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Fort de Châtillon-le-Duc

Le fort de Châtillon-le-Duc est une fortification française de la fin du XIXe siècle appartenant Ă  la place fortifiĂ©e de Besançon, dans le dĂ©partement du Doubs.

fort de Châtillon-le-Duc
Description
Type d'ouvrage Fort de type Séré de Rivières
Dates de construction 1875 Ă  1879
Ceinture fortifiée Place fortifiée de Besançon ⋅
Utilisation
Utilisation actuelle
Propriété actuelle Privée
Garnison
Armement de rempart
Armement de flanquement
Organe cuirassé
Modernisation béton spécial
Programme 1900
Dates de restructuration
Tourelles
Casemate de Bourges
Observatoire
Garnison
Programme complémentaire 1908
CoordonnĂ©es 47° 18′ 33″ nord, 6° 00′ 20″ est
Géolocalisation sur la carte : Besançon
(Voir situation sur carte : Besançon)
fort de Châtillon-le-Duc
GĂ©olocalisation sur la carte : Doubs
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GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
fort de Châtillon-le-Duc

Histoire

Le fort fait partie de la première phase de construction du camp retranché de Besançon dont la mise en place s'étala de 1872 à 1883. Avec le fort de Chailluz et la batterie du Calvaire, il permit un élargissement vers le nord du camp retranché de 1870. Sa mission consistait à contrôler la route et la voie ferrée de Vesoul.

L'emplacement choisi pour sa construction est une butte du bourg de Châtillon-le-Duc dominant, Ă  443 mètres d'altitude, la vallĂ©e de l'Ognon. L'emplacement Ă©tait occupĂ©, depuis la fin du XIIe siècle, par un château fĂ©odal que les troupes françaises de Louis XI incendièrent en 1478. C'est Ă  l'abri des ruines du château que les dĂ©fenseurs de Besançon s'opposèrent avec succès Ă  l'avancĂ©e de troupes prussiennes les 22 et . En 1872, une statue de la Vierge fut Ă©rigĂ©e Ă  l'extrĂ©mitĂ© sud du promontoire en commĂ©moration de cet Ă©vĂ©nement.

Description

Le fort a Ă©tĂ© bâti de 1875 Ă  1879 sur les ruines du château. Il est barlong (290 mètres sur 70 dans sa plus grande largeur) du fait de la configuration du site. De plus, il ne comporte pas de fossĂ©s[1], les parois pentues du promontoire rendant cette protection impossible et inutile. Sa porte d'entrĂ©e non suivie d'un porche Ă©tait protĂ©gĂ©e par un pont Ă  effacement latĂ©ral, système dĂ©fensif rare que l'on ne retrouve qu'au fort de Pugey pour ce qui concerne la place de Besançon. Au sud (près de la statue) et Ă  l'est (dominant le chemin d'accès), deux bretèches dĂ©fendent l'escarpe. Cette disposition anachronique est Ă©galement visible au fort Beauregard[2].

Sur le haut, les positions de batteries sont dotĂ©es de traverses-abris : quatre dans la partie nord et une au sud. L'armement d'origine Ă©tait composĂ© notamment de deux mortiers de 27 avec culasse (calibre 274 mm), 13 canons de 30 et 38 (poids des obus en livres). La gentilhommière prĂ©sente lors de l'acquisition du terrain fut amĂ©nagĂ©e en casernement pouvant hĂ©berger 129 hommes et officiers du temps de paix. Un magasin Ă  poudre fut construit Ă  proximitĂ© pour stocker 24 tonnes d'explosifs.

Deux constructions sous roc, un abri et un magasin Ă  poudre, ont Ă©tĂ© amĂ©nagĂ©es postĂ©rieurement Ă  1885, première annĂ©e d'utilisation des obus torpilles qui rendaient très vulnĂ©rables le magasin Ă  poudre d'origine et le casernement. L'abri a Ă©tĂ© creusĂ© entre 1888 et 1892 sous le fort et communique avec lui par deux escaliers en colimaçon de 80 marches. Il est constituĂ© de trois chambrĂ©es auxquelles on accède par deux entrĂ©es. Le magasin Ă  poudre de 1889 est situĂ© 200 mètres en arrière du fort. Comportant une grande pièce de stockage et une petite, il dispose d'un accès de plain-pied et d'un second, par le haut, empruntant un escalier Ă  vis.

Visite

Il n'est pas possible de visiter l'intérieur de ce fort occupé par un propriétaire privé. Il faut se contenter de l'observation des plans et photographies. Sur celles-ci on reconnait l'ancien casernement redevenu une habitation, et face à lui l'amoncellement de terre qui protégeait le magasin à poudre. On distingue les dômes de protection en béton, au débouché des deux escaliers à vis qui communiquent avec l'abri sous roc. Le tour partiel des remparts permettra de découvrir l'entrée du corps de garde s'ouvrant dans l'escarpe à gauche du chemin stratégique et les deux bretèches. On pourra aussi apercevoir depuis le village une des traverses-abris surmontée d'une petite construction. Bâtie à l'emplacement du donjon féodal cette traverse est appelée localement "tour Béatrice" du prénom de la comtesse de Bourgogne Béatrice II (1193-1231), qui régnait durant la période où le donjon fut érigé.

Au pied du promontoire, il est possible de voir les deux entrées de l'abri sous roc avec, sur leur droite, un corps de garde. Les plans révèlent une construction particulière de celui-ci en comparaison avec les autres abris de la place : outre trois chambrées au lieu de quatre, le couloir de desserte ceinture entièrement l'ensemble alors qu'ailleurs il ne passe que sur les côtés et à l'arrière. Les chambrées ne communiquent donc pas directement avec l'extérieur, ce qui est favorable à une meilleure isolation. Au fond de l'abri, deux couloirs mènent aux pieds des escaliers à vis hauts d'une vingtaine de mètres.

Pour gagner le magasin Ă  poudre, emprunter la rue de la poudrière. La municipalitĂ© de Châtillon a restaurĂ© l'intĂ©rieur en 2012 et l'a Ă©quipĂ© d'un Ă©clairage permanent. Il est fermĂ© mais des visites encadrĂ©es sont organisĂ©es pĂ©riodiquement. PrĂ©cĂ©dĂ©e de la cour de dĂ©chargement une entrĂ©e latĂ©rale unique conduit, via un couloir d'une vingtaine de mètres, Ă  la chambre aux poudres (16,4 m sur six) Ă©quipĂ© de crĂ©neaux Ă  lampes pour assurer l'Ă©clairage. Cette pièce est entourĂ©e d'une gaine d'oĂą part Ă  l'arrière une grosse cheminĂ©e d'aĂ©rage (2,5 m sur 1,3) qui dĂ©bouche au-dessus. Le couloir se poursuit en direction d'une pièce plus petite (atelier de chargement des gargousses) et aboutit au pied de l'escalier Ă  vis (81 marches) qui permet de sortir par le haut. Cette issue est aujourd'hui condamnĂ©e.

Le fort hier et aujourd'hui

Comme les autres forts Séré de Rivières de la place, Châtillon-le-Duc n'a pas connu l'épreuve du feu. À la fin du XIXe siècle il a servi de centre d'entraînement pour le peloton de gradés du 3e bataillon de chasseurs à pied. Le futur maréchal Philippe Pétain, alors lieutenant, dirigea ce peloton de 1883 à 1888. Occupé par des troupes allemandes durant l'Occupation, l'armée s'en est séparée dans les années 1950, et ce sont des particuliers qui l'ont acquis (fort et abri). Le magasin à poudre appartient à la commune, mais son accès supérieur est situé dans la propriété d'un habitant du village. À noter que, dans les années 1960, des jeunes du village y donnèrent des représentations théâtrales.

Les 1,34 hectare du fort constituent un site inscrit depuis novembre 1942 Ă©poque oĂą, bien que dĂ©saffectĂ©, il appartenait encore Ă  l'armĂ©e.

Notes et références

  1. Sauf sous le pont d'entrée qui s'efface latéralement.
  2. Les corps de garde crénelés conçus dans les années 1840, étaient tous équipés de bretèches.

Voir aussi

Bibliographie

  • Robert Dutriez, Besançon, ville fortifiĂ©e : de Vauban Ă  SĂ©rĂ© de Rivières, Besançon, CĂŞtre, , 291 p. (ISBN 978-2-901-04020-0).
  • Collectif, Vauban et ses successeurs en Franche-ComtĂ© : trois siècles d'architecture militaire, Besançon, CRDP, 1981, 248 p. (exposition itinĂ©rante de 1980 Ă  1981 organisĂ©e par le CRDP, la DĂ©lĂ©gation rĂ©gionale Ă  l'architecture et Ă  l'environnement, ainsi que la Direction rĂ©gionale des affaires culturelles).
  • Guy Le HallĂ©, Histoire des fortifications en Franche-ComtĂ© et pays de l'Ain, Amiens, Martelle, , 223 p. (ISBN 978-2-878-90009-5 et 978-2-724-60644-7, OCLC 31826168).
  • Guy Le HallĂ©, Le système SĂ©rĂ© de Rivières, ou, Le tĂ©moignage des pierres : La France et Verdun, Louviers, Ysec, , 224 p. (ISBN 978-2-846-73008-2, OCLC 50865771).
  • Philippe Truttmann, La barrière de fer : l'architecture des forts du gĂ©nĂ©ral SĂ©rĂ© de Rivières (1872-1914, Thionville, GĂ©rard Klopp, Ă©diteur, , 542 p. (ISBN 978-2-911-99237-7, OCLC 50127136).


Articles connexes

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