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Jean Amsler

Jean Amsler (Jean-Marcel), né à Beaune, le et mort à Paris 14e le , est un professeur d'allemand et traducteur français, en particulier de l'œuvre de Günter Grass. Il est agrégé de l'université et diplômé des langues orientales. Outre son intérêt pour la traduction de l'allemand vers le français, il s'est aussi passionné pour les voyages et les explorateurs.

Jean Amsler

Biographie

Jean Amsler, appartient, du côté paternel, à une famille bourguignonne, et en même temps se rattache par les Amsler à un ancêtre suisse-allemand, venu d'Argovie à Beaune[1]. La famille Amsler est une famille bien implantée à Schinznach-Dorf (Argovie) depuis au moins le XVIIIe siècle ; l'un de ses ancêtres, Samuel Amsler, y exerçait la fonction de lieutenant baillival[2].

Né à Beaune le 5 février 1914, il est le fils de Jean-Rodolphe Amsler, normalien, enseignant en mathématiques[3], et de Jeanne Elisabeth, née Gillet, originaire de Châlons-en-Champagne[4] où son propre père, Charles Gillet, était bibliothécaire. Elle-même était professeur des Écoles[5]. Jean a une sœur, Hélène (1915-2007) qui fut écrivaine et journaliste[6].

Il passe son enfance dans sa ville natale, où son père est professeur de mathématiques, avant d'être muté, en 1919, à Nancy[1]. Jean Amsler y entame ses études au lycée Henri-Pointcaré, mais quitte cet établissement après la sixième, son père ayant été nommé à Paris, au lycée Louis-le-Grand. À partir de 1924, il est élève aux lycées Montaigne puis Henri-IV.

Son père décède à Nogent-sur-Marne en décembre 1928 à l'âge de quarante-cinq, deux mois après avoir été nommé au lycée Henri IV[3]. Il est écrasé par un train, sans qu'on sache très bien s'il s'agit d'un accident ou d'un suicide[7].

Jean Amsler termine alors ses études secondaires en Bourgogne, à Joigny, où il passe le baccalauréat en 1931[1]. Au cours des années qui suivent, il partage sa vie entre Nogent-sur-Marne et Paris, et entre bientôt dans l'enseignement[1]. En 1938, il est professeur au lycée de Troyes[1] - [8] (et il sera conseiller municipal de cette ville au début des années 1960[9]). Cette même année, il se marie; le couple aura une fille, Christine (1943-2017)[3].

Durant cette période, il poursuit ses études jusqu'à l'agrégation d'allemand qu'il accompagne d'un diplôme des langues orientales[9] et d'une licence libre de Lettres. À côté de ses études, il voyage beaucoup en Europe: Allemagne, Suisse, Espagne, Europe centrale et les Balkans[1]. Il a par la suite enseigné au lycée Henri-IV[10].

En 1973, il se remarie avec une professeur d'éducation physique et sportive originaire du canton de Berne. En 1992, il perd cette seconde épouse[11].

Jean Amsler meurt à Paris 14e le 29 janvier 2005[12].

Le Lycée Henri-IV a fondé un prix Jean Amsler pour les élèves germanistes en classe préparatoire dans l'établissement[13].

Travail

Il a préparé une thèse sur le Sport en Allemagne de 1933 à 1945[14] dans laquelle il choisit un nouvel angle d'approche de l'histoire, les activités physiques, dont il veut faire l'objet d'une science humaine autonome qu'il baptise du nom de « physiographie »[1]. Entre 1957 à 1992 il publie des ouvrages qui font appel à ses deux passions, la langue allemande et les voyages. Paraît donc une histoire des explorateurs à la Renaissance, mais surtout, Jean Amsler se spécialise dans la traduction des œuvres de l'écrivain allemand Günter Grass[1].

Œuvre

Si Jean Amsler a écrit des essais, c'est surtout par son travail de traducteur qu'il est connu. Il a en particulier traduit, entre 1961 et 1992 une quinzaine d'ouvrages de Günter Grass. On lui doit aussi des traductions d'auteurs classiques allemands, ainsi que d'ouvrages dans le domaine de la sociologie.

  • La Renaissance (1415-1600), tome II de Histoire Universelle des Explorations publiée sous la direction de L.-H. Parias, Paris, Nouvelle Librairie de France, 1957, 414 p.
  • Hitler, essai biographique, Paris, Seuil, 1960 180 p.
  • Mémoires d'un cancre, ill. de J.P. Martin Dusmensnil, Paris, Paris-Université-Club, 1950, 115 p.
  • Structure du sport français en 1968, Supplément à Éducation physique et sport, n° 99, , 54 p. (ISSN 0013-1474)

Günter Grass

Ces traductions sont publiées à Paris, Éd. du Seuil.

  • 1961 : Le Tambour (Trilogie de Dantzig, vol. 1, 728 p.)
  • 1962 : Le Chat et la Souris (Trilogie de Dantzig, vol. 2, 188 p.)
  • 1963 : Les Années de chien (Trilogie de Dantzig, vol. 3, 688 p.)
  • 1963 : Le Député, (pièce de théâtre)
  • 1968 : Les Plébéiens répètent l'insurrection. Théâtre : précédé d'un discours de l'auteur, 172 p.
  • 1969 : Évidences politiques, trad. de J. Amsler, Luc de Goustin, Bernard Lortholary ; notes d'Elie Gabey
  • 1971 : Anesthésie locale, 269 p.
  • 1974 : Journal d'un Escargot, 286 p.
  • 1979 : Le Turbot, 533 p.
  • 1981 : Une Rencontre en Westphalie, 190 p.
  • 1983 : Les Enfants par la Tête ou les Allemands se meurent, 152 p.
  • 1986 : La Ratte, 440 p.
  • 1986 : Essais de critique (1957-1985), 188 p.
  • 1989 : Tirer la Langue, 251 p.
  • 1990 : Propos d'un sans-patrie, 189 p.
  • 1992 : L'Appel du crapaud, 251 p.

Littérature

  • Johann Wolfgang von Goethe (trad. nouvelle de Jean Amsler et notes de Pierre Grappin, préf. de Claude David), Faust, Paris, Gallimard, coll. « Folio Théâtre », (réimpr. 2020 - Le tirage de 2020 a pour sous-titre : "Première partie de la tragédie" et titre de dos: "Faust I")
  • Jacob et Wilhelm Grimm (traduit par Marthe Robert et Jean Amsler; carnet de lecture par Philippe Delpeuch), Le Vaillant Petit Tailleur et autres contes, Paris, Gallimard, coll. « Folio junior. Textes classiques », , 124 p. (ISBN 978-2-070-63914-4)
  • Jacob et Wilhelm Grimm (choix, traduction nouvelle, postface et notices de Jean Amsler), Nouveaux contes, Paris, Gallimard, coll. « Folio Classiques », , 315 p. (ISBN 978-2-070-38836-3)

Sciences humaines

  • Hans Albert (trad. de l'allemand par Jean Amsler, Jean-Rodolphe Amsler et Lilyane Deroche), La Sociologie critique en question, Paris, PUF, , 207 p. (ISBN 978-2-130-40105-6)
  • Carl Diem (trad. de l'allemand par Jean Amsler), L'Idée olympique : discours et essais, Schorndorf bei Stuttgart, Carl-Diem-Institut, , VIII-132 p.
  • Wolfgang J. Mommsen (trad. de l'allemand par J. Amsler et al.), Max Weber et la politique allemande, 1890-1920, Paris, PUF, , 548 p. (ISBN 2-130-38978-3)
  • Hubertus Tellenbach (trad. de l'allemand par Jean Amsler; présentation par Yves Pélicier), Goût et atmosphère, Paris, PUF, , 144 p. (ISBN 978-2-130-37553-1)
  • Hubertus Tellenbach (Dir.) (trad. de l'allemand par Jean Amsler et Daniel Macher; avant-propos par Yves Pélicier), L'Image du père dans le mythe et l'histoire, Paris, PUF, , 192 p.

Notes et références

  1. « Notice biographique de Jean Amsler », dans L.-H. Parias (dir.), Histoire Universelle des Explorations, t. II : Jean Amsler La Renaissance. 1415-1600, Paris, Nouvelle Librairie de France, , 414 p. (présentation en ligne), p. 6
  2. « Famille Amsler », sur geneanet.org (consulté le )
  3. « Jean Rodolphe (professeur) AMSLER (de PARIS) », sur gw.geneanet.org (consulté le )
  4. « Généalogie de Jean Amsler », sur geneanet.org (consulté le )
  5. « Jeanne Elisabeth (professeur) GILLET (de CHALONS-EN-CHAMPAGNE », sur gw.geneanet.org (consulté le )
  6. « Hélène (écrivain) AMSLER (de BEAUNE) », sur gw.geneanet.org (consulté le )
  7. « Un professeur du lycée Henri-IV est broyé par un train en gare de Nogent-Vincennes. Accident ou suicide? On ne sait », Le Petit Parisien, (lire en ligne)
  8. Larcier (?) in Jean-Claude Polet (Dir.), Patrimoine littéraire européen, Vol. 13, « Index général », Bruxelles, De Boeck Université, 2000 (ISBN 978-2-804-13162-3)
  9. « Jean Amsler, par Max Mosnier », sur jschweitzer.fr (consulté le )
  10. Olivier Mannoni, « En version originale », sur oliviermannoni.monsite-orange.fr (consulté le )
  11. « Lucienne Yvonne Hélène (professeur) CHOULAT (de BERNE) », sur gw.geneanet.org (consulté le )
  12. « Jean Amsler (1914-2005) », sur data.bnf.fr (consulté le )
  13. Florence Berthout, « Jacques Soppelsa remet le prix Jean AMSLER à une élève germaniste de classe préparatoire du lycée Henri IV », sur twitter.com, (consulté le )
  14. En l'absence de trace de thèse de J. Amsler, il est impossible d'affirmer qu'il a mené ce projet à son terme.
  15. « Prix Gérard de Nerval - Lauréats avant 2000 », sur sgdl.org (consulté le )

Voir aussi

Liens externes

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