Judenfrei
Judenfrei [ˈjuːdn̩ˌfʁaɪ] est un terme allemand employé sous le Troisième Reich, pendant la Shoah, pour signifier qu'un endroit est « libre de Juifs », par exécution ou par déportation.
L'adjectif judenrein [ˈjuːdn̩ˌʁaɪn], d'un sens comparable, a une résonance plus forte : il veut dire qu'une ville ou un pays, dans l'Europe sous domination nazie, est « nettoyé de ses Juifs ».
Ainsi le Luxembourg est-il déclaré judenfrei par la propagande nazie le , tout comme le territoire de Babrouïsk trois semaines plus tard, après les massacres et la liquidation du ghetto au mois de novembre. L'Alsace et la ville de Berlin sont quant à elles déclarées judenrein.
Origine
Cette terminologie apparaît pour la première fois à la fin du XIXe siècle sous la plume du pamphlétaire antisémite Theodor Fritsch, fondateur du Germanenorden, qui prône l'avènement d'une Allemagne « sans Juifs ».
Lieux déclarés judenfrei ou judenrein
- Gelnhausen (Allemagne), judenfrei le , après la fermeture de la synagogue et l'expulsion de la communauté juive.
- Bydgoszcz (Pologne), judenfrei en .
- L'Alsace, déclarée judenrein par le Gauleiter Robert Wagner en .
- Le territoire de Voïvodine, judenfrei le .
- Le Luxembourg, judenfrei le [1].
- L'Estonie, judenfrei en -.
- La Serbie, judenfrei en .
- Vienne, déclarée judenfrei par Alois Brunner le .
- Berlin, judenrein le .
- Thessalonique, judenrein en .
- Erlangen (Allemagne), judenfrei en 1944.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- Saul Friedländer, L’Allemagne nazie et les Juifs, éd. du Seuil, 1997, 2007 ; tome 1 : Les Années de persécution : L'Allemagne nazie et les Juifs, 1933-1939 ; tome 2 : Les Années d'extermination : L'Allemagne nazie et les Juifs : 1939-1945
- Raul Hilberg, La Destruction des Juifs d'Europe, Gallimard, coll. « Folio histoire », 3 vol. ; Exécuteurs, victimes, témoins, Gallimard, coll. « NRF »-essais, 1994 et « Folio »-histoire, 2004