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Unédic

En France, l'Unédic (originellement acronyme pour « union nationale interprofessionnelle pour l'emploi dans l'industrie et le commerce », et marque déposée depuis 2001) est une association chargée par délégation de service public de la gestion de l'assurance chÎmage en France, en coopération avec PÎle emploi.

Unédic
logo de Unédic
Logo de l'Unédic

Création 1958
Forme juridique Association loi de 1901
Slogan Le cƓur de l'Assurance chîmage
SiĂšge social 4, rue TraversiĂšre, 75012 Paris
Drapeau de la France France
Direction Christophe Valentie
Activité Assurance chÎmage
Effectif 330
SIREN 775671878[1]
Site web unedic.org

L'UnĂ©dic est dirigĂ©e par les partenaires sociaux signataires d’accords prĂ©vus Ă  l’article L. 5422-20 du code du travail.

L'assurance chĂŽmage est financĂ©e par le reversement des employeurs des cotisations sur le salaire (pour l'employeur c'est l'ancienne partie brute du salaire au dĂ©but du rĂ©gime d'assurance UnĂ©dic en 1958, transformĂ©e progressivement depuis des dizaines d'annĂ©es, par artifice comptable, en cotisation employeur dit charges patronales[2] et cotisations salariale) et par l’impĂŽt via une fraction de la CSG activitĂ© (payĂ©e par le salariĂ© sur sa fiche de paie). Depuis janvier 2019, les salariĂ©s ne versent donc plus de cotisations sur leur salaire brut de fiche de paie (doublon avec la CSG et une partie de la contribution sur la partie brute passĂ©e dans la partie cotisation de l'employeur dit charges patronales), sauf exception comme c’est le cas pour les intermittents du spectacle.

Les principales missions de l’UnĂ©dic sont de conseiller les partenaires sociaux, sĂ©curiser les rĂšgles d’assurance chĂŽmage et sĂ©curiser le financement des allocations versĂ©es aux demandeurs d‘emploi. L’UnĂ©dic fonctionne aussi comme un centre d’expertise qui publie des Ă©tudes d’évaluation des rĂšgles d’assurance chĂŽmage et des Ă©tudes sur le marchĂ© du travail. L’UnĂ©dic a enfin une mission pĂ©dagogique pour rendre accessibles les rĂšgles aux demandeurs d’emploi.

L'Unédic assure par son établissement dédié la DUA (Délégation Unédic-Ags) la gestion opérationnelle de la garantie des salaires pour les entreprises soumises à une procédure collective (redressement ou liquidation judiciaire).

Histoire de l’assurance chîmage

Ancien logotype utilisé depuis 2003.

Le rĂ©gime d'assurance chĂŽmage a Ă©tĂ© crĂ©Ă© le par les partenaires sociaux pour les salariĂ©s de l'industrie et du commerce, sous l'impulsion du gĂ©nĂ©ral de Gaulle dans un contexte de relatif plein-emploi. Lors d’une de ses confĂ©rences de presse, le gĂ©nĂ©ral de Gaulle avait invitĂ© les partenaires sociaux Ă  crĂ©er un dispositif contre la perte d’emploi dont ils assumeraient la gestion. La loi confie ainsi aux organisations patronales et aux organisations syndicales reprĂ©sentatives au plan national et interprofessionnel la gestion de l’assurance chĂŽmage, obligatoire pour la majeure partie des employeurs et salariĂ©s du secteur privĂ©. Ce rĂ©gime paritaire, non rattachĂ© Ă  la sĂ©curitĂ© sociale, est pilotĂ© par l’UnĂ©dic, association loi de 1901.

L’UnĂ©dic Ă©volue dans un cadre strictement rĂ©glementĂ© : celui de la convention d’assurance chĂŽmage, nĂ©gociĂ©e tous les deux ou trois ans par les partenaires sociaux. Celle-ci doit ĂȘtre agrĂ©Ă©e par l’État ; la loi imposant un objectif d’équilibre financier.

Plusieurs grandes pĂ©riodes marquent l’histoire de l’assurance chĂŽmage :

  • La fin des « trente glorieuses »

La forte hausse du chĂŽmage dans les annĂ©es 1970 puis 1980 entraĂźne les premiers dĂ©ficits importants de l’assurance chĂŽmage. En 1982, le refus du patronat d’augmenter les cotisations chĂŽmage entraĂźne une crise institutionnelle. L’État intervient et fixe lui-mĂȘme les paramĂštres de gestion. Un temps fusionnĂ©es, « assurance » et « assistance » sont des rĂ©gimes distincts depuis 1984 avec la crĂ©ation de l'allocation de solidaritĂ© spĂ©cifique en 1984, puis le revenu minimum d'insertion crĂ©Ă© en 1988.

  • 1992-95 : Des annĂ©es de crise

Les annĂ©es 1992-93 sont celles d’une crise Ă©conomique et financiĂšre majeure. Pour y faire face, les partenaires sociaux mettent en place la dĂ©gressivitĂ© des allocations dans le temps ; l’UnĂ©dic recourt Ă  un emprunt obligataire, centralise la trĂ©sorerie des AssĂ©dic et lance une dĂ©marche de certification des comptes.

1994-96, une crise institutionnelle touche l’assurance chĂŽmage, remise en cause en tant qu’organisation paritaire et indĂ©pendante. Les pouvoirs publics envisagent pour la premiĂšre fois la crĂ©ation d’un Grand Service de l’Emploi et le Parlement demande Ă  l’ANPE et Ă  l’UnĂ©dic de clarifier leurs rĂŽles respectifs. Fin 1995, un accord de rĂ©partition des rĂšgles entre l’ANPE et l’UnĂ©dic est signĂ© qui aboutira en au transfert de l’inscription des demandeurs d’emploi.

  • 1996-2001 : Modernisation de l’assurance chĂŽmage

Les choix effectuĂ©s en pĂ©riode de crise vont permettre la mutation de l’assurance chĂŽmage qui passe d’une fĂ©dĂ©ration d’institutions Ă©clatĂ©es Ă  une organisation regroupĂ©e proche, dans son fonctionnement, de celle d’une entreprise tournĂ©e vers ses clients. Cette modernisation est portĂ©e par celle du systĂšme d’information.
2001, le choc du PARE (Plan d’aide au retour Ă  l’emploi) : les partenaires sociaux ont la volontĂ© de faire de cette nouvelle convention un exemple de leur volontĂ© de changement dans le contexte de la « refondation sociale ». Le principe est de ne pas se contenter du seul rĂŽle d’« indemnisateur » mais de contribuer au retour Ă  l’emploi dans une logique d’assureur. Ces dĂ©marches « actives » avaient Ă©tĂ© prĂ©figurĂ©es en 1994-1995 par les conventions de coopĂ©ration.

  • 2002-2008 : Mise en place du service public de l'emploi

Le PARE monte en charge au moment d'un retournement de conjoncture (2002) qui voit le retour des déficits (-13,4 milliards en 2005). Face à cette situation, les partenaires sociaux prennent des mesures difficiles comme la réforme des annexes 8 et 10 (intermittents du spectacle) et celle dite des « recalculés ».
DĂ©but janvier 2005 dans ses vƓux aux « forces vives », Jacques Chirac se prononce pour une modernisation du service public de l'emploi, en envisageant le rapprochement des structures, ANPE et UnĂ©dic. Outre ce rapprochement, la loi de cohĂ©sion sociale prĂ©voit aussi la crĂ©ation des maisons de l’emploi, la fin du monopole de placement de l’ANPE et l’inclusion de l’assurance chĂŽmage dans le service public de l’emploi. De son cĂŽtĂ©, l’UnĂ©dic lance les premiĂšres expĂ©rimentations de placement des demandeurs d’emploi par des opĂ©rateurs privĂ©s (2004 : Maatwerk, 2005 : Ingeus).
En septembre 2007, le nouveau prĂ©sident de la RĂ©publique, Nicolas Sarkozy, annonce la fusion de l’ANPE et des AssĂ©dic. C’est la loi du 13 fĂ©vrier 2008 relative Ă  la rĂ©forme de l’organisation du service public de l’emploi qui crĂ©e une nouvelle institution publique, PĂŽle emploi, issue de la fusion de l’ANPE et du rĂ©seau des AssĂ©dic.
Depuis le 19 décembre 2008, PÎle emploi reprend les missions qui étaient jusque-là du ressort de ces organismes.

  • 2008-2013 : Nouvelle crise majeure

Malgré la crise économique des années 2008 et suivantes et la trÚs forte augmentation du nombre de demandeurs d'emploi, l'Unédic reste bénéficiaire, mais voit ses comptes se dégrader en raison de son obligation de financer PÎle emploi[3]. Ainsi, selon le quotidien Le Figaro, en cinq ans, le « déficit cumulé a été multiplié par plus de trois, pour dépasser 18,6 milliards d'euros à la fin 2013 ». En janvier 2013, la Cour des comptes dans sa derniÚre analyse concernant les plus grandes faiblesses du systÚme actuel pointe en particulier du doigt les allocations des cadres et les rÚgles d'indemnisation des intermittents du spectacle du fait de leur impact sur le déficit global[4].

  • 2013-2018 : Nouvelles rĂšgles pour le retour Ă  l’emploi

Entre 2013 et 2018, l’évolution des rĂšgles d’assurance chĂŽmage visent Ă  encourager le retour Ă  l’emploi en ouvrant davantage de droits aux demandeurs d’emploi qui reprennent un travail. La convention du introduit les droits rechargeables pour inciter les demandeurs d’emploi Ă  reprendre un emploi : plus une personne travaille, plus elle a des droits Ă  l’assurance chĂŽmage. Selon cette mĂȘme convention, un salariĂ© a droit Ă  l'assurance chĂŽmage aprĂšs un licenciement, une rupture conventionnelle ou une « dĂ©mission lĂ©gitime »[5].

Le , certaines rĂšgles changent pour les demandeurs d’emploi. Le calcul de l’allocation prend en compte les jours travaillĂ©s par semaine civile et les conditions sont identiques pour l’ensemble des demandeurs (88 jours ou 610 heures de travail). Pour les personnes ĂągĂ©es entre 50 et 54 ans, les rĂšgles sont adaptĂ©es avec le recul de l’ñge de dĂ©part Ă  la retraite. Un dispositif d’abondement en heures du compte personnel de formation (CPF) est mis en place Ă  hauteur de 500 heures.

Dans son programme prĂ©sidentiel, le candidat Emmanuel Macron propose une ouverture de droits Ă  l’indemnisation chĂŽmage pour les dĂ©missionnaires[6].

La loi pour la libertĂ© de choisir son avenir professionnel du 5 septembre 2018 modifie le financement du rĂ©gime d’assurance chĂŽmage en exonĂ©rant les cotisations salariales. La contribution employeur reste inchangĂ©e (4,05 %)[7].

  • 2019-2020 : PrĂ©vision de retour Ă  l'excĂ©dent et rĂ©formes

En 2019, en l'absence d'un accord Ă©tabli entre chaque partie, les rĂ©formes de l’assurance chĂŽmage ont Ă©tĂ© fixĂ©es par dĂ©cret (dĂ©cret du 26 juillet 2019). Les principaux changements sont la formule de calcul du salaire journalier de rĂ©fĂ©rence (SJR) et les conditions d’accĂšs : il faut avoir travaillĂ© 6 mois (contre 4 mois) sur les 24 derniers mois (contre 28 mois) pour percevoir une allocation de retour Ă  l’emploi.

Selon l’étude d’impact de la rĂ©forme de l’assurance chĂŽmage 2019 de l’UnĂ©dic, les dĂ©penses d’indemnisation pourraient diminuer au total de 3,4 Md€, dont 3,2 Md€ du fait de ces deux mesures[8] - [9].

  • 2020 : Crise de la Covid-19 et nouvelles mesures

Activité partielle

Pour rĂ©duire l'impact Ă©conomique de la crise du coronavirus, le gouvernement s'est engagĂ© Ă  prendre en charge 100 % des indemnitĂ©s versĂ©es aux salariĂ©s en activitĂ© partielle jusqu'au [10]. Ce dispositif, financĂ© par l’État et l'UnĂ©dic, permet aux salariĂ©s de percevoir 84 % de leur salaire net sans coĂ»t pour l'entreprise. Entre mars et , les dĂ©penses de l'UnĂ©dic concernant l’activitĂ© partielle s’élĂšvent Ă  9,2 Mds € et reprĂ©sentent 55 % du dĂ©ficit de l'assurance chĂŽmage[11]. Au plus fort de la crise, au printemps 2020, prĂšs de 9 millions de salariĂ©s ont Ă©tĂ© concernĂ©s[12]. Selon la DĂ©lĂ©gation gĂ©nĂ©rale Ă  l'emploi et Ă  la formation professionnelle (Dares), ils sont 2,1 millions en janvier 2021[13].

Émissions de social bond pour financer le rĂ©gime d’assurance chĂŽmage

Le rĂ©gime d’assurance chĂŽmage est gravement affectĂ© par la crise de la Covid-19[12]. Selon les prĂ©visions financiĂšres de l’UnĂ©dic, le dĂ©ficit annuel du rĂ©gime s’élĂšverait Ă  17,4 Mds€ Ă  fin 2020[14].

Pour sĂ©curiser le financement du rĂ©gime, l’UnĂ©dic rĂ©alise six Ă©missions d’obligations sociales « Social bonds » sur les marchĂ©s financiers, en mai, juin, juillet, octobre et novembre permettant au total de lever 17 Mds€[15]. Ces Ă©missions sociales permettent de financer les mesures d’urgence Ă©conomiques pour faire face Ă  la crise de la Covid-19.

Report de l’entrĂ©e en vigueur du second volet de la rĂ©forme de l’Assurance chĂŽmage

La mise en application de la nouvelle rÚgle de calcul du SJR devait entrer en vigueur le . Du fait de la crise du Covid-19, son entrée en vigueur est reportée au [16], puis au [17] et enfin au [18].

Le , le Conseil d’État annule deux dispositions de la rĂ©forme de l’Assurance chĂŽmage : les modalitĂ©s de calcul de l’allocation (SJR) et l’instauration d’un bonus-malus sur la cotisation chĂŽmage de certaines entreprises[19]. Dans son arrĂȘt, le Conseil d’État estime que les rĂšgles de calcul, telles que dĂ©finies par le dĂ©cret no 2019-797 du relatif au rĂ©gime d'assurance chĂŽmage, entraĂźnent “une diffĂ©rence de traitement manifestement disproportionnĂ©e au regard du motif d’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral poursuivi”[20].

Le dĂ©cret du [21] prĂ©voit un amĂ©nagement de la mise en Ɠuvre des nouvelles rĂšgles d’indemnisation. Un plancher est appliquĂ© au calcul du SJR pour limiter la baisse du SJR Ă  43 % maximum. Le passage de la durĂ©e d’affiliation Ă  6 mois de travail et la dĂ©gressivitĂ© des allocations pour les hauts revenus sont deux autres mesures de la rĂ©forme. EntrĂ©es en vigueur en novembre 2019, elles sont suspendues en raison de la crise Ă©conomique. Au retour de l’amĂ©lioration de la conjoncture Ă©conomique, ces mesures seront rĂ©activĂ©es[22].

Soupçons de corruption au sein de Unédic-AGS

Des dĂ©tournements de fonds de trĂšs grande ampleur se seraient produits au sein de l’organisme patronal UnĂ©dic-AGS selon un audit rĂ©alisĂ© Ă  partir de 2018. Cet organisme permettant de rĂ©munĂ©rer les salariĂ©s au moment oĂč leur sociĂ©tĂ© est placĂ©e en liquidation judiciaire fait l'objet de « management opaque, factures exorbitantes, contrĂŽles quasi inexistants ». Les pertes annuelles pourraient atteindre 1,5 milliard d'euros[23].

Missions et organisation de l'Unédic

Les missions de l’UnĂ©dic

L’UnĂ©dic est un organisme paritaire de droit privĂ©. Sa principale fonction est de veiller au bon fonctionnement de l’assurance chĂŽmage en France. L’UnĂ©dic dĂ©finit son rĂŽle comme celui d’un centre d’expertise sur le chĂŽmage et l’évaluation des rĂ©formes d’assurance chĂŽmage en France.

Les trois missions qui lui sont conférées sont :

  1. de conseiller les partenaires sociaux grùce aux analyses, simulations, études, rapports et comparatifs européens,
  2. de sĂ©curiser les rĂšgles d’indemnisation en produisant les textes rĂ©glementaires (conventions, dĂ©crets, rĂšglements gĂ©nĂ©raux, etc.) applicables par les opĂ©rateurs comme PĂŽle emploi,
  3. d’assurer et garantir le financement des allocations versĂ©es chaque mois aux demandeurs d’emploi. L’UnĂ©dic rĂ©alise Ă©galement des prĂ©visions financiĂšres Ă  trois ans du rĂ©gime d’assurance chĂŽmage[24] - [25].

En accompagnant les partenaires sociaux dans le pilotage de l’assurance chĂŽmage, L’UnĂ©dic est tenue de rester neutre et impartiale dans la prise de dĂ©cisions[24].

L’UnĂ©dic conduit Ă©galement des enquĂȘtes et Ă©tudes pour analyser et Ă©value les dispositifs de l’assurance chĂŽmage en France[24].

L'Unédic, une association loi de 1901

L’UnĂ©dic est un organisme paritaire chargĂ© d’assurer la gestion de l’assurance chĂŽmage.

Association loi de 1901, l'UnĂ©dic est dirigĂ©e par les partenaires sociaux signataires d’accords prĂ©vus Ă  l’article L. 5422-20 du code du travail. Depuis 2001, le nom « UnĂ©dic » n’est plus un acronyme mais une marque et donc un nom propre.

L'UnĂ©dic vise Ă  assurer un revenu de remplacement aux salariĂ©s involontairement privĂ©s d'emploi et Ă  accĂ©lĂ©rer leur retour Ă  l’emploi par le financement d’aides et de prestations adaptĂ©es.

Le montant des cotisations, les rĂšgles d’indemnisation (conditions d’ouverture de droits, montant et durĂ©e du versement de l’allocation) ainsi que la nature des diffĂ©rentes aides aux allocataires sont fixĂ©s par la convention d'assurance chĂŽmage dans les conditions prĂ©vues Ă  l’article L. 5422-24 du code du travail.

La loi du no 2008-126 du 13 fĂ©vrier 2008 relative Ă  la rĂ©forme de l’organisation du service public de l’emploi confirme la gestion de l’assurance chĂŽmage par l’UnĂ©dic et prĂ©voit la crĂ©ation de PĂŽle emploi chargĂ©, pour le compte de l’UnĂ©dic, du versement de l’allocation chĂŽmage et du recouvrement des contributions Ă  titre transitoire.

Une gestion paritaire, collective, de l’assurance chîmage

Comme toute association loi de 1901, l’UnĂ©dic est constituĂ©e d’un conseil d’administration et d’un bureau.

Ce sont les partenaires sociaux - MEDEF, CGPME et UPA cĂŽtĂ© patronal et CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT et CGT-FO, cĂŽtĂ© salarial - qui dĂ©finissent dans le cadre d’une convention des institutions, l’organisation, les statuts et les attributions de l’UnĂ©dic, celle-ci Ă©tant conclue pour une durĂ©e indĂ©terminĂ©e et renĂ©gociĂ©e rĂ©guliĂšrement. La convention actuellement en vigueur a Ă©tĂ© conclue le .

Les organisations salariales et patronales signataires de cette convention dĂ©signent pour deux ans des reprĂ©sentants qui siĂšgent, Ă  Ă©galitĂ©, au sein du conseil d’administration et du bureau de l’UnĂ©dic. C’est dans ce cadre que des organisations non signataires de la convention d’assurance chĂŽmage mais signataires de cette convention des institutions siĂšgent Ă  l’UnĂ©dic et participent Ă  sa gestion.

Le directeur général

Nommé par le bureau, le directeur général s'assure du bon fonctionnement des services de l'Unédic :

  • 1958-1986 : Charles Nouailhac
  • 1986-1991 : Gabriel Mignot
  • 1991-1992 : Franc Piget
  • 1992-2002 : Dominique Jean Chertier
  • 2002-2007 : Jean-Pierre Revoil
  • 2007-2010 : Jean-Luc BĂ©rard
  • 1er avril - : intĂ©rim de Michel Monier
  • 2010 - 2019 : Vincent Destival
  • - : intĂ©rim de Pierre Cavard (directeur du pĂŽle Ă©tudes)[26]
  • depuis le : Christophe Valentie[27]

Les membres du conseil d'administration

L'Unédic est administrée par un conseil paritaire comprenant :

  • pour le collĂšge des salariĂ©s, cinq membres reprĂ©sentant chacune des confĂ©dĂ©rations syndicales de salariĂ©s (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, CGT-FO) ;
  • pour le collĂšge des employeurs (MEDEF, CGPME, UPA), un nombre de membres Ă©gal au total des membres de l'autre collĂšge.

La durée du mandat des administrateurs est de deux ans, renouvelables.

En janvier 2020, le conseil d’administration a Ă©lu les membres du bureau de l’UnĂ©dic. Eric Le Jaouen (Medef) est le nouveau prĂ©sident et Patricia Ferrand (CFDT) est la premiĂšre vice-prĂ©sidente pour la pĂ©riode 2020-2022[28].

Les membres du bureau

Le conseil d'administration se rĂ©unit trois fois par an et peut, en cas de besoin, se rĂ©unir en sĂ©ance extraordinaire. Il a les pouvoirs les plus Ă©tendus pour les opĂ©rations se rattachant Ă  l'UnĂ©dic. Son prĂ©sident assure le fonctionnement rĂ©gulier de l'UnĂ©dic. Il prĂ©side les rĂ©unions du bureau et du conseil d’administration.

Le conseil d'administration, lors de son renouvellement, désigne parmi ses membres un bureau de composition paritaire comprenant au plus dix membres (cinq représentants du collÚge employeurs, cinq représentants du collÚge salariés). Le bureau prend toutes les mesures nécessaires au bon fonctionnement administratif de l'Unédic. Il veille à l'expédition des affaires courantes, exerce les délégations que peut lui confier le conseil d'administration. Il nomme le directeur général.

Les présidents de l'Unédic

Nom Organisme
1959-1960 André Bergeron CGT-FO
1961-1962 Marcel Meunier CNPF
1963-1964 André Bergeron CGT-FO
1965-1966 Marcel Meunier CNPF
1967-1968 André Bergeron CGT-FO
1969-1970 Marcel Meunier CNPF
1971-1972 André Bergeron CGT-FO
1973-1974 René Bernasconi CGPME
1975-1976 André Bergeron CGT-FO
1977-1978 René Bernasconi CGPME
1979-1980 André Bergeron CGT-FO
1981-1982 René Bernasconi CGPME
1983-1985 André Bergeron CGT-FO
1986-1987 Pierre Guillen CNPF
1987-1988 Bernard Boisson CNPF
1989-1990 André Bergeron CGT-FO
1991-1992 Bernard Boisson CNPF
1993-1994 Nicole Notat CFDT
1994-1996 Denis Gautier-Sauvagnac CNPF
1996-1998 Nicole Notat CFDT
1998-2001 Denis Gautier-Sauvagnac CNPF
2001-2003 Michel Jalmain CFDT
2003-2006 Denis Gautier-Sauvagnac MEDEF
2006-2008 Annie Thomas CFDT
2008-2008 Michel de Virville MEDEF
2008-2010 Geoffroy Roux de BĂ©zieux MEDEF
2010-2012 Gaby Bonnand CFDT
2012-2014 Jean-François Pilliard MEDEF (UIMM)
2014-2016 Patricia Ferrand CFDT
2016-2018 Alexandre Saubot MEDEF
2018-2020 Patricia Ferrand CFDT
2020-2022 Eric Le Jaouen MEDEF

Budget

Recettes

L’assurance chĂŽmage est financĂ©e par les cotisations sociales et par l’impĂŽt. Le taux des cotisations employeurs est de 4,05 % en 2020.

Les cotisations salariales ont Ă©tĂ© supprimĂ©es en 2018 pour ĂȘtre remplacĂ©es par une fraction de la contribution sociale gĂ©nĂ©ralisĂ©e (CSG) sur les revenus d’activitĂ©. Elle est dĂ©terminĂ©e, chaque annĂ©e, par la loi de financement de la sĂ©curitĂ© sociale. Cependant, il subsiste une cotisation spĂ©cifique pour les intermittents du spectacle (11,45 %)[29].

Ces cotisations, prélevées par l'Agence centrale des organismes de sécurité sociale (ACOSS), sont redistribuées sous forme d'allocations lorsque les salariés se retrouvent sans emploi.

DĂ©penses

Le versement des allocations chĂŽmage n’est pas la seule et unique dĂ©pense de l’assurance chĂŽmage. Ses dĂ©penses sont de trois natures diffĂ©rentes :

  1. les allocations chĂŽmage et les aides au reclassement,
  2. les points de retraite complĂ©mentaire des demandeurs d’emploi,
  3. le financement du PĂŽle emploi.

En 2018, l’ensemble de ces dĂ©penses reprĂ©sentent 40,8 milliards d’euros. Le montant des recettes est de 37,8 milliards d’euros[30].

Dettes

L’assurance chĂŽmage est liĂ©e de prĂšs Ă  la conjoncture Ă©conomique de la France. Le dĂ©ficit est plus important lorsque l’activitĂ© du pays ralentit. Des emplois sont supprimĂ©s et les salaires peuvent ĂȘtre revus Ă  la baisse. Les dĂ©penses d’indemnisation sont alors plus importantes que les recettes gĂ©nĂ©rĂ©es par les cotisations. À l’inverse, lorsque la croissance du pays est positive, il y a moins de chĂŽmage, moins de versement d’indemnisation et davantage de cotisations.

En pĂ©riode de crise, l’assurance chĂŽmage joue un rĂŽle d’amortisseur social. L’UnĂ©dic emprunte sur les marchĂ©s financiers pour continuer Ă  verser les allocations chĂŽmage et ainsi maintenir le pouvoir d’achat des mĂ©nages.

AprĂšs la crise de 2009, l’UnĂ©dic a injectĂ© 10 milliards d’€ dans l’économie française. En consĂ©quence, la dette de l’assurance chĂŽmage s’est creusĂ©e aprĂšs avoir connu trois annĂ©es d’excĂ©dents entre 2006 et 2008. Les annĂ©es favorables doivent permettre de compenser les dĂ©ficits lors des annĂ©es de crise ou de baisse d’activitĂ©[30].

Fin 2019, la dette de l’UnĂ©dic atteint 38 milliards d’euros. D’aprĂšs les prĂ©visions de l’UnĂ©dic datant du mois de novembre 2019, la dette de l’assurance chĂŽmage commencerait Ă  baisser Ă  partir de 2021[31].

À la suite des mesures d’urgence mises en place par l’UnĂ©dic en rĂ©ponse Ă  la crise de la Covid-19, la dette du rĂ©gime de l’assurance chĂŽmage est de 54,2 milliards d'euros fin 2020.

En 2022, l'UNEDIC est excĂ©dentaire[32]. Cet excĂ©dent de plus de 2 milliards d'euros permettra de dĂ©buter le remboursement de la dette (hors financement de l’activitĂ© partielle) Ă©valuĂ©e Ă  55,1 milliards d’euros la mĂȘme annĂ©e[33].

Notes et références

  1. SystÚme national d'identification et du répertoire des entreprises et de leurs établissements, (base de données)
  2. Hadrien Clouet, « Assurance-chĂŽmage, les discrĂštes manƓuvres financiĂšres derriĂšre la rĂ©forme », La Tribune,‎ (lire en ligne).
  3. Gary Dagorn, « Les chĂŽmeurs ne sont pas responsables du dĂ©ficit et de la dette de l’assurance-chĂŽmage », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  4. « ChÎmage : les indemnités des cadres dans le collimateur », Marc Landré, Le Figaro.fr, 23 janvier 2013.
  5. « Accord d'application n° 14 du 14 avril 2017 pris pour l'application des articles 2, 4 e) et 26 §1er b) du rÚglement général annexé à la convention du 14 avril 2017 relative à l'assurance chÎmage », sur unedic.org (consulté le )
  6. Samuel CHALOM, « ChÎmage aprÚs démission : pourquoi la promesse de Macron ne touchera quasiment personne », sur Capital.fr, (consulté le )
  7. LOI no 2018-771 du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel, (lire en ligne)
  8. « Étude d’impact de la rĂ©forme de l’Assurance chĂŽmage 2019 », sur unedic.org (consultĂ© le )
  9. « Impact de la rĂ©forme de l’assurance chĂŽmage 2019 », sur unedic.org, (consultĂ© le )
  10. « INFO EUROPE 1 - Covid : le chÎmage partiel total prolongé jusqu'en 2021 pour certains secteurs », sur Europe 1 (consulté le )
  11. « L’explosion du dĂ©ficit de l’assurance-chĂŽmage », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  12. « Covid : quatre chiffres choc sur l'emploi en France », sur Les Échos, (consultĂ© le )
  13. « Situation sur le marché du travail durant la crise sanitaire. Au 23 février 2021 », sur dares.travail-emploi.gouv.fr, (consulté le )
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