Accueil🇫🇷Chercher

Jacques Boutault

Jacques Boutault, né le à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), est un homme politique français, membre d'Europe Écologie Les Verts (EELV). Il est maire du 2e arrondissement de Paris de 2001 à 2020.

Jacques Boutault
Illustration.
Jacques Boutault en 2010.
Fonctions
Maire du 2e arrondissement de Paris
–
(19 ans, 3 mois et 9 jours)
Élection 18 mars 2001
RĂ©Ă©lection 29 mars 2008
13 avril 2014
Prédécesseur Benoîte Taffin
Successeur Ariel Weil (Paris Centre)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Gennevilliers (Hauts-de-Seine)
Nationalité Française
Parti politique Les Verts (1997-2010)
EELV (depuis 2010)
Profession Journaliste
Site web jacques-boutault.fr

Biographie

Fils d'un garde républicain et d'une couturière, cofondateur du premier Comité d'action lycéen, en 1978 au lycée Joliot-Curie de Nanterre, il a d’abord milité dans des associations comme Droits devant !!, Greenpeace, Les Amis de la Terre ou encore Attac.

Jusqu'en 1996, au sein d'une équipe soudée de journalistes amateurs, il publie La Riposte, un fanzine consacré à la politique, au sexe et à la drogue[1].

Après un diplôme d'études supérieures à l'école des hautes études de l'information et de la communication (Celsa Paris IV-Sorbonne), il exerce durant dix ans comme journaliste (L'Usine Nouvelle, Challenges, Liaisons sociales, Rebondir…). En 1995, il est recruté pour créer le service de presse de l'Unédic puis prend en 1998 la responsabilité du Département communication interne, qu'il quittera en 2009. Il occupe désormais au Pôle emploi un poste de conseiller de la direction générale en développement durable (à temps partiel). Il est le rédacteur du Que sais-je ? consacré à l'assurance chômage.

En 1996, il crée, avec Jean-Paul Maurel, l'association « Bien vivre dans le 2e arrondissement », qui regroupe des habitants attachés à améliorer la qualité de vie de leur quartier en matière de transport, de logement et d'éducation.

Parcours politique

Il adhère au parti des Verts en 1997. Proche de l'aile gauche de ce parti, opposée à la participation du mouvement écologiste au gouvernement de Lionel Jospin, Jacques Boutault est alors délégué au conseil départemental de Paris (1998 à 2001) et membre du conseil national inter-régional de 2001 à 2003. Mandataire de la motion ENVIE (18,96 % des voix) au premier congrès d'EÉLV à La Rochelle en 2011, il est élu au conseil fédéral et au conseil d'orientation politique du mouvement écologiste.

En , il publie aux éditions Presse Pluriel un ouvrage intitulé Mon Pari(s) vert, dans lequel il retrace son parcours politique personnel, expose ses convictions en matière d'écologie politique et fait part de son intention de présenter sa candidature à la mairie de Paris en 2014.

Au congrès de Caen en , il est tête de liste masculine de La motion participative (LMP)[2] au côté de Lucile Schmid. LMP (dont sont membres Yves Cochet, Karima Delli et Alain Lipietz) se place en deuxième position avec 20,58 % des voix[3]. Il intègre le bureau exécutif, la direction du mouvement, et prend en charge les relations avec les acteurs associatifs et le réseau coopératif.

Élection municipale de 2001

Jacques Boutault se présente aux élections municipales dans le deuxième arrondissement de Paris en 2001 avec un programme axé sur l'amélioration de la circulation, le logement social, la mise en place de menus bio et végétariens dans les cantines scolaires, le travail avec les associations.

Le , il réalise 16,78 % des suffrages dans l'arrondissement. Bien que distancé par le candidat socialiste Pierre Schapira, celui-ci cède la tête de liste en vertu d'un accord électoral parisien de désistement réciproque avec le parti socialiste. Il conduit la liste fusionnée avec ce dernier et remporte l'élection au second tour avec 300 voix d'avance sur la liste de la maire sortante divers droite, Benoîte Taffin.

Il axe sa politique sur le renforcement des actions de solidarité auprès des plus démunis, les repas bio dans les cantines, l'amélioration des conditions de vie et de l'environnement et le développement de la participation citoyenne à travers la démocratie participative.

Élections municipales de 2008

Ses relations avec le maire socialiste de Paris, Bertrand Delanoë, sont néanmoins tendues. À la fin 2007, Jacques Boutault publie une tribune[4] dans le quotidien Le Monde où il conteste la posture du maire de Paris qui consiste à s'approprier les réalisations municipales des écologistes tout en les critiquant durement. Il s'investit auprès des familles mal-logées qui occupent la rue de la Banque (2e), d'octobre à . Le , lors d'une réunion publique, Bertrand Delanoë laisse entendre que le maire Vert du 2e arrondissement organisait des « fumettes » dans ses bureaux et espère vivement que la candidate socialiste dans le 2e arrondissement, Sylvie Wieviorka, marginalisera la liste des Verts lors des élections municipales de 2008[5].

Au premier tour des élections municipales 2008, la liste des Verts menée par Jacques Boutault, rassemble 29,93 % des suffrages[6], et fait presque jeu égal avec celle composée du Parti socialiste du Parti communiste français, du Mouvement républicain et citoyen et du Parti radical de gauche, menée par Sylvie Wieviorka, qui réalise 33,12 % des suffrages.

Les accords de désistements réciproques dans tous les arrondissements parisiens étant reconduits par Bertrand Delanoë, il prend la tête de liste fusionnée pour le second tour. Le , la liste qu'il conduit atteint 68,34 % des voix, un score jamais réalisé par la gauche dans le 2e arrondissement de Paris[7].

Élections législatives de 2012

Il est candidat à l'élection législative de juin 2012 dans la 1re circonscription de Paris qui regroupe les 1er, 2e, 8e et 9e arrondissements de la capitale. Il se classe en troisième position, recueillant 6,05 % des suffrages exprimés.

Élections municipales de 2014

Il déclare le sa candidature à la tête de liste d'EÉLV pour les élections municipales de 2014 dans la capitale[8].

Aux élections de , avec un score de 32,96 %, la liste écologiste et citoyenne de Jacques Boutault devance au premier tour la liste de l'UMP (24,25 %) et du Parti socialiste (22,82 %). Une liste UMP dissidente réalise 11,01 % tandis que le Front de gauche émarge à 2,8 %. Au second tour, la liste écologiste et citoyenne, socialiste et Front de gauche arrive en tête avec 58,24 % des suffrages[9]. Jacques Boutault est réélu maire du 2e arrondissement pour la troisième fois en .

Il soutient Michèle Rivasi pour la primaire présidentielle écologiste de 2016[10].

Élections sénatoriales de 2017

Pour les élections sénatoriales de 2017, il est n° 2 de la liste écologiste à Paris[11].

Élections municipales de 2020

Après près de dix-huit années de mandat, Jacques Boutault se présente aux élections municipales de 2020 en deuxième place sur la liste écologiste derrière Raphaëlle Rémy-Leleu, avec laquelle ils forment un tandem. Les quatre premiers arrondissements de la capitale sont réunis en un secteur unique, Paris Centre[12].

À l'issue du premier tour, leur liste arrive quatrième avec 10,38 % des suffrages, ce qui est moins que la moyenne parisienne d'EELV[13] - [14]. Elle se fond au second tour dans celle de l'union de la gauche autour du Parti socialiste. C'est donc Ariel Weil, maire socialiste sortant du 4e arrondissement, qui est élu maire de Paris Centre. Si Raphaëlle Rémy-Leleu est élue conseillère de Paris, Jacques Boutault ne l'est pas[15] - [16].

Prises de position et action municipale

Palestine

Il participe le samedi à une manifestation de soutien au peuple palestinien de Gaza, interdite par la préfecture de police « en raison de risques de troubles à l'ordre public ». Il répondait à l'appel d'EELV Île-de-France qui invitait les élus disponibles à s'y rendre avec leurs écharpes, en observateurs[17]. Le Premier ministre, Manuel Valls condamne à l'Assemblée nationale les élus qui ont participé à ces manifestations illégales en faisant référence explicitement à Jacques Boutault[18].

Il explique sa participation à cette manifestation dans un communiqué de presse reproduit sur son blog[19]. Il se dit victime d'insultes[20] et de « basses manœuvres politiques » : « Personne ne fera taire et n’intimidera les défenseurs des droits humains, les partisans du dialogue entre les peuples. Nul n’a le droit de limiter la liberté d’expression démocratique ». Tout en dénonçant « le massacre d'une population par l'armée d'un État », il déclare s'être « toujours mobilisé pour défendre la mémoire juive et le droit pour Israël de vivre en paix ». Enfin, il explique qu'il n'a entendu « aucun slogan antisémite ou antijuif, et constaté aucune présence de prosélytisme islamiste. En revanche des milliers de jeunes Français, de Paris et proche banlieue étaient présents pour exprimer leur soutien à un peuple qui voit ses enfants mourir sous les bombes ».

Syrie et Turquie

Jacques Boutault a affirmé son soutien à l'Armée syrienne libre (ASL) qui combat à la fois Daesh et les forces de Bachar Al Assad. En , il se rend en Syrie avec une délégation d'élus, parmi lesquels Cécile Duflot, Patrick Menucci et Hervé Mariton, afin de négocier une trêve humanitaire, l'instauration d'un corridor de sécurité à Alep, pour l'évacuation des personnes civiles d'Alep assiégée depuis de nombreuses semaines et le largage de vivres[21].

En , il publie un communiqué dans lequel il dénonce le « silence des autorités françaises depuis de nombreuses années sur les actions menées par l’AKP sur le territoire national français ». Des menaces, voire des agressions, sont dirigées contre des personnes d'origine kurde ou des opposants au régime de Recep Tayyip Erdoğan par des partisans de ce dernier[22].

Politique alimentaire

Jacques Boutault introduit l'alimentation biologique dans les cantines dès 2001. En 2017, 96 % des aliments servis aux élèves dans les restaurants scolaires du 2e arrondissement sont biologiques (ou estampillés Label Rouge ou Pêche Responsable). Les circuits courts sont privilégiés, et la municipalité interdit les aliments issus de cultures OGM, l'huile de palme et les poissons pêchés en eau profonde.

Depuis 2009, un repas vĂ©gĂ©tarien, bio et de proximitĂ©, est servi chaque semaine Ă  tous les Ă©lèves du 2e dĂ©jeunant Ă  la cantine. Une alternative vĂ©gĂ©tarienne et biologique quotidienne est servie aux collĂ©giens et lycĂ©ens du 2e depuis . Cette mesure est Ă©tendue Ă  tous les Ă©coliers depuis la rentrĂ©e de [23].

Investi contre le gaspillage alimentaire, Jacques Boutault a lancĂ© en 2014 une opĂ©ration pilote dans deux Ă©tablissements du 2e, qui a Ă©tĂ© Ă©tendue en 2015 Ă  toutes les Ă©coles de l'arrondissement[24] : la collecte des dĂ©chets alimentaires des Ă©coliers et leur revalorisation en compost et en mĂ©thane.

Respect de la condition animale

Investi dans le respect de la condition animale, Jacques Boutault est vĂ©gĂ©tarien. Il a signĂ© une tribune dĂ©nonçant les conditions de dĂ©tention des animaux dans les cirques[25] et dĂ©posĂ© au Conseil de Paris plusieurs vĹ“ux appelant Ă  l'interdiction des cirques utilisant des animaux sauvages Ă  Paris[26] - [27] - [28]. Il a Ă©tĂ© Ă  l'origine de la mission « Animaux en ville Â» de la Ville de Paris[29].

Lutte contre la pollution

Jacques Boutault a peu Ă  peu rĂ©duit Ă  30 km/h la vitesse dans les trois quartiers du 2e arrondissement. Il a aussi piĂ©tonnisĂ© une partie de la rue Montmartre et s'emploie Ă  transformer, sous l'initiative du conseiller d'arrondissement Jean-Paul Maurel, la placette Louvre-Aboukir-Montmartre en espace de convivialitĂ© rĂ©servĂ© aux piĂ©tons[30].

Opposition à la publicité

Jacques Boutault a Ă©tĂ© dĂ©positaire de plusieurs vĹ“ux contre les bâches publicitaires finançant la rĂ©fection de bâtiments publics et de lieux de cultes[31].

Soutien aux pseudo-médecines

Convaincu que l'homĂ©opathie fonctionne, il est critiquĂ© par les sceptiques scientifiques pour son soutien aux pseudo-mĂ©decines, notamment après qu'il a organisĂ© un dĂ©bat intitulĂ© « MĂ©decines complĂ©mentaires : mythe ou rĂ©alitĂ© ? Â» Ă  la mairie. Celui-ci ne rassemblait que des praticiens de celles-ci (homĂ©opathie, acupuncture, naturopathie…), refusant tout dĂ©batteur contradictoire, comme le rĂ©clamait un collectif de patients et de citoyens attachĂ©s Ă  la mĂ©decine fondĂ©e sur les faits[32] - [33].

Critique du Tour de France

Le 19 septembre 2020, Jacques Boutault dénonce les propos du Directeur du Tour de France qui lors d'une prise de parole à Grenoble dit que « le Tour de France permet aux chômeurs de relever la tête lorsqu'ils voient leur village à la télé. » Jacques Boutault dénonce ces propos qu'il estime méprisant et ironise en sur un « spectacle de types hyperdopés » destiné selon lui à ce que les chômeurs « restent dans leur canapé »[34], provoquant une vive réaction de l’écologiste Yannick Jadot, qui dénonce dans ces propos un insupportable « mépris de classe », une « façon d’insulter les Français, d’insulter les classes populaires »[35].

Notes et références

  1. Présentation de Boutault par Paul Quino
  2. Voir sur lmpeelv.wordpress.com.
  3. Voir sur eelv.fr.
  4. « Les Verts parisiens ou comment s'en débarrasser », Jacques Boutault, tribune publiée dans le quotidien Le Monde du 13 septembre 2007.
  5. « Fumettes » et « ordre moral » au menu d'un meeting de Delanoë.
  6. Voir sur lexpress.fr.
  7. « Elections Municipales 2026 : actualité de la campagne et résultats », sur leparisien.fr (consulté le )
  8. « Municipales : Boutault veut ĂŞtre candidat Â», Le Figaro, 14 mars 2013.
  9. « Résultats des élections municipales 2014 », sur Le Monde.
  10. Anne-Charlotte Dusseaulx, « Primaire Ă©cologiste : l'acteur Philippe Torreton votera Jadot Â», lejdd.fr, 5 octobre 2016.
  11. Voir sur senatoriales2017.senat.fr.
  12. « Paris: regroupement des mairies de quatre arrondissements », sur LExpress.fr, (consulté le )
  13. « Municipales 2020 », sur paris.fr (consulté le ).
  14. « Résultats municipales 2020 à Paris », sur lemonde.fr (consulté le ).
  15. Simon Louvet, « Résultats des municipales à Paris : Ariel Weil élu maire de l'arrondissement Paris Centre », sur Actu.fr, (consulté le ).
  16. Simon Louvet, « Municipales : qui sont les 163 nouveaux conseillers de Paris, quels élus dans votre arrondissement ? », sur Actu.fr, (consulté le ).
  17. « Communiqué EELV Paris »
  18. « Valls dénonce les élus qui ont participé à des manifestations pro-Gaza interdites »
  19. « /article/2785 », sur jacques-boutault.fr (consulté le ).
  20. « Petit florilège de mots doux à mon égard. Une haine trop ordinaire. »
  21. « Les députés Cécile Duflot, Hervé Mariton et Patrick Menucci s'envolent pour deux jours à Alep en Syrie », Le Huffington Post,‎ (lire en ligne, consulté le )
  22. StreetPress, « La communauté kurde de France menacée par les nationalistes turcs »,
  23. « Paris : des repas végétariens au menu des cantines du IIe », leparisien.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  24. « SÉRIE 2/20. Dans le IIe, la collecte des déchets va faire école », leparisien.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  25. « Lettre ouverte contre les conditions de détention des animaux dans les cirques », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  26. Ville de Paris, conseil municipal et départemental, séance des mardi 6 et mercredi 7 juin 2017
  27. Ville de Paris, conseil municipal et départemental, séance des lundi 7, mardi 8 et mercredi 9 novembre 2016
  28. Ville de Paris, conseil municipal et départemental, séance des lundi 26, mardi 27 et mercredi 28 septembre 2017
  29. « Les cirques avec animaux ont-ils encore droit de cité ? », sur La Gazette des Communes (consulté le )
  30. « Bientôt un nouvel espace vert doté d'un kiosque », leparisien.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  31. « Les écologistes protestent contre la bâche publicitaire sur le Châtelet - Stratégies », Stratégies,‎ (lire en ligne, consulté le )
  32. « Peut-on faire une OD de granules homéopathiques ? », Vice,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  33. « Des patients rejoignent le combat contre les « Fake Médecines » », sur legeneraliste.fr, .
  34. « Un mépris de classe : Yannick Jadot regrette les propos d’élus EELV sur le Tour de France », sur Le Parisien,
  35. Pierre Maurer, « Un mépris de classe insupportable : Jadot s’en prend aux écologistes qui ont critiqué le Tour de France », sur Le Figaro,

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.