace la peau de phoque). Ces kayaks sont aujourd'hui présents à la fois dans les régions arctiques, mais aussi dans le monde occidental (États-Unis, Japon, Europe) où ils sont utilisés à des fins récréatives.

La pratique du kayak traditionnel est plus exigeante et moins sécurisante que toute autre forme de kayak de mer. Cependant la construction d'un bateau à ses mesures permet au kayakiste de faire l'expérience d'une richesse de sensations que peu de kayaks de mer permettent. Ces bateaux sont souvent associés à la pratique de l'esquimautage.

Règlementation

Selon les pays, le kayak de mer est assimilé à un jouet de plage ou à un bateau de plaisance, ou bien il est l'objet d'un vide juridique. La règlementation varie donc pour les zones autorisées de navigation et pour l'équipement obligatoire.

France

En France, selon la division D240 (240-1.02.3) de 2010 et entĂ©rinĂ© par deux arrĂŞtĂ©s signĂ©s le et publiĂ©s le au Journal Officiel, les embarcations mues exclusivement par l’énergie humaine dont la longueur est infĂ©rieure Ă  3,5 m ou la largeur est infĂ©rieure Ă  0,45 m sont considĂ©rĂ©es comme des « engins de plage » et restreintes Ă  une navigation Ă  moins de 300 mètres de la cĂ´te, aucun Ă©quipement de sĂ©curitĂ© n'Ă©tant requis[1].

Immatriculé auprès des Affaires maritimes et équipé du matériel de sécurité obligatoire, un kayak peut naviguer jusqu'à 2 ou 6 milles nautiques (4 ou 11 km) d'un abri, en fonction de l'équipement et de la conception du kayak (avec ou sans jupe). L'immatriculation impose par exemple des dimensions supérieures à 4×0,45 mètre et un certificat D240 du constructeur. L'équipement obligatoire est similaire à celui des navires de plaisance, et comprend notamment : gilet de sauvetage, lampe, sifflet, bout de remorquage, ligne de vie, pompe ou écope, pagaie de secours, moyen de remonter à bord (paddle-float), miroir ; et pour une navigation dans la zone des 2-6 milles, 3 feux de détresse, compas et carte marine, rappel des signalisations maritimes (RIPAM). Le kayak immatriculé est autorisé de pêche (ligne, traîne, casier). Depuis , l'usage d'une radio VHF marine de moins de 6 W est autorisé sans certificat d'opérateur (CRR)[2]. La navigation de nuit est interdite. Les kayaks immatriculés sous pavillon étranger restent soumis aux règles maritimes de leur pays.

Canada

Au Canada, le kayak de mer est soumis Ă  la rĂ©glementation des petits bâtiments, par la loi de 2001 sur la marine marchande[3]. Le kayak de moins de 6 mètres doit ĂŞtre Ă©quipĂ© de : vĂŞtement flottant ou gilet de sauvetage, ligne d'attrape de 15, Ă©cope ou pompe, signalisation sonore. Les kayaks de 6-8 mètres doivent Ă©galement ĂŞtre Ă©quipĂ©s d'une lampe de poche, et de 6 signaux de dĂ©tresse (sauf rivières et lacs). La navigation de nuit est autorisĂ©e avec des feux de navigation. L'usage d'une radio VHF est rĂ©servĂ©e aux possesseurs du certificat d'opĂ©rateur.

Italie

En Italie, le kayak est assimilĂ© (implicitement) Ă  un engin de plage, et limitĂ© selon les quartiers maritimes Ă  une navigation Ă  moins de 300 m. ou km. des cĂ´tes.

Autres

Dans beaucoup d'autres pays, comme la Grèce ou la Turquie, les kayaks ne sont pas considérés comme des embarcations et ils échappent donc à la règlementation.


Le kayak de mer et l'environnement

Le kayak de mer se pratique dans un environnement fragile et l'augmentation récente de la pratique menace ces écosystèmes[4]. Des initiatives sont menées pour sensibiliser le public, notamment par l'Agence française pour la biodiversité[5].

Expéditions pionnières

XVIIe siècle
  • Des preuves contestĂ©es suggèrent des traversĂ©es transatlantiques en kayak, depuis le Labrador ou bien le Groenland jusqu'en Écosse. Ă€ la fin du XVIIe siècle, au moins trois kayaks avaient Ă©tĂ© trouvĂ©s et conservĂ©s en Écosse. Un de ces kayaks (avec son Ă©quipement) a Ă©tĂ© prĂ©servĂ© au MusĂ©e Marischal d'Aberdeen. Il avait Ă©tĂ© dĂ©couvert, avec son occupant mourant sur une rive proche[6]
Années 1900
Voyage d'Oskar Speck (1932-1939)
Années 1920
  • Franz Romer traverse en 1928 l'Atlantique en solitaire sur un kayak. Sa traversĂ©e des ĂŽles Canaries jusqu'Ă  Puerto Rico dura 58 jours. Il est pris dans un ouragan alors qu'il essaye de rejoindre New York[7]
Années 1930
Kayak de Hannes Lindemann utilisé pour la traversée de l'Atlantique (1956)
Années 1950
  • Hannes Lindemann fait la traversĂ©e en kayak dĂ©montable (avec l'aide d'une voile) des ĂŽles Canaries jusqu'aux CaraĂŻbes en 1956[8].
Années 1970
  • Derek Hutchinson traverse la Mer du Nord en 1976 en 31 heures, après quelques tentatives quasi-mortelles[9].
  • Nigel Foster et Geoff Hunter font le tour de l'Irlande en 1977.
  • Frank Goodman fait le tour du Cap Horn en 1977.
  • Paul Caffyn fait le tour de l'ĂŽle du Sud (Nouvelle-ZĂ©lande) en 1977.
Années 1980
  • Paul Caffyn et Nigel Dennis font le tour du Royaume-Uni en 1980, avec 2200 milles (3,500 km) en 85 jours.
  • David Taylor et James Moore font le tour des ĂŽles FĂ©roĂ© en 1985.
  • Paul Caffyn fait le tour de l'Australie en , avec 9 420 miles (17 400 km)
  • Ed Gillet pagaye de la Californie jusqu'Ă  HawaĂŻ en 1987.
  • Howard Rice traverse le Cap Horn en solitaire, en 1989.
Années 1990
  • 1994 : Mathieu Morverand effectue la première traversĂ©e de l'Atlantique nord sans assistance et sans escale, entre le Cape Cod et Ouessant en 83 jours. Il est alors âgĂ© de 22 ans. Il est Ă  ce jour le seul au monde Ă  avoir accompli cette traversĂ©e.
  • Chris Duff fait le tour de l'Irlande en 1996, puis le tour de l'Ă®le du Sud (Nouvelle-ZĂ©lande) en 2000.
  • Trys Morris et Bob Timms tentent de pagayer de Grande-Bretagne jusqu'en Australie en 1999 et 2000, mais abandonnent Ă  Athènes (Grèce) faute de moyens financiers et de visas pour les pays arabes.
Années 2000
  • Jon Turk et son Ă©quipe traverse le DĂ©troit de BĂ©ring en pagayant du Japon jusqu'en Alaska en 2000[10].
  • Dans son livre Cold Oceans (1999), Jon Turk dĂ©crit sa traversĂ©e du Cap Horn en solitaire[11].
  • Peter Bray fait la traversĂ©e du Canada Ă  l'Irlande en 2001.
  • Trys Morris, Gemma Rawlings et Justine Curgenven font le tour de la Tasmanie en 2004. Ce voyage est prĂ©sentĂ© dans le film This Is The Sea 2.
  • Harry Whelan, Barry Shaw et Phil Clegg font le tour de la Grande-Bretagne en 80 jours en 2005
  • En , Graham Charles, Marcus Waters et Mark Jonesle font le tour de l'Ă®le GĂ©orgie du Sud en 18 jours (600 km) [12].
  • Eric Stiller et Tony Brown tentent la traversĂ©e de l'Australie.
  • Tour de l'Islande en solitaire en 2006[13].
  • En , Andrew McAuley, Laurie Geoghegan et Stuart Trueman, parcourent durant huit semaines environ 850 km, sans soutien, le long des cĂ´tes d'Antarctique (baie de l'Espoir jusqu'Ă  la baie de Marguerite). Ce fut le voyage en kayak le plus au sud jamais rĂ©alisĂ©.
  • Andrew McAuley, est perdu en mer en , Ă  seulement 40 milles de sa destination lors de sa traversĂ©e en solitaire de l'Australie Ă  la Nouvelle-ZĂ©lande[14]
  • Justin Jones et James Castrission traversent de l'Australie Ă  la Nouvelle-ZĂ©lande, arrivant le , après 61 jours[15].
  • En 2009 deux expĂ©ditions tentent le tour des ĂŽles Malouines. Une Ă©quipe britannique[16] et Marcus Demuth en solitaire[17]
  • Freya Hoffmeister fait le tour de l'Australie en 2009
  • Kim Hafez et son chien Unghalak partent de Paris en kayak de mer en 2000 et voyagent pendant 4 ans vers le nord de l'Europe, puis parcourent les cĂ´tes du Groenland et entrent au Canada. Ce pĂ©riple est racontĂ© dans Nomade du Grand Nord (Ă©ditions TransborĂ©al).
  • En LoĂŻc Vynisale traverse l'archipel de Tanintharyi au Myanmar (Birmanie) en solitaire et en autonomie totale.

Notes et références

  1. Texte division 240
  2. Les conditions d’utilisation de la VHF s’assouplissent
  3. Kayak de mer guide de sécurité - TP 14726 F
  4. Explorer et préserver en kayak de mer, actes de la 1ère rencontre organisée par l'association « Interactions » et le canoë-kayak club de Vannes, 22 et 23 octobre 2011 (lisible ici).
  5. « C-monspot : nouveau site web sur le sport en milieu naturel - Actualités - Agence française pour la biodiversité », sur www.aires-marines.fr (consulté le )
  6. André Jacques, « Des Indiens en Germanie ? », dans Journal des savants', 1982, no 1. p. 45-55 — (en) MacRitchie, Scot, « The Aberdeen Kayak and its Congeners », Royal Scottish Geographical Society Magazine, Feb 12, 1912, en ligne
  7. "Long Way Across The Atlantic", October 1931, Popular Mechanics
  8. Hannes Lindermann, Alone at Sea : A Doctor's Survival Experiments During Two Atlantic Crossings in a Dugout Canoe and a Folding Kayak, Pollner Verlag, 1998 (ISBN 3-925660-27-5)
  9. Paddler Magazine Online : The 10 All-time Greatest Sea Kayaking Expeditions
  10. In the wake of the Jomon
  11. Cold Oceans
  12. November 2, 2005: South Georgia Expedition Update
  13. Andrew McAuley : NZ authorities spot upturned sea kayak. 10/02/2007. ABC News Online
  14. Home Crossing the Ditch - Trans-Tasman Kayak Expedition :: James Castrission & Justin Jones
  15. (en) « Chris Millington’s Fundraising Page », sur JustGiving (consulté le ).
  16. « seakayakinguk.com/newsblog/?ta… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).

Voir aussi

Articles connexes

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