José Tamborini
JosĂ© Pascual Tamborini (Buenos Aires, 1886 â ibidem, 1955) Ă©tait un mĂ©decin et homme politique argentin, membre du parti Union civique radicale (UCR).
José Tamborini | |
Fonctions | |
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Ministre argentin de lâIntĂ©rieur | |
â | |
Président | Marcelo T. de Alvear |
LĂ©gislature | 1922-1928 |
Groupe politique | UCR |
Prédécesseur | Vicente Gallo |
Successeur | Elpidio GonzĂĄlez |
Député national | |
â | |
SĂ©nateur | |
â | |
Biographie | |
Nom de naissance | José Pascual Tamborini |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Buenos Aires |
Date de décÚs | |
Lieu de décÚs | Buenos Aires |
Nature du décÚs | Naturelle |
Nationalité | Argentin |
Parti politique | Union civique radicale |
DiplÎmé de | Université de Buenos Aires |
Profession | MĂ©decin |
RĂ©sidence | Buenos Aires |
Issu de la bourgeoisie dâaffaires de Buenos Aires, Tamborini commença de bonne heure Ă militer dans le parti radical, et, ses Ă©tudes de mĂ©decine achevĂ©es, sâengagea dans la carriĂšre politique. Appartenant Ă lâaile conservatrice du parti radical, il critiqua le gouvernement trop personnaliste du prĂ©sident (radical) Yrigoyen (1916-1922) et, ayant ralliĂ© la mouvance antipersonnaliste, se mit sous lâĂ©gide du nouveau prĂ©sident Alvear (1922-1928), dont il devint le ministre de lâIntĂ©rieur. Pendant le rĂ©gime de la DĂ©cennie infĂąme nĂ© du coup dâĂtat de septembre 1930, et au terme dâune pĂ©riode de boycott des Ă©lections par lâUCR, Tamborini fut Ă©lu dĂ©putĂ© fĂ©dĂ©ral en 1935, puis sĂ©nateur. Aux Ă©lections de , il se prĂ©senta, Ă la tĂȘte dâune coalition composite et Ă©phĂ©mĂšre dite Union dĂ©mocratique, comme candidat Ă la prĂ©sidence, mais, mis en cause en raison de financements occultes par les milieux dâaffaires et pĂ©nalisĂ© par le trop voyant soutien de lâambassadeur amĂ©ricain, fut battu par lâancien ministre du Travail Juan PerĂłn, soutenu par le prolĂ©tariat urbain. AprĂšs avoir tentĂ© sans succĂšs dâĂȘtre le candidat des radicaux en vue des Ă©lections prĂ©sidentielles de 1951, Tamborini disparut de la scĂšne politique.
Biographie
Issu, du cĂŽtĂ© maternel, dâune famille de grands propriĂ©taires fonciers de JunĂn active dans lâexportation de cĂ©rĂ©ales et de graisse animale vers lâAngleterre[1], JosĂ© P. Tamborini commença Ă militer dans lâUnion civique radicale pendant ses Ă©tudes secondaires au Colegio Nacional de Buenos Aires, oĂč il dirigeait vers la fin de la dĂ©cennie 1890-1900, aux cĂŽtĂ©s de son condisciple Mario Guido, la revue que publiait le ComitĂ© radical Ă©tudiant fondĂ© au sein de lâĂ©tablissement[2]. Tandis quâil menait ses Ă©tudes de mĂ©decine Ă lâuniversitĂ© de Buenos Aires, il exerça comme vice-prĂ©sident du ComitĂ© universitaire radical[3]. En 1919, il tenta dâintercĂ©der dans la grĂšve des ateliers Vassena Ă Buenos Aires, mais ses efforts se rĂ©vĂ©lant vains, le conflit se mua rapidement en un affrontement syndical gĂ©nĂ©ralisĂ© qui se soldera par 700 morts et prĂšs de 4000 blessĂ©s, et passera Ă lâhistoire sous le nom de Semaine tragique.
Figure Ă©minente du radicalisme portĂšgne, Tamborini jouissait dâune grande estime Ă Buenos Aires. SâĂ©tant alignĂ© sur le point de vue des dirigeants qui, dĂ©signĂ©s collectivement par secteur bleu, critiquaient HipĂłlito Yrigoyen pour sa direction par trop personnaliste, il rejoignit logiquement lâUnion civique radicale antipersonnaliste Ă partir de 1924[4]. Cette affinitĂ© idĂ©ologique le rapprocha de Marcelo Torcuato de Alvear, Ă©lu prĂ©sident en 1922, â avec qui il partageait dĂ©jĂ une mĂȘme appartenance sociale, les deux familles se vouant en effet aux mĂȘmes affaires et poursuivant des intĂ©rĂȘts Ă©conomiques similaires â, qui le dĂ©signera en 1925 ministre de lâIntĂ©rieur[5] - [6].
Sous son mandat de ministre de lâIntĂ©rieur, la procĂ©dure dite intervention fĂ©dĂ©rale (câest-Ă -dire la mise sous tutelle temporaire directe de provinces par lâĂtat central) fut enclenchĂ©e huit fois, sur un total de dix procĂ©dures pour toute la pĂ©riode prĂ©sidentielle dâAlvear. Le prĂ©sident intervint ainsi Ă deux reprises contre la province de Santiago del Estero (en 1925 et en 1928), une fois contre celles de La Rioja (1925), de Catamarca (1928) et de Salta (1928). ParallĂšlement, Tamborini eut Ă sâimpliquer dans des conflits en rapport avec la RĂ©forme universitaire de 1918, et adopta des mesures tendant Ă limiter la participation estudiantine Ă lâĂ©lection des autoritĂ©s universitaires.
AprĂšs le coup dâĂtat militaire de septembre 1930 qui renversa Yrigoyen, il reprit ses activitĂ©s au sein du parti radical et se rallia Ă Alvear. En 1931, il fut incarcĂ©rĂ© par le nouveau pouvoir militaire, sur la prĂ©somption dâavoir participĂ© Ă la prĂ©paration dâune insurrection de lâUCR. En 1935, il fut Ă©lu dĂ©putĂ© national et en 1940 sĂ©nateur national pour la ville de Buenos Aires. Ă la mort dâAlvear en 1942, câest lui qui, de façon naturelle, se hissa au rang de chef du radicalisme, incarnant la fraction la plus conservatrice de celui-ci, connue sous la dĂ©nomination dâunionisme ; Ă ce titre, il prĂ©conisa une alliance du radicalisme avec dâautres partis politiques pour concourir aux Ă©lections gĂ©nĂ©rales dĂ©cidĂ©es en et convoquĂ©es pour le mois de . Tamborini fut Ă©lu candidat Ă la prĂ©sidence de la Nation, en binĂŽme avec Enrique Mosca (candidat Ă la vice-prĂ©sidence, Ă©galement radical), sous la banniĂšre dâune large alliance Ă©lectorale regroupant lâUCR, le Parti socialiste, le Parti communiste et le Parti dĂ©mocrate progressiste (PDP) ; face au candidat populaire Juan PerĂłn, anciennement ministre du Travail, cette alliance, dĂ©nommĂ©e Union dĂ©mocratique, adoptera une position strictement antipĂ©roniste. Durant la campagne Ă©lectorale se produisirent â outre lâappui de lâorganisation patronale Sociedad Rural Argentina (SRA) Ă la candidature de Tamborini â deux faits qui allaient fortement affecter le rĂ©sultat du scrutin, savoir : dâune part la mise au jour dâun important chĂšque, de plusieurs millions, tirĂ© sur la Bank of New York et remis, en guise de soutien Ă la campagne de lâUnion dĂ©mocratique, par lâhomme dâaffaires RaĂșl Lamuraglia (lequel ensuite, en 1951, contribuera Ă financer le coup dâĂtat avortĂ© du gĂ©nĂ©ral BenjamĂn MenĂ©ndez contre PerĂłn et sera impliquĂ© en 1955 dans le bombardement de la place de Mai et le coup dâĂtat de septembre 1955), dâautre part lâingĂ©rence, en faveur du binĂŽme Tamborini/Mosca, du dĂ©partement dâĂtat amĂ©ricain dans les affaires intĂ©rieures argentines par le truchement et sur les instances de lâambassadeur Spruille Braden[7] - [8], Ă©lĂ©ment que PerĂłn ne se fit pas faute dâexploiter en ramenant lâĂ©lection prochaine Ă lâalternative « PerĂłn ou Braden »[9]. Le duo Tamborini/Mosca perdit les Ă©lections de 1946, et la coalition qui lâavait portĂ©, battue avec un Ă©cart de 11 % des voix, dĂ©cida de se dissoudre dĂšs aprĂšs la dĂ©faite. Le bloc des dĂ©putĂ©s radicaux antipersonnalistes, qui totalisait encore une soixantaine de dĂ©putĂ©s en 1932, ne cessa de sâeffriter au cours de la dĂ©cennie 1940, et en 1946-1947, seul un dĂ©putĂ©, Julio AgustĂn Vanasco, reprĂ©sentait encore lâUCR antipersonnaliste[10].
Tamborini, aprĂšs quâil eut rompu avec les personnalitĂ©s les moins conservatrices de lâUCR lors de lâĂ©lection de 1946, ne fut plus en mesure ensuite de revenir Ă lâavant-scĂšne : sâĂ©tant portĂ© candidat aux primaires du parti radical en vue des Ă©lections prĂ©sidentielles de , il dut sâincliner face au dĂ©putĂ© Ricardo BalbĂn ; le prĂ©sident PerĂłn cependant fut rĂ©Ă©lu Ă une forte majoritĂ©. Le Dr Tamborini, malade, mourut Ă lâĂąge de 69 ans, une semaine aprĂšs que PerĂłn eut Ă©tĂ© violemment renversĂ© par le coup dâĂtat de [11].
Bibliographie
- FĂ©lix Luna, El 45, Buenos Aires, Sudamericana,
- FĂ©lix Luna, « El antipersonalismo », Academia Nacional de Ciencias Morales y polĂticas, vol. Anales, no 2004,â ( [archive du ], consultĂ© le )
- FĂ©lix Luna, Yrigoyen, Buenos Aires, Desarrollo,
Notes et références
- Leandro Losada, La elite social de Buenos Aires. PerïŹles y trayectorias sociales en una perspectiva comparada: El Jockey Club y el Club del Progreso ( 1880 â 1930 ), dans Familias, negocios y poder en AmĂ©rica Latina, sous la direction de Luz Marina Morales, Ă©d. DirecciĂłn General de Fomento Editorial de la BenemĂ©rita, universitĂ© autonome de Puebla, Mexique.
- Historia del Colegio Nacional Buenos Aires
- El doctor Juan Heller: un ilustre jurisconsulto y humanista de TucumĂĄn, par Carlos PĂ©rez de la Torre, 2004.
- Todo Argentina, Alvear
- Ezequiel Gallo et Silvia Sigal, « La formaciĂłn de los partidos polĂticos contemporĂĄneos. La UniĂłn CĂvica Radical (1890-1916) », Desarrollo econĂłmico, vol. III, nos 1-2,â
- Peter H. Smith et Graciela Sylvestre, « Los radicales argentinos y la defensa de los intereses ganaderos, 1916-1930 », Desarrollo econĂłmico (Agricultura y Desarrollo), vol. VII, no 25,â , p. 795-829
- Carlos Escudé & Andrés Cisneros, La campaña del embajador Braden y la consolidación del poder de Perón, dans Historia de las Relaciones Exteriores Argentinas, éd. CARI, 2000, p. 190-194.
- Jorge Coscia, El Bombardeo, Buenos Aires, Sudamericana, , p. 214-215
- (en) David Crassweller, PerĂłn and the Enigmas of Argentina, New York, W. W. Norton & Company,
- FĂ©lix Luna, « El antipersonalismo », Anales, Academia Nacional de Ciencias Morales y polĂticas,â
- (en) Historical Dictionary of Argentina, Londres, Scarecrow Press,