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Helleborus

Helleborus est un genre de plantes de la famille des Ranunculaceae. En français, le nom vulgaire associĂ© est hellĂ©bore, qui peut ĂȘtre aussi orthographiĂ© ellĂ©bore.

Les hellébores sont des plantes herbacées pérennes, rhizomateuses, qui fleurissent de la fin de l'hiver au début du printemps.

Le genre comporte actuellement une vingtaine d'espĂšces[1] - [2] (22 espĂšces pour Meiners et al.[3]). La majoritĂ© des espĂšces se rencontrent dans les Balkans. Deux sont indigĂšnes des Ăźles de la MĂ©diterranĂ©e : Helleborus argutifolius, en Corse et en Sardaigne, et Helleborus lividus, aux BalĂ©ares. Trois autres espĂšces sont originaires d’Asie : Helleborus orientalis, Helleborus vesicarius en Asie mineure (sud de la Turquie et nord de la Syrie) et Helleborus thibetanus en Chine.

Les hellébores sont des plantes trÚs vénéneuses. Leur toxicité provient de la présence de diglycosides cardiaques, qui agissent directement sur le muscle cardiaque en provoquant des convulsions, du délire et parfois la mort.

Les hellébores sont cultivés en Europe depuis longtemps, d'abord à des fins médicinales puis maintenant à des fins horticoles.

Dans l'Antiquité gréco-romaine, l'ellébore noir était une plante médicinale trÚs prisée pour traiter la folie. Pendant prÚs de deux millénaires et demi, les textes médicaux et pharmacologiques européens recommandent son usage. En 1928, un ouvrage scientifique sur les plantes médicinales[4] rapportait que « en 1846, Gozzi administra cette plante avec succÚs à trois individus atteints de folie » et bien que l'ellébore noir fut peu employé en ce début du XXe siÚcle, « les aliénistes utilisent ses vertus altérantes dans les affections mentales ».

Étymologie

Le nom de genre Helleborus, introduit par LinnĂ© en 1753 dans Species plantarum[5], dĂ©signe en latin et en grec (ΔλλΔÎČÎżÏÎżÏ‚) une espĂšce d'hellĂ©bore qui Ă©tait employĂ©e dans la GrĂšce antique, comme remĂšde contre la folie (AndrĂ©[6] indique Helleborus cyclophyllus). Les auteurs grecs, de ThĂ©ophraste Ă  Dioscoride, font Ă©tat de la rĂ©putation de l'ellĂ©bore noir[n 1] d'Anticyre (sur la rive nord du golfe de Corinthe) et du mont HĂ©licon, situĂ©s actuellement en BĂ©otie en GrĂšce centrale, dans la zone de distribution de Helleborus cyclophyllus (voir ci-dessous la section Distribution).

En français, le nom vulgaire associé est hellébore.

Le terme hellĂ©bore possĂšde une variante orthographique ellĂ©bore qui est employĂ©e en français depuis le XIIIe siĂšcle, par emprunt au latin elleborus ou helleborus, lui-mĂȘme du grec ΔλλΔÎČÎżÏÎżÏ‚ peut-ĂȘtre « nourriture de cerf »[7].

Caractéristiques générales

Jeunes follicules (Helleborus niger)

Ce sont des plantes vivaces à floraison hivernale ou printaniÚre à racines charnues, parfois franchement tubéreuses (Helleborus vesicarius), les racines plus anciennes étant souvent de couleur noire. Ce sont en majorité des plantes de sous-bois sur sol calcaire. C'est le genre de la rose de Noël (Helleborus niger) cultivée dans les jardins.

Quatre espĂšces ont des tiges feuillĂ©es soit Ă  feuillage persistant et sans feuilles basilaires : Helleborus argutifolius, Helleborus foetidus et Helleborus lividus, soit Ă  feuillage caduc avec prĂ©sence de feuilles basilaires : Helleborus vesicarius. Les autres espĂšces ont des feuilles basilaires – persistantes ou non – et des tiges florales annuelles.

Les feuilles pĂ©dalĂ©es sont Ă  trois folioles primaires, soit non divisĂ©es (section Chenopus), soit Ă  division plus ou moins nombreuses (jusqu’à plus de 100 folioles secondaires chez Helleborus multifidus subsp. hercegovinus et Helleborus abruzzicus).

Les fleurs constituées de 5 sépales verts ou colorés ; les pétales étant transformés en cornets nectarifÚres. Les fruits sont des follicules séparés ou plus ou moins soudés. Les graines, qui possÚdent un éléosome, sont semées par les fourmis (myrmécochorie).

Liste des espĂšces

Depuis les descriptions de Braun et Bouché (1861), le genre Helleborus a été divisé en deux groupes d'espÚces[3]: 1) les caulescentes, avec une tige apparaissant nettement au-dessus du sol et 2) les acaules (acaulescentes) pour lesquelles les feuilles sont groupées à la base, sans tige dressée au-dessus du sol.

CaulescentesAcaules
H. foetidus, H. argutifolius, H. lividus; elles possÚdent une tige dure, portant des feuilles et des fleurs, et un rhizome peu développé. Cette tige porte une inflorescence terminale, de taille importante, avec de nombreuses fleurs par ex. H. viridis, H. liguricus, H. atrorubens; un rhizome souterrain donnent des pousses avec des feuilles basales, des tiges florifÚres sans feuilles mais des bractées semblables à des feuilles et plutÎt peu de fleurs par tige.

H. foetidus

H. viridis

La classification en deux groupes des espÚces d'Hellébores semble plus utiles pour les horticulteurs[8] que pour les études phylogénétiques. Nous présentons une classification en six sections de Matthew [9] (1989), conformément au tableau de Meiners et al.[3]:

NomenclatureNom communType de croissanceDistributionCouleur de la fleurImage
Sous-genre Helleborus
I. sect. Griphopus Spach em. Schiffner pied de griffon
Helleborus foetidus L.
1753
hellébore fétidecaulescenteEurope S, C, Sverte à bord rouge
II. sect. Chenopus Schiffner
Helleborus lividus Aiton
1789
hellébore lividecaulescenteMajorqueverte
Helleborus argutifolius Viv. 1824hellébore de CorsecaulescenteCorse, Sardaignevert pùle
III. sect. Helleborus
[sect. Chionorhodon Spach]
Helleborus niger L.
1753
hellébore noir, rose de NoëlintermédiaireAlpes méridionales & orientalesblanche puis rose
subsp. macranthusH. niger majorItalie N, Slovénieblanche puis rose
subsp. niger L. Alpes méridionale & orientaleblanche puis rose
Sous-genre Helleborastrum (Spach)
IV. sect. Syncarpus Schiffer
Helleborus vesicarius
Aucher ex Boiss. 1841
intermédiaireTurquie S,
Syrie NO
rouge
V. sect. Dicarpon Ulbrich
Helleborus thibetanus Franch.
1885
hellébore tibétainacauleChine O
(Gansu S, Hubei NO, Shaanxi S, Sichuan NO)
rose
VI. sect. Helleborastrum Spach
Helleborus abruzzicus
M.Thomsen, McLewin & B.Mathew
hellébore des AbruzzesacauleAbruzzes (Italie)jaune verdùtre
Helleborus atrorubens
Waldst. & Kit. 1812
acauleSlovénie, N Croatie, Bosnierouge pourpre
Helleborus bocconei
Ten. 1823
hellébore de BocconeacauleItalie S, Sicileblanc
Helleborus croaticus
Martinis 1973
hellébore croateacauleCroatie NErougeùtre violet
Helleborus cyclophyllus
Boiss. 1867
acauleAlbanie, GrĂšce, Bulgarievert, jaune verdĂątre
Helleborus dumetorum
Waldst. & Kit. ex Willd. 1809
acauleSlovénie, Croatie, Hongrie, Roumanie, Autriche,vert
Helleborus liguricus
M.Thomsen, McLewin & B.Mathew
hellébore ligureacauleItalie (Ligurie, Toscane)vert à blanc
Helleborus multifidus
Vis.
acauleCroatie, Herzegovinevert
subsp. hercegovinusHellébore d'HerzégovineacauleMontenegro, Hercegovinejaune verdùtre
subsp. istriacushellébore d'IstrieacauleItalie NE, Croatie, Bosnie, Montenegrovert
subsp. multifidusacauleAlbanie and ex Yougoslavie
Helleborus odorus
Waldst. & Kit. ex Willd. 1809
acauleEurope S, SE
focus Balkans
vert Ă  jaune verdĂątre
subsp. odorus L. odorant
Helleborus orientalis Lam.
1789
HellĂ©bore orientale, rose de carĂȘmeacauleTurquie N, Bulgarie, Ukraine, GĂ©orgie, Caucase, rarement subspontanĂ© en Suisse[10]blanc, jaunĂątre, rose
subsp. abchasicus
(A. Braun) Mathew
hellébore d'AbkhazieacauleGéorgierose, rougeùtre
subsp. guttatus
(A. Braun & Sauer) Mathew
subsp. orientalisH. caucasicus, H. kochiirougeĂątre
Helleborus purpurascens
Waldst. & Kit. 1802
acauleHongrie, Slovaquie, Pologne, Roumanieviolet, brun
Helleborus torquatus
Archer-Hind 1884
acauleCroatie, Bosnie, Serbie, Monténégrovert, violet
Helleborus viridis L.
1753
hellébore vertacauleAutriche, Italie N, Suisse, Allemagne Svert
subsp. occidentalis
1869
acauleEspagne N, France SOvert

Distribution

Les hellébores croissent principalement en Europe, avec les Balkans pour le centre de diversité. Il y a une petite extension en Asie (deux espÚces en Asie mineure et une en Chine). Aucune espÚce n'est indigÚne en Amérique mais certaines espÚces ont été introduites et se sont échappées[11] (H. foetidis, H. niger, H. orientalis, H. viridis).

Distribution
Distribution dans les Balkan et les Alpes

Analyse génétique

Meiners et al.[3] proposent la premiÚre analyse génétique du genre Helleborus, basée sur les marqueurs AFLP[n 2]. Toutes les espÚces examinées ont 2n=32 chromosomes. L'évaluation des distances génétiques de 19 espÚces d'hellébores leur permet de construire le cladogramme ci-dessous. Cette méthode distingue certains clades qui correspondent aux six sections de Matthew[9] (1989) et aux deux sous-genres proposés par Werner et Ebel (1994).

Sous-genre Helleborus

sec. Griphopus

H. foetidus



sec. Helleborus

H. niger


sec. Chenopus

H. argutifolius



H. lividus






Ssgenre Helleborastrum
sec. Syncarpus

H. vesicarius



sec. Dicarpon

H. thibetanus


sec. Helleboastrum


H. dumetorum



H. purpurascens







H. croaticus






H. multifidus



H. abruzzicus





H. hercegovinus



H. liguricus










H. atrorubens



H. viridis







H. cyclophyllus



H. torquatus




H. orientalis




H. odorus










Cladogramme de 19 hellébores d'aprÚs Meiners et al. (2011)[3]

Album de photos

Nouvelles espĂšces

Les espÚces suivantes ont été plus récemment décrites [12] - [13]:

  • Helleborus abruzzicus M. Thomsen, McLewin & B. Mathew (2006), Abruzzes, au nord-est de Rome, espĂšce proche de Helleborus multifidus subsp. bocconei Ă  feuilles divisĂ©es en fine dentelle (100 Ă  200 folioles !)
  • Helleborus croaticus Martinis (1973), nord-est de la Croatie : espĂšce en population isolĂ©e, proche de Helleborus atrorubens et de Helleborus torquatus
  • Helleborus liguricus M. Thomsen, McLewin & B. Mathew (2012), nord-ouest de l’Italie, le long des cĂŽtes de Ligurie et de Toscane : espĂšce proche de Helleborus multifidus subsp. bocconei Ă  folioles peu nombreuses et Ă  fleurs vert pĂąle, voire blanches.

Le statut exact de ces taxons est à préciser.

Remarques

  • Les sous-espĂšces de Helleborus multifidus et de Helleborus viridis sont actuellement souvent placĂ©es au rang d’espĂšces.
  • LĂ  oĂč diffĂ©rentes espĂšces de la section Helleborastrum se cĂŽtoient – notamment en ex-Yougoslavie – on peut rencontrer des hybrides. Comme ces hybrides sont fertiles, ils peuvent former des populations intermĂ©diaires qui compliquent l’étude des espĂšces sur le terrain.
    • Helleborus torquatus a un statut incertain. Cette espĂšce trĂšs variable est souvent considĂ©rĂ©e comme une variante de Helleborus multifidus (Helleborus multifidus subsp. serbicus (Adamowić) Merxm. & Podlech) [14]. Elle se croise facilement avec notamment Helleborus multifidus subsp. multifidus, formant ainsi des populations intermĂ©diaires complexes.
  • Helleborus ×feyderi Schniffer est un hybride naturel Helleborus orientalis subsp. abchasicus × Helleborus orientalis subsp. guttatus.
  • LĂ  oĂč Helleborus foetidus et Helleborus viridis se cĂŽtoient, on peut rencontrer l’hybride stĂ©rile Helleborus ×jourdanii Pages.

Hybrides horticoles

Hybrides d’orientalis

  • Helleborus ×hybridus Voss : sous ce nom sont classĂ©es les sĂ©lections de Helleborus orientalis Ă  fleurs blanches, roses ou ponctuĂ©es, et ses hybrides fertiles avec notamment Helleborus cyclophyllus et Helleborus odorus (hybrides Ă  fleurs jaunes), Helleborus multifidus subsp. bocconei (hybrides Ă  fleurs vertes), et Helleborus torquatus (hybrides Ă  fleurs pourpres ou bleues).

Autres hybrides

  • Helleborus ×nigercors J. T. Wall, Helleborus niger × Helleborus argutifolius : hybride stĂ©rile Ă  nombreuses fleurs blanches Ă  longue pĂ©riode de floraison
  • Helleborus ×sternii Turill, Helleborus argutifolius × Helleborus lividus : hybride fertile Ă  fleurs rosĂ©es
  • Helleborus ×ballardiae B. Mathew (Syn. Helleborus ×nigriliv), Helleborus niger × Helleborus lividus : hybride stĂ©rile Ă  fleurs rosĂ©es ou brunĂątres
  • Helleborus ×ericsmithii B. Mathew (Syn. Helleborus ×nigristern), Helleborus ×sternii × Helleborus niger : hybride stĂ©rile plus rustique que Helleborus ×sternii Ă  fleurs blanches lavĂ©es de rose
  • Helleborus ×nigercors
    Helleborus ×nigercors
  • Helleborus ×sternii
    Helleborus ×sternii
  • Helleborus ×ericsmithii
    Helleborus ×ericsmithii

Culture

Le sol doit ĂȘtre lĂ©ger, riche en humus et retenir l’humiditĂ©, mais ĂȘtre bien drainĂ©. L'humiditĂ© en hiver est funeste pour beaucoup d’espĂšces. Quoique la plupart des espĂšces proviennent de zones Ă  sol calcaire, la plupart des espĂšces et des cultivars poussent Ă©galement bien en sol acide.

À l’exception de Helleborus vesicarius, les hellĂ©bores n’aiment pas ĂȘtre en plein soleil en Ă©tĂ©. Une fois bien installĂ©s, les hellĂ©bores n’aiment pas ĂȘtre dĂ©rangĂ©s ou transplantĂ©s.

Les hellĂ©bores, en particulier Helleborus niger et les hybrides Ă  fleurs jaunes, sont sensibles aux maladies cryptogamiques, qui provoquent des taches noires sur les feuilles. Lorsque l’infection est sĂ©vĂšre, elle peut aboutir Ă  la mort de la plante.

EspĂšces botaniques

L’amateur de jardin averti doit certainement planter des pieds-de-griffon, Helleborus foetidus. Cette plante indigĂšne en Belgique et en France, qui peut atteindre 1 m de haut, a un feuillage persistant trĂšs dĂ©coratif et une floraison abondante prĂ©sente de janvier Ă  mai. ‘Wester Flisk’, Ă  tiges rouges, est une excellente sĂ©lection.

La rose de NoĂ«l, Helleborus niger, n’est pas conseillĂ©e Ă  l’amateur moyen. Ce n’est certainement pas une plante facile, car elle pousse lentement et uniquement Ă  mi-ombre en sol permĂ©able, humifĂšre et calcarifĂšre. Elle n'y fleurit par ailleurs pas Ă  NoĂ«l, mais en fĂ©vrier-mars. La rose de NoĂ«l pourpre, Helleborus ‘Early Purple’ (syn. Helleborus ‘Atrorubens’, Ă  ne pas confondre avec l’espĂšce Helleborus atrorubens !), une sĂ©lection Ă  floraison prĂ©coce de Helleborus orientalis subsp. abchasicus, est certainement Ă  prĂ©fĂ©rer Ă  la « vraie » rose de NoĂ«l, car elle est de culture facile et, lorsque le temps est clĂ©ment, elle fleurit dĂšs la mi-dĂ©cembre – donc Ă  NoĂ«l.

En Belgique et dans le nord de la France, l’hellĂ©bore de Corse, Helleborus argutifolius, convient uniquement dans les jardins de ville protĂ©gĂ©s en raison de sa rusticitĂ© insuffisante.

Helleborus thibetanus connaĂźt actuellement un Ă©norme succĂšs auprĂšs des amateurs d’hellĂ©bores. Il ne faut acheter ces plants que s'ils ont Ă©tĂ© cultivĂ©s en pĂ©piniĂšre et non dĂ©robĂ©s dans la nature.

Parmi les autres espĂšces, Helleborus odorus est une plante trĂšs valable, qui pousse bien et a de belles fleurs jaune vert au parfum de pomme. Il est conseillĂ© de la placer Ă  un endroit protĂ©gĂ©, Ă  l’abri du vent. Helleborus torquatus n’est pas la plante de jardin la plus adĂ©quate, parce qu’elle pousse beaucoup trop lentement.

Toxicité et usage d'autrefois

Les hellĂ©bores sont des plantes vĂ©nĂ©neuses par la prĂ©sence d’hellĂ©borine, un diglycoside amer, de saponine et de protoanĂ©monine.

L'hellĂ©bore a Ă©tĂ© jadis utilisĂ©e comme plante mĂ©dicinale et vĂ©tĂ©rinaire. La poudre de racines sĂ©chĂ©es Ă©tait utilisĂ©e comme sternutatoire et, par ingestion, comme purgatif pour traiter contre la folie et les crises d’épilepsie. Un grain d'hellĂ©bore guĂ©rit la folie. En mĂ©decine vĂ©tĂ©rinaire elle Ă©tait utilisĂ©e pour traiter le farcin.

À la page 501 du tome sixiĂšme du Dictionnaire raisonnĂ© universel d'histoire naturelle[15] on peut lire :

Nous devons, dit-on, la connoissance des propriĂ©tĂ©s de l’hellĂ©bore, & sur-tout du noir, Ă  un certain MĂ©lampus, qui Ă©toit MĂ©decin ou Berger, & qui inventa la purgation : il guĂ©rit avec ce remede les filles de PrƓtus, qui Ă©toient devenues furieuses. On retire de ces racines, par le moyen du feu, un esprit trĂšs-Ăącre, qui coagule la solution du mercure doux ; l’infusion de ces racines rend plus vive la couleur du papier bleu. Les racines de l’un & de l’autre hellĂ©bore purgent fortement les humeurs dures & tenaces ; celles de l’hellĂ©bore noir ou ses fibres qu’on emploie plus communĂ©ment, sont rarement Ă©mĂ©tiques ; elles purgent par le bas, & ordinairement sans causer ni nausĂ©es ni vomissemens. Elles sont encore plus sternutatoires que soporeuses. Ce purgatif convient, dit-on, aux maniaques ; cependant, comme il agite le sang & qu’il cause beaucoup d’agitation sur le genre nerveux, nous croyons, avec M. Bourgeois, que bien loin de les guĂ©rir, il doit augmenter leurs accĂšs de fureur ; peut-ĂȘtre convient-il mieux aux apoplectiques et aux ladres, mĂȘme aux galeux qui sont robustes, mais jamais aux valĂ©tudinaires ni aux femmes. Ce que nous avons dit de la vertu mĂ©dicinale de la coloquinte, peut s’appliquer en quelque sorte aux hellĂ©bores. Au reste, des MĂ©decins prudens abandonnent aujourd’hui les hellĂ©bores Ă  la MĂ©decine vĂ©tĂ©rinaire, pour guĂ©rir le farcin, &c. Selon M. de Haller, l’extrait d’hellĂ©bore noir est un purgatif assez doux ; on le croit propre sur-tout Ă  procurer les rĂšgles.

Notes

  1. ΔλλΔÎČÎżÏÎżÏ‚ Îż ΌΔλας
  2. amplified fragment length polymorphism

Références

  1. Tropicos, « Helleborus » (consulté le )
  2. The Plant List, « Helleborus » (consulté le )
  3. Julia Meiners, Thomas Debener, Guenther Schweizer, Traud Winkelmann, « Analysis of the taxonomic subdivision within the genus Helleborus by nuclear DNA content and genome-wide DNA markers », Scientia Horticulturae, vol. 128,‎ , p. 38-47
  4. Antonin Rolet, Désiré Bouret (pharmacien), Plantes médicinales : culture et cueillette des plantes sauvages (2e édition), J-B. BailliÚre (Paris), , 489 p. (lire en ligne)
  5. Caroli Linnaei, « Species plantarum » (consulté le )
  6. Jacques André, Les noms des plantes dans la Rome antique, Les Belles Lettres, , 334 p.
  7. Alain Rey (direction), Marianne Tomi, Tristan Hordé, Chantal Tanet, Alain Rey, Dictionnaire historique de la langue française, Tomes I et II, Le Robert,
  8. James Cullen , Sabina G. Knees , H. Suzanne Cubey , JMH Shaw, The European Garden Flora Floring Plants : A Manual for the Identification of Plants Cultivated in Europe, Both Out-of-Doors and Under Glass, Cambridge University Press, , 652 p. (lire en ligne)
  9. Brian Matthew, Hellebores, AGS Publications Ltd, , 180 p.
  10. Konrad Lauber et Gerhart Wagner (trad. Ernest Gfeller), Flora helvetica Flore illustrée de la Suisse, Berne - Stuttgart - Vienne, Haupt, , 1631 p. (ISBN 978-3-258-07206-7), p. 98
  11. usda Plants database, « Helleborus » (consulté le )
  12. Hellebores - The Genus Helleborus
  13. Will McLewin, Brian Mathew & Matthias Thomsen, Helleborus bocconei and the hellebores of Italy, The Plantsman (RHS publications), 5: 228-237, 2006
  14. Petit dictionnaire des termes botaniques – Helleborus torquatus
  15. Jacques Christophe Valmont de Bomare, Dictionnaire raisonné universel d'histoire naturelle (4e édition), 1791, Bruyset FrÚre, Lyon.
  • Leo Jellito & Wilhelm Schacht, Hardy herbaceous perrennials, Timber Press, 1990 – (ISBN 0-88192-159-9)
  • Roger Phillips & Martyn Rix, Vivaces, La Maison Rustique, Paris, 1992 – (ISBN 2-7066-1224-X)
  • Graham Rice & Elizabeth Strangman, The Gardener's Guide to Growing Hellebores, Timber Press, 1993 - (ISBN 0-7153-9973-X)
  • Paul Geerts, La passion des hellĂ©bores – savoir-faire et patience, Les Jardins d’Eden, 12 : 30-35, 2000

Liens externes

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