Jeancourt
Jeancourt est une commune française située dans le département de l'Aisne (02), en région Hauts-de-France.
Jeancourt | |||||
Accès au village en arrivant de Vendelles. | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Hauts-de-France | ||||
Département | Aisne | ||||
Arrondissement | Saint-Quentin | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays du Vermandois | ||||
Maire Mandat |
Clotilde Druelle 2020-2026 |
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Code postal | 02490 | ||||
Code commune | 02390 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Jeancourtois | ||||
Population municipale |
260 hab. (2020 ) | ||||
Densité | 45 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 49° 55′ 42″ nord, 3° 08′ 51″ est | ||||
Altitude | Min. 78 m Max. 141 m |
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Superficie | 5,82 km2 | ||||
Unité urbaine | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Saint-Quentin (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Saint-Quentin-1 | ||||
Législatives | Deuxième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Aisne
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
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Ses habitants sont appelés les Jeancourtois et les Jeancourtoises.
Géographie
Jeancourt se situe dans le fond d'une vallée. Le sous-sol est relativement calcaire. Le village se situe environ à mi-chemin entre Saint-Quentin et Péronne. Le village est traversé par la départementale 31.
Communes limitrophes
Transports en commun routiers
La localité est desservie par les autocars du réseau inter-urbain Trans'80, chaque jour de la semaine, sauf le dimanche et les jours fériés (ligne no 49, Péronne - Roisel - Saint-Quentin)[1].
Hydrographie
Le territoire de la commune n'est traversé par aucun cours d'eau.
Toponymie
Le nom du village apparaît pour la première fois en 1196 sous le nom de Jehancourt dans une charte l'Abbaye de Fervaques. Le nom évoluera encore de nombreuses fois en fonction des différents transcripteurs: Johannis Curtis, Terrra de Johancourt, Jehancourt, Jonnis Curtis, Jehancourt, Jantcourt, Paroisse Saint-Martin-de-Jehancourt, Jancourt, et enfin l'orthographe actuelle 'Jeancourt au XVIIIe siècle sur la carte de Cassini [2].
Urbanisme
Typologie
Jeancourt est une commune rurale[Note 1] - [3]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[4] - [5].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Quentin, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 120 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[6] - [7].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (94,2 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (94,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (94,2 %), zones urbanisées (5,8 %)[8].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[9].
Histoire
Carte de Cassini
La carte de Cassini ci-dessus montre qu'au milieu du XVIIIe siècle, Jeancourt était une paroisse située dans une vallée.
Au nord-ouest, un moulin à vent en bois, aujourd'hui disparu, était en fonction vers 1750 sur les hauteurs, à l'emplacement du château d'eau actuel.
Un calvaire est représenté à l'ouest en direction d'Hervilly.
Religion : le protestantisme
En 1691, alors que la France connaît les rigueurs de la révocation de l’édit de Nantes (1685), le village, ainsi que six autres localités environnantes (Hargicourt, Templeux-le-Guérard, Nauroy, Lempire, Templeux-le-Guérard et Montbrehain), voit une partie de ses habitants se convertir au protestantisme à la suite des visites du prédicant itinérant Gardien Givry. Les prédications clandestines ont lieu au lieu-dit la Boîte à Cailloux, vallon isolé situé sur le terroir d'Hesbécourt[10]. Une communauté protestante restera dès lors implantée dans le village. Le temple est aujourd'hui désaffecté.
- La stèle de la Boîte à Cailloux en 2017.
- Plaque commémorative sur la stèle.
- Plaquette éditée en 1931 lors de l'érection de la stèle.
- Plan des 7 villages.
- L'ancien temple détruit par les Allemands en 1917.
- Le temple de nos jours.
La guerre 1914-1918
Le [11], soit moins d'un mois après la déclaration de guerre, eut lieu en haut de la rue du Verguier une escarmouche entre une patrouille de reconnaissance de dragons français et des avant-gardes allemandes. Le lieutenant de Martimpré et le brigadier Courthial de Lassuchette furent tués. L'école des filles fut incendiée. Dès lors commença l'occupation allemande qui dura jusqu'en . Jeancourt était classée « zone des armées » ; une kommandantur fut installée à demeure dans le village. Le front se situant à une dizaine de kilomètres à l'ouest vers Péronne, son activité consistait principalement à assurer le logement des combattants (dans chaque maison, les habitants n'avaient droit qu'à une pièce pour vivre, le reste de la maison étant réservé aux troupes d'occupation et aux soldats en repos), le fonctionnement d'un lazaret (hôpital militaire) et l'approvisionnement en nourriture. Des arrêtés de la kommandantur obligeaient, à date fixe, sous la responsabilité du maire et du conseil municipal, sous peine de sanctions, la population à fournir : blé, œufs, lait, viande, légumes, destinés à nourrir les soldats du front. Toutes les personnes valides devaient effectuer des travaux agricoles ou d'entretien. Voici des extraits d'un arrêté de la kommandantur d'Holnon valable pour 25 communes de la région : " Holnon le . Tous les ouvriers et les femmes et les enfants de 15 ans sont obligés de faire travaux des champs tous les jours aussi dimanche de quatre heure du matin jusque huit heure du soir... Après la récolte les fainéants seront emprisonnés 6 mois... Les femmes fainéantes seront exilées à Holnon pour travailler. Après la récolte, les femmes seront emprisonnées 6 mois... Les enfants fainéants seront punis de coups de bâton. De plus le commandant réserve de punir les ouvriers fainéants de 20 coups de bâton tous les jours...Les ouvriers de la commune Vendelles sont punis sévèrement".(voir le document entier sur Gallica en cliquant sur le lien ci-après[12]).
En , le général Hindenburg décida de la création d'une ligne défense à l'arrière du front ; lors du retrait des troupes allemandes, tous les villages seraient détruits pour ne pas servir d'abri aux troupes franco-anglaises. Dès le , les habitants de Jeancourt furent emmenés à la gare d'Hervilly-Montigny, installés dans des wagons à bestiaux, emmenés à Saint-Quentin et dispersés dans des lieux occupés, jusqu'en Belgique. En [13], avant du retrait des troupes allemandes sur la ligne Hindenburg, le long du canal de Saint-Quentin, les maisons ont été pillées et incendiées, le village a été systématiquement détruit . L'église, le temple protestant, la mairie et toutes les maisons ont été dynamités et les arbres sciés à 1 m de hauteur ; seules deux chapelles du cimetière sont restées intactes.
Le village, vidé de ses habitants, est resté occupé par les Allemands et a été repris le après de durs combats par les troupes britanniques[14]; Jeancourt restera sur la ligne de combats jusqu'au , début de la bataille de la ligne Hindenburg (voir la carte ci-dessous).
Après l'Armistice, de nombreux habitants ne revinrent pas s'installer à Jeancourt et, avec les dommages de guerre, commencèrent une nouvelle vie dans d'autres lieux. Pour ceux qui furent de retour commença une longue période de plus de dix ans de reconstruction des habitations (maisons provisoires), des fermes, des bâtiments publics, des routes. De 600 habitants avant la guerre, Jeancourt n'en comptait plus que 300 en 1921.
Le monument aux morts fut inauguré en 1923 : il porte les noms des 16 soldats de la commune morts pour la France[15].
Dans le cimetière militaire situé rue des Tisserands, ont été inhumés en 1917 et 1918, 660 soldats parmi lesquels 168 allemands et 492 britanniques, australiens ou canadiens tués lors des batailles de Jeancourt ou décédés à l'hôpital militaire du village[16].
Vu les souffrances endurées par la population pendant les quatre années d'occupation et les dégâts aux constructions, la commune s'est vu décerner la croix de guerre 1914-1918 le [17].
- Carte de la bataille de la ligne Hindenburg en septembre-.
- Carte montrant la prise définitive de Jeancourt par l'armée anglaise en .
- La rue de l'Église avant la guerre 1914-1918.
- Boulangerie allemande destinée à ravitailler le front à Jeancourt en 1915 (ferme de M. Trocmé).
- La rue de l'Église en 1919.
- Les ruines du village en 1919.
- Vue de Jeancourt en 1919.
- Carte montrant les destructions de Jeancourt lors de la guerre 14-18.
- Le cimetière militaire.
Au début des années 1970, Jeancourt comptait encore quelques commerces qui ont tous disparu.
Politique et administration
Découpage territorial
La commune de Jeancourt est membre de la communauté de communes du Pays du Vermandois, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé le dont le siège est à Bellicourt. Ce dernier est par ailleurs membre d'autres groupements intercommunaux[18].
Sur le plan administratif, elle est rattachée à l'arrondissement de Saint-Quentin, au département de l'Aisne et à la région Hauts-de-France[19]. Sur le plan électoral, elle dépend du canton de Saint-Quentin-1 pour l'élection des conseillers départementaux, depuis le redécoupage cantonal de 2014 entré en vigueur en 2015[19], et de la deuxième circonscription de l'Aisne pour les élections législatives, depuis le dernier découpage électoral de 2010[20].
Administration municipale
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[25].
En 2020, la commune comptait 260 habitants[Note 3], en diminution de 5,45 % par rapport à 2014 (Aisne : −1,93 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Lieux et monuments
- Église Saint-Martin, avec un frontispice Art Déco représentant saint Martin, et la mention « Liberté, Égalité, Fraternité ».
- Monument aux morts.
- Dans le cimetière militaire de Jeancourt, situé près du cimetière communal, sont inhumés 659 soldats tombés lors des combats de la Première Guerre mondiale dans le secteur. ().
- Mémorial protestant de la Boîte à Cailloux, en plein champ, vers Hargicourt.
- Temple protestant, construit en 1929.
Galerie
- Entrée du village.
- Vue du village depuis le cimetière.
- La place du monument aux morts.
- L'église reconstruite en 1920.
- La salle des fêtes.
Personnalités liées à la commune
- Hugues Le Bars (1950-2014), compositeur et chanteur, a habité Jeancourt de nombreuses années ; il y possédait un petit studio d'enregistrement.
Voir aussi
Notes et références
Notes
- Selon le zonage publié en décembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- « Les horaires des lignes » Lignes du réseau Trans'80 », sur trans80.hautsdefrance.fr).
- « Dictionnaire topographique de la France. , Dictionnaire topographique du département de l'Aisne : comprenant les noms de lieu anciens et modernes », sur Gallica, (consulté le ).
- « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le )
- « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le )
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le )
- « Base des aires d'attraction des villes 2020 », sur insee.fr, (consulté le )
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Louis Rossier, Histoire des Protestants de Picardie, Grassart, Paris, 1861, p. 267.
- « Carte des positions 28 août 2014 », sur www.carto1418.fr.
- Nouvelles de France : chronique hebdomadaire de la presse française, 22 novembre 1917 sur Gallica.
- « Carte des positions 16 mars 2017 », sur www.carto1418.fr.
- L'Echo d'Alger : journal républicain du matin, 2 avril 1917 sur Gallica.
- « Jeancourt - Monument aux Morts », sur Geneanet.
- « Extension du cimetière communal de Jeancourt JEANCOURT », sur www.aisne14-18.com.
- « Communes décorées de la Croix de guerre 1914 - 1918 » [PDF], sur memorialdormans.free.fr.
- « communauté de communes du Pays du Vermandois - fiche descriptive au 1er avril 2020 », sur https://www.banatic.interieur.gouv.fr/ (consulté le )
- « Code officiel géographique- Rattachements de la commune de Jeancourt », sur le site de l'Insee (consulté le ).
- « Découpage électoral de l'Aisne (avant et après la réforme de 2010) », sur http://www.politiquemania.com/ (consulté le ).
- Préfecture de l'Aisne consulté le 7 juillet 2008.
- « Welcome to nginx! », sur cafeyn.co (consulté le ).
- « Liste des maires de l'Aisne » [xls], Préfecture de l'Aisne, (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.