Accueil🇫🇷Chercher

Jean Camille Formigé

Jean Camille Formigé, né au Bouscat (Gironde) en 1845, et mort à Montfermeil (Seine-Saint-Denis) en 1926[1], est un architecte français[2].

Il est l'auteur de la grande serre du jardin des serres d'Auteuil (Paris), de deux palais pour l'Exposition universelle de Paris de 1889, de plusieurs monuments du cimetière du Père-Lachaise à Paris et de squares parisiens. Il est membre de l'Académie des beaux-arts en 1920. Il est le père de Jules Formigé, également architecte.

Biographie

Carrière

Études à l'École impériale des beaux-arts de Paris (atelier Laisné). Attaché à la Commission des monuments historiques dès 1871, dont il devient membre en 1887 en remplacement de Victor Ruprich-Robert, et dont il démissionna en 1892, lorsque les membres de la Commission ne purent plus cumuler leur fonction avec celle d'architecte en chef des monuments historiques.

Nommé architecte diocésain d'Auch en 1879, à la place de Laisné, puis de Meaux, Poitiers et Laval. Inspecteur général-adjoint en 1901. Il fut architecte en chef du service des édifices et promenades et jardins de la ville de Paris, et architecte en chef à Arles (pendant près de vingt ans).

Rapporteur au Comité des inspecteurs généraux à partir de 1876 (il était considéré comme le meilleur rapporteur). Atteint par la limite d'âge le , il est élu à l'institut en 1920. Prix Duc en 1876, médaille d'or aux salons de 1875 et 1876 et à l'exposition universelle de 1878. Il était très lié au peintre Jules Laurens[3].

Il repose au cimetière de Passy. Une rue de Paris (15e arrondissement) a été baptisée de son nom en 1932, ainsi qu'à Orange et au Bouscat sa ville natale, de même qu'une place à Fréjus.

Principales créations

Ă€ Paris
  • Le square Saint-Pierre de la basilique du SacrĂ©-CĹ“ur. Avec l'aide de LĂ©opold BĂ©vière, il Ă©tablit un grand projet de jardin en pente, aboutissant, par des rampes et des emmarchements simplement disposĂ©s, d'abord Ă  un grand château d'eau, puis Ă  l'esplanade qui prĂ©cède la Basilique.
  • En 1889, il cĂ©lèbre le triomphe de l’âge du fer, avec les palais des Beaux-Arts et des Arts libĂ©raux dressĂ©s pour l'Exposition universelle. Ceux-ci se caractĂ©risent par leur polychromie prĂ©sente Ă  travers les cĂ©ramiques, les peintures des armatures de fer oĂą se dĂ©ploie le « bleu FormigĂ© »[8]. Ils encadraient les deux faces est et ouest du Champ de Mars. Bâtiments remarquables d'ingĂ©niositĂ© et de crĂ©ativitĂ© ornementale, ils furent l'objet d'une sĂ©ries de planches d'architecture dĂ©crivant le projet et ses dĂ©tails d'ornement.
  • Les Serres du fleuriste municipal (1898-1901), avenue de la Porte-d'Auteuil et l'organisation gĂ©nĂ©rale des jardins. Les serres, imposantes constructions de verre et de mĂ©tal au ton bleutĂ©, s’élèvent avec majestĂ© dans un paysage enchanteur. L’une d’entre elles, le pavillon des azalĂ©es, bĂ©nĂ©ficie d’une structure, d’une acoustique, et d’un Ă©quipement adaptĂ©s aux concerts. On voit Ă  l'extĂ©rieur une fontaine ornĂ©e du haut-relief en pierre de la Scène bachique ou Bacchanale de Jules Dalou (1898). Le mur de soutènement des terrasses est ornĂ© de 14 mascarons en fonte galvanisĂ©e de Auguste Rodin, fondus entre 1895 et 1898 d'après les modèles commandĂ©s en 1878 par Davioud pour la fontaine en cascade du palais du TrocadĂ©ro.
  • Il participa Ă  l'amĂ©nagement extĂ©rieur du mĂ©tro de Paris lors de sa construction, en particulier les dessertes et la dĂ©coration de deux viaducs : le viaduc de Passy (Bir-Hakeim), Paris 15e - Pont-viaduc Ă  deux niveaux construit en 1903-1904 par Louis Biette mais dont les travaux de dĂ©coration (ornements sculptĂ©s en fonte) furent confiĂ©s Ă  Jean Camille FormigĂ© et exĂ©cutĂ©s par Florian Kulikowski. Également la dĂ©coration du viaduc d'Austerlitz. Les colonnes cannelĂ©es en fonte avec chapiteau comme les piliers de pierre des lignes aĂ©riennes du MĂ©tro ont Ă©galement Ă©tĂ© dessinĂ©es par lui.
Jules Dalou, Monument Ă  Alphand (1899), Paris, avenue Foch.
  • Dès 1908, FormigĂ© est sollicitĂ© pour la reconstruction de la galerie des Gobelins. L'inauguration prĂ©vue pour l'Ă©tĂ© 1914 n'a pas lieu, et l'espace d'exposition n'ouvre ses portes qu'en 1922. C'est un bâtiment de style Troisième RĂ©publique, ornĂ© de quatre cariatides par Jean-Antoine Injalbert et d'un bas-relief par Paul Landowski[9]. Le bâtiment abrite et met en valeur les travaux des grandes manufactures françaises ainsi que les collections du Mobilier national.
En dehors de Paris
  • La villa de la Fondation Foa, consacrĂ©e Ă  l'art lyrique, Ă  Évian-les-Bains. Cette villa Ă©tait destinĂ©e au baron VitĂ , industriel lyonnais, qui en avait fait commande Ă  FormigĂ© comme rĂ©sidence d'Ă©tĂ©. Il conçut la villa en s'inspirant de la Renaissance italienne. Le clocheton est inspirĂ© par celui de la villa MĂ©dicis de Rome. Les ornements de la salle de billard et la rampe d'escalier marquent le tournant Art nouveau de la carrière de FormigĂ©, dont cette villa emblĂ©matique fut la dernière Ĺ“uvre. Des terrasses et de grandes baies vitrĂ©es s'ouvrent sur le lac LĂ©man.

Principales restaurations

L'ancienne abbaye de Conques, à partir de 1878, fut l'une de ses premières restaurations. À Poitiers, il restaure également la façade de l'église Notre-Dame-la Grande, l'église Sainte-Radegonde (en remontant de la crypte, on découvre, au-dessus du porche, la tribune édifiée en 1895 qui supporte l’orgue actuel), le palais de Justice et l'église Saint-Hilaire le Grand. Il procéda au dégagement des ruines antiques découvertes à Sanxay (Vienne) et dirigea des travaux à l'Abbaye de Saint-Savin-sur-Gartempe, Chauvigny, Poissy. À Paris, il restaure la tour Saint-Jacques.

Cependant, son activité principale s'exerça surtout dans les départements du midi de la France. ll y dirigea plusieurs chantiers de fouilles et, après Charles Questel et Henri Antoine Révoil, consolida et restaura les monuments gallo-romains notamment à Orange et à Arles :

  • Théâtre antique d'Orange. Il s’attacha Ă  rendre au théâtre sa fonction originelle. Des travaux majeurs furent menĂ©s (les gradins furent restituĂ©s, le sol romain dĂ©blayĂ© jusqu’au pied des façades, les fĂ»ts de colonnes Ă©pars relevĂ©s. Un plancher fut construit pour les reprĂ©sentations). Jules FormigĂ©, son fils, allait poursuivre ces travaux de consolidation et de restauration ;
  • Amphithéâtre et Théâtre antique d'Arles, pour consolider, restaurer ou restituer certaines parties de l’édifice[13]. LĂ  encore son fils Jules prendra sa succession. Ă€ cette occasion, il s'intĂ©ressa Ă  la fameuse VĂ©nus d'Arles dont il crut en 1911 redĂ©couvrir la copie initiale, Ĺ“uvre de Jean PĂ©ru.

Notes et références

  1. Il est enterré au cimetière de Passy à Paris.
  2. Louis Thérèse David de Pénanrun, Edmond Augustin Delaire et Louis François Roux (préf. Jean-Louis Pascal), Les Architectes élèves de l'école des beaux-arts : 1793-1907, Paris, Librairie de la construction moderne, , 2e éd., 484 p., in-octavo (BNF 31999366, lire en ligne), p. 263.
  3. Jean-François Delmas (conservateur), « Le peintre et l’architecte : filiation de Jules Laurens et de Jean Camille Formigé », Mélanges offerts à Jean-Michel Leniaud : un bretteur au service du patrimoine, Paris : Mare & Martin, 2020, p. 333-340.
  4. Le premier crématorium de Paris, site L'Histoire par l'image
  5. Domenico Gabrielli, Dictionnaire historique du cimetière de Père-Lachaise (XVIIIe et XIXe siècles), Éd. de l'Amateur, 2002.
  6. Exécutés de juillet 1910 à mars 1912 (« Correspondance du sculpteur Bartholomé »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) sur traces-ecrites.com).
  7. Henry Jouin, « Monuments ou statues érigés par l'État, par la ville ou à l'aide de souscriptions et sépultures historiques entretenues par la ville dans les cimetières de Paris », Inventaire général des richesses d'art de la France, vol. 3,‎ , p. 274 (lire en ligne)
  8. Caroline Mathieu, Les expositions universelles à Paris : architectures réelles et utopiques, Musée d’Orsay, juin 2007.
  9. « Mobilier national - Manufactures nationales des Gobelins, de Beauvais, de la Savonnerie », Connaissance des Arts, hors-série n°320, p.10.
  10. Bernard Hasquenoph, « Marché aux fleurs, « encore un quartier de Paris qui se modernise » ! », sur louvrepourtous.fr, (consulté le ).
  11. Cet ensemble a été transformé en monument à la gloire d'Abdel-Kader après l'indépendance de l'Algérie : la statue de la France et le cartouche commémoratif ont été retirés et quatre médaillons en bas-reliefs identiques du portrait d'Abdel-Kader ont été disposés sur les quatre faces de l'obélisque au niveau de la petite base en 1969. La statue de la Victoire est restée inchangée. La statue de la France et le cartouche commémoratif ont été intégrés dans un nouveau monument inauguré le 10 juillet 1966 à Périssac.
  12. René Sordes, Histoire de Suresnes : Des origines à 1945, Société historique de Suresnes, , p. 513-514.
  13. Jean Formigé, « L'amphithéâtre d'Arles : suite et fin, 3e série », Revue archéologique,‎ , p. 1-46

Annexes

Bibliographie

  • Olivier Pannier, Jean-Camille FormigĂ©, architecte de la fin du XIXe siècle, universitĂ© de Versailles/Saint-Quentin-en-Yvelines (thèse soutenue le sous la direction de François Loyer).

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.