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Jacques Gabriel Louis Le Clerc de Juigné

Jacques-Gabriel-Louis Le Clerc (Paris, – Paris, 4 ou ), baron puis 1er marquis de Juigné, est un militaire et parlementaire français des XVIIIe et XIXe siècles.

Jacques Gabriel Louis Le Clerc
Marquis de Juigné
Jacques Gabriel Louis Le Clerc de Juigné
Jean-Baptiste-Jacques Augustin (1759–1832), Portrait de monsieur le marquis de Juigné, Musée du Louvre[2]

Naissance
Paris
Décès
Paris
Origine Français
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Badge de l'Armée des princes Armée des princes
Arme Infanterie
Grade Lieutenant général des armées
Années de service 1742 – 1792
Commandement RĂ©giment de Blaisois
RĂ©giment de Champagne
Conflits Guerre de Succession d'Autriche
Guerre de Sept Ans
Guerres révolutionnaires
Distinctions Chevalier de Saint-Louis
Hommages Honneurs de la cour
Autres fonctions Ambassadeur
Gouverneur d'Arras
Député de la noblesse (1789)
Famille Famille Le Clerc de Juigné

Lieutenant général des armées du roi, ancien ambassadeur de France en Russie, il fut élu député de la noblesse aux États généraux de 1789.

Biographie

Fils d'officier supérieur, Jacques-Gabriel-Louis de Juigné descendait d’une ancienne famille du Maine. Il était à peine âge de sept ans, lorsqu’il perdit son père, colonel du régiment d'Orléans, tué en 1734, à la bataille de Guastalla.

Carrière militaire

Jacques Gabriel Louis Le Clerc entra au service, aux mousquetaires, le , et fit successivement les campagnes de 1743 Ă  1748 et de 1756 Ă  1762, en BohĂŞme et en Allemagne, dans les guerres dites de la succession d'Autriche et de Sept Ans.

Juigné se trouva, avec le corps des mousquetaires à la bataille de Dettingen, au mois de . Il obtint, le 4 octobre suivant, dans le régiment de cavalerie d'Egmont, une compagnie, qu'il commanda aux sièges de Menin et d'Ypres, et au camp de Courtrai, en 1744 ; à la bataille de Fontenoy ; aux sièges de Tournay, d'Oudenarde, de Dendermonde et d'Ath, en 1745 ; au siège de Bruxelles et à la bataille de Raucoux, en 1746 ; et à la bataille de Lawfeld, en 1747.

Devenu colonel du régiment de Blaisois Infanterie, par commission du , il joignit ce régiment à l'armée d'Italie et l'y commanda jusqu'à la paix. Le régiment de Blésois ayant été réformé et incorporé dans celui de Guienne, par ordonnance du , le marquis de Juigné fut mis colonel « à la suite » du régiment des Grenadiers de France, par ordre du , et servit avec ce régiment au camp de Dieppe, en 1756 ; à la bataille de Hastenbeck ; à la prise de Minden, de Hanovre et de plusieurs autres places de l'électorat ; au camp de Closterseven ; à la marche sur Zell Ce lien renvoie vers une page d'homonymie, en 1757 ; et à la retraite de l'électoral de Hanovre, au commencement de 1758.

Nommé colonel d'abord du régiment de Nice, puis du régiment de Champagne, par commission du , il prit le commandement de ce dernier à la bataille de Crevelt, le 23 du même mois. Il commanda la colonne de la gauche, à l'attaque d'Herderen, au mois d'octobre suivant, et s'y distingua particulièrement, sous les ordres du marquis de Poyanne (de).

Créé brigadier, par brevet du , il commanda la brigade de son régiment à la bataille de Minden, le 1er août ; aux combats de Korbach et de Warburg, en 1760 ; à l'attaque de Fillinghausen, en 1761 ; et à plusieurs actions qui eurent lieu vers la fin de cette campagne, et pendant celle de 1762.

Déclaré, au mois de décembre de cette dernière année, maréchal-de-camp, dont le brevet lui avait été expédié dès le 25 juillet précédent, il se démit alors du régiment de Champagne.

États généraux et Constituante

Admis aux honneurs de la cour en 1770[3], il fut envoyé, en qualité de ministre plénipotentiaire, près la cour de Russie, le . On le créa lieutenant-général, le .

Au décès de son beau-père, Philibert Thiroux de Chammeville, en 1771, son épouse hérite de l'hôtel Salé, situé dans le Marais. Le couple ne l'habite pas, mais le loue au marquis de La Luzerne, ancien ministre de la Marine.

Il était gouverneur de la ville et citadelle d'Arras (depuis le ), et syndic général des Marches communes de Poitou et de Bretagne[4], lorsqu'il fut élu député de la noblesse des Marches communes aux États généraux, le .

Il y protesta, par la lettre suivante, contre le vote par tĂŞte :

« Messieurs,
le député de la noblesse des Marches communes franches de Poitou et de Bretagne, étroitement lié par son mandat et son serment à la forme ancienne et constitutionnelle de voter dans l'assemblée des Etats-Généraux séparément et par ordre, déclare qu'il ne s'est rendu dans cette chambre commune avec l'ordre entier de la noblesse que par défférence à l'invitation qui lui en a été faite par Sa Majesté, mais qu'il s'abstiendra de prendre part à toutes délibérations dans lesquelles les suffrages seront recueillis par têtes et qu'il fait toutes réserves à cet égard jusqu'à ce que ses commettants rassemblés par les ordres du roi l'aient autoriser à voter dans cette forme inusitée, et en attendant qu'il ait reçu de nouveaux pouvoirs à cet égard. Il déclare qu'il persiste en vertu de son mandat à soutenir la forme constitutionnelle de voter séparément et par ordre. Il prie l'Assemblée de ne regarder la présente déclaration que comme l'acte le plus rigoureux et du plus indispensable devoir, de permettre quelle soit déposée sur le bureau et qu'il lui en soit donné acte.
»

— À Versailles, ce ,
Le Marquis de Juigné.

Le marquis de Juigné adhéra cependant « aux sacrifices[3] » de la nuit du 4 août, mais combattit le décret qui soumettait à la prescription les droits féodaux rachetables.

Ayant émigré en 1791, il fut mis à la tête de la moitié de l'infanterie noble à l'armée des princes en 1792, et ne rentra en France qu'à l'époque du Consulat (il avait été amnistié le 20 nivôse an XI[5]).

Il mourut en .

Un monument a été élevé à lui et à son frère, l'archevêque, dans la cathédrale de Paris[6].

Titres

Distinctions et honneurs

Armoiries

Figure Blasonnement
Armes de la famille Le Clerc de Juigné

D'argent, à la croix de gueules, bordée-engrêlée de sable et cantonnée de quatre aigles du même, becquées et armées du second.[13]

Ascendance et postérité

Jacques Gabriel Louis Le Clerc de Juigné était le fils aîné de Samuel-Jacques Le Clerc († tué le à la bataille de Guastalla (Espagne)), baron de Juigné, de La Lande en Poitou et de Champagne (Champagne-Hommet), colonel du régiment d'Orléans-infanterie[14]) et de Marie Gabrielle Le Cirier de Neufchelles (° 1706 † 1763), fille de Léon Le Cirier ( † 1733), seigneur de Neufchelles et d'Hénonville, maréchal des camps et armées du Roy, gouverneur de Sainte-Menehould, lieutenant des gardes du corps du roi, chevalier de Saint-Louis.

  1. Le marquis de Juigné était le frère aîné de :
  2. Antoine-Éléonor-Léon Le Clerc de Juigné (° 1728 † 1811), archevêque de Paris (1782), député aux États généraux de 1789 ;
  3. Armand Louis Le Clerc de Juigné (° - Saint-Sulpice (Paris) † ), chevalier de Malte Ce lien renvoie vers une page d'homonymie (de minorité), capitaine au régiment de Guyenne ;
  4. Léon Marguerite Le Clerc (1733-1810), baron de Juigné, seigneur de Sainte-Mère-Église (1789, à cause de sa femme née Adélaïde de Saint-Simon-Courtomer), colonel du régiment de Soissonnais, admis aux honneurs de la Cour (1783), maréchal de camp (1780), député aux États généraux de 1789
  5. Louise Léonine Gabrielle Le Clerc ( † ), mariée le avec Antoine Guy, « marquis » de Pertuis, vicomte de Baons le Comte, dont postérité.

Le marquis de Juigné avait épousé, le , Claude-Charlotte Thiroux de Chammeville (° - paroisse Saint-Jean-en-Grève, Paris † - Paris), dame de Brétigny-sur-Orge (quelle apporte en dot lors du mariage), dame du palais surnuméraire de Marie-Antoinette (1785-1789), fille de Philibert Thiroux (1686-1770), seigneur de Chammeville.

Notes et références

  1. Notice no 50350113077, base Joconde, ministère français de la Culture
  2. Notice no 50350113077, base Joconde, ministère français de la Culture
  3. « Juigné (Jacques-Gabriel-Louis Leclerc, marquis de) », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition] [texte sur Sycomore]
  4. C'est dans cette position qu'il protège « Goupilleau de Montaigu », en le faisant nommer sénéchal de Rocheservière.
    Source
    Mireille Bossis et Philippe Bossis, Goupilleau de Montaigu : les apprentissages d'un révolutionnaire vendéen : 1763-1781, Paris/La Crèche, Connaissances et Savoirs, , 768 p. (ISBN 2-7539-0051-5, lire en ligne)
  5. Sylvie Yavchitz-Koehler, « La Sous-préfecture de Montaigu » [PDF], sur montaiguvendee.fr (consulté le )
  6. Fourmont 1867, p. 125.
  7. André-François-Joseph Borel d'Hauterive, Albert Révérend, Georges de Morant et Howard Horace, comte d' Angerville, Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe (ISSN 2019-8086, lire en ligne), p. 296
  8. « Canton de Montaigu » [PDF], sur montaiguvendee.fr (consulté le )
  9. Bisaïeul du « Tigre »
  10. « Décrouvrir - Terres de… - Terres d'Histoire - Patrimoine civil », sur www.terresdemontaigu.fr, communauté de communes Terres-de-Montaigu (consulté le )
  11. « Vieillevigne », Canton d'Aigrefeuille-sur-Maine, sur www.infobretagne.com (consulté le )
  12. « Jacques Gabriel Louis Le Clerc de Juigné », sur roglo.eu (consulté le )
  13. Jean-Baptiste Rietstap, Armorial général, t. 1 et 2, Gouda, G.B. van Goor zonen, 1884-1887
  14. Alexandre Mazas et Théodore Théodore Anne, Histoire de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis : depuis son institution en 1693 jusqu'en 1830, vol. I, Firmin Didot frères, fils et Cie, (lire en ligne)
  15. « Cote LH/1531/25 », base Léonore, ministère français de la Culture
  16. Hyacinthe-D. de Fourmont, L'Ouest aux croisades, impr. de la Vve Forest, (lire en ligne), p. 123-126 « Le Clerc de Juigné »
  17. Notice no 50350113079, base Joconde, ministère français de la Culture
  18. Notice no 50350113078, base Joconde, ministère français de la Culture

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • « Le Clerc (Jacques-Gabriel-Louis), marquis de JuignĂ© », dans Jean-Baptiste-Pierre Jullien de Courcelles, Dictionnaire historique et biographique des gĂ©nĂ©raux français : depuis le onzième siècle jusqu'en 1820, vol. III, [dĂ©tail de l’édition] (lire en ligne), p. 304-305 Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article ;
  • « JuignĂ© (Jacques-Gabriel-Louis Leclerc, marquis de) », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [dĂ©tail de l’édition] [texte sur Sycomore] ;
  • « Jacques-Gabriel-Louis le Clerc, marquis de JuignĂ© et de Montaigu », dans Jean-Baptiste-Pierre Jullien de Courcelles, Histoire gĂ©nĂ©alogique et hĂ©raldique des pairs de France : des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières de l'Europe, prĂ©cĂ©dĂ©e de la gĂ©nĂ©alogie de la maison de France, vol. VI [dĂ©tail de l’édition] (lire en ligne), p. 177-178 Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article ;
  • François Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse, contenant les gĂ©nĂ©alogies, l'histoire & la chronologie des familles nobles de France, l'explication de leur armes, & l'Ă©tat des grandes terres du royaume… : On a joint Ă  ce dictionnaire le tableau gĂ©nĂ©alogique, historique, des maisons souveraines de l'Europe, & une notice des familles Ă©trangères, les plus anciennes, les plus nobles & les plus illustres…, vol. XII, La veuve Duchesne, , 2e Ă©d. (lire en ligne) ;
  • Hyacinthe-D. de Fourmont, L'Ouest aux croisades, impr. de la Vve Forest, (lire en ligne), p. 123-126 « Le Clerc de JuignĂ© » ;
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