Hesbécourt
Hesbécourt est une commune française située dans le département de la Somme, en région Hauts-de-France.
Hesbécourt | |||||
La mairie est juste en face de l'église, de l'autre cÎté de la rue. | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
RĂ©gion | Hauts-de-France | ||||
DĂ©partement | Somme | ||||
Arrondissement | PĂ©ronne | ||||
Intercommunalité | CC de la Haute Somme | ||||
Maire Mandat |
Louis Cazier 2020-2026 |
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Code postal | 80240 | ||||
Code commune | 80435 | ||||
DĂ©mographie | |||||
Gentilé | Hesbécourtois | ||||
Population municipale |
57 hab. (2020 ) | ||||
Densité | 16 hab./km2 | ||||
GĂ©ographie | |||||
CoordonnĂ©es | 49° 56âČ 42âł nord, 3° 07âČ 50âł est | ||||
Altitude | Min. 89 m Max. 141 m |
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Superficie | 3,62 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Saint-Quentin (commune de la couronne) |
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Ălections | |||||
DĂ©partementales | Canton de PĂ©ronne | ||||
LĂ©gislatives | 5e circonscription de la Somme | ||||
Localisation | |||||
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : Somme
GĂ©olocalisation sur la carte : Hauts-de-France
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GĂ©ographie
Description
La commune se situe Ă une vingtaine de kilomĂštres Ă l'est de PĂ©ronne et Ă peu prĂšs la mĂȘme distance de Saint-Quentin, au sud-est.
Le territoire de la commune d'Hesbécourt s'élÚve en amphithéùtre incliné vers le sud-ouest. Le point culminant de la commune est situé au lieu-dit « La Motte ». Une seconde petite colline s'élÚve à 116 m[1]. La commune présente un habitat groupé au chef-lieu.
Le sol est de nature argilo-calcaire et argilo-siliceuse, exceptĂ© dans le sud-ouest du territoire communal oĂč c'est le calcaire qui domine sur une cinquantaine d'hectares[1].
En 2019, la localité est desservie par les autocars du réseau inter-urbain Trans'80, chaque jour de la semaine, sauf le dimanche et les jours fériés (ligne no 49, Péronne - Roisel - Saint-Quentin)[2].
Communes limitrophes
Hydrographie
La commune n'est traversée par aucun cours d'eau. La nappe phréatique était située à une assez grande profondeur à la fin du XIXe siÚcle[1].
Urbanisme
Typologie
Hesbécourt est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou trÚs peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [3] - [4] - [5].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Quentin, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 120 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[6] - [7].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnĂ©es europĂ©enne dâoccupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquĂ©e par l'importance des territoires agricoles (100 % en 2018), une proportion identique Ă celle de 1990 (100 %). La rĂ©partition dĂ©taillĂ©e en 2018 est la suivante : terres arables (100 %)[8].
L'IGN met par ailleurs Ă disposition un outil en ligne permettant de comparer lâĂ©volution dans le temps de lâoccupation des sols de la commune (ou de territoires Ă des Ă©chelles diffĂ©rentes). Plusieurs Ă©poques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aĂ©riennes : la carte de Cassini (XVIIIe siĂšcle), la carte d'Ă©tat-major (1820-1866) et la pĂ©riode actuelle (1950 Ă aujourd'hui)[9].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Hebescourt en 1567 ; Hébecourt en 1733 ; Ebécourt en 1757 ; Hervecourt en 1761 ; Hasbecourt en 1801 ; Hesbecourt[10].
Histoire
Moyen Ăge
HesbĂ©court Ă©tait au Moyen Ăge un simple hameau dĂ©pendant de la paroisse de Jeancourt sous le patronage de l'abbaye Saint-Ăloi de Noyon.
Ăpoque moderne
Un aveu de 1503 révÚle que Jeanne d'Hervilly possédait un fief à Hesbécourt. Au XVIIIe siÚcle, la seigneurie d'Hesbécourt était partagée entre le chapitre de Saint-Quentin et la duchesse d'Olonne.
AprĂšs la RĂ©vocation de l'Ă©dit de Nantes, en 1685, au lieu-dit « La BoĂźte Ă Cailloux », se tinrent des assemblĂ©es du dĂ©sert oĂč les protestants des environs se rassemblaient clandestinement sous la prĂ©sidence du pasteur Jean Gardien Givry, prĂ©dicateur du dĂ©sert itinĂ©rant[11].
Hesbécourt pendant la guerre 1914-1918
Comme beaucoup d'autres villages de la région, Hesbécourt est sorti meurtri de la Grande Guerre car le village a été entiÚrement rasé en 1917 par les Allemands.
- 1914-1917, Hesbécourt occupé par les Allemands
Le , soit moins d'un mois aprĂšs la dĂ©claration de guerre, l'armĂ©e française bat en retraite vers l'ouest et les Allemands arrivent Ă HesbĂ©court[12]. DĂšs lors commença l'occupation allemande qui dura jusqu'en . Le front se situant Ă une vingtaine de kilomĂštres Ă l'ouest vers PĂ©ronne, l'activitĂ© des occupants consistait principalement Ă assurer le logement des combattants et l'approvisionnement en nourriture. Des arrĂȘtĂ©s de la kommandantur obligeaient, Ă date fixe, sous la responsabilitĂ© du maire et du conseil municipal, sous peine de sanctions, la population Ă fournir : blĂ©, Ćufs, lait, viande, lĂ©gumes, destinĂ©s Ă nourrir les soldats du front. Toutes les personnes valides devaient effectuer des travaux agricoles ou d'entretien.
Voici des extraits d'un arrĂȘtĂ© de la kommandantur d'Holnon valable pour 25 communes de la rĂ©gion : « Holnon le . Tous les ouvriers et les femmes et les enfants de 15 ans sont obligĂ©s de faire travaux des champs tous les jours aussi dimanche de quatre heures du matin jusque huit heure du soir⊠AprĂšs la rĂ©colte les fainĂ©ants seront emprisonnĂ©s 6 mois⊠Les femmes fainĂ©antes seront exilĂ©es Ă Holnon pour travailler. AprĂšs la rĂ©colte, les femmes seront emprisonnĂ©es 6 mois⊠Les enfants fainĂ©ants seront punis de coups de bĂąton. De plus le commandant rĂ©serve de punir les ouvriers fainĂ©ants de 20 coups de bĂąton tous les jours⊠Les ouvriers de la commune Vendelles sont punis sĂ©vĂšrement[13]. »
- -, Hesbécourt évacué par les Allemands
En , le haut commandement allemand décida de la création d'une ligne défense plus à l'est : c'est ce que l'on a appelé la ligne Hindenburg. Lors du retrait des troupes allemandes, tous les villages furent détruits pour ne pas servir d'abri aux troupes franco-britanniques. DÚs le les habitants furent évacués et dispersés dans des lieux de la zone occupée, jusqu'en Belgique. En , avant du retrait des troupes allemandes sur la ligne Hindenburg, le long du canal de Saint-Quentin, les maisons furent pillées et incendiées, le village fut systématiquement détruit. L'église, la mairie, l'école et toutes les maisons furent dynamitées et les arbres sciés à 1 m de hauteur[14]. Le village, vidé de ses habitants, reste occupé par les Allemands ; il fut le théùtre de nombreux combats en . Communiqué britannique du :
« Ce n'est pas de moins de huit villages qui sont tombés au pouvoir des troupes britanniques. Certains de ces villages, comme Heudicourt, Hesbécourt, Hervilly, Jeancourt, n'ont été occupés qu'aprÚs de durs combats[15] - [16]. »
- , reprise définitive d'Hesbécourt par l'armée britannique
Les ruines du village furent plusieurs fois prises et reprises par chaque camp. Ce n'est qu'en , lors de la bataille de la ligne Hindenburg qu'Hesbécourt fut définitivement libéré par la 6e division britannique[17].
- Carte de la bataille de la ligne Hindenburg en septembre-[18].
- Carte montrant l'étendue des destructions d'Hesbécourt.
Entre-deux-guerres, la reconstruction
AprÚs l'Armistice, pour les habitants qui revinrent s'installer, commença une longue période de plus de dix ans de reconstruction des habitations (maisons provisoires), des fermes, des bùtiments publics, des routes. De 191 habitants avant la guerre en 1911, Hesbécourt n'en comptait plus que 136 en 1921.
Eu égard aux atrocités infligées à la population pendant les quatre années d'occupation et les dévastations des constructions[18], la commune s'est vu décerner la Croix de guerre 1914-1918 (France) le [19].
Sur le monument aux morts sont inscrits les noms des 12 soldats hesbécourtois morts pour la France[20].
Politique et administration
Population et société
DĂ©mographie
L'Ă©volution du nombre d'habitants est connue Ă travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquĂȘte de recensement portant sur toute la population est rĂ©alisĂ©e tous les cinq ans, les populations lĂ©gales des annĂ©es intermĂ©diaires Ă©tant quant Ă elles estimĂ©es par interpolation ou extrapolation[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 2007[25].
En 2020, la commune comptait 57 habitants[Note 3], en augmentation de 5,56 % par rapport Ă 2014 (Somme : â0,5 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Enseignement
Le village n'a plus d'Ă©cole primaire.
En 2020, l'aspect financier est gĂ©rĂ© par le syndicat scolaire de la Haute Somme (Sisco) concernant huit communes : Bernes, PĆuilly, Hancourt, Hervilly-Montigny, HesbĂ©court, Vraignes-en-Vermandois, Villers-Faucon et Roisel. Le syndicat a la responsabilitĂ© de deux sites, avec deux classes maternelles Ă Bernes, et surtout neuf classes Ă Roisel, trois en maternelle et six en primaire[28].
Ăconomie
L'agriculture reste l'activité dominante de la commune.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Ăglise Saint-Joseph.
- Mairie.
- Monument aux morts.
- Vue du village depuis la route de Jeancourt.
- La rue principale.
- L'Ă©glise Saint-Joseph.
- Le monument aux morts.
- La mairie.
- Lieu-dit la Boßte à Cailloux, haut lieu du protestantisme lieu des assemblées du Désert. On y accÚde en prenant la rue d'Hargicourt et en sortant du village jusqu'à ce que le terrain monte nettement. PrÚs du haut de cette montée, sur la droite, un lopin de terrain attenant à la Boßte à Cailloux a été acheté par la Société de l'histoire du protestantisme français en 1934 pour y édifier une stÚle commémorative des assemblées protestantes clandestines tenues là en particulier en 1691 par le pasteur Gardien Givry. La Boßte à Cailloux a été classée monument historique en 2007.
La stÚle de la Boßte à Cailloux. La plaque commémorative.
Personnalités liées à la commune
- Gardien Givry : pasteur et prédicateur protestant itinérant du XVIIe siÚcle, incarcéré et décédé au Fort royal de l'ßle Sainte-Marguerite.
Pour approfondir
Articles connexes
Liens externes
- Hesbécourt sur le site de l'Institut géographique national
- Carte spéciale des régions dévastées : 13 SO, Cambrai [Sud-Ouest], Service géographique de l'armée, (lire en ligne), lire en ligne sur Gallica.
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- Notice géographique et historique sur la commune d'Hesbécourt, rédigée par M. Lecul, instituteur, Archives départementales de la Somme
- « Les horaires des lignes » Lignes du réseau Trans'80 », sur trans80.hautsdefrance.fr).
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - dĂ©finition », sur le site de lâInsee (consultĂ© le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction d'Saint-Quentin », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier PĂ©gaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans lâaire dâattraction dâune ville », sur insee.fr, (consultĂ© le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministÚre de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Ăvolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aĂ©riennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consultĂ© le ). Pour comparer l'Ă©volution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne sĂ©parative verticale et la dĂ©placer Ă droite ou Ă gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenĂȘtres en haut Ă gauche de l'Ă©cran.
- Jacques Garnier, Dictionnaire topographique de la Somme, t. 1, Paris / Amiens 1867 - 1878, p. 481 (lire en ligne sur DicoTopo) .
- http://www.publicroire.com/blog/un-jour-dans-l-histoire/3-mai-1692-gardien-givry
- (en) « Cartographie 1914-1918 - Carte des positions au 28 aout 1914 », sur carto1418.fr (consulté le ).
- Paul Albert Helmert, « Reproduction photographique de l'affiche d'Holnon », Nouvelles de France : chronique hebdomadaire de la presse, Paris, vol. 7, no 21,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- « Carte des positions 16 mars 1917 », sur carto1418.fr (consulté le ).
- « La Situation militaire », LâĂcho dâAlger : journal rĂ©publicain du matin, Alger, vol. 6, no 1834,â , p. 1 (lire en ligne, consultĂ© le ).
- Georges Clemenceau, « Le Blocus », LâHomme enchaĂźnĂ© : journal quotidien du matin, Paris, vol. 4, no 897,â , p. 1 (lire en ligne, consultĂ© le ).
- « La Marche sur Saint-Quentin », Le XIXe siĂšcle : journal quotidien politique et littĂ©raire, Paris, no 17462,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- Carte spéciale des régions dévastées, document mentionné en liens externes, 1920.
- Association du Mémorial des batailles de la Marne, « Communes décorées de la Croix de Guerre 1914-1918 », sur Memorial Dormans, (consulté le ).
- « Rechercher dans le fonds iconographique », sur geneanet.org (consulté le ).
- Réélu pour le mandat 2008-2014 : « Liste des maires de la Somme », sur http://www.somme.pref.gouv.fr, (consulté le ).
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- « Liste des élus de la Somme » [ods], Listes des élus, Préfecture de la Somme, (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'Ăcole des hautes Ă©tudes en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- « Roisel claque la porte du syndicat scolaire », Courrier pixcard,â , p. 20.