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Hughes H-4 Hercules

Le Hughes H-4 Hercules est un hydravion Ă  coque surdimensionnĂ© construit aux États-Unis au milieu des annĂ©es 1940. Avec 97,54 mètres, c'est le second plus grand avion du monde en termes d'envergure après le Stratolaunch (117 mètres), mais il reste le premier en termes de hauteur. L'Antonov 225 et l'Airbus A380 le surpassent en masse et en longueur. C'est Ă©galement l'avion le plus cĂ©lèbre de Hughes Aircraft. Presque entièrement en bois, il fut baptisĂ© « Spruce Goose » (= L'oie en Ă©picĂ©a ) par ses critiques, terme dĂ©testĂ© par Howard Hughes[2] - [1].

Hughes H-4 Hercules
Image illustrative de l’article Hughes H-4 Hercules

RĂ´le Hydravion de transport militaire
Constructeur Hughes Aircraft company
Équipage 3
Premier vol
Dimensions
Longueur 66,65 m
Envergure 97,54 m
Hauteur 24,18 m
Aire alaire 1 061,8 m2
Masse et capacité d'emport
Max. Ă  vide 122,5 t
Max. au dĂ©collage 181,5 t
Passagers 750 soldats équipés[1]
Fret ou 2 chars Sherman[1]
Motorisation
Moteurs 8 moteurs Pratt & Whitney R-4360 Wasp Major
Puissance unitaire 2 200 kW
(3 000 ch)
Performances
Vitesse de croisière maximale 320 km/h
Vitesse maximale 378 km/h
Autonomie 4 827 km
Endurance 20 h
Altitude de croisière 6 370 m

Historique

La construction du Hercules

L'idée d'une flotte de tels avions avait été lancée en 1942 par le constructeur de navires Henry J. Kaiser dont les Liberty ships étaient devenus la cible des sous-marins allemands. Intéressé par le projet, le président américain Franklin D. Roosevelt demanda à Donald Douglas de construire ces bateaux volants pour le transport militaire : Douglas considérait ce projet irréalisable. Kaiser insista et persuada Howard Hughes, un milliardaire aviateur et passionné d'aéronautique, de devenir son associé. Kaiser qui était capable de construire très rapidement des navires, pensait qu'un tel avion pouvait être construit en dix mois (soit bien plus vite que le temps normal pour un avion classique). Après un an, Kaiser perdit son intérêt pour le projet et s'en retira. Hughes poursuivit seul.

TerminĂ© en 1947, le H-4 Hercules ne vola qu'une seule fois, le de la mĂŞme annĂ©e, Ă  Long Beach en Californie. Il grimpa Ă  70 pieds (21 mètres) et resta en l'air environ une minute, en parcourant un mille (1 600 mètres) Ă  la vitesse maximale de 80 mph (129 km/h). Selon certains avis, son unique vol Ă  faible hauteur n'aurait Ă©tĂ© possible que grâce Ă  l'effet de sol et l'avion aurait Ă©tĂ© sous-motorisĂ© pour s'Ă©lever plus haut[3], mais Hughes affirme qu'il n'a utilisĂ© que 2 200 ch de chaque moteur pour dĂ©coller, et 1 200 ch une fois en l'air[4].

Ă€ l'Ă©tĂ© 1947, un comitĂ© spĂ©cial formĂ© par le SĂ©nat des États-Unis a ouvert une enquĂŞte sur l'usage des fonds publics allouĂ©s Ă  Hughes Aircraft, notamment sur le projet du H-4 Hercules[5]. La guerre est terminĂ©e, le besoin d'un tel avion de transport de troupes s'est Ă©vanoui et le projet est abandonnĂ©. Le gouvernement amĂ©ricain aura dĂ©pensĂ© 22 millions de dollars sur le projet et Hughes 18 millions de ses propres fonds[1], une vĂ©ritable fortune pour l'Ă©poque[6].

Caractéristiques

Le H-4 Hercules comparé à d'autres avions :
Vue intérieure du fuselage de l'H-4 Hercules

Avec une longueur de 67 mètres, 97,54 mètres d'envergure, le record de la plus grande envergure au monde, et une hauteur de 24 mètres[1], le H-4 Hercules est l'un des plus grands avions jamais construits. Son fuselage a une hauteur de 9,1 mètres Ă  sa section la plus haute[1].

Les mĂ©taux Ă©tant alors rĂ©servĂ©s Ă  l'effort de guerre, il est entièrement constituĂ© de bois stratifiĂ©, principalement du bouleau[2] (procĂ©dĂ© Duramold), et la majeure partie de la carlingue et des surfaces portantes Ă  l'exception des volets est entoilĂ©e, ce qui nĂ©cessite un système d'extincteurs de pointe imaginĂ© par Howard Hughes lui-mĂŞme[1]. Ses hĂ©lices ont un diamètre de 5,23 mètres et il pouvait embarquer 43,5 tonnes, soit 52 996 litres, de carburant[5].

L'Antonov An-225 le dépasse par sa longueur et la quantité de fret qu'il peut transporter. L'Airbus A380, surclassé par l'An-225 en longueur et en masse au décollage, dépasse le H-4 en longueur et en quantité de fret. L'An-225 et le Hughes H-4 Hercules ont été construits en un unique exemplaire chacun.

De nos jours

L'avion Ă  l'Evergreen Aviation & Space Museum de McMinnville

L'unique exemplaire du H-4 Hercules a été conservé en état de voler aux frais d'Howard Hughes dans un hangar climatisé jusqu'à sa mort, en 1976, soit pendant trente ans[2].

Le , la sociĂ©tĂ© Wrather Company de Jack Wrather confirme ĂŞtre l'un des investisseurs ayant proposĂ© d'acheter le Queen Mary et diffĂ©rentes propriĂ©tĂ©s du port de Long Beach Ă  l'embouchure du fleuve Los Angeles[7]. La commission portuaire doit se rĂ©unir le 14 juillet pour statuer sur les enchères lancĂ©es en mars 1978[7]. Elles comprennent aussi l'achat ou la gestion du Spruce Goose installĂ© sous un dĂ´me Ă  cĂ´tĂ© du navire[7]. Le , la sociĂ©tĂ© Wrather Company de Jack Wrather devient le propriĂ©taire du Queen Mary et des diverses propriĂ©tĂ©s autour dont un hangar en forme de dĂ´me qui doit accueillir le Spruce Goose Ă  parti d'octobre[8]. Wrather prĂ©voit de dĂ©velopper une marina de 235 acres (951 011 m2) autour du Queen Mary ainsi qu'une enveloppe de 9 millions d'USD pour le Spruce Goose et elle peut stopper le projet sous 5 ans[9]. L'exposition aĂ©rienne centrĂ©e autour du Spruce Goose ouvre le [10].

Le , la Walt Disney Company signe le rachat des possessions de la Wrather Company pour 152 millions de dollars et 89 millions de dette[11]. En 1992, Disney revend les propriétés de Long Beach de l'ex-Wrather Company à la ville de Long Beach[12] et offre l'avion au Evergreen Aviation & Space Museum à McMinnville, dans l'Oregon (États-Unis)[13].

Le Hercules dans la culture

  • L'avion apparaĂ®t dans le film Aviator de Scorsese (2004). On peut y voir sa construction et son premier (et unique) vol.
  • On peut le voir, reproduit Ă  une plus petite Ă©chelle, dans le film de Disney The Rocketeer sorti en 1991.
  • Dans la bande dessinĂ©e Airblues 1947, ZĂ©phyr Éditions, il occupe une place prĂ©pondĂ©rante, comme moyen de transport sur une dizaine de pages.
  • L'avion fait son apparition dans le dessin animĂ© Yogi l'ours, oĂą il est au centre d'un Ă©pisode. Les caractères, et les dĂ©tails sont reprĂ©sentĂ©s de manière très fidèle, aussi bien Ă  l'intĂ©rieur qu'Ă  l'extĂ©rieur. Il est pilotĂ© par Yogi, secondĂ© de Boubou, les hĂ©ros du dessin animĂ©.
  • Dans l'Ă©pisode de la 16e saison des Simpson, Papy fait de la contrebande / On trouve de tout, mĂŞme un pays, une parodie de l'avion, nommĂ©e « Plywood Pellican » (en français : « pĂ©lican en contreplaquĂ© »), est pilotĂ©e par M. Burns.
  • L'avion apparaĂ®t dans le tome 6, Fordlandia, de la bande dessinĂ©e Le Marsupilami, oĂą il se retrouve converti en Arche de NoĂ© et rebaptisĂ© « Oie de sapin » pour l'occasion.
  • Dans le film Tucker de Coppola (1988) dĂ©diĂ© au constructeur automobile Ă©ponyme, Howard Hughes contacte puis rencontre Preston Tucker dans le hangar oĂą est conservĂ© le H-4 Hercules. On aperçoit l'avion au second plan.
  • Il apparaĂ®t dans le jeu vidĂ©o Crimson Skies dĂ©veloppĂ© par la filière vidĂ©oludique de Microsoft pour PC.
  • On aperçoit le H-4 Hercules dans L.A. Noire, un jeu vidĂ©o Ă©ditĂ© par Rockstar Games. Lors d'une mission uniquement tĂ©lĂ©chargeable en ligne, l'avion est prĂ©sentĂ© au personnage incarnĂ© par le joueur (Phelps) et Ă  son coĂ©quipier virtuel (Biggs) par un haut-cadre fictif de Hughes Aircraft chargĂ© de la sĂ©curitĂ©. Vernon Mapes, de son nom, dĂ©clare Ă  Cole Phelps et Herschel Biggs de ne pas appeler le H-4 par « Spruce Goose », car Howard Hughes dĂ©teste ce nom-lĂ .
  • Il apparaĂ®t dans la sĂ©rie Leverage saison 5, Ă©pisode 1.
  • Dans l'Ă©pisode De Plane! De Plane! du dessin animĂ© de Disney PhinĂ©as et Ferb, les deux hĂ©ros le construisent en papier mâchĂ© mais avec une envergure de 94,55 mètres pour que leur rĂ©plique soit le plus grand avion du monde. Phineas Flynn s'Ă©crie « Eat your heart out, Howard Hughes! »[14].
  • Dans l'Ă©pisode 44 de la saison 1 de la sĂ©rie Super Balou (1990) un bal est organisĂ© dans un avion gĂ©ant n'ayant jamais volĂ© et ayant la forme d'un Ă©lan. Son nom, le "Spruce Moose" fait rĂ©fĂ©rence au surnom du H4 Hercules, le "Spruce Goose".
  • Si l’on admet l’idĂ©e que Microsoft Flight Simulator peut ĂŞtre considĂ©rĂ© comme un mĂ©dia culturel, il est notable que le H-4 Hercules a Ă©tĂ© ajoutĂ© aux avions disponibles Ă  l’occasion d’un update en novembre 2022, cĂ©lĂ©brant les 40 ans de Microsoft Flight Simulator, entre autres avions historiques.

Notes et références

  1. (en) Hughes H-4 Hercules Flying Boat - Site du constructeur Boeing
  2. (en) Hughes HK-1 (H-4) 'Spruce Goose' - The Aviation Zone
  3. (en) H-4 Hercules (Spruce Goose) - ceneus.com
  4. (en) The Hughes Companies - Judy Rumerman, U.S. Centennial of Flight Commission 2006
  5. 1 million de $ de 1947 = 10 millions en 2011
  6. (en) Robert J. Gore, « Man Behind Lone Ranger , Lassie Emerges as Prime Bidder for Rights to Queen Mary », Los Angeles Times,‎ , p. 2 (136) (lire en ligne, consulté le )
  7. (en) Robert J. Gore, « Queen Mary Spruce Up Before the Goose Arrives », Los Angeles Times,‎ , Part XI P. 2 (650) (lire en ligne, consulté le )
  8. (en) Robert J. Gore, « Queen Mary's Renaissance Plan Questioned by State », Los Angeles Times,‎ , Part IX P. 5 (296) (lire en ligne, consulté le )
  9. (en) Anne LaRiviere, « Spruce Goose Exhibit Scheduled to Open May 14 », Los Angeles Times,‎ , Part IX P. 3 (473) (lire en ligne, consulté le )
  10. (en) Walt Disney Company, « Disney Factbook 1997 - Disney Through the Decades », , p. 3 [PDF] (voir archive).
  11. (en) Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia, p. 153.
  12. https://www.evergreenmuseum.org/exhibit/the-spruce-goose/
  13. (en) De Plane! De Plane! - Phineas and Ferb Wiki

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • (en) Scholer Bangs, « Hughes Answers Senate Probe With First Flying Boat Flight », Aviation Week, New York (États-Unis), McGraw-Hill, vol. 47, no 19,‎ , p. 11-12 (ISSN 0005-2175, lire en ligne, consultĂ© le ).
  • (en) « Flying Boat : Largest Craft Undergoes Test Run », Aviation Week, New York (États-Unis), McGraw-Hill, vol. 47, no 22,‎ , p. 24 (ISSN 0005-2175, lire en ligne, consultĂ© le ).
  • (en) Ben S. Lee, « Hughes Boat Being Prepared for New Flight », Aviation Week, New York (États-Unis), McGraw-Hill, vol. 54, no 14,‎ , p. 17-18 (ISSN 0005-2175, lire en ligne, consultĂ© le ).

Liens externes

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