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Histoire de la fortification bisontine

L'agglomération de Besançon et de sa périphérie sont riches d'un important patrimoine militaire hérité de quinze siècles de mise en défense.

Plan des principaux forts de la ville.

Aux remparts mĂ©diĂ©vaux protĂ©geant le centre historique (la Boucle) et les quartiers de Battant, Rivotte et Charmont, ont succĂ©dĂ© les transformations opĂ©rĂ©es Ă  l'Ă©poque de Charles Quint puis sous la courte domination espagnole. C'est Louis XIV qui, dès la conquĂŞte de la Franche-ComtĂ©, a fait rĂ©aliser les nombreux remaniements, en grande partie visibles aujourd'hui. Ce sont ceux-ci qui ont valu l'inscription au patrimoine de l'humanitĂ© (UNESCO) des fortifications de Vauban. Sous la pĂ©riode rĂ©volutionnaire et durant la monarchie de Juillet, l'Ă©rection de lunettes et forts a constituĂ© un premier « Ă©largissement Â» de la place avant la constitution d'un camp retranchĂ©. Ce dernier, en projet sous le Second Empire, a Ă©tĂ© construit sommairement Ă  la suite des premières dĂ©faites de la guerre de 1870, avant sa rĂ©alisation dĂ©finitive entre 1872 et 1892. On signalera aussi la rĂ©alisation ultĂ©rieure de batteries terrassĂ©es et autres travaux de mise en dĂ©fense au dĂ©but de la guerre de 1914, et de plates-formes de dĂ©fense contre aĂ©ronefs entre les deux guerres mondiales.

En définitive, les fortifications de Besançon n'eurent à soutenir un siège ou un blocus qu'en 1289 (Rodolphe de Habsbourg), 1668 et 1674 (Louis XIV), 1814 (Sixième Coalition), et 1871 (Guillaume Ier). Sur ces cinq affrontements, trois se terminèrent à l'avantage des défenseurs, seules les armées françaises parvenant à franchir les défenses de la place.

Fortifications

Citadelle

Sa construction débuta après la première conquête française (1668), les Espagnols s'inspirant du projet de Vauban, qui avait amorcé les travaux durant trois mois, pour construire ce qui deviendra le front royal face à la ville et le front de secours dominant la combe, ainsi que deux murailles de faible hauteur les joignant en bord de falaise. Le corps de place est sobrement aménagé avec casernes, magasin, citerne, corps de garde...

Dès la seconde conquĂŞte, durant la guerre de Hollande, Vauban reprend son projet en remaniant les parties construites (les murailles sont Ă©paissies et Ă©levĂ©es jusqu'Ă  15/20 m), et en constituant un second front face Ă  la ville, le front Saint-Étienne. Les piles d'un pont seront Ă©rigĂ©es en sortie du front de secours. Les travaux structurants s'Ă©taleront de 1675 Ă  1683, mais la citadelle ne sera totalement terminĂ©e qu'en 1711 avec tous les Ă©quipements que nous lui connaissons : bâtiment des cadets, magasins Ă  poudre, citernes, puits, chapelle...

Classé monument historique en 1942, l'ouvrage sera acquis par la ville en 1959. Il abrite actuellement un zoo et plusieurs musées dont celui de la Résistance et de la Déportation. Si l'on excepte la disparition de cinq échauguettes (ne restent qu'une échauguette intacte et les vestiges de deux autres), la déconstruction des piles du pont de secours en 1875 est l'une des rares modifications ayant été effectuées. Depuis 2008, d'importants travaux de restauration ont été entrepris : charpente de l'arsenal, redan 159 dominant Rivotte, demi-lunes des fronts Saint-Étienne et Royal, chemins de ronde est et ouest avec les tours de la Reine et du Roi. La réception de ces travaux s'est étalée de 2009 à 2015. La citadelle est également un site classé depuis 1924.

Les portes de la place-forte

Il faut mettre à part la « porte » Noire, arc de triomphe érigé vers 175 sous l'empereur Marc Aurèle et qui ne joua le rôle de porte qu'à l'époque des invasions barbares. Située près de la cathédrale Saint-Jean, et classée monument historique depuis 1840, sa spectaculaire rénovation en 2011 a notamment fait disparaître les dépôts noirs auxquels elle doit son nom. Inversement, l'arc de triomphe qui fut construit entre 1691 et 1693 entre les deux corps de bâtiments du quai Vauban avait une fonction de porte. Dédié à Louis XIV, cet arc disposait dans ses soubassements de deux casemates à canons permettant le tir en amont et aval du pont. La pierre utilisée étant gélive, il dut être déconstruit en 1776.

La bataille qui opposa Ă©lus et dĂ©fenseurs du patrimoine militaire entre la fin du XIXe siècle et le milieu du XXe, aboutit Ă  la disparition de presque toutes les entrĂ©es fortifiĂ©es indispensables jusqu'Ă  la guerre de 1870, mais devenues obsolètes face aux armements modernes, tout en Ă©tant gĂŞnantes pour la circulation automobile et le dĂ©veloppement urbain.

La porte (de) Rivotte, situĂ©e dans le quartier Ă©ponyme est un ouvrage historique, transformĂ©e sous Charles Quint et remaniĂ©e par Vauban. DĂ©lestĂ©e de son pont-levis et percĂ©e de deux passages pour piĂ©tons Ă  la fin du XIXe siècle, puis menacĂ©e de destruction, elle fut finalement conservĂ©e. L'ouverture de l'avenue Gaulard sur Rivotte, en 1943, mettra fin Ă  la difficultĂ© de circulation due Ă  son Ă©troitesse.

La porte taillĂ©e est un petit tunnel creusĂ© au Moyen Ă‚ge au pied de l'Ă©peron rocheux[1] barrant le passage entre la citadelle et le Doubs Ă  Rivotte. DotĂ©e de ventaux dĂ©fensifs fermĂ©s chaque nuit jusqu'en 1875, cette avant-porte est toujours surmontĂ©e d'une tour de guet mĂ©diĂ©vale et d'un corps de garde dessinĂ© par Vauban. Sa taille dans le roc a permis de la prĂ©server.

La porte (de) Battant portait le nom du quartier auquel elle permettait d'accéder. Vauban avait déplacé la porte moyenâgeuse pour l'intégrer à la ceinture de Battant, puis elle fut transformée en 1875 en double porte, elle-même rasée en 1956.

La porte de Malpas existait de façon certaine depuis le XIIe siècle. Reconstruite vers 1546, elle fut conservĂ©e telle quelle jusqu'Ă  sa dĂ©molition en 1893. Cette avant-porte Ă©tait situĂ©e au niveau de la barre rocheuse sur l'actuelle route nationale 83, entre Tarragnoz et Casamène.

Il y eut deux portes de Charmont. Celle de l'époque de Charles Quint existe encore sous forme de ruines à la pointe du bastion de Charmont près de la place Leclerc. Vauban en fit construire une nouvelle au milieu de la courtine reliant le fort Griffon au bastion de Charmont. Comme la plupart des autres elle a été détruite à la fin du XIXe (en 1894).

La porte Notre-Dame se trouvait Ă  Tarragnoz. Construite sur les plans de Vauban pour remplacer la porte moyenâgeuse qui s'ouvrait au-dessus de la tour Notre-Dame, elle a Ă©tĂ© supprimĂ©e en 1894 durant l'expansion de Besançon.

La porte d'Arènes était située dans le quartier d'Arènes entre les bastions de Charmont et d'Arènes. Elle fut détruite en 1933 afin de faciliter la circulation rue Marulaz.

La porte de Bregille s'ouvrait dans l'enceinte urbaine Ă  l'aboutissement du pont de Bregille construit par Vauban en 1689. La porte disparut entre 1895 et 1897 avec l'arasement des remparts.

Lors de l'aménagement des quais Napoléon[2] et Veil-Picard en 1865 et 1880, 2 portes ont été construites au niveau des fortifications (tour de la Pelotte et bastion d'Arènes) ; des ponts démontables les précédaient (sur le ruisseau de la Mouillère et le bras de rivière noyant fossé en avant du bastion). Les piliers de ces portes ont subsisté un temps avant leur démolition.

Forts extérieurs


Premier Ă©largissement

Si Vauban refusa la fortification des collines de Bregille et Chaudanne proches de la citadelle et de la ville, il était favorable à l'implantation de redoutes pour s'opposer aux attaques venant de la Chapelle des Buis. Ceci fut concrétisé en 1791 par le bisontin Le Michaud d'Arçon alors que la France était menacée d'invasion. Celui-ci imposa des redoutes de son invention (lunettes d'Arçon) qu'il prévoyait de construire en cinq points hauts : deux en bordure de la combe sud (suivant l'idée de Vauban) ainsi qu'à Chaudanne, Bregille et Beauregard. Bregille ne sera pas retenu et la construction des quatre autres ne fut pas immédiate, de sorte que seule Chaudanne achevée en 1797 était opérationnelle lors du siège de 1814. La lunette de Beauregard sera transformée à partir de 1845 ; elle devint le fort Beauregard qui ne sera totalement terminé qu'en 1870). Quant aux lunettes de la combe (Tousey et Trois-Châtels), il fallut attendre 1827 pour voir leur achèvement.

Trois autres fortifications vinrent complĂ©ter cet Ă©largissement de la place fortifiĂ©e : sur le sommet de la colline de Bregille fut Ă©rigĂ© un fort bastionnĂ© (fort de Bregille) entre 1825 et 1837 (avec des modernisations ultĂ©rieures Ă  partir de 1865). De mĂŞme sur Chaudanne un autre fort Ă©galement bastionnĂ© (fort de Chaudanne), vint prendre la place (1841-1844) de la lunette dont on conserva la tour-rĂ©duit. Sur le petit-Chaudanne, l'existence d'un point faible dans la dĂ©fense sud de la ville imposa la construction d'un fort plus modeste Ă©bauchĂ© en 1851 et terminĂ© en 1869-70. Ă€ signaler la construction, dans les annĂ©es 1860 (terminĂ©e en 1873), d'une grosse lunette 400 m Ă  l'ouest de la ceinture de Battant. Cet ouvrage, très endommagĂ© par une explosion accidentelle en 1883, sera dĂ©saffectĂ©. C'est Ă  son emplacement que sera construite la caserne de Charmont, future caserne Vauban, au dĂ©but du XXe siècle.

La lunette de Trois-Châtels est inscrite Ă  l'inventaire des monuments historiques depuis 1995 et le fort de Chaudanne en 1996. Le site de 1 200 ha « centre ancien de Besançon et ses abords Â», inscrit en 1977 englobe, outre Griffon, les six fortifications de ce premier Ă©largissement.

Tousey et Trois-Châtels sont privés. Les forts appartiennent à la ville de Besançon qui met Chaudanne à disposition (théâtre Alcyon et société de tir) et utilise Bregille pour des manifestations, des fourrières (canine et deux roues) y étant installées par ailleurs.

Camp retranché

Un camp retranché consiste en une ceinture de forts entourant une ville à bonne distance pour faire obstacle au passage de l'ennemi d'où qu'il vienne, et l'empêcher de bombarder la place centrale en maintenant celle-ci hors de portée des canons. Ce camp n'était qu'en projet sur Besançon lorsque la guerre de 1870 tourna à l'avantage des États allemands. Le capitaine de vaisseau Marius Rolland qui avait été nommé commandant de la place en novembre 1870 réussit l'exploit de terminer la réalisation de ce camp, à peine amorcée par son prédécesseur, avant l'arrivée des armées ennemies.

Assisté du colonel Benoit, directeur des fortifications, il mena à bien les travaux malgré un hiver rigoureux. Au total six redoutes, deux fortins et quatre batteries seront érigés sur les principaux points-hauts autour de la ville, ce qui permettra à la place forte de résister au blocus de janvier-. Essentiellement terrassées, ces constructions comportaient presque toutes un fossé. Elles ne sont plus visibles, à l'exception de l'ouest des Buis et du Rosemont qui sont restés proches de ce qu'ils étaient alors. Sur l'actuelle redoute de Montfaucon et le site de l'est des Buis, on peut également découvrir les vestiges des fossés construits ici en 1870.

En 1874, le gĂ©nĂ©ral Raymond Adolphe SĂ©rĂ© de Rivières, directeur du service du gĂ©nie au ministère de la Guerre, est chargĂ© de reconstruire la ligne de dĂ©fense des frontières entre Dunkerque et Nice. BasĂ© sur des forts d'arrĂŞt, places fortes et rideaux dĂ©fensifs, son projet connu sous l'appellation « système SĂ©rĂ© de Rivières Â» sera poursuivi jusqu'en 1914. Il se caractĂ©rise notamment par l'abandon de la fortification bastionnĂ©e chère aux disciples de Vauban pour la fortification dite polygonale.

À Besançon, c'est un nouveau camp retranché qui sera mis en place en deux phases : de 1872 à 1880, les positions du camp de 1871 seront en grande partie reprises avec une extension vers le nord, puis de 1889 à 1893 il sera procédé à un élargissement vers l'ouest et le sud. Finalement, c'est une ceinture de forts et batteries d'une cinquantaine de kilomètres de périmètre qui assurera la protection de la place à partir de 1893. Les batteries de canons seront installées en cave ou en plein air, mais dans ce cas des abris permettront aux servants de se protéger des tirs ennemis. Les forts disposeront de locaux maçonnés recouverts d'une épais masse de terre, solution qui ne sera efficace que jusqu'en 1885, année de l'apparition de l'obus-torpille chargé de mélinite. C'est la raison pour laquelle les ouvrages de Pouilley-les-Vignes et de Pugey construits après cette date, disposeront de locaux enterrés. Le fort de Pugey bénéficiera de plus du béton de forteresse pour le renforcement des parties apparentes.

Les sections de fossés aux murs en terre coulante ou maçonnerie deviendront toutefois des cibles fragiles face à l'artillerie ennemie. Comme on le sait, ces fortifications ne connurent pas l'épreuve du feu lors des deux conflits du XXe siècle, mais l'arrêt de leur entretien par l'armée dans les années 1920 a fait qu'elles nous sont parvenues aujourd'hui dans un état de délabrement plus ou moins avancé. Toutefois aucune d'entre elles n'a été rasée ou comblée.


Camp retranché en 1892-Partie sud

PĂ©riode 1872-1883

Elle vit la conservation, le réaménagement ou la construction de dix-neuf ouvrages :

  • fort de l'ouest des Buis conservation dans son Ă©tat d'origine du fortin de 1870 qui est aujourd'hui envahi par la vĂ©gĂ©tation.
  • fort de l'est des Buis idem ouest des Buis. Après son acquisition par le diocèse de Besançon, une crypte et son parking seront amĂ©nagĂ©s sur l'intĂ©rieur des fossĂ©s (inauguration en 1949) ;
  • fort des Justices 1870-72. Ce fort peut ĂŞtre considĂ©rĂ© comme le dernier fort bastionnĂ© de France. Une caserne de gendarmerie occupe maintenant son emplacement, de sorte que, seules des sections de fossĂ©s ainsi que deux magasins Ă  poudre sont encore visibles.
  • fort de Fontain 1874-78, Ă  l'emplacement d'une redoute de 1870. Depuis sa cession par l'armĂ©e, c'est une propriĂ©tĂ© privĂ©e.
  • fort de Montfaucon 1874-78. Ce fort « neuf Â» a Ă©tĂ© construit Ă  500 m de la redoute de 1870. EndommagĂ© en 1906 par l'explosion d'un magasin Ă  poudre, il hĂ©berge actuellement des Ă©quipements de tĂ©lĂ©communications militaires.
  • fort de Chailluz 1875-78. Appartenant Ă  la commune de Besançon, Il accueille des antennes de tĂ©lĂ©communications privĂ©es.
  • fort de Châtillon-le-Duc 1875-79. Il a Ă©tĂ© Ă©rigĂ© sur les ruines d'un château fĂ©odal. Une gentilhommière du XIXe siècle qui a servi de casernement est aujourd'hui encore un lieu d'habitation. PrivĂ©.
  • fort des Montboucons 1877-80. Une redoute se trouvait près de lĂ  en 1870. Ce fort et le terrain qui l'entoure servent de camp d'entrainement militaire.
  • fort de Planoise 1877-80. Il s'agit en fait d'un mĂ´le de rĂ©sistance composĂ© d'un rĂ©duit, d'un abri sous roc et de plusieurs batteries extĂ©rieures, le tout entourĂ© d'une "enveloppe" (muraille basse). Ă€ cheval sur les communes de Besançon et Avanne-Aveney.
  • fort Benoit 1873-80 Ă  l'emplacement d'une redoute de 1870 au sommet de la colline de Palente. Le site est louĂ© par la ville de Besançon Ă  une sociĂ©tĂ© de tir.
  • redoute de Montfaucon 1870-72, remaniĂ©e en 1885-86. T.D.F. l'a acquise pour y implanter un pylĂ´ne.
  • batterie du Rosemont. Construite en 1870, seuls une casemate et un magasin Ă  poudre ont Ă©tĂ© construits ultĂ©rieurement.
  • batterie de Planoise. Il s'agit de la batterie originelle (1870) englobĂ©e par la suite dans le mĂ´le dĂ©fensif composĂ© d'un rĂ©duit, de plusieurs batteries et d'un abri sous roc.
  • batterie Rolland 1874-76. La redoute terrassĂ©e en 1870 Ă  cet emplacement cĂ©da la place Ă  cet ouvrage maçonnĂ©. Elle possède un casernement.
  • batterie du Calvaire 1877-78.
  • batterie de la Ferme de l'hĂ´pital 1878-79.
  • batterie de la Carrière 1878. Bien qu'un nom lui soit attribuĂ©, elle est parfois considĂ©rĂ©e comme une batterie annexe du fort neuf de Montfaucon.
  • batterie des Rattes 1883
  • batterie des Épesses 1883

PĂ©riode 1886-1914

La ceinture fortifiée fut complétée par huit nouvelles constructions :

  • fort de Pugey 1888-1891 (Ă  Pugey), entièrement creusĂ© sous roc, il a bĂ©nĂ©ficiĂ© de l'emploi du bĂ©ton spĂ©cial pour le renforcement des coffres de flanquement, dĂ´mes de protection des escaliers de communication et embrasures de tir ; dĂ©signĂ© comme « ouvrage Â» sur les documents du gĂ©nie militaire ;
  • quatre ouvrages de la crĂŞte de Pouilley 1889-1893 (Ă  Pouilley-les-Vignes) ; un abri sous roc est associĂ© Ă  chacune des quatre positions de batteries doublĂ©es de rĂ©duits d'infanterie ;
  • ouvrage d'au Bois 1891-1892 (Ă  Franois), composĂ© d'un rĂ©duit d'infanterie encadrĂ© de deux batteries ;
  • batteries de la Charrière vers 1886 et de la Fourche de Chailluz vers 1889 Ă  Besançon (forĂŞt de Chailluz), simplement terrassĂ©es.

Des batteries terrassées et des tranchées sont aménagées ultérieurement, à distance des forts, afin de limiter les pertes humaines et matérielles lors des impacts directs des obus ennemis. Ce fut notamment le cas lors de la mise en défense de la place en août-.

D'autres locaux annexes sont Ă  dĂ©couvrir Ă  l'extĂ©rieur des fossĂ©s des diffĂ©rents ouvrages maçonnĂ©s : magasins Ă  poudre en caverne (23 majoritairement creusĂ©s vers 1888-1889 Ă  la suite de la crise de l'obus-torpille), abris sous roc (neuf dont quatre Ă  Pouilley-les-Vignes), hangars d'artillerie (un seul encore visible Ă  l'est des Buis), aires de captage des eaux de pluie (trois dont deux visibles)... Le forts SĂ©rĂ© de Rivières possèdent gĂ©nĂ©ralement une, voire deux, batteries annexes situĂ©es Ă  proximitĂ© immĂ©diate.

PĂ©riode 1930-1944

L'armĂ©e française implanta des batteries de dĂ©fense contre aĂ©ronefs en diffĂ©rents lieux : entre la redoute et le fort de Montfaucon, aux Montboucons, sur les plates-formes de la batterie annexe est de Fontain, sur deux des bastions de Bregille...

Les Allemands construisirent pour leur part des postes d'observation et de défense à Montfaucon.

Propriété/classement/ inscription

Ce sont les communes qui ont principalement acquis ces ouvrages lorsque l'armĂ©e s'en est dessaisie dans les annĂ©es 1960 (sauf Justices, Monfaucon-fort et Montboucons), mais certains sont devenus des propriĂ©tĂ©s privĂ©es : Châtillon, Fontain, Est des Buis, Montfaucon-redoute, Ferme de l'HĂ´pital...

Le fort de Châtillon-le-Duc est un site inscrit depuis 1942, Le Rosemont et l'Ouest des Buis font partie du site inscrit en 1977 « Centre ancien de Besançon et ses abords Â».

Bâtiments militaires

Casernes

La caserne Ruty.

Si la première caserne fut construite Ă  la citadelle de Grenoble en 1593, c'est Ă  partir de 1680 et suivant les plans-types de Vauban que ces logements militaires firent partie intĂ©grante des places fortifiĂ©es. Il fallut toutefois attendre 1848 pour que la totalitĂ© des troupes disposent de logements propres. Ă€ Besançon comme sur les autres places, on Ă©rigera des casernements Ă  la Citadelle puis dans les forts : Griffon (1682), Bregille (1832), Chaudanne (1844), Beauregard (1848), et les forts du camp retranchĂ© (Montfaucon, Fontain, Planoise, Justices, Montboucons, Chailluz, Benoit...) entre 1872 et 1880.

Parallèlement d'autres casernes verront le jour du XVIIe au XIXe siècle Ă  l'intĂ©rieur des enceintes de la ville :

  • Saint-Pierre (1681). RenommĂ©e Lyautey (en l'honneur des grand-père et grand-oncle du MarĂ©chal), elle hĂ©berge actuellement la mĂ©diathèque Pierre Bayle.
  • Saint-Paul (1681), lĂ  oĂą se trouve aujourd'hui le quartier militaire Ruty. Les quatre bâtiments actuels construits en 1735, 1842, 1852 et 1861 viendront remplacer cette caserne Vauban. Ils porteront un temps le nom de Grand quartier d'artillerie avant d'adopter celui de Ruty. Les toitures et façades des bâtiments sont inscrites Ă  l'inventaire des monuments historiques depuis 1964. L'Ă©glise Saint-Paul et sa grange seront reconverties un temps en Ă©curie et magasin Ă  fourrage.
  • Arènes (1738). RebaptisĂ©e CondĂ©, c'est maintenant le lycĂ©e Ă©ponyme.
  • Saint Jean (1681). Petit quartier d'artillerie et hĂ´pital Saint-Louis au XVIIIe. RebaptisĂ© Hugo (le père de Victor), il n'en reste aujourd'hui qu'un bâtiment.
  • Caserne de la Visitation (Duras) amĂ©nagĂ©e fin XVIIIe dans un couvent devenu bien national Ă  la RĂ©volution.
  • Caserne des Jacobins (SĂ©gur), autre couvent saisi Ă  la RĂ©volution. HĂ©bergea un temps l'École d'artillerie. Reconstruite, elle accueille maintenant des cadres militaires.
  • La Gendarmerie nationale Ă  Tarragnoz occupe un bâtiment ayant appartenu au prieurĂ© des Minimes.
  • Caserne de l'État-major place Jean Cornet.

Fin XIXe dĂ©but XXe siècle, d'autres casernes sont construites hors les murs :

  • La Butte (Brun) datant de 1878, elle est toujours en service.
  • Charmont (1910 -1913), rebaptisĂ©e Vauban en 1936. DĂ©saffectĂ©e en 2013, un Ă©coquartier avec 800 logements (travaux Ă©talĂ©s sur 12 ans Ă  partir d') sera amĂ©nagĂ© sur les 7 ha de son emprise Ă  partir de 2015.
  • de la manutention / Lecourbe (1901). DĂ©saffectĂ©e, elle a Ă©tĂ© rasĂ©e vers 1990 pour laisser la place Ă  la rĂ©sidence Lecourbe.
  • Joffre (1938-2010), sur un terrain englobant l'ancien polygone d'artillerie. Les travaux de construction ayant Ă©tĂ© interrompus par la guerre, c'est l'Éducation nationale qui en disposera Ă  la libĂ©ration avant une rĂ©affectation Ă  la DĂ©fense dans les annĂ©es 1950. Les modernisations et agrandissements datent des annĂ©es 2000.
  • Justices (capitaine Girard), caserne de Gendarmerie Ă©rigĂ©e Ă  la fin des annĂ©es 1980 Ă  l'emplacement du fort de 1872.

Arsenal

Lorsque Louis XIV se rendit maître de Besançon, son administration s'empara de l'arsenal originel qui longeait la rue Saint-Vincent. Ce bâtiment fut restitué à la ville en 1838 moyennant la cession des terrains avoisinants. Débutée cette année-là, la construction du nouvel arsenal se prolongera jusqu'en 1876 conduisant à la réalisation de l'ensemble architectural actuel (dix bâtiments). Outre sa fonction de dépôt, l'arsenal bisontin produisait notamment des corps d'affûts et des voitures de transport.

La façade (en vis-à-vis de l'hôpital Saint-Jacques) et les deux corps latéraux de la cour intérieure datent des années 1840, alors que le bâtiment arrière est de 1876. La faculté de Médecine et Pharmacie s'y est installée en 1969. Face au parking Chamars, l'actuelle cité administrative loge dans un immeuble de 1841 alors que celui où sont installés les services administratifs municipaux est de 1872.

Un autre arsenal royal sera construit à la Citadelle pour les besoins spécifiques à cette fortification.

Magasins Ă  poudre

Outre les magasins Ă  poudre de la citadelle, et de Griffon, un imposant bâtiment est Ă©rigĂ© près de la gare d'eau en 1834. DĂ©saffectĂ©, c'est aujourd'hui un des locaux de France 3 Franche-ComtĂ©.

La vulnĂ©rabilitĂ© et dangerositĂ© des magasins Ă  poudre face Ă  l'artillerie de la seconde moitiĂ© du XIXe siècle conduisit Ă  les Ă©loigner des fortifications et les enterrer. Les premiers magasins Ă  poudre creusĂ©s en caverne ou semi-caverne seront ceux de la porte Notre-Dame et du Rosemont (1880) suivis de 21 autres (1882-1892) situĂ©s pour la plupart Ă  proximitĂ© immĂ©diate des forts.

Voir aussi

Bibliographie

  • Robert Dutriez, Besançon, ville fortifiĂ©e : de Vauban Ă  SĂ©rĂ© de Rivières, Besançon, CĂŞtre, , 291 p. (ISBN 2-901040-20-9).
  • Philippe Martin, Nicolas Fauchère (dir.) et al. (photogr. Pascal LemaĂ®tre), La route des fortifications dans l’Est, Paris, les Éd. du Huitième jour, coll. « Les Ă©toiles de Vauban », , 181 p. (ISBN 978-2-914119-83-2).
  • Raymond Fournier, Besançon : du fort des Justices Ă  la caserne capitaine Alain Girard, Besançon, R. Fournier, , 255 p. (BNF 37163685).
  • Laurent Heyberger (dir.) et Yves Pagnot (dir.), Vauban : l’homme, l’ingĂ©nieur, le rĂ©formateur, Belfort, UniversitĂ© de technologie de Belfort-MontbĂ©liard, coll. « Sciences humaines et technologie », , 155 p. (ISBN 978-2-914279-38-3).
  • Guy Le HallĂ©, Le système SĂ©rĂ© de Rivières ou le TĂ©moignage des pierres : La France et Verdun, Louviers, Ysec Ă©d., , 224 p. (ISBN 2-84673-008-3).
  • Guy Le HallĂ©, Histoire des fortifications en Franche-ComtĂ© et pays de l'Ain, Amiens, Martelle, , 223 p. (ISBN 2-87890-009-X).
  • Philippe Truttmann, La barrière de fer : l'architecture des forts du gĂ©nĂ©ral SĂ©rĂ© de Rivières, 1872-1914, Thionville, G. Klopp, , 542 p. (ISBN 2-911992-37-7).
  • « Vauban Ă  Besançon et en Franche-ComtĂ© », Cahiers de la renaissance du vieux Besançon, Besançon, Association pour la renaissance du Vieux Besançon, no 8,‎ ? (ISSN 1276-6771).
  • « La citadelle de Besançon et l’enceinte urbaine », Cahiers de la renaissance du vieux Besançon, no 9,‎ ?.
  • Robert Dutriez et al., Vauban et ses successeurs en Franche-ComtĂ© : trois siècles d'architecture militaire, Besançon, C.R.D.P., , 248 p. (BNF 34664251).

Articles connexes

Lien externe

Notes et références

  1. L'éperon avait été percé au Ier ou IIe siècle par les Romains pour la passage de l'aqueduc de Besançon.
  2. Rebaptisé quai de Strasbourg après l'abolition du second Empire.
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