Juan de Dios Rivera
Juan de Dios Rivera Túpac Amaru (Cuzco, 1760 - Buenos Aires, 1843) était un artisan et graveur péruvien, à qui est attribué la conception du blason national argentin.
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Juan de Dios Rivera TĂşpac Amaru |
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Famille |
Noblesse inca (d) |
Biographie
NĂ© Ă Cuzco, il eut pour père Alonso de Rivera et pour mère la ñusta (= princesse quechua de sang royal) Juana de la Concha TĂşpac Amaru. Ă€ la suite du soulèvement de Cuzco de 1780 et après que le corregidor Antonio Arriaga fut emprisonnĂ© et exĂ©cutĂ© par les troupes de TĂşpac Amaru II, Juan de Dios Rivera dĂ©cida de se fixer dans la ville de PotosĂ, dans le Haut-PĂ©rou, sur l’actuel haut-plateau bolivien.
Après la dĂ©faite de TĂşpac Amaru II Ă Tinta en 1781, Rivera et sa famille se rendirent cette mĂŞme annĂ©e Ă la ville de CĂłrdoba, puis, de lĂ , se transportèrent Ă Luján, ces villes se situant alors toutes deux, de mĂŞme que PotosĂ, dans la vice-royautĂ© du RĂo de la Plata, aujourd’hui en Argentine. Il s'Ă©tablit Ă Buenos Aires pour y exercer le mĂ©tier de graveur et d’orfèvre, et contracta mariage avec Mercedes Rondeau. Plusieurs des gravures qui illustraient les ouvrages sortis des presses de l’imprimerie royale de Niños ExpĂłsitos Ă Buenos Aires Ă©taient de sa main.
De la main de Rivera est également la plaque de cuivre, réalisée en 1808, laquelle reproduit la célèbre estampe de l’hôtel de ville d’Oruro, et dont l’alcade de cette ville résolut de faire don au Cabildo de Buenos Aires, pour célébrer la victoire des rioplatenses face aux troupes de l’envahisseur anglais.
Il lui est attribuĂ© d’avoir Ă©tĂ© le premier Ă graver ce qui devint, par dĂ©cret du , le blason national argentin. Le dĂ©putĂ© de San Luis, AgustĂn Donado, commissionnĂ© par l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale constituante, avait en effet Ă©tĂ© chargĂ© de pourvoir Ă la confection d’un nouveau sceau, propre Ă authentifier les Ă©crits Ă©manant du gouvernement, en lieu et place de celui utilisĂ© jusqu’alors, dotĂ© des armes royales d’Espagne, et propre en outre Ă figurer sur la première monnaie nationale argentine, qui sera forgĂ©e Ă PotosĂ. Il est Ă©tabli, sur la foi des termes du contrat, qu’AgustĂn Donado confia cette tâche Ă Rivera et qu’avec le sceau par lui taillĂ© furent tamponnĂ©s quelques documents provenant de ladite AssemblĂ©e. Rivera eut l’idĂ©e de placer le Sol de Mayo (litt. Soleil de mai), inspirĂ© de l’Inti des Incas, appelĂ© Ă devenir ensuite emblème de la nation argentine, sur la figuration originale de l’écu argentin, laquelle figuration Ă©tait inspirĂ©e du blason dont se trouvaient estampillĂ©s les sauf-conduits d’un club jacobin français utilisĂ© pendant la RĂ©volution française. Le dĂ©cret de mars de l’AssemblĂ©e, porteur des signatures de son prĂ©sident, Tomás Antonio Valle, et du secrĂ©taire HipĂłlito Vieytes, disposait que le Pouvoir exĂ©cutif suprĂŞme usât du sceau de l'AssemblĂ©e constituante, avec cette diffĂ©rence que l’inscription circulaire fĂ®t rĂ©fĂ©rence au Pouvoir exĂ©cutif des Provinces-Unies du RĂo de la Plata.
Lorsque, plus tard, il s’agit d’installer au cabildo de Buenos Aires la targe (ample bouclier) d’argent et d’or que les grandes dames de Potosà avaient offerte au général Manuel Belgrano, le Cabildo confia à Rivera la tâche d’armorier cette targe, lui octroyant à cet effet deux onces d’or, ainsi qu'il appert de la convention conclue le . Rivera passe aussi pour être l’auteur du seul portrait authentique de Mariano Moreno, c'est-à -dire dessiné du vivant de celui-ci, vers 1808, donc avant sa nomination comme secretaire de la Première Junte.
Surnommé El Inca, en raison de ses ascendances du côté maternel, Juan de Dios Rivera eut un fils, Miguel Rivera, qui devint le médecin personnel de Juan Manuel de Rosas.
Bibliographie
- Lavarello de Velaochaga, Gabriela : Artistas plásticos en el Perú (1535-2005). Lima, 2007.